Recherches en Esthétique : « Le Désir »

Présentation du 28e numéro de la revue Recherches en Esthétique, « Le désir », janvier 2023.

— Par Martine Potoczny —

Cette présentation est un retour d’expérience en tant que première lectrice de ce nouveau numéro de la revue Recherches en Esthétique et j’espère que ce partage sera à même d’animer le désir du lecteur d’aller à la découverte de ce volume, ou encore de compléter le bel ensemble de 28 thématiques, autant de traces, une mémoire, qui érigent cette revue au rang de collection.

Fidèle à sa ligne de présentation, la première de couverture donne le ton : un fond rouge puissant accueille la reproduction d’une œuvre de Ricardo Ozier-Lafontaine, artiste de Martinique. Tirée de la série Les gardiens, cette œuvre est intrigante avec la représentation d’un personnage mystérieusement hybride et dont l’univers graphique tout à fait particulier suscite le questionnement.

La graphie du titre formule simplement Le désir, mais il s’agira plus précisément de la relation entre art et désir, une relation qui ne concerne pas seulement l’artiste, mais aussi le public. Dans les premières lignes de l’éditorial, Dominique Berthet pose d’emblée la question qui est le fil directeur de ce numéro : « En quoi le désir peut-il concerner l’art » ?

Le sommaire organise le contenu suivant trois parties principales qui déclinent au total dix-huit articles rédigés par des universitaires, des critiques d’art, des artistes, pour ne citer qu’eux, suivis de trois entretiens d’artistes. Pas moins de 252 pages entre lesquelles s’entrelacent des réflexions et des images, des approches diverses où le désir trouve à chaque fois une expression singulière. Libre à chacun d’improviser son itinéraire pour arpenter cette revue et d’organiser son parcours de lecteur en suivant ses désirs, guidés par des titres incitateurs comme par exemple « Ne pas céder sur son désir », « Viens, jouis et contemple », « Fulgurances du désir, plaisir, reniements ou renoncements », « Un désir nommé Godard », ou encore « Opéra et désir ».

Traditionnellement, un entretien de Dominique Berthet avec le philosophe Marc Jimenez inaugure l’entrée dans la revue afin d’introduire chaque nouveau thème. Intitulé Désirer le désir, l’entretien du présent numéro pose clairement les enjeux liés à l’exploration de la notion de désir en relation avec l’art sous une forme d’échange dynamique de questions-réponses. C’est l’occasion d’esquisser une première définition et de délimiter les contours de la notion de désir, notion proche, quoique différente de la notion de plaisir.

Selon Marc Jimenez, « Le plaisir c’est ce que l’on a eu, et le désir c’est ce que l’on n’a pas encore » et il insiste sur ce « pas encore », cet intervalle qui serait justement une des clés permettant d’approcher le désir et ce qui le caractérise. Car « le désir est à distinguer d’autres notions comme l’envie et le besoin ». Le désir signifie une attente, une tension, un effort vers un but et renvoie à une pulsion, une impulsion, une force, à tout ce qui finalement caractérise la vie elle-même. Le désir réside dans une attente qui est l’espace du fantasme, il est la recherche d’une impossible complétude, d’une jouissance inaccessible, une poursuite insatiable, un élan intérieur, une nécessité. Le désir pourrait en cela se rapprocher du désir créateur, cette nécessité intérieure, cette force dynamique qui agit et anime l’artiste jusqu’à l’accomplissement de l’œuvre.

Questionner la notion de désir, selon Marc Jimenez, « c’est pénétrer dans un vaste univers de définitions, de réflexions, d’arguments, d’affirmations qui vont de Spinoza à Derrida en passant par Freud et Lacan », pour ne citer qu’eux. C’est ce que propose la première partie de cette revue, une approche théorique intitulée « Approches du désir », croisant six textes émanant de philosophes de l’art, d’un sociologue de l’art, d’un poïéticien et d’une psychanalyste.

