Catégorie : Sciences Sociales

Violences policières : lettre ouverte d’Anouk Grinberg au gouvernement

« La nuit, pendant qu’on dort, le gouvernement fait passer des lois qui nous retirent l’oxygène de nos pensées, de nos libertés. » Comme le rappelle la comédienne et écrivaine : « Nous avons besoin de vérité », pas d’impunité.

Messieurs du gouvernement, qui voudriez empêcher la vérité de circuler,

On est des millions à avoir voté Macron, pas parce qu’on l’aimait, mais parce qu’il promettait de fabriquer, avec nous, une société un peu humaine. En tout cas plus humaine que le fascisme qui nous menaçait.

Et voilà qu’en quelques petites années au pouvoir, il se croit « Dieu le papa » et nous infantilise, nous divise, frappe les faibles, frappe les forts. Jour après jour, il creuse le lit d’un fascisme débutant au prétexte de nous protéger les uns les autres et les uns des autres. La nuit, pendant qu’on dort, le gouvernement fait passer des lois qui nous retirent l’oxygène de nos pensées, de nos libertés.

Lire aussi : Des gilets jaunes à la loi sécurité globale : depuis 2017, Macron tout schuss sur la pente autoritaire

Voilà maintenant qu’il est interdit de filmer les policiers qui agissent en bêtes, en meute.

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Il ne faut pas se mentir (I), ce silence est raciste

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Suite à un débat télévisé sur la bavure policière dont a été victime le martiniquais Michel ZECLER, j’ai fait quelque part état de la réflexion suivante : « Quand sur un plateau de télévision, le journaliste animateur déclare une demi-douzaine de fois qu’il ne comprend pas pourquoi Michel ZECLER a été traité de la sorte par les policiers, que tout le monde, et sans doute lui-même, tient la réponse au bout de la langue … et que personne ne répond : « PARCE QU’IL EST NOIR », je le regrette, CE SILENCE EST RACISTE ».

Pourtant les intervenants étaient tous des intellectuels et de plusieurs tendances politiques. Tous étaient comme assommés par cette violence qu’ils ont unanimement condamnée. Mais ils n’ont pas su répondre au volubile animateur qui n’attendait sans doute pas et craignait peut-être que la réponse s’invite sur le plateau, d’où son brusque passage à un autre sujet. Ce faisant, les cinq personnes présentes ont donc menti par omission et se sont menti à eux-mêmes. Ils n’ont pas osé dévoiler qu’en plus du fait de violence caractérisé il se trouvait un fait de racisme avéré et que, plus grave, c’est ce racisme qui a peut-être provoqué la violence.

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En Guyane, « certains jours, on n’a même pas de riz, on va dormir sans manger »

Des associations et responsables sanitaires ont mesuré l’insécurité alimentaire dans les quartiers précarisés de Cayenne. Leurs résultats, publiés par Santé publique France, décrivent des situations alarmantes.

— Par Mathilde Gérard et Laurent Marot —

La ruelle en latérite, la terre rouge d’Amazonie, s’enfonce sur plusieurs centaines de mètres dans le squat Bambou, avec, de chaque côté, des cases en tôle et en bois et, au milieu, des enfants qui jouent pieds nus. Dans ce bidonville de la périphérie de Cayenne de 2 600 habitants, Lucette (le prénom a été modifié) a le visage fatigué et les traits tirés. Battue la veille par son compagnon, elle s’est réfugiée chez une proche avec ses trois enfants. Elle laisse derrière elle un frigo quasi vide, qu’elle a filmé sur son téléphone portable. A l’intérieur, commente-t-elle, « un peu de maïs, de la farine, deux têtes de poissons et des épices, et c’est tout ».

Photo : Des bénévoles distribuent des denrées alimentaires dans le bidonville Source de Baduel à Cayenne, le 7 juillet 2020. JODY AMIET / AFP

Arrivée d’Haïti il y a quatre ans, elle ne travaille pas, faute de titre de séjour.

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Sciences sociales : nouveautés du 29 novembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Covid-19: une variante génétique décelée en janvier a rendu le virus plus contagieux

– Elle s’avère désormais très majoritaire dans le monde entier à quelques exceptions près.

