« Les Misérables », d’après V. Hugo, texte Claire Bonifay & Lazare Herson-Macarel, m.e.s. Lazare Herson-Macarel

Vendredi 17 mars à 19h – Tropiques-Atrium 

Note d’intention du metteur en scène :

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers (…), tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » (préface des Misérables, janvier 1862)
A la fois épopée, drame social et roman d’aventure, Les Misérables sont considérés comme le sommet de l’œuvre de Victor Hugo, et l’un des plus grands romans de la littérature mondiale. Comment porter ce monument à la scène aujourd’hui ?
En écrivant les Misérables, Hugo est porté par une idée : la misère est un enfer. Un enfer où les damnés sont jetés sans avoir commis aucune faute. Un enfer qui, contrairement à celui de Dante, ne répond à aucune justice, à aucune nécessité. Pour Hugo, la misère doit donc être combattue, et, mieux encore, elle doit être éradiquée. Il est animé d’un sentiment d’urgence qui cent cinquante ans plus tard ne nous a pas quittés.
Donc l’action sera contemporaine pour nous, comme elle l’était pour l’auteur en 1845 lorsqu’il jette les premières lignes de son roman (« histoire, d’un saint, histoire d’un homme, histoire d’une femme, histoire d’une poupée »). Il existe, maintenant encore, des Valjean, des Fantine, des Thénardier, des Javert, des Marius, des Cosette, des Gavroche. Nous reprendrons à notre compte, avec les armes du théâtre, le projet de Victor Hugo : faire une esquisse des bas-fonds, rendre visible l’invisible.
La société telle qu’elle est représentée dans Les Misérables est pareille à un volcan. Le décor, ce sont des lieux clos, secrets, fermés, où la violence s’exerce loin des regards. Le corps social est comme une lave, qui souterraine, doit trouver le moyen de s’exprimer, de se frayer un chemin jusqu’à l’air libre. La barricade, c’est le cratère.
Nous savons depuis un an que les questions de justice sociale, de solidarité, de lutte contre la misère et l’exclusion seront encore exacerbées par cette crise. Si le théâtre peut lutter avec ses armes propres pour un monde plus humain, s’il peut bousculer quelques individualismes, troubler quelques satisfactions, éveiller quelques solidarités – alors il doit le faire. Sans attendre.

Lazare Herson-Macarel, 17 mars 2021.

La presse en parle :

Le Monde :
« La danse passe de la transe à l’extase. […] Une écriture inspirée et brûlante. »
La Terrasse :
Un théâtre qui fait feu de tout bois… Les comédiens offrent des moments intenses, jouissifs, retors et cyniques, subtiles
ScèneWeb :
Sous-tendu par une construction dramaturgique fragmentaire, résultat d’un travail d’adaptation colossal, l’ensemble trouve alors un rythme naturel qui, près de trois heures durant et malgré des transitions un peu trop redondantes dans leur forme, ne souffre jamais de baisse d’intensité.
Mordue de théâtre :
Cette adaptation des Misérables m’a mi-fascinée, mi-ennuyée. Les images sont d’une grande qualité, le travail est là, mais l’ambition était peut-être un peu trop grande, ou pas suffisamment bien définie. Je m’y perds scénaristiquement mais m’y retrouve scéniquement.

D’APRÈS Victor Hugo
TEXTE DE Chloé Bonifay et Lazare Herson Macarel
MIS EN SCÈNE Lazare Herson – Macarel
AVEC
Philippe Canales, Céline Chéenne, Emilien Diard-Detoeuf, David Guez, Sophie Guibard, Eric Herson-Macarel, Karine Pedurand, Claire Sermonne, Abbes Zahmani, Marco Benigno
SCÉNOGRAPHIE Margaux Nessi
COSTUMES Charlotte Coffinet
HABILLAGE Émilie Lechevalier
LUMIÈRE Jérémie Papin et Théo Le Menthéour
SON Lucas Lelièvre et Pierre Costard
MAQUILLAGE ET COIFFURE Pauline Bry
RÉGIE GÉNÉRALE ET PLATEAU Marco Benigno
COLLABORATION ARTISTIQUE Chloé Bonifay et Philippe Canales
COLLABORATION CHORÉGRAPHIQUE Georgia Ives
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Hugo Réauté
DIFFUSION Séverine André-Liébaut

 

La compagnie de la Jeunesse aimable a été créée en 2003 alors que ses membres étaient encore lycéens. Elle a d’abord permis les créations de plusieurs pièces de Lazare Herson-Macarel : Igiphénie (2003), Je ne dors plus (2004), No Kind (2005), Paris (2006), Ars (2007), et enfin L’Enfant Meurtrier (bourse d’encouragement du CNT, création en 2009 aux Ateliers Berthier dans le cadre du festival Impatience). C’est peu de temps après que sont créés avec les Instituts Français du Maroc les premiers spectacles adressés au jeune public, librement adaptés de l’œuvre de Charles Perrault : Peau d’âne et Le Chat botté .

Après quelques années sans créations, en raison de sa formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, Lazare Herson-Macarel a mis en scène un triptyque autour de figures de la désobéissance et de la liberté : Falstafe de Valère Novarina (créé en 2014 à la Chapelle des Pénitents Blancs au Festival d’Avignon), Cyrano d’Edmond Rostand (créé en 2017 au théâtre Jean-Vilar de Suresnes), Galilée de Lazare Herson-Macarel (créé en 2019 au Tangram – Scène Nationale Evreux-Louviers).