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Conception assistée.

« Toutes les filles de Galilée sont programmées pour accueillir en leur sein le messie ».

annonce_marie—Par Jean Rouaud —

L’impossible équation que pose Dieu Lui-même en créant l’Homme à son image : Dieu, hors sol, hors temps = l’Homme, la terre et le temps. Pour tout le monde, ça fait deux poids deux mesures, pot de fer contre pot de terre. Et pourtant, pour ce qui est de la question de la représentation, tout va se jouer dans cet entre-deux. Comment passer de l’un à l’autre, de l’invisible au visible. Comment donner forme humaine à un principe créateur, comment faire tenir l’infini dans une mangeoire et l’éternité dans le cours d’une vie, comment blottir la toute-puissance divine dans les bras d’un nourrisson ?

Mais quand même on y parviendrait, 
comment identifier ce Dieu fait homme ressemblant à s’y méprendre au charpentier du coin ? Et d’abord, comment va-t-on le concevoir ? À la grecque. Pardon ? En s’inspirant du vieux fonds mythologique méditerranéen. Un dieu s’accouple avec une terrienne en se déguisant, par exemple, en cygne, et de leurs amours zoophiles naissent deux enfants d’un même œuf, Castor et Hélène (Pollux n’est que le demi-frère de Castor, et Hélène est celle dont la beauté va enflammer Troie).

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Toute tragédie produit ses héros et chaque continent, chaque pays, chaque île a ses héros !

— Par Jean Crusol —

herosEn tant que Représentant de la Martinique, la terre natale d’Aimé CESAIRE et de Frantz FANON qui ont consacré leur vie à la lutte contre le racisme, la discrimination, le colonialisme, et pour l’émancipation des noirs, des afro-descendants, la délégation que j’ai l’honneur conduire à cette cérémonie de « levée du voile » du Mémorial Permanent honorant les Victimes de l’Esclavage et de la Traite Transatlantique des esclaves, vous apporte le salut fraternel du Président Serge LETCHIMY.

Nous vivons aujourd’hui un événement historique!

Nous remercions Son Excellence, Monsieur Sam Kahamba Kutesa, Président de l’Assemblée Générale, et son Excellence Monsieur Ban Ki-moon, Secrétaire Général pour leur vision et leur leadership ! Nous félicitons la Jamaïque, le CARICOM et l’Union Africaine pour le rôle de premier plan qu’ils ont joué dans la conduite et la réalisation de ce magnifique projet !

Nous sommes ici pour rappeler que la plus grande tragédie humaine, plus grande par sa durée, (près de 400 ans), par sa dimension géographique, (trois des cinq continents sont concernés : l’Afrique, les Amériques et l’Europe), par son ampleur numérique, (entre 10 et 20 millions de victimes), ne peut pas, ne doit pas être ensevelie sous le linceul de l’oubli.

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« Les Estivants » ou les frustrés en vacances

— Par Selim Lander —

les estivantsMaxime Gorki a écrit cette satire de la petite bourgeoisie russe dans les premières années du XXe siècle. La pièce, disons-le tout de suite, est loin d’être un chef d’œuvre et l’on est en droit de se demander pourquoi la Comédie Française a éprouvé le besoin de la monter à nouveau, après la version adaptée par Michel Vinaver en 1983. La version présentée aujourd’hui est celle, antérieure, de Peter Stein et de Botho Strauss, qui fut créée à la Schaubühne. Elle transforme quelque peu le texte initial en mettant les quinze protagonistes ensemble sur scène dès le départ, ce qui permet de créer un spectacle un peu plus dynamique, avec des scènes découpées en brèves séquences. Cela ne suffit pourtant pas à sauver les spectateurs de l’ennui, au moins pendant la première partie d’exposition qui se prolonge pendant une heure et vingt minutes, avant l’entracte. Les quelques-uns qui sont partis à ce moment-là n’ont pourtant pas fait le meilleur choix car la suite, pendant laquelle se nouent (et se dénouent) quelques intrigues amoureuses, est nettement plus enlevée et la fin entre (enfin) dans le vif du sujet : la « question sociale ».

