Catégorie : Arts de la scène

Des marionnettes. De la Chine et l’Occident

— Par Selim Lander —

Il y a des artistes que l’on a plaisir à revoir, tel Yeung Faï qui nous a déjà rendu visite en Martinique, il y a trois ans, et qui est revenu vers nous à l’occasion de la Ribotte des petits, le festival des enfants organisé par Tropiques Atrium en ce mois de décembre. Yeung Faï est sympathique, les jeux de son visage très expressif font aussi partie du spectacle mais celui-ci vaut avant tout pour la virtuosité du marionnettiste né à Hong-Kong. S’il nous est difficile d’en juger exactement – les marionnettistes qui se produisent en Europe utilisant d’autres techniques – nous croyons volontiers le programme qui le présente comme un « virtuose » de son art.

Si nous osions, nous hasarderions une comparaison entre l’Extrême-Orient et l’Occident. Chacun a désormais conscience que le centre de gravité du monde est en train de se déplacer à toute vitesse vers la Chine, laquelle fait ce qu’elle veut dans ce qu’elle estime son pré carré (voir ses implantations en mer de Chine du Sud, la « route de la soie », etc.),

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« Asako I & II » : ce qu’on retrouve n’est pas ce qu’on a perdu

— Par Roland Sabra —

Je n’a pas pu voir l’ensemble des films du cycle du cycle « Un air de Japon » proposé par Steve Zébina dans le cadre des séances V.O. déportées à Madiana. Le voyage à Tokyo m’ a touché beaucoup plus que Le goût du saké tous deux de  Yasujirô Ozu. Ce dernier film, pourtant présenté par la critique comme le chef d’œuvre absolu du réalisateur, la quintessence de son art, avait un goût de resucée n’en déplaise à celles et ceux qui pensent que c’est le propre même du travail du maître japonnais que de revenir sans cesse, avec les mêmes acteurs, les mêmes techniques de cadrages sur la même thématique, que c’est là son style, sa grandeur, son génie. Peut-être suis-je plus sensible au noir et blanc qu’à la couleur… Fidèle lecteur, tu sais ce que je pense de Voyage à Yoshino.

Peut-être un jour  finirons-nous par voir Invasion de Kyoshi Kurosawa? En attendant « Un air de japon » s’est  brillamment terminé par la projection d’Asako I & II.

Asako (Erika Karata) vit à Osaka.

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« Terre, fleur d’amitié », texte et m.e.s. d’Estelle Butin

Samedi 22 décembre 2018 à 16h & 18h. Tropiques-Atrium

Ciné Goûter à 15h30 & 17h30

Texte et mise en scène : Estelle Butin
Assistant à la mise en scène & Direction d’acteurs : Guillaume Malasné
Manipulation : Estelle Butin & Virgil Venance
Artiste plasticien : Jéremie Priam
Création, fabrication marionnettes & Accessoires : Estelle Butin
Création lumière : Viviane Vermignon
Décors : Dominique Guesdon
© crédit photo : Claude Michaud

C ‘est l’ histoire de Souricette qui invite tous ses amis pour le goûter mais il lui manque un ingrédient : les fleurs de l’amitié pour faire son gâteau. Elle va les chercher dans le potager de Verterre, mais celles-ci ont disparu. Elles sont inexistantes !
Par contre, elle est impressionnée par les plantes et les légumes qui sont devenus géants. Que s’est-il passé ? Le chimiste Tosenmot est-il passé par là ? Pour résoudre cette énigme Souricette et Verterre seront aidés par leur amis Taupinette et Zoizelle.
La création Terre, fleur d’amitié explore des formes poétiques, simples, pour défendre un propos engagé sur la relation qu’entretient l’homme avec la nature.

Avec le soutien de : DAC Martinique & de la Collectivité Territoriale de Martinique
Remerciements : Arielle Bloesch de Etc_Caraïbe pour sa relecture bienveillante et avisée
Pour la mise à disposition de leur espace de travail et leur accueil : Le Petit Théâtre de Redoute, L’Espace Korzemo, la ville de Fort-de-France

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« Asako I & II » de Ryûsuke Hamaguchi

Mercredi 19 décembre 2018 à 19h30. Madiana V.O.

Attention séances en avant-première (sortie Paris le 2 Janvier 2019 ) !

