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Un Institut Sciences Po Antilles, c’est non seulement possible mais souhaitable dans un proche avenir !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’insuffisance de cadres de haut niveau dans les administrations et grandes entreprises en Guadeloupe est une problématique complexe aux implications identitaires profondes. Au cœur des enjeux socio-économiques de la Guadeloupe réside une question cruciale et complexe : l’absence de cadres de haut niveau au sein des institutions et des entreprises locales. Cette réalité, loin d’être anecdotique, alimente des ressentiments et des tensions identitaires palpables, soulignant les défis persistants auxquels la société guadeloupéenne est confrontée. Ainsi par exemple, pour l’anecdote, un fait interpellateur édifiant s’est produit très récemment dans la mairie d’une ville de la Guadeloupe ainsi que dans une communauté d’agglomération d’une île du Sud. En effet cette municipalité  a procédé à un appel à candidatures pour un poste de directeur général des services. Le résultat de cet appel à candidatures est pour le moins stupéfiant, dans la mesure où sur 13 candidats postulants à ce poste, 2 seulement étaient originaires de la Guadeloupe et en provenance du crû, alors que tous les autres postulants étaient de la France hexagonale. Idem pour la communauté d’agglomération qui finalement a dû se résoudre à embaucher un cadre métropolitain comme directeur des services, alors quelles sont  les raisons de cette absence de cadres locaux en mesure d’occuper des postes à responsabilité que ce soit dans l’administration ou les entreprises en Guadeloupe ?

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Non, la précarité sociale ne suffit pas seule à expliquer la violence des jeunes en Guadeloupe !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans une récente déclaration faite dans un journal de la place, le sociologue Ary Brousillon a pour l’essentiel attribué la montée de la violence chez les jeunes à la précarité sociale et à la pauvreté qui règne dans certaines familles notamment monoparentales. Cependant, cette explication simpliste occulte d’autres facteurs essentiels qui contribuent à ce phénomène alarmant.Il est indéniable que la précarité sociale exerce une pression considérable sur les jeunes, les privant souvent d’opportunités éducatives et professionnelles, et les exposant à des environnements défavorables. Cependant, réduire la violence juvénile à cette seule dimension est réducteur. Un facteur souvent négligé est l’affaiblissement de l’autorité parentale. Dans de nombreux cas, les parents sont confrontés à des défis multiples, tels que le chômage, le stress financier et les conditions de logement précaires, qui compromettent leur capacité à exercer une autorité efficace. Cette fragilité de l’autorité parentale peut laisser les jeunes livrés à eux-mêmes, sans guidance ni supervision adéquate, ce qui favorise l’adoption de comportements violents et d’un phénomène d’abandon aux traffics de substances illicites. C’est là une conséquence de la recherche à tout prix de l’argent facile au détriment de la valorisation de l’effort du travail.

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18e édition du Festival International « Lire et Dire pour le Plaisir »

Maryse Condé à l’honneur, du 22 avril au 4 mai en Martinique.

Un spectacle très émouvant et un très bel hommage à Maryse Condé. En gestation depuis plus d’un an, bien avant la mort de l’écrivaine, il s’articule autour d’un choix de textes suffisamment judicieux pour donner l’impression à qui n’a jamais lu Maryse Condé qu’il s’agit d’un seul et même écrit aux couleurs  plus ou moins autobiographiques, comme en témoignent des échanges avec le public après la représentation. Mais surtout Maryse Condé est présentée à la fois comme une femme qui parle des expériences des femmes et une écrivaine qui se trouve en marge, loin des normes établies. Bien que ces deux aspects semblent différents, elle explore à la fois l’histoire des femmes aux Antilles, ou des récits féminins, et exprime une méfiance envers les communautés enracinées dans leur propre territoire et culture. De passage en Martinique, elle déclarait il y a quelques années: « Nos racines sont là où nous vivons ».

Elles sont cinq sur scène venues d’horizons divers, variés, porteuses de cette quête altérité si chère à Maryse Condé et qu’elle place au fondement de nos identités.