Le texte de Dominique Berthet, « Les épreuves du désir », clôture cette première partie. J’ai néanmoins choisi de commencer par l’évoquer, car j’avoue y avoir fait de nombreuses incursions dans mon parcours de lecture. En opérant un retour très précis sur certaines définitions et nuances caractéristiques de la notion de désir, ce texte offre un éclairage précieux pour aborder les autres réflexions théoriques. Avec un propos d’une grande clarté, l’auteur définit les contours de la notion de désir en croisant successivement Désir/ envie/ besoin – Désir/plaisir/ manque – Désir/ imagination/ fantasme, pour explorer ensuite le lien entre l’art et le désir.

Dans l’art, le désir est envisagé en tant que pulsion de création, désir irrépressible qui envahit et anime l’artiste, nécessité vitale, force qui taraude l’artiste et qui fait dire à Étienne Souriau que la création est comme un monstre à nourrir. Ainsi, « Passion, désir, nécessité se conjuguent pour créer l’œuvre », écrit Dominique Berthet.

Le lien entre l’art et le désir s’exprime aussi dans le désir de plaire qu’il est nécessaire de nuancer avec le désir d’attirer l’attention, de surprendre, voire de déplaire.

Le désir de posséder est une autre facette du désir de plaire, où celui de l’artiste rencontre parfois celui de l’acquéreur, du collectionneur.

Un dernier point de cet article éclaire sur les représentations du désir telles qu’elles apparaissent dans les arts visuels. Depuis l’évocation des estampes érotiques japonaises du XVIIe siècle, en passant par les peintures libertines galantes du XVIIIe, jusqu’aux formes variées de la représentation du désir dans la période contemporaine, ces représentations accompagnent la diversification des médiums, les nouveaux gestes et les nouvelles formes artistiques.

D’après Jacinto Lageira, philosophe de l’art et esthéticien, « l’art n’est pas un langage pour un, mais un langage pour tous ». Son texte, « Désir de partage », donne à réfléchir sur une possible expérience esthétique commune. Ce désir d’un art comme « espace de partage du sensible », affranchi de toutes les velléités de puissance et de domination de l’autre et des autres cultures, pourrait alors tendre vers ce que Glissant nomme une « esthétique de la relation ».

Dominique Chateau, philosophe de l’art, évoque également le désir dans une dimension de « socialité » en distinguant d’emblée deux sens du désir : « le désir pour soi et le désir avec les autres », qui est la deuxième catégorie du désir. Sa réflexion intéresse le caractère objectif du désir au sens de son rapport à l’objet, « Cet obscur désir de l’objet » comme l’indique le titre de son article. Pour dire les choses simplement, l’auteur pose la question ainsi : « pourquoi éprouve-t-on un désir envers telle chose ou telle personne et pas du tout envers tels autres ? ».

La question du désir de l’objet concerne également le rapport à l’art, le domaine de la création et de la réception artistique. L’analyse de Dominique Chateau relève de l’esthétique et de l’ontologie de l’art et souligne la complexité de s’interroger sur la nature, la valeur, l’identité d’une œuvre d’art, ce qui la constitue en tant que telle comme objet de désir. Une complexité renforcée par la différence entre le médium respectif à chaque art qui donne à l’objet une forme et un sens différents. En effet, précise Dominique Chateau, une statue, un tableau, un monument sont des œuvres qui possèdent « un corps unique », mais qu’est-ce que l’objet en musique ? ou encore en dramaturgie, des domaines, où, empruntant l’expression à E. Souriau, ce dernier précise que « L’œuvre a des corps de rechange ».

Les trois textes suivants traitent plus particulièrement du désir de créer de l’artiste à travers des approches empruntant à la psychanalyse, à la sociologie et à la poïétique.

Anne-Marie Sudry, psychanalyste, tente d’approcher, à la lumière de Freud et de Lacan ce geste particulier qui est la création d’une œuvre en interrogeant trois artistes sur « cet élan intime et irrépressible que nous nommons pulsion, qui traverse leur corps, entraînant une jubilation à faire être ce qui jaillit ».

