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17è édition du CinéMartinique Festival

Du 14 au 22 octobre 2022

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Samedi 22 octobre | 15h | Salle Frantz Fanon
REWIND AND PLAY
Réalisation : Alain Gomis
Son : Matthieu Deniau
Montage : Alain Gomis
Production : Sphere Films, Andolfi, INA
France / Allemagne – 2021 – 1h06 – VOSTFR
Synopsis :
Décembre 1969, Thelonious Monk arrive à Paris. Avant son concert du soir, il enregistre une émission pour la télévision française. Les rushes qui ont été conservés nous montrent un Thelonious Monk rare, proche, en proie à la violente fabrique de stéréotypes dont il tente de s’échapper. Le film devient la traversée de ce grand artiste, qui voudrait n’exister que pour sa musique. Et le portrait en creux d’une machine médiatique aussi ridicule que révoltante.

Soirée de clôture
Samedi 22 octobre | 19h00 | Salle Frantz Fanon
SHE PARADISE Maya Cozier – Trinidad et Tobago – 1h14
Sparkle, une jeune fille de 17 ans, découvre un groupe libre d’esprit de danseuses de Soca dans les rues du centre-ville de Trinidad. Fascinée par cette vision de la sororité, elle décide d’user de toute son imagination pour les convaincre de la prendre sous leur aile.

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Avignon 2022 : « Toxique », « Kan lamour èk lo azar i zoué avek », « Spectre », « Une opérette à Ravensbrück »

— Par Dominique Daeschler —

Toxique de Françoise Sagan m.e.s. Cécile Camp- adaptation Michèle Ruivo – Théâtre des lilas.
Kan lamour èk lo azar i zoué avek- Le jeu de l’amour et du hasard. Marivaux. m.e.s. et traduction en créole réunionnais Lolita Tergemina. Toma.
Spectre – chorégraphie, mes : David Milôme. Toma.
Une opérette à Ravensbrück -Germaine Tillion-m.e.s. Claudine Van Beneden- Le Chien qui fume.

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Toxique de Françoise Sagan – m.e.s. Cécile Camp- adaptation Michèle Ruivo – Théâtre des lilas.

— Par Dominique Daeschler —

La comédienne Christine Culerier, familière de l’œuvre de Sagan, s’empare de son journal écrit lorsque l’autrice est en cure de désintoxication pour une dépendance à un dérivé de la morphine administré après un grave accident de voiture.

La sobriété recherchée dans le décor ( un petit lit, une table de nuit qui croule sous les livres, une chaise) est également développée dans le jeu qui met en valeur la mise à nu d’un journal : point d’effet de voix et des déplacements de chat. La jeune Sagan se livre, avec déjà la distance de l’écrivain, avec une pointe de malice quand elle évoque la nature et sa légendaire mondanité quand elle évoque sa vie tumultueuse.

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Le Festival Culturel de Fort-de-France 2022

Le Festival Culturel de Fort-de-France revient pour sa 51e édition qui a lieu du 3 au 30 Juillet 2022.La 51éme édition a préféré retenir une dédicace plutôt qu’un thème en rendant hommage Renaud Jouye de Grandmaison qui a pris l’initiative en 1971 de la création d’une semaine culturelle.

Au programme du Festival Culturel de Fort-de-France 2022, de nombreuses activités issues de plusieurs domaines comme des concerts, des spectacles et aussi des pièces de théâtre.

Le programme ci-dessous :

Infos réservation :

Billets en vente
Au Grand carbet du Parc Aimé CÉSAIRE de 8h30 à 19h du lundi au samedi et le dimanche de 9h à 13h à compter du 1er juillet 2022
A l’Atrium de 8h30 à 16h du lundi au samedi du 1er juillet au 16 juillet 2022
Sur datacaraibes.com
Une heure avant tous les spectacles les billets restants seront en vente.

