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« Conte sur les doigts » & « Memento… » de Patrick Mathelié-Guinlet

Conte sur les doigts…

Je dois compter sur les doigts d’une main
les amis sur lesquels compter demain.
Amis très chers, l’amitié est sans prix
quand tellement éphémère est la vie !

Et puis quand on aime, on ne compte pas
ceux partageant le meilleur et le pire,
mes rêves et mes espoirs, mes délires
et mon cœur en morceaux choisis de poésie
que je leur ai donnés à lire…

Parmi eux, quelques uns sont partis
trop tôt pour ce mystérieux pays
dont on ne doit jamais revenir…
Mais me restent des doigts pour écrire
et faire vivre leur souvenir

qui demeure pour toujours encré
sur la peau dénudée de mon cœur
comme sur cette feuille en papier
où j’effeuille nos moments de bonheur
tels pétales de la plus précieuse fleur :
LA VIE !

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Le Massacre de 142 esclaves commence le 29 novembre 1781 sur le navire négrier le Zong

Le massacre du Zong (anglais : Zong Massacre) est le meurtre estimé à 142 esclaves à partir du 29 novembre 1781, sur le Zong, navire négrier britannique de Liverpool qui se livrait au commerce triangulaire pour le compte du Gregson slave-trading syndicate (« syndicat du commerce d’esclaves Gregson »).
Ci-contre : Le Négrier, représentation par Joseph Mallord William Turner de meurtres d’esclaves inspirée par le massacre du Zong.

Comme pratique courante, le syndicat a pris une assurance sur les vies des esclaves du navire. Quand, à la suite d’erreurs de navigation, le Zong est sur le point se retrouver à court d’eau potable selon les estimations erronées, l’équipage jette des esclaves par-dessus bord pour les noyer, pour assurer la survie du reste de l’équipage et de sa cargaison d’esclaves et pour empocher l’assurance sur les esclaves, en ne perdant pas d’argent sur les esclaves qui seraient mort de soif.

Quand le Zong arrive au port de Black River en Jamaïque, il fait une demande aux assureurs afin d’obtenir la compensation pour la perte des esclaves. Lorsque les assureurs refusent de payer, l’affaire est résolue en justice.

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Les lauréats du Prix Littéraire Fetkann ! Maryse Condé révélés

La 19e édition du Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé, « Mémoire des pays du sud / Mémoire de L’Humanité », a dévoilé ses lauréats.

Prix Fetkann ! de la Mémoire

Fatou Diome, Marianne face aux faussaires, Peut-on devenir français ?, Albin Michel, 2022

« Vivant en France depuis 1994, française depuis 2002, j’ai constaté l’évolution du discours politique qui n’a cessé de dériver, jusqu’à la cristallisation actuelle autour de l’identité. Pour la binationale que je suis, construite par la langue et les valeurs humanistes, la tristesse va crescendo. Bien que consciente de mon impuissance, j’ai la faiblesse de ne pouvoir être indifférente aux voix qui s’élèvent, prônant la haine. » Fatou Diome 

Dans cet essai personnel et émouvant, Fatou Diome renvoie dos à dos les identitaires étriqués et les opportunistes victimaires, qui monopolisent le débat politique. Elle défend Marianne contre les faussaires des deux camps et dessine une France ouverte, laïque, lucide et généreuse, celle qui lui donne envie de se sentir  française et sénégalaise.

La romancière Fatou Diome s’est fait connaître en 2003 avec Le Ventre de l’Atlantique, grand succès traduit en une vingtaine de langues.

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17è édition du CinéMartinique Festival

Du 14 au 22 octobre 2022

Télécharger le programme en PDF en bas de page

Samedi 22 octobre | 15h | Salle Frantz Fanon
REWIND AND PLAY
Réalisation : Alain Gomis
Son : Matthieu Deniau
Montage : Alain Gomis
Production : Sphere Films, Andolfi, INA
France / Allemagne – 2021 – 1h06 – VOSTFR
Synopsis :
Décembre 1969, Thelonious Monk arrive à Paris. Avant son concert du soir, il enregistre une émission pour la télévision française. Les rushes qui ont été conservés nous montrent un Thelonious Monk rare, proche, en proie à la violente fabrique de stéréotypes dont il tente de s’échapper. Le film devient la traversée de ce grand artiste, qui voudrait n’exister que pour sa musique. Et le portrait en creux d’une machine médiatique aussi ridicule que révoltante.