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Quelques bribes d’Edwy Plenel sur l’île

—  Par Janine Bailly & Paul Chéneau —
plenel_en_ileLa récente « tournée » sur l’île d’Edwy Plenel, ce presqu’enfant du pays, dans le cadre de la semaine de la presse dont le thème était « La liberté d’expression, ça s’apprend », a déjà fait couler beaucoup d’encre. Nous aimerions cependant rendre compte ici de quelques-uns des moments privilégiés qu’il a partagés avec la jeunesse martiniquaise, d’autant que selon son propre aveu, ce sont ces moments d’échange qu’il gardera plus particulièrement en mémoire.
Nous l’avons vu et entendu, à la Bibliothèque Universitaire de Schœlcher, répondre avec sa verve coutumière, non dénuée d’humour, aux questions judicieuses préparées par un petit groupe d’étudiants.
Interrogé sur ce qu’est Mediapart, il répond que le journal-papier reste un milieu clos, et que ses collaborateurs et lui-même se sont saisis de la révolution internet pour créer ce journal numérique et y défendre le meilleur de leur tradition. Il s’agit d’aller chercher les informations cachées, sans pour autant faire la course au scoop, il s’agit d’être le laboratoire d’une nouvelle presse du XXIe siècle, il s’agit encore d’être le journal d’une France multi-culturelle.

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« The island », mise en scène de H.K. Kouyaté : un très bel objet théâtral

— Par Roland Sabra —

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C’est la deuxième pièce de ce trio d’auteurs sud-africains qu’il nous a été possible de voir en Martinique en l’espace de cinq ans. En effet, en mai 2010 le public martiniquais qui avait répondu présent avait été été subjugué par « Sziwe Banzi est mort » , mis en scène par Peter Brook, excusez du peu! C’est donc avec un apriori tout à fait favorable que l’on a retrouvé ses trois auteurs et le comédien Habib Dembélé accompagné cette fois par Hassane Kassi Kouyaté, comédien, metteur en scène, musicien et directeur de l’Atrium, entre autres. C’était, ce soir là à Fort-de-France, la 384ème représentation de cette mise en scène déjà jouée dans 43 pays!

The Island est une pièce de théâtre sur le théâtre, une pièce de théâtre dans le théâtre mais qui ne parle du théâtre que de façon accessoire, comme un prétexte pour dire l’essentiel. Cet essentiel qui ne relève pas du débat d’idées, de l’affrontement philosophique, de divergences affichées et assumées sur une vision du monde, mais qui est  plus prosaïquement celui de la survie au quotidien dans la tristement célèbre prison de Robben Island, celle-là même où furent emprisonnés Mandela, Sisulu, Mbeki au temps de l’apartheid.

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La «néolaïcité» ou le risque d’amalgame

— Par Stéphanie HENNETTE-VAUCHEZ (Enseignant et chercheur à l’UFR droit et science politique de l’université Paris-­Ouest-Nanterre-La Défense), Marielle DEBOS (Enseignant et chercheur à l’UFR droit et science politique de l’université Paris-­Ouest-Nanterre-La Défense) et Abdellali HAJJAT (Enseignant et chercheur à l’UFR droit et science politique de l’université Paris-­Ouest-Nanterre-La Défense) —

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Deux mois après les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché Hyper Cacher, la laïcité – plus précisément une néolaïcité – est au centre des débats publics. Le cadrage «néolaïque» s’est encore imposé. Des acteurs politiques de droite comme de gauche établissent un lien entre les attentats de janvier et de supposées menaces sur la laïcité.

Le 18 février, monsieur Eric Ciotti dépose à l’Assemblée nationale la proposition de loi visant à étendre le principe de laïcité aux établissements publics d’enseignement supérieur; et lundi 2 mars, madame Pascale Boistard, secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, renchérit, estimant qu’il n’est pas certain que le voile ait sa place à l’université.

