Le jeu de l’amour et du hasard », de Marivaux, m.e.s. Stéphane Lafaille, par la troupe de l’ATAMAC

Vendredi 22, samedi 23 septembre 2023 à 19h 30 au T.A.C.

En 2022, Stéphane Lafaille fonde l’ATAMAC, l’Atelier Théâtre Adultes en collaboration avec un petit groupe au sein de l’AMAC (Association de la Météo et de l’Aviation Civile) en Martinique. L’objectif de cette initiative est de stimuler la créativité et d’unir les esprits parmi les membres actifs et retraités de l’AMAC. Chaque mardi après-midi, les apprentis comédiens de l’ATAMAC se rassemblent pour travailler ensemble, embrassant pleinement l’esprit de vie associative qui promeut le dévouement, la générosité et le travail d’équipe.

Au cœur des activités de cette année, la mise en scène, l’étude et l’approfondissement des rôles occupent une place centrale dans une des pièces les plus jouées de par le monde : « Le jeu de l’amour et du hasard ». L’objectif est de donner vie aux personnages de manière éclatante, suscitant les rires du public pour une pièce comique à la fois divertissante et profondément contemporaine.

Dans sa comédie en trois actes Marivaux propose une exploration captivante des dynamiques amoureuses, des quiproquos comiques et des défis sociaux de l’époque. À travers l’échange d’identités entre deux aristocrates et leurs prétendants, la pièce plonge dans une série d’événements aussi hilarants que profonds.

L’intrigue se déploie autour de Silvia, une jeune femme qui, désireuse de mieux connaître son prétendant Dorante, convainc sa mère de lui permettre de se déguiser en servante, Lisette. Ironiquement, Dorante a également l’idée de se travestir en serviteur pour observer Silvia incognito. Ce concept ingénieux crée une toile d’intrigues et de ruses où l’amour et l’identité se croisent. Madame Orgon, la mère de Silvia, ainsi que sa sœur Georgette et son fils Mario, participent à ce jeu en laissant les événements se dérouler, tout en savourant le spectacle.

L’essence même de la pièce réside dans l’inversion des rôles traditionnels maîtres/valets. Marivaux exploite habilement cette inversion pour générer des situations délicieusement décalées et des dialogues étincelants. Les maîtres se retrouvent à se comporter comme des serviteurs et vice versa. Cette subversion sociale révèle l’absurdité des hiérarchies rigides de l’époque et remet en question les normes qui dictent les relations entre les classes sociales. Cependant, au-delà des considérations sociales, Marivaux explore également les rôles de genre, avec des femmes qui prennent les devants dans le jeu de l’amour et du hasard.

Au cœur de la comédie se trouvent les émotions complexes des personnages. Silvia, tout en se cachant derrière le masque de la servante, découvre qu’elle est attirée par Dorante déguisé en valet. Tandis que Dorante, dans le rôle du serviteur, éprouve des sentiments authentiques pour Silvia. Ce mélange de sentiments crée une tension dramatique, mettant en lumière les conflits entre les désirs personnels et les conventions sociales. L’amour, la séduction et l’identité s’entremêlent dans une danse complexe et divertissante

La pièce aborde également des questions féministes avant-gardistes pour l’époque. Marivaux présente des femmes fortes et intelligentes qui ne se contentent pas de suivre passivement les plans tracés par les hommes. Silvia et Lisette prennent des décisions audacieuses, manipulant habilement les circonstances pour découvrir la vérité sur les sentiments de leurs prétendants. Cette approche subtilement féministe anticipe les mouvements d’émancipation des femmes à venir et souligne l’importance de l’autonomie et du libre arbitre féminin.

Dans l’ensemble, « Le Jeu de l’amour et du hasard » de Marivaux est bien plus qu’une simple comédie romantique. C’est une réflexion profonde sur les relations humaines, les conventions sociales et les rôles de genre. La pièce s’amuse avec les masques et les déguisements, tout en dévoilant les véritables émotions et désirs des personnages. Elle met en lumière les complexités de l’amour, du désir et de l’identité, tout en défiant les normes et les attentes de la société de l’époque.

En fin de compte, la pièce célèbre le pouvoir de l’amour authentique et la capacité de l’individu à se libérer des entraves des conventions sociales et des rôles préétablis. « Le Jeu de l’amour et du hasard » continue de captiver les publics à travers les âges en raison de son exploration intemporelle des thèmes universels de l’amour, du désir et de l’émancipation individuelle. C’est une œuvre qui continue d’éclairer et de divertir, rappelant que l’amour et le hasard peuvent parfois former une alliance surprenante et enrichissante. Alors sans hésitation rendez-vous les 22 et 23 septembre 2023 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire pour un début de saison en fanfare.

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 Durée : 1h30 Tarif : 20 euros Billets en vente uniquement sur monipass Infoline : 06.34.10.00.65.

