Catégorie : Sciences Sociales

Les impasses des lendemains de l’abolition de l’esclavage.

— Par Marcel Luccin —

J’habite une blessure sacrée
J’habite des ancêtres imaginaires
J’habite un vouloir obscur
J’habite un long silence
J’habite une soif irrémédiable
J’habite un voyage de mille ans
J’habite une guerre de trois cents ans…

(Aimé Césaire).

Au début c’était l’entassement dans les cales des bateaux négriers pour des voyages du « non-retour ». C’était les préliminaires d’une vie de privations qui faisaient la part belle aux violences, à la terreur dans le sang et les pleurs pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. C’était aussi le début d’une guerre de plusieurs siècles, envisagée sous l’angle économique, mettant en scène des guerriers armés de flèches végétales pour les uns et de poudre à canon pour les autres. Évidemment, les esclaves, les vaincus ne devaient avoir ni la possibilité de penser, ni de se gouverner eux-mêmes. Curieusement, les barbaries de cette guerre d’un genre particulier sont peu connues des citoyens communs et relativement débattues au sein des institutions de la République. Incontestablement, la combinaison de ces désagréments nous projette dans de multiples impasses. Si « habiter » est synonyme de sécurité, cette notion prend néanmoins des dimensions singulières dans l’imaginaire des afro descendants.

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Requiescat in pace Alexia

— Par Suzanne Dracius —
Requiescat in pace Alexia, incarnation du féminicide !

Elle a le droit de ne pas se faire « davaliser », vandaliser le vagin, carboniser, – post mortem heureusement mais non moins férocement.

Elle a le droit de ne pas se faire massacrer, défigurer, asphyxier par un quasi impuissant.

Un Quasimodo débarrassé de sa bosse devrait bénir le ciel de lui accorder la grâce de séduire malgré sa disgrâce.

Un Quasimodo rechapé doit s’estimer heureux d’avoir gagné les faveurs d’une femme intelligente et belle.

Jamais le vrai Quasimodo n’aurait levé la main sur Esmeralda, quoi qu’elle lui dise, quoiqu’elle le méprise.

Jamais un « vrai homme » ne saccage comme un sauvage un visage, même si cette figure l’humilie, lui crache qu’il n’est pas « un vrai homme ».

Le divorce n’est pas fait pour les chiens.

 

Suzanne Dracius

Dimanche 22 novembre 2020

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« Édouard Glissant, l’éclat et l’obscur »

Sous la direction de Dominique Aurélia, Alexandre Leupin & Jean-Pierre Sainton

Après avoir organisé en mars 2018 le premier colloque en Martinique, consacré à l’œuvre d’Édouard Glissant, les chercheurs Dominique Aurélia et Jean-Pierre Sainton de l’Université des Antilles en collaboration avec Alexandre Leupin de Louisiana State University (où Edouard Glissant a exercé en qualité de Distinguished Professor) publient l’ouvrage « Edouard Glissant, l’éclat et l’obscur » aux Presses de l’Université des Antilles.

Résumé

Au Diamant, face à la mer, Victor Anicet dit la signifiance de la tombe d’Édouard Glissant ; au morne Bezaudin, Josette Massolin se couche pour embrasser et bénir la terre où l’écrivain naquit. Le cercle de la vie et de la mort semble se clore, mais c’est seulement pour un instant. Car rien n’est vrai, tout est vivant, la mort n’est qu’une éclipse mensongère : l’œuvre vit intensément. Pour en témoigner, une centaine de critiques, d’intellectuels, de philosophes se sont réunis au campus de Schœlcher en mars 2018, autour du thème « Édouard Glissant : l’éclat et l’obscur ». Ce colloque international fut le premier jamais organisé en Martinique pour célébrer l’écrivain en sa terre natale.

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Sciences sociales : nouveautés du 22 novembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littératures : nouveautés du 22 novembre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Pourquoi 80% des violences conjugales sont classées sans suite

— Par Ségolène Forgar —

Brigitte Grésy, la présidente du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), a rappelé jeudi les dysfonctionnements de la justice et de la police en matière de violences contre les femmes.