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« La Crête-à-Pierrot » de Charles Moravia

Réédition des Classiques et Livres Rares du Patrimoine haïtien des XIXe et XXe Siècles

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En cette année où nous nous apprêtons à commémorer le centenaire de l’occupation américaine en Haïti (28 juillet 1915 – 28 juillet 2015), les Editions BOHIO invitent tout un chacun à faire une revue de la question du patrimoine et de la souveraineté nationale. C’est l’occasion aussi de lancer notre vaste projet de « Réédition des Classiques et Livres Rares du Patrimoine haïtien des XIXe et XXe Siècles ».

Par la réédition, un éditeur contribue à la sauvegarde du patrimoine littéraire. Bien souvent, les rééditions sont accueillies avec le plus grand bonheur par les professionnels de la lecture. De plus, ces titres rendus à nouveau disponibles pour le lectorat contemporain, constituent des outils pédagogiques précieux pour les écoliers et les étudiants qui souvent connaissent les œuvres anciennes seulement à travers des extraits très courts ou des critiques ou commentaires contenus dans les manuels scolaires⋅

Charles Moravia, qui fut emprisonné pour s’être opposé à l’occupation de son pays, a l’honneur d’ouvrir cette liste dorée avec son épopée dramatique « La Crête-à-Pierrot », qui n’a jamais été rééditée depuis sa première publication du vivant de l’auteur en 1907 !

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Le pari du réel pour sortir de l’ordre établi

— Par Aliocha Wald Lasowski, philosophe —

badiou_platonÀ la recherche du réel perdu, éditions Fayard, 80 pages, 12 euros.
Métaphysique du bonheur réel, éditions PUF, 96 pages, 12 euros.
Entretien platonicien, éditions Lignes, 80 pages, 14 euros.

 

Le renoncement au réel est-il définitif ? Dans trois ouvrages, le philosophe Alain Badiou en appelle à interroger notre société contemporaine pour redécouvrir la pensée vive et joyeuse.

Il y a dix ans, dans le Siècle (Le Seuil, 2005), le philosophe Alain Badiou posait un double regard sur le XXe siècle : d’un côté, les violences et atrocités ont plongé le monde dans la guerre et la barbarie, conduisant à ce qu’il appelle « l’horreur du réel » ; de l’autre, certaines figures exemplaires, comme les artistes des années 1920-1930 (le poète Mandelstam, le peintre Malevitch, le musicien Webern…), loin de l’utopie imaginaire ou de l’idéologie destructrice, ont incarné un élan enthousiaste et positif, énergie créatrice que Badiou nomme « la passion du réel ». Mêlant projet esthétique et expérimentation politique, la passion du réel des avant-gardes a rapidement laissé place, dès les années 1950, à une forme d’abandon et de désespoir.

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Martinique : la malbouffe prospère avec la complicité des élus.

—Par Myriam Barthélémy —

fast_food_mafiaCoup de gueule

La Martinique se gorge de Fast Food, eh oui…encore un, là pour satisfaire tous les amateurs de malbouffe et les « adeptes » de salles de sport au bien-être amincissant. Pas un mot dans la bouche de ces hypocrites pseudo-écologistes qui ferment les yeux sur la compromission nos politiques ! Rien ne peut arrêter cette soif nauséabonde qui ne rassasie qu’une minorité corrompue par l’argent ! La santé publique de la population martiniquaise n’est qu’un détail aux yeux de tous ceux qui pourrissent par les capitaux yankees !!!
Matinik ka fè mwen la pèn


Lire dans F-A un article complaisant sur l’ouverture d’un nouveau fast-food : Burger-King : un retour en force

Mais surtout lire encore et encore ci-après :

Les fast food sont très souvent associé à la malbouffe, à une mauvaise alimenation : quels sont les effets, les conséquences sur la santé des fast food ?

Au mépris des besoins diététiques, différents par rapport à l’âge et à l’activité des personnes, la nourriture des fast foods est une vaste étendue d’homogénéité.