Des chercheurs apportent un nouvel éclairage sur la propagation de l’épidémie de Covid-19 en décrivant l’émergence d’une variante du coronavirus SARS-CoV-2, détectée pour la première fois en Espagne et aux Pays-Bas cet été, avant de se répandre dans toute l’Europe ces derniers mois. Pour l’instant, rien ne permet de dire que ce virus se propage plus rapidement ou qu’il affecte la gravité de la maladie.

L’étude préliminaire d’une équipe hispano-suisse met en lumière le manque de cohérence des mesures de restriction prises aux frontières (fermetures, ouvertures, avec ou sans quarantaine) par les divers pays en Europe et dans l’espace Schengen, ainsi que le défaut de prévention auprès des populations vulnérables tels les travailleurs saisonniers agricoles.

« Cette variante a augmenté en fréquence dans plusieurs pays, mais nous n’avons aucune preuve directe qu’elle se propage plus rapidement », écrivent les auteurs dans leur recherche en ligne sur le site Medrxiv.

Les premiers cas liés à cette variante génétique « 20A.EU1 » du virus ont été identifiés en juin en Espagne via d’important foyers de contagion chez les travailleurs agricoles en Aragon partagés avec la Catalogne (sans compter un autre cas isolé aux Pays-Bas).

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« En exigeant une validation de nos reportages, les pouvoirs publics veulent s’octroyer un droit à la censure »

Plusieurs directeurs et directrices de l’information, rédacteurs et rédactrices en chefs, présentateurs et présentatrices des magazines d’information télévisés français, dont ceux de franceinfo, demandent aux institutions de renoncer à des conventions qui portent atteinte au droit de la presse.

Les journalistes de l’audiovisuel, réalisateurs de documentaires, rédacteurs en chef, directeurs de l’information, producteurs de magazines d’actualité tiennent par ce texte commun à dénoncer de nouvelles entraves à la liberté d’informer. Les tentatives de contrôle de nos tournages par les pouvoirs publics (police, justice, administration pénitentiaire, gendarmerie notamment) n’ont jamais été aussi pressantes.

TRIBUNE. « Nous n’accréditerons pas nos journalistes pour couvrir les manifestations »

Un exemple illustre cette dérive : avant d’autoriser à filmer des policiers dans l’exercice de leur fonction, le service de communication de la police nationale exige désormais un droit de validation du reportage avant diffusion.

Il demande aux sociétés productrices de reportages la signature d’une convention stipulant qu’il « visionnera l’émission dans sa version définitive avant première diffusion dans un délai permettant une éventuelle modification (…) sera le seul habilité à valider définitivement le contenu produit sur les plans juridiques, éthiques et déontologiques en accord avec la société (…) Les enregistrements ne doivent pas porter atteinte à l’image de marque de la police nationale, ni comporter de scènes pouvant être considérées comme ‘choquantes’ (…) Aucun extrait ne pourra être diffusé sans l’accord express du représentant de la police nationale. 

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Qui est Michel Zecler, le producteur de rap passé à tabac par des policiers ?

— Par Théo Rampazzo —

Depuis une quinzaine d’années, l’homme de 41 ans originaire de Bagneux (92), codirige la société de production Black Gold Studios. Ses amis mettent en avant son caractère calme et pacifique.

[…]Connu et apprécié dans le milieu des musiques urbaines, Michel Zecler a fondé avec Valérie Atlan la société de production de musique et de clips «Black Gold Studios», il y a quinze ans. Ce label indépendant est d’ailleurs l’un des plus anciens dans le hip-hop en France. Il a notamment produit «L’âge d’or du rap français», un show puis une tournée des zéniths en 2016 qui avait réuni les principaux artistes du genre des années 1990-2000 tels qu’Oxmo Puccino, Assassin, Passi, Kery James ou encore Stomy Bugsy. Aujourd’hui, il produit surtout de jeunes rappeurs.

