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Rachel Khan – La laïcité n’est pas une opinion, c’est une nécessité

L’autrice de « Racée », essai dans lequel elle dénonce le repli identitaire, a reçu le prix de la laïcité. Voici son discours à la réception du prix.

— Par Rachel Khan—

Je ne sais pas si vous réalisez à quel point je suis touchée de cette reconnaissance, surtout cette année. Il y a quelques jours, j’entendais Dany Laferrière dire qu’un écrivain n’a pas d’origines, que son origine, c’est la bibliothèque. Je rajouterais que c’est le propre d’un artiste. Les artistes ont, comme origine, les poèmes, les tableaux, les compositions, les films, les couleurs, les mots qui sont venus avant lui et qui lui donnent envie de créer encore autre chose, qui le transforment qui nous transforment dans les tremblements du monde. Un artiste n’a pas d’identité fixe, il a une signature en mouvement.

Mes origines, c’est Romain Gary, Édouard Glissant, Manu Dibango que j’ai interpellés vivement pendant toute l’écriture de Racée. J’ai, donc, une pensée pour ma famille qui, malgré l’horreur, reste immense parce que c’est une famille de sang, d’esprit, mais aussi de sol. Nos origines, ce sont également nos créateurs de grandes lois, et mon esprit ne peut se détourner de ceux qui ont pensé la laïcité : Voltaire, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Aristide Briand et d’autres… Des combattants de la liberté pour faire vivre nos Lumières.

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« La Porte du voyage sans retour », de David Diop

« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.

S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.

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Appel de la CGTM à la mobilisation le lundi 25 octobre

Lundi 18 octobre 2021, plusieurs centaines de soignants et autres personnels se sont rassemblés sur le site de l’hôpital Pierre Zobda-Quitman. Objectifs : dénoncer les brutalités commises par les forces de répression le vendredi 15 octobre et exiger de pouvoir accéder à leur poste de travail sans passe sanitaire. L’ampleur de ce rassemblement a contraint direction du CHUM, préfet et ARS, à reculer malgré une décision de justice qu’ils avaient sollicité et qui leur est favorable. Les soutiens reçus de la population, mais aussi des agents de l’EDF, du Port, des artisans taxi ou encore de motards ont montré que leur lutte ne laisse pas indifférent. IL FAUT MAINTENIR ET ELARGIR CE COURANT.

Macron, Catex, Véran, le préfet, le directeur de l’ARS et celui du CHUM sont des incendiaires. En recourant à la répression judiciaire, militaire et policière, leur objectif vise à mettre au pas les travailleurs. C’est à la fois une provocation et une attaque. Ne nous trompons pas !

Les centaines de vies humaines perdues et la pagaille dans la gestion de cette crise sanitaire ne sont pas le fait des soignants.

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Édouard Glissant et l’héritage de Wifredo Lam

— Par José Manuel Noceda Fernandez —

Lorsqu’on parle de Lam, on mentionne  inévitablement ses relations et son amitié avec quelques intellectuels célèbres. Parmi les  européens, Pablo Picasso et André Breton  ainsi que leurs expériences entre Paris et Marseille de 1938 à 1941 sont immanquablement cités. S’il s’agit des Caraïbes, Aimé Césaire, un géant des lettres antillaises lié – comme l’était aussi le peintre cubain – à la pensée surréaliste, est le premier évoqué.

Césaire et Lam se rencontrent à Fort de France en 1941, lors du passage du peintre en Martinique, sur le chemin du retour à La Havane. Cette rencontre a évolué en  une étroite amitié entre deux hommes qui ont partagé des histoires, des réflexions et des manières d’appréhender le monde colonial ou néocolonial des Antilles. Lam a illustré la version espagnole du Retour au pays natal de Césaire, en 1942, traduit par Lydia Cabrera. Césaire a consacré de nombreux de poèmes au cubain, comme ceux de Moi laminaire, par exemple.

Mais cette amitié et ce destin commun occultent malheureusement les relations de Lam avec d’autres pans  de l’intelligentsia, notamment des Caraïbes. 

