Catégorie : Sciences Sociales

1er décembre – Journée mondiale de lutte contre le sida : les inégalités, complices silencieuses du VIH

Trente ans de lutte contre le VIH/sida. Trente années et pourtant, l’épidémie est toujours active dans de trop nombreux pays. Malgré de grandes avancées scientifiques, les populations les plus précaires se retrouvent en 1ère ligne face au VIH. Les inégalités n’ont jamais cessé d’alimenter l’épidémie de VIH/sida et n’épargnent aucune région du globe. Pour mettre fin à l’épidémie, la lutte contre les inégalités est indispensable.

Aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH peuvent avoir une espérance de vie similaire à celles des personnes séronégatives si elles prennent les traitements assez tôt et y ont accès. Malgré cette avancée fondamentale, le virus continue de faire des ravages dans de nombreux pays en raison des inégalités : discriminations, précarité et politiques répressives constituent le terrain d’attaque du VIH.

Aucun pays n’échappe aux inégalités, même à quelques heures d’avion de Paris. En Russie, on constate par exemple une augmentation de 75 % des nouvelles découvertes de séropositivité en 6 ans car la population homosexuelle et les usagers de drogues sont constamment discriminés[1]. Accéder à certains soins, traitements ou informations devient compliqué, voire impossible quand les personnes doivent se cacher ou que la société les juge.

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Comment faire un dépistage du Sida ?

La question : « Je voudrais compléter l’information que je donne à mes enfants adolescents concernant les maladies sexuellement transmissibles et en particulier le sida. Pouvez-vous me dire en quoi consiste le dépistage et où s’adresser ? »

La réponse de Service-public : « Un dépistage précoce permet, en cas de contamination, de suivre un traitement d’autant plus efficace qu’il est commencé tôt. Il se fait en général par une prise de sang prescrite par un médecin. Service-public.fr vous en dit plus. »

En cas de prise de risque, d’abandon de l’utilisation de préservatif dans une relation de couple ou encore pour un projet de grossesse, le dépistage permet de savoir si on est infecté par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et éventuellement de commencer un traitement rapidement.

Le test peut se faire au moyen :

  • d’une prise de sang
     
    • en s’adressant à son médecin traitant ou un médecin exerçant en cabinet libéral qui prescrit une prise de sang à réaliser dans un laboratoire (elle est remboursable à 100 % par l’Assurance maladie) ;
    • en se rendant dans un centre de dépistage anonyme et gratuit ;
    • en s’adressant à un laboratoire sans prescription médicale et donc sans remboursement de l’Assurance maladie.

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Fatou Sow, défricheuse du féminisme africain

A 79 ans, la sociologue sénégalaise, qui a notamment introduit les études féministes dans son pays, n’a rien perdu de la fougue qui l’a toujours animée et dénonce plus que jamais les conservatismes culturels et les fondamentalismes religieux qui menacent les droits des femmes africaines

Fatou Sow est l’une de ces femmes de tête dont l’élégance altière et la grandeur de caractère compensent une taille qu’elle dit volontiers « petite ». La voix douce et le visage serein dissimulent mal une détermination que l’on devine sans faille. Et l’on peut imaginer sans peine que cette Sénégalaise de 79 ans n’a guère manqué de courage sa vie durant : elle a dû être animée d’une volonté de fer pour parvenir à s’imposer comme une sociologue féministe dans le milieu très masculin de la recherche. Fatou Sow est une pionnière.

Née en 1940 à Dakar dans une famille de lettrés originaire de Saint-Louis, elle est l’une des 2 femmes parmi 300 étudiants à entrer à l’université lorsque son pays devient indépendant, en 1960. Elle sera, se souvient-elle, « la seule femme membre du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique [Codesria] dès sa création en 1973 » – elle y créera d’ailleurs le premier institut sur le genre, en 1994.

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Les organisations communautaires font la différence

Le thème de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2019 est « Les organisations communautaires font la différence. »

La Journée mondiale de lutte contre le sida est organisée le 1er décembre 2019. Cette date importante permet de rendre hommage au rôle essentiel joué par les organisations communautaires aujourd’hui et par le passé dans la riposte au sida au niveau international, national et local.