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Exposition de Yolande Gaspard

 Picturophonie des liens Musique et peinture. Peinture et musique.

— Par Philippe Charvein

Deux univers, en apparence opposés, mais qui se rejoignent à travers les différents médiums utilisés par Yolande Gaspard (peinture acrylique sur toile, bois chantourné, argile sculptée, papier) afin de tisser et retisser les liens qui unissent les êtres, les consciences, les histoires. Monde bien singulier, en effet, que celui que nous restitue l’artiste peintre puisque construit sur les ramifications inextricables et diverses ; sur ces formes qui se mêlent et s’entremêlent en permanence ; sur ces maelstroms de fulgurances s’imbriquant les uns dans les autres, saturant souvent la toile ; débordant même le cadre de celle-ci. Monde d’assonances et de dissonances, de chaos et de « cacophonie musicale » où ce qui est disharmonieux est pourtant gage d’harmonie et de partition internes… gage d’une certaine unité d’ensemble ; une unité d’autant plus forte et dynamique qu’elle s’enracine dans le divers.

Yolande Gaspard restitue d’abord les liens qui unissent les êtres à la terre, en témoignent ces deux toiles intitulées « La terre est ta mère ».

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Retour sur le parcours d’un éveilleur de consciences : René Ménil

Colloque Mardi 16 avril de 8h30 à 18h à Tropiques-Atrium

René Ménil
(…) J’ai porté mes lèvres aux lèvres du monde
Pour, comme un clairon
Faire retentir ce cri qu’entendront les plus sourds (…)

S.O.S René Ménil (1939

Tracées & Transmission

Un hommage à René Ménil a été rendu le 24 mars 2023, avec le concours de la Ville de Paris et de la CTM sous la forme d’un colloque qui s’est tenu dans l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.

Le 16 avril 2024, c’est sur ses terres martiniquaises que le philosophe, le poète et le militant anticolonialiste sera honoré à travers un nouveau cycle de conférences qui se tiendra à Tropiques Atrium à Fort-de-France.

Relire l’œuvre de René Ménil, la faire connaître aux jeunes générations (les lycéens, les étudiants), telle est l’ambition de ce rendez-vous.

BIOGRAPHIE

René Ménil est né officiellement le 15 février 1907 au Gros-Morne d’un père petit paysan, Charles-Louis Lentulus Ménil et de Marie Virginie Linconstant, couturière.
Il est décédé le 29 août 2004 à Sainte-Luce.
Jusqu’en 1920 – Il est élève à l’école primaire du Gros Morne
1920 à 1927 – Il fréquente le Lycée Schoelcher, où il passe le baccalauréat.

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Le tortueux chemin de crête de la neuro-psychogénéalogie des Antillais  !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La nouvelle science de la neuro-psychogénéalogie explore les liens entre les expériences passées de nos ancêtres et leur impact sur notre actuelle santé mentale, émotionnelle et comportementale. Dans le contexte des Antilles, notamment en Guadeloupe et en Martinique, où l’histoire est marquée par des événements traumatisants tels que l’extermination des Indiens Caraïbes, l’abomination du système esclavagiste et la dépossession de la personnalité du colonisé du fait de la colonisation, plusieurs raisons peuvent pousser à rechercher un lien de nature économique et anthropologique avec cette discipline de la neuro-psychogénéalogie.

Nous sommes bien en présence d’une transmission intergénérationnelle du trauma  dixit Frantz Fanon. La ligne de crête dangereusement précaire des non dits qui a longtemps forgé un relatif équilibre de la personnalité des membres de communautés aux Antilles est en fait une véritable bombe à retardement qui serait corrélée avec la crise économique en suspens pour les prochaines années. Aborder aujourd’hui les relations de l’individu et de la société, du point de vue sociologique, c’est entrer dans le domaine économique,car c’est bien l’économie qui façonne la configuration sociale de la société antillaise et les mentalités ainsi que les personnalités des individus.

