Catégorie : Sciences Sociales

Universalisme ou domination raciale ?

— Par Georges Trésor —

Lors de la conférence-débat organisée par la section Camille Mortenol de la LDH de la Guadeloupe pour le le 71ème anniversaire de la DUDH, Georges Trésor a fait l’intervention dont la contraction est la suivante.

Depuis quelques années, la racialisation de plus en plus marquée des rapports sociaux dans les sociétés libérales, soulignerait l’existence d’une nouvelle ligne de fracture. Cela a pour conséquence d’alimenter des crispations et des tensions identitaires qui trouveraient leur source dans les ratés de la fonction inclusive des idéaux universalistes dans ces sociétés. En France par exemple, les pratiques discriminatoires fondées sur l’origine ou la couleur de la peau, opérées y compris par des agents de l’État, seraient l’illustration la plus achevée du caractère systémique d’un « racisme d’État » en contradiction avec les principes universalistes républicains. S’inspirant de la pensée décoloniale, s’est développé en réaction un courant antiraciste, plus ou moins composite, de plus en plus présent dans l’espace public. Ce courant cherche à s’identifier politiquement en se démarquant notamment des traditionnelles associations antiracistes comme la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), SOS racisme et par extension La ligue des Droits de l’Homme.

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La réparation de la route de l’AFU d’Acajou : que fait le maire du LAMENTIN ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —-

Depuis un an et demi que cette route est fermée,les riverains ainsi que les nombreux usagers qui la fréquentaient journellement attendent avec impatience sa réouverture; c’est que cette voie qui relie le rond-point du garage Mercedès au carrefour Mahault ,porte d’entrée de la ville du LAMENTIN, est devenue au fil du temps un axe essentiel pour plusieurs raisons: d’abord il facilite l’accès à cette localité à partir des importantes zones qui la bordent aussi bien commerciales (GALERIA, AutoGM,Sodauto, ets VIEULES ,ORANGE etc) que résidentielles: les logements de toute nature (Grands ensembles HLM, lotissements,villas particulières) y poussent comme des champignons ,entraînant dans leur sillage les habituelles professions libérales et artisanales (médicales et para médicales notamment) ; de plus le transfert à ce niveau du Centre de la Sécurité Sociale autrefois situé en plein bourg rend plus indispensable que jamais l’utilisation de cette voie par les ressortissants du Lamentin. J’entends déja l’objection que ne manqueront pas de faire ceux pour qui tous les prétextes sont bons pour justifier leur inaction; il s’agirait d’une voie à statut privé; cet argument est irrecevable pour plusieurs raisons : D’abord parce que cette portion de voie fait partie intégrante du chemin communal n°1 dit du “vieux chemin de californie dont le caractère est évidemment public, ensuite et c’est déterminant , parce qu’à sa construction elle a bénéficié d’une importante subvention de l’ex Conseil Général qui aurait du conduire normalement depuis longtemps à son classement dans la voirie publique .Si

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Cyril Dion à Emmanuel Macron : « Tenir parole, pour un président de la République, c’est le socle de nos démocraties »

— Tribune de Cyril Dion. Cinéaste et écrivain —

En réponse aux propos du chef de l’Etat sur « Brut », le cinéaste demande le respect de l’engagement à soumettre, « sans filtre », au Parlement ou par référendum, les propositions de la convention pour le climat.

Monsieur le Président,

Puisque vous m’avez apostrophé avec une certaine véhémence dans votre live pour le média Brut [vendredi 4 décembre], je me permets de vous adresser ici une réponse.

Vous semblez touché que je vous ai « aidé » et qu’aujourd’hui je vous critique. Vous me traitez « d’activiste » comme si c’était un gros mot. Vous dites que je ne suis pas « honnête », que je fais une « caricature ». Au-delà de la perplexité que m’évoque cette morgue à mon endroit dans la bouche du président de la République, il me semble que c’est vous qui ne respectez pas la parole que vous avez donnée. Et que c’est préoccupant pour plusieurs raisons.