«Je viens de Bagneux. Aujourd’hui j’ai des studios dans le XVIIe arrondissement de Paris. J’ai eu une jeunesse assez chaotique, je suis passé par la case prison, mais je suis sorti de ça il y a quinze ans et depuis, j’ai tout fait pour être l’homme que je suis aujourd’hui», confiait ce jeudi Michel Zecler sur le plateau de «Touche pas à mon poste».

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« Il y a urgence à sortir de cette spirale délétère pour la démocratie »

— Par Tribune collective —

Plus de 40 sociétés de journalistes s’inquiètent auprès de Jean Castex de plusieurs articles contenus dans la proposition de loi sur la « sécurité globale » et du schéma national du maintien de l’ordre.

Monsieur le Premier ministre,

Depuis plusieurs semaines, nous, sociétés de journalistes et de rédacteurs de la presse nationale, régionale, de l’audiovisuel et du Web, n’avons eu de cesse d’alerter – tout comme les syndicats de la profession, des collectifs, des directeurs de rédaction, des éditeurs de presse – quant aux graves menaces que fait peser l’article 24 de la proposition de loi pour une sécurité globale sur la liberté d’informer.

Ce diagnostic rejoint celui de sociétés de réalisateurs, d’associations de défense des droits humains, d’autorités administratives indépendantes, et de trois rapporteurs spéciaux des Nations unies. La Commission européenne elle-même s’en inquiète.

Même amendée, cette disposition, qui vise à pénaliser la diffusion de l’image de membres des forces de l’ordre si elle a pour “but manifeste qu’il soit porté atteinte à [leur] intégrité physique ou psychique”, est dangereuse. Elle laisse augurer, en amont des magistrats, des interpellations préventives – qui, sur le terrain, décidera qu’une diffusion en direct est susceptible de constituer une infraction, sinon les policiers eux-mêmes ?

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« Ce n’est pas la France que j’aime »: les sportifs ultramarins réagissent après les violences policières contre le producteur martiniquais

Teddy Riner, Wendie Renard, Rudy Gobert… Depuis la révélation de la vidéo du producteur martiniquais passé à tabac à Paris par des policiers, de nombreux sportifs disent leur indignation devant de telles violences.

Le champion du monde de foot Antoine Griezmann a été hier parmi les premiers sportifs de renom à prendre position, suite à la révélation de la vidéo montrant les violences exercées par des policiers parisiens contre un producteur martiniquais. « J’ai mal à ma France », écrivait sur Twitter le champion du monde en interpellant Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. S’il est plutôt rare, d’ordinaire, que les sportifs français s’engagent dans des débats sociétaux, cette affaire fait cette fois réagir de nombreux champions renommés.
 

Riner, Renard, Gobert…

C’est le cas de Teddy Riner. Le judoka guadeloupéen s’interroge sur Twitter : « Sommes-nous réellement en 2020 ? Doit-on-traiter un homme de la sorte? Où sont les droits ?« 

Sommes-nous réellement en 2020 ?
Doit-on-traiter un homme de la sorte ?
Où sont les droits ?

📸 Loopsider pic.twitter.com/3PE7Uh0sLf

— Teddy Riner (@teddyriner) November 27, 2020

La footballeuse martiniquaise Wendie Renard dénonce elle aussi ces violences policières: 
 
Ce n’est pas la France que j’aime.

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Simplement Guadeloupéen

Co-errance ou cohérence ?

Par Frantz Succab

S’affirmer « Guadeloupéen » devient banal, mais est-ce neutre pour autant ? Cela semble être une option moins aiguisée politiquement que de se dire « patriote », « nationaliste » ou « indépendantiste ». Il faut cependant en tirer les conséquences, ne jamais oublier qu’à l’époque de l’assimilation triomphante, toute la pensée anticolonialiste s’est construite sur cette identité historique et culturelle « anbafèy », reliant souterrainement d’innombrables femmes et hommes d’ici, sur plusieurs générations. La Guadeloupe ne se réduisait plus à une indication géographique, comme ne cesse de l’exprimer le qualificatif « outremer ». 