Tous les artistes de Festival Culturel de Fort de France 2022

Virsky Ensemble National D’ukraineRavi ColtraneTanbou Bo Kannal • Mc Janick • La Perfecta • Uwi Arts Steel • Arewhana Gang • Jahlys • Maarcolme • Paille • Ozmoz Dance Crew • Dj Dav • Stonekilla • Célia Wa • Compagnie Zion B-boyz • Hiphop Bokay • Princess Lover • Asna • David Obadja • Malik Duranty • Lévity • Bikutsi 3000 • Sarah Camille • Qovop • Kolo Barst • Max Cilla • Wapwabap • Majokann • Jean-philippe Fanfan • Latin-jazz • Nu Look • Jet Live • Koézyon • Leïla Brédent • Spirituals • La Dorsale De L’iguane • Syto Cave • Daniel Marcelin •

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Indiscipline, corruption, violence, et absence d’autorité en Guadeloupe : vers le paiement cash d’un retour de bâton à venir ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Depuis l’émergence de la crise sanitaire, la société guadeloupéenne semble aujourd’hui vivre dans le désordre, voire évoluer par soubresauts violents sous l’angle d’une certaine forme d’anarchie qui préfigure en réaction bientôt l’instauration d’un régime autoritaire en France , et ce à une époque où tout s’accélère (relation au temps et à l’espace, à la technique…) ce qui entraîne des mutations très rapides et des défis sociaux importants, interrogeant sur le sens des actions dures du collectif de syndicalistes et surtout des mutations de la société guadeloupéenne dans un futur proche . Oui, la crise sanitaire va entraîner des changements importants dans nos vies ! Certains vont perdurer, d’autres non. Ces mutations vont nous toucher dans des domaines très variés :

– le travail, la consommation et le mode de vie, la famille, la place de la femme dans la vie politique et sociale, l’information, la citoyenneté, la religion, la santé, les loisirs, la prise en compte de l’évolution de notre environnement, etc

Qu’est-ce que cela va impliquer dans la situation économique, politique et sociale de la guadeloupe ?

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La valse des anglicismes dans la presse écrite en Haïti

Problématique des emprunts : pistes de réflexion

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À l’instar de ce qui se passe en France parmi les locuteurs et dans la presse écrite, la valse des anglicismes –soit le recours à l’emprunt de mots anglais–, s’expose de manière constante dans les journaux et sur les sites Internet haïtiens publiés en français tant en Haïti qu’en outre-mer. Paru à Port-au-Prince dans le Nouvelliste du 23 novembre 2021, un article illustre à l’envi l’appétit d’un grand nombre de journalistes haïtiens pour les anglicismes : « Le data mobile en Haïti : « Un coupe-gorge pour les consommateurs, les entrepreneurs et l’État ». Pour le lecteur peu familier du sens habituel de ce terme, il faut rappeler que le Larousse définit comme suit l’« anglicisme » : « Mot, tour syntaxique ou sens de la langue anglaise introduit dans une autre langue. » Le Larousse précise également que l’« anglicisme » est un « solécisme consistant à calquer en français un tour syntaxique propre à l’anglais ». De manière liée, ce dictionnaire consigne que le « solécisme » est une « Construction qui n’est pas conforme aux règles de la syntaxe d’une langue à une époque donnée ou qui n’est pas acceptée dans une norme ou un usage jugé correct.

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Vitalité du théâtre en Martinique

— Par Selim Lander —

En Martinique on cultive les lettres de longue date et si elle sont moins connues que sa poésie, Césaire s’est également illustré par ses pièces de théâtre. Bien que les auteurs contemporains soient contraints de s’en tenir à des formats plus modestes que le maître, la tradition se perpétue avec de belles réussites. L’association ETC (pour Ecritures théâtrales contemporaines) – Caraïbe, présidée par Alfred Alexandre, lui-même auteur talentueux, est au service des dramaturges martiniquais, guadeloupéens et, dans une moindre mesure, conformément à sa raison sociale, caribéens. Elle a organisé les 9 et 10 novembre 2021, en relation avec l’Université des Antilles, des « Théâtrales » qui sont autant d’occasions de rencontres avec des auteurs et des textes d’aujourd’hui. Des Antilles ou d’ailleurs car les auteurs doivent s’ouvrir au monde, particulièrement sur une île. En l’occurrence, c’est un auteur venu de France qui est venu apporter le vent du large.

Chemin forgeant de Bernard Lagier

A tout seigneur tout honneur, il est logique de commencer cette brève revue par celui qui fait désormais office de doyen du théâtre martiniquais.

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Portrait de Jean-Robert Léonidas Ecrivain et médecin haïtien

(Questionnaire du critique littéraire Dan Burcea)

 Qui êtes-vous, où êtes-vous né, où habitez-vous ?