Bruno Péquignot, sociologue, s’appuie également sur des témoignages et entretiens d’artistes pour énoncer que le rapport à l’activité artistique est de l’ordre de la nécessité. À partir de quelques rappels de la théorie du désir chez Spinoza, il ouvre des pistes pour comprendre comment l’artiste est à la fois tenu et soutenu par son désir, ce désir qui l’habite, auquel il ne renonce pas même si la création peut prendre l’allure « d’un combat, d’une lutte sans cesse recommencée » pour reprendre les propos de René Passeron.

Richard Conte est à la fois artiste et universitaire, spécialiste de l’étude de la création, la poïétique, inspirée de Valéry et Passeron. Il expérimente cette anthropologie de la création à travers sa propre pratique d’artiste. Son texte « Pour une poïétique désirante » a particulièrement attiré mon attention.

Pour expliquer « ce qui le possède, ce qui le pousse, ce qui l’obsède, le torture, » en tant qu’artiste, Richard Conte propose de réfléchir à une éro-poïétique à partir d’une érotique qui s’intéresse aux choses du désir. Le désir entendu comme joie et puissance de jouir en référence à Aristote et Spinoza, plutôt qu’à Platon (dans Le Banquet) qui verse du côté d’un désir associé au manque, précise-t-il.

La question posée est la suivante : comment Éros, comme principe de vie, peut-il être le mobile de la création en acte et aussi bien son motif pour les représentations mises en œuvre ?

En endossant une posture de face à face avec l’œuvre à faire, Richard Conte fait le choix de se livrer devant le lecteur à ce qu’il appelle un exercice risqué, car pour lui « la création est affaire intime, qui a partie liée avec l’acte sexuel et qui, du coup doit rester cachée ». De son point de vue, l’art est sexué de part en part et de différentes façons, que l’on parle d’une érotique de la création ou d’une érotique de la réception.

Pour terminer avec cette question complexe du désir et de l’amour sous toutes leurs formes comme moteur de la création, Richard Conte nous livre à la suite et à la fin de son texte une version métaphorique de ce qu’il nomme « Poïétique désirante », deux de ses œuvres particulièrement troublantes : la première s’intitule La bête et la deuxième Plaisir de Hyène (2020).

La deuxième section de textes se présente comme un espace transversal de réflexion. Sont explorés des domaines pluriels avec des écrits sur le désir dans la littérature, les arts plastiques, le cinéma, l’architecture et l’opéra.

Hélène Sirven, anthropologue, propose un texte en hommage à Bernard Teyssèdre, à partir d’une étude de son ouvrage Le roman de l’Origine, une sorte de « polar rose » où art et désir sont présents. Ce roman est une sorte d’enquête où le vrai et la fiction s’imbriquent et renvoie au célèbre tableau de Gustave Courbet L’origine du monde et à tout ce qu’il a nourri de discours, pratiques, fantasmes et jouissances. Hélène Sirven part à la recherche de l’apparition du désir dans le roman de l’Origine de Teyssèdre, en arpentant chronologiquement les 539 pages du récit. Son texte nous offre une déambulation captivante à travers des extraits où art et désir sont présents sous différents aspects les plus inattendus.

Sylvie Coëllier, historienne de l’art, a choisi de se pencher sur la personnalité de Louise Bourgeois, une artiste complexe et inclassable, dont la création est inextricablement liée à ses frustrations et à ses angoisses. Son rapport étroit, riche et complexe avec la psychanalyse a duré trente ans de sa vie et a donné un caractère exceptionnel à sa démarche artistique, nourrie de ses émotions et de l’exploration de son inconscient, où la sculpture devient une sorte d’exorcisme. 