Certains rétorqueront peut-être : « Cette question est dépassée. Pourquoi est-il besoin de le redire ?  Le tigre n’a pas besoin de clamer sa tigritude » … La réponse est simple : c’est encore nécessaire parce que le tigre en cage se laisse encore prendre pour Gros Minet. Vous ne dépassez rien en réduisant ce Tout à une seule de ses expressions, serait-ce la plus apparemment radicale. Ce n’est pas sur une seule patte, même toutes griffes dehors, passée à travers les grilles que le tigre devra compter pour assumer ce qu’il est.

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Crise du Covid 19 : Quid de la mutation en cours de l’économie Antillaise et de ses futures conséquences ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise du Covid-19 fera inévitablement plonger l’économie martiniquaise et guadeloupéenne en récession en 2020. Les premiers indicateurs disponibles – hausse des inscriptions au chômage ou au chômage partiel – témoignent déjà d’un ralentissement inédit de l’activité, et qui devrait s’aggraver en 2021.

Au niveau macroéconomique, les perspectives ne sont pas plus réjouissantes. Le gouvernement français, la CTM et les autorités régionales ont, certes, réagi vite sur la plupart des fronts pour parer au plus pressé de la crise . Mais trois menaces au moins pèsent sur l’économie Antillaise : l’apparition exponentielle d’entreprises zombies et une succession de bulles prêtes à éclater du fait même de la surliquidité provoquée par la réaction des autorités ; une stagflation qui va peut-être à terme conduire au grand « décrochage » de la déflation ; et, pire encore, une baisse des gains de productivité conduisant inexorablement à une chute de la croissance potentielle donc de long terme. Il faudra alors être attentif à la double dynamique de l’investissement productif et de l’emploi privé. Il est inévitable que l’épidémie ait un impact considérable à terme sur l’économie et la société Antillaise.

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Le voile et l’invention d’une sexualité musulmane

— Par Bruno Nassim Aboudrar —

Le voile sur la tête des femmes, sur leur visage à plus forte raison, n’est pas une prescription coranique. Le verset qui recommande aux femmes de rabattre une étoffe sur leur poitrine (non sur leur face) en présence d’hommes étrangers au cercle familial, n’en est pas moins révélé dans une visée plus générale de maîtrise des pulsions libidinales, et tout particulièrement des regards de concupiscence. Rappelons pour mémoire la sourate XXIV – La Lumière – où se trouve cette fameuse recommandation, dans la traduction assez crue qu’en offre Jacques Berque : « 30 – Dis aux croyants de baisser les yeux et de contenir leur sexe : ce sera de leur part plus net. Dieu est de leurs pratiques Informé. 31 – Dis aux croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe ; de ne pas faire montre de leurs agréments sauf en ce qui en émerge, de rabattre leur fichu sur les échancrures de leur vêtement[1] »

La teneur érotique du contexte qui impose cette recommandation ne fait aucun doute. En effet, avant ces versets, dans cette même sourate, fornicateurs et fornicatrices ont d’abord été condamnés au fouet ; puis ceux qui calomnient une femme et, vraisemblablement, l’accusent à tort de fornication ; enfin, à des peines moindres toutefois, les indiscrets qui entrent à l’improviste, sournoisement, dans l’intimité des maisons.

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Aucune trace de pesticides dans les assiettes, freinons la disparition de la couche arable

— Par Christian Dachir —

Nous sommes dans des dérives, les plus folles, depuis un certain nombre d’années, qui s’amplifient de plus en plus et qui font du tort aux agriculteurs. Les grands experts Martiniquais pensent que la Martinique sera totalement en culture biologique et que celle-ci sera la seule garantie pour la santé. Or, quel que soit le mode cultural, du moment que les règles et que les conditions d’utilisations sont scrupuleusement respectées, aucune trace de pesticides ne doit se trouver dans les fruits et légumes. Les différents modes de façons culturales sont toutes bonnes pour la consommation aussi bien la culture biologique que la culture organique, la culture raisonnée et la culture conventionnelle. Car si les protocoles de ces différents choix culturaux sont respectés, il n’ y a aucun danger pour la santé. Il faut savoir que même en culture conventionnelle, en respectant les doses du produit à utiliser par rapport aux maladies (insectes, champignons, bactéries, virus), et la date du dernier traitement avant récolte , ainsi que le respect de la floraison, on ne devrait trouver aucune trace de pesticides à la consommation.