Soirée de clôture
Samedi 22 octobre | 19h00 | Salle Frantz Fanon
SHE PARADISE Maya Cozier – Trinidad et Tobago – 1h14
Sparkle, une jeune fille de 17 ans, découvre un groupe libre d’esprit de danseuses de Soca dans les rues du centre-ville de Trinidad. Fascinée par cette vision de la sororité, elle décide d’user de toute son imagination pour les convaincre de la prendre sous leur aile.

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« Voiture électrique : ils sont devenus fous ! » de François Xavier Pietri

Résumé
Les États européens ont confirmé la décision de la Commission de Bruxelles : dès 2035, la vente de tous les véhicules émetteurs de CO2 sera interdite. Les moteurs diesel et à essence neufs seront bannis, de même que les hybrides. La France se retrouve ainsi face à un mur infran­chissable : un parc à renouveler sans les capacités indus­trielles nécessaires, une couverture nationale de bornes de recharge ridiculement insuffisante, un marché livré pieds et poings liés aux Chinois, une casse sociale massive, un clivage sans précédent entre les nantis et les Français les plus modestes… Elle doit également se lancer dans une course effrénée pour les précieux minerais indispensables aux batteries, le cobalt exploité en Afrique dans des conditions indignes, le lithium qui assèche des millions d’hectares en Amérique du Sud… Bref : si 2035, c’est demain, aujourd’hui, rien n’est prêt !

Comment les Français vont-ils accepter ce brusque chan­gement ? Et qui va payer la note ? Dans ce livre réquisitoire, François-Xavier Pietri éclaire l’absurdité de cette décision qui, en plus d’être contre-productive sur le plan écologique, pourrait nous faire vivre un enfer sur les routes.

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La lente agonie de la Martinique sous l’idée fixe d’autonomie est-elle réversible !

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Quelle société résisterait à une politique dont l’objectif d’évolution institutionnelle a constitué l’alpha et l’oméga de tous les partis politiques qui ont détenu le pouvoir depuis 1983 ? D’autant plus que pendant ces 40 ans toutes les intelligences littéraires, artistiques, religieuses et médiatiques se sont alignées en quête d’un Graal auquel le peuple se refuse avec la même constance. L’échec ne les a jamais assagis, refusant avec obstination de tirer leçon de la volonté du peuple qu’ils ont entrepris de contourner par tous les subterfuges possibles. Pour le plus connu, le recours à des consultations populaires illisibles et ouvertes à toutes les interprétations.

La Martinique est très certainement la seule démocratie au monde où, pendant toute cette longue période, tous les partis politiques autonomistes ou indépendantistes, y compris groupusculaires, ont participé aux majorités de ses assemblées locales. Seuls des luttes de pouvoir ont conduit les principaux leaders de sembler se renier. Pour empêcher de se laisser piquer par Alfred Marie-Jeanne la mise en œuvre de tout début d’autonomie, le Parti progressiste martiniquais a levé le pied pendant de longues années, mais il n’a jamais tiré le frein à main.

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Avignon 2022 : « Le Septième jour », texte Yu Hua adaptation et m.e.s. de Meng Jinghui

— Par Michèle Bigot —

Le spectacle mis en scène par Meng Jinghui est adapté du roman Le septième jour de Yu Hua, publié en France chez Actes Sud en 2014. En France, Yu Hua s’est fait connaître du grand public par l’adaptation au cinéma de son deuxième roman Vivre! par Zhang Yimou.

Le roman est inspiré du mythe de la création du monde, à ceci près que les sept jours en question ne sont pas ceux de la création mais au contraire, les sept premiers jours de Yang Fei dans les enfers, (ou ce qui leur ressemble) après sa mort brutale dans une explosion. L’adaptation qu’en fait Meng Jinghui est fidèle au sujet du roman et à son esprit. On y retrouve une sorte de relecture des mythes essentiels de la culture occidentale, une paraphrase de la Divine comédie mais aussi les visions du monde infernal qui viennent à Ulysse, lors de la Nekuia au chant XI de l’Odyssée et encore plus la catabase d’Enée à la recherche de l’âme de son père, aidé dans cette quête par la Sybylle de Cumes.

