104 search results for "Dominique Berthet"

Le Désir dans l’art

— Par Selim Lander —

« Nous n’étions que des hommes, il ne saurait y avoir de victoire,
le désir, juste, jusqu’à l’engloutissement », Laurent Gaudé.

La dernière parution de la revue annuelle Recherches en Esthétique est titrée « Le désir ». Que ce dernier soit le moteur de l’artiste, nul ne le niera, mais faut-il pour autant accepter le jugement de Laurent Gaudé (qui n’est d’ailleurs pas repris dans ReE, il constitue la dernière phrase de son roman Écoutez nos défaites) ? Toute l’histoire de l’art ne témoigne-t-elle pas en effet de « victoires » ou tout au moins de succès éclatants ? Sans doute à ceci près que l’œuvre n’est plus à proprement parler l’art, c’est l’objet inanimé que l’artiste a laissé derrière lui. Elle n’est certes pas complètement morte puisqu’elle vit encore dans le regard du spectateur mais l’on n’est plus à ce moment-là dans l’art au sens premier (du latin ars, artis) qui est avant tout action. Au sens le plus général, il est en effet selon le TLF, « l’ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat ».

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L’Art comme action

— Par Selim Lander —

Au-delà du truisme apparent, L’art comme action, le nouvel ouvrage collectif dirigé par Dominique Berthet soulève bien des questions passionnantes. « Truisme » puisqu’il ne peut y avoir d’art sans action, aussi spontanée (le dripping), minimaliste (les monochromes) ou éphémère (lorsque l’œuvre est anéantie par le feu comme chez Christian Jaccard interrogé par D. Berthet) soit-elle. Au commencement il y a donc le geste de l’artiste, source d’un plaisir (celui de la création) mêlé d’inquiétude (l’artiste se confronte au public, il se « compromet » selon le mot de Richard Conte, p. 37). Dès que l’artiste vise un certain public, il entend exercer sur lui une influence, lui plaire ou lui déplaire, le convaincre éventuellement, ce qui ouvre sur les problématiques de l’engagement. C’est là aussi une forme d’action, esthétique, morale ou politique appelant la ré-action du public. Mais il faut encore compter avec des actions plus physiques que celles de l’artiste occupé à créer dans son atelier (d’autant que nombre d’artistes contemporains se contentent de concevoir et laissent la réalisation à des « art-isans »).

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« L’art change-t-il la vie ? »,

Par Alain Joséphine

Il suffit d’avoir été au moins une fois, une seule, en présence d’une œuvre qui nous a marqués ou bouleversés pour nous être posé la question : l’art change-t-il la vie ? Le livre de Dominique Berthet au titre éponyme1 rassemble un certain nombre de textes publiés dans des revues, des ouvrages collectifs, ou prononcés lors de colloques. À l’occasion de ce livre, ces textes ont été modifiés, amendés, ou ont subi une totale refonte pour les besoins de la publication. Réunir ces textes, les articuler de façon cohérente, nous indique que cette question que nous nous sommes tous déjà posée est érigée ici en véritable questionnement.

Questionnement, en effet, car tout au long de ce livre, Dominique Berthet ne développe pas un raisonnement en vue d’une réponse, mais il interroge méthodiquement, chapitre après chapitre, les problématiques qui découlent de la question. Ainsi, et même si le titre appelle la réponse, ce livre n’est pas un livre-réponse. Il ne répond pas à la question qu’il pose. Son propos est plutôt d’analyser en termes dialectiques les relations complexes que tissent l’art et la vie, pour qu’au bout du compte, nous ayons les arguments de notre propre réponse.

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Serge Hélénon à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

Édouard Glissant, dans la préface au livre de Dominique Berthet consacré à Serge Hélénon i voyait dans les œuvres de ce dernier des « portes ». L’image est encore bonne pour la plupart des œuvres exposées cet hiver, rectangles approximatifs en matériaux composites où domine le bois. « Les travaux d’Hélénon, ajoute Glissant, rameutent les vieux bois, les bois-caisse, le matériau-bidonville, toute barrière ébranlée, les planches raboutées ». Hélénon pratique un art brut, très rarement figuratif, il noircit ses planches pour un effet de brûlé, combine les matériaux et les couleurs. A côté des « portes », des sculptures se dressent, tout aussi énigmatiques.