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En mars 53 000 personnes ont fui la capitale Port-au-Prince

— Par Jean Samblé —

Dans le tumulte chaotique d’une Haïti déchirée par la violence et l’instabilité politique, les mots « cataclysmique » résonnent comme un sombre avertissement. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte un exode massif de la capitale Port-au-Prince, une fuite désespérée loin des griffes des gangs dévastateurs.

Entre le 8 et le 27 mars, plus de 50 000 âmes ont abandonné la métropole, se frayant un chemin périlleux à travers des routes infestées de gangs pour trouver refuge dans les provinces. Ces chiffres alarmants révèlent une réalité cruelle : la terreur gangrenant les rues, les attaques incessantes et l’insécurité généralisée ont poussé des milliers de familles à fuir pour sauver leurs vies.

Parmi eux, près de 116 000 personnes se sont déjà réfugiées dans les départements du Grand Sud, cherchant désespérément un havre de paix loin des rues ensanglantées de la capitale. Huit sur dix ont fui en raison des violences gangsters, et près de six sur dix envisagent de rester loin de la région de la capitale aussi longtemps que nécessaire, tel est le constat glaçant dressé par l’OIM.

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Maryse Condé : Un héritage littéraire et humain incommensurable

— Par Sarha Fauré —

La nuit du lundi 1er au mardi 2 avril 2024 a vu s’éteindre une étoile littéraire, Maryse Condé, à l’âge de 90 ans. Son départ laisse un vide immense dans le monde de la littérature, mais son héritage, lui, est aussi vaste que son talent. Originaire de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, Maryse Condé a consacré sa vie à l’écriture et à la lutte pour la reconnaissance des cultures africaines et antillaises.

Origines et enfance

Née le 11 février 1934 dans une famille de huit enfants, Maryse Condé a grandi dans un environnement imprégné de culture française, mais ignorant ses racines africaines. C’est cette dualité qui a marqué ses premières années et façonné sa vision du monde. Son père, Auguste Boucolon, commerçant et fondateur d’une banque, et sa mère, Jeanne Quidal, institutrice, ont élevé leurs enfants dans l’amour de la culture française, mais sans leur transmettre l’histoire et les traditions africaines.

Éducation et engagement social

C’est à l’adolescence que Maryse Condé découvre sa vocation littéraire. À 16 ans, elle intègre l’hypokhâgne du lycée Fénelon à Paris, où elle est confrontée au racisme et à la discrimination.

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Hommages à Maryse Condé

Johnny Hajjar, député
« J’apprends avec une grande tristesse le décès de Maryse Condé, une grande dame des lettres guadeloupéennes et universelles. En 2018, elle avait obtenu la consécration avec le prix Nobel alternatif de littérature. Passionnée par l’histoire et l’émotion de nos cultures croisées, elle a parcouru les imaginaires africains, guadeloupéens, caraïbéens et américains en nous rappelant que la force et la grandeur de l’humain est dans l’humilité de la fraternité et la faiblesse de l’amour. Son œuvre de renommée mondiale la hisse parmi les grands écrivains de langue française et elle est une fierté pour nous tous. J’adresse mes sincères condoléances à son époux, ses enfants, ses proches et ses amis en Guadeloupe et dans le monde entier. »

Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM
« Nous avons perdu une voix inégalée, une plume incomparable : Maryse Condé, l’écrivaine guadeloupéenne de renom, s’est éteinte à l’âge de 90 ans. Aujourd’hui, nous pleurons la perte d’une légende, mais nous célébrons aussi la vie d’une femme exceptionnelle qui a bravement partagé sa vision du monde avec nous. Son œuvre reste, un trésor inestimable, continuant d’inspirer et de challenger nos esprits.