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Le « jour du dépassement » a lieu cette année trois semaines plus tôt qu’en 2020

Ce jeudi 29 juillet marque le Jour du dépassement 2021, une date calculée par l’ONG Global Footprint Network, un institut de recherche californien. À partir d’aujourd’hui nous allons vivre les cinq prochains mois « à crédit », l’humanité ayant consommé toutes les ressources que la Terre peut régénérer en une année. Limiter nos émissions de CO2 et protéger nos forêts représente une urgence mondiale pour faire reculer cette date, avec en ligne de mire l’espoir d’atteindre un équilibre à l’avenir.
Cette année, le Jour du dépassement est le jeudi 29 juillet 2021, rattrapant le recul ponctuel et exceptionnel observé en 2020 du fait de la pandémie de Covid-19. Les forêts, considérablement menacées par notre modèle prédateur de ressources, jouent pourtant un rôle clé pour réguler le climat et ainsi repousser cette date fatidique.
La date du 29 juillet 2021, calculée par le Global Footprint Network, correspond au jour où l’humanité aura utilisé autant de ressources biologiques que ce que la Terre peut régénérer en une année. Autrement dit : à partir de cette date, nous vivrons cinq mois dans le rouge en entamant le capital naturel qui pourrait nous faire vivre convenablement les années suivantes.

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Au festival d’Almada : Écoutez la voix des Femmes ! 

Seules sur scène, ou en duo, elles assurent le spectacle, assument leurs désirs et leur féminité, ne craignent pas de dire l’endroit et l’envers des choses, dans la douceur ou la force, l’ironie ou la violence, la gravité ou l’humour. Elles, les femmes, ne craignent pas de dénoncer ce qui dans la société les oppresse, les accable, trop longtemps les a contraintes à occuper une place dont elles ne veulent pas, dont elles ne veulent plus ! Elles, les femmes, font entendre leur voix, et on ne les fera pas taire…

Rebota rebota y en tu Cara explota

Comment, en effet, obliger à se taire la catalane Agnès Mateus, qui par sa performance, Rebota rebota y en tu Cara explota, prend fait et cause pour toutes ses semblables, dénonçant sans fausse pudeur, sans faire aucune concession au bien-penser ni à la bienséance, le machisme et l’hypocrisie de nos sociétés occidentales ? Récompensée déjà par de nombreux prix, elle voit son spectacle plébiscité en 2020 au Festival d’Almada, ce pourquoi on peut la retrouver cette année sur scène, où elle est saluée avec enthousiasme par un public tant masculin que féminin.

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Afrique du Sud : Un héritage qui impose des devoirs

Par Emmanuel Argo*

Le 14 juillet dernier, la France, pays des droits de l’homme, a commémoré l’événement majeur qui initierait notre république. Lors du concert qui a précédé le feu d’artifice, la cantatrice sud-africaine, Pretty Yendi a chanté les plus célèbres airs d’opéra. Au même moment, pillages et émeutes faisant des victimes – plus de 117 à ce jour – se propageaient en Afrique du Sud mettant à mal une paix bien fragile, cette paix que Nelson Mandela, aimait à encourager en disant : ‘‘Together we stand, divided we fall’’, et réussi à construire sur les décombres d’un passé ensanglanté par les violences de l’apartheid.

Jacob Zuma, son frère de lutte et dignitaire de la nation zouloue, était alors rangé aux côtés de ce premier président noir élu par le peuple sud-africain qu’il qualifiait de Rainbow nation – nation Arc-en-ciel-. Jacob Zuma a donc lui-même contribué à l’émergence d’une nouvelle nation tout en se démarquant de l’opposition fratricide entre l’ANC et la nation zouloue représentée par l’Inkata, préférant ainsi la voie de la sagesse du prix Nobel de la paix, Nelson Mandela.