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L’intéressante maladresse de George Pau-Langevin

— Par René Ladouceur —
pau_langevin-3 Je ne suis pas précisément un fan des commémorations. Je préfère voir le passé revenir de lui-même, sans qu’un rite le convoque. Mais je vais le dire ici sans barguigner : évoquer le Mouvement de la renaissance guyanaise fait plus que m’enchanter. Tout est magique pour moi dans cette période. J’aime la Guyane du Mouvement de la renaissance guyanaise, j’aime ses illusions, ses échecs, ses dérèglements, son intensité, et je l’aime parce que c’est l’une des plus belles, des plus grandes rencontres de la Guyane avec les Guyanais qui sont entrés dans l’Histoire. Songez que c’est en novembre 1946 que René Maran revient en Guyane. Il y arrive sans Félix Eboué, disparu deux ans plus tôt, mais pour soutenir, à l’occasion des élections législatives, la candidature de René Jadfard, le leader du Mouvement de la renaissance guyanaise. Jadfard, en effet, se présente à nouveau contre Gaston Monnerville. Excusez du peu. C’est à cette occasion que René Maran retrouve son ami Léon Damas qui, à Paris, n’avait de cesse de lui reprocher de ne pas s’intéresser suffisamment à la Guyane.

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Dora VItal, la plénitude

—Par Janine Bailly —

dora_vital-1À la galerie La Véranda, sise à l’étage de l’Atrium (c’est plus joli que EPCC, non ?), une exposition originale se donne à voir pour quelques jours encore.

Si Dora Vital a baptisé cette présentation « Chemins d’imaginaires », elle n’a pourtant pas affiché de  titres auprès de chacune de ses œuvres, comme cela se fait assez ordinairement. Elle vous en donnera volontiers la raison, puisque, présente, passionnée autant que souriante, elle vous parle volontiers de son choix : de cette façon, elle nous laisse libres de voir et d’entrer dans ses toiles avec notre imaginaire personnel, libres de créer notre histoire en laissant courir notre imagination. Elle aime aussi observer comment un visiteur se laisse surprendre lorsqu’il compare ce qu’il avait cru deviner – ou ce qu’il avait ressenti – à ce que suggère le titre révélé sur la liste consultable en fin de parcours. Car c’est bien d’un parcours qu’il s’agit, d’un voyage en des terres réelles ou fantasmées, en des pays existants ou imaginés. Et les titres finalement chantent à l’oreille, comme ces « Murmure matinal », « Abysse pourpre », « Erg », « Ciel de traîne », « Tendre tourment », ou l’étonnant « Grand froid dans un intérieur chaud ».

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Une île à l’étranger // Abel Barroso Dimanche – découverte le 22/02/15 à 10h

abel_barroso-4A la Fondation Clement Animé par Sophie Ravion-d’Ingianni

Membre de l’aica Caraïbes du Sud

Exposition individuelle
30 janvier – 8 mars 2015
Case à Léo, Habitation Clément
9h-18h, sans interruption, tous les jours y compris jours fériés

Soirée – rencontre

Abel Barroso vit et travaille à la Havane. Artiste cubain de la génération des années 90, il a étudié à l’Institut Supérieur d’Art de la Havane (l’ISA). Son travail est maintenant connu sur la scène artistique internationale (Chine, Japon, USA, Europe). Son œuvre à base de dessin et de xylographie propose une vision critique de l’accumulation des richesses mondiales et des relations entre les pays développés et le Tiers-monde. Abel Barroso redonne une modernité à la gravure qui devient dans ses sculptures et ses installations un point de départ pour un travail à trois dimensions. Ses œuvres font penser à de vieux jouet en bois, à des maquettes qui nous renvoient aux objets de notre enfance.

Dans l’exposition « Une île à l’étranger », Abel Barroso présente des dessins et de petites sculptures en bois xylographié en forme de jeu de société.

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Ces intellectuels qui tissent un islam progressiste

— Par Nicolas Dutent —

islam_progressisteLa confusion entre islam et islamisme n’a jamais totalement cessé de sévir. Plusieurs spécialistes de l’islam agissent, à différents niveaux, pour sortir des lectures orthodoxes ou tronquées du Coran. Faire triompher de nouvelles interprétations ne peut faire selon eux l’économie d’une réforme.