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« Le Déparleur » démarre en Avignon !

Mardi 19 juillet à 12h30, coup d’envoi du Déparleur au théâtre de l’Observance.

Tous les jours sauf le lundi jusqu’au 30 juillet.

Sur la photo, le comédien s’apprête à franchir l’entrée du théâtre le 18 juillet pour l’installation de la pièce.

Pour mémoire, deux articles écrits lors de la création de la pièce en Martinique :

« Le Déparleur » de et avec Michel Herland

— Par Roland Sabra —

Un petit banc de bois blanc sur le sol parsemé de journaux parmi lesquels on reconnaît, le Monde, le Diplo, France-Antilles, les pages saumon du Figaro. Le décor est planté en décalage avec l’univers supposé d’un clochard, tout comme son apparence. La soixantaine bien tassée, barbe naissante, sous un smoking défraîchi, foulard noué autour du cou, il porte une chemise bien blanche. Son mode d’énonciation est marqué de l’hésitation de celle ou celui dont la parole est restée trop longtemps sans adresse. Ses mots font référence aux poètes, aux plus grands, et empruntent à l’argot d’un temps qui n’est plus mais qui fût le sien. Proche et lointain, il est d’un monde où l’humain déclinant est en fuite.

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Avignon 2022 : « À ne pas rater », écriture, scénographie et m.e.s. Nicolas Heredia

— Par Michèle Bigot —

“Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans application.” Alors comment traduire cette vacuité sur un plateau, alors même que le théâtre relève du divertissement au sens où l’entendait Pascal (même si hélas il relève aussi souvent du divertissement tel que l’entend la telereality, la programmation du off en témoigne)?

Chaque spectateur qui choisit un programme se demande avec anxiété ce qu’il a raté comme performance pendant ce temps là. Peut-être quelque chose de plus intéressant?

C’est d’emblée ce que nous jettent à la face les deux personnages en scène. “ À la base, un spectacle, c’est d’abord ça: un certain nombre de personnes enfermées dans une salle pendant un certain temps. Voilà. Pendant une heure, vous allez donc être coincés ici, pour assister à ce spectacle. Et forcément pendant que vous assisterez à ce spectacle, vous allez rater tout ce qui se passe ailleurs. ‘

Nous sommes tous pris par l’angoisse d’être en permanence en train de rater quelque chose, même si ça se passe au bout du monde.

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De Vénus à Miriam au pas de mon chant

5 & 6 juillet 19h30 Théâtre Municipal de Fort-de-France

Sur une idée originale de Chantal Loïal – Chantal Loïal, Marie-Claude Bottius et Kidi Bébey
Bande sonore : Marie-Claude Bottius & Arthur Lavandier
Textes : Marc Verhaverbeke et Kidi Bebey
Vidéo : Seno Sancarini et Yutaka Takei
Création lumière et technique : Leslie Sozansky
Collaboration artistique : Sabine Novel et Delphine Caron
Costume : Camille Loreille
Production : Opéra Paris Outremer
Coproduction : Centre National de la la danse et Mac Créteil
Sur une idée originale de Chantal Loïal – Chantal Loïal, Marie-Claude Bottius et Kidi Bébey
Bande sonore Marie-Claude Bottius & Arthur LAvandier
Textes Marc verhaverbeke et Kidi Bebey
Vidéo Seno Sancarini et yutaka Takei
Création lumière et technique Leslie Sozansky
Collaboration artistique Sabine Novel et Demphine Caron
Costuùe Camille Loreille
Production Opéra Paris Outremer
Coproduction Centre National de la la danse et Mac Créteil

WOMEN RESIST
A l’heure où les violences faites aux femmes explosent en France et partout dans le monde, où leurs droits et leur dignité ne cessent d’être bafoués, être une femme est un combat de tous les instants.

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Cannes : festival cherche nouvelle jeunesse

Du 17 au 28 mai 2022

Cannes – Le tiktokeur le plus suivi d’Europe, Khaby Lame, éclipsera-t-il Tom Cruise ? Pour sa 75e édition, le Festival de Cannes, vénérable rendez-vous du cinéma mondial, s’est lancé dans une quête éperdue d’une nouvelle jeunesse.