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«J’ai mal à ma France» : Griezmann interpelle Darmanin, Mbappé cite la rappeuse Diam’s

Cette folle scène de violences policières aurait pu rester cachée

https://www.loopsider.com/fr/video/la-folle-scene-de-violences-policieres

Les attaquants champions du monde ont dénoncé les violences policières sur les réseaux sociaux.

L’attaquant de l’équipe de France Antoine Griezmann a tweeté jeudi «J’ai mal à ma France», rejoignant l’émoi provoqué par le passage à tabac filmé d’un producteur de musique noir par des policiers à Paris. «Vidéo insoutenable. Violences inadmissibles», a écrit pour sa part Kylian Mbappé sur Instagram avant de citer des paroles de la rappeuse Diam’s : «Ma France à moi elle a des valeurs, des principes et des codes…Ma France à moi ne vit pas dans le mensonge Avec le cœur et la rage, à la lumière, pas dans l’ombre. Ma France à moi elle se mélange, ouais, c’est un arc-en-ciel Elle te dérange, je le sais, car elle ne te veut pas pour modèle».

J’ai mal à ma France ! @GDarmaninhttps://t.co/78HRfoyqhA

— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) November 26, 2020

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Kylian Mbappé (@k.mbappe)

Les messages de Mbappé et de Griezmann, qui mentionne le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, font suite à ceux de leur coéquipier en équipe de France Samuel Umtiti et de l’international Espoirs Jules Koundé, tous deux montés au créneau après la diffusion virale par le média Loopsider de la vidéo de cette agression. Umtiti,

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« Nous construisons avec toutes ces lois sécuritaires les outils de notre asservissement de demain »

Dans un entretien au « Monde », l’avocat Patrice Spinosi dénonce une accumulation sans précédent de mesures sécuritaires et un déséquilibre institutionnel.

— Propos recueillis par Jean-Baptiste Jacquin —

Avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, Me Patrice Spinosi dénonce une accumulation sans précédent de mesures sécuritaires. Il y voit un point de bascule menaçant l’équilibre démocratique. Selon lui, « un Trump à la française » élu en 2022 aurait à sa disposition, sans avoir besoin de changer la loi, « tous les outils juridiques lui permettant de surveiller la population et de contrôler ses opposants politiques ».

Depuis le traumatisme de l’élection présidentielle de 2002, tous les gouvernements ont fait voter des lois sécuritaires. En quoi estimez-vous la situation différente aujourd’hui ?

Nous avons atteint un point de bascule pour deux raisons. D’abord, depuis la rentrée, on observe une inflation sans précédent de législations sécuritaires avec le schéma national de maintien de l’ordre, le renouvellement de l’état d’urgence sanitaire, les projets de loi sur le séparatisme et la sécurité globale. Ensuite, en raison du confinement, les Français touchent du doigt la réalité quotidienne des restrictions de liberté.

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« On a oublié le rôle de l’humiliation dans l’Histoire », par Olivier Abel

TRIBUNE. Pour le philosophe, « en sacralisant les caricatures, nous sommes devenus incapables de percevoir ce que les Grecs anciens désignaient par le tragique ».

— Par Olivier Abel (Philosophe) —

(Arrestations à Mantes-la-Jolie, face au lycée Saint-Exupéry (DR))

Quel rapport entre les crimes abjects des djihadistes, le danger que représentent à certains égards les « réseaux sociaux » pour la démocratie et la civilité, la question de la liberté d’expression et du blasphème, le durcissement quasi-guerrier de la laïcité, les gilets jaunes, les majorités dangereuses qui ont porté Trump ou Erdogan au pouvoir, et qui poussent à nos portes ? Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, ces colères qui montent en miroir sans plus rien chercher à comprendre, nous ne savons et sentons plus ce que nous faisons. Je voudrais proposer ici une hypothèse.