Moi, Jean-Robert Léonidas, j’ai vu le jour un matin de Juin, sous le soleil des tropiques, à Jérémie, une ville du Sud-Ouest d’Haïti. Une petite maison de la rue Hortensius Merlet m’accueille. Elle est coincée entre deux églises, la cathédrale Saint-Louis vêtue de parpaings rouges et le temple adventiste qui jouxtait notre cour où croissaient les plantes préférées de ma mère. À part le pourpier, le chiendent et le plantain à ras de sol, il y avait un manguier, un arbre à pain, un oranger, un cerisier, une passiflore qui grimpait sur une palissade et une vigne vagabondant sur son berceau de bambou. Des rosiers, des glaïeuls, des pervenches. Ma mère, femme de maison férue de latin d’église, faisait partie de la chorale des mères chrétiennes. Mon père venait d’être élu maire de la ville. J’ai grandi à Jérémie face à la mer. Depuis le balcon de chez ma grand-mère maternelle, j’épiais souvent le soleil du matin et l’arrivée des bateaux venus de Port-au-Prince ou des îles avoisinantes.

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Ce que les Français doivent à Napoléon

— Par Jacky Dahomay —

Si commémorer, c’est se souvenir ensemble, il y a toujours un risque qu’une commémoration prenne la tournure d’une célébration. Fidèle à sa dialectique du « en même temps », c’est ce risque qu’a pris le président de la République, Emmanuel Macron, en allant déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du célèbre empereur. C’est à l’évidence une célébration, ce qu’avait refusé de faire – mis à  part Georges Pompidou- les différents présidents  de la V° République, Nicolas Sarkozy y compris. Napoléon Bonaparte mérite-t-il une célébration ?

Répondre à une telle question, c’est d’abord s’interroger sur le sens du poids que constitue l’épisode napoléonien dans la constitution de l’identité nationale française. Avec Emmanuel Macron, comme président de la République, c’est la République qui vient de célébrer un empereur, Napoléon Bonaparte. Incontestablement, Napoléon est la figure la plus importante de l’histoire de France, avec Louis XIV et Colbert. La monarchie absolutiste, dans sa lutte contre l’empereur et le Pape, a joué un rôle indéniable dans la formation de la nation française. Comprendrait-on pour autant que la République puisse célébrer la monarchie ?

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« Moi, fardeau inhérent », m.e.s. & jeu Daniely Francisque, texte de Guy Régis Jr

25, 26 & 27 février à 19h 30 au T.A.C.

Une femme seule, drapée dans la nuit. Elle attend. Flamme téméraire sous la pluie sauvage. Ses mots grondent, sa révolte déborde. Elle crie sa blessure à jamais ouverte, dénonce son destin avorté. Convoquant le passé, elle exhume le secret enfoui dans son corps flétri, son fardeau. Comment transcender les blessures de la vie ? Ici une femme attend l’heure de la vengeance. Elle attend l’homme, cette charogne. Elle l’attend avec dans sa main, l’orage et le glaive. Pépite du répertoire théâtral caribéen, le texte puissant et poétique de l’auteur haïtien Guy-Régis Junior résonne avec le mouvement mondial de libération de la parole des femmes, dénonçant harcèlement et violences sexuelles. Il vient clore le triptyque théâtral #Duels2Femmes de la compagnie TRACK, initié en 2016.

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Mise en scène & Interprétation : Daniely Francisque
Assistant : Patrice Le Namouric
Direction de jeu & Regard extérieur :Nelson-Rafaell Madel
Musique : Eddie Francisque

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Chyen dalo é chyen à kolyé

En hommage au méconnu car trop discret poète disparu, mon ami Maurice Orel, une de ses merveilleuses adaptations créoles (et non traductions) des fables de La Fontaine (à savoir « Le loup et le chien ») Patrick Mathelié-Guinlet

Dapré “Le loup et le chien” de Jean de La Fontaine

Té ni an fwa an chyen
ki pa té konnèt manjé byen.
I té mèg kon an taso,
tout kò’y, sété lapo épi zo.

I té ka alé-vini an tout ti kwen Chèlchè
ka chèché an ti zo oben an ti lachè.

I té sal, tout kò’y sété yenyen
é pèsonn pa té ka ba’y ayen.

Sèl bagay i té ni dwa,
sété kout pyé, kout woch èk kout bwa.