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L’octroi de mer, une taxe à la croisée des chemins

Réflexions sur son impact et les perspectives de réforme

— Par Jean Samblé —

Introduction :

Depuis sa création par Colbert en 1670 pour financer les colonies, l’octroi de mer a évolué au fil des siècles pour devenir un pilier essentiel des économies ultramarines. Toutefois, son existence même est remise en question à l’heure où la France s’engage davantage dans l’intégration européenne. Dans cette pésentation, nous examinerons les tenants et aboutissants de cette taxe complexe, son impact sur les économies locales, ainsi que les pistes de réforme envisagées pour répondre aux défis actuels.

I. Contexte historique et évolution de l’octroi de mer :

A. Retour sur les origines de l’octroi de mer et son rôle initial dans le financement des colonies :

L’octroi de mer trouve ses racines dans la politique mercantiliste de la France sous Colbert au XVIIe siècle. Cette taxe était initialement conçue pour financer les colonies françaises en Amérique, en Afrique et en Asie. Son objectif premier était donc de générer des revenus pour soutenir l’expansion coloniale, ainsi que pour garantir le monopole commercial de la métropole.

B.

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Fòs a kaz la , La force de ma case au cœur de la cité

Scène d’Ivry : jeudi 4 avril 2024 à 14h30 et 20h ; vendredi 5 avril 2024 à 14h30
Cie Théâtre du Grabuge

«Tu peux enlever l’enfant du pays, mais tu ne peux pas enlever le pays de l’enfant», Proverbe indien

En mots slamés et contés, en musique et en images, ce spectacle raconte l’histoire de Myriam Baldus, de la case en tôle construite par son grand-père en Guadeloupe, au béton d’un HLM d’une cité de l’hexagone.

En écho, des témoignages vidéo, des histoires d’exodes, de débrouillardises, de luttes et de solidarités sociales.

Aux rythmes du gwo ka et de la musique hip hop caraïbéenne, cette création invente un territoire poétique entre tradition et modernité pour dire la dignité des hommes et des femmes de la terre et des déracinés.

Installée à Lyon, la compagnie du Théâtre du Grabuge réunit des artistes pluridisciplinaires d’horizons pluriels, engagé.e.s dans la rencontre des arts, des langues et des cultures. Pour cette création documentaire, la metteuse en scène Géraldine Bénichou et la slameuse Myriam Baldus se sont associées à des artistes guadeloupéens pour mettre en parole, en musique et en image, une histoire à la fois intime et collective qui s’écrit entre la Guadeloupe et l’Hexagone.

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À propos du livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite »

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » ressuscite-t-il l’indigénisme racialiste duvaliérien sous les habits artificieux du « nouvo endijenis an evolisyon » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Établies à Randolph, une ville du Comté de Norfolk dans l’État du Massachusetts, les Éditions JEBCA ont publié en 2023 le livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite », qui porte en sous-titre la mention « Mouvman kreyòl ayisyen | Sosyete Koukouy yon nouvo endijenis an evolisyon ». Jean-Robert Placide a auparavant été co-rédacteur de l’ouvrage du GRAHN, « Yon amenajman lengwistik pou devlopman pèp ayisyen : de lang ofisyèl ak valorizasyion kreyòl la » / « Un aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien : bilinguisme équitable différencié » (Presses internationales polytechniques, Montréal, 2012). L’annonce de la parution de cet ouvrage figure dans le Bulletin du GRAHN (volume 2, numéro 2, août 2012), mais l’on a noté que de 2012 à 2024 le sous-comité des langues du GRAHN qui a élaboré le livre n’a pas fait état d’éventuels travaux consécutifs à sa parution et n’a pas non plus communiqué sur son hypothétique diffusion en Haïti et en outremer…

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » de Jean-Robert Placide doit être lu avec attention et les idées qu’il véhicule, sur les registres de l’histoire et de l’idéologie, méritent d’être soumises à une évaluation critique objective et au débat public.