Leur action pour riposter au sida prend des formes différentes. Leur leadership et leur engagement garantissent la continuité et l’adéquation de la riposte en maintenant l’accent sur les individus et en s’assurant de n’oublier personne. Les organisations communautaires regroupent des pairs-éducateurs, des réseaux de personnes vivant avec le VIH ou concernées par la maladie, comme les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes consommant des drogues injectables et des travailleur(se)s du sexe, des femmes et des jeunes, des conseillers, des professionnels de la santé au sein des communautés, des prestataires de service à domicile, des organisations de la société civile et des militants de terrain.

La Journée mondiale de lutte contre le sida est une plateforme essentielle pour souligner l’importance du rôle joué par les organisations communautaires alors que l’on assiste à un recul des financements et à un confinement de la société civile.

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Sciences sociales : nouveautés du 1er décembre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Angela Davis, invitée pour les 75 ans de l’UFM

Mardi 3 décembre 2019 à partir de 18h 30 Parc Aimé Césaire FdF

Pour célébrer ses 75 ans, l’UFM a l’immense honneur d’accueillir Angela Davis,  figure emblématique internationale du féminisme, des luttes sociales et politiques.

Fêter les 75 ans de l’Union des Femmes de Martinique avec Angéla Davis est pour nous tout un symbole. C’est la rencontre de 2 « grandes dames » de 75 ans.

 Lire aussi : Angela Davis : noire, communiste, féministe et lesbienne, ne vous déplaise!

– L’Union des femmes de Martinique créée en 1944, est la première association féministe de la Martinique et de la Caraïbe. Elle milite contre les violences faites aux femmes, pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans une société plus juste.
– Angéla Davis, militante internationalement connue, lutte pour la cause des Femmes, des Noir.es, des Prisonnier.es, pour les droits civiques, et l’écologie.

Mardi 3 Décembre 2019 à 19h
(ouverture des portes à 18h30)
Parc Aimé Césaire
Entrée libre sur réservation uniquement sur weezevent : https://www.weezevent.com/conference-d-angela-davis

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Étudiants : quelles aides financières ?

Bourse sur critères sociaux, aide au logement, prêt étudiant, aide au mérite, bourse Erasmus, accompagnement social… Vous voulez en savoir davantage sur les bourses et les aides financières auxquelles vous pouvez prétendre ?

La rubrique Vos aides financières du site etudiant.gouv.fr vous informe sur les différentes aides financières ainsi que sur vos droits :

Quelles aides ? Combien ? Comment ?

  • La bourse sur critères sociaux
    Pour tout savoir sur la bourse sur critères sociaux : quand et comment faire sa demande, les critères d’attribution, les avantages…
  • L’aide au mérite
    Complémentaire à la bourse sur critères sociaux, il s’agit d’une aide pour les étudiants ayant obtenu une mention « Très bien » au Bac.
  • Les aides spécifiques
    Vous traversez une période difficile et avez besoin d’une aide financière en urgence : il existe des aides spécifiques sous forme d’allocation annuelle ou d’aide ponctuelle.
  • L’aide à la mobilité Parcoursup
    C’est une aide de 500 €, cumulable avec d’autres aides, pour les lycéens boursiers qui ont formulé au moins un vœu sur Parcoursup hors de leur académie d’origine.
  • L’aide à la mobilité en master
    Vous êtes boursier et vous avez obtenu votre diplôme de licence, vous souhaitez vous inscrire en master dans une autre région académique : cette aide vous concerne.

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Exigeons la création d’un Musée dédié à l’Esclavage colonial en Martinique

— Par Sylvère Farraudière —

A cette question, posée à Monsieur Alfred MARIE-JEANNE, Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, il m’a été fait une réponse évasive, le 22 juillet 2019. Je réitère donc ma demande à Monsieur Alfred MARIE-JEANNE, en sa qualité de Président du Conseil Exécutif de la CTM, selon l’article 72-1 de la Constitution, et souhaite avoir en même temps les réponses aux questions que sa réponse du 22 juillet 2019 soulève.

Pourquoi ce musée n’existe-t-il pas déjà, même à l’état de projet, alors que la Martinique affiche une activité muséale prospère et de qualité, à raison d’un musée par semestre ; alors que la CTM annonce avec vigueur et véhémence la création imminente à Fort-de-France, d’un musée déjà financé, dédié aux Arts contemporains ? Qui refuse le Musée dédié à l’Esclavage colonial en Martinique ? La Martinique a supporté l’Esclavage colonial, sur son sol pendant plus de deux siècles sans discontinuer ; et le colonialisme, un siècle de plus ; pourquoi la Martinique ne serait-elle pas capable de supporter, sur son sol, aujourd’hui, un Musée nommément dédié à l’Esclavage ?