« J’ai une maison fissurée, que j’ai cru être une belle demeure, mais elle commence à prendre l’eau, le vent de partout et menace de s’écrouler. Les pierres de taille de départ me plaisent, donc je la déconstruis au sens où je prends pierre par pierre et je la rebâtis pour en faire un beau palais. » C’est par le recours à une métaphore que Ghaleb Bencheickh, physicien et islamologue érudit, empoigne son sujet. La figure de style n’est pas neutre. Elle vise, en bravant les tensions du présent, à tisser de manière positive l’avenir de l’islam. Dans le déluge médiatique qui a suivi l’assassinat de nos confrères de Charlie Hebdo le 7 janvier, blessure aussitôt ravivée par l’attentat antisémite ignoble survenu dans un Hyper Cacher, on ne compte plus les fois où il a été affirmé que ces meurtres ont été perpétrés « au nom de l’islam ».

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Un souffle de rage et de sons sur « Présences »

— Par Maurice Ulrich —

presences_2015Le festival de Radio France a retrouvé de l’audace et de l’ambition avec « On fire », 
de Benjamin de La Fuente, autour de la figure radicale de Malcolm X.

En réintégrant sa maison mère, avec son grand auditorium tout neuf et très beau, le festival Présences, après une longue éclipse, allait-il retrouver son âme ? Question posée dès son ouverture, le week-end passé, et qui, à vrai dire, n’a trouvé qu’une demi-réponse. Créé en 1990, Présences, avec à l’époque trois semaines de concerts gratuits, un nombre exceptionnel de créations, une programmation autour d’une grande figure de la musique du XXe siècle (essentiellement de sa seconde moitié) et une très large place offerte à de jeunes compositeurs explorant avec audace des champs inouïs, se situait, on peu le dire clairement, dans une position militante quant à la musique de notre temps. Au tournant des années 2000, des changements dans l’équipe de direction l’avaient considérablement affadi, puis les travaux engagés à la Maison de la radio l’avaient morcelé en l’envoyant un peu aux quatre coins⋅ On attendait donc beaucoup de ce retour mais, pour le dire clairement, la première soirée, ouvrant donc un cycle sur la musique des deux Amériques, fut décevante⋅ Pourquoi programmer, par exemple, au regard de la thématique de ce cycle, le compositeur franco-suisse Richard Dubugnon, certes né en 1968, mais qui, outre qu’il n’a rien d’américain, cherchant en l’occurrence ses sources dans le chant grégorien, s’inscrit dans une écriture néoclassique ?

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« WOUJ », le vernissage.

du 04 au 21 février 2015

 wouj— Par DEGE —

Fraises en fraisiers ou en jus. Tomates en fruits cuits ou crus, en carpaccio… le buffet du PABE (parsemé de tâches vertes complémentaires), cette fois encore, a flatté yeux et papilles. Mais c’est son exposition de photographies qui est un régal de fraîcheur, de diversités et d’originalités.
Huit propositions différentes, moins d’une trentaine au total, qui nous font voyager aux pays de l’abstraction, du figuratif, du surnaturel ; de la mangrove à l’art de rue ; de Paris à Cuba, sans oublier notre île, le carnaval. Huit sensibilités et  interprétations des émotions évocatrices du rouge qui invitent grands et petits, particuliers et collectivités à s’interroger avec plaisir sur les siennes… et à en trouver d’autres !

La plupart des photographies sont accompagnées d’un texte et chaque photographe s’est appliqué à donner un titre à l’ensemble de ce qu’il a choisi d’exposer. Ce qui marque le soin, pour ne pas dire le respect à son public que ce groupe manifeste à chacune de ses expositions. Et l’effort des artistes pour expliciter leur travail non seulement aide à sa compréhension mais encore est plaisant à lire.