De Ryûsuke Hamaguchi
Avec Masahiro Higashide, Erika Karata, Koji Seto
Genres Romance, Drame
Nationalités Français, Japonais – Japon – 1h59 – 2018
Date de sortie 2 janvier 2019 (1h 59min)

Synopsis :
Asako, une jeune femme de 21 ans qui vit à Osaka, tombe follement amoureuse de Baku. Mais un jour, Baku disparaît. Deux ans plus tard, désormais installée à Tokyo, Asako rencontre Ryohei, qui est le sosie parfait de son amour disparu. Elle va alors se laisser séduire par ce jeune homme qui possède une personnalité totalement différente de celle de Baku.

Réception critique :

Madinin’Art par Selim Lander

Le film tient grâce à la personnalité énigmatique d’Asako, à sa fragilité…. Lire la suite=>

Sur le site Web agrégateur Rotten Tomatoes , le film a obtenu un taux d’approbation de 71%, basé sur 21 commentaires, et une note moyenne de 7.5 / 10. Le consensus critique du site Web se lit comme suit: « Les prémisses conceptuelles d’ Asako I & II sont ancrées dans des thèmes stimulants et un travail convaincant du réalisateur Ryusuke Hamaguchi ».Sur

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Toutes les affiches de films se ressemblent ? C’est normal, elles sont faites pour ça

— Par Benoît Jourdain —

Du bleu et jaune pour les comédies, des héros accompagnés par leurs amis devant une explosion pour les films d’action… Les affiches de cinéma ont souvent un air de déjà-vu et ce n’est pas qu’une question de paresse comme le pense Vincent Cassel.

Vincent Cassel, en costume, regard d’acier, plonge ses yeux dans les vôtres, arme à la main. A ses côtés, une multitude d’acteurs détourés, parmi lesquels on reconnaît Fabrice Luchini ou Olga Kurylenko. Par un habile fondu, on devine Notre-Dame de Paris, et un duel entre deux hommes. Plus bas, un titre en lettres dorées : L’Empereur de Paris. La star française joue Vidocq dans ce film réalisé par Jean-François Richet qui sort mercredi 19 décembre. Une affiche que vous avez sûrement déjà vue sur un bus, une colonne Morris, ou dans vos cinémas.

Elle vous semble familière ? Normal, elle reprend les codes des films « en costume », pointe Quentin Durand, alias le stagiaire des affiches, sur son site, où il s’amuse à se moquer de ces supports. Ironie de l’histoire, jeudi 15 novembre, Vincent Cassel lui-même dénonçait sur Instagram (le post a été supprimé depuis), par un montage réunissant plusieurs affiches de comédies, « le formatage, le manque d’invention, la flemme et le nivellement par le bas des distributeurs ».

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« Voyage à Yoshino » de Naomi Kawase : une beauté subjuguante

Mardi 18 décembre 2018 à 19h30. Madiana V.O.

De Naomi Kawase
Avec Juliette Binoche, Masatoshi Nagase, Takanori Iwata
Genre Drame
Nationalités Japonais, Français

Synopsis :
Jeanne part pour le Japon, à la recherche d’une plante médicinale rare. Lors de ce voyage, elle fait la connaissance de Tomo, un garde forestier, qui l’accompagne dans sa quête et la guide sur les traces de son passé. Il y a 20 ans, dans la forêt de Yoshino, Jeanne a vécu son premier amour.

La presse en parle :

Madinin’Art par Roland Sabra
Le spectateur est d’autant plus déboussolé que la caméra balance entre célébration ritualisée de la nature dans une contemplation esthétique de l’immuabilité d’un paysage, d’une fleur, d’une feuille et rappel de la fugacité, de la caducité, du caractère cyclique et transitoire des êtres et des choses. Flashback, flash-forward, ellipse, coupe, suspension narrative, fragmentation de la mise en scène participent à la création d’un univers d’une beauté subjuguante. Lire l’ensemble de la critique =>

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« A scene at the sea » de Takeshi Kitano

Lundi 17 décembre 2018 à 19h30. Madiana V.O.