A quatre-vingt-huit ans, Serge Hélénon est toujours actif. Il continue de récupérer, trier, modifier ses matériaux avant de les assembler et de les peindre, suivant le chemin tracé lors de son séjour africain où il enseigna les arts plastiques pendant vingt-quatre années. On se souvient peut-être que c’est à Abidjan, en 1970, qu’il fonda avec Louis Laouchez (1934-2016), son ami de jeunesse, martiniquais comme lui, rencontré à l’École des Arts appliqués de Fort-de-France, retrouvé en Afrique, une « École négro-caraïbe » qui se voulait avant tout « fidèle à ses soubassements nègres ».

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Les Vérificateurs de l’Insolite 

— Par Dégé —

Bien sûr nous savons tous ce qu’est l’Insolite. Vérifions-le dans le cadre déjà bien connu du Créole art Café à Saint-Pierre puisqu’on y déjeune au milieu d’objets hétéroclites anciens comme une table gynécologique, des menus cadeaux de dernière minute, des casseroles rétamées… Le concept « moderne » de cette mini galerie d’art rappelle nos magasins d’autrefois qui vendaient du pain, des fichus de madras, des coutelas, des boutons de culottes, des milans… 

L’insolite a-t-il un lien avec l’ancien, l’hétéroclite, le bazar, le baroque, l’inhabituel, l’étrange…What else ? En tout cas l’effet produit semble bien être la surprise, l’étonnement, le choc, le désarroi, le dérangeant…quoi d’autre ? 

Suivons le guide du PABE. Dès le rez-de-chaussée, la scénographie (*1) nous conforte avec le Crapaud surfeur*(4) ou les Lèvres*(6) : la surprise est là, on sourit, on rit même car l’Insolite et le rire sont proches dans le décalage produit par l’inattendu positif. Mais nous sommes décontenancés par la Pietà et le cartel qui accompagne les magnifiques polyptyques (*1) : il s’agit de mort ! La photographe nous propose-t-elle ici paradoxalement un chemin de vie, un cycle de création allant du figuratif le plus achevé à l’abstrait aléatoire en passant par l’imaginaire arbitraire ? 

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Insolite exposition photos

Du 05 novembre au 30 décembre 2022 au Créole Art Café

Dans cette exposition, chaque artiste est invité à présenter sa propre vision de l’ Insolite, avec humour, satire, dérision, bizarrerie, étrangeté, voire malaise à travers des œuvres photographiques allant de la simple photographie à la photographie plasticienne ou la création numérique.

Dans l’éditorial de recherches en esthétiques d’octobre 2010, Dominique BERTHET définit l’Insolite comme «ce qui n’est pas d’usage, est contraire aux habitudes, échappe à l’ordre des choses et qui, en conséquence, étonne, déconcerte, surprend.

L’insolite est un écart, une différence, une prise de distance par rapport à une norme…»

Quelle relation l’art entretient-il avec l’Insolite? Une relation souvent salutaire, quel serait l’intérêt d’un art qui ne chercherait pas à s’extraire de la routine?»

Toutes les photos ont été prises en Martinique ou par des photographes résidant en Martinique.

Les artistes :

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L’art change-t-il la vie ?

— Par Martine Potoczny(* )—

« L’art est un besoin, on ne peut s’en passer », écrit Dominique Berthet pour introduire sa réflexion sur la dimension critique de l’art, ses différentes fonctions et ses pouvoirs. C’est donc en termes de nécessité, précise-t-il, que sera envisagé l’art dans ce nouvel essai au titre doublement évocateur : L’art change-t-il la vie ? (paru aux Presses Universitaires de Provence en janvier 2022).

L’intitulé n’est pas sans rappeler la célèbre formule « changer la vie » d’Arthur Rimbaud et fait écho à l’image de la « figure emblématique du poète-rebelle-errant » choisie par l’auteur pour illustrer la première de couverture. Notons que Rimbaud (Paris et Charleville Mézières,1978-1979) est l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest, un artiste qui « fait un art destiné à éveiller, à secouer les consciences ; un art qui dénonce des faits, des situations, des tragédies ». Sa pratique atteste de l’importance du rôle que l’art peut jouer dans la société « en sensibilisant, en dénonçant, en se positionnant » (p. 48).