Nous avons globalement fait fausse route. Le drame des caricatures n’est que la partie visible d’un énorme problème. Nous nous sommes enfoncés dans le déni de l’humiliation, de son importance, de sa gravité, de son existence même. Nous sommes sensibles aux violences, comme aux inégalités, mais insensibles à l’humiliation qui les empoisonne.

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Confinement : ce qu’il faut retenir des nouvelles mesures pour lutter contre le Covid-19 à la Martinique

Sans grandes annonces, Stanislas Cazelles a précisé, ce mercredi 25 novembre, les grandes orientations déjà énoncées la veille, dont la principale, la réouverture des petits commerces. Le prochain rendez-vous est fixé à dans 15 jours.

Après le statu quo annoncé vendredi, Stanislas Cazelles a confirmé, ce mercredi, le discours du président de la République et les annonces tardives des ministres (Santé et Outre-Mer), sur la réouverture des commerces.

Dès aujourd’hui, les commerces dits non essentiels ont ainsi pu rouvrir leurs portes, sous réserve d’appliquer le protocole sanitaire demandé. Le préfet a ainsi précisé que la nouvelle jauge pour accueillir le public est fixée à 8m2 par client. « Si vraiment ils sont trop petits, nous étudierons les choses pour que ces établissements puissent quand même accueillir du public.

En gros, a résumé Stanislas Cazelles, « toutes les activités avec masques sont ouvertes et celles sans masque, seront fermées : débits de boissons, restaurants, salles de sport… La seule grosse différence avec l’Hexagone, c’est qu’une clause de revoyure a été fixée à dans 15 jours. Si la baisse de l’épidémie continue, ces mesures restrictives pourraient être levées, voir allégées.

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Harcèlements, insultes, humiliations, coups, agressions, viols, féminicides : Nou Ni Asé !

Nous les dénoncerons tant qu’il le faudra !

Novembre 2020 a marqué hélas le 30e féminicide en Martinique depuis 1998 : le 9 novembre, Camille était tuée d’un coup de fusil chez nous. Nous voulons dédier cette journée du 25 novembre 2020 :

à toutes les femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint (30 depuis 1998… et toutes celles d’avant…) ;

à toutes les survivantes passées et présentes de ces violences, et souvent cumulées (coups, mépris, brimades, menaces, harcèlement physique, téléphonique, sexuel, viol, destructions de biens, isolement, dépendance économique …) ;

qui ont dû dépenser tant d’énergie pour sortir de ces terribles situations de domination, d’emprise, et se sauvegarder elles et leurs enfants ; qui luttent chaque jour pour préserver leur dignité et faire face comme elles le peuvent avec le souhait de s’en sortir…

Notre solidarité et notre empathie collectives et citoyennes doivent se poursuivre résolument !

Les chiffres de l’enquête Virage1 en Martinique sont terribles :

1 femme/5 victime de violences conjugales ;

Plus d’1 femme/4 victime de violences au travail ;

1 femme/10 dans l’espace public ;

8 % des femmes ont vécu des violences simultanément dans leur couple, au travail, dans l’espace public.

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« Nous, féministes universalistes et laïques »

« Nous appelons à lutter sans relâche pour l’éradication des violences à l’encontre des femmes et pour l’égalité des droits« 

— Par Tribune collective —

À l’occasion du 25 novembre, Journée Internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, plusieurs féministes universalistes et laïques françaises, belges et québécoises dénoncent les violences, notamment religieuses, qui pèsent sur les femmes.

Les limitations du droit à l’avortement en Pologne, suivies des imposantes manifestations du mouvement « Grève nationale des femmes » pour rejeter cette énième tentative de restriction qui concerne, cette fois-ci, de graves malformations de l’embryon, illustrent bien l’intensité du combat des femmes en Europe et dans le monde. Ceci est encore plus vrai avec l’héritage laissé par Donald Trump aux États-Unis. D’un côté, des ultrareligieux portés par des courants politiques conservateurs ou d’extrême droite qui prennent les femmes en otage, quitte à fermer les yeux sur les drames des avortements clandestins, et de l’autre côté, une société en mouvement, libre, faisant preuve comme en Pologne d’un courage et d’une ténacité exemplaires qui ne se laisse rien imposer. Lorsque le parlement est bloqué, les femmes investissent la rue.