De Takeshi Kitano
Avec Kuroudo Maki, Hiroko Oshima, Sabu Kawahara
Genres Romance, Comédie dramatique
Nationalité Japonais
Date de reprise 8 août 2018 – Version restaurée (1h 40min)
Date de sortie 16 juin 2005 en DVD (1h 40min)

Synopsis : 
Un jeune éboueur sourd-muet se prend d’une passion obsessionnelle pour le surf. Soutenu par le regard protecteur de sa fiancée, sourde-muette comme lui, le jeune homme progresse, d’apprentissages éprouvants en compétitions harassantes, jusqu’à ce que la mer les sépare.

La presse en parle :

Madinin’Art par Selim Lander
Chef d’œuvre !  Voir la critique complète sur Madinin’Art

Chronic’art.com par Elysabeth François
Par son extrême épure, A Scene at the sea pourrait bien être l’œuvre la plus radicale du cinéaste. On y sent une volonté d’aller à l’essentiel, en dégageant l’histoire de tout détail sur-signifiant.
Le Figaroscope par Emmanuèle Frois
On se laisse bercer par le rythme des vagues, la lenteur de l’action, la beauté des images.
Le Nouvel Observateur par Pascal Mérigeau
Un cinéma d’une pureté absolue, qui nécessite encore un petit, un tout petit effort, pour retrouver un regard débarrassé de toutes les âneries qui l’encombrent.

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The puppet show-man

Vendredi 21 décembre 2018 à 18h – Tropiques-Atrium

Ciné Goûter à 17h30

de Yeung Faï

Conception & Jeu : Yeung Faï
Mise en scène : éric Domenicone
Construction castelet : Michel Klein
Construction marionnettes : Yeung Faï
Lumière : Marc Laperrouze
Production : Le Manège – Scène nationale de Maubeuge
Coproduction : Perth International Arts Festival, Australie

Le tigre dévore le moine débonnaire, les étudiants s’affrontent dans un combat de lances et d’épées spectaculaire, les assiettes virevoltent et jamais ne se brisent, les couples se font et se défont…
Les incroyables et multiples scènes de marionnettes chinoises se succèdent et nous font basculer dans un monde où l’éblouissante dextérité du marionnettiste s’accompagne de légèreté et de fantaisie.

Héritier d’une grande famille de marionnettistes chinois, Yeung Faï parcourt plusieurs communes du territoire pour faire découvrir cet art ancestral. Quelques manipulations suffisent à faire surgir un tigre affamé ou des combats d’épée, bref, un émerveillement assuré pour petits et grands.
Le jeune Yeung Faï a été initié à la manipulation des marionnettes à gaine par son père. Ce dernier, persécuté durant la Révolution culturelle, lui a transmis bien plus qu’une passion : la force de faire vivre cet art malgré les tempêtes.

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ETC. Caraïbe a offert une très belle soirée de lectures théâtrales

— Par Roland Sabra —

Très intéressante soirée de lectures théâtrales ce samedi 16 décembre 2018 à L’Œuf plein comme il se doit d’un public avide de découvrir deux textes choisis, et bien choisis, par ETC.. Caraïbe.
La petite salle est comble, les chaises manquent, le public s’entasse, déborde dans la rue Garnier Pagès quand Vincent Fontano derrière son pupitre commence la lecture de «  Loin des hommes » créé cette année dans son île de La Réunion. La voix est forte et puissante, à la hauteur du texte qu’elle fait vibrer et toucher au cœur l’auditoire. Il est né laid l’enfant. La Mère le dit, le lui répète. Elle l’aime mais il est laid. Elle en fera un homme, un vrai, c’est à dire une caricature, à jamais plongé dans le virilisme cette maladie infantile de la masculinité. Au delà de la violence qui le taraude, le mine et l’agit, au-delà de son aspect physique, la tête dans les épaules, sa vraie laideur est là dans ce machisme qu’il porte en lui autant qu’il est porté par lui. C’est au départ ou à la mort, c’est du pareil au même, du père, que l’injonction maternelle d’être un homme à été faite.