An jou, i vini jwenn épi an lot chyen
ki, li, té sav sa sa yé manjé byen.

Vyé chyen mèg-la rété estébékwè.

I pa té lé kwè sa zyé’y té ka wè.

Bèl chyen-an, non pli, pa té ka konpwann.

I rété doubout akondi i té ka atann.

Pandan tan-an, vyé chyen-an té ka réfléchi
pou wè sa i té pé di.

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Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Christian Bertin

—  Propos recueillis par Matilde dos Santos, Historienne, critique d’art et curateur indépendant

En continuité de la série d’entretiens avec les créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément, voici l’interview que j’ai réalisée avec Christian Bertin à son atelier en février 2019. J’aime énormément cet atelier qui a tout d’une tanière, ou d’un ventre de baleine ; n’importe quel endroit baigné de mystère, où Christian travaille 10 à 12 heures par jour, 7 jours sur 7. Infatigable ouvrier de l’art, comme il se définit. Ses réponses émouvantes éclairent le travail d’un artiste plutôt secret.

  1. Christian Bertin, « Ombres », 2014, Jardin des Sculptures, Fondation Clément. Photo @JB Barret (2019)

Matilde dos Santos : Ombres a été installée dans le jardin de sculptures de la Fondation Clément en 2014. Peux-tu nous parler de sa genèse et du rapport de cette œuvre au site ?

Christian Bertin : Ombres était une commande. En 2011, j’avais fait une installation à Fonds St Jacques,  « Le soleil noir ». Pour cette œuvre, je suis parti du « Radeau de la méduse », plus précisément de la figure du nègre portant le drapeau.

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Relance de l’économie en Martinique : Ne pas regarder en arrière, mais aller de l’avant !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Alors que 2020 touche à sa fin, la Martinique doit revenir sur son approche des problèmes trop centrée sur l’émotion humaine et la division, pour relever les défis économiques d’une année sans précédent. La crise actuelle va bientôt démontrer que la récession, la chute de la croissance vont aggraver la problématique du mal développement et son corollaire la grande pauvreté de masse .
En 2021, l’emploi sera en soins intensifs et les indicateurs pourraient se dégrader, selon le rapport annuel de l’organisation internationale du travail (l’OIT).
Quelle sera la réponse des décideurs Martiniquais à la pandémie du COVID-19 et aux crises multiples dans le monde ?
Et si la Martinique changeait enfin de cap économique en 2021 ? La question peut paraître saugrenue. Au moment où le pays est confronté à la pandémie de Covid-19 et alors que les perspectives économiques de la France sont sombres à court terme, on pourrait écarter d’un revers de la main une telle interrogation ! De la même manière, la dernière décennie a souvent montré la «périphérisation» de la Martinique dans le cadre changeant des mutations du monde , que ce soit sur le plan géopolitique ou sur le front économique.Selon

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 Des pièces de théâtre qui parlent de “nous”

— par Gladys Dubois —

Qui est Gladys ?

Diplômée en Droit et économie de l’Université Nancy 2 ainsi qu’en Arts du spectacle communication et médias de l’Université Toulouse-Jean Jaurès, Gladys Dubois a travaillé principalement en tant que chargée de communication pour des théâtres et des festivals de musique et de cinéma. Elle aime écrire des articles car elle est amoureuse des mots, surtout lorsqu’ils révèlent, dénoncent ou émeuvent…  Sa passion pour la culture, surtout celle de son pays, la Martinique, lui donne envie d’en découvrir toujours plus, et de la faire connaître au plus grand nombre.  Elle est correspondante en Martinique pour Kariculture.net, magazine culturel trilingue en ligne de la Caraïbe.

Ce 19 août 2020, alors que depuis le mois de mars nous sommes douloureusement privés de théâtre, Gladys Dubois nous permet de maintenir le lien avec nos artistes, en nous parlant de trois pièces : Cette guerre que nous n’avons pas faite, Le Monologue du Gwo Pwèl et Ladjablès, femme sauvage, trois spectacles que nous avons pu voir, en d’autres temps plus heureux, sur les scènes de Fort-de-France.