En février 2019, je suis effectivement venu, avec Marion Cotillard, vous proposer d’organiser une assemblée citoyenne pour le climat, reprenant la proposition que nous vous avions faite avec le collectif des « gilets citoyens » le 23 janvier dans Le Parisien.

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« L’écologie à l’épreuve du temps », de George King Babou

L’auteur :
Georges King BABOU est diplômé en Philosophie, Théologie et Science religieuse. Son audace et sa sagacité de vie, se laissent héler par des questions d’éthique sociale, cela davantage par le truchement de plus d’une décennie d’expérience et de vie pastorale comme prêtre missionnaire Oblat de Marie Immaculée.

Résumé :
Les débats, les conférences et les discours sur l’écologie portent à croire que nous traversons aujourd’hui une crise écologique et qui appelle une prise de conscience.
Du rapport complexe pouvant se dégager de l’écologie «scientifique», «politique ou économique», «pratique», et dans la pertinence de leurs approches, notre travail tout en se démarquant d’elles, leur reste pour autant solidaires dans un cadre théologique : une écologie théologique.
La lecture croisée de Saint Jean-Paul II et François, laisse transparaître deux orientations différentes et une problématique convergente : le salut de la création (au sens large du terme). Jean-Paul II part d’une théologie classique, celle de la révélation divine pour asseoir sa pensée écologique axée sur la dignité de l’homme et le bien commun. François, pour sa part, appréhende cette révélation à partir d’une théologie renversée : celle d’en bas, à partir de la terre concrète qui porte les souffrances de la nature et du pauvre pour nous parler de Dieu, nous prouvant ainsi que la révélation ne vient pas seulement d’en haut ; elle germe aussi de la terre.

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Sciences sociales : nouveautés du 6 décembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Liberté d’expression à Cuba : dialogue rompu entre gouvernement et artistes

La Havane – Une semaine après une mobilisation historique d’artistes, le dialogue est rompu : le ministère cubain de la Culture a annoncé vendredi qu’il refusait de discuter de liberté d’expression avec des personnes qu’il accuse d’être financées par le gouvernement américain.

« Avec les mercenaires, nous ne pouvons pas nous entendre« , assure le ministère dans un communiqué, reprenant la formule généralement utilisée par les autorités communistes pour décrédibiliser les dissidents en les qualifiant d’agents de Washington. 

« Le ministère de la Culture ne se réunira pas avec des personnes qui sont en contact direct et qui reçoivent un financement, un soutien logistique et un appui en termes de propagande du gouvernement américain et de ses fonctionnaires« , indique-t-il. 

« Les opportunités de dialogue restent ouvertes » avec tous ceux qui « n’ont pas compromis leur oeuvre avec les ennemis de la nation cubaine« , assure le ministère. 

L’engagement à dialoguer cette semaine était l’un des principaux accords noués dans la nuit du 27 au 28 novembre, à l’issue d’une mobilisation rarissime pendant quinze heures de quelque 300 artistes face au ministère. 

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«Sur cette image d’un médecin enlaçant un vieillard, l’humanité triomphe de la raison sanitaire»

— Par Damien Le Guay (*) —

La photo de ce médecin, bravant les protocoles sanitaires pour enlacer un homme qui pleure le fait de ne pas pouvoir rejoindre sa femme pour Thanksgiving, est un sursaut d’humanité dans la solitude de ces temps de pandémie, estime le philosophe Damien Le Guay.

«Pourquoi pleurez-vous?» demande le médecin – le Docteur Joseph Varon, de l’hôpital de Houston. «Je veux être avec ma femme» dit le vieux monsieur déboussolé. Nous sommes le 25 novembre dernier, jour de Thanksgiving, jour de fête aux États-Unis, jour des retrouvailles en famille pour remercier Dieu d’avoir pu prendre pied sur ce nouveau continent, s’y être installé, et de pouvoir manger avec les premiers habitants une dinde festive en guise de repas.

