L’étau se desserre : de bonnes nouvelles en France pour la culture !

Signe de la fin d’un confinement nécessaire mais qui a pu paraître fort long, l’été arrive avec son cortège de bonnes nouvelles côté musées, et côté salles de cinémas où l’on va redécouvrir le plaisir partagé du film sur grand écran ! On apprend aussi ce matin que le parvis de Notre-Dame de Paris est désormais réouvert au public.

Cinémas : la date de réouverture fixée au 22 juin, mais avec  quelles normes sanitaires ?

Les salles seront donc restées fermées depuis le 15 mars, soit près de 14 semaines (100 jours pour être très précis)… Une première dans l’histoire du cinéma français. Un manque compensé parfois par la résurgence du cinéma en drive-in, voire par des projections sur les murs dans Paris… Mais les Français seront-ils nombreux à se rediriger vers les salles de cinéma ? À retrouver le plaisir partagé d’un film sur grand écran ? À en croire une étude faite récemment, « aller au cinéma » manquait déjà à 52,2% des Français, qui souhaitaient  retourner dans les salles dès leur réouverture.

Le premier ministre Edouard Philippe a fait le point sur la deuxième étape du plan de déconfinement le jeudi 28 mai. Si les activités culturelles n’ont pas été abordées très longtemps, il a été mentionné que les salles de cinéma pourront rouvrir dès le 22 juin 2020, et ce sur l’ensemble du territoire français. Charge maintenant aux diffuseurs et exploitants de travailler à la programmation de films qui seront dans les salles dès leur réouverture. Il faut donc s’attendre à ce que de nombreux films qui n’avaient plus de date de sortie en aient bientôt une.

Plus tôt dans la semaine, le Ministère de la Culture avait fait le point sur les exigences sanitaires qui permettront aux Français de se rendre dans les salles de cinéma de façon la plus sûre possible. Une première série de recommandations a ainsi été dévoilée pour aider les salles de cinéma, mais aussi de spectacles, à rouvrir dans des conditions sanitaires strictes. Il est notamment conseillé d’encourager l’achat en ligne de billets pour éviter les contacts à la caisse et à l’arrivée dans la salle. Si cela n’est pas possible, les agents de billetterie devront être placés derrière des vitres de plexiglas ou porter visière et masque quand cela n’est pas envisageable. Ces recommandations ne statuent pas encore sur le fait que les spectateurs auront eux-mêmes l’obligation d’être masqués ou non, mais c’est une possibilité envisagée sauf pour les enfants de moins de 11 ans. La distanciation physique doit pouvoir être effective par ailleurs : « Les spectateurs qui ne font pas partie d’un même groupe de réservation doivent être distants d’au moins un mètre », explique le texte, ce qui implique donc des sièges vacants pour les exploitants. Un maximum de portes devront être maintenues ouvertes pour éviter que les visiteurs n’aient la nécessité de les toucher, et donc d’être mis en contact avec des surfaces à risque. 

Un petit aperçu des films à venir

Le 22 juin accueillera la sortie de longs-métrages qui auraient dû sortir pendant le confinement, par exemple  : « Filles de joie », porté par Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne, « L’Ombre de Staline », d’Agnieszka Holland avec James Norton, Kongo d’Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav, « Canción sin nombre » de Melina Leon, « Nous, les chiens » de Sung-yoon Oh et Lee Choonbaek, ou encore le documentaire « Be Natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché », réalisé par Pamela B.Green.

Le 24 juin sont d’ores et déjà attendus en salles le film français « Jeunesse sauvage » de Frédéric Carpentier, « Benni » de Nora Fingscheidt, « Voyage en Kabylie » de Hace Mess & Mathieu Tuffreau, et pas moins de six longs métrages du réalisateur suédois Bo Widerberg, disparu en 1997. Des films patrimoniaux seront aussi à l’affiche comme « Les Lèvres rouges », du Belge Harry Kümel, avec Delphine Seyrig, ou encore la version restaurée d’un chef-d’œuvre de David Lynch, « Elephant Man ».