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Depuis le Portugal, «  Krystel Ann Art » assure la promotion de l’art caribéen

Fondée en 2016 par Olivier Tharsis et Chrystelle Merabli, collectionneurs originaires de Guadeloupe, « Krystel Ann Art » est une agence et une galerie d’art contemporain, spécialisée dans la promotion de l’art caribéen. , L’agence, dont l’action assure la valorisation de la culture et en particulier de la peinture caribéennes dans le monde, travaille également avec d’autres artistes contemporains de renom.

À travers une exposition numérique, « Krystel Ann Art » met aujourd’hui en lumière le plasticien Philippe Thomarel. Né en 1964 à Pointe-à-Pitre, diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1989, l’artiste, qui réside et travaille en France, contribue à faire connaître la culture et l’identité créoles, participant à des expositions en ce sens — ainsi de « Kréyol Factory » à Paris en 2009, ou de « Échos imprévus » au Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre en 2016 / 2017. À la Martinique, en 2014, Philippe Thomarel a présenté l’exposition « Les territoires radiographiques » à la Case Léo, de l’Habitation Clément, au François.

Accessible en ligne, la nouvelle exposition numérique de Philippe Thomarel, intitulée « Paysage » et proposée pendant le mois d’août 2020, révèle la voie choisie par certains artistes qui se saisissent de plus en plus des outils de leur temps.

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Ces statues qui font l’actu…

Victor Schœlcher en Martinique

— par Christiane Chaulet Achour —

« Il y a une trentaine d’années, un Noir du plus beau teint, en plein coït avec une blonde « incendiaire », au moment de l’orgasme s’écria : « Vive Schœlcher ! » Quand on saura que Schœlcher est celui qui a fait adopter par la IIIe République le décret d’abolition de l’esclavage, on comprendra qu’il faille s’appesantir quelque peu sur les relations possibles entre le Noir et la Blanche ».

Frantz Fanon, Peau noire masques blancs

Près de soixante dix années séparent cette citation de Fanon et la destruction de deux statues de Schœlcher en Martinique, le 22 mai 2020, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Face à ces actes, faut-il se contenter de cris d’orfraies ou au contraire d’approbation ? Quel est l’impact d’une statue posée sans explication dans l’espace public et ainsi offerte au respect, sinon à l’admiration ? Les actes de ces jeunes femmes, intervenant intempestivement au vu et au su de tous, invitent à réfléchir à l’écriture de l’Histoire qui ne peut être scellée dans le marbre une bonne fois pour toutes et surtout à l’essaimage des symboles – statues et monuments, noms de rues et d’édifices publics -, qui ne peuvent être inamovibles dans le dynamisme des sociétés en devenir.

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Le prix « Fetkann! Maryse-Condé » pour « Nuit d’épine » de Christiane Taubira

Le prix littéraire « Fetkann! Maryse-Condé » récompense depuis seize éditions la création littéraire des pays du sud. Créé par José Pentoscrope, Président du CIFORDOM, il intervient dans le cadre de l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001 qui reconnaît la Traite négrière et l’Esclavage comme crimes contre l’Humanité. Texte de loi Il met l’accent sur les principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » et favorise le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière. Ce concours récompense les ouvrages, recueils, travaux de recherche et essais qui mettent l’accent sur l’affirmation des droits de l’homme et favorisent le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière.
Son président, José Pentoscrope, a remis ce jeudi 21 novembre au café de Flore, à Paris, les quatre prix récompensant la mémoire, la recherche, la jeunesse et la poésie. Sans surprise, le prix de la mémoire a été attribué à l’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira pour son ouvrage « Nuit d’épine » aux éditions Plon, qui a manqué de peu le grand prix du roman de l’académie française.

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Littératures : nouveautés du 24 novembre 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Parutions : nouveautés du 07 avril 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

 L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés

PAUL DUBRULE ET GÉRARD PÉLISSON, AFFRONTEMENTS ET COMPLICITÉS
Pierre-Michel Kaufmann, Henry Lang
Développeurs dans l’âme et partis de rien, Paul Dubrule et Gérard Pélisson ont fondé en 1967 l’entreprise qui allait accéder 25 ans plus tard en 1992 au rang de premier empire hôtelier mondial : le groupe Accor, fort aujourd’hui de plus de 4 900 hôtels et 660 000 chambres dans une centaine de pays.