Tous disent, aussi, aux États-Unis «merci» pour tout ce qu’Il a donné durant l’année passé. Le vieil homme, isolé dans une unité COVID, perdu au milieu de nulle part, certain qu’il lui fallait revenir chez lui pour célébrer cette fête en famille, voulu partir. L’hôpital est nécessaire, mais la famille en ce jour particulier l’est davantage encore.

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Dernière minute : et si les Antilles françaises étaient l’eldorado des vacanciers à Noël ?

— Par Mélanie Rostagnat —

Amélioration de la situation sanitaire, ouverture des hôtels, restaurants et plages pour les fêtes de fin d’année, davantage d’avions… Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin ou Saint-Barthélemy attendent avec impatience le retour des vacanciers de métropole.

« Les Antilles françaises sont une destination sûre, idéale pour se relaxer pour les fêtes de fin d’année », répète à l’envi François Baltus-Languedoc, directeur général du Comité Martiniquais du Tourisme. Alors que de nombreuses îles paradisiaques restent encore inaccessibles aux touristes français, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy pourront accueillir dès le 15 décembre (1) les visiteurs en provenance de la métropole, avec un contexte sanitaire nettement moins anxiogène que dans l’Hexagone.

À LIRE AUSSI :Covid-19 : où les Français peuvent-ils voyager à Noël et ces prochaines semaines ? Notre carte, pays par pays

Partout sur ces îles, les hôtels et restaurants devraient être ouverts dès la semaine prochaine (le 15 décembre pour les restaurants de Martinique), tout comme les plages et les centres nautiques. La propagation de l’épidémie de Covid-19 ayant fortement diminué ces dernières semaines, les vacanciers pourront profiter des paysages sublimes de l’archipel et de sa douceur de vivre.

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Non à l’expulsion inhumaine des frères haïtiens !

Rassemblement le samedi 5 décembre à 10hsur la place de la Victoire de Pointe à Pitre

Malgré le contexte sanitaire, nous avons appris que la préfecture de la Guadeloupe organise un vol spécial groupé le 7 décembre pour expulser une trentaine de femmes, d’hommes haïtiens dont certains sont retenus au Centre de rétention administratif (CRA). Parmi eux se trouvent des parents d’enfants français, des personnes malades, de futurs parents, des personnes vivant en Guadeloupe depuis plusieurs années et des personnes arrivées en Guadeloupe avant leur majorité.
Or, depuis le mois de mars, il n’y a aucun vol commercial direct entre Guadeloupe et Haïti.
Dans ces conditions, l’ensemble des associations franco-haïtiennes dont Tet Kolé, la fédération d’associations franco-haitiennes de la Guadeloupe, Lakay Concept, Family Band, CODIGH, tous les amis de la communauté haïtienne de Guadeloupe et tous ceux qui sont épris de justice et de dignité vous appellent à un grand rassemblement le samedi 5 décembre à 10h sur la place de la victoire de Pointe à Pitre, en face de la sous-préfecture pour dire :
NON !!
Un seul message sur les pancartes : NON !!

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Non ! Pas en notre nom !

— Par Jacky Dahomay—

Ainsi, le Préfet de Guadeloupe a décidé d’affréter un avion spécial pour expulser un certain nombre d’Haïtiens de notre territoire. Quelle est l’urgence ? Quel est le danger ?
En vérité, il ne fait qu’appliquer le durcissement de la politique macroniste concernant l’immigration. Si on peut admettre que tout État doit pouvoir contrôler ses frontières notamment concernant le banditisme et le terrorisme, tous les immigrés ne sont pas des délinquants en puissance. Le durcissement du gouvernement macron concernant l’immigration est l’option politique de se rapprocher des idées d’exxtrême droite, tendant à dominer en France. En effet, le vocabulaire de l’extrême droite et du RN en particulier, a envahi l’ensemble du champ médiatique et politique français. On utilise comme allant de soi les expressions telles que « identité nationale » (qui apparaît pour la première fois avec Jean-Marie Le Pen). Ou encore le « communautarisme », l’ensauvagement », le « séparatisme ».
La problématique de l’identité propre à l’extrême droite n’est pas du tout celle d’une tradition authentiquement républicaine. Pour cette dernière, la nation est volonté, la nation est contrat et ne peut se réduire à l’identité culturelle, fût-elle majoritaire.