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Sept personnes interpellées après les échauffourées devant le centre commercial du Robert

Les réactions politiques :

Photo : Martiniquela1ère

Communiqué de Combat Ouvrier

Libération immédiate des militants

Non aux empoisonneurs –pollueurs et à leur soutien par l’Etat !

Suite au blocage de super marché Euromarché du groupe Bernard Hayot et aux échauffourées ayant opposé des manifestants avec les gendarmes venus en protection du centre commercial Océanis au Robert, 7 militants écologistes ont été mis en garde à vue depuis le 28 novembre.

Les blocages par des groupes de protestataires de centres commerciaux appartenant aux gros possédants békés, s’inscrivent dans le cadre d’actions contre l’empoisonnement des populations de Martinique et de Guadeloupe par le chlordécone. Et pour exiger la réparation par tous les empoisonneurs et notamment par les possédants békés de la banane désignés responsables.

L’Etat a rapidement répondu aux injonctions des mêmes capitalistes en envoyant ses forces de répression en nombre, soi-disant pour protéger leurs entreprises.

L’Etat capitaliste montre qu’il est bien au service des pollueurs et des exploiteurs qui se sont ainsi enrichis sur le dos des ouvriers agricoles et des populations.

Combat ouvrier

  • proteste vivement contre ce qui apparaît comme une répression injustifiée contre les sept militants mis en garde à vue, alors même que les possédants empoisonneurs ne sont jusqu’à ce jour nullement inquiétés.

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Nom de famille, de naissance, d’usage, patronymique, marital, quelles différences ?

Nom de famille, nom de naissance, nom patronymique, nom d’usage, nom de « jeune fille » ou encore nom marital : existe-t-il vraiment une différence entre tous ces termes ?

Oui et non répond Service-public.fr dans sa fiche concernant le nom de famille, le nom patronymique, le nom d’usage et le nom marital .

En effet, le nom de famille, le nom de naissance et le nom patronymique ont la même signification : il s’agit du nom inscrit sur votre acte de naissance.

Par contre, le nom d’usage est un nom utilisé dans la vie quotidienne. Il ne remplace pas votre nom de famille qui reste le seul nom mentionné sur vos actes d’état-civil.

Quant au nom marital, il s’agit en fait du nom de votre époux ou de votre épouse que vous décidez de prendre comme nom d’usage.

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« Un personnage en quête de sublimations », un essai de Mathilde Girard

Collection Connaissance de l’Inconscient, Série Le principe de plaisir, Gallimard
Parution : 24-10-2019
La sublimation – la dérivation des pulsions vers des objets non sexuels, socialement valorisés – est un concept psychanalytique insatisfaisant : depuis 1905 que Freud l’a décrite, on ne voit clairement ni son mécanisme ni sa genèse. Le «personnage» en question est donc d’abord l’auteur, en quête du concept. Mais c’est aussi, c’est surtout, le Léonard de Freud, le Monsieur Teste de Valéry, le Richard III de Shakespeare, le Valéry de Pontalis, sans oublier ces femmes «à passions élémentaires, enfants de la nature qui refusent d’échanger le matériel contre le psychique» : autant de personnages vivant d’une vie intermédiaire, mi-héros de papier, mi-personnes réelles.
Mathilde Girard fragmente ainsi le concept de sublimation en petites quantités – rencontres, parcours croisés, passions discrètes, dérives nouvelles. Elle en étudie la survenue, l’activité : quand? de quelle manière? Pourquoi chez l’un et pas chez l’autre, pourquoi chez ce personnage qui est «souvent un homme, et même un homme génial»? «Dans son génie, il ressemble à l’enfant qu’il était, qu’il a gardé en lui.

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L’eau… la grande incurie politique.

— Par Florent Grabin, Président de l’association écologique P.UM.A. —

L’Eau, cet important constituant biologique, essentiel pour tous les organismes vivants, a été polluée en Martinique, par des résidus pesticides utilisés dans les bassins versants des captages des usines de production de notre Eau de boisson.