Pour Louise Bourgeois, son désir d’art, sa conquête de l’art comme celle d’Alfred Barr, son amour impossible, ont été un désir toujours repoussé. Entre analyse des œuvres et éléments biographiques, Sylvie Coëllier tente de saisir dans sa vérité cette relation entre désir, frustration et accomplissement artistique.

On le voit, le désir prend parfois un aspect obsédant et irrationnel. Cet aspect du désir est étudié par Hugues Henri sous l’étiquette de ce qu’il nomme « désir dévorant ». Son texte aborde cette notion qui traverse les démarches artistiques de Marcel Duchamp et celui de trois femmes artistes brésiliennes : Maria Martins (qui fût la maîtresse de Duchamp et l’objet d’une une grande passion pour ce dernier), Lygia Pape et Adriana Varejão. Ces trois femmes artistes ont en commun d’appartenir au même mouvement artistique moderniste brésilien, à savoir l’anthropophagie.

Le cinéma fait partie des domaines variés dans lesquels le désir trouve son expression et concerne l’approche de Junia Barreto, à la fois psychologue clinicienne et universitaire, spécialiste en littérature. Son article intitulé « Un désir nommé Godard » aborde le désir dans le processus créateur à partir du film Adieu au langage, réalisé par Godard en 2014. Il y est question du désir Godarien, de la puissance de la force créatrice exceptionnelle de cet artiste.

Christian Ruby, philosophe, nous fait part de quelques considérations sur les désirs d’architecture. Son article intéresse le déplacement du désir d’art depuis l’expérience de l’architecture classique à celle de l’architecture contemporaine, qui implique de nouveaux imaginaires, de nouvelles envies, de nouveaux désirs d’art à susciter chez le public.

Pour Laurent Bernat, esthéticien, « l’affaire de l’opéra, c’est le désir » et « le désir érotique et amoureux y tient une place dominante ». Sa réflexion explore la relation entre opéra et désir, plus précisément la manière dont l’opéra nous parle du désir, comment il en témoigne et par quels moyens. Avec des exemples puisés « dans quatre siècles d’existence et plus de ce genre musical et dramatique », Laurent Bernat dresse les caractéristiques essentielles du désir et montre que l’opéra est une exploration du désir dans toutes ses facettes.

  La troisième partie ouvre encore les approches diverses de la question du désir dans l’art et concentre des réflexions sur la Caraïbe.

La contribution de Christelle Lozère, historienne de l’art, concerne l’œuvre d’un peintre et lithographe parisien du début du XXe siècle, spécialisé dans les sujets antillais et dans « l’illustration de charme ».

Sophie Ravion D’Ingianni, historienne de l’art et critique d’art, s’intéresse aux pratiques insolites d’une artiste plasticienne de la République dominicaine, Raquel Paiewonsky. À travers la peinture, la sculpture, l’installation, la vidéo, la photographie, et par des dispositifs variés, l’artiste interroge le corps féminin dans une représentation à la fois imaginaire, symbolique, fragmentée, onirique et hybride. Une représentation qui dévoile les inclinations complexes et diversifiées du désir qui irriguent les intentions créatrices de Raquel Paiewonsky. Des images très parlantes ponctuent le texte et permettent d’entrer visuellement dans le territoire de création riche et multiple de cette artiste.

Au rang des artistes contemporains de la Caraïbe qui se sont emparés de manière audacieuse et personnelle de cette thématique du désir figurent Henri Tauliaut, Michel Rovelas, Ernest Breleur, pour ce qui est de l’article d’art Scarlett Jésus, critique d’art.

Dans le texte de Christian Bracy, critique d’art et artiste, il est question des fulgurances du désir dans les pratiques de Céline Edon dite Cédo, Agnès Djafri, Steeve Vévin, Céline Fünfrock.

Le texte de Catherine Berthot Lavenir, ancienne Rectrice de l’académie Martinique, spécialiste d’histoire culturelle, clôture cette troisième partie. Elle y retrace l’histoire et le destin compliqué d’une commande publique en Martinique : celle des œuvres du 1% scolaire, reflet de désirs déçus, sans échos, contradictoires. Selon l’auteur, ces œuvres du 1% scolaire cristallisent la difficulté de la rencontre parfois complexe sinon impossible entre les désirs de l’artiste et ceux de la société.