ATAMAC : Atelier Théâtre de l Association de la Météo et de l’Aviation Civile

La troupe :

Félix Charlec
A la retraite professionnelle et après être monté sur les planches il y a plus de 20 ans, le démon de minuit est revenu.
De nature réservée, cet exutoire m’a manqué.
C’est avec une vraie joie que je donnerai tout pour satisfaire le public.
Quentin Delplanque
Technicien de l’Aviation Civile, je fais du théâtre parce que ça me plaît depuis que je suis tout jeune et que ça m’a toujours suivi tout au long de ma vie. C’est une activité qui m’a toujours permis de me recentrer à la fois sur moi mais aussi de rencontrer l’autre. D’abord sceptique avec cette pièce classique, elle m’est apparue tout à fait contemporaine au travers de ses relations humaines. Elle m’a permis de m’amuser et me lâcher, surtout à travers le truculent personnage d’Arlequin.
Guylaine Fanny

Gestionnaire comptable à Météo France, je me suis lancée dans cet atelier Théâtre en octobre 2022. Mon objectif premier était de mieux m’exprimer en public. Aujourd’hui, cet atelier m’apporte du bien-être, de l’assurance et me pousse au-delà de mes limites.

 

Josette Kimboo
Gestionnaire de ressources humaines, j’ai voulu faire du théâtre pour vaincre ma timidité à parler en public et mieux exprimer des émotions.
C’est une aventure très enrichissante.
Sylvie Marie-Louise
Jeune retraitée d’un service de l’Aviation Civile où j’étais gestionnaire du parc immobilier aux Antilles Guyane, j’ai rejoint la troupe de théâtre pour d’une part maintenir la relation avec l’extérieur et d’autre part m’épanouir en jouant un rôle qui finalement n’est pas très différent de ma personne.
J’en rigole.
Armelle Levif
Infirmière. Le théâtre est pour moi un magnifique moyen d’expression artistique.
La relation aux autres acteurs de la troupe est très enrichissante.
J’apprécie beaucoup Marivaux qui était un écrivain moderne et féministe pour son époque.
Manuella Mornet
Technicienne de l’aviation civile, j’ai voulu faire l’expérience du théâtre cette année pour me permettre d’avoir plus d’assurance dans un 1er temps.
Mais ce n’est pas qu’une aventure individuelle, la cohésion au sein de la troupe m’a beaucoup apporté.
Le théâtre est devenu également mon exutoire, mon lâcher prise.
Je me suis bien amusée dans le personnage que je joue et qui, finalement, me ressemble beaucoup.
Sandrine Michel
Chargée de mission à la DGAC, j’ai essayé le théâtre en octobre 2022.
Même si je m’exprime facilement en petit comité, m’imaginer face à un public m’a tétanisé… j’ai eu peur et j’ai abandonné. En juin 2023, j’ai eu une proposition de réintégrer la troupe …
Sans réfléchir j’ai accepté.
Je me sens prête à relever ce défi.
C’est une très belle aventure.

Le metteur-en-scène:

Stéphane est comédien, metteur en scène et formateur.
Il suit plusieurs ateliers, des séances publiques de travaux et intègre la Compagnie d’Entraînement, de Création et d’Essai du Théâtre des Ateliers dirigée par Alain Simon, pendant plusieurs années où il reçoit alors une formation professionnelle.
Il rejoint en 1996 la Compagnie du théâtre « Ainsi de suite » et avec Katia Meriaux ils créent la même année la Compagnie « Métamorphose », compagnie regroupant des enfants et des adolescents d’Eguilles.
Il crée en 2006 sa compagnie professionnelle « Leo dixit » et en plus de jouer, il anime des ateliers de théâtre amateurs et professionnels.
En plus du théâtre pur, il monte deux opéras dont la mise en scène de « Didon et Enée » Opéra de H. Purcell au Festival Opéra au château, au château d’Alphéran à Puyricard.
Il est à l ‘origine des nocturnes de saint Martin d’Eguilles.
Il anime également un atelier semi professionnel de théâtre en collaboration avec une compagnie parisienne.
Il crée alors la compagnie semi-professionnelle « les Rest’Capés » qui se produit dans plusieurs festivals de la région PACA en 2013-2014 (Création saison 2012-2013 : « Vagues souvenirs de l’année de la peste » de Jean-Luc Lagarce dans une mise en scène de S. Laffaille).
Sa passion de l ‘art par le théâtre, le chant et la danse est essentielle à sa vie.
Il travaille au théâtre jusqu’en 2016 sous la direction d’Alain Simon et de Claude Pélopidas.
Il arrive en Polynésie Française en Juillet 2016 où il occupe un poste au SEAC/PF. IL crée, dans le cadre de la section « Culturelle » de l ’ATACEM (Aviation civile et Météo) l ’activité « Théâtre » où il anime tous les mercredis soir des ateliers théâtre pour adultes. Il crée la compagnie « l’R 2 rien ».
Il arrive en Martinique en Septembre 2022. Il crée, dans le cadre de l’AMAC (Association de la météo et de l’aviation civile en Martinique) l’atelier « Théâtre » où il anime tous les mardis après-midi des ateliers théâtre pour adultes. Il crée la compagnie « De V’R & 2 mots ».
De formation technique (Electronicien et Ingénieur en Informatique), Stéphane a toujours été passionné d‘Art, d’Opéra et de Théâtre, « j’ai poussé un jour, la porte d’un Théâtre avec un autre regard » : « De spectateur devenir acteur. » « Je veux savoir ce qu’il y a derrière… Je veux savoir jouer, interpréter et être… » « Réveillé, comme bouleversé, j’ai aimé ce que j’y ai trouvé et depuis chaque instant le théâtre me nourrit ».