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Festival d’Almada : le Théâtre en prise avec l’Histoire

Dernières nouvelles de  la guerre : « Um gajo nunca mais é a mesma coisa » & « Corpo suspenso »

Au Festival d’Almada, qui n’est pas ennemi de la gravité, le théâtre sait aussi se faire chambre d’écho de l’Histoire, aussi douloureuse soit-elle pour les hommes, et pour leur pays. Comme on le sait, le Portugal qui fut à la tête d’un vaste empire, sur le continent africain notamment, mena au Mozambique, en Angola et en Guinée-Bissau des guerres coloniales longues et meurtrières, et ce furent elles qui conduisirent le 25 avril 1974 à la Révolution des Œillets, aux indépendances effectives des pays colonisés, et à la chute de la dictature salazariste. En effet, ce que l’on nomme en portugais Revolução dos Cravos, ou plus couramment 25 de Abril, a commencé par un coup d’État organisé par des militaires – ils seront les Capitaines d’Avril / Capitães de Abril du film éponyme de Maria de Meideros –, radicalisés par le rejet de ces guerres qui, s’éternisant, entraînaient des pertes énormes en hommes et affectaient gravement le moral des troupes.

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Haïti: «Il n’y a qu’avec du sang que je peux remplir une page»

— Par Jean D’Amérique —
Poète, dramaturge et auteur haïtien, Jean D’Amérique, 26 ans, livre à «Libération» son regard sur l’assassinat de Jovenel Moïse et sur l’état de son pays. Il est l’auteur de cinq livres dont son premier roman, «Soleil à coudre» (Actes Sud), paru en mars.

Etre haïtien, c’est naître dans le sang, grandir dans le sang – ou souvent ne pas avoir le temps de grandir – et finir dans une flaque de sang. Etre haïtien, c’est attendre sa balle. C’est attendre la balle qui vous dévorera le souffle, où que vous soyez dans le pays. Etre haïtien, c’est presser le pas vers l’au-delà. Être haïtien, c’est pleurer, c’est crier. Mais depuis le temps que ça saigne. Mais depuis le temps que ça pleure. Depuis le temps que ça crie… Il faut croire que le sang ne suffit pas.

Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais la mort se répète, il faut que je le dise. Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais je suis né et j’ai grandi dans cette spirale qui me poursuit partout, tatouage de ténèbres au cœur de mes moindres rêves de lumière.

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Dépasser l’esclavage !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Jour après jour, matin, midi et soir, les martiniquais sont soumis à un lavage de cerveau intensif concernant la période de l’esclavage et de la traite négrière; le pays baigne littéralement dans l’ évocation obsessionnelle de ce passé révolu. Cette opération de “zombification”de la population, parfaitement orchestrée par l’intelligentsia de gauche politique et médiatique, s’inscrit dans un vaste mouvement ( “la pensée décoloniale”), parti des universités américaines (woke culture des éveillés) pour se répandre ensuite en Europe puis en France. Il s’agit d’analyser et de réinterpréter les faits historiques, économiques et sociaux à travers le prisme de la race ( noirs, minorités ethniques), du genre (féminisme-LGBT) et de la catégorie (roms, musulmans handicapés…). Cette déconstruction-reconstruction dite “décoloniale” peut prendre plusieurs formes : celle du panafricanisme illustré chez nous par l’action des activistes «rouge-vert-noir» qui cherchent à faire disparaître de la mémoire collective et de l’espace public tous les signes et symboles évocateurs de visages d’hommes ( ou de femmes) blancs, y compris de ceux à l’esprit éclairé, ayant contribué par leur engagement sans faille à mettre fin à l’abomination esclavagiste, ou celle de l’islamo-gauchisme, complaisant à l’égard de l’islamisme radical,visant à remplacer les démocraties traditionnelles construites sur la tradition judéo-chrétienne par le règne du Califat et de la Charia ( les graffitis et profanations, touchant épisodiquement les monuments et édifices religieux et les attaques répétées contre la liberté de consciencence et la laîcité, en sont les manifestations les plus visibles).Ce

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Odyssi, eaux troubles

 — Guy Flandrina —

L’homme court vers les places élevées comme l’eau coule vers le bas

Proverbe chinois

La sécheresse et les coupures d’eau ont révélé la richesse des affaires juteuses pour certains cadres d’Odyssi et des élus qui baignent dans l’opulence de cet organisme.

La structure est mise à sac tandis que les gens de la Martinique sont à sec.