Marquée par la crise sanitaire, l’année 2020 observe aussi une nette augmentation des violences conjugales. Comme le relève Public Sénat, un rapport publié en octobre fait état de 140.000 constatations de violences conjugales en 2020, contre 100.000 en 2018. «La hausse du chiffre est peut-être également le fait d’une plus grande dénonciation», a noté Brigitte Grésy, présidente du Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), auditionnée jeudi 19 novembre par la délégation aux droits des femmes. «Toutefois nous voyons que seulement 18% des mains courantes donnent lieu à des investigations, et 80% des plaintes sont classées sans suite.»

Lire aussi : La 21e campagne pour l’élimination des violences faites aux femmes est lancée en Martinique

Mais la faute à qui ? À quoi ? Aux dysfonctionnements des systèmes judiciaire et policier, si l’on en croit un rapport commandé par le gouvernement à l’Inspection Générale de la Justice (IGJ) et rendu public en novembre 2019.

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Les rencontres « Films Femmes Méditerranée », Marseille, 15e édition

Séances en ligne, du 20 au 26 novembre 2020 : 9 films à visionner gratuitement sur la plateforme UniversCiné.

Elles sont femmes, elles sont d’ici, elles sont d’ailleurs, mais c’est toujours un regard personnel et singulier qu’elles portent sur le monde, avec leurs yeux de femmes grand ouverts, leur sensibilité de femmes, leurs engagements de femmes… Et par la caméra, en documentaire ou en fiction, elles nous découvrent de nouveaux horizons, que nous ne soupçonnions pas, ou que nous méconnaissions, ou que nous refusions de voir. Elles nous emmènent – nous qu’un fort vilain virus a contraints à l’immobilité –, dans leur sillage généreux ici et là-bas, si près et si loin, à la découverte de l’Autre, à la rencontre du Semblable et du Différent ! Regardons ces images fortes, intelligentes et belles, et qui donnent un peu plus de sens à nos vies. Ne laissons jamais s’éteindre les voix des femmes ! (Janine Bailly) 

Communiqué de l’association :

Principe de réalité : nous nous voyons dans l’obligation de renoncer aux séances en salle… Dans cette période d’incertitude et de replis divers liés à la situation sanitaire, nous avions fait le pari de l’engagement et de la résistance, et nous le tenons.

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« Le concept de religion est une invention chrétienne seulement pertinente dans un cadre occidental »

Dans un ouvrage iconoclaste, le spécialiste de l’histoire des religions Daniel Dubuisson montre comment l’aspect universel du concept de « religion » masque son appartenance à un univers de pensée résolument occidental.

— Propos recueillis par Youness Bousenna —

Les religions ne sont en rien un phénomène universel, seulement une invention occidentale plaquée sur le reste du monde. Voilà le cœur du propos stimulant de Daniel Dubuisson dans L’Invention des religions* (CNRS Editions), publié à la mi-octobre et dont la version anglaise (parue en 2019 chez Equinox Publishing) vient de se voir décerner un prix d’excellence par l’American Academy of Religion (AAR).

Avec ce nouvel ouvrage, le directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui dialogue depuis une vingtaine d’années avec la branche critique des religious studies (« études religieuses ») américaines, cherche à introduire ce courant méconnu en France pour déconstruire les présupposés dominants dans l’analyse des religions.

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« Nous voici à nouveau surpris »

Par José Nosel

En découvrant, à la télévision et sur des vidéos des réseaux sociaux, l’ampleur catastrophique des dégâts causés par l’épisode pluvieux de ce début novembre 2020, j’ai pensé à un autre épisode de pluie intense, celui de mai 2009, qui avait causé des dommages importants aux constructions et infrastructures du pays et qui m’avait inspiré une réflexion au sujet du risque d’inondations. J’en avais tiré un article publié dans la revue Antilla en juin 2009.

Je m’étais rendu compte que depuis au moins 3 décennies, où des efforts fructueux ont été portés sur la prévention des risques cycloniques et sismiques, c’étaient les risques de fortes pluies, et inondations, dans leurs conséquences, qui devenaient les risques naturels majeurs les plus fréquents de la Martinique.

Car autant ces risques de pluies et d’inondations ont des conséquences souvent catastrophiques, comme l’épisode en cours, voire parfois mortelles, autant ces risques, non seulement, nous ne les prenons pas suffisamment à la hauteur des enjeux en cause, mais encore, il me semble que, par nos comportements individuels et collectifs, nous les aggravons. En particulier, par une politique de constructions, qui pourrait être plus rigoureuse quant à leurs implantations.