Cette année, le Festival a bazardé son partenariat historique avec Canal+, chaîne emblématique du cinéma dans les années 1980 et 1990, qui retransmettait notamment les cérémonies d’ouverture et de clôture. 

A la place: un attelage surprenant entre service public (France Télévisions) et Brut, qui doit permettre de s’adresser, notamment, aux jeunes générations. 

Ce média vidéo fondé il y a cinq ans (par Renaud Le Van Kim, un ancien de Canal+), tourné vers les formats courts, est présent également en Inde, en Egypte, en Côte d’Ivoire ou au Japon.  

Il revendique 500 millions de spectateurs dans plus de 100 pays, majoritairement chez les 18-34 ans. 

Tout un symbole, à l’heure où le cinéma en salles prend un coup de vieux, subissant de plein fouet la concurrence des séries et du streaming. 

Beaucoup de jeunes ne se rendent plus en salles que pour les films de superhéros, de Marvel ou DC Comics. 

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De la passion du jeu à l’engagement féministe

Tandis que la crise sanitaire a particulièrement impacté les femmes, Coralie Franiate et Isa terrier, créatrices d’outils ludiques de sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociétaux ont mis à profit le confinement pour créer « le jeu des 1000 pas », destiné à lutter contre les obstacles qui freinent les carrières féminines.

— Par Eugénie Barbezat —

«  J’ai été évincée d’un processus de recrutement où j’étais finaliste au moment où j’ai annoncé à mon futur employeur que j’étais enceinte.» Une femme sur dix cache sa grossesse le plus longtemps possible par crainte de réaction négative de son employeur », énonce Thomas. Il lit la carte rouge que Ben vient de déposer sur son jeu afin de ralentir sa progression vers un cumul de 1000 pas qui lui permettraient de remporter la partie. Pour pouvoir avancer de nouveau, Thomas devra dégotter une carte verte, qui propose une piste de solution au problème soulevé. Mais en attendant, à la table des 4 amis venus ce jeudi soir au Social Bar, à Paris où étaient organisées des sessions du « jeu des 1000 pas », la discussion est amorcée. 

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10 terrains de football de forêt tropicale primaire détruits chaque minute en 2021

Paris – De vastes étendues de forêts tropicales ont été brûlées ou coupées en 2021, remplacées par des cultures ou de l’élevage, en particulier au Brésil, ont averti jeudi des chercheurs, alors que le changement climatique complique la préservation du couvert forestier.

Environ 11,1 millions d’hectares de forêts ont été perdus dans les régions tropicales l’an dernier, dont 3,75 millions dans des forêts primaires, selon l’étude annuelle du Global Forest Watch (GFW), du World resources institute (WRI) et de l’université du Maryland. 

« C’est 10 terrains de football par minute. Et ça dure depuis un an« , s’alarme Rod Taylor, qui dirige le programme forêts du WRI, en parlant des forêts primaires. 

La destruction de ces forêts intactes a relâché 2,5 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère en 2021, l’équivalent des émissions annuelles de l’Inde, selon les calculs des chercheurs. 

Plus de 40% de la forêt primaire perdue en 2021 l’a été au Brésil, avec environ 1,5 million d’hectares coupés ou partis en fumée, suivi par la République démocratique du Congo avec près de 500.000 hectares détruits.  

La Bolivie a connu son plus haut niveau de destruction de sa forêt depuis le début des mesures en 2001, avec près de 300.000 hectares. 

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Biennale Internationale de danse de Martinique : enfin la danse vint!

— Par Roland Sabra —

Dès les premiers mouvements, les premiers élans, illumine le style dans la pureté et la beauté du geste. Figure majeure de la danse contemporaine la chorégraphe Carolyn Carlson construit ses créations avec une écriture stylistique particulière, celle d’une corporéité de toute évidence, d’une présence au monde à la croisée de la danse, de la musique, de la poésie, comme des modes de partage de cet état de solitude propre à la condition humaine. Les soli de Carolyn Carlson sont toujours l’expression d’un dire intime, d’une implication peine et entière dans le propos qu’elle ne déploie que pour elle, pour des intimes ou des proches. Pas plus loin. Jamais. Trois soli nous étaient proposés sous le titre générique « Islands ».

