« La Machine de Turing », de Benoit Solès, m.e.s. de Tristan Petitgirard

Les 2, 3 et 4 mai 2024 à 19h30 au T.A.C.

4 MOLIÈRES

Meilleur spectacle Théâtre Privé
Auteur francophone vivant : Benoit Solès
Metteur en scène Théâtre Privé : Tristan Petitgirard
Comédien  : Benoit Solès

L’incroyable destin d’Alan Turing, le mathématicien anglais qui a brisé le code secret de l’Enigma allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire vraie d’un génie au destin brisé.
Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sérieux par le sergent Ross. Mais sa présence n’échappe pas aux Services Secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme détenant de nombreux secrets… De son incroyable acharnement pour briser l’« Enigma », à sa course irrépressible pour comprendre le « code » de la nature, nous découvrons un homme atypique et attachant, inventeur d’une « machine pensante », véritable genèse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs… Marqué à jamais par la mort de son ami d’enfance, Christopher, Alan Turing sera finalement condamné pour homosexualité et mettra fin à ses jours, tel Blanche-Neige, en croquant dans une pomme empoisonnée… Voici le destin hors du commun d’un génie injustement resté dans l’ombre et broyé par la « machine » bien-pensante de l’Angleterre des années 50. Un homme qui a changé le monde !

Note de l’auteur
« Qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est faux ? » C’est la question posée par tous les historiens, les scientifiques et peut-être aussi par les lecteurs (et les spectateurs) de cette pièce sur l’incroyable vie d’Alan Turing. Qu’ils sachent que l’histoire racontée est vraie quant aux faits historiques, aux découvertes de Turing, aux traits majeurs de sa personnalité et à sa condamnation. À cet égard, la riche biographie écrite par A. Hodges : Alan Turing, ou l’énigme de l’intelligence fut une précieuse source d’informations. Pour le reste, la liberté d’interprétation et la licence poétique, chère à notre rigoureux scientifique, restèrent de mise. Les scénaristes du film The Imitation Game, ne s’en sont d’ailleurs pas privés. Mais ce qui compte, au-delà de la perception intime ou de l’interprétation personnelle, c’est de respecter l’esprit de celui à qui l’on souhaite rendre hommage. Certes, de grandes questions restent sans réponse concernant Turing : la réalité de son suicide (sa mère croyait à un accident) ou le lien (démenti depuis) avec le logo en forme de pomme croquée, adopté par la firme Apple… Ce qui est certain, c’est qu’Alan Turing n’aura eu de cesse que de découvrir comment la nature était « programmée » . Cette obsession, à priori scientifique, était selon moi d’une portée quasiment mystique : Turing voulait peut-être tout simplement percer le plus grand des mystères : « Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Et où allons nous… ? » C’est donc à la fois un souci d’authenticité et d’imagination qui m’aura animé. Mais plus encore, celui de célébrer le visionnaire et l’inadapté, le héros et le martyre, bref, l’homme extraordinaire, courageux et passionnant que fut Alan Turing.
Benoit Solès

Note du metteur en scène
Représenter la vie d’un homme au théâtre peut vite tomber dans une forme très extérieure et informative. Même si cet homme est aussi génial qu’Alan Turing ! Qu’ai-je de commun avec lui ? En quoi va-t-il m’intéresser ? Mais ici, le point de vue et les thèmes abordés par Benoit Solès donnent à sa pièce une vraie universalité. Turing était différent, souvent inadapté aux codes sociaux. Si on se limitait à son apparence, rien ne nous laissait présager que l’on avait affaire à un esprit hors du commun. Avant d’être un homme dont les travaux ont bouleversé le XXème siècle, c’était avant tout un être incompris et en souffrance. Un être qui se sentait rejeté. En s’intéressant à ses douleurs, on comprend mieux pourquoi « les chiffres étaient son seul refuge » et à travers l’homme on côtoie son génie.
C’est cet axe qui guidera mon travail pour ce personnage. Le génie de Turing existe et est très bien rendu dans la pièce sans que l’interprétation n’ait besoin de le souligner. Cela rend d’ailleurs sa dimension de scientifique encore plus incroyable, quand on réalise toutes les difficultés qu’il a rencontrées, les obstacles qu’il a dû franchir pour mener à bien sa quête. Turing est à proprement parler un anti-héros. Avec ce paradoxe d’avoir sauvé des millions de vie en cassant le code de l’Enigma pendant la guerre et de n’avoir eu le droit d’en parler à personne. Le poids du secret est très présent dans la vie de Turing. Comme pour son orientation sexuelle, difficile à vivre dans cette Angleterre des années 50, où l’homosexualité était encore punie par la loi. Toute sa vie Turing a souffert de l’intolérance. Jusqu’à choisir de s’en libérer en croquant dans une pomme empoisonnée.

Une pièce de Benoit Solès
Inspirée par la pièce de Hugh Whitemore BREAKING THE CODE
basée sur ALAN TURING : THE ENIGMA d’Andrew Hodges
Mise en scène Tristan Petitgirard
Avec
Benoit Solès ou Matyas Simon
et Amaury de Crayencour ou Jules Dousset ou Gregory Benchenafi
Décors Olivier Prost
Lumières Denis Schlepp
Musique Romain Trouillet
Vidéo Mathias Delfau
Costumes Virginie H
Assistante à la mise en scène Anne Plantey
Enregistrement violoncelle solo René Benedetti
Voix off Bernard Malaka et Jérémy Prévost