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Afropéa, un territoire culturel à inventer

le 20 février au Carreau du Temple

afropea-1Séminaire arts de la scène organisé par le laboratoire SeFeA de la Sorbonne Nouvelle
Conférences –projections-performances- lectures-tables rondes
14h-20h
Entrée libre sur réservation (sefeaparis3@gmail.com)
Cultures noires ? Cultures afropéennes ? Cultures métisses ? Cultures tout-monde ? Quels espaces de création en partage pour les Afrodescendants de France ? Quel territoire de reconnaissance, de visibilité et d’écoute ? Le laboratoire SeFeA que dirige Sylvie Chalaye au sein de l’Institut de Recherche en Etudes théâtrales de la Sorbonne Nouvelle invite chercheurs, sociologues, anthropologues et historiens, mais aussi artistes de la scène, réalisateurs et metteurs en scène, ainsi que directeurs de lieux à interroger les territoires culturels contemporains nés de l’histoire coloniale française et des migrations et leur enjeux artistiques et esthétiques, comme leurs enjeux socio-économiques. L’utopie du vivre-ensemble ne devrait-elle pas se construire d’abord au plan de l’art et de la culture ?

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Le retour de Romain Rolland

— Par François Eychart —

Romain Rolland revient en force. Les rééditions de ses livres se multiplient. C’est la conséquence du fait que, depuis janvier 2015, ses œuvres sont tombées dans le domaine public. L’an dernier avait paru, chez Bartillat, un important inédit, le Journal de Vézelay, en fait le journal que Romain Rolland a tenu pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur l’intérêt et la complexité de l’image parfois détestable qu’il
donne de lui-même, le lecteur se reportera aux commentaires du numéro 116 des Lettres françaises. Il faut simplement préciser que Romain Rolland n’a pas toujours été ce que montre ce Journal, ce qui apparaît fort bien dans les quatre ouvrages qui viennent de paraître.
La Vie de Beethoven date de l’époque de l’amitié avec Péguy. Elle fut publiée pour la première fois en 1903 dans les Cahiers de la quinzaine et connut un succès de librairie inattendu. Il faut reconnaître qu’on dispose maintenant de biographies de Beethoven plus exhaustives, mais cet ouvrage est loin d’être négligeable, rehaussé qu’il est par divers textes de Beethoven, dont le testament d’Heiligenstadt et un choix de lettres.

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20 ans de « Recherches en Esthétique »

— Par Selim Lander —

ESTHETIQUE_20_pages_couv_BD1« Loin de la vitre du train, je pense à la parole électrique des flamboyants,
que les pilotes de loin croient encore des  nappes de sang
/ demeurées sur les touches du crime » (Edouard Glissant)[i].

La revue Recherches en Esthétique, créée et animée par Dominique Berthet, professeur à l’Université des Antilles en Martinique, fête son vingtième anniversaire. Cette revue de très bon aloi, qui paraît suivant un rythme annuel, s’organise autour de thèmes successifs. Par exemple « La critique » (n° 3), « L’audace » (n° 8), « Utopies » (n° 11), « Le trouble » (n° 17), « Art et engagement » (n° 19). Si la place principale revient aux arts plastiques, la littérature est également bien représentée. Tel est en particulier le cas dans le dernier numéro consacré aux « Créations insulaires » : les articles passant en revue les formes de l’art contemporain dans les îles de l’outremer français (les fameux « confettis de l’empire ») ainsi que dans les Grandes Antilles (Cuba, Haïti, Saint-Domingue) sont précédés par un dossier qui explore le concept d’insularité en faisant largement appel aux romanciers, aux philosophes et à Edouard Glissant, lequel se révèle une référence incontournable pour la plupart des contributeurs de ce numéro.