Ces faits ont aussi mis en évidence l’incapacité de certains de nos élus à défendre les intérêts de la Martinique, face à de puissantes sociétés. Les usagers de l’eau ont payé Odyssi et les entreprises privées pour que des canalisations soient entretenues et remplacées. Mais les opérateurs ont empoché l’argent et sont partis, sans faire le travail, avec la bienveillante complicité d’élus martiniquais.

La Martinique compte 161 rivières dont 70 principales et 43 ravines, 126 sources, 8 sites renfermant des eaux souterraines.

94% de l’eau potable est produite à partir des eaux de rivières, le solde provenant des eaux souterraines.

Dans ce pays, l’alimentation en eau potable de la population nécessite le prélèvement de 100.000 M3/jour.

Pour satisfaire les besoins des particuliers et des acteurs économiques ce sont, au total : 42.735.000 M3 qui sont prélevés en une année (2018).

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La Guadeloupe au défi de la responsabilité !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le mot « responsabilité » est actuellement à la mode en Guadeloupe avec les prochaines élections régionales et départementales. L’élection régionale n’est-t-ellle pas placée sous le signe du « gouverner autrement »? Le mot renvoie au sentiment que chacun éprouve plus ou moins clairement qu’il faut repenser, dans le fond et non seulement dans la forme, nos valeurs et nos modes de vie, si on ne veut pas aller, comme on dit, dans le mur. Depuis le début de la crise sanitaire liée au COVID-19, jamais un changement aussi profond ne s’était opéré sur nos modes de vie avec une mutation du travail qui intervient en accéléré sous pression de la crise sanitaire. Le télétravail ou plutôt le travail à distance est devenu la norme pour un grand nombre d’entre-nous sans que nous y soyons réellement préparés. En effet, l’on assiste en Guadeloupe à une accélération de la transformation numérique de la société et des entreprises. Avec à la clé, un prochain bouleversement des modes de consommation, de production, d’approvisionnement, d’interaction ou encore de travail.

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Obama, Trump, Biden face à Guantanamo Bay

« Je n’ai jamais cessé de croire aux valeurs humaines », ainsi s’exprime Mohamedou Ould Slahi, qui a connu  l’enfer de Guantanamo, et se voit incarné par le comédien Tahar Rahim dans le film The Mauritanian / Désigné coupable.

Le biopic 

Adaptation par le réalisateur Kevin Macdonald du livre Les Carnets de Guantanamo, du Mauritanien Mohamedou Ould Slahi, le film déjà sur les écrans aux États-Unis depuis février devrait sortir en France, en juillet 2021. Le biopic, dans lequel Tahar Rahim incarne le rôle-titre aux côtés de Jodie Foster dans celui de l’avocate qui prit fait et cause pour Mohamedou, raconte les quatorze années d’emprisonnement de celui qui est devenu écrivain dans le camp de détention de Guantanamo Bay, la tristement célèbre prison américaine située sur l’île de Cuba. Écrite en 2005 et d’abord classée secret-défense par le gouvernement américain, cette autobiographie avait, après de longues années de bataille juridique, été éditée en 2015. Depuis, Les Carnets de Guantanamo, premier ouvrage, précieux et douloureux témoignage – écrit à la main – publié par un prisonnier de Guantanamo, ont connu un succès mondial.

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Théâtres parisiens : La cruelle alternative de mai 2021.

Manifeste de Wajdi Mouawad, directeur du Théâtre de la Colline, à Paris – 20 Mai 2021

À celles et ceux qui, / Innombrablement innombrables, /  Ne comprennent pas grand-chose, /  Ni à la non-ouverture de certains théâtres, / Ni aux mouvements de contestation qui les occupent, / Ni à ce qui les oppose, /  Ni à ce qui les relie.

Dans la famille des streptocoques, il en est un, fasciite nécrosante¹, mieux connu sous l’appellation de bactérie mangeuse de chair, qui correspond assez bien à la situation. Une dévoration née du piège dans lequel nous, directions des théâtres et occupants, sommes tombés, piège dont nous sommes en grande partie responsables, celui de devoir sacrifier soit le théâtre soit la révolte. Reprendre les activités de l’un, c’est diminuer la nécessité de l’autre, privilégier la force de l’autre, c’est empêcher l’un.