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« Le goût du saké » de Yasujirô Ozu

Dimanche 16 décembre 2018 à 19h 30. V.O. Madiana

De Yasujirô Ozu
Avec Shima Iwashita, Chishu Ryu, Keiji Sada
Genre Drame
Nationalité Japonais
Date de reprise 1er août 2018 – Version restaurée (1h 53min)
Date de sortie 6 décembre 1978 (1h 53min)

Synopsis :
Un père, veuf, cadre dans une entreprise industrielle vit avec sa fille et son dernier fils. Le soir, après le travail, il retrouve ses amis pour boire du saké dans un café où ils ont leurs habitudes. L’un d’eux lui propose un gendre pour sa fille. Il prend alors peu à peu conscience que sa fille est en âge de se marier et qu’il doit, au risque de se retrouver seul, libérer sa fille de son emprise paternelle. D’abord, cédant à son angoisse de la solitude et à son égoïsme, il nie la nécessité du mariage, mais l’évènement devient inéluctable lorsqu’il croise l’un de ses anciens professeurs, dont la fille a sacrifié sa jeunesse pour s’occuper de son père…

.La presse en parle :
Télérama par Jacques Siclier
Une dernière fois, Ozu a traité son thème de prédilection : l’érosion de la cellule familiale dans une société japonaise moderne qui cède aux influences occidentales.

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L’îlet aux sorcières

Mercredi 19 décembre 2018 à 16h & 18h. Tropiques-Atrium

Ciné Goûter à 15h30 & 17h30

Cie Car’Avan
Contes de la Caraïbe
Mise en scène & Interprétation : Jean l’Océan
Technique : Laurence Couzinet
© crédit photo : Laurence Couzin
Il n’est pas bon pour les enfants de sortir la nuit car « La nuit, dit-on, de drôles de créatures rôdent sur l’île! ». Malheureusement, certains ti-manmailles n’ont guère le choix et d’autres ne sont guère obéissants…

Lire : L’Îlet aux sorcières, des contes pour petits et grands de Janine Bailly

Avec Ti’ Kolo, à la peau couleur cannelle, que son méchant oncle envoie au fond du jardin, dans la nuit noire, chercher un sac de patates. Et l’Enfant têtu qui, malgré les avertissements de sa maman-doudou, retourne à la tombée du jour dans la forêt pour y retrouver sa flûte oubliée…

Jouant de sa voix et de son corps, Jean l’Océan conte l’enfance créole, bouillonnante, palpitante, instantanée. Il fait vivre à nos oreilles ces ti’manmailles qui portent un regard immense sur la vie !

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« Voyage à Yoshino » au delà de nos catégories pensantes

— Par Roland Sabra —

C’est à la première partie d’un cours de philo de classe terminale autour de Perception et Raison, la première étant présentée comme la condition de la seconde que semble inviter Naomi Kawase dans «  Voyage à Yoshino. Je dis semble inviter pour un sujet occidental qui serait persuadé que ce que l’on perçoit dépend de ce que l’on sait. Il est une autre façon de recevoir le film en le considérant sous l’angle d’un débat spécifique au monde japonais entre bouddhisme et shintoïsme entre panthéisme et polythéisme le tout dans un perspective naturaliste beaucoup plus large au sein de laquelle le spectateur occidental peut trouver quelques repères qu’il lui faudra pourtant abandonner. « Voyage à Yoshino » est d’abord un voyage, une tentative de larguer les amarres de la raison raisonnante, une invitation au lâcher prise. Le sous-titre «  Vision », au-delà de la plante miraculeuse dont l’héroïne principale est à la recherche est à entendre dans son acception mystique, comme une appréhension immédiate du divin, d’un événement inconnu du passé, du lointain ou du futur ou d’un phénomène surnaturel.

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Cinéma japonais 12-18 « A Scene at the Sea » de Takeshi Kitano

Chef d’œuvre !

— Par Selim Lander —

Bis repetita placent. Comment se casser le nez deux fois de suite ? Par exemple en se présentant à la caisse des cinémas Madiana pour voir Invasion de Kyoshi Kurosawa. Mais peu importe, pour une fois, puisque ce fut l’occasion de revoir A Scene at the Sea, ce film de Kitano qui est un enchantement de bout en bout.

Ne surtout pas se fier au résumé dans le programme de l’Atrium, qui ne laisse rien entrevoir de la merveille qu’est ce film. Mais si je vous dis maintenant que A Scene at the Sea est centré sur deux sourds muets, qu’il est composé principalement de plans fixes, toujours les mêmes, présentant les mêmes personnages dans des poses identiques, que ces séquences répétitives sont tournées dans un Japon de banlieues grisâtres, que la mer elle-même est grisâtre comme le sable de la plage des surfeurs, vous me direz sans doute que je ne suis pas plus engageant que le programme. Vous n’auriez pas tort. Le fait est que par la magie du cinéma Kitano tire de tout cela un film lumineux.