Puissance du titre et force de l’image renvoient le lecteur à des questions centrales, plus que jamais d’actualité : Que peut l’art ?

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L’incertitude de la création.Intention, réalisation, réception.

— Par Mireille Bandou Kermarrec —

Dominique Berthet, L’incertitude de la création.Intention, réalisation, réception, Pointe-à-Pitre, Presses Universitaires des Antilles, Collection « Arts et esthétique », 2021, 198 pages.

Incertitude et création, deux mots aux résonances multiples. Le mot incertitude m’évoque, tout d’abord, la peinture de René Magritte intitulée Le principe d’incertitude, tableau dans lequel on voit une femme nue qui regarde sur le mur devant elle l’ombre d’un oiseau, alors que l’ombre projetée prend naissance à ses pieds. Je pense ensuite à la théorie de l’incertitude quantique, au fameux chat de Schrödinger, dont on ne sait s’il est vivant ou mort. Aussi à Einstein et le coup de dé. Et peut-on oublier les grandes incertitudes planétaires qui nous occupent actuellement ?

Les résonances sont multiples à propos de l’incertitude, mais il convient d’opérer des choix. Et choisir, ou ne pas choisir, c’est bien là l’un des enjeux que suggère le titre de l’ouvrage. On pourrait aussi penser à la célèbre citation de Sartre, « ne pas choisir, c’est encore choisir ». Être confronté à des incertitudes, place l’artiste face la multiplicité des choix qui s’offrent à lui.

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Cinq questions à Alain Joséphine

Exposition « de feu et de pluie », visible à la Fondation Clément, du 20 octobre au 12 décembre.

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Produite par la Fondation Clément en partenariat avec la DEAL et le PNRM dans le cadre de la candidature de la Martinique à l’inscription sur la liste patrimoine UNESCO.

Le titre de l’exposition « de feu et de pluie » renvoie aux deux versants d’une même gestation : car la Martinique est bien la fille des entrailles fumantes de la terre et des pluies provoquées par le relief, donnant naissance aux forêts tropicales humides. Partant de l’idée que le volcan impacte la vie de l’homme très au-delà de la science et des catastrophes, il a été demandé aux artistes de travailler sur le processus éruptif comme métaphore, voire l’essence de la création. Cinq œuvres ont été créées pour l’exposition : les installations «Respé twa fwa » de Christian Bertin, «Sismographie méga-poétique » de Julie Bessard, « Composition Tellurique » d’Hervé Beuze, « Le jour d’après » de Ricardo Ozier-lafontaine et le triptyque « Un démiurge » de Jean-Baptiste Barret.

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Sur le « (dé)plaisir »

Présentation du 26e numéro de la revue Recherches en Esthétique sur le thème « Le (dé)plaisir » par le plasticien, musicien et poète Alain Joséphine.

La revue du CEREAP, Recherches en Esthétique, fait appel aux penseurs de l’art, qu’ils soient Antillais, métropolitains ou étrangers. Parce qu’elle est une revue scientifique, elle est garante d’une rigueur et d’une excellence de la réflexion. Sa particularité est d’être une revue scientifique née aux Antilles. Cela peut paraître anecdotique, mais cet ancrage caribéen lui confère une saveur particulière, une inclination au décentrement, à l’excentration autant par le choix des problématiques que par la pensée de ceux qui les traitent.

Comment ce numéro 26 est-il partitionné ? Il y a d’abord ce qui ne change pas. L’éditorial de Dominique Berthet explique les différents enjeux que génère la problématique choisie. Puis, apparaît l’entretien avec Marc Jimenez. Cet entretien est devenu au fil du temps et de la parution des différents numéros de la revue, une sorte de rituel introductif dans lequel les problématiques générées par le thème sont débattues, discutées avec le dynamisme et la fraîcheur que seul peut exprimer un ici et maintenant du discours.

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« Création et insularité », présentation de l’ouvrage

Vendredi 11 juin, à 18h30,à la Bibliothèque Schoelcher (Fort-de-France).

