« Ruptures », un film d’Arthur Gosset

Projection débat le Mercredi 14 Décembre à 16h00 au Domaine de Fonds Saint-Jacques à Sainte-Marie

Dans le cadre de la Semaine de l’IAE, l’URSIAE Martinique organise une projection-débat sur le thème de l‘Engagement écologique et social.

Le film RUPTURES a reçu le prix « coup de cœur du jury » du Festival International du Film Écologique et Social de Cannes 2021

Les places étant limitées, nous vous invitons à vous inscrire via ce formulaire en ligne et à relayer l’information dans votre réseau.

Inscrivez-vous vite ! 

Synopsis :

Leur destin était bien tracé : de brillantes études, la promesse d’un bon job et d’un gros salaire. Pourtant, rien ne s’est passé comme prévu. Aurélie, Maxime, Hélène, Emma, ou Romain sortent de Polytechnique, de Sciences Po, de Centrale ou d’écoles de commerce. Ils et elles ont fait un choix radical : renoncer à l’avenir qu’on leur promettait pour une vie qu’ils jugent plus compatible avec les enjeux environnementaux et sociétaux de notre époque. Ce film raconte leur histoire. Pendant un an, le jeune réalisateur Arthur Gosset, lui-même étudiant à Centrale Nantes, a suivi le parcours de six jeunes, leurs décisions parfois difficiles, leurs ruptures souvent douloureuses et leur courageux choix de vivre en adéquation avec leurs convictions, quoiqu’il en coûte. Découvrez le documentaire qui raconte leur histoire.

Pendant un an, le jeune réalisateur Arthur Gosset, lui-même étudiant à Centrale Nantes, a suivi le parcours de six jeunes, leurs décisions parfois difficiles, leurs ruptures souvent douloureuses et leur courageux choix de vivre en adéquation avec leurs convictions, quoiqu’il en coûte. Découvrez le documentaire qui raconte leur histoire.

 

Loin d’être anecdotique, le documentaire RUPTURES explore un

mouvement de fond qui touche les jeunes diplômés

Depuis 2018, des dizaines de milliers d’étudiants et jeunes diplômés remettent en question un système dans lequel ils ne se reconnaissent plus : un capitalisme effréné et des entreprises jugées trop polluantes. Face à l’urgence, ils ressentent le besoin vital d’agir, quelque soit le déclassement social et les difficultés financières que cela peut entraîner : certains choisissent l’entrepreneuriat, d’autres l’engagement associatif, d’autres encore la grande entreprise pour la transformer de l’intérieur. Il n’y a pas de règles, il faut réinventer sa place dans la société.

Le poignant discours de Clément Choisne :

On se souvient notamment du poignant discours de Clément Choisne, lors de sa remise de diplôme de Centrale Nantes en novembre 2018. Il avait osé prendre la parole et exprimer son désarroi : « Comme bon nombre de mes camarades, alors que la situation climatique et les inégalités de notre société ne cessent de s’aggraver, […] [je suis] incapable de me reconnaître dans la promesse d’une vie de cadre supérieur, en rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation ». La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux, cumulant près d’un million de vues en quelques jours.

Au même moment, 35000 étudiants des meilleures écoles de la République signaient un manifeste dans lequel ils se disaient près à boycotter les entreprises qui ne s’engagent pas pour la planète, quitte à gagner moins (lien vers un article du Monde).
La « RUPTURE » : quand avoir un impact positif sur le monde devient la priorité, quelles que soient les conséquences que cela peut entraîner.

Selon une récente enquête réalisée auprès de 10000 jeunes de 16-25 ans dans 10 pays (Philippines, Brésil, Portugal, Inde, Australie, France, Royaume-Uni, Nigeria, Etats-Unis et Finlande), 75% d’entres-eux considèrent leur avenir comme « effrayant ». L’étude, publiée dans The Lancet Planetary Health, fait état d’un sentiment de dépassement, de trahison et de peur générale chez les jeunes générations, et ce partout dans le monde. 45% des interrogés affirment que leur éco-anxiété affectent leur quotidien.

Face à l’urgence écologique et sociale, de plus en plus de jeunes décident de « changer de cap », et de faire tout leur possible pour avoir un impact positif sur le monde, quoi qu’il en coûte. C’est ce phénomène qu’Arthur Gosset et Hélène Cloitre appellent « rupture », et qu’ils étudient dans leur film. Hélène est co-autrice, co-productrice et protagoniste du film, Arthur en est le réalisateur. Ils ont souhaité exploré ces ruptures dans leurs formes les plus « extrêmes », car ce sont celles qui sont le moins comprises et acceptées : reconversions, engagements associatifs, militantisme, etc. 

Cette quête de sens massive s’exprime par les difficultés actuelles de recrutement en France, comme en témoigne cet article de The Conversation. Vit-on un bouleversement ? Arthur Gosset en est convaincu : « Depuis la sortie du film en septembre 2021, nous avons réalisé environ 150 interventions dans de nombreux lieux, notamment dans la plupart des Grandes Ecoles et prestigieuses universités françaises, mais aussi des entreprises, comités, associations, collectivités.. Hélène et moi avons rencontré plus de 20 000 étudiants. Ils nous ont partagé leurs attentes, leurs doutes et leurs espoirs vis-à-vis du monde du travail. Pour nous c’est évident, nou vivons un bouleversement dont nous ne sommes pas encore conscients. »

« Certaines écoles ont bien compris qu’elles faisaient face à un mouvement de fond, affirme Hélène. Elles transforment entièrement leurs maquettes pédagogiques pour intégrer les enjeux écologiques et sociaux dans tous les cursus ». Selon la jeune femme, diplômée en 2018 de l’IESEG School of Management, cet enjeu de transformation est aussi présent dans les entreprises : « Les écoles ont un virage à prendre. Si elles ne sont pas capables de mettre les moyens humains et financiers nécessaires aux transformations dès aujourd’hui, elles se feront bientôt dépasser pas d’autres écoles qui auront sû adapter leurs cursus à temps. Je pense que l’enjeu est le même pour les entreprises : les jeunes diplômés veulent mettre leur énergie et leur savoirs dans des structures qui non seulement contribuent au bien commun, mais qui prennent également en compte les attentes de leur génération dans les fonctionnements internes. Ces attentes sont variées, comme le bien être au travail, ou la possibilité de s’engager en interne, ou encore une frontière personnel/professionel moins prononcée… », témoigne Hélène.

Pour Jean-Laurent CASSELY, auteur de La révolte des premiers de la classe : Métiers à la con, quête de sens et reconversions urbaines (éditions ARKHE, Mars 2017), la crise des jeunes (sur)diplômés est avant tout une crise de sens : ils veulent se sentir utile, à travers un métier en accord avec leurs convictions. Fini les Bullshits jobs bien rémunérateurs. Il observe au contraire une quête du concret, qui s’exprime de diverses manièrs, notamment par un retour à des métiers dits « manuels ».
Mais ces « ruptures » peuvent entraîner des conséquences sociétales fortes : déclassement social, instabilité financière, etc. Loin de faire une satire du modèle actuel, RUPTURES célèbre au contraire le bonheur de ceux qui ont trouvé leur équilibre en dehors des sentiers battus, en réécrivant leur place dans la société. Une place qu’elles et ils jugent plus juste écologiquement et socialement.

Source : https://www.ruptures-le-film.fr/