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Non au masque de la censure sur les violences policières !

Déclaration

La loi visant en fait à interdire de filmer les violences policières fait l’objet d’une vive et légitime opposition en France. À dire vrai, si l’article le plus contesté de ce projet de loi entrait dans les faits ce serait, même avec les amendements tactiques discutés, l’une des atteintes aux libertés les plus graves depuis la guerre d’Algérie.

Cette loi a une apparence. Elle serait une mesure destinée à protéger les membres des forces de l’ordre des appels à la vindicte populaire.

Elle a une réalité plus sinistre. Empêcher la diffusion de vidéos sur des violences policières qui n’ont cessé d’émailler les derniers mois dans l’hexagone comme aux colonies.

Dans ces dernières, il est de notoriété publique que la lumière jetée sur les méfaits de la répression est l’instrument principal de lutte contre l’impunité qui a trop souvent bénéficié à leurs auteurs.

L’hypocrisie de l’argument officiel n’a échappé à personne. L’arsenal juridique permettant de punir les éventuelles mises en danger de l’intégrité des policiers est trop abondant pour qu’on puisse croire à la nécessité de le compléter.

Sortir de la vue de la population les hauts faits de la répression, réduire à néant les affaires de brutalités contre Keziah, les gilets jaunes éborgnés leurs mains arrachées, les Adama Traore et Chouviat torturés à mort : tel est le but poursuivi.

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L’inceste, ce crime encore trop banal perpétré à 96 % par des hommes

— Par Solène Cordier —

Selon l’enquête Virage, dont les derniers résultats ont été rendus publics lundi, un homme sur huit et près d’une femme sur cinq déclarent avoir subi des violences para ou intrafamiliales d’ordre psychologique, physique ou sexuel avant l’âge de 18 ans.

Le 2 septembre 1986, dans l’émission « Les Dossiers de l’écran », sur Antenne 2, Eva Thomas raconte le viol perpétré par son père quand elle avait 15 ans. Pour la première fois, une victime d’inceste témoigne ainsi à la télévision, à visage découvert, et s’adresse « aux femmes qui ont vécu ça » pour leur dire « qu’il ne faut pas avoir honte ». C’est une déflagration. Le lendemain et les jours qui suivent, les articles sur l’inceste se multiplient. Eva Thomas, qui a fondé à Grenoble un an plus tôt l’association SOS Inceste, reçoit des centaines de messages. Les victimes prennent la parole pour dénoncer les ravages provoqués par ces relations sexuelles imposées par un adulte dans le cadre familial.

Lire le reportage : A la brigade de protection des mineurs, la parole pour faire émerger les affaires d’inceste

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KTKZ ou le reflet de l’inhumanité de notre société

— Par Max Dorléans (GRS) —

S’il est effectif que l’émission KTKZ (Kolé Tèt, Kolé Zépol, réalisée entre RCI et Pôle emploi) a permis depuis son existence, à quelques individus (jeunes souvent) en galère depuis un certain temps, de décrocher un emploi sur ce marché non officiel des offres d’emplois, il reste cependant que cette émission n’est rien d’autre qu’une forme de loterie, où le gagnant principal est le patronat.

Qu’y a-t-il d’autre à cette émission que deux catégories de joueurs. D’un côté le patronat, les employeurs potentiels. De l’autre, l’immense majorité de jeunes et moins jeunes, à la recherche d’un emploi, avec peu de chance d’en obtenir un, malgré pour bon nombre d’entre eux/elles, des diplômes et des compétences bien affirmées.

Sauf que ici, dans cette loterie, dans ce jeu et comme dans tous les jeux d’argent de notre société (Loto, PMU, millionnaire…), les vrais gagnants ne sont pas le ou les quelques heureux élus, mais ceux que l’on ne voit pas, les grands actionnaires des sociétés de jeux de hasard ( ?) et d’argent. En l’occurrence ici, le patronat qui trouve, en piochant dans le panier des demandeurs d’emploi en concurrence les uns avec les autres, le salarié qui lui semble le mieux convenir à sa demande.