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« Voyage à Yoshino » de Naomi Kawase

Par Selim Lander

De Naomi Kawase, on avait vu récemment Vers la lumière, un film qui mettait en scène des non-voyants. Voyage à Yoshino fait intervenir également une aveugle tout en creusant la veine fantastique, puisque Tomo, le personnage masculin qu’on croyait mort dans un accident de chasse un peu avant la fin, réapparaît à la toute fin. Idem pour la vieille femme aveugle qui prétendait être née 1000 ans auparavant, que l’on voit morte puis ressuscitée. Le spectateur de Voyage à Yoshino doit donc accepter de ne pas tout comprendre de ce qu’il voit. Ce qui est d’autant plus aisé, ici, que la photo est somptueuse : forêts de pins gigantesques dans des paysages vallonnés et maisons de bois perdues dans les bois, aux intérieurs chaleureux, malgré le confort minimal et le froid qui sévit dans le Japon septentrional.

Jeanne (Juliette Binoche, vedette étrangère du film), débarque chez Tomo à la recherche d’une plante magique, « Vision », capable d’abolir les souffrances des humains. La femme aveugle reconnaît Jeanne comme celle qui retrouvera la plante depuis longtemps disparue, depuis quelque mille années en fait (ce qui correspond donc à la naissance de l’aveugle).

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Danse à l’Atrium : « Une de perdue ? »

— Par Selim Lander —

Disons tout de suite la réussite de cette pièce, résultat des efforts conjoints de Josiane Antourel et David Milôme à la chorégraphie, avec Chantal Thine et à nouveau David Milôme sur le plateau. Une seule réserve : Une de perdue… une de perdue ? est accompagnée d’un texte détaillant les intentions politiques des auteurs : leur pièce, nous disent-ils, illustre la génération perdue de tous les artistes, danseurs ou autres, « dont le talent n’est pas suffisamment reconnu et qui ne bénéficient pas de soutien à la hauteur de leur art ». On ne sait quoi penser, à vrai dire, d’une telle affirmation, sinon que la situation effectivement cruelle de nombreux artistes est d’abord la conséquence d’un système où la pratique artistique, en ce qui concerne en particulier les arts de la scène, est largement tributaire d’un financement public. Celui-ci n’étant pas indéfiniment extensible et l’habitude s’étant prise chez beaucoup de compter sur lui pour créer un spectacle, il en résulte une course inévitable aux subventions, qui est certes aussi épuisante que frustrante pour les artistes. N.B. : Cette remarque ne signifie pas que le financement public ne soit pas nécessaire pour faciliter la production de spectacles vers lequel le public n’irait pas spontanément (le théâtre de Boulevard parisien n’a pas besoin de subventions).

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Ouverture du mois du Japon : « Asako I et II »

— Par Selim Lander —

Ainsi en a-t-il décidé : au mois de décembre, Steve Zebina programme des films japonais. Et l’on applaudit des deux mains car le Japon est un pays fascinant, en particulier mais pas seulement pour son cinéma. Quel cinéphile ne garde pas dans un coin de sa mémoire quelques films venus du pays du Soleil levant qui l’ont particulièrement marqué ? Films intimistes, films noirs, films érotiques sans oublier les films de yakuzas ou de samouraïs, les Japonais qui semblent exceller dans tous les genres ont façonné (une part de) notre imaginaire.

Inutile de se leurrer : la fascination exercée par le cinéma japonais tient avant tout au Japon lui-même, tant ce pays de l’Orient lointain est différent de notre Occident. Prenons par exemple Asako. On pourrait croire que ce film absolument contemporain, avec des jeunes Japonais d’aujourd’hui, nous dépayserait moins qu’un film d’Ozu, par exemple. Eh bien non, ce sont les mêmes courbettes à la moindre occasion !

Asako I et II de Ryusuke Hagamushi

Asako I qui pleure et Asako II qui ne rit pas beaucoup plus. Une fois admis le caractère peu communicatif de l’héroïne du film et passé le prologue (Asako I) passablement ennuyeux, on se réveille avec la suite (Asako II).