Présentation de l’ouvrage par : Anne-Catherine Berry, Dominique Berthet, Marie-Lyne Psyché-Salpétrier.

« La situation d’insularité contribue-t-elle à produire une création spécifique qui se distinguerait des autres créations ? Il est difficile d’imaginer un art qui serait détaché d’un lieu, d’un contexte, d’une culture. Le lieu est déterminant. Il influe directement ou indirectement sur l’artiste et, en conséquence, sur les productions qu’il réalise. Vivre sur une île, n’est pas sans effet. Cela détermine un certain regard, une certaine appréhension des choses, une relation particulière au monde, un rapport singulier à l’espace. L’insularité n’est pas qu’un fait géographique, elle induit une mentalité, une approche, des conceptions spécifiques. L’île amène à une pensée nouvelle. Il n’est pas absurde de considérer que cela puisse ressurgir, d’une manière ou d’une autre, dans les œuvres.

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Petite éphéméride non exhaustive de juin 2021 en Martinique

Vendredi 4 juin à 18h30 : rencontre avec Patrick Chamoiseau

Où ? À la Maison d’Aimé Césaire

Autour de sa dernière œuvre, Le conteur, la nuit et le panier.

Pour en avoir plus, lire l’article sur ce site.

Samedi 5 Juin à 18h : Lecture par Mohamed Kacimi : Sur les pas de Kateb Yacine 

Où ? À La Terrasse de Tropiques Atrium Scène Nationale – Entrée libre. Attention : la jauge est limitée !

Mohamed Kacimi est auteur, romancier, poète, dramaturge et essayiste algérien. Il est aussi traducteur. Dans ses écritures, il s’empare de sujets complexes, parfois douloureux, interrogeant sans relâche les relations humaines, les croyances, les grands récits du monde.Il est l’auteur de la pièce Congo Jazz band, mise en scène par Hassane Kassi Kouyaté, accueillie en octobre 2020, à Tropiques Atrium Scène Nationale à Fort-de-France.

Kateb Yacine (1929 / 1989) : Écrivain, poète, romancier, dramaturge, metteur en scène, essayiste et journaliste algérien, il est une figure majeure de la littérature et du théâtre. Son œuvre traduit la quête d’identité d’un pays et d’un peuple aux multiples cultures.

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Recherches en Esthétique n° 26, « Le (dé)plaisir », janvier 2021

 Exposition du 5 au 31 mars aux Archives de Martinique

— Par Martine Potoczny —

Entre surprise et fascination, la couverture du n° 26 de Recherches en Esthétique s’affirme comme une promesse renouvelée. Un titre incitatif dont la graphie originale fait sens et joue avec les couleurs d’une œuvre intrigante éveille l’imagination du lecteur, avisé ou non, laissant augurer la possibilité de faire entre les pages, d’imprévisibles et fécondes rencontres. Cet exemplaire ne déroge en rien au projet de cette belle revue : surprendre, en proposant une approche éditoriale originale, singulière, celle d’une revue-carrefour qui affranchit les frontières, un espace transversal de réflexion où s’expriment des sensibilités intellectuelles et artistiques d’horizons géographiques et culturels divers. Défi ou pari réussi, Recherches en Esthétique est une revue au long cours. Elle possède une mémoire dont les traces s’inscrivent dans l’ensemble de ses numéros thématiques qui l’élèvent au rang de collection. Publiée en Martinique depuis 1995, elle a su conserver son rythme annuel de parution, son mouvement, sa pulsation. Plaisir sensible retrouvé après l’attente, celui de pouvoir arpenter ce numéro qui s’offre comme un rendez-vous, un rituel, une occasion de lire autrui entretissé avec d’autres, d’interroger ou de s’interroger, de s’étonner, dans une traversée des espaces ouverts entre création et réflexion.