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Stage obligatoire : en cas de report, la bourse étudiante est prolongée

Si vous êtes étudiant boursier et que vous avez dû effectuer le stage obligatoire de votre cursus de formation pour l’année universitaire 2019–2020 après le 31 août 2020 du fait de l’épidémie de Covid-19, vous pouvez bénéficier, à titre exceptionnel, du prolongement du versement de votre bourse grâce au dispositif RESO. Un arrêté paru au Journal officiel le 7 novembre 2020 en précise les modalités.

RESO est le dispositif d’aide mis en place en cas de report du stage obligatoire dans le contexte de crise sanitaire.

Les conditions pour en bénéficier

  • Votre établissement d’inscription en 2019-2020 doit avoir décidé de prolonger l’année universitaire 2019-2020 au-delà du 31 août 2020 en raison de la crise sanitaire ;
  • Le stage doit être obligatoire dans le cadre du cursus suivi au cours de l’année universitaire 2019-2020 ;
  • Le stage doit avoir été réalisé entre le 1er septembre et le 31 décembre 2020.

Le nombre de mensualités complémentaires accordées dépendra du nombre de mois de stages effectués sur la période allant de septembre à décembre 2020 (aucune mensualité complémentaire ne pourra être accordée au-delà du mois de décembre 2020).

Cette aide n’est pas cumulable avec une bourse sur critères sociaux au titre de l’année 2020-2021.

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Une nouvelle ambassadrice à l’APIPD : Saïna Manotte

Saïna Manotte est ce qu’on appelle une musicienne au grand cœur. Après avoir quitté sa Guyane natale pour la région parisienne, elle vient tout bonnement d’atterrir en douceur à l’Association Pour l’Information et la Prévention de la Drépanocytose (APIPD) dont elle devient ambassadrice.
En plus de son talent et de sa gentillesse, Saina va défendre les intérêts des drépanocytaires de métropole et d’ailleurs ; ce qui n’est pas une mince affaire pour cette femme qui sait ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle fait. Nous en sommes convaincus à l’APIPD, cette ambassadrice de choc sera la porte-parole de ceux que la vie a voulu laisser sur le bas-côté.
Il suffit d’écouter son « demain peut être meilleur » pour s’en convaincre ; elle n’est pas femme à s’en laisser compter. Elle est du genre « fonceuse » lorsqu’il y a péril en la demeure. Bienvenue dans nos rangs Saïna.

Qui est Saïna Manotte ?
C’est à l’école d’orgue de Guyane que Saïna Manotte découvre sa passion pour la musique. A l’âge de cinq ans, elle y découvre sa voix, l’explore et apprivoise parallèlement le piano, qui sous ses doigts, deviendra son plus fidèle confident.

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La Martinique, la Guadeloupe et l’économie : un grand malentendu ou un marché de dupes ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

A l’heure où la pandémie du Covid 19 ne cesse de nous mettre à l’épreuve, on oublie parfois la crise intellectuelle qu’une Martinique, voire dans une moindre mesure, une Guadeloupe mal à l’aise est en train de subir. L’intérêt des intellectuels pour le fonctionnement de l’économie et pour la prospective ( AU SENS DE PENSER LA MUTATION DU FUTUR ) , s’est dissout en France et s’est révélé mort né aux Antilles . On n’entend pas les économistes de l’université des Antilles. Pourquoi sont-t-ils muets sur les grands sujets économiques inhérents à la Martinique et à la Guadeloupe ? 
Qui diffuse ou est responsable de ce sentiment d’inconscience et ce manque de lucidité diffus au sein de la population plus apte à jouir du présent que préparer l’avenir ?

Pourquoi les Martiniquais et Guadeloupéens n’ont pas confiance dans l’économie de marché ? Pourquoi se méfient-ils autant  des politiciens, que des entrepreneurs, ou des intellectuels ? Et surtout quelles sont les conséquences pour notre capacité à faire société et à dégeler notre économie en crise ?