Lors de nos échanges avec Monsieur le Préfet, le 24 janvier 2018, nous l’avions informé de notre inquiétude sur le relargage des molécules autres que la Chlordécone, dans l’Eau au robinet du consommateur, sa réponse nous a rassurés et nous lui avons indiqué que nous l’accompagnerions dans ce programme de la bonne gestion écologique de l’Eau.

Le lundi 4 novembre 2019, nous avons été reçus avec une délégation de la société civile par Monsieur le Directeur de l’ARS accompagné de ses services, cet échange fut très fructueux et enrichissant ; nous avons pu exposer, sans concessions, notre inquiétude sur les ‘’effets cocktail’’ des pesticides se trouvant dans l’Eau au robinet du consommateur.

Nous avons fait savoir que ce qui se passe actuellement sur les réseaux sociaux est déplorable ; attaques permanentes des services de l’ARS ; nous condamnons cette attitude pitoyable, d’autant plus que les fausses informations propagées brouillent les messages officiels à destination de la population.

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Incendie volontaire d’un bus : pourquoi tant de violence

— Par Manuéla Amable-Potiron, présidente de l’A.T.U.M. —

Un bus neuf de la société  trinitéenne CTCN a été incendié volontairement samedi 23 novembre 2019 alors que cette entreprise effectuait sa mise en service que depuis deux semaines. 

Une perte considérable pour ce transporteur.

AUTM déplore sérieusement ce type de vandalisme qui illustre un comportement de la bêtise humaine. 

Nous disons STOP à la violence compte tenu des difficultés rencontrées par les usagers

Nou Ka Di ; I PA BON
La Présidente de l’Association des Usagers des Transports de Martinique ( A.U.T.M.)
Manuéla AMABLE-POTIRON
Fort-de-France, le 26 Novembre 2019

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La société de transport trinitéenne CTCN perd un bus neuf dans un incendie volontaire 

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Quand 2019 se penche sur le cas de Gauguin le « pédophile »

— Par Louis Nadau —  

Alors que la National Gallery de Londres consacre une exposition aux portraits de Paul Gauguin, le « New York Times » a publié ce lundi 18 novembre un article invitant à revoir l’héritage du peintre à l’aune de ses relations avec des Polynésiennes de 13 et 14 ans.

« Is It Time Gauguin Got Canceled ?« . C’est le titre provocateur de l’article publié ce lundi 18 novembre dans le New York Times émettant l’hypothèse, comme diraient des Twittos, qu’on « supprime » purement et simplement l’œuvre du peintre. « Pourquoi Gauguin est-il problématique ? » serait certainement un bon équivalent de ce titre dans ceux des médias français qui adhèrent au révisionnisme anachronique. Alors que la National Gallery de Londres consacre une exposition aux portraits de Paul Gauguin jusqu’au 26 janvier, le quotidien américain met ainsi en scène un débat appelant à revoir l’œuvre de l’artiste, débarqué à Tahiti en 1891, à l’aune de ses relations avec des Polynésiennes de 13 et 14 ans et, surtout, des normes sociales du XIXe siècle. « A une époque de sensibilité publique accrue aux questions de genre, de race et de colonialisme, les musées ont à réévaluer son héritage« , assène l’auteure de l’article, Farah Nayeri.

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Chlordécone : «L’État savait dès 1969 que ce pesticide est ultra toxique»

— Par Coralie Schaub —

Le député de Martinique Serge Letchimy a présidé la commission d’enquête parlementaire sur l’impact économique, sanitaire et environnemental de l’utilisation des pesticides chlordécone et paraquat en Guadeloupe et Martinique, dont le rapport a été présenté ce mardi. Il insiste sur la responsabilité de l’Etat dans ce qu’il qualifie de «drame» et de «scandale», le chlordécone ayant été autorisé entre 1972 et 1993 aux Antilles françaises pour lutter contre le charançon du bananier, alors même que les autorités avaient été informées dès la fin des années 60 de la dangerosité de cet insecticide ultra toxique et de sa persistance dans l’environnement. Il presse aussi l’Etat de mettre enfin en place des mesures ambitieuses de réparation et d’indemnisation des victimes et territoires touchés. Sans quoi il y aura, dit-il, «une crise sociale majeure».