Wind woman(Création 2011)

Dans cet opus créé pour et interprété par la danseuse Céline Maufrid la chorégraphe Carolyn Carlson choisit d’interroger le sentiment de l’éphémère sous la forme du vent, qui s’écoule sans durée prévisible et qui peut faire preuve à la fois d’une grande douceur et d’une puissance terrifiante. C’est à la fois l’enveloppe externe qui nous berce, nous porte, nous bouscule, nous renverse mais aussi ce souffle qui vient de l’intérieur, le souffle de l’intime, celui de la vie, celui de son éphémère persistance..

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Il y a 50 ans, une pilule pas facile à faire passer

— Un texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens. —

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

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«Tropique de la violence» : une plongée dans le quotidien des mineurs isolés des bidonvilles de Mayotte

— Par Pauline Conradsson —

Âpre et bouleversant, le film de Manuel Schapira, inspiré du livre éponyme de Nathacha Appanah, nous plonge dans le quotidien ultra-violent des mineurs isolés des bidonvilles de Mayotte. Une claque

Qu’il est dur à regarder ce film ! Abrupt, cru, violent, il nous retourne comme rarement, abordant le sujet des mineurs isolés des bidonvilles de Mayotte, le plus jeune et le plus pauvre des départements français. Dans « Tropique de la violence », long-métrage de Manuel Schapira tiré du livre éponyme de Nathacha Appanah, on suit Moïse, un jeune collégien de l’île. Venu des Comores, il a débarqué, tout bébé, avec ses parents, à bord d’un « kwassa-kwassa », ces petits bateaux de pêche à moteur conduits par un passeur, pour chercher une vie meilleure. Comme des milliers de gens, chaque année.

Lire « Tropique de la violence. » de Natacha Appanah — Par Françoise Dô

À peine arrivé à Mayotte, sa mère l’a abandonné. Une infirmière française l’a adopté. Quand celle-ci meurt brutalement d’un AVC, la vie du garçon bascule. Il s’enfuit, loin de ce milieu protégé.

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Pour ou contre la vaccination obligatoire ? Des clivages anciens et profonds

Paris – Faut-il forcer les gens à se faire vacciner ? L’idée, aussi ancienne que les vaccins eux-memes, ressurgit actuellement face au Covid et creuse toujours de profonds clivages entre gardiens des libertés publiques et défenseurs de la sécurité sanitaire

L’Autriche imposera début février à tous les adultes de se faire vacciner contre le Covid, devenant le premier pays européen à le faire, après d’autres nations comme l’Indonésie. 

Le sujet « fait l’objet d’un débat très intense« , a reconnu fin janvier le chancelier autrichien, Karl Nehammer. 

Comme dans d’autres pays, la vaccination obligatoire cristallise la polémique entre ses adversaires, qui y voient une profonde atteinte à la liberté individuelle, et ses partisans, dont nombre de soignants épuisés qui mettent en cause la responsabilité des non-vaccinés. 

Ce débat n’a pas attendu la crise du Covid. Il ressurgit régulièrement depuis deux siècles, soit quasiment depuis l’invention du premier vaccin, contre la variole, à la fin du XVIIIe siècle. 

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Le « complotisme », une régression de la pensée 

— Par Philippe Pierre-Charles & Max Rustal —

On sait le bien, l’histoire humaine est évidemment jalonnée de multitudes de complots. Par définition, assassinats de dirigeant-e-s révolutionnaires ou de tyrans, massacres terroristes ou autres, sont les fruits de machinations savamment élaborées. Nul doute que de tels actes peuvent jouer un rôle décisif :11 septembre, Charlie-Hebdo, Bataclan, Guerre du golfe, assassinat de Kadhafi etc. en sont des illustrations aussi spectaculaires que chargées de conséquences. Il ne fait guère de doute que, couronnées de succès — si l’on peut dire —, ces véritables conspirations sont aptes à conforter l’idée qu’il existe des puissances plus ou moins cachées, pilotant irrésistiblement le destin des peuples et de l’humanité. 

Pourtant, il a fallu beaucoup de temps, de polémiques et d’expériences vécues, de sacrifices de combattants pour faire comprendre aux populistes russes de la fin du 19ème siècle, que l’exécution de tsars ne supprimait pas le tsarisme. Les voix les plus autorisées s’élèvent encore pour dénoncer les exécutions aveugles et indistinctes de personnes accablées par le sort. Cela n’a pas empêché les adeptes de la conception policière de l’histoire de proclamer que la révolution russe était le fruit d’un « complot judéo-marxiste ».