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L’éphéméride du 20 mars

Harriet Beecher Stowe publie La Case de l’oncle Tom le 20 mars 1852

La Case de l’oncle Tom (Uncle Tom’s Cabin) est un roman de l’écrivain américaine Harriet Beecher Stowe. Publié d’abord sous forme de feuilleton en 1852, il vaut le succès immédiat à son auteur. Le roman eut un profond impact sur l’état d’esprit général vis-à-vis des Afro-Américains et de l’esclavage aux États-Unis ; il est un des facteurs de l’exacerbation des tensions qui menèrent à la Guerre de Sécession2.

Stowe, née dans le Connecticut et pasteur à la Hartford Female Academy, était une abolitionniste convaincue. Elle centre son roman sur le personnage de l’oncle Tom, un esclave noir patient et tolérant autour duquel se déroulent les histoires d’autres personnages, aussi bien esclaves que blancs. Ce roman sentimental dépeint la réalité de l’esclavage tout en affirmant que l’amour chrétien peut surmonter une épreuve aussi destructrice que l’esclavage d’êtres humains.

La Case de l’oncle Tom est le roman le plus vendu du xixe siècle et le second livre le plus vendu de ce même siècle, derrière la Bible. On considère qu’il aida à l’émergence de la cause abolitionniste dans les années 1850.

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Vivre et mourir pour Haïti

— Par Stéphane Martelly(*) —

« Oncle Gabriel et moi, nous ne tarderons pas à démarrer en trombe et à nous engouffrer dans les venelles du bord de mer : “Non, mille fois non, grommelle-t-il, comme un cri rentré, ce peuple mérite davantage que la pitié, l’obole ou la condescendance. Il y a d’autres horizons que celui de la dépossession des choses du monde”. […] Et moi, Narcès Morelli, j’ai vingt ans. Je vis dans un monde dément, plein de turbulences, de tapages et de bras de flammes. J’ai beau écarquiller les yeux, je ne vois pas poindre l’aube nouvelle. Mes oreilles tendues n’entendent pas les premiers accords de la fête depuis si longtemps promise. J’ai vingt ans. Comment faire pour balancer la nuit et contempler quelque part au loin, la vertigineuse blancheur du petit matin ? » – Émile Ollivier

« Que la femme soit l’adieu devenue, navrure entre les froissements de ses propres entrailles ; qu’elle ne s’attarde plus dans l’attente de l’aurore puisque l’aurore est retardée. » – Yanick Jean

Il est temps ici de prendre un moment une parole, depuis la diaspora, qui n’est certes pas à nous.

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« Sulkary » d’Eduardo Rivero / « Métamorfosis » de Narciso Médina – Cie Rakatan de Cuba

Vendredi 8 mars 19h à Tropiques-Atrium

Découvrez « Sulkary », une création emblématique de 1971 signée par le chorégraphe cubain Eduardo Rivero. Cette œuvre incarne une fusion remarquable de mouvements hautement stylisés imprégnés d’influences afro-caribéennes. Trois hommes et trois femmes évoluent avec une rigueur stylisée à travers des formations lentes et sculpturales, ainsi que des ondulations sauvages et puissantes, s’inspirant des traditions de la danse afro-cubaine.
« Sulkary » est une pièce captivante qui transcende les frontières du temps et de l’espace, transportant le public dans un voyage visuel et sensoriel. Les danseurs, par leur interprétation magistrale, créent un dialogue entre le passé et le présent, honorant les racines profondes de la danse afro-cubaine tout en explorant des expressions contemporaines.
Sous la direction de Eduardo Rivero, cette œuvre offre une expérience unique, alliant la grâce sculpturale à des mouvements puissants, et mêlant habilement tradition et innovation. « Sulkary » représente une célébration vivante de la richesse culturelle de Cuba, mettant en lumière la diversité et la puissance expressive des danses afro-caribéennes. Une invitation à plonger dans l’histoire et la créativité, « Sulkary » est un témoignage intemporel de l’art chorégraphique cubain qui continue de fasciner et d’inspirer.