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Un procès fictif au théâtre pour sensibiliser aux violences conjugales

— Par Sandrine Blanchard —
Le temps d’une soirée, le Théâtre de la Michodière à Paris s’est transformé en cour d’assises pour juger un drame inspiré de plusieurs faits divers.
Lundi 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Théâtre de la Michodière à Paris s’est transformé en cour d’assises. Devant une salle comble, comédiens et professionnels de la justice et de la police ont plongé le public dans l’intimité d’un drame conjugal.

Ce procès fictif, imaginé à l’initiative de la nouvelle association Lawyers for Women (L4W), n’est pas « la reconstitution d’une histoire vraie mais la somme de mille histoires entendues dans nos cabinets », explique Michelle Dayan, avocate au barreau de Paris et coprésidente de L4W. A partir de bribes de dossiers, d’indications et de témoignages livrés par des avocats ou lus dans la presse, Hannah Levin Seiderman a écrit et mis en scène une histoire au plus proche du réel.

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Résister à « l’esclavage par ascendance » dans le sud-ouest du Mali

« Je ne suis pas votre escalave ». Ces mots peuvent suffire à déchaîner la haine et la violence dans certains villages de la région de Kayes, dans le sud-ouest du Mali, où « l’esclavage par ascendance » continue de se pratiquer, et condamne des personnes à être considérées inférieures par d’autres. Mais ils sont de plus en plus à s’opposer à cette tradition. Nous sommes allés à leur rencontre.

L’esclavage a été officiellement aboli au Mali en 1905, pendant la période coloniale, et la Constitution malienne déclare que tous les Maliens naissent libres et égaux. Mais dans certains villages du nord de la région de Kayes, les descendants d’esclaves sont toujours confrontés à une forme de discrimination particulière.

Des sociétés traditionnelles comme celles des Soninkés, des Malinkés ou des Peuls sont divisées en castes : les « nobles », les artisans, les griots – et les « esclaves », ou « descendants d’esclaves ». Dans certains villages soninkés, les prétendus « esclaves » ne peuvent pas devenir maire ou même participer aux assemblées, et ne peuvent pas se marier avec des membres d’une autre caste.

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Les mots sexistes qui mentent, tuent et enchaînent !

— Par Lorraine Questiaux. Avocate, féministe —
Il y a une guerre contre les femmes et cette guerre ne connait pas de trêve. Les victimes sont indénombrables : elles sont nous toutes les femmes. Cette guerre a pour champs de bataille les foyers, les berceaux, l’espace public, les trottoirs, les médias, les œuvres littéraires… Elle ne connait pas de cessez-le-feu. La nuit, le jour, de la naissance au cercueil : on nous tue, on nous viole, on nous découpe, on nous humilie, on nous déshabille, on nous séquestre, on nous exploite. Par amour, par passion vous dites ? Nous sommes libres, nous sommes belles, nous sommes cruelles… dites-vous ? Ce discours des classes dominantes qui nous berce et nous désarme, un jour bientôt, demain, n’aura plus d’écho.
En France et ailleurs, il n’y a pas de continent, il n’y a pas de religion, il n’y a pas de langue où notre classe n’ait été insultée, où nos sœurs n’ait été dominées, où nos droits ne sont pas bafoués. « Putes » « putains » « escorte» entendez le tintement de nos chaines.

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Les maires pourront mettre des amendes pour « constructions illicites » sur des terrains privés

Lors de l’examen du texte à l’Assemblée, les députés ont épargné les sans-abri des sanctions prises par les élus locaux.

Les députés ont achevé, tard dans la nuit du 21 au 22 novembre, l’examen du projet de loi engagement dans la vie locale et proximité de l’action publique, réservant à la fin des débats trois articles sur des points sensibles.

L’article 14 permet aux maires d’imposer une amende administrative de 200 euros par jour, dans la limite de 25 000 euros, aux « constructions, aménagements, installations ou travaux » illicites sur des terrains privés. Les associations qui défendent le droit au logement ont tout de suite alerté le ministre du logement, Julien Denormandie, et Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales, du risque de pénaliser des habitants ayant installé une caravane, un mobile home, une yourte sur leur terrain, en contradiction avec les règles d’urbanisme.[…]

Sébastien Lecornu a affirmé qu’il n’y avait aucun risque de sanctionner des personnes sans abri, le texte ne s’intéressant qu’aux cas de « méconnaissance des dispositions d’un permis de construire, de démolir ou d’aménager », rejetant les demandes des députés communistes et La France insoumise (LFI) qui souhaitaient le retrait de cet article.[…]

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Chlordécone aux Antilles: «L’État est le premier responsable»

Le chlordécone, un pesticide très polluant utilisé aux Antilles de 1972 à 1999 dans les plantations de bananes, a fait l’objet d’une commission d’enquête parlementaire qui doit rendre public son rapport le mardi 26 novembre 2019. Les réponses aux questions posées sont d’ores et déjà connues, et elles sont sans ambiguïté.

