« Je voudrais parler de Duras », à découvrir jusqu’au 2 septembre, les jeudi vendredi et samedi, à vingt heures.

— Par Janine Bailly —
Qui a pour habitude de fréquenter la saison estivale du Théâtre du Peuple de Bussang aurait pu s’étonner à la découverte de la proposition vespérale : « Je voudrais parler de Duras », une pièce courte, dont la durée limitée à une heure lui vaudrait bien de participer à ce que l’on nomme, sur l’île de la Martinique, Festival des petites formes. On aurait pu craindre que cette heure-là ne fasse pas le poids, face aux presque trois heures exubérantes de ce Cyrano de Bergerac donné en matinée, ne fasse pas le poids et ne suffise pas à nous “parler” de ce monument de la littérature qu’est devenue, au fil du temps, Marguerite Duras, ordinairement désignée par son seul patronyme – qui d’ailleurs n’est que d’emprunt ! Or il n’en est rien, tant cette heure, qui me parut trop brève, s’avéra être comme une bulle magique hors de la réalité, un moment de haute densité, un moment plein, mais aussi plain au sens ancien de plain chant puisqu’une voix, celle de Yann parlant de Duras, sera porteuse presque exclusivement du spectacle.


Le Festival d’Avignon est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis.
Je ne suis pas d’ici, je suis ici
Ce n’est pas le tramway, mais le café que l’on nomme désir, slogan publicitaire oblige. Le titre annonce la couleur, littéralement. A la fois ironique, satirique et corrosif. L’ensemble du spectacle est à l’avenant, mordant, caustique, agressif, dérangeant. Le festival n’est pas dans sa zone de confort!
Sur le plateau, huit femmes. Elles sont artistes et noires. Elles nous regardent avant de prendre la parole et, avec la plus grande des sincérités, déposent devant nous leurs trajets de vie en enchaînant des numéros sortis d’un conte afro-futuriste Leur sujet ? La figure de la femme noire comme objet de fantasmes. Une image bien lointaine de leur quotidien au creux d’une société française qui ne les autorise à être qu’au service des autres. Ensemble, dans un joyeux chaos, elles construisent un spectacle vérité qui fait magistralement voler en éclat l’imaginaire colonial et son cortège de clichés. Des clichés tenaces, racistes, sexistes… Rien de lénifiant ni de moralisateur pourtant. Ces huit guerrières de la performance irradient de leurs incroyables présences ce brillant et féroce brûlot qui dynamite nos repères dominants. D’une danse endiablée à une acrobatie aérienne ou à une session de twerk frénétique, Rébecca Chaillon, metteuse en scène, autrice et performeuse afro-militante noire née à Montreuil, a choisi ici un tout autre registre pour bouleverser nos repères : l’humour baroque, le détournement carnavalesque et surtout faire sororité.
Milo Rau et sa troupe du NT Gent een compagnie de l’atelier des activistes du MST revient en Avignon, aprè avoir présenté en 2018 
— Avignon 2023 —


— Par Michèle Bigot —
— Michèle Bigot —
— Festival d’Avignon — Carolina Bianchi, metteuse en scène, autrice et interprète travaille à Amsterdam avec le collectif artistique Cara de Cavalo. Elle aime mêler performance, danse, théâtre pour entrer dans un univers syncrétique qui crée volontairement ou non une confusion entre réel et imaginaire, entre passé et présent.
— Festival d’Avignon —
— Festival Avignon —Fred Cacheux s’empare de Gros Câlin, un des romans que Romain Gary publia sous le pseudonyme d’Emile Ajar et en fait un petit bijou : finesse de l’adaptation, bonheur du jeu . Le comédien passé par la Comédie Française, longtemps permanent du Théâtre National de Strasbourg, est sur scène ,seul, comme un poisson dans l’eau faisant de la durée du spectacle (1h30) un argument au service de la connaissance de son personnage Monsieur Cousin, sans redondance. Dans son costume étriqué d’employé de bureau effacé, ce dernier fait consciencieusement son travail et rentre en solitaire dans son petit appartement retrouver son …python surnommé Gros Câlin. Ceci intrigue ses collègues de bureau, suscite des problèmes avec les voisins quand Gros Câlin explorant les tuyauteries pointe sa tête dans les toilettes de l’appartement du dessous. Comment Monsieur Cousin amoureux mais ne souhaitant pas se séparer de son python va-t-il sans sortir ? Le texte de Gary reprend des thèmes qui lui sont chers : la solitude, le spleen, l’ambiguïté, la difficulté du regard de l’autre. Ce n’est pas mièvre mais enveloppé d’humour comme une politesse extrême.
Dans cette nouvelle création, la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker associe d’emblée à la construction du spectacle Jean Marie Aerts architecte sonore du groupe fondé par Arno, Meskerem Mees autrice-compositrice-interprète- qui est proche du songwriting et danse aussi sur scène en compagnie du danseur guitariste Carlos Garbin. Plus que jamais, le rapport à la musique qui s’est développé au fil du temps dans ses chorégraphies, est présent : rapport à la pop, à la chanson, au blues, références à la dance et aux beats, amplification des instruments…Les chemins musique et danse sont d’abord tracés de façon parallèle avant une mise en commun qui dessine le corps du spectacle et son âme
Iphigénie habite à Splott, un quartier déshérité de Cardiff. elle s’appelle Effie, Iphigénie, c’est le nom de son destin. Du père, il ne sera pas question. On ne parlera que de sa grand-mère. Famille même pas mono-parentale. Effie est livrée à elle-même et à son présent désespérant. Devant 

FESTIVAL D’AVIGNON
estival