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Les dangers qui nous GUETTENT

—Par Olivier Blanchard —

dangerJUSQU’À la crise financière mondiale de 2008, la pensée macroéconomique dominante aux États-Unis ne se souciait guère des fluctuations de la production et de l’emploi. La crise a démontré que ce point de vue était erroné et qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui sem­blait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années. qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui sem­blait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années.
Commençons par les facteurs internes. Les techniques que nous employons affectent notre mode de pensée de manière profonde et pas toujours consciente. C’était tout à fait le cas dans le monde de la macroéconomie durant les décennies qui ont précédé la crise. Ces techniques collaient particulièrement bien à une idée du monde où les fluctuations économiques existaient certes, mais étaient régulières et pour l’essentiel autocorrectrices. Le problème est que nous en sommes venus à croire que c’était ainsi que le monde fonctionnait.

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Regarder l’horreur en face

— Par Nicolas Weill —

auschwitz-2Les maximes sur l’impossibilité de représenter la mort ne manquent pas. En particulier quand il s’agit de la mort de masse, celle qui fut donnée dans les camps d’extermination. Au nom d’une « irreprésentabilité » supposée de la Shoah, une école de pensée a délégitimé a priori l’archive visuelle, se fondant sur le parti pris formel de Claude Lanzmann dans Shoah (1985), qui excluait toute image d’époque. Siegfried Kracauer, dans Théorie du film (Flammarion, 2010), anticipant ce débat dans les années 1950, avait suggéré que l’horreur pouvait être vue, mais seulement de façon détournée (il recourut pour cela à l’allégorie de la tête de Méduse, dont Persée évita le regard mortifère en contemplant son reflet sur son bouclier). Dans Images malgré tout (Minuit, 2004), le philosophe et historien d’art Georges Didi-Huberman a, sans craindre la polémique, voulu restituer un statut « imaginable » à la déchirure du génocide, en commentant quatre photographies d’Auschwitz prises à l’insu des gardes SS par des Sonderkommandos en août 1944, alors que la machine meurtrière battait son plein avec le gazage des juifs hongrois.

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La Chandeleur

chandeleurLe nom de cette fête, Chandeleur, ou fête des chandelles, a une origine latine et païenne : la festa candelarum.

La Chandeleur (Fête des chandelles) est une fête religieuse chrétienne qui correspond à la Présentation du Christ au Temple.

Elle est actuellement fixée au 2 février, soit 40 jours après Noël.

Étymologie

Le nom de cette fête, Chandeleur, ou fête des chandelles, a une origine latine et païenne : la festa candelarum.
Historique

Chez les Romains, on fêtait les Lupercales aux environs du 15 février, fêtes inspirées de Lupercus, dieu de la fécondité et des troupeaux. À la même époque, on trouve également la fête de Feralia.

Les Lupercales ont fréquemment été liées à la fête de la Chandeleur, ainsi par le Cardinal Cesare Baronio au XVIe siècle, notamment de par la visée purificatrice que les deux fêtes peuvent avoir. En outre, le pape Gélase Ier a écrit une lettre au sénateur Andromachus4 – qui souhaitait rétablir les Lupercales et arguait qu’elles avaient un pouvoir purificateur – et le sacramentaire gélasien mentionne la fête de la Chandeleur, on conclut donc que Gélase avait remplacé la fête païenne à date environnante par la fête de la Présentation.

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Une île à l’étranger // Abel Barroso

Exposition individuelle 30 janvier – 8 mars 2015 Case à Léo, Habitation Clément

abel_barroso-39h-18h, sans interruption, tous les jours y compris jours fériés

Soirée – rencontre :mercredi 28 janvier 2014 à 19h en présence de l’artiste et Sophie Ravion-d’Ingianni, membre de l’Aica Caraïbes du Sud
Dimanche – découverte :22 février 2015 à 10h Animé par Sophie Ravion-d’Ingianni, Membre de l’aica Caraïbes du Sud
Abel Barroso vit et travaille à la Havane. Artiste cubain de la génération des années 90, il a étudié à l’Institut Supérieur d’Art de la Havane (l’ISA). Son travail est maintenant connu sur la scène artistique internationale (Chine, Japon, USA, Europe). Son œuvre à base de dessin et de xylographie propose une vision critique de l’accumulation des richesses mondiales et des relations entre les pays développés et le Tiers-monde. Abel Barroso redonne une modernité à la gravure qui devient dans ses sculptures et ses installations un point de départ pour un travail à trois dimensions. Ses œuvres font penser à de vieux jouet en bois, à des maquettes qui nous renvoient aux objets de notre enfance.

