Hommages à Maryse Condé

Johnny Hajjar, député
« J’apprends avec une grande tristesse le décès de Maryse Condé, une grande dame des lettres guadeloupéennes et universelles. En 2018, elle avait obtenu la consécration avec le prix Nobel alternatif de littérature. Passionnée par l’histoire et l’émotion de nos cultures croisées, elle a parcouru les imaginaires africains, guadeloupéens, caraïbéens et américains en nous rappelant que la force et la grandeur de l’humain est dans l’humilité de la fraternité et la faiblesse de l’amour. Son œuvre de renommée mondiale la hisse parmi les grands écrivains de langue française et elle est une fierté pour nous tous. J’adresse mes sincères condoléances à son époux, ses enfants, ses proches et ses amis en Guadeloupe et dans le monde entier. »

Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM
« Nous avons perdu une voix inégalée, une plume incomparable : Maryse Condé, l’écrivaine guadeloupéenne de renom, s’est éteinte à l’âge de 90 ans. Aujourd’hui, nous pleurons la perte d’une légende, mais nous célébrons aussi la vie d’une femme exceptionnelle qui a bravement partagé sa vision du monde avec nous. Son œuvre reste, un trésor inestimable, continuant d’inspirer et de challenger nos esprits. Repose en paix, Maryse Condé. Ta voix résonnera à jamais dans les cœurs de ceux qui aspirent à un monde plus juste et plus humain. »

Marcellin Nadeau, député
« Le décès de Maryse Condé laisse un vide immense chez ses lecteurs comme, avant elle, ses confrères martiniquais Cesaire, Placoly et Glissant. Maryse Condé fait partie de ces grands écrivains qui avaient apprivoisé l’histoire pour ensuite la distiller et la mettre en musique à travers les pages de ses nombreux romans. L’autrice de “Ségou” fait partie de ces grands auteurs caribéens et américains qui, au-delà d’une “plume-témoignage”, d’un texte puissant, souvent engagé, dense, ancré dans la réalité historique et sociale de notre environnement caribéen, proposait une écriture originale et poétique construite sur un socle pluriversel. La Guadeloupe, mais plus généralement la Caraïbe vient de perdre l’une de ses illustres filles. Nous souhaitons adresser à sa famille nos très sincères condoléances. »

Tropiques-Atrium
Maryse Condé : Respect !
Maryse Condé a tiré sa révérence ce 2 avril. Auteure guadeloupéenne, internationalement reconnue, elle a embrassé le champ entier de la littérature : roman, théâtre, nouvelle, essai, littérature pour enfants, poésie. Son parcours de vie, qui n’a pas toujours été facile, l’a mené de la Guadeloupe à la France, puis l’Afrique, les Etats-Unis. Elle reviendra sur sa terre natale, avant de s’installer dans le sud de la France.

Celle qui refusait le terme d’écrivaine, préférant celui d’écrivain, a marqué les générations et inspiré nombre de nouvelles plumes. Maryse Condé, engagée pour sa terre la Guadeloupe, était un esprit libre, refusant les styles ou courants littéraires. Elle a écrit une œuvre originale, personnelle et sincère qui a touché un large public. Elle laisse un matériau littéraire riche, précieux, qui résistera à son départ et fécondera les tracées littéraires à venir. Certaines de ses pièces ont été jouées à Tropiques Atrium.
Maryse Condé a consacré sa vie à lutter contre toutes les formes d’oppression et le colonialisme. Plusieurs fois primée, elle a reçu le prix Nobel alternatif en 2018. Tropiques Atrium salue cette Grande Dame de talent et d’engagement.

Patrick Chamoiseau
Pour Saluer Maryse Condé
Le « Segou » de Maryse Condé est une pièce délicieuse de l’époque où je « faisais » ma négritude, effectuant — comme tout créole américain, jusqu’aux vieux troubles de l’impossible –, mon retour symbolique vers l’Afrique.
Le continent perdu nous était restitué dans une merveilleuse épique et un art narratif qui me ravit encore.
Don essentiel.
Présence solide dans l’en-commun du grand désenchantement et le retour (créatif, créateur) vers nous-mêmes.
Merci madame.