À croire que c’est une faiblesse de l’orgueil humain, sa démesure, dont les auteurs grecs n’ont eu de cesse de nous mettre en garde, qui nous conduit à retomber sur cette idée christique du sacrifice, ce streptocoque de la destruction qui exige que pour que quelque chose puisse exister, il faille nécessairement égorger quelque chose d’autre.

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« Napoléon », la restauration titanesque d’un film fou

Paris – Une restauration titanesque, pour un film fou. Depuis douze ans, dans les tréfonds d’un fort du XIXe siècle se prépare la renaissance d’un chef-d’oeuvre du cinéma muet, totem des cinéphiles: le « Napoléon » d’Abel Gance.

« C’est une dinguerie« , résume Georges Mourier, le maître d’oeuvre de cette reconstitution d’un budget de 2 à 2,5 millions d’euros, dans la petite pièce voûtée et semi-enterrée qu’il partage dans la grande banlieue parisienne depuis 2008 avec sa monteuse, Laure Marchaut. 

Sous la houlette de la Cinémathèque française, ils mettent la dernière main à la restauration de cette pièce majeure et inclassable du patrimoine cinématographique, vénérée par nombre de cinéphiles et cinéastes, au premier rang desquels Francis Ford Coppola. Une tâche homérique qu’ils espèrent terminer d’ici la fin de l’année. 

Relatant la jeunesse de Napoléon, jusqu’aux débuts de la campagne d’Italie, le film, projeté pour la première fois en 1927, dans une version de sept heures, est porté par un souffle épique, truffé d’innovations visuelles et narratives (dont une fameuse fin en triptyque, sur trois écrans en simultané). 

« Abel Gance est très audacieux pour son époque, il mélange le sublime et le trash, le combat dans la boue et le combat au sabre« , synthétise Georges Mourier, à propos de cette « dernière superproduction » de l’ère du muet: « à chaque séquence, c’est une révolution cinématographique« . 

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Sciences sociales: nouveautés du 17 mai 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Vanité des vanités, quand tu nous tiens !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Le spectacle offert par la classe politique martiniquaise, à deux mois des élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de la Collectivité Territoriale de Martinique, est tout simplement affligeant..

Cet étalage indécent de vanité, de palinodie et de démagogie, est de nature à faire fuir le malheureux électeur, disposé à courir le risque du Covid 19, pour accomplir son devoir de citoyen.

Comment comprendre en effet l’attitude inconsistante de ces gens incapables de s’unir pour constituer une liste commune afin de répondre aux enjeux de cette échéance qu‘ils reconnaissent pourtant être capitale ? C’est d’autant moins compréhensible que leurs programmes se ressemblent comme deux gouttes d’eau, les valeurs qu’ils affichent sont quasiment les mêmes et qu’ils proclament à l’unisson la nécessité d’ ouvrir un autre chemin pour sortir notre pays de l’ornière dans laquelle il se trouve, du fait de l’affrontement permanent et stérile des deux formations politiques rivales qui se disputent le pouvoir local, depuis plus de trois décennies.

Si l’on voulait se faire une idée de ce qui motive vraiment nos politiques, nous voilà définitivement fixés; ils n’ont rien à faire du sort des populations qu’ils sont censés défendre; seul compte à leurs yeux leur intérêt propre et leur perspective de carrière, tout le reste n’est que faux-semblant.

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Sauver les langues originelles, c’est aussi sauver la planète

Effacées par l’Anglais et les politiques coloniales, de nombreuses langues originelles ont disparu ces dernières décennies. Si les peuples qui les parlaient en sont les premières victimes, la Terre, elle-aussi, à tout à y perdre.

Le ngarigo, l’ojibwe, le lakota, le chinook, le quechua, le navajo… ces langues méconnues, voire totalement inconnues ont ont été oubliées, effacées par l’anglais ou autres langues des colons, devenues langues nationales. Malheureusement, leur disparition pourrait bien nuire à la planète.