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« Loin des hommes » & « Pourvu qu’il pleuve »

Samedi 15 décembre 2018 à 19h à L’Œuf // Maison d’Artistes

Synopsis de « Loin des hommes » de Vincent Fontano:

Un soir, tard dans une station-service, un homme et une femme se croisent, ils ne se connaissent pas. Ce regard échangé va entrer en résonance avec leurs vies. : leurs vies de paumés, leurs vies de résolutions perdues, de compromis assassins.

Nuit, Loin des hommes est une pièce d’humeur, de Mood, pas d’enjeux, rien à défendre, pas d’argumentaire. Juste l’écriture de deux paumés qui pendant un moment vont s’interroger sur leurs choix, leurs vies et les chemins qu’ils ont pris.

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Concerts du quartet Luther François

Vendredi 14 & Samedi 15 décembre 2018 à 19h 30 au T.A.C.

Musical Director, Saxophones, Flute : Luther François
Upright bass : Alex Bernard
Piano : Marc Cabrera
Drums : Ricardo François
Son : Marc Escavis

La musique
Le quartet à toujours eu son importance dans l’histoire et l’évolution du Jazz comme musique d’expression individuel, et le nom de John Coltrane a laissé un empreinte indélébile. Luther François poursuit les traces laissées par ce grand maitre du marronage musical que représente le Jazz, reprenant quelques uns de ses compositions (Like Sonny, Crescent, Giant Steps…) et des standards qu’il avait interprété (I Want To Talk About You, Summertime…), et même des sélections de Thelonius Monk, extraits de leur collaboration historique.

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Voyage à Tokyo

Mercredi 12 décembre 2018 à 19h 30. Madiana V.O.

De Yasujirô Ozu
Avec Chishu Ryu, Chieko Higashiyama, Setsuko Hara
Genre Drame
Nationalité Japonais
Date de reprise 1 août 2018 – Version restaurée (2h 16min)
Date de sortie 6

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Un air de Japon du 10 au 19 décembre 2018

Du 10 au 19 décembre 2018

— Par Steve Zébina —
Notre nouveau cycle dans le cadre des Séances VO  et Art Essai  . La nouveauté du mois : une programmation entièrement dédiée à une cinématographie : Un air de Japon  .

Du  10  au 19  Décembre : Des classiques incontournables de l’histoire du cinéma , des nouveautés  et même un film en Avant-Première ! 

 

Du 10 au 19 décembre  

Dans le cadre des séances VO

Tarifs en vigueur à Madiana

Voir le programme ci-après

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Une de perdue… une de perdue ?

Vendredi 14 décembre 2018 à 20h. Tropiques-Atrium.

Création
Tiré de « Nota Bene », une œuvre de Josiane Antourel
Mise en espace : Josiane Antourel
Chorégraphie : Josiane Antourel & David Milôme
Interprètes : Chantal Thine & David Milôme
Création musicale : Medouze & David Milôme
Musique : Maurice Bouchard
Création lumière : Marc-Olivier René

Josiane Antourel m’a toujours fasciné à travers ses paroles qui font écho à mes pensées. Danser ses mots qui soulignent si bien mes maux est existentiel ! J’aime être un minimum conscient et connaître l’histoire de ma discipline, alors c’est avec le cœur joyeux et tout naturellement que j’aimerais rendre hommage à cette grande dame. Trop souvent, nous dansons sur des ponts que d’autres ont construits en les oubliant, comme une belle chanson qui meurt parce qu’on ne la chante plus.à ma façon, permettez que j’honore !
Chantal Thine, force vive récemment revenue en Martinique, m’a tout de suite inspiré pour initier ce duo à travers une vision plus large. L’univers de cette danseuse, si différent du mien m’enrichit et me pousse donc à développer un autre langage, à trouver une gestuelle commune qui nous appartiendra.

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Le Festival soufi de Paris veut faire vivre l’altérité

Jusqu’au 17 décembre 2018

— Par Anne-Bénédicte Hoffner —
Le Festival soufi de Paris tient sa deuxième édition du 28 novembre au 17 décembre, avec la conviction que les soufis doivent « sortir de leur réserve face à l’islamisme extrême ».

« Il faut faire quelque chose ». Co-directrice du Festival soufi de Paris et artiste designer, Amel Boutouchent est, avec Abdelhafid Benchouq, l’une des deux chevilles ouvrières de cette deuxième édition qui, du 28 novembre au 17 décembre, met en valeur les arts, la spiritualité mais aussi les valeurs du soufisme dans différents lieux de Paris et de la région parisienne.

