Un nouvel outil pour repérer plus systématiquement les violences faites aux femmes

La Haute Autorité de santé (HAS) met en place un nouvel outil pour permettre aux médecins généralistes de repérer plus systématiquement les cas de violences conjugales. L’objectif est de permettre une prise en charge plus précoce de ce problème et d’assurer une meilleure protection des femmes victimes de violences.

Fruit d’une expérimentation auprès des praticiens

La Haute Autorité de santé (HAS) encourage les médecins généralistes, qui sont le plus souvent le premier recours des patientes du fait de leur relation de confiance, à utiliser cet outil d’aide au repérage des violences conjugales.

Il s’agit de questionner systématiquement toutes les patientes sur l’existence éventuelle de violences conjugales, actuelles ou passée. Ce questionnaire synthétique est le fruit d’une expérimentation menée auprès de 1 153 médecins généralistes volontaires.

En 2019, la Haute Autorité de santé publiait déjà une recommandation aux professionnels de santé de premier recours de questionner leurs patientes lors de la consultation, même en l’absence de signes d’alerte. Face à la faible application de celle-ci, du fait d’une méconnaissance du dispositif et d’un manque de formation, la HAS a décidé de mener cette expérimentation, en appui avec l’équipe des sciences comportementales de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP), et de mettre en place cet outil national d’aide au repérage, qui sera adressé à l’ensemble des médecins généralistes avec l’appui de l’Assurance maladie.

Une fiche pratique de questions et de recommandations pour le médecin

Pourquoi dépister ? Quand et comment dépister ? Que faire en cas de violences ? Le médecin généraliste trouvera toutes les réponses à ces questions sur ce document synthétique, des conseils pratiques sur la manière d’aborder le sujet avec la patiente et des coordonnées et ressources utiles.

L’outil a pour vocation de donner aux médecins les clés pour repérer les victimes de violences. Il est aussi l’occasion pour la HAS de rappeler qu’ils peuvent s’appuyer sur les acteurs du secteur social, associatif, médico-social et judiciaire, pour initier des actions concrètes adaptées aux besoins de la patiente.

La mise en place de ce dispositif a également pour but d’encourager plus largement toute femme victime de violences à en parler avec son médecin généraliste ou à prendre contact avec des associations de proximité : liste à retrouver sur arretonslesviolences.gouv.fr.

Pour les femmes victimes de violences, une plateforme d’écoute anonyme et gratuite est accessible 24h/24 et 7 jours sur 7 au 3919.

  À noter : D’après la Haute Autorité de santé, plus de 8 femmes sur 10 estiment que c’est important, légitime et rassurant que le médecin questionne ses patientes au sujet des violences, et 96 % considèrent qu’un questionnement systématique est une bonne chose.

  Rappel : En moyenne en France, 219 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, au cours d’une année. Seulement 19 % de ces victimes déclarent avoir déposé une plainte auprès de l’autorité (gendarmerie ou commissariat de police) à la suite de ces violences.

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Publié le 07 décembre 2022 – Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)