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DEAL : une magistrale mise en demeure de la fraternité du désespoir.

— Par Dominique Daeschler —

Dans la solitude des champs de coton marque le début du long compagnonnage de l’auteur Bernard-Marie Koltès avec Patrice Chéreau . Ce texte est la source d’inspiration de Deal. Jean Baptiste André s’en empare , pour nous donner, entre cirque, théâtre, danse, un spectacle criant d’intelligence et de talent sur la relation à l’autre, sur le désir d’altérité et son rejet.

Dans un lieu improbable, deux hommes, entre chien et loup, errent, se voient, se heurtent, se parlent : sans qu’on ne sache jamais – et ce n’est pas innocent -ce qu’il y a à vendre. S’établit un rapport marchand entre vendeur et client, un deal un peu louche, dans un dispositif scénique carré qui joue joliment de la quadrature du cercle. On se cherche, on se rencontre, on s’esquive, on se détourne : chasse à l’autre mâtinée de danses, d’acrobaties, de bouts de textes proférés dans le souffle de l’effort. Debout ou au sol, le mouvement dit à la fois le refus de l’autre et son désir, le désir du désir de l’autre : juste, pas juste, oui, non.

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« René Depestre : on ne rate pas une vie éternelle » & « La cérémonie d’Ymelda »

— Par Roland Sabra —

Deux documentaires à propos de personnages haïtiens ce samedi 8 janvier 2022 à Tropiques-Atrium : René Depestre et Ymelda. Deux portraits que presque tout oppose. A tout seigneur tout honneur, d’abord Depestre. Il fallait pour un tel monument un cinéaste à la hauteur du sujet. Qui d’autre qu’Arnold Antonin pouvait y prétendre ? Le cinéaste haïtien, couvert de récompenses internationales, de distinctions pour l’ensemble de son œuvre, auteur en 1974 du célèbre «Haïti, le chemin de la liberté » retrace en deux heures une biographie passionnante d’un amoureux éperdu de la vie.  Écrivain, il a reçu le prix Renaudot pour son roman « Hadriana dans tous mes rêves » et le Goncourt de la nouvelle pour « Alleluia pour une femme jardin », citoyen du monde engagé il a fréquenté, rencontré, discuté, bataillé, travaillé, entre autres, avec André Breton, Gérald Bloncourt, Aimé Césaire, Leopold Sedar Senghor, Édouard Glissant, Pablo Neruda, Jorge Amado,Che Guevara, Hô Chi Minh et Mao Zedong, Heberto Padilla. C’est à propos de l’incarcération et du procès que le régime castriste intente au poète cubain qu’il est écarté du pouvoir, «  relégué à l’université de La Havane où il doit donner des cours à des policiers déguisés en faux étudiants : « Ma chaire était une fausse chaire et j’étais un faux professeur qui s’adressait à de faux étudiants.

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L’appel de 670 médecins de l’AP-HP : « La culture du chiffre, du “bla-bla” et des “process” sape le moral des personnels hospitaliers »

— Collectif —

Dans une lettre adressée au chef de l’État, un collectif de 670 professeurs et médecins de toutes disciplines alerte sur la déliquescence de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Ils appellent à des mesures urgentes et profondes, permettant de restaurer la capacité des services médicaux à assurer leur mission de soin.

Tribune. Monsieur le président de la République, l’état moral, organisationnel et budgétaire de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est au plus bas. Les personnels sont découragés et beaucoup démissionnent, y compris certains des meilleurs responsables médicaux. D’attractif, le CHU [centre hospitalier et universitaire] francilien est devenu répulsif. Il ne remplit plus sa mission de façon satisfaisante, malgré le dévouement et la qualité scientifique de notre communauté hospitalière.

En 2019, la « nouvelle AP-HP » a été mise en place. Pour faire face à ses mauvais résultats budgétaires, la direction générale a instauré un nouveau découpage des structures intermédiaires. Les pôles, rebaptisés « départements médico-universitaires » (DMU), sont passés de 128 à 76, les groupes hospitaliers, rebaptisés « groupes hospitalo-universitaires » (GHU), de douze à six. La création de ces mastodontes ingouvernables a entraîné les effets que les plus lucides d’entre nous avaient prévus : des dysfonctionnements et un désordre supplémentaire dans une institution qui en comptait déjà beaucoup.