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« La traite des êtres humains reste un fléau majeur »

— Par Geneviève Colas, coordinatrice du collectif Ensemble contre la traite des êtres humains pour le Secours catholique-Caritas France.—

La Croix l’Hebdo : Que représente la traite des êtres humains dans le monde ?

Geneviève Colas : On estime, chaque année, qu’environ 2,5 millions de personnes – principalement des femmes et des enfants – tombent sous l’emprise des trafiquants. La traite des êtres humains générerait près de 32 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an. C’est la troisième forme de trafic après les trafics de drogue et d’armes.

→ LES FAITS. Caritas Internationalis lance un appel contre la traite des êtres humains

Nous sommes donc face à un fléau majeur. Et ce d’autant plus que ces chiffres ne sont que des estimations. Le phénomène reste largement invisible. En France, seules 21 % des victimes (connues des associations) portent plainte. Les autres, par crainte de représailles pour elles-mêmes ou leurs familles, restent inconnues des autorités.

Concrètement, que recouvre le terme de « traite » ?

G. C. : Il s’agit du fait de recruter, transporter, transférer ou héberger une personne, en ayant recours à la force ou à la contrainte, en vue de l’exploiter.

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Qui sont les esclaves d’aujourd’hui ?

Personne ne connaît la véritable échelle de l’esclavage moderne. L’Organisation internationale du travail estime que 24,9 millions de personnes sont soumises au travail forcé. Près d’un tiers des victimes de la traite détectées sont des enfants (ONUDC 2016).

Travail forcé

Définir la traite

Malgré les différentes définitions juridiques de la traite des êtres humains, du travail forcé et de l’esclavage moderne qui existent dans les instruments internationaux pertinents, les personnes touchées par ces trois violations ne sont pas toujours distinctes.

Selon l’article 2 de la convention sur le travail forcé, le travail forcé est «tout travail ou service exigé de toute personne sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ladite personne ne s’est pas offerte de son plein gré». Près de 25 millions de personnes dans le monde sont prises au piège du travail forcé

Traite des humains

Selon le protocole de Palerme, la définition juridique de la traite des êtres humains est un crime qui comprend trois éléments:

L’acte de recruter, transporter, transférer, héberger ou recevoir une personne;

Au moyen, par exemple, de la coercition, de la tromperie ou de l’abus de vulnérabilité;

Aux fins d’exploitation, comme l’exploitation sexuelle, l’esclavage et le travail forcé, entre autres.

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Victimes de pesticides, vous pouvez demander une indemnisation

Les victimes professionnelles atteintes de maladies liées à une exposition aux pesticides peuvent désormais demander une indemnisation. Le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) nouvellement créé permet une meilleure reconnaissance de ces maladies professionnelles. Il indemnise les agriculteurs mais aussi les enfants ayant été exposés aux pesticides avant la naissance. Les exploitants agricoles retraités avant 2002 sont aussi concernés. Un décret est paru au Journal officiel le 29 novembre 2020 en application de la loi de finances de la sécurité sociale pour 2020. Service-Public.fr vous explique.

Qui est concerné ?

Le fonds indemnise les salariés du régime général et les travailleurs agricoles atteints d’une maladie d’origine professionnelle liée à une exposition aux pesticides. Il verse également, au titre de la solidarité nationale, une indemnisation aux personnes suivantes :

  • les assurés non-salariés agricoles ;
  • les non-salariés agricoles déjà indemnisés pour une maladie professionnelle en lien avec les pesticides avant le 30 novembre 2020 ;
  • les anciens exploitants, leurs conjoints et les membres de la famille bénéficiaires d’une pension de retraite agricole qui ont cessé leur activité non salariée agricole avant le 1er avril 2002 ;
  • les enfants atteints d’une pathologie résultant directement de leur exposition prénatale du fait de l’exposition professionnelle de l’un ou l’autre de leurs parents à des pesticides.

