— Par Selim Lander —
Compte rendu de deux spectacles du programme
Ouni
Hasard ? Après Le Petit Garde rouge vue sous d’autres cieux (1), voici une autre pièce qui fait appel à un dessinateur, installé à cour sur le plateau et que l’on voit au travail grâce à la vidéo, tandis qu’un musicien bruiteur se trouve, pour sa part, à jardin. Il ne s’agit plus cependant, cette fois, d’illustrer l’histoire qui est racontée par un comédien mais de jouer par le dessin avec une acrobate spécialiste du mât chinois. Un spectacle d’abord visuel, donc, même si la musique de Jérôme Cury a son importance.
Le « bédéiste », Christophe Coronas dit « Cécil » (2) dessine ou peint sur des feuilles volantes des décors : un centaure, un oiseau, un arbre mort qui se couvrira à la fin de feuilles et de fruits, la réussite du spectacle dépendant de la parfaite coordination entre la main du dessinateur et les mouvements d’Ode Rosset, l’acrobate accrochée à son mât. Par exemple, sur la photo ci-dessus. O. Rosset se blottit dans la fourche de l’arbre dessiné par Cécil.

Ils viennent en Martinique depuis quelques temps. En 2016 ils étaient déjà là. En 2017 plus de 1500 spectateurs avaient assisté, avec ferveur, aux concerts qu’ils avaient donnés au Lamentin, à Fort-De-France et au Morne Rouge. En 2018 ils nous ont offert « Le mariage du Diable ou l’ivrogne corrigé » d’après
Dans le cadre de la Semaine de l’IAE, l’URSIAE Martinique organise une projection-débat sur 

Spectacle jeune public alliant Conte, Théâtre, Danse et pliage Origami sur le thème de l’acceptation de soi et de la tolérance
La ville de Saint-Pierre accueille le festival Filao pour un week-end artistique avec des artistes de renoms sous la direction artistique de Fabrice di Falco. Le point d’orgue (!) de ce festival sera une soiré d’extrait de l’œuvre de Jacques Offenbach « Les Contes d’Hoffmann », un opéra fantastique en cinq actes ou un prologue, trois actes et un épilogue inspiré du conteur E. T. A. Hoffmann. Le livret est une adaptation que Jules Barbier a tirée de la pièce qu’il a écrite en 1851 avec Michel Carré.
1-
Il a trouvé le bon endroit, la bonne place.
Deux petites formes seront présentées : Jardin créole et Klimatik (création 2020).
Debout et libre!
Au Conservatoire de Cayenne, sept garçons exécutent des « dégagés » en tendant la jambe sous la houlette d’un danseur étoile, une initiative inédite de l’Opéra de Paris en Guyane, département français d’Amérique du Sud à plus de 7.000 km de la métropole.


Création Martinique 2022

C’est sans conteste la représentation de La Ronde, dans la mise en scène singulière d’Arthur Nauzyciel, qui marquera l’acmé de ce Festival TNB 2022. Imaginée en 1897, publiée en 1903, censurée en 1904, la pièce de l’écrivain autrichien Arthur Schnitzler ne put – bien qu’ayant été un immense succès littéraire – être créée à Berlin qu’en 1920, à Vienne en 1921. Elle suscita alors de telles critiques et attaques antisémites contre son auteur, traité par la presse viennoise conservatrice de « cochon de littérateur juif », qu’il préféra en interdire lui-même les représentations. Plus tard, le livre serait aussi un des premiers brûlés dans les autodafés nazis.
Nous voici, selon un rituel bientôt immuable, conviés à Rennes au Festival de rentrée du TNB (Théâtre National de Bretagne). Festival arc-en-ciel car dans sa corbeille cohabitent théâtre, danse, cinéma, musique et art de la performance. Arc-en-ciel car ouvert à des artistes venus de tous horizons. Arc-en-ciel car, curieux et sans craindre la prise de risque, aux côtés de troupes et artistes reconnus le Festival donne à d’autres la chance de se montrer et de conquérir un public toujours présent. Et en tous lieux – puisque la manifestation, loin de s’enfermer dans la seule structure du TNB, voyage en différents quartiers de la ville – c’est plaisir de voir les têtes chenues se mêler à nos “chères têtes blondes”…
De part et d’autre de l’immense plateau du Grand Théâtre de Provence, quatre beaux chevaux d’un noir de jais, chacun à côté de son sac de foin où il puise de bon appétit. Sur l’un des quatre monte bientôt une écuyère, Johanna Houe, avec son accordéon, commandant sa monture des jambes et de sa musique, musique complétée par un guitariste et par un Indien au tabla, lequel chante aussi. Le cheval navigue sur une piste rectangulaire qui occupe la plus grande partie du plateau. Arrive un homme, Manolo Bez, dit Manolo, qui prend le relais sur le cheval ; désormais, il sera le seul cavalier, montant successivement les quatre chevaux pour des exercices différents. Un très bon cavalier et les chevaux sont bien dressés : on admire en particulier comment ils peuvent partir au galop sur la piste en diagonale et stopper brusquement, in extremis. On ne verra pas cependant d’exercice de haute école, à part quelques déplacements latéraux.