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LKP : la tentation du jusqu’au boutisme?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La route de la contestation syndicale est pavée de bonnes intentions, et pourtant à y regarder de près, elle est jalonnée de prises de positions politiques et de revendications sociales qui réussissent à être à la fois contradictoires, inefficaces et aliénantes faute d’un projet politique crédible et cohérent.

Désormais, tous les observateurs de la société Antillaise sont unanimes à penser que la Guadeloupe et la Martinique souffrent d’une absence de projet politique consensuel et pâtissent d’un déficit d’autorité. Une telle situation laisse le champ libre aux populistes et activistes de tout poil .
Comment on est-on arrivé là ?

En réalité, ce bouleversement de l’ordre politique n’est plus seulement une question Antillaise . Le glissement vers l’extrémisme est devenu une tendance française et même européenne. Et voilà pourquoi, désormais, l’activisme et l’outrance ne semblent plus aussi controversés comme le dénote très bien les expressions tirées du panégyrique des organisations syndicales. Je cite quelques morceaux choisis : Nous irons jusqu’au bout ! LAGÈ Déklaré ! LWA A YO PA BON POU NOU !
TRAVAYÈ – PÈP GWADLOUP – DOUBOUT pou kas kod !

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Restitution des biens culturels mal acquis : à qui appartient l’art ?

Erick Cakpo, enseignant à l’université de Lorraine, analyse comment les objets d’art cristallisent les enjeux politiques et identitaires.

Ces dernières années, les demandes de restitution d’œuvres conservées dans les musées européens et acquises irrégulièrement et souvent dans le cadre des conquêtes coloniales se sont multipliées. On se souvient des cinq stèles pharaoniques réclamées à la France par l’Egypte, tout comme du buste de la reine Néfertiti demandé à l’Allemagne. Plus de deux cents ans après l’installation des frises du Parthénon au British Museum, la Grèce continue de réclamer l’œuvre au Royaume-Uni.

Le dernier pays en date à s’inscrire dans cette démarche est le Bénin. Cette demande a fait des remous à tel point que, lors de son discours sur l’Afrique à Ouagadougou, Emmanuel Macron a promis de réunir d’ici cinq ans les conditions nécessaires pour la restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain.

Les demandes de restitution poussent à se poser un certain nombre de questions : pourquoi les pays détenteurs tiennent-ils à conserver les objets d’art supposés mal acquis ? Pourquoi les pays demandeurs souhaitent-ils leur retour ? Qu’est-ce qui explique le déplacement des œuvres, phénomène ayant lieu depuis l’Antiquité ?

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Rachel Khan – La laïcité n’est pas une opinion, c’est une nécessité

L’autrice de « Racée », essai dans lequel elle dénonce le repli identitaire, a reçu le prix de la laïcité. Voici son discours à la réception du prix.

— Par Rachel Khan—

Je ne sais pas si vous réalisez à quel point je suis touchée de cette reconnaissance, surtout cette année. Il y a quelques jours, j’entendais Dany Laferrière dire qu’un écrivain n’a pas d’origines, que son origine, c’est la bibliothèque. Je rajouterais que c’est le propre d’un artiste. Les artistes ont, comme origine, les poèmes, les tableaux, les compositions, les films, les couleurs, les mots qui sont venus avant lui et qui lui donnent envie de créer encore autre chose, qui le transforment qui nous transforment dans les tremblements du monde. Un artiste n’a pas d’identité fixe, il a une signature en mouvement.

Mes origines, c’est Romain Gary, Édouard Glissant, Manu Dibango que j’ai interpellés vivement pendant toute l’écriture de Racée. J’ai, donc, une pensée pour ma famille qui, malgré l’horreur, reste immense parce que c’est une famille de sang, d’esprit, mais aussi de sol. Nos origines, ce sont également nos créateurs de grandes lois, et mon esprit ne peut se détourner de ceux qui ont pensé la laïcité : Voltaire, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Aristide Briand et d’autres… Des combattants de la liberté pour faire vivre nos Lumières.

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« La Porte du voyage sans retour », de David Diop

« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.

S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.

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