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Covid-19 : la stratégie de vaccination proposée par la Haute Autorité de santé (HAS)

La Haute Autorité de santé (HAS) a présenté lundi 30 novembre 2020 ses recommandations pour la campagne de vaccination contre le Covid-19. Cette campagne doit concerner en première phase les personnes âgées en Ehpad. Dans le cadre de cette stratégie de priorisation, la HAS définit quatre autres phases de vaccination progressive.

« Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent ». C’est en ces termes que la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté sa stratégie de vaccination pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. La HAS précise également qu’elle ne préconise pas de rendre obligatoire cette vaccination.

« Protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent. » C’est en ces termes que la Haute Autorité de santé (HAS) a présenté sa stratégie de vaccination(nouvelle fenêtre) pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. La HAS précise également qu’elle ne préconise pas de rendre obligatoire cette vaccination.

Première phase : les publics prioritaires

Les premières doses de vaccins disponibles en France doivent être réservées aux personnes âgées vivant dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)(nouvelle fenêtre) ou tout autre établissement collectif recommande la Haute Autorité.

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Césaire et Giscard d’Estaing : la rencontre manquée.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La rencontre entre le président de la République Valéry Giscard d’Estaing et le maire de Fort-de-France Aimé Césaire prévue lors de la visite présidentielle de décembre 1974 en Martinique, était annoncée comme un moment de solennité où le député-maire reviendrait sur l’autonomie. Ce serait en quelque sorte la réponse du maire au succès qu’avait rencontré le président dans l’après-midi sur la place de la Savane. Il était attendu un duel de haut niveau intellectuel entre le champion martiniquais et le président de la république. De sorte que l’annulation de la rencontre a été perçue par certains comme une dérobade de la part du président de la République. On ne connaîtra pas le contenu des projets de discours respectifs prévus par les illustres intervenants. Mais on attendait plutôt la survenue de rapports apaisés. VGE, qui avait déjà pris quelques mesures libérales au plan national, voulait semble-t-il rompre la glace avec les DOM.

En cette soirée de décembre 1974, le Groupe Révolution Socialiste (GRS) a pu être un facteur involontaire du renoncement du président de la République à se rendre à la mairie de Fort-de-France.

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Arrêté légitime devant une légalité défaillante

— Par Léo Ursulet —

Stasnilas Cazelles, vous n’êtes pas préfet du département de la Drôme, mais préfet de la Région Martinique. Et en grand commis obéissant et zélé de l’Etat, vous vous avez tenu à rétablir l’autorité compétente du ministre de l’Agriculture, en sollicitant le rejet judiciaire de l’arrêté antipesticides du maire du Prêcheur.

Alors que le chlordécone a été interdit à la fin des années 1970 aux États-Unis, son usage a été autorisé en Martinique et en Guadeloupe entre 1972 et 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. Bien qu’interdit en France dès 1990, il fut utilisé aux Antilles jusqu’en 1993, par dérogation précisément du ministre de l’Agriculture, sous la pression malgré une avalanche de rapports défavorables. Ce ministère se trouve aujourd’hui comme l’autorité devant laquelle un maire de la Martinique doit s’incliner quand il veut protéger sa population contre l’usage des pesticides !

Lire aussi : Ils ont empoisonné notre terre, nos eaux, nos rivages… notre peuple

Le chlordécone est un produit organochloré ultra-toxique avec des effets durables de plusieurs siècles sur l’environnement et particulièrement dangereux pour la santé humaine.