Dans l’exposition « Une île à l’étranger », Abel Barroso présente des dessins et de petites sculptures en bois xylographié en forme de jeu de société.

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L’art du moucatage et Charlie Hebdo.

— Par Patrick Singaïny —

etat_eglise_separesNous n’avons pas toujours conscience que notre art du moucatage est une façon très fine d’exercer une liberté d’expression la plus grande possible. L’art du moucatage est une manière toute réunionnaise de se moquer, souvent dans l’irrévérence, parfois brutalement, mais sans heurter ni offenser. C’est ce que faisait et devrait continuer à faire Charlie Hebdo.
Cependant, la seule contrainte, ici, est d’avoir l’autre bien en face de soi. Tout se passe dans le regard échangé et dans le ton invoqué. L’œil est alors souriant, la bouche finit d’être dessinée par l’intention moqueuse pendant que le ton de la voix déploie l’écart entre ce qui est dit et comment cela doit être prononcé. La réussite du moucatage se constate alors dans l’effet produit : un rire partagé. Pendant un bref instant, une ligne se tend entre éclat de voix et fadeur d’un propos, le temps de cet échange amusé bien au-delà du verbe.

Charlie Hebdo a souvent réussi ses moucatages, non sans problèmes.
Cet instant entre le moucateur et le moucaté a failli se produire, quand en 2007, en plein procès, devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris, dans un coin de couloir, Philippe Val –alors rédacteur en chef de Charlie Hebdo- rencontre à nouveau Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris.

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Les dangers de l’eau du robinet

— Par Florent Grabin —

robinetC’est à partir du milieu du XIXe siècle que les entreprises spécialisées dans l’eau sont venues prêter  » main-forte  » aux communes ou à leur groupement en partageant leur(s) savoir(s) et leur savoir-faire dans le domaine. Si ces compagnies ont participé nettement aux progrès techniques liés au processus de production et de distribution de l’eau de boisson ainsi qu’à la collecte et à l’assainissement des eaux usées, elles ne sont pas pour autant propriétaires du réseau hydraulique français.

Actuellement, il existe plusieurs types de Délégation de Service Publique (DSP), pour répartir certaines tâches devenues trop complexes pour les collectivités. Cette gestion déléguée peut se scinder en 4 contrats : la concession, l’affermage, la gérance et la régie intéressée. Cela permettant au législateur de mettre un cadre pour border la gestion de ce précieux liquide. Ainsi, pour informer le consommateur, il existe la Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL) où P.U.M.A. siège avec d’autres associations, afin de participer aux différents débats et aviser la population.

L’EAU, ce don du ciel fait, au niveau local, un important objet de convoitise, du fait des sommes colossales qu’elle génère.

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« Soungoula, le roi des piments » et ses pères Noël noirs, une belle idée cadeau

— Par Fara C —.
sounfoulaEn ce conte euro-mauricien édité par l’Harmattan, Per Sorensen poivre sa prose de critique sociale et d’humour.

Que vous le dévoriez en une fois ou que le savouriez ligne après ligne, page après page, « Soungoula, le roi des piments » vous réchauffera l’âme, au fur et à mesure qu’il embrasera votre imaginaire. L’auteur, Per Sorensen, y élabore un métissage rare, à la croisée des contes de son compatriote Andersen et de ceux, ancestraux, narrés lors des veillées dans l’Océan indien. On croit, par moments, y croiser les ombres de La Fontaine, Jacques Prévert ou de certains surréalistes. Cet ouvrage ravira les adultes qui aiment baguenauder hors des sentiers battus. Le lire par chapitres à des enfants, c’est comme ouvrir grand l’horizon à la fantaisie.

On y perçoit aussi une profonde conscience de classe. Per Sorensen poivre volontiers sa prose de critique sociale et de dérision.

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