Une quatrième et dernière partie dévoile des entretiens d’artistes qui permettent de découvrir leurs pratiques, leurs démarches, leurs préoccupations différentes les unes des autres, où la question du désir s’exprime dans la singularité qui les caractérise.

Le premier entretien est celui de Dominique Berthet avec Ricardo Ozier-Lafontaine, artiste de Martinique dont l’œuvre figure en première de couverture de la revue. Il y est question des choix de l’artiste au sujet de sa pratique graphique et picturale, une pratique « automatique » s’inscrivant dans le prolongement d’une méthode explorée par les surréalistes et qui donne lieu dans ses œuvres à un univers graphique tout à fait particulier. Outre la relation entre art et désir, celle de la situation de l’artiste au regard de l’insularité est abordée ainsi que ses conséquences sur la production et sur la réception des œuvres.

L’entretien suivant avec Chantaléa Commin, artiste de Guadeloupe, est mené par Nathalie Hainaut, critique d’art et concerne plus particulièrement le rapport de l’artiste à l’art et au désir, une relation particulière de l’ordre de l’intime, une introspection à l’origine d’une création polysémique qui va du dessin au cinéma expérimental, en passant par la peinture, l’installation, l’écriture et l’infographie. Pour Chantaléa Commin, le désir est au cœur de son processus créateur et sa création a pour origine un besoin intense, une nécessité, une échappatoire. Elle est profondément liée avec son histoire personnelle, intime, avec l’enfance, le giron. « Ce besoin de créer est l’expression d’un besoin profond d’extraire quelque chose d’intime, de personnel, une vision du mode, une idée, un sentiment, un choc », dit l’artiste. 

Thierry Tian-Sio-Po est un artiste originaire de Guyane où il vit et travaille. Ses productions expriment la prégnance de son lieu, la Guyane et Dominique Berthet l’interroge sur la nature de sa production, sur le message véhiculé par ses œuvres. L’entretien s’intitule « Regard critique sur le réel » et l’artiste présente des œuvres dont la dimension critique, sociale et politique s’exprime à travers une remise en question de l’idée de paysage en tant que pensée idéalisante et doctrinaire liée à une vision exotique et colonialiste. Le questionnement sur les caractéristiques du travail de Thierry Tian-Sio-Po (collages, découpages, assemblages, strates, insertions de matériaux sur la toile, reliefs, hors cadre), montre l’évolution depuis 2006 de son langage artistique vers une pratique où intervient l’idée du baroque et son exubérance, sa démesure (au sens glissantien du terme) « la profusion du réel qui était un antidote à l’obsession de synthèse et d’unité qui caractérisait la pensée de l’UN ».

Les entretiens, comme la majorité des textes composant la revue sont abondamment illustrés de photographies en noir et blanc qui permettent un étayage précieux des réflexions développées. Un cahier photographique en couleur, en tête d’ouvrage, vient compléter cette riche documentation iconographique. Des notes de lecture au sujet de la parution de nouveaux essais viennent augmenter le choix d’élargissements possibles de la réflexion.

Pour clore cette présentation, j’ajouterai que ces lectures enrichissantes et passionnantes, par leur diversité d’approches et d’écritures, s’adressent à un large public et nourrissent encore le projet de cette revue Recherches en Esthétique : représenter un « carrefour d’idées, un « Laboratoire de réflexion » à même de « créer des rencontres intellectuelles et artistiques particulièrement stimulantes » (Dominique Berthet).

février 2023
Martine Potoczny

https://www.fnac.com/a17736870/Collectif-Recherches-en-Esthetique-N-28-Le-desir-Janvier-2023

https://www.scopalto.com/recherches-en-esthetique/28/le-desir