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« Mea Culpa », de la vraie vie à la scène

— par Janine Bailly —

Comme tout un chacun, je crois savoir les différends cruels qui opposèrent Hervé Deluge aux instances de Tropiques-Atrium, du moins ce qu’on a bien voulu nous en dire. Et si je pensais oublier cet épisode, la porte de l’établissement, pour n’être pas réparée, viendrait souvent me le rappeler… Aussi attendais-je avec une certaine impatience la représentation du seul en scène « Mea Culpa », conçu par Hervé Deluge, avec l’aide de Jean-Durosier Desrivières, et joué par lui-même deux soirs de suite seulement au théâtre Aimé Césaire. Mais, dans un désir d’objectivité, je pris d’abord la peine d’écouter quelque interview donnée dans le cadre de la promotion du spectacle. J’ai donc appris qu’initialement « Mea Culpa » répondait à une commande de Michèle Césaire, qui offrait ainsi au comédien la possibilité de revenir sur cet assez tragique moment de son existence.

Comment faire de sa vie un spectacle ? Comment dire la souffrance, la descente aux enfers et la renaissance ? Comment se défaire des “passions tristes” — évoquées dans  le beau titre de Christian Antourel et Ysa de Saint-Auret —, celles dont Spinoza disait qu’elles viennent « au moment où nous sommes au maximum séparés de notre puissance d’agir, aliénés, livrés à la superstition… » ?

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Le couple mère-fils dans un « Aparté » incestueux

— Par Roland Sabra —
« A travers l’écriture et le récit théâtral, je cherche à explorer les tabous et les non-dits au sein des familles et de la société. » Le public de Françoise Dô était d’autant plus prévenu qu’il avait pu voir, dans cette même salle Frantz Fanon, il deux ans de cela « Aliénation noire« . Pour autant l’effet de sidération a joué à des degrés divers mais bien réels lors de la première d’ «  A Parté » à entendre comme aparté, que le Larousse définit de la sorte : « Ce qu’un acteur dit à part soi sur la scène, et qui est censé n’être entendu que des spectateurs. Conversation discrète tenue à l’écart, dans une réunion, dans un petit groupe. » Il est donc question d’un dire à part, diffusé à voix basse, pas tout à fait caché, mais que tout un chacun connaît. Un non-dit entendu par tous. Le synopsis de la pièce de Françoise Dô, tel qu’il est annoncé dans la présentation participe au semi-secret en dissimulant l’objet dont il va être question.

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« Moi, Fardeau inhérent », texte de Guy-Régis Junior, m.e.s. & jeu Daniely Francisque

Jeudi 24 janvier 2019 -19h – Chapiteau à Schœlcher 

Une femme seule, drapée dans la nuit. Elle attend. Flamme téméraire sous la pluie sauvage. Ses mots grondent, sa révolte déborde. Elle crie sa blessure à jamais ouverte, dénonce son destin avorté. Convoquant le passé, elle exhume le secret enfoui dans son corps flétri, son fardeau. Comment transcender les blessures de la vie ? Ici une femme attend l’heure de la vengeance. Elle attend l’homme, cette charogne. Elle l’attend avec dans sa main, l’orage et le glaive. Pépite du répertoire théâtral caribéen, le texte puissant et poétique de l’auteur haïtien Guy-Régis Junior résonne avec le mouvement mondial de libération de la parole des femmes, dénonçant harcèlement et violences sexuelles. Il vient clore le triptyque théâtral #Duels2Femmes de la compagnie TRACK, initié en 2016.

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L’ultime errance d’Emmanuel Macron.

— Par Jacky Dahomay —

En cette journée du 17 novembre, il me semble important de revenir sur la semaine précédente, celle de cette marche du Président Macron sur les traces de la guerre 1914-1918. Il me semble que ce long périple, s’inscrivant dans ce qu’il a défini lui-même comme une « itinérance mémorielle » mérite d’être analysée. Comment expliquer que, rompant avec les « commémorations » officielles habituelles du 11 novembre, le président Macron ait voulu effectuer une « itinérance mémorielle » se déroulant sur plusieurs jours ? Tout se passe comme si Emmanuel Macron avait commencé une sorte d’errance de son pouvoir dont les manifestations d’aujourd’hui ne sont que le prolongement. Mais il se pourrait que ce surprenant périple s’inscrive dans une sorte d’errance ultime caractérisant le fondement politique de son pouvoir néolibéral. Si tel était le cas, la crise actuelle que connait la France, pourrait être son ultime errance dont la fin nous échappe encore.
Pour commencer, demandons-nous ce qu’a voulu signifier Macron avec l’expression étrange de « itinérance mémorielle » ? Notons que ce mot vient de la téléphonie, c’est la traduction de « roaming » : possibilité d’utiliser un téléphone mobile sur un autre réseau que celui d’origine.