Celles que l’on appelle « indigènes » ou autochtones sont définies comme les langues d’origine, parlées par les natifs d’une région. On pense par exemple aux Premières Nations du Canada (aussi appelés « Amérindiens ») ou les Aborigènes d’Australie. Et parmi les conséquences insoupçonnées de leur disparition pourrait se trouver… la destruction de l’environnement, détaille un article de Vice World News qui explique que la « suppression et destruction des langues autochtones, ainsi que la dominance mondiale de l’anglais, est une cause majeure de la destruction de notre environnement« .

La destruction d’un héritage

Jakelin Troy, professeure des langues indigènes et membre du peuple Ngarigu des Snowy Mountains (Sud-est de l’Australie), interviewée par Vice, met en lumière le drame qu’est la perte d’un langage.

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Littératures: nouveautés du 21 avril 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Sciences sociales : nouveautés du 21 avril 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Luz Severino

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Et on arrive à la fin de la série d’entretiens avec les créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément. Transcription d’un entretien avec l’artiste Luz Severino (République dominicaine), à la Fondation Clément en juillet 2019.

Luz Severino en cinq dates. Quels sont pour toi les événements et/ou rencontres qui ont le plus impacté ta destinée ou ton œuvre ?

La naissance de mon fils, en 2002 en Martinique.

Ma date de fin d’études des beaux-arts car dès que j’ai fini l’école j’ai participé à la biennale d’art de Santo Domingo, et j’ai eu le prix d’honneur pour la gravure du Centro Léon, alors que je sortais tout juste de l’école.

L’exposition Salir del hoyo en 2007 à Santo Domingo qui marquait mes dix ans de carrière.

2001, venir vivre en Martinique.

Et des rencontres, c’est le plus important dans une vie. Une rencontre est directement liée à Avançons tous ensemble et au fait qu’elle est aujourd’hui dans le jardin des sculptures :

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États-Unis: nouvelles manifestations après la mort d’un jeune noir tué par la police

Minneapolis (Etats-Unis) – Un face-à-face tendu, avec plus d’une soixantaine d’arrestations, a opposé mardi soir des manifestants aux policiers près de Minneapolis après la mort d’un jeune homme noir tué par la police, pour la troisième nuit consécutive malgré le couvre-feu.

La tension monte depuis la mort dimanche de Daute Wright, 20 ans, à Brooklyn Center, banlieue de cette métropole du Nord des Etats-Unis où se déroule actuellement le procès d’un policier blanc accusé du meurtre en mai dernier de George Floyd, également Afro-Américain. 

Des policiers anti-émeutes ont dispersé les quelque 800 à 1.000 manifestants, rassemblés devant le commissariat de Brooklyn Center malgré le couvre-feu imposé à partir de 22H00 locales. 

La police a procédé à une soixantaine d’arrestations et fait usage de grenades assourdissantes, les manifestants ripostant avec des jets de bouteilles d’eau ou de briques, selon les autorités. 

Plus tôt mardi, les familles de Daunte Wright et George Floyd avaient réclamé ensemble la fin des violences policières et du racisme aux Etats-Unis. 

– « A vos côtés » –

« Le monde est traumatisé de voir un nouvel Afro-Américain mis à mort« , a déclaré Philonise Floyd, frère de George Floyd mort sous le genou du policier blanc Derek Chauvin.

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À paraître, de Mérine Céco : « Le Pays d’où l’on ne vient pas »

Annonce sur le site Montraykréyol 

La littérature féminine martiniquaise, qui faisait, jusqu’à tout récemment, pâle figure à côté de son alter ego guadeloupéen, s’affirme d’année en année. Avec Térez Léotin, Ina Césaire, Nicole Cage, Suzanne Dracius, Christiane Sacarabany, Jala, Anique Sylvestre, Gaël Octavia, Nady Nelzy-Odry… et tant d’autres, elle trace son chemin, certes dans un relatif silence médiatique, lentement mais sûrement, cela avec une vigueur et une inventivité surprenantes : le 25 mars 2021, le nouveau roman de Mérine CécoCe pays d’où l’on ne vient pas, qui paraît aux éditions Écriture, sera disponible en librairie.