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« Le (dé)plaisir », conférence du CEREAP

Mardi 9 février 2021 à 18h00 à l’Inspé

Avec Dominique Berthet, Laurette Célestine, Sophie Ravion D’Ingiani, Hugues Henri, Christelle Lozère

Le plaisir est une sensation, agréable, recherchée et de courte durée, essentielle au fonctionnement du système de récompense (aussi appelé système hédonique) propre aux mammifères mais qui pourrait être partagée par d’autres vertébrés1. Cette sensation est principalement le résultat de la production, dans l’aire tegmentale ventrale, de dopamine et d’opiacés endogènes mais le plaisir peut également être généré par la consommation de certaines drogues comme l’héroïne, d’autres opiacées exogènes ou encore des opioïdes (dérivés synthétiques), ce qui active artificiellement le système de récompense et provoque l’addiction à ces substances. La notion de plaisir est différente de la notion de bonheur qui ne désigne pas une sensation de courte durée mais un état agréable de satisfaction, durable et équilibré et reposant essentiellement sur la production de sérotonine et non de dopamine. Le plaisir a un grand nombre de termes plus ou moins synonymes (contentement, volupté, satisfaction, délices, régal, jubilation…) qui désignent des variétés plus ou moins subtiles de l’expérience.

Le concept de plaisir est employé en philosophie et en psychologie, souvent associé à un qualificatif : plaisir sexuel, alimentaire, intellectuel, professionnel, parental, moral, civique (ou du devoir accompli), etc.

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« La nuit des idées »

Jeudi 28 janvier 2021 à partir de 18h, Villa Chanteclerc, Fort-de-France

Volens nolens… Qu’on le veuille ou non… Cette expression latine, composée des deux participes présents « volens » (voulant) et « nolens » (ne voulant pas), était employée dans la Rome antique pour qualifier la fatalité : quoi que l’on dise ou fasse, si une chose devait arriver, elle arrivait. Sa signification traverse les siècles, et notre temps veut que l’on utilise cette formule pour désigner les choses sur lesquelles on ne peut influer et celles que l’on doit subir.

Voir le programme ci-dessous

Une autre expression latine, mutatis mutandis (signifiant « ce qui devait être changé ayant été changé, une fois effectuées les modifications nécessaires, en écartant les différences pour rendre une comparaison possible »), indique que les situations sont similaires et que l’on ne pourra s’écarter consciemment ou inconsciemment de comportements similaires, dorénavant dans les rapports sociaux.

C’est peut-être à cela que font allusion les organisateurs de cette 6e édition de la Nuit des Idées, évènement national et international du Ministère français des Affaires étrangères, dédié au partage des idées et de la pensée, en choisissant cette année la thématique de « PROCHES », écrit au pluriel, en relation avec la crise de ce satané coronavirus.

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Marvin Fabien, capteur et passeur d’énergie

Texte de Dominique Berthet, prononcé le 15 décembre 2020 lors de la présentation de l’exposition de Marvin Fabien, « Caribbean bodies: of shining fragments », à la galerie la Véranda, Tropiques Atrium, Fort-de-France. Marvin Fabien est décédé le 26 novembre 2020 dans sa 42e année, après avoir supervisé à distance chaque étape de l’installation de cette exposition.

Marvin Fabien est un artiste multimédia : peintre, musicien, compositeur, vidéaste, performeur. Il hybride les techniques et les médiums, il transgresse joyeusement les codes, les normes et les limites des domaines artistiques. Il pratique la peinture, le dessin, le collage, le son, la vidéo, la performance, autant de techniques et de médiums qu’il convoque et parfois associe dans des réalisations souvent insolites. Cet artiste s’inscrit bien dans l’art de son temps, un art qualifié de contemporain qui a précisément souvent recours aux mélanges, aux associations, aux hybridations, aux connexions, aux combinaisons.
Tout artiste est habité par une ou plusieurs préoccupations auxquelles il donne forme. Dans le cas de Marvin Fabien, il s’agit certes d’une forme plastique, mais aussi d’une forme sonore. Le son est en effet l’un de ses médiums favoris, qui lui permet de créer des ambiances et des univers (sonores) particuliers.

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Retour progressif à la vie… culturelle !