Guy Losbar président du Conseil Départemental
Maryse Condé avait la Guadeloupe chevillée au corps, et sa pensée comme ses écrits, lucides et critiques, ont toujours milité pour une Guadeloupe enfin au rendez-vous d’elle-même. Son engagement en faveur de la progression de la condition féminine, sa détermination à lutter contre les discriminations de toutes sortes, contre le colonialisme et toutes les formes d’oppression constituent des marqueurs indélébiles de son action humaniste, militante et verticale tout au long de sa vie. Sa disparition laisse un vide immense qui appelle un hommage national, à la mesure de son incommensurable talent. Maryse CONDÉ demeurera une figure emblématique de la littérature guadeloupéenne et unchantre éternel de la justice sociale, de la liberté et de la responsabilité.

Olivier Serva, député de Guadeloupe
Maryse Condé, une figure littéraire emblématique dont l’impact transcende les frontières, laisse derrière elle un héritage remarquable qui continuera d’inspirer les générations futures.En tant qu’écrivaine, professeure et intellectuelle engagée, elle a non seulement enrichi le paysage littéraire francophone avec ses œuvres profondes et captivantes, mais elle a également été une voix importante pour la reconnaissance et la valorisation des cultures et des identités marginalisées. Ses mots continueront de résonner et d’inspirer, guidant les générations à venir vers un avenir plus juste et plus éclairé.

Ary Chalus, Président de la Région Guadeloupe
Le Président de la Région Guadeloupe rend hommage à un monument de la littérature guadeloupéenne, à l’enfant du pays qui a toujours écrit comme si sa vie en dépendait, plongeant sa plume dans toute la nostalgie, toute la dignité, toute la résilience de ce que nous sommes. Maryse Condé laisse un héritage incommensurable pour lequel nous devons nous montrer dignes. La Collectivité régionale s’est ainsi engagée à poursuivre et à amplifier son oeuvre tout au long de cette année Maryse Condé. Une année ponctuée dès octobre 2023 d’évènements littéraires, artistiques et scientifiques pour mettre à l’honneur sa vie et son oeuvre monumentale auprès de tous les guadeloupéens. Malgré son état défaillant, Maryse Condé avait manifesté le souhait de participer au colloque international organisé par la collectivité régionale et l’Université des Antilles qui seraconsacré à son oeuvre, en octobre prochain. Merci à vous Maryse Condé d’avoir fait rayonner la Guadeloupe dans le monde.

Fédération du Parti Socialiste de Guadeloupe
La plus grande et la plus illustre des écrivaines de Guadeloupe…
Le « cœur à pleurer » ce matin…
#MaryseCondé, la plus grande et la plus illustre des écrivaines de #Guadeloupe, s’en est allée dans une ultime « traversée de mangrove », roman qui m’avait permis de découvrir son immense talent pour conter et raconter les bonheurs et les désordres de nos âmes antillaises façonnées par l’esclavage et la colonisation, et par les aspirations qu’ils ont fait naître.
Elle était libre et rebelle, dans sa vie comme dans son œuvre.
Respect 🙌🏼
Olivier Nicolas

Christiane Taubira

A Maryse Condé
Maryse,
Honneur et respect !
Tendresse

Je ne comprends pas pourquoi je pleure. Nous avons tellement ri. Et tellement médit. Moi, pas toi. Je médisais sans offense. Par hygiène mentale. Et par jeu. Pour t’entendre riposter. C’était toujours cinglant dans les mots et doux dans le ton. Souvent, Richard et moi, nous éclations de rire.
Voilà quatre jours que je pleure, comme ça, au milieu d’une phrase.
Ou que je baye aux corneilles. D’ailleurs, il n’y a pas de corneilles ici. Et je réalise que depuis deux jours, les kikivis ne chantent pas dans les branches du manguier.
J’aime que la Terre soit ronde et qu’il faille du temps pour aller d’un endroit à l’autre. Comme pour se préparer à la rencontre.
Depuis vendredi, j’ai peur. Mais je me tiens. Je refuse. Et vendredi, et puis dimanche encore, Richard…
Je m’en fous de mal écrire aujourd’hui. Je m’en fous d’être décousue. Je m’en fous de ne pas trier dans mes souvenirs. Et je m’en fous de ne pas répondre à tous vos messages au téléphone.
Je vous aimerai à nouveau et je redeviendrai polie, mais laissez-moi le temps. Et si vous ne voulez pas me le laisser, avalez-le. Et qu’il vous étrangle. Froissez-vous si vous voulez, je
m’excuserai plus tard.
Je ne veux pas parler de Maryse comme si elle n’était plus là. Je ne veux pas dire une phrase en sachant qu’elle ne m’appellera pas dans le quart d’heure.
Je ne vais pas écrire sur Maryse.
Et ses filles savent.