Mais le Festival de Cannes manquera cruellement à l’appel… Les films d’auteur ne bénéficieront pas cette année des « vitrines formidables » que sont les festivals, et notamment celui de Cannes. « C’est là vraiment que les films prennent une dimension. Il y aura un manque de visibilité qu’il va falloir compenser », considère Claude-Éric Poiroux. « Notre fermeture, l’arrêt du travail des distributeurs, et la disparition des festivals importants. Ce sont des conditions graves pour la notoriété et la visibilité des films », déplore l’exploitant. Et d’ajouter alors que « We Are One », le festival global de cinéma en ligne, faute de mieux, a débuté ce vendredi : « C’est bien que Thierry Frémaux annonce sa sélection. C’est important. Mais on n’aura jamais le résultat qu’on aurait eu dans le présentiel ».

(D’après 20minutes.fr-29 mai 2020, et Thomas Mendelssohn, Linternaute.com)

Les musées :  des collections enfin disponibles pour la visite!

Intérieur du Musée d’Orsay

Le musée de l’Orangerie et le musée d’Orsay rouvriront leurs portes au mois de juin prochain. Le Ministre de la Culture l’a annoncé, et la présidente des Musées d’Orsay et de l’Orangerie, Laurence des Cars, est heureuse de l’annoncer à sa suite :  le musée de l’Orangerie rouvrira au public, le lundi 22 juin, et le musée d’Orsay le mardi 23 juin !

Cette réouverture se fera bien évidemment dans le respect de consignes sanitaires très strictes et validées au préalable par les autorités administratives. Pour les deux musées, les grands principes d’accès seront l’obligation de réservation en ligne de billets horodatés afin de contrôler le nombre de visiteurs, et le port du masque pour tous les publics à partir de 11 ans. Au musée d’Orsay, les accès des visiteurs en entrée et sortie seront balisés pour éviter tout croisement, mais le circuit au sein de la collection restera libre. Au musée de l’Orangerie, en raison des travaux de réaménagement de la collection permanente, seules les salles des Nymphéas seront accessibles durant l’été. La mise en vente des billets pour les deux musées sera ouverte à partir du 8 juin prochain. Laurence des Cars tient à saluer la coopération des institutions muséales nationales et internationales, ainsi que la générosité des prêteurs publics et privés, qui ont rendu possible le nouveau calendrier de programmation des expositions de ces prochains mois.

Ainsi l’exposition « Au pays des monstres. Léopold Chauveau (1870-1940) », inaugurée le 10 mars dernier, et l’exposition « James Tissot (1836-1902), l’Ambigu moderne » , qui aurait dû ouvrir ses portes le 24 mars, seront toutes deux prolongées jusqu’au 13 septembre prochain au musée d’Orsay.

Grâce à la coopération de la Tate Britain et de la Royal Academy of Arts de Londres respectivement coproducteurs de « Aubrey Beardsley (1872-1898) » et « Léon Spilliaert (1881-1946), lumière et solitude », ces deux expositions seront reprogrammées à partir du 13 octobre et jusqu’au 10 janvier 2021.

L’exposition « Les origines du monde. L’invention de la nature au siècle de Darwin », coproduite avec le musée des Beaux-Arts de Montréal, en partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle, initialement programmée le 22 septembre 2020, est décalée de quelques semaines et ouvrira ses portes le 10 novembre 2020.

Au musée de l’Orangerie, l’exposition « Giorgio de Chirico. La peinture métaphysique », coproduite avec la Kunsthalle de Hambourg ouvrira à partir du 16 septembre (jusqu’au 14 décembre), concomitamment avec la nouvelle présentation de la collection permanente du musée. (À noter que l’exposition, qui devait se tenir à partir du premier avril, a été présentée en parcours virtuel à partir d’une sélection d’une quinzaine d’œuvres.)

Comme le dit Laurence des Cars : « Nous nous réjouissons après ces semaines de fermeture d’accueillir au sein de nos deux musées notre public, qui nous est resté fidèle à travers notre offre numérique. Dans un temps d’incertitude, l’art est plus que jamais un bien de première nécessité, il nous aide à construire ou à reconstruire nos repères personnels et collectifs. Il est aujourd’hui nécessaire de raviver la qualité de la rencontre du public avec les œuvres. »

(D’après Stanislas Claude, sur Publik’Art)

Fort-de-France, le 31 mai 2020