L’habitation Clément : le domaine, et l’exposition « Black Forest »

Pour sa réouverture, l’habitation Clément offre l’accès à son site gratuitement pour tous, et ce jusqu’au 30 juin. Après cette date, l’entrée sera de nouveau payante. L’exposition de Marthine Tayou, « Black Forest », présentée avant le confinement, est bien heureusement prolongée jusqu’au 27 septembre 2020

L’artiste :

Pascale Marthine Tayou, né en 1966 à Nkongsamba, est un artiste plasticien camerounais. Il porte un prénom masculin-féminin, adopté par choix, comme en un désir de toujours repousser les limites, qu’elles soient mentales, culturelles ou géographiques… Autodidacte, il a exploré différentes voies : dessin, performance, photographie, vidéo, assemblage, graffiti. Pascale Marthine Tayou ne cesse depuis les années 90 de pratiquer un art sans frontières, nomade et intuitif, qui hybride et assemble toutes sortes d’objets récupérés sur son chemin. Toujours en partance, Tayou est un grand voyageur qui tente de faire le lien entre les cultures, mais aussi entre l’homme et la nature.

L’exposition, telle que présentée par l’artiste :

« Je vous invite à courir avec moi les yeux bandés, pieds et torse nus sur une corde raide.

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Sciences Sociales : les nouveautés du 24 mai 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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De bonnes nouvelles, pour que fleurisse l’espoir !

À chacun ses soucis… Certes, la relance du tourisme fait partie des nécessités économiques, que l’on ne peut nier. Le secteur du tourisme représente en effet 7,4% du PIB en 2019, et emploie environ 2 millions de personnes. Cependant, force est de constater que certains peuvent songer déjà à leurs vacances d’été, quand d’autres doivent d’abord assurer leur existence, au jour le jour ; ou chercher comment assurer un avenir compromis par la crise sanitaire actuelle. 

Reprise des activités touristiques : le cas de la Martinique

De Veille-info-tourisme, 5 mai 2020 : « … Le secteur qui paraît le plus touché est le secteur du tourisme, qui pèse environ 2 % de la valeur ajoutée totale produite en Martinique. L’arrêt de la saison de croisière, mais surtout l’arrêt des rotations aériennes ont contraint la quasi-totalité des acteurs du marché — hôtels, tours opérateurs, agences de voyages, plateforme de réservation — à cesser leur activité. »

Plan de sauvetage : Le gouvernement s’est réuni ce jeudi à Matignon en Comité interministériel, pour porter secours au secteur du tourisme, durement touché par la crise sanitaire, et érigé en “priorité nationale”.

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Sciences sociales : nouveautés du 9 février 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Seconde conférence du CEREAP sur le thème « Art et nature »

Le mardi 10 décembre à 18h 00, salle polyvalente de l’INSPE

Intervenants : Olivia Berthon, Alain Joséphine, Marie-Lyne Psyché-Salpétrier

Modérateur : Dominique Berthet

Illustration : Alain JHoséphine, Dessin 128, 

L’art et la nature

Cette fiche, au vu de la largeur du sujet abordé, ne comprend que des pistes de réflexion.

L’art, issu du latin ars (habileté, connaissance technique), a donné la racine du mot artisanat, qui est une forme de création, mais aussi du mot artifice. Or l’artificiel s’oppose au naturel. Le naturel, ici, est tout ce qui a trait à la nature, c’est-à-dire l’ensemble des éléments qui constituent l’environnement, ce que l’Homme n’a pas créé. A cet effet, on pourrait penser que l’art s’oppose à la nature. Cependant, le propre de l’Homme n’est-il pas de créer ? L’être humain ne renierait-il pas sa nature en arrêtant de créer ?

L’art peut être perçu comme limite à l’harmonie entre l’Homme et la nature.

L’art est création, par opposition à la nature.

Si l’art et la nature paraissent tous deux être des créations aux yeux des scientifiques, une grande différence les sépare : l’Homme crée l’art, tandis que la nature se crée d’elle-même.

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« Montage et assemblage en art » : 24e Colloque organisé par le CEREAP

Samedi 23 et dimanche 24 novembre 2019 à INSPE de Martinique

Equipe interne du CRILLASH (Université des Antilles)
Voir le programme ci-après

 L’art du montage par Claire Atherton

Le montage est conçu comme un espace de vie et de pensée qui jaillit d’un abandon et d’une écoute subtile de la matière, pour parvenir au rythme juste et à l’harmonie entre vide et plein. Pour transmettre la façon singulière qu’elle a d’envisager son travail, Claire Atherton retrace un parcours, presque initiatique, qui passe par l’apprentissage du chinois, la passion pour la philosophie taoïste, une rencontre aussi, celle avec Chantal Akerman, et des années de pratique en mouvement.