« Indéniablement, l’État est le premier responsable ». C’est la conclusion de cette commission d’enquête parlementaire qui s’est penchée sur les responsabilités et a clairement relevé des négligences de l’État.

► À écouter aussi : Le chlordécone, le pesticide qui empoisonne les Antilles

En 1972, le ministère de l’Agriculture avait accordé une autorisation de vente d’un produit à base de chlordécone alors que des rapports scientifiques montraient déjà la toxicité ce produit. Autre signal qui aurait dû alerter les autorités, l’accident survenu aux États-Unis dans une usine de fabrication de ce pesticide, et qui a eu des conséquences sanitaires sur les ouvriers exposés au chlordécone.

Réparations pour les victimes

Mais la commission précise que l’État n’est pas le seul responsable. Des industriels, des groupements de planteurs et même certains élus ont défendu l’usage du chlordécone qui a donc été utilisé aux Antilles pendant plus de vingt ans.

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Notre sororité contre la violence

— Par Isabelle Damico Alfonso – Leila Gonier pour Culture Égalité —
Dans le cadre de la 20e Campagne pour l’élimination des violences faites aux femmes, Culture Égalité, soutenue par le Collectif 8 Mars Martinique, a initié, ce samedi 23 novembre, un événement alliant performance artistique et manifestation participative. L’objectif était de sensibiliser et de conscientiser les femmes pour que les violences ne soient plus une fatalité.
La matinée a commencé par une appropriation créative de la place de l’Enregistrement. Des banderoles portant des phrases chocs aux couleurs vives interpellaient les passant·es sur des thématiques concernant les violences faites aux femmes. Et une vingtaine de militant·es les invitaient à participer à la fabrication d’un « plafond » coloré où chaque couleur revêtait un sens positif, soit quatre couleurs pour quatre combats : Femmes aux combats, Sororité, Société équitable, Joie et partage. La population s’est spontanément prêtée au jeu, chacun.e accrochant le ruban de son choix.
Puis, quatre artistes féminines d’horizons différents, issues de « Un OEuf, maison d’artistes », ont performé. Il s’agissait pour elles de mettre en scène les actes de violences conjugales quels qu’ils soient à travers une prouesse théâtralisée où les blessures et les coups étaient matérialisés par la peinture rouge.

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« Nos adolescents d’aujourd’hui », un livre de Julie Ostan-Casimir(*)

L’éducation bien-traitante contre le violence

Julie Ostan-Casimir est psychologue clinicienne, docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (1983), docteur en psychopathologie et psychologie clinique (2006).
Après Ces enfants en échec scolaire massif (2009), Adolescents dans la tourmente, Troubles des conduites et des comportements
(2013), L’éducation bientraitante contre la violence (2015), elle analyse dans Nos adolescent d’aujourd’hui l’épineuse question des adolescents.

Sur un plan général, les jeunes ne semblent pas bénéficier d’une place hospitalière dans nos sociétés. Le concept adolescent semble porter des représentations négatives. Ces jeunes feraient l’objet de stigmatisations d’adultes.
En Martinique, une partie de la population vieillissante, chimérique, regrettant le pays antan lontan, pourrait avoir tendance à porter un avis généralisé sur toute une classe d’âge. Actuellement, 58 % des adultes ont entre 20-64 ans et les plus de 65 ans représentent 17 %.
Les parents aussi appréhendent la période. « Mon Dieu ! disent certains. Comment vais-je le protéger des mauvaises fréquentations ? J’ai peur de la drogue pour lui. »

““Pour le salut des adolescents, pour le salut de leur immaturité,
ne favorisez pas leur accession à une fausse maturité
en leur transmettant une responsabilité
qui ne leur incombe pas encore,
même s’ils luttent pour l’obtenir.