Une première explication peut être avancée pour comprendre le phénomène de défiance qui sape les fondements de la société Antillaise , c’est le fait que nous vivons au sein d’une société stratifiée par l’histoire où chacun soupçonne les entreprises de tirer avantage du système, de chercher à  faire un maximum de profit sur le dos du peuple quitte à provoquer des désordres sociaux et des catastrophes sanitaires .

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André Lucrèce : « Épidémie, le fléau aime le secret des tanières »

Illustration : Épidémie dansante de 1518

« Le virus est plus que jamais présent : il crée chez certains une angoisse perceptible, un visage douloureux chez d’autres, et aussi un insupportable sentiment de frustration devant le rétrécissement de la vie festive, voire devant l’amoindrissement de l’existence banale.

En 1941, Albert Camus lancé dans la perspective de son célèbre roman La Peste, écrivait un texte intitulé Exhortation aux médecins de la peste, qui loin d’être une martingale érudite, pose la question de l’attitude à avoir face à une épidémie. Bon sens et finesse constituent les marques des conseils avisés de l’écrivain-philosophe.

Il recommande aux médecins un certain nombre de précautions, ce que nous appelons aujourd’hui les gestes-barrières : ainsi le vinaigre à passer sur les mains correspond à la solution hydroalcoolique de nos jours, ne jamais regarder le malade en face afin de ne pas être dans la direction de son souffle et enfin de ne pas se placer dans le sens du vent pour les mêmes raisons. Camus insiste enfin sur un dernier point : « pour que le corps triomphe de l’infection, il faut que l’âme soit vigoureuse.

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Climat : 1 % de la population est à l’origine de la moitié de la pollution aérienne

Seulement 11 % de la population mondiale a pris l’avion en 2018, révèle une étude relayée par le « Guardian ». Les Américains sont les plus nomades.

Les pratiques d’un petit nombre affectent toute la planète. À l’heure où le transport aérien est pointé du doigt pour son impact sur l’environnement, une étude parue dans le journal Global Environmental Change, relayée par le quotidien britannique Guardian, dresse un constat implacable : en 2018, seulement 1 % de la population mondiale était à l’origine de la moitié de la pollution causée par les avions. En d’autres termes, selon les chercheurs, les voyageurs qui se déplacent très fréquemment avec ce mode de transport ont une incidence considérable sur le réchauffement climatique, qui touche toute la population mondiale.

Comme le souligne l’étude, seulement 11 % de la population mondiale a pris l’avion en 2018, et 4 % pour se rendre à l’étranger. Les mauvais élèves parmi les pays riches sont les passagers originaires des États-Unis. À eux seuls, ils ont une empreinte carbone égale à celle de ceux de dix territoires réunis, dont le Royaume-Uni, le Japon, l’Allemagne et l’Australie.

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#NoëlSansAmazon

Cher Père Noël,

Cette année, nous prenons l’engagement d’un #NoëlSansAmazon.

En 2020, chaque jour, l’urgence sociale et écologique s’est rappelée à nous. La crise sanitaire que nous traversons a déjà eu des conséquences dramatiques en France : des milliers d’emplois ont disparu, le chômage atteint 9% et un million de personnes ont basculé dans la pauvreté. Cette situation inédite est la conséquence directe de nos modes de production, mondialisés, et de notre consommation de ressources naturelles, déraisonnée. Pour sortir de cette crise, il nous faut retrouver deux choses : notre souveraineté nationale et européenne, et notre esprit de solidarité. C’est promis, Père Noël : à partir de maintenant, nous allons tous faire plus d’efforts.

Et nous commencerons par cette bonne résolution : cette année, nous fêterons #NoelSansAmazon. Pour les fêtes, nous nous engageons à n’acheter aucun cadeau sur cette plateforme.

Nous ferons sans. Sans cette entreprise prédatrice des emplois (1 emploi créé chez Amazon, c’est entre 2,2 et 4,6 emplois détruits sur nos territoires), prédatrice du commerce, prédatrice des terres (en comptant les entrepôts Amazon actuellement en projet, l’entreprise occupera à elle seule 2 000 000 m2 de terres en France, soit l’équivalent de 185 terrains de football !),

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Guadeloupe et Martinique : l’état de catastrophe naturelle décrété pour plusieurs communes

Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a annoncé mardi 17 novembre que l’état de catastrophe naturelle serait décrété pour plusieurs communes de Martinique et de la Guadeloupe, frappées par de fortes intempéries ces derniers jours.