J’ai un peu de mal avec le titre Master Class, parce que je ne me sens pas vraiment un maître. Ce qui est important en montage, c’est d’accepter de se perdre, d’accepter de ne pas tout maîtriser. C’est pour cela que le mot master ne semble pas adapté. Mais en même temps, peut-être que le vrai maître est justement celui qui sait se perdre, pour toujours rester en mouvement.

Quand on me pose des questions sur ma pratique du montage, j’insiste sur le fait qu’il faut découvrir en faisant.

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L’Espace Habité d’Alain Joséphine

Tropiques Atrium du 27 mai au 29 juin 2019

— Par Michèle Arretche, Amateur d’Art —

A La véranda de Tropiques Atrium, « l’Espace Habité » par Alain Joséphine, nous donne à voir une mise en scène lumineuse où se répondent petits dessins et grandes, très grandes toiles.

L’artiste nous convie à une promenade à travers les paysages de son enfance, dans la campagne martiniquaise, ou plutôt à travers les impressions qu’ils ont gravées en lui.

Pour ce résultat il en appelle au hasard et aux postures du corps.

Le hasard est revendiqué par l’artiste dans son processus de création, la place de l’aléatoire fait partie de sa réflexion.

Citons Dominique Berthet dans une conférence sur art et hasard : « Jean Dubuffet par exemple, dans L’Homme du commun à l’ouvrage, a souvent parlé de son rapport au hasard. Il y présente l’œuvre d’art comme « l’empreinte d’une aventure » dont on ignore où elle nous mène et dans laquelle « on y lit tous les combats intervenus entre l’artiste et les indocilités des matériaux qu’il a mis en œuvre ». La dimension imprévisible du résultat était pour lui ce qui faisait l’intérêt de la création, ce qui rendait l’œuvre captivante ; à l’artiste de composer avec le fortuit, de l’exploiter et de tenter d’en tirer bénéfice.

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À la BU du Campus, l’art singulier de la performance

— par Janine Bailly —

Étant novice en la matière, au sortir de la manifestation qui eut lieu ce mardi à la Bibliothèque universitaire, je suis allée chercher quelque lumière dans Wikipédia. Il nous est dit que : « Une performance artistique est une action comportementale entreprise par un ou des artistes, face à un public… c’est une tradition interdisciplinaire qui trouve son origine dans des pratiques artistiques d’avant-garde de la première moitié du XX° siècle …». 

La performance, improvisée ou non, en solitaire ou à plusieurs, peut se produire dans les lieux les plus divers tels que rues, galeries, musées, espaces alternatifs, ici donc les salles du rez-de-chaussée de la bibliothèque universitaire.

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Exposition « Pictural » : peinture actuelle en Martinique

Par Selim Lander

Après l’exposition tirée du fonds de l’entreprise Renault, présentant quelques grands noms des arts plastiques du XXe siècle, la Fondation Clément a eu l’excellente idée de réunir trente-cinq artistes martiniquais toujours actifs dans une exposition collective intitulée Pictural. « Pictural » comme peinture, même si l’on n’est pas surpris de trouver des exceptions au châssis rectangulaire habituel, tant les frontières entre peinture, sculpture, installation se sont désormais estompées.

Si l’art contemporain, on ne le sait que trop, trop souvent déçoit (« le n’importe quoi ou le presque rien » selon la formule célèbre de Jean Clair), ce n’est nullement le cas des œuvres rassemblées ici, à quelques réserves inévitables près. Aucune mièvrerie dans cette exposition, et si les silhouettes « approximativement » dessinées sont de rigueur, ce n’est pas gaucherie ou maladresse mais simplement parce que l’avènement de la photographie a « tué » le dessin académique (sauf chez de rares récalcitrants qui font parfois figure désormais de révolutionnaires. Voir le portrait par Claude Cauquil reproduit en tête de cet article). On sait d’ailleurs, depuis Münch et d’autres, qu’une physionomie n’a pas besoin d’être exacte ni même précise pour être réaliste et expressive.

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