La communauté proche que nous étions devenus aussi, filles, garçons, artistes, et ses amitiés de plume, des géniales et des géniaux, Maryse n’aimait pas les médiocres, à nous retrouver ici ou là, à l’écouter et la humer égoïstement.
Sa vie et son œuvre sont tellement éblouissantes et riches qu’il se trouve dans le monde des milliers de personnes pouvant rédiger toutes sortes d’hommages de notices de poèmes de
bios ou de souvenirs. Même sans l’avoir connue. L’effet qu’a pu faire tel livre à tel moment de leur vie. La recette essayée. Les larmes versées sur des romans. Les éclats de rire. Les
recherches effectuées pour en savoir plus. Les extraits dits à voix haute. La participation effervescente au vote ouvert en 2018 par cette Nouvelle Académie de Stockholm et sa
démocratie littéraire mondiale.
Maryse et moi, nous avons fait beaucoup beaucoup de choses ensemble depuis tant d’années, et vous en avez traces. Débrouillez-vous avec ça.
Je sais. Ce n’est pas dans les codes. On ne prend pas le temps d’écrire pour dire des choses pareilles.
Eh bien, Maryse n’était pareille à personne. Voilà !
Dans un cri s’est levée une île avec son ceinturon de mer sanglé Sonny Rupaire traçait en poésie la lutte et la dignité sur cette igname brisée qu’est sa terre natale, celle de Maryse.

J’ai si souvent raconté mon admiration première depuis que je suivais ses cours de littérature quand je faisais université buissonnière. Et notre amitié qui a commencé quelques années plus tard et n’a cessé de se creuser en complicité. Et toutes ces fois où j’ai pris l’avion puis le train puis la voiture puis le vélo pour arriver jusqu’à Maryse.
Fouillez vos archives et laissez-moi tranquille.
C’est ça même ! je ne fais pas d’effort. Parce que Maryse, c’est à jamais qu’elle a dit Ciao.
Tous ces livres… c’est à jamais qu’elle est là et partout, sa voix, son esprit, son ironie. Son exigence. Puisez. Trouvez.
Voilà. Aujourd’hui, je ne suis capable que de ça.
Et puis, j’ai envie de mal écrire, ce matin.

Emmanuel Macron
« Maryse Condé a su peindre les chagrins et les espoirs, de la Guadeloupe à l’Afrique, de la Caraïbe à la Provence. Dans une langue de lutte et de splendeur, unique, universelle. Libre »
Mes condoléances à sa famille, à ses proches et ses lecteurs.

Huguette Bello, présidente de Région :
La littérature est en deuil. Maryse Condé vient de nous quitter.
Née en Guadeloupe, elle aura vécu sur tous les continents.
Journaliste, professeure, elle aura été surtout une très grande autrice avec une œuvre aussi foisonnante que multiple, aussi imaginative qu’engagée.
Parce qu’elle avait l’Afrique chevillée à l’âme, elle nous laisse un monument littéraire universel avec Segou, son grand roman historique qui raconte l’épopée du royaume Bambara, qui dit l’esclavage, qui donne à voir l’Afrique avant la colonisation.
Pionnière dans sa vie, précurseure dans son œuvre, Maryse Condé a très tôt souligné les conséquences de l’esclavage colonial sur les êtres, sur les sociétés, sur les imaginaires. C’est donc tout naturellement qu’elle a été la première Présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage que la France a créé en 2004.
Je veux saluer cette voix talentueuse. Et dire tout mon respect à cette grande militante.
Vous resterez pour nous, Madame, une inépuisable source d’inspiration.