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Philippe Bourgade : un hommage à l’œil visionnaire

Ce mardi 20 février 2024, la Martinique pleure la perte de l’éminent photographe Philippe Bourgade, décédé à l’âge de 76 ans à son domicile du quartier Batelière à Schoelcher. Sa disparition laisse un vide dans le monde de la photographie martiniquaise, marquant la fin d’une époque où son regard sensible capturait l’essence même de la vie sur l’île.

Originaire de Sainte-Marie, Philippe Bourgade a consacré sa vie à l’art de la photographie. Enseignant en histoire-géographie au collège, c’est vers l’âge de 30 ans que ce samaritain d’origine a découvert sa passion pour la photo, passion qui ne l’a plus jamais quitté. Ses clichés en noir et blanc, véritable témoignage de l’âme martiniquaise, ont marqué l’art de la photographie dans l’île.

Ses œuvres, exposées avec talent et dextérité, ont transcendé les limites du temps et de l’espace. L’exposition-rue à Sainte-Marie et son atelier de formation autour des métiers de la mer et des campagnes attestent de son engagement à transmettre son savoir et à préserver le patrimoine photographique martiniquais.

Le recueil « La Martinique des mornes » et l’ouvrage « Eau-Mémoire », paru en 2006 aux Éditions Jasor, sont autant de pièces maîtresses qui immortalisent l’héritage de Philippe Bourgade.

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L’origine païenne des célébrations religieuses chrétiennes

Les premiers chrétiens du premier siècle se distinguaient par leur refus catégorique d’adopter les pratiques païennes. Malgré cela, l’observation des fêtes païennes a trouvé sa place dans le calendrier chrétien au fil du temps. Louis Réau, membre de l’Institut de France, souligne que bon nombre de célébrations religieuses chrétiennes ont des racines dans les rites agraires et funéraires des Romains païens.

Pourquoi la chrétienté a-t-elle accordé une telle importance aux fêtes païennes dans son calendrier ? Selon Louis Réau, cela facilitait la christianisation rapide du monde païen, tout en évitant de heurter les croyances populaires. Cependant, une question subsiste : cette approche n’a-t-elle pas contribué à christianiser la chrétienté elle-même de manière païenne ?

Un examen des fêtes inscrites au calendrier chrétien soulève des interrogations.

Le Carême, une période de jeûne précédant Pâques, trouve ses racines dans le culte païen babylonien. Les quarante jours de jeûne du Carême étaient directement empruntés aux adorateurs d’une déesse babylonienne.

La fête des trépassés, Pâques et Noël, entre autres, ont des liens avec des coutumes païennes. L’ecclésiastique Alexander Hislop écrivit ce qui suit : “Que veut dire le mot de Easter lui-​même ?

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La mort de Robert Badinter, un des derniers géants du XXème siècle

— Par Jean Samblé —

Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris et décédé le 9 février 2024 dans la même ville, a marqué l’histoire française en tant qu’homme politique, juriste et essayiste engagé. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il est largement reconnu pour son combat acharné contre la peine de mort, plaidant en faveur de son abolition devant le Parlement en 1981.

Robert Badinter, proche de François Mitterrand et membre du Parti socialiste, a occupé diverses fonctions politiques importantes. Il a été garde des Sceaux de 1981 à 1986, président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, et sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Tout au long de sa carrière politique, il a également défendu des causes telles que la réinsertion des détenus, les évolutions du Code pénal, ainsi que la lutte contre l’antisémitisme et l’homophobie.

Sa biographie révèle des racines familiales juives, son père Samuel Badinter étant originaire de Bessarabie. Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Badinter a vécu des moments difficiles, son père étant déporté par la Gestapo et son oncle maternel déporté à Auschwitz.