 Téléchargez le Programme du Festival Soufi de Paris 2018

« Traditionnellement, le soufisme est un cheminement intérieur qui ne se voit pas et ne s’expose pas. Mais nous avons été poussés à sortir de notre réserve par l’islamisme extrême », reconnaît la jeune femme. Après une première édition clairement engagée dans la cité, cette deuxième édition, qui s’est ouverte par une conférence de la sénatrice et présidente d’honneur, Bariza Khiari, et de l’initiateur du Festival de musique sacrée de Fès, Faouzi Skali, est centrée sur l’altérité.

Le soufisme, une mystique de l’islam

Chants, danses et poésie

« L’Un miroir de l’Autre » a été choisi pour thème des manifestations : lectures de contes, conférences à deux voix (comme celle que donneront, le 5 décembre au Collège des Bernardins, le dominicain Alberto Ambrosio et Jean-Jacques Thibon sur le soufisme et la mystique chrétienne), chants, danses ou encore expositions de photographies… Comme l’an dernier, le Festival s’achèvera par une « Nuit Rûmi », qui mêlera le chant, la danse et la poésie.

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« Couple ouvert à deux battants » de Dario Fo et Franca Rame, m.e.s. Patrice Le Namouric

Samedi 15 décembre 2018 à 19h 30 à l’Annexe Le Marin

Les Détrackés présentent Couple ouvert à deux battants.Une comédie de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène par Patrice Le Namouric Avec Tania Thegat, Loup de Freminville et François Brichant, accompagnés par La Cie TRACK.

L’ingénieur Mambretti propose à sa femme Antonia : « Formons un couple ouvert ! ».
Pour lui, ça veut dire qu’il est libre d’avoir autant d’aventures qu’il veut. Et il ne se gêne pas. Sa femme n’a qu’à en faire autant. Pour elle, ça signifie que son mari la trompe à tour de bras. Et elle le vit mal. Elle tombe dans
le désespoir, fait plusieurs tentatives de suicide. Au bout du compte, Antonia va se laisser convaincre. Elle va utiliser sa liberté et chercher des aventures de son côté également. Mais là où pour lui il s’agit de simples coucheries, pour elle, il va s’agir de vrais sentiments… Le retour de balancier ne va pas tarder.

La Pièce
Dario Fo et Franca Rame nous proposent une histoire somme toute banale, sous forme du récit que nous en fait Antonia.

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AMI : Les rendez-vous du mois de décembre

Au programme ce mois-ci 

Vendredi 7 décembre 2018 à 19h
Apéro Contes – La pause culturelle avec Magguy Faraux
PAF 10€ – www.datacaraibes.com

Mercredi 12 déc. à 9h30, Centre Culturel de Rivière Salée,
Heure du Conte avec
Magguy FARAUX

Vendredi 14 déc à 19h00
Soirée contes en musique au Centre Culturel Marcé
à Saint-Joseph

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Clôture du Martinique Jazz Festival 2018

— Par Selim Lander—

Le festival 2018 aura vraiment apporté le jazz au public martiniquais, avec des concerts gratuits sur l’esplanade de l’Atrium mais également à Trois-Îlets, au Lamentin, à Rivière-Salée, au Prêcheur suivis par une assistance nombreuse et souvent passionnée, une vingtaine de concerts en tout, étalés sur une grosse semaine. Les amateurs de la musique classique aimeraient bénéficier d’une aussi riche programmation ! Mais ne crachons pas dans la soupe et félicitons-nous plutôt de l’existence de ce festival, en attendant les « Petites Formes » théâtrales en janvier et les RCM en mars.

La dernière soirée « de prestige », dans la grande salle de l’Atrium, a fait place successivement au pianiste martiniquais Ronald Tulle et à la chanteuse américaine Lisa Simone, deux prestations de qualité quoique dans des genres très différents. Ronald Tulle s’était en effet adjoint pour la circonstance, à côté d’un batteur et d’un percussionniste martiniquais, le bassiste Michel Alibo et le chanteur Tony Chasseur, bien connu chez nous, tous deux emblématiques d’une certaine musique antillaise revigorée par des accents jazzy. Lisa Simone et sa musique groove pour sa part accompagnée par un trio éclectique parmi lesquels on notait la présence d’un batteur d’origine guadeloupéenne. 

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