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« Pwofitasyon. Luttes syndicales et anticolonialisme en Guadeloupe et en Martinique », par Pierre Odin

Le jury du prix Fetkann’ a attribué une mention spéciale à Pierre Odin pour son ouvrage « Pwofitasyon. Luttes syndicales et anticolonialisme en Guadeloupe et en Martinique » aux éditions La Découverte

Lorsque survinrent, au début de l’année 2009, de vastes mouvements de grève générale contre la vie chère à l’appel du Liyannaj Kont Pwofitasyon en Guadeloupe et du Kolectif 5-Févrié en Martinique, nombreuses furent les réactions d’étonnement face à la radicalité, l’ampleur et la durée de ces deux mobilisations. Que pouvait-il donc y avoir de si intolérable dans la cherté de la vie pour que, par milliers, les Antillais cessent le travail, descendent dans la rue et occupent les places ? Peu comprenaient, de l’extérieur, la volonté farouche de quelques organisations de travailleurs venues dénoncer la pwofitasyon, cette « exploitation outrancière, capitaliste et colonialiste », en exhibant publiquement les rouages les plus secrets de la machine qui semblait s’être alors enrayée.
S’appuyant sur une enquête sociologique et historique mêlant entretiens, observations de terrain et travail dans les archives, cet ouvrage revient sur le rôle du syndicalisme dans les mobilisations en Guadeloupe et en Martinique, depuis la période tumultueuse des luttes révolutionnaires et anticolonialistes des années 1960-1970 jusqu’à nos jours, et sur la grève générale de l’hiver 2009, moment demeuré ouvert à tous les possibles.

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« L’art et la race – L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières », par Anne Lafont

Prix « Fetkann! » de la recherche 2019

Anne Lafont, maître de conférences en histoire de l’art (directrice d’études à l’EHESS) a reçu le prix de la recherche pour son ouvrage « L’art et la race. L’Africain (tout) contre l’oeil des lumières » aux éditions des Presses du réel), Katy François, psychologue, et Didier Duroc (illustrations) ont reçu le prix de la jeunesse avec « Sous le quenettier de Mamy Ayuda » aux éditions Belbalan.

« L’art et la race – L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières », par Anne Lafont

L’historienne de l’art Anne Lafont livre une étude inédite sur les relations étroites et paradoxales de l’art et de la race à l’époque des Lumières. Une nouvelle voix dans les travaux actuels sur les questions de race, d’art, d’images et de colonies.
En se fondant sur un corpus d’œuvres d’art connues et moins connues, l’auteure revisite les Beaux-Arts au XVIIIe siècle sous l’angle de la représentation des Noirs, figures qui, non seulement, articulent savoirs anthropologiques et expériences esthétiques, mais aussi histoire du luxe métropolitain et histoire de l’esclavage colonial. Ce livre est fondé sur une recherche de plus de dix ans sur les formes qu’ont prises les figures de l’Africain et de l’Africaine dans l’art continental et colonial français d’avant l’imaginaire abolitionniste.

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« Plaidoyer pour l’universel », par Francis Wolf

Un texte précieux et puissant de Francis Wolff qui, contre le relativisme de notre temps, grâce à la limpidité des idées et la force des arguments, fonde un humanisme reposant sur l’universalité.
Jamais nous n’avons été aussi conscients de former une seule humanité. Nous nous savons tous exposés aux mêmes risques : changement climatique, crise économique et écologique, épidémies, terrorismes, etc. Mais alors qu’elle s’impose dans les consciences, l’unité de l’humanité recule dans les représentations : revendications identitaires, nationalismes, xénophobies, radicalités religieuses. L’universel est accusé de toutes parts : il serait oublieux des particularismes et des différences, en somme il serait trop universel. Ou il ne le serait pas assez, il ne serait que le masque du plus fort : du patriarcat (tous les hommes, mais pas les femmes), de l’Occident (tous les hommes, mais seulement les Blancs), ou de l’anthropocentrisme (tous les hommes, mais pas les animaux).
Contre ces replis, il faut que les idées universalistes retrouvent leur puissance mobilisatrice et critique. Contre la dictature des émotions et des opinions, défendre la raison scientifique. Contre l’empire des identités, refonder une éthique de l’égalité et de la réciprocité.

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