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« L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure » de Raphaël Confiant

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Raphaël Confiant
L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure
Mercure de France
Avril 2018

Raphaël Confiant nous livre, en ce début d’année, son dernier roman, «L’épopée mexicaine de Romulus Bonnaventure», dédié au grand combattant de notre langue créole, Jean Bernabé. Le titre lui-même est déjà toute une aventure, l’évocation apparente d’un long voyage vers une terre promise, magique et généreuse. Ce voyage n’est pas ordinaire, puisqu’il se développe en une épopée, c’est-à-dire que l’auteur veut nous plonger à la fois dans un monde merveilleux, picaresque, où tout peut arriver à des héros hors du commun, qui doivent aussi nous enchanter par leurs prouesses ou des exploits exceptionnels, et dans lesquels nous pourrions nous reconnaître.

Ce qui donne encore plus de piquant au titre, qui ne doit rien au hasard, quand on connaît Raphaël Confiant, c’est l’identité dont est affublé celui que nous pensons être le héros primordial.

D’abord le prénom, Romulus, le vainqueur de Remus son jumeau, interpelle, car il nous plonge en pleine latinité et rappelle la formule « ab urba condita », à un moment donc de création, de fondation, d’ensemencement dans une douleur assumée.

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« Habiter » : Michèle Arretche expose.

Résidence Chanteclerc du 21 au 29 avril 2018

— Par Daouïa —

« Habiter », titre évocateur, aux Antilles, de l’habitation aux échos sombres, peut sonner de nos jours comme chaleureux, accueillant, lieu cocon des familles. « Habiter » serait alors un constat, un fait : « Je suis là où je vis, je suis d’où je vis ». Mon identité est martiniquaise quelles que soient mes racines autres officielles. « Habiter » serait donc un nom commun. Une affirmation. Une évidence, indiscutable. De fait Michèle e est empreinte, pétrie du pays choisi, son esprit en est modelé au point que son exposition eût pu s’appeler « Habitée » !
Mais « Habiter » est surtout un verbe, fonctionne ici comme tel, en appelle d’autres et invite à l’action. « Habiter » ou exister, affirmer, s’imposer…ou s’installer, poser ses valises…ou encore vivre envers et contre tout, contre tous ? L’infinitif a valeur impérative : à quoi l’artiste nous enjoint-elle ?

A la villa Chanteclerc, du 21 au 29 avril 2018, Michèle Arretche nous invite à voir une exposition rétrospective/ prospective des différentes facettes de son œuvre : des toiles, des aquarelles bien sûr, mais aussi des photographies et des objets pour lesquels elle est moins connue et que beaucoup découvriront ou reverront avec plaisir.

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«  Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » : essentiel et primordial

— Par Janine Bailly —

Le spectacle conçu par la Compagnie Nova et Fab-Théâtre de Belleville est une mosaïque colorée de tableaux qui pour notre plus grand bonheur se succèdent sans nous laisser reprendre souffle, un patchwork de textes judicieusement choisis et assemblés pour que nous entendions la voix de quelques-uns de nos plus grands penseurs. Fait aussi de poèmes, discours et interviews, illustré de scènes imaginaires qui avec humour ou gravité viennent croiser la réalité historique et littéraire, l’ensemble, dont la cohérence est assurée par le récit de la vie d’Aimé Césaire, a su éviter l’écueil du didactisme comme celui de l’hagiographie ou du discours sentencieux. Parce qu’elles nous parlent de nous-mêmes et des autres, ces littératures poétiques, engagées et salvatrices sont « des armes miraculeuses » offertes pour que nous progressions vers plus de tolérance, d’intelligence et de vivre ensemble. La force de ce montage réside dans le fait que, partant de ce que l’on a appelé le “problème noir”, il ouvre l’éventail au reste du monde et propose un questionnement sur le “multiculturalisme” de nos sociétés qui aujourd’hui, refusant l’arrivée de trop de migrants, tendent à se replier égoïstement sur elles-mêmes.

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