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Inauguration d’une fresque murale « Je suis la femme de ma vie »

Clôture de la campagne pour l’élimination des violences faites aux femmes

Samedi 5 décembre 2020 de 9h à 12h à l’angle de la rue Arago et Lamartine, Fort-de-France

Dans le cadre de la campagne pour l’élimination des violences envers les femmes Culture Égalité vous invite à l’inauguration d’une fresque murale réalisée par deux artistes martiniquaises.

Rendez-vous samedi 5 décembre dès 9h rue Lamartine pour admirer la fresque « Je suis la femme de ma vie » et pour dire NON aux violences faites aux femmes. Autour d’une installation artistique, la place sera animée pour l’ occasion par des artistes portraitistes qui croqueront les passant.es et des performances artistiques.

Venez rencontrer les artistes et venez participer à une expérience unique !

Le mot de l’association Culture Égalité :

Je suis la femme de ma vie…
Dès l’enfance, nous, femmes, sommes conditionnées à attendre « l’Homme de notre vie », celui auquel nous allons nous dévouer, lui assurant confort matériel et affectif, et lui permettant ainsi de s’épanouir dans la carrière ou les loisirs de son choix.
En échange, nous obtenons, soi-disant, honorabilité, et amour…, mais souvent, en réalité, frustration, dépendance économique et affective, isolement, et parfois même maltraitances psychologiques et/ou physiques pouvant aller jusqu’à la violence ultime – le féminicide.

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Qu’en est-il du «retour protecteur de l’État-providence» en Martinique et Guadeloupe avec la crise du Covid-19  ? 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En Martinique et en  Guadeloupe, les choses évoluent avec la crise du coronavirus sans qu’on n’y prête attention , car les Antillais  rétifs à se projeter dans l’avenir à l’aide de l’analyse prospective , ne se rendent pas compte que  le pouvoir économique qui a pour objet d’influencer, d’encadrer, de limiter ou de contrôler le jeu des acteurs économiques appartient plus que jamais au premier chef à l’Etat français.

La France consacre 31 % de son PIB aux dépenses sociales publiques, record du monde

En effet, La crise sanitaire consacre le retour de l’État sur la scène non seulement économique et sociale,  mais également politique en Martinique et Guadeloupe . Elle s’est  traduite ces derniers temps depuis l’ère du préfet Gustin en Guadeloupe (le gouverneur dixit certains commentateurs de la vie politique guadeloupéenne) par un dessaisissement du personnel politique local dont la parole est devenue inaudible, et une montée en puissance de l’État ainsi que de la société civile notamment sur la question de l’eau . Sans conteste, cette crise du Covid 19 consacre le retour, d’une certaine manière métamorphosée , de la question de l’évolution du rôle de l’État français  , quelque peu occultée au cours de ces dernières années par un surinvestissement des élus locaux dans le champ des revendications identitaires.

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Lilian Thuram : « Pour ne pas avoir conscience qu’il y a un privilège blanc, il faut être blanc »

Synopsis :

Qu’est-ce qu’être blanc ? Plus qu’une couleur de peau, n’est-ce pas plutôt une pensée ? Qui sont ceux qui l’ont inventée, et pourquoi ?

Ce livre raconte l’histoire de la pensée blanche, son origine et son fonctionnement, la manière dont elle divise, comment elle s’est répandue à travers le monde au point d’être aujourd’hui universelle, jusqu’à infuser l’air que l’on respire. Depuis des siècles, la pensée blanche est une norme, la fossilisation de hiérarchies, de schémas de domination, d’habitudes qui nous sont imposées. Elle signifie aux Blancs et aux non-Blancs ce qu’ils doivent être, quelle est leur place. Comme la longue emprise des hommes sur les femmes, elle est profondément ancrée dans nos mentalités et agit au quotidien. Seule sa remise en question permettra d’avancer pour passer à autre chose.

Il ne s’agit pas de culpabiliser ni d’accuser, mais de comprendre les mécanismes à l’œuvre, d’en prendre conscience pour construire de nouvelles solidarités. Le temps n’est-il pas venu d’élargir nos points de vue pour nous considérer tous enfin comme des êtres humains ? 