Le bureau du PCR
Le Parti communiste réunionnais a eu la tristesse d’apprendre ce 2 avril le décès de Maryse Condé.
Connue principalement comme écrivaine, elle reçut en 2018 le « Prix Nobel alternatif » de Littérature. Elle fut également enseignante en Afrique et en Amérique.
Née en Guadeloupe à l’époque de la colonisation, elle poursuivit sa scolarité en France.
Au contact notamment des écrits d’Aimé Césaire et Frantz Fanon, elle décida de s’engager dans la lutte anti-coloniale.
Dans son pays, elle participa à la fondation de l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe qui militait pour l’indépendance : « certains d’entre nous croyaient que l’indépendance était à portée de main et que nous pourrions construire du jour au lendemain une société socialiste dans laquelle les Guadeloupéens n’utiliseraient pas de voitures individuelles mais uniquement les transports en commun », dit-elle plus tard au sujet de cet engagement.
Maryse Condé fut la première présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage qui proposa le 10 mai comme date commémorative de la Journée nationale des mémoires de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions. La Réunionnaise Françoise Vergès lui succéda.
Maryse Condé voulait mourir en tant que « Guadeloupéenne indépendantiste ». Elle n’a jamais renié son engagement anti-colonial et aujourd’hui, les plus hautes autorités lui rendent de nombreux hommage.

Victorin Lurel : « la Guadeloupe perd l’un de ses phares »
Avec la disparition de Maryse CONDE, la Guadeloupe perd l’un de ses phares. Une écrivaine et penseuse libre, un souffle littéraire hors du commun qui magnifiait les cultures créoles. Par son engagement, sa verve et son style simple et direct, Maryse CONDE aura porté la littérature antillaise à son plus haut niveau. Un immense talent reconnu internationalement en 2018 par l’attribution du prix Nobel de littérature alternatif qui fait la fierté de notre péyi. Journaliste militante, écrivaine prolixe et professeure respectée, Maryse CONDE entre ce jour au panthéon de nos plus grandes figures guadeloupéennes. Voix radicale, Maryse CONDE était un esprit toujours indépendant et volontairement exigeant. La France et la Guadeloupe sauront, à n’en pas douter, honorer cette artiste complète et inspirante et faire vivre son œuvre magistrale. J’adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères condoléances.

Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre Belle-Eau, premier vice-président du Conseil départemental :
« Maryse Condé est désormais consacrée par l’éternité de son œuvre, elle retrouve les murailles de cette terre que de Marie-Galante à Ségou en passant par les Etats-unis, elle aura parcouru sans fard !
Par son œuvre d’autrice et sa personnalité elle aura telle une missionnaire fait rayonner et connaître ce nouveau-Monde qu’est la Guadeloupe.
Si nous n’avons le cœur à pleurer aujourd’hui, pour rendre hommage à son amour indéfectible de la Guadeloupe, nous devrons retrouver le cœur à rire, pour respecter sa volonté de nous faire vivre notre génie guadeloupéen. »

Bernard Guillaume, président de Péyi Gwadloup :
« Maryse Condé était la plus grande de nos écrivaines. Elle aura fait résonner notre Histoire et nos histoires dans le monde en contribuant à leur donner leur pleine dimension universelle.
Sa vie, à elle seule, fut un roman. Celui d’une femme libre et verticale qui portait la Guadeloupe dans sa chair et dans ses mots.
Nous exprimons notre émotion et notre gratitude en formulant le vœu qu’elle soit honorée à la hauteur de ses talents et de son oeuvre.
Nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches. »

Max Mathiasin, député de la Guadeloupe :
« Le député de la troisième circonscription, Max Mathiasin, s’incline avec le plus grand respect devant la mémoire de la professeure de littérature et écrivaine Maryse Condé.
Le député de la troisième circonscription rend un hommage appuyé à la femme guadeloupéenne et à l’écrivaine qui a su très tôt, à travers son art, embrasser
l’universalisme (Ségou, Moi Tituba…) pour revenir vers sa terre natale à « cœur ouvert ».
Puisse Maryse Condé demeurer dans les mémoires un exemple de persévérance et d’engagement pour les générations d’aujourd’hui et à venir. »

