Des médecins voient affluer des patients tristes, épuisés ou anxieux. Certains consultent pour la première fois.
— Par Juliette Demey —
C’est une conséquence encore mal évaluée de l’épidémie de coronavirus : son impact sur la santé mentale. Ces jours-ci, la psychiatre Marion Leboyer, du CHU Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne), ne voit « que ça » : « Des gens épuisés, tristes, qui ont des idées suicidaires. » A la tête de la fondation FondaMental, qui réclame dans un manifeste une réponse urgente et des moyens pour sa discipline, la professeure s’alarme : « Des patients qui n’avaient pas de pathologie tombent malades. On voit apparaître des dépressions ou des troubles anxieux sévères… Il faut leur donner des clés. »
L’après-Covid sera psychiatrique.
Ce sont des soignants à bout ; des personnes isolées ; d’autres ayant affronté un deuil brutal. Si les maux sont de nature et de gravité variables – angoisse, insomnie, stress post-traumatique, burn-out, dépression, pensées suicidaires… –, pour la professeure Leboyer, c’est une certitude : « L’après-Covid sera psychiatrique. » D’autant qu’à l’instar d’autres pathologies inflammatoires « le Covid-19 peut être un facteur déclencheur de l’anxiété et de la dépression, qui sont des maladies comme les autres », dit-elle.

— Par
Quelle est la couleur de la Vie ?
— Par Pierre Pastel, Sociologue/Psychothérapeute —
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L’enfermement prolongé de la population peut avoir des impacts psychologiques négatifs chez de nombreuses personnes allant de l’anxiété à la décompensation. Pour 5 à 15 % de la population, des troubles peuvent même émerger qui nécessitent une prise en charge. Mais des moyens de s’en prémunir existent. Entretien avec David Gourion, psychiatre et ancien chef de clinique à Sainte-Anne.
« Distanciations sociale », inégalités de traitement, mondialisation en accusation… Le philosophe et psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie clinique, éclaire les débats que suscite la crise liée au coronavirus et analyse les effets du confinement sur les individus et sur nos sociétés. Un entretien décapant de la directrice de rédaction avec le président de l’appel des appels.
A quoi s’attendre quand on demande à la population d’un pays entier de rester chez elle pendant dix jours, deux semaines, un mois, voire plus ? Quels vont être les effets sur son mental, sur ses comportements sociaux ? Et quelles pathologies pourraient apparaître ?
Ki sa ou fini di la-a ?
Auteur : Victor M. LINA, préface de Mareike WOLF-FÉDIDA
Collection Connaissance de l’Inconscient, Série Le principe de plaisir, Gallimard
La Collectivité Territoriale de Martinique
Introduction
Pour donner une idée de la complexité à laquelle est exposé l’homme, dés qu’il rencontre la dimension du particulier et de l’universel, nous pouvons partir de l’observation de l’homme qui se réjouit de la diversité que la nature lui offre en lui donnant, par exemple, à voir la blancheur de la neige, la noirceur de la nuit, le rouge et le jaune de l’arc en ciel. Lorsque ces couleurs magnifiques – le rouge, le jaune, le blanc, le noir – viennent à lui être données non pas par le spectacle de la nature mais par celui de l’humanité, pourquoi alors apparaît ce phénomène stupéfiant, le racisme, qui nous annonce qu’entre l’homme blanc, l’homme noir, l’homme rouge et l’homme jaune, le regard prétend reconnaître des différences hiérarchiques autorisant le mépris la crainte ou l’admiration ?
« Un fil à guidé cet ouvrage : préciser les conditions symboliques nécessaires au refoulement de la jouissance qui conditionne pour les êtres qui parlent l’émergence de désir. » « Il m’a été imposé par des questions venues de ma pratique de la psychanalyse avec des femmes et des hommes dont les histoires singulières se sont trouvées inscrites dans l’histoire qui a fondé et structuré les sociétés de la Guadeloupe et de la Martinique. » « Dans ces colonies géographiquement séparées de leur métropole, a été inaugurée et institutionnalisée une perversion coloniale de la structure symbolique du langage. »
Psychanalyste et philosophe, elle est l’auteur notamment de Au bon plaisir des « docteurs graves » – À Propos de Judith Butler (Puf, 2017)
La mort fait partie de la vie, mais on n’en parle pas. Ou rarement et difficilement. Patrick Ben Soussan, psychiatre, responsable du département de psychologie clinique à l’Institut Paoli-Calmettes, à Marseille, nous explique pourquoi nous sommes tellement dans le déni face à notre propre mortalité.
Dans un rapport rendu public ce vendredi, le contrôleur général des lieux de privation de liberté s’inquiète vertement de la prise en charge des malades souffrant de troubles mentaux.
Le concept de transmission intergénérationnelle assume aujourd’hui un ensemble de questions qui débordent celle de la différence entre les générations, essentiellement constituée par son enjeu œdipien et par les catégories de l’Interdit, du refoulement et de la culpabilité. Le concept englobe désormais la connaissance des processus et des formations psychiques qui, à travers les rapports entre les générations, organisent ou désorganisent l’espace psychique : il oblige à repenser les modes de formation et de transmission de l’inconscient, les effets de subjectivité et d’intersubjectivité qu’il détermine. Cette ouverture du champ est ancrée dans les nouveaux dispositifs cliniques de traitement de la souffrance psychique; elle contribue au débat contemporain sur les processus de symbolisation et sur le rapport à l’originaire.
Ce quatrième ouvrage s’intéresse à l’adolescent dit « ordinaire » dans nos régions. Une majorité semble « aller bien ».
— Par Hervé Glevarec, directeur de recherche CNRS —
Les changements actuels dans la parentalité interrogent principalement sur la place du père dans notre Société, ainsi que sur les repères familiaux hérités qui la structurent. Et la psychanalyse, au départ fondée sur une famille traditionnelle judéo-chrétienne, est-elle de ce fait caduque ? Existe-t-il un réel déclin de la triangulation œdipienne ou bien s’agit-il de propos de psychanalystes nostalgiques qui espèrent une restauration glorieuse du père ? D’autre part, les repères psychanalytiques restent-ils opérants dans ces nouvelles familles ? Enfin, ces nouvelles familles, annoncent-elles des catastrophes inéluctables pour la vie psychique de leurs enfants ? Voilà quelques questions amenées par les modifications actuelles dans les parentalités.