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Dans son nouveau livre, l’ex-champion du monde de football décrypte le contexte dans lequel les sociétés européennes ont inventé des catégories raciales.

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« Chez nous, l’eau est un accident » : en Guadeloupe, les habitants n’en peuvent plus des carences du réseau d’eau potable

— Par Simon Auffret —

REPORTAGE Des décennies de négligence dans la réparation de fuites sur le système d’alimentation et de profonds conflits financiers entre communes pénalisent aujourd’hui des milliers de Guadeloupéens. Le Covid-19 est venu rappeler à l’Etat la précarité de la situation.

Dumé l’affirme avec fierté : à 84 ans, il est le plus vieux charpentier de Guadeloupe. Depuis la terrasse de sa maison, dans le sud de la Basse-Terre, il n’a qu’à tendre le bras pour désigner, à quelques mètres, l’un des grands chantiers de sa jeunesse : un réservoir d’eau potable, aux murs désormais noircis par le temps, construit en 1965 pour alimenter deux quartiers sur les hauteurs de la commune de Capesterre-Belle-Eau.

Dumé venait à peine de se marier quand il a érigé le coffrage en bois du château d’eau, bientôt relié à l’artère centrale du réseau d’adduction de l’île, la canalisation de Belle-Eau-Cadeau. Après huit mois de travaux, les logements sont raccordés à l’eau courante. Un terrain de football et des vestiaires sont établis en bas de l’ouvrage en face duquel Dumé construit sa maison. « Mes onze enfants ont grandi ici », raconte-t-il en dessinant de mémoire les plans du réservoir, cinquante-cinq ans plus tard.

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Ça suffit !

— Pétition de SOS Racisme & Le Cran —

La Démocratie est le pilier de notre vie collective par la garantie des droits pour tous et chacun qu’elle apporte grâce à son principe du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Le peuple, tout le peuple, est donc la réalité humaine qui constitue la légitimité d’existence de nos institutions et du droit, du chef de l’État aux corps intermédiaires et des collectivités aux administrations. La police est une administration régalienne de l’État dont la raison d’être est la protection du peuple et donc de chaque citoyen sans distinction d’origine, de genre, de religion, de profession et ce quelle que soit sa position sociale.  

La police n’est pas hors de la loi, la police n’est pas au-dessus des lois, et la police n’est pas au-dessous des lois. Son autorité ne procède pas de la force dont elle est autorisée à faire preuve, mais de son rôle éminent de gardienne de la paix et protectrice de l’ordre public. C’est ce rôle au sein de la société et au service du peuple qui légitime les interventions qu’elle peut avoir à mener.

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La défiance vaccinale, l’autre épidémie qui se propage en France

Paris – Comment le pays de Pasteur est-il devenu l’un des plus anti-vaccins au monde? La forte défiance, née avant le Covid-19, se propage notamment avec des personnalités, parfois très connues, qui n’hésitent pas à relayer de fausses informations.

Lina (prénom modifié) ne se fera pas vacciner contre le Covid-19. Elle n’a d’ailleurs pas fait les vaccins obligatoires à son bébé de 6 mois: elle s’est débrouillée pour obtenir de faux certificats, ce qui est illégal. 

Cette artiste de 32 ans dit avoir rencontré, il y a quelques années, un jeune homme handicapé « à cause d’un vaccin« . Et depuis qu’elle est devenue mère, elle s’est « renseignée« . Elle a « navigué » sur internet, regardé des chaînes YouTube, parlé avec des amis. Sur le coronavirus, « on a tous le sentiment qu’on ne nous dit pas vraiment la vérité« , lâche-t-elle. 

Lina fait partie des plus radicaux parmi les anti-vaccins, mais ce groupe hétérogène a vu ses rangs grossir ces dernières années. Mi-2019, une enquête mondiale concluait que la France était le pays le plus sceptique envers les vaccins: un Français sur trois ne croyait pas qu’ils soient sûrs.