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La grève générale en Guyane et aux Antilles de 2008-2009 débute en Martinique le 5 février

La grève générale de la Guyane et des Antilles françaises a commencé dans le département d’outre-mer de la Guyane le 24 novembre 2008, la Guadeloupe le 20 janvier 2009, et s’est étendue à l’île voisine de la Martinique le 5 février 2009. Les revendications principales de cette « grève contre la vie chère » étaient une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l’alimentation, ainsi qu’une demande de revalorisation des bas salaires. Le Monde diplomatique rapporte à cette époque « une situation de monopole, comme celui de la Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime (CMA-CGM), qui pratique des tarifs abusifs sur les conteneurs en provenance de la métropole. Huit familles békées contrôlent des chaînes de supermarchés et l’import-export. Le Groupe Bernard Hayot (GBH) par exemple est classé cent trente sixième fortune française. Entre 2007 et 2008, les produits de première nécessité se sont envolés : + 48 % pour le lait, + 87 % pour les pâtes, + 59 % pour le beurre, etc. ».

La grève a paralysé pendant plus d’un mois et demi tous les secteurs, privés et publics, notamment les stations-services, les petits et grands commerces, les hôtels et les industries liés au tourisme, les établissements scolaires et les transports publics.

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Inouï : Une odyssée musicale et scientifique aux profondeurs océaniques

L’océan n’est pas silencieux. Il vit, s’exprime et offre des sons et des images uniques. Inouï, projet artistique et scientifique né à Saint-Pierre-et-Miquelon, a pour objectif de sensibiliser les publics à la protection du monde sous-marin, souvent méconnu, par le son et l’image.

Alexandra Hernandez : Une voix enracinée dans les vagues de Saint-Pierre-et-Miquelon

Le parcours d’Alexandra Hernandez est une symphonie en elle-même, une composition qui commence dans les eaux calmes de Saint-Pierre-et-Miquelon et s’étend à travers les paysages musicaux cosmopolites de Montréal. Dès son plus jeune âge, elle a développé un amour pour les mots, écrivant des poèmes sur des sujets aussi intimes que le vieux sac à main bleu de sa grand-mère. À 18 ans, elle a quitté son archipel natal pour Montréal, y étudiant le saxophone pendant cinq ans et se plongeant dans les profondeurs mélodiques du jazz.

Sa carrière musicale a été marquée par des performances mémorables lors de festivals renommés tels que « Le Raisin d’Or » et « Mars en chanson », où elle a remporté plusieurs prix. Sa musique, imprégnée de ses racines nord-américaines et françaises, est une fusion harmonieuse de cultures et d’influences.

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Le 25 janvier, journée nationale contre le sexisme

S’attaquer aux racines du sexisme : Un état des lieux, des défis et des solutions »

À la veille de la première Journée nationale contre le sexisme, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) publie son rapport annuel intitulé « S’attaquer aux racines du sexisme », mettant en lumière la persistance de cette problématique dans la société française. Ce document souligne que le sexisme prend naissance dans trois incubateurs puissants : la famille, l’école, et le numérique.

Selon une enquête réalisée en novembre 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 3 500 personnes de 15 ans et plus, neuf femmes sur dix déclarent avoir personnellement subi une situation sexiste. Le sexisme s’installe dès le plus jeune âge et se propage à travers les différents stades de la vie. Présidente du HCE, Sylvie Pierre-Brossolette affirme que « le sexisme commence à la maison, continue à l’école et explose en ligne ». Les chiffres sont alarmants, avec 70% des femmes estimant ne pas avoir reçu le même traitement que leurs frères dans la vie de famille et 38% ayant vécu une inégalité de traitement à l’école.

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Le coût social et économique du « virilisme »(*), cette maladie infantile de la masculinité

L’Italie, la France gagneraient 100 milliards par an si les hommes se comportaient comme les femmes

L’historienne Lucile Peytavin et l’économiste italienne Ginevra Bersani ont évalué « le coût de la virilité », soit ce que l’Etat économiserait si la surreprésentation masculine dans les actes de violence et de délinquance diminuait.

Déconstruire la virilité toxique (le virilisme) : Un impératif sociétal

Dans son essai perspicace, « Le Coût de la Virilité », l’historienne Lucile Peytavin jette une lumière crue sur les comportements asociaux masculins et explore les ramifications profondes de la virilité toxique sur la vie quotidienne, la justice et l’économie. En croisant cette analyse avec des discussions approfondies sur l’impact financier et professionnel de la virilité toxique, émerge un tableau complexe des racines culturelles et éducatives de ces comportements.