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Les Antilles vont bien payer la dette de la crise du Covid-19 !

— Jean-Marie Nol, économiste —

En Martinique et Guadeloupe, la problématique de la dette et des déficits, on connaît déjà à travers la situation financière très dégradée des collectivités locales. Ainsi les deux-tiers des communes des deux îles sont dans une très mauvaise passe financière en raison notamment d’une masse salariale importante qui a augmenté de 14% en trois ans, selon la direction générale des finances publiques . La dette fournisseurs, fiscale et sociale des communes se creuse également, car début 2020 , elle avoisinait les 185 millions d’euros en Guadeloupe et un peu plus de 150 millions d’euros en Martinique .

Il y a un vrai mur de dettes et de déficits devant nous. Ce sera un sujet brûlant en 2021. Ayons toujours en mémoire qu’un pessimiste est un optimiste bien informé.

Les hommes et femmes politiques de la Martinique et de la Guadeloupe ne sont pas conscients qu’ils sont dans la situation d’un alpiniste qui est sur une paroi très raide et qui ne sent pas que les prises sont en train de lâcher : ont-ils bien pris la mesure de la crise économique et sociale à venir en 2021 du fait des mesures d’austérité qui vont être prises pour rembourser les dettes accumulées lors de la pandémie du covid 19 et qui vont mécaniquement entraîner une réduction des dotations de l’Etat ainsi qu’une progression inéluctable des dépenses notamment sur le plan social ?

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Covid-19 : l’assouplissement du confinement se fera en trois étapes

La première étape devrait se concentrer sur la réouverture des petits commerces entre le 28 novembre et le 1er décembre. Le gouvernement espère ainsi sauver Noël.

— Par Nicolas Daguin et AFP agence —

Alors qu’une nouvelle allocution d’Emmanuel Macron est attendue mardi 24 novembre, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal fait le point ce dimanche dans Le JDD sur les prochaines étapes du déconfinement.

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Pour l’heure, l’hypothèse d’un déconfinement total avant le début de l’année prochaine est proscrite. Pour l’exécutif, il s’agit de ne pas reproduire les erreurs commises lors du premier déconfinement en juin dernier. «Soyons clairs : le confinement va se poursuivre et donc la limitation des déplacements aussi» explique le porte-parole au JDD. Une position que confirme Olivier Véran, cité lui aussi dans le journal. «Aujourd’hui, le niveau de circulation du virus dans le pays est le même qu’au moment du couvre-feu. Il n’est pas question de déconfiner» assure le ministre de la Santé.

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Conscient, tout comme le président Emmanuel Macron, «des efforts ­consentis» par les Français, Gabriel Attal explique que le prochain déconfinement se fera donc en trois temps : autour du premier décembre, avant les fêtes de fin d’année et à partir de janvier 2021.

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Monsieur le Président, nous n’avons pas voté pour ça

— Par Les invités de Mediapart Blog —

Dans un appel confié à Mediapart, trente-trois personnalités de la société civile ayant voté pour Emmanuel Macron en 2017 lui demandent le retrait de projets de lois qui font «reculer les libertés d’information, d’opinion, de croyance, d’éducation, d’association, de manifestation et de contestation».

En 2017, nous avons voté pour vous. Certains dès le premier tour en adhérant à votre promesse d’une rupture libérale et progressiste avec des politiques autoritaires et conservatrices. Les autres au second tour pour faire barrage à la candidature d’une extrême-droite nationaliste, xénophobe et raciste.

C’est au nom de ces votes que nous vous interpelons, dans la diversité de nos sensibilités. Car, au prétexte d’une illusoire sécurité face aux désordres du monde, le gouvernement et la majorité qui agissent en votre nom sont en train de restreindre nos libertés fondamentales. Celles qui garantissent la vitalité de la démocratie française, permettant la libre expression des critiques, protestations et oppositions.

Les projets de lois dites « Sécurité globale » et « Séparatisme », devenue « Loi confortant les principes républicains », font en effet reculer les libertés d’information, d’opinion, de croyance, d’éducation, d’association, de manifestation et de contestation.

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