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La pandémie propulse les besoins humanitaires à des records

L’ONU a lancé mardi un appel humanitaire record de 35 milliards de dollars (29 milliards d’euros) pour 2021, la pandémie ayant plongé des centaines de millions de personnes dans la pauvreté et des famines se profilant.

Avec le choc de la pandémie de Covid-19, le nombre des personnes ayant besoin d’aide humanitaire dans le monde va atteindre un nouveau record : 235 millions, une augmentation de 40% en un an, selon les plans de réponse humanitaire coordonnés par l’ONU. 

Ainsi, si toutes ces personnes vivaient dans un seul pays, ce serait le cinquième plus peuplé du monde. 

Les fonds demandés par l’ONU et ses partenaires visent à aider dans 56 pays quelque 160 millions de personnes (sur les 235 millions) parmi les plus vulnérables qui font face à la faim, aux conflits, aux déplacements et aux conséquences du changement climatique et de la pandémie. 

Cette année, « l’augmentation est presque entièrement due au Covid-19« , qui a fait au moins 1,46 million de morts en près d’un an, a souligné le responsable des Affaires humanitaires à l’ONU Mark Lowcock, en conférence de presse. 

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Anne Sylvestre est morte

La chanteuse aux œuvres féministes est décédée lundi à l’âge de 86 ans, «des suites d’un AVC». La part enfantine de son œuvre a également beaucoup fait pour sa renommée.

«Y a-t-il une vie après la scène ? Je m’aperçois, après cinquante ans de chanson, qu’à part ma famille et mes amis proches, il n’y a qu’une seule chose qui m’intéresse, écrire et chanter. C’est mon bonheur, c’est ma vie», racontait-elle à Bertrand Dicale dans les pages du Figaro pour ses cinquante ans de carrière, en 2007.

La chanteuse Anne Sylvestre, aux œuvres féministes souvent restées dans l’ombre du succès de ses contes musicaux pour enfants, est décédée lundi à l’âge de 86 ans, «des suites d’un AVC», a indiqué mardi à l’AFP Sébastien d’Assigny, son attaché de presse historique.

Connue principalement pour ses Fabulettes pour enfants, qui lui valent d’avoir laissé son nom à des écoles, son répertoire est également riche de chansons plus engagées, comme Non, tu n’as pas de nom (1973), sur l’avortement, deux ans avant la loi Veil.

Non, non tu n’as pas de nom

Que savent-ils de mon ventre
Pensent-ils qu’on en dispose
Quand je suis tant d’autres choses

Non non tu n’as pas de nom…

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« Nous assistons à l’assassinat tragique de la culture par la culture »

Le philosophe Guillaume Pigeard de Gurber craint que la crise actuelle de la culture limite encore davantage la capacité des éditeurs, producteurs ou diffuseurs à faire exister le romancier inconnu, la cinéaste en herbe ou les comédiens en germe.

— Par Guillaume Pigeard de Gurbert, professeur de philosophie —

Tribune. Mise sous perfusion par le confinement, la culture est en train d’être achevée sous nos yeux par le reconfinement. Dans l’espoir de sauver ce qui peut encore l’être, les acteurs de la culture se recroquevillent par instinct de survie sur l’existant. Le tragique de cette situation est que la culture qui existe encore tue dans l’œuf celle qui n’existe pas encore.

Quel éditeur, quel producteur, quel diffuseur, quel média, dans l’arène du tout-marchand, aura encore, sinon l’idée, ne serait-ce que les moyens de ménager le droit à l’existence du romancier inconnu, du cinéaste en herbe, du comédien en germe, du poète éclaireur, du philosophe pionnier ? C’est bel et bien à cet assassinat tragique de la culture par la culture que nous assistons.

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Quand on parle du « monde de la culture », on parle de la culture au mieux comme s’il s’agissait d’un monde parmi d’autres, mais au pire et le plus souvent comme d’un département secondaire du monde réel : le monde économique, aux lois duquel celui de la culture doit se plier.

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