«La solidarité nationale sera évidemment au rendez-vous pour cette catastrophe très douloureuse pour la Martinique, la Guadeloupe, pour l’ensemble de la Nation française», a affirmé le ministre à l’Assemblée nationale, en réponse à une question du député de Martinique Serge Letchimy (apparenté PS). «Votre question est précise, ma réponse le sera tout autant», a affirmé Sébastien Lecornu. «Est-ce que nous allons prendre la procédure dite de catastrophe naturelle ? La réponse est oui», a-t-il assuré.

Le ministre a d’ailleurs précisé que l’examen des dossiers déposés par les communes touchées par les intempéries se ferait «cet après-midi par la direction générale de la sécurité civile». Pour la Martinique, il a détaillé les noms des communes qui avaient déjà déposé les dossiers. Il s’agit de Gros Morne, Sainte-Marie, Le Marigot Le Robert et La Trinité. Pour la Guadeloupe, il a précisé que sept communes avaient entrepris la même démarche sans en donner les noms.

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Séguineau : lettre ouverte du propriétaire du terrain au préfet

Objet : Réparation Canalisation Séguineau / Rappel de proposition de solution directe.

Monsieur Le Préfet,

C’est avec grand étonnement et déception que j’apprends par les Nouvelles que vous étes favorable à un arrété de servitude d’intérét public concernant mon terrain de Séguineau, alors que j’avais proposé il y a 6 mois une transaction a la CTM, transaction acceptée et validée par un vote de l’assemblée territoriale, mais jusqu’a présent refusée d’étre exécutée par le président de l’exécutif. OU EST LA DEMOCRATIE ? Pourquoi tant de haine, tant de racisme ? Allant jusqu’a priver la population d’eau, plus grave le non-respect de la parole donnée et de sa signature.

Je rappelle que la convention de servitude que j’ai signée en 1980 n’a pas été signée par le Département de la Martinique de l’époque, et donc non exécuté par eux. En effet, contrairement aux affirmations de Mr Marie-Sainte, je n’ai jamais été indemnisé pour cette servitude. Je rappelle également que j’avais transmis cette convention de servitude aux services du Conseil Général en 2010 et également aux Sous-Préfets successifs appelées en arbitrage à ma demande pour une solution rapide et donc a moindre coût pour tous.

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Catastrophe naturelle? Vous avez dit naturelle?

— Par Florent Grabin, Président de l’association P.U.M.A. —

Prenant part à la douleur des victimes de ces dernières intempéries, Pour Une Martinique Autrement (PUMA) adresse toute sa compassion et son soutien aux habitants à reloger et victimes des coupures d’eau.
Afin d’éviter la reproduction de cette catastrophe, il est impératif de rétablir la vérité sur la canalisation de 800 qui relie l’usine de production d’eau de VIVÉ au réservoir de Trinité.
En 2009, il y eut un effondrement sous la chaussée, à Fond St Jacques. Comme dans beaucoup de cas similaires, sans trop chercher l’origine du désordre, une couche d’enrobé de goudron a été faite pour rétablir le niveau de la route. Ce, en oubliant l’autre moteur de dégradation des canalisations qui agite l’argile liquide: ce sont les vibrations dues au passage des gros camions .
PUMA avait mis en garde les autorités martiniquaises en indiquant que Fond St Jacques était dans la même configuration que Seguineau.
En 2020, nous avons réitéré nos mises en gardes, mais Daniel Marie-Sainte (DMS) a fait le choix de tenter de salir notre Président sur- Radio Lévé Doubout Matinik (RLDM) et les Réseaux Sociaux.

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Les violences conjugales en hausse de 16 % en 2019

Plus de 142 000 personnes, tous sexes confondus, ont été victimes de violences conjugales l’année dernière, a annoncé, lundi 16 novembre, le ministère de l’intérieur. Environ 88 % d’entre elles sont des femmes, dont 146 ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus qu’en 2018.

Le fléau des violences conjugales continue d’augmenter malgré les campagnes de sensibilisation. En 2019, celles-ci ont concerné 142 310 personnes tous sexes confondus, selon les derniers chiffres du ministère de l’intérieur, annoncés lundi 16 novembre.