UPLG :Lonè épi rèspé pou Mariz Condé ki monté o filao !
Aujourd’hui est un jour de deuil pour la littérature, la patrie guadeloupéenne, et pour tous ceux qui ont eu la chance de croiser le chemin de Maryse Condé. C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons la disparition de Maryse Condé, écrivaine guadeloupéenne renommée, lauréate du prix Nobel alternatif de littérature, et membre émérite de l’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe.
Maryse Condé était bien plus qu’une écrivaine talentueuse. Elle était une figure emblématique de la littérature caribéenne, dont la plume incisive et poignante a captivé des lecteurs du monde entier.
Son engagement en faveur de la justice sociale et de l’indépendance de la Guadeloupe a marqué son parcours littéraire, en faisant une voix puissante pour les opprimés et une source d’inspiration pour les générations futures.
En tant que patriote et militante indépendantiste de longue date, Maryse Condé a consacré sa vie à la promotion de la culture et de l’identité guadeloupéenne, tout en dénonçant sans relâche les injustices et les inégalités qui persistent dans le monde. Son œuvre littéraire riche et engagée restera un héritage précieux pour la Guadeloupe et pour la communauté internationale.
Au moment de sa disparition, nous rendons hommage à Maryse Condé pour sa contributionexceptionnelle à la littérature et à la lutte pour la liberté et la dignité de son peuple. Ses mots résonneront à jamais dans nos cœurs et nous rappelleront l’importance de la résistance et de la solidarité face à l’adversité.
Nos pensées vont à sa famille, à ses proches, et à tous ceux qui ont été touchés par son oeuvre et son engagement. Nous nous engageons à perpétuer son héritage et à poursuivre son combat en faveur d’un monde plus juste et plus humain.
Repose en paix, Maryse Condé. Ton souvenir restera gravé dans nos mémoires et ton oeuvre continuera d’inspirer des générations entières à travers le temps.

Christelle Mérabli et Olivier Tharsis – Galerie Krystel Ann’ Art
C’est avec une très grande tristesse que nous apprenons la disparition de Maryse Condé. Son écriture unique et prolifique reflète son humanité, sa générosité. Cette Guadeloupéenne hors norme, porteuse de la diversité et de la fierté des peuples afro descendants aura avec justesse mis des mots sur nos identités multiples. Maryse Condé s’en va rejoindre les penseurs et philosophes, laissant en héritage sa vision de l’âme caraïbéenne. Notre galerie Krystel Ann Art a toujours souhaité que Maryse Condé soit reconnue comme l’un des auteurs formatant la pensée artistique des Caraïbéens.

Rosemberg Saé – auteur metteur en scène
Un arbre est tombé, mais ses racines restent ancrées dans le monde nègre. J’ai eu le privilège de participer en qualité de comédien à la pièce qu’elle a écrite « Dieu nous l’a donné » mise en scène par Yvan Labéjof. J’ai eu le plaisir de lire tous ses livres. Elle a vécu et s’est livrée « … sans fard » ! Sincères condoléances à sa famille et à mon amie Aicha.

Karfa Sira Diallo
Attristé de la mort à 90 ans de la romancière Maryse Condé dont la littérature tout autant que les engagements ont pris en charge les héritages de l’Afrique, du colonialisme et de l’esclavage. Sans aucune concession Sans mystification
Condoléances à sa famille et à la Guadeloupe

Karine Lebon, députée réunionnaise
« Figure du combat éternel pour la mémoire de l’esclavage et contre le néo-colonialisme, l’action de Maryse Condé ne restera pas sans héritage »

Euzhan Palcy, réalisatrice martiniquaise
« Notre grande dame Maryse Condé vient de nous faire ses adieux… Mes sincères condoléances à sa famille en cette douloureuse épreuve »

Raphaël Confiant
Maryse Condé a eu plusieurs vies, en Guadeloupe, en France, en Afrique et aux États-Unis, mais elle n’a jamais perdu son fil pour autant ». Elle n’est pas devenue une écrivaine aux semelles de vent, une écrivaine nomade car dans chacun de ses livres, même quand la toile de fond n’était pas son île natale, il y avait les traces ou les tracées au sens glissantien du terme de cette dernière »

Le Cercle Frantz-Fanon
Maryse Condé a de nombreuses fois animé, honoré des activités du Cercle Frantz-Fanon Elle a longtemps présidé le jury d’attribution du prix Frantz-Fanon. Elle était pour nous une camarade et une compagne de lutte. l faut d’abord saluer l’Etre Humain qui, souvent trahie et abandonnée, a toujours su se relever pour arriver à être une personne autonome et un écrivain de renom international. Elle a beaucoup souffert. Elle s’est toujours battue. Sa littérature crie cette souffrance et ce combat permanent pour la Dignité et la Liberté. En ces temps où la renonciation et les atermoiements sont la marque de fabrique de nombreux intellocrates et politiques, il faut saluer la constance de cette femme qui est restée une militante lucide et critique jusqu’au bout. Elle a toujours inscrit son combat universel dans le cadre de la libération nationale de la Guadeloupe pour son indépendance. Elle s’est impliquée concrètement dans ce combat tant que sa santé le lui a permis.