Les racines culturelles de la virilité toxique :

Lucile Peytavin débute en soulignant que la virilité toxique n’est pas innée, mais une construction sociale résultant d’une éducation axée sur des valeurs de force et de puissance, autant physique que morale.

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L’aménagement du créole et du français dans l’École haïtienne à l’épreuve de l’« état de dealers » guerroyant contre l’« état de droit »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article entreprend d’examiner une problématique de fond qui interpelle les linguistes, les enseignants, les directeurs d’écoles, les universitaires, la presse et l’ensemble de la société civile. Quarante-cinq ans après le lancement de la réforme Bernard de 1979, une réforme lacunaire et inaboutie, le système éducatif national haïtien est-il guidé par UNE VISION comprise dans un énoncé de politique linguistique éducative d’État ? Trente-sept ans après le vote majoritaire de la Constitution de 1987 qui a accordé au créole et au français le statut de langues co-officielles, l’État haïtien a-t-il élaboré, voté et mis en œuvre sa première loi d’aménagement des deux langues de notre patrimoine linguistique historique ? De manière unanime, les analystes du système éducatif national haïtien répondent « non » à ces deux questions de premier plan tout en précisant que ce système a connu, de 1979 à 2023, de multiples « réformes » financées à coup de centaines de millions de dollars et d’euros par les agences de coopération internationale.

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Belal, quarantnte-huit heures plus tard…

L’île de La Réunion, secouée par le passage dévastateur du cyclone Belal, se retrouve plongée dans une scène de chaos et de destruction. Après la levée du confinement, les habitants sortent dans les rues pour découvrir un paysage dévasté. Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, souligne que bien que le cyclone ait frappé durement, il n’a pas provoqué de « cataclysme », invitant cependant les 900 000 habitants à rester vigilants.

La commune de Sainte-Marie, particulièrement touchée, affiche un tableau de désolation. Les rafales extrêmement violentes, atteignant parfois plus de 200 km/h, ont laissé derrière elles des dégâts considérables. Des poubelles renversées, des fils électriques au sol, des arbres déracinés, la mairie devenue le symbole de la désolation. Les rues ressemblent à un champ de bataille, nécessitant un effort colossal de la part des autorités et des habitants pour tout remettre en ordre.

Le littoral, méconnaissable, est décrit comme une « déchetterie à ciel ouvert ». Les débris, transportés par le vent, s’accumulent au bout de la jetée, laissant émaner une odeur putride de marée. Les habitants constatent avec choc les dégâts, un mur de détritus s’étant empalé sur le front de mer.

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Concert de Fabrice di Falco, accompagné de Yannick Jordane et Antonyo Roul

Vendredi 12 Janvier à la Cathédrale Saint Louis

Fabrice di Falco, né le 31 décembre 1974 en Martinique, incarne la quintessence d’une voix exceptionnelle, conjuguant la tessiture de sopraniste/contreténor avec une grâce baroque rappelant l’ère des castrats. Sa carrière illustre un parcours musical riche, empreint de diversité et de collaborations prestigieuses.

En 2004, il a émerveillé la reine de Danemark au palais de Fredensborg et a partagé la scène avec l’Orchestre symphonique royal d’Oman sous la direction de Russell Keable en 2007. Invité du célèbre Quatuor Comique en 2005 et du spectacle Le souffle du Vent au Cirque d’hiver en 2007, di Falco a prouvé sa polyvalence.

Sa discographie, témoignant de sa virtuosité, inclut un enregistrement soliste à Abbey Road Studio en 1999, intitulé Ombra Mai Fu. Acteur majeur du monde lyrique, il a également participé à des opéras tels que Heptameron, Les Nègres, Agrippina, et Les quatre jumelles.

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