→ EXPLICATION. Contre les violences conjugales, le choix de la prévention et de la protection

Les femmes restent les premières victimes de ces violences. Environ 88 % d’entre elles (125 840) ont été battues ou agressées. Une proportion stable par rapport à 2018, mais le nombre de morts a, lui, augmenté : 146 ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus qu’en 2018, selon les derniers chiffres officiels publiés en août.

→ À LIRE. Violences conjugales : 16 « centres de suivi » des auteurs ouverts d’ici à la fin de l’année

Pour le ministère, cette hausse traduit « un possible effet positif du Grenelle des violences conjugales » qui « a pu inciter les victimes à davantage déposer plainte et favoriser un meilleur accueil par les services de sécurité ».

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Moustapha Safouan, entre Orient et Occident : Un psychanalyste dans le siècle

— Par Philippe Petit —

Le psychanalyste français d’origine égyptienne Moustapha Safouan s’est éteint ce 7 novembre. Nous revenons sur cet intellectuel complexe et important.

Le psychanalyste Moustapha Safouan, qui vient de disparaître, à 99 ans, était un « grand seigneur ». Considéré par certains comme un lacanien orthodoxe, il était à la fois cela, et profondément autre chose. Il était libre. Et il eut plusieurs vies, dont il assumait les différents moments. « Maintenant, disait-il, dans son dernier livre, paru en janvier 2020, je suis beaucoup plus détendu ». Il était revenu depuis quinze ans à la case départ ; non pour s’y réfugier, se complaire dans le souvenir, mais pour relancer les dés, donner sens à ce que serait pour les autres, la boucle de sa vie, son destin, son itinéraire. Lui, le Parisien, venu d’Égypte, qui avait traversé le siècle dernier au pas de course, et avait entamé le nôtre avec une lucidité sans faille. C’était un passeur. « Pour moi, témoigne le psychanalyste Fethi Benslama, l’auteur du Jihadisme des femmes (2017), il est celui qui m’a donné la chance de rencontrer Freud en arabe, à vingt ans, de lire avec éblouissement « De l’interprétation des rêves ». 

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Comment le confinement nous fait perdre la notion du temps

— Par Jean-Michel Normand —

Ces périodes élastiques où l’on confine et reconfine semblent avoir fait de nous des naufragés errant dans un jour sans fin. Et si ce brouillard chronologique permettait de réinventer notre rapport au temps ?

Et pourquoi pas un réveillon du Nouvel An le 1er avril, parmi jonquilles, tulipes et forsythias en fleurs ? Rien ne dit que les organisateurs ne vont pas décider de reprogrammer l’événement, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Au fond, ce serait presque la routine. Le tournoi de Roland-Garros, habituelle antichambre des beaux jours, nous a été servi en septembre avec les premières feuilles mortes. Idem pour le Tour de France, qui fleurait bon les vacances scolaires mais s’est invité pendant la rentrée des classes. Sans parler du calendrier des scrutins départementaux et régionaux remis en cause. Ou des grands-messes purement et simplement sacrifiées, du Hellfest au Mondial de l’automobile en passant par le Salon de l’agriculture.

Le remue-ménage imposé aux jalons qui rythment la vie collective fait écho au dérèglement insidieux de nos biorythmes individuels sous l’effet des nouvelles chronologies imposées par le Covid.

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Négociations oui ! Bavardages rituels, non merci ! »

— Communiqué de presse —

Lyannaj Pou dépolyé Matinik a reçu du Préfet de la Martinique une invitation à une réunion du COPIL (comité de pilotage) sur le chlordécone. Nous sommes au regret de devoir décliner cette invitation.

Ce que nous réclamons, c’est une invitation à participer, en tant que composante plurielle et reconnue du mouvement social, à une véritable négociation où l’Etat qui a avoué ses responsabilités dans la tragédie que nous vivons serait face à une représentation de toute la population pour arrêter les mesures et le financement nécessaires à la sortie de cette catastrophe.

Les solutions existent. Les 52 points de revendications du mouvement social, résumés dans nos 10 exigences présentées à la population le 7 novembre, sont une contribution incontournable.

