Prolongation exceptionnelle le 28 ocotbre à 16h et 20h au Grand Carbet

— Par Roland Sabra —
« On peut être extrêmement vulgaire sans dire un seul gros mot », disait un critique après la sortie d’« Un air de famille », le film de Cédric Klapisch adapté de la pièce de théâtre éponyme d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, au cours de laquelle on assiste à un règlement de comptes lors d’un dîner familial, où tout le monde parle sans vraiment s’écouter, rongé par des rancœurs jamais tout à fait dépassées. On fête l’anniversaire d’une pièce rapportée à la famille et l’on attend l’épouse d’un hôte… qui se fait attendre !
Sur un plateau dont le décor a été réalisé par l’ESAT de Bellefontaine, il y a la Reine Mère, Mme Mounisi, (Jocelyne Béroard), acariâtre, emmerdailleuse dans l’âme, elle affiche sans aucune gêne sa préférence pour l’un de ses fils, méprise l’autre, bataille avec sa fille Léonie (Jann Beaudry), figure plus émancipée, un peu paumée parfois, célibataire qui entretient une relation cachée, plus ou moins satisfaisante avec Désiré, le tenancier du bar (Jean-Claude Duverger), assujetti à cette famille dont il n’est pas membre et qui se retrouve contraint au milieu d’affrontements familiaux qu’il cherche à fuir.


Sensibiliser au cancer du sein avec humour, et oui, c’est possible ! C’est ce que fait Marie Salanon-Louisa, ancienne patiente du Montpellier Institut du Sein (MIS), dans son One-Woman-Show Les deux moches du fond. À la fin de son traitement, la comédienne de la Compagnie « Les Quintessents » décide de retracer son parcours contre le cancer du sein, qu’elle aborde d’une manière simple et sans rancoeur.
Représentée pour la première fois en France¹ en avril 1966 au théâtre de l’Odéon, par la compagnie Renaud-Barrault, dans une mise en scène de Roger Blin, la pièce intitulée Les Paravents, de Jean Genet – ce grand écrivain de la marginalité –, fit en raison de son sujet, scandale auprès des défenseurs de l’Armée, commandos de parachutistes ou anciens combattants nostalgiques d’Afrique du Nord et d’Indochine : si la guerre d’Algérie, terminée depuis quatre ans, n’est pas explicitement nommée, elle infuse bien dans toute la pièce… Le scandale fut tel qu’André Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles, intervint dans une Assemblée houleuse afin de calmer cette agitation de mauvais aloi ! En 1983, la reprise de la pièce par Patrice Chéreau, au théâtre des Amandiers de Nanterre², provoquait encore des remous, et certains soirs, relate la comédienne Dominique Blanc, il fallait d’urgence quitter les lieux, en raison d’alertes à la bombe.
Inspirée librement du film « Un air de famille » de Cédric Klapisch, lui-même, inspiré de la pièce de théâtre « Un air de famille » de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui,
En 2022, Stéphane Lafaille fonde l’ATAMAC, l’Atelier Théâtre Adultes en collaboration avec un petit groupe au sein de l’AMAC (Association de la Météo et de l’Aviation Civile) en Martinique. L’objectif de cette initiative est de stimuler la créativité et d’unir les esprits parmi les membres actifs et retraités de l’AMAC. Chaque mardi après-midi, les apprentis comédiens de l’ATAMAC se rassemblent pour travailler ensemble, embrassant pleinement l’esprit de vie associative qui promeut le dévouement, la générosité et le travail d’équipe.
Melissa Mambo Bangala, lauréate du prix d’écriture théâtrale ETC Caraïbe du meilleur texte francophone, édition 2023

— Rapport critique de Trésor Mbikavu(*)

Le Festival d’Avignon est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis.
Je ne suis pas d’ici, je suis ici
Ce n’est pas le tramway, mais le café que l’on nomme désir, slogan publicitaire oblige. Le titre annonce la couleur, littéralement. A la fois ironique, satirique et corrosif. L’ensemble du spectacle est à l’avenant, mordant, caustique, agressif, dérangeant. Le festival n’est pas dans sa zone de confort!
Sur le plateau, huit femmes. Elles sont artistes et noires. Elles nous regardent avant de prendre la parole et, avec la plus grande des sincérités, déposent devant nous leurs trajets de vie en enchaînant des numéros sortis d’un conte afro-futuriste Leur sujet ? La figure de la femme noire comme objet de fantasmes. Une image bien lointaine de leur quotidien au creux d’une société française qui ne les autorise à être qu’au service des autres. Ensemble, dans un joyeux chaos, elles construisent un spectacle vérité qui fait magistralement voler en éclat l’imaginaire colonial et son cortège de clichés. Des clichés tenaces, racistes, sexistes… Rien de lénifiant ni de moralisateur pourtant. Ces huit guerrières de la performance irradient de leurs incroyables présences ce brillant et féroce brûlot qui dynamite nos repères dominants. D’une danse endiablée à une acrobatie aérienne ou à une session de twerk frénétique, Rébecca Chaillon, metteuse en scène, autrice et performeuse afro-militante noire née à Montreuil, a choisi ici un tout autre registre pour bouleverser nos repères : l’humour baroque, le détournement carnavalesque et surtout faire sororité.
Milo Rau et sa troupe du NT Gent een compagnie de l’atelier des activistes du MST revient en Avignon, aprè avoir présenté en 2018 
— Avignon 2023 —


— Par Michèle Bigot —