Biographie brève : extrait de Mondesfrancophones

Corinne Mencé-Caster, de son nom de plume Mérine Céco, née en 1970 à La Martinique, est une universitaire et écrivaine française (romancière, essayiste…).

Elle suit en parallèle des études de philosophie et de littérature. À 22 ans, elle est agrégée d’espagnol puis docteur en sciences du langage (1996). Elle commence sa carrière à l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG), en 1994, en tant qu’attachée temporaire d’enseignement et de recherche. Elle devient ensuite maître de conférences (1997-2007), puis professeur des universités, en 2009 doyen de la Faculté de lettres et de sciences humaines sur le pôle Martinique.

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« Bernarda Alba from Yana », être femme, toujours et sous tous les cieux !

Spectacle par Le Grand Théâtre Itinérant de Guyane, au théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France. Adaptation et mise en scène d’Odile Pedro Leal.

– par Janine Bailly –

Ce qui sans doute fait la force et l’intérêt de Bernarda Alba from Yana, adaptation de La casa de Bernarda Alba du dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca, c’est son intemporalité, ou son universalité. Un paradoxe assumé, puisque l’intrigue se déroule en une sorte de huis clos, qu’elle ne sortira jamais de la maison ou du domaine de Bernarda – si ce n’est que le reste du monde sera entrevu par les fenêtres des chambres, tour à tour permises ou interdites, seules ouvertures sur l’extérieur concédées par la tyrannie d’une mère promue, au décès de son second mari, chef incontesté de la cellule familiale. Paradoxe assumé, puisque les passions mises en scènes, les déchirements qu’elles entraînent, allant jusqu’à faire imploser un cercle exclusivement féminin, furent sous tous les cieux et de tous temps, du domaine de la tragédie ; qu’aussi la critique sociale sous-jacente à l’histoire pourrait se concevoir aujourd’hui autant qu’autrefois… Que sont suggérées, par une simple paire de longues bottes noires posées sur une chaise en ouverture de spectacle, les amours ancillaires du maître de maison… Que l’argent se révèle parfois être le moteur des actions humaines, et des choix qu’en dépit de ses sentiments intimes on se croit tenu de faire… et qu’enfin la distribution des comédiennes et comédien, multiple par la couleur de peau et les origines, donne l’idée d’un peuple guyanais mêlé, où l’on vivrait sans préjugés « raciaux » d’aucune sorte…

Sous la férule de leur mère, elles tentent de vivre, les cinq filles recluses dans le giron qu’on dit protecteur, et qui pour une longue période de deuil selon la tradition vient de se refermer sur elles, interdites les robes et dentelles trop frivoles, interdite la poudre de riz sur le visage, que d’un brutal revers de main Bernarda balaiera !

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Débordé par la pandémie, le Brésil bat son record journalier de morts

Sao Paulo – Le Brésil a battu mardi son record journalier de décès du Covid-19, avec 1.972 décès officiellement signalés, sans aucun signe de ralentissement de la pandémie dans un pays où le système hospitalier est débordé et où la vaccination progresse lentement.

Depuis le début de la crise sanitaire il y a un an, 268.370 décès dûs au Covid-19 ont été recensés au Brésil, dépassé uniquement par les États-Unis. 

Le ministère de la Santé a également signalé 70.764 nouveaux cas, faisant un total de 11,1 millions d’habitants. 

Le précédent record de décès avait été établi le 3 mars avec 1.910 morts en 24 heures. Au cours des sept derniers jours, la moyenne est de 1.573 décès par jour, un chiffre en constante augmentation au cours des deux dernières semaines.² 

Le pays, qui compte 212 millions d’habitants, connaît une situation dramatique. Selon un rapport publié mardi par la Fondation Fiocruz, qui dépend du ministère de la Santé, les unités de soins intensifs sont occupées à plus de 80% dans 25 des 27 capitales d’État du Brésil. 

« La lutte contre le covid-19 a été perdue en 2020 et il n’y a pas la moindre chance de renverser ce scénario tragique au cours du premier semestre 2021« , a déclaré à l’AFP Jesem Orellana, un épidémiologiste de Fiocruz/Amazone.

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