Lyannaj Pou dépolyé Matinik ne mettra aucun obstacle à ce que certaines organisations qui la composent continuent, si elles le souhaitent, de participer à ces grand-messes, qui à ce jour n’ont porté aucune preuve de leur utilité pour résoudre les problèmes de santé, de pollution et de justice que nous connaissons.

Nous rappelons avec force que c’est en se mettant debout pour la vie que le peuple pourra imposer la négociation nécessaire, dans le respect des générations actuelles et futures.

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Ne touchez pas au pouvoir d’achat des retraités

— Communiqué de presse —

Une campagne indécente

Une vilaine musique se fait entendre régulièrement : Au sortir de la période de confinement, des « experts » ont affirmé que l’arrêt des activités du pays avait été décidé pour « protéger les anciens », et qu’il fallait donc qu’ils acceptent de se sacrifier en retour, alors que neuf personnes décédées pendant la pandémie sur dix sont des retraités de plus de 65 ans.

La perte continue du pouvoir d’achat des retraités : ces dernières douze années, les prix ont augmenté de 13 % et les pensions nettes seulement de 8,60 %. Un rapport officiel constate même que le niveau de vie moyen des personnes en retraite a diminué de plus de 3 % entre 2017 et 2018. En réalité, depuis l’arrivée du Président E. Macron, les pensions ont perdu 5,5 % de pouvoir d’achat !

Une cinquième branche à nos frais, c’est inadmissible!

Le PLFSS 2021, engage la création d’une 5ème branche dédiée à la perte d’autonomie. Sauf que son financement repose à 90% sur la CSG, et sur les fonds déjà attribués à la CNSA.

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Les contre-vérités de « Hold-up », documentaire à succès qui prétend dévoiler la face cachée de l’épidémie

Ce film diffusé en ligne promet de raconter l’histoire secrète de l’épidémie. En réalité, il s’affranchit des faits à de multiples reprises.

— Par Adrien Sénécat et Assma Maad —

Le Covid-19 ne serait guère plus qu’une « grippette », les mesures sanitaires prises depuis le printemps n’auraient aucun sens et les citoyens du monde entier se seraient fait berner par une élite corrompue. Voilà, à gros traits, ce que prétend dévoiler le documentaire Hold-up, retour sur un chaos (disponible en version payante en ligne depuis mercredi 11 novembre), réalisé par Pierre Barnérias. Très attendu, il a recueilli plusieurs centaines de milliers d’euros de financement participatif, sa bande-annonce a déjà été vue plus de 400 000 fois sur YouTube et il est très largement partagé sur les réseaux sociaux. Vendredi matin, le film a été retiré de la plateforme Vimeo.

Pendant un peu plus de deux heures quarante, les auteurs prétendent raconter l’histoire secrète du Covid-19. Une ribambelle d’invités y défile, dont certains noms prestigieux comme l’ancien ministre de la santé français Philippe Douste-Blazy, qui a, cependant, pris ses distances avec le contenu du film.

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L’exil des jeunes et des retraités , un défi économique pour  les Antilles françaises ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Guadeloupe et la Martinique ont entamé depuis les années 1970 un mouvement de vieillissement aussi massif que rapide et les choses vont aujourd’hui en s’accélérant. Selon les prévisions, 40 % de la population auront plus de 60 ans à l’horizon 2040 et les jeunes de moins de 20 ans ne seront plus que 22 %.

Les conséquences en sont lourdes en termes de structure de l’économie, de dépendance et de santé, de solidarités et de cohésion sociale.
L’exil des guadeloupéens et martiniquais et la baisse de la démographie influe-t-elle sur l’économie ?
Oui, dirions nous, sans risque de se tromper, car le constat actuel est alarmant. En effet, ce qui est important à signaler c’est ce chiffre de 62%, qui représente le pourcentage des actifs âgées de 15 à 29 ans déclarant être insatisfaits de leur situation,et qui seraient prêts à quitter la Guadeloupe et la Martinique pour un emploi ou une formation qualifiante.
(Source INSEE)
Comment transmettre aux jeunes et aux retraités d’aujourd’hui , le sens du pays et l’amour de la « valeur patriotique » dans le contexte déprimé du modéle sociétal de la Guadeloupe et la Martinique   ?

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