Catégorie : Arts de la scène

La fille du train

 

aff-fille-trainLa fille du train de Tate Taylor d’après le roman de Paula Hawking ; avec Emily Blunt, Rebecca Ferguson, Haley Bennett, Justin Theroux

—-Par Guy Gabriel—-

Rachel prend tous les jours le train et passe devant la même maison. Dévastée par son divorce, elle a sombré dans l’alcoolisme, elle fantasme sur le couple qui y vit et leur imagine leur vie parfaite…jusqu’au jour où elle est témoin d’un événement qui la choque et se retrouve étroitement mêlée à un angoissant mystère

L’adaptation de ce best-seller littéraire de l’année, signé Paula Hawkins, était l’idée casse-gueule par excellence, car le portrait croisé de ces trois femmes hors norme, surtout celui de Rachel, ne manquait ni d’originalité, ni d’ambiguité ; cependant, contrairement à beaucoup d’avis, le film retranscrit efficacement l’ambiance du roman, en sachant à la fois prendre la distance nécessaire pour éviter la tentation du copier-coller dévastateur et faire un objet filmique tout-à-fait honnête.
Plus proche de
Fenêtre sur cour (par son côté voyeur) de Hitchcock que de Gone girl (pour la disparition) de David Fincher, La fille du train est un excellent thriller psychologique, avec ses zones d’ombre qui souligne bien l’obsession de Rachel, héroïne borderline, alcoolique, qui fantasme sur la vie des autres, après avoir raté la sienne.

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La condamnation du CMAC pour le licenciement abusif de l’ancienne directrice est confirmée.

La Cour de Cassation de Paris vient de casser l’arrêt de la Cour d’Appel de Fort-de-France.

cmac_zig_zagJuillet 2012, Georges-Louis LEBON, président du CMAC, association de gestion de la scène nationale de la Martinique, limoge la directrice, de façon autoritaire et brutale. (Consulter le dossier de Madinin’Art)

Face à ses méthodes inquiétantes, le ministère de la culture et de la communication, tutelle de l’association loi 1901 tout comme le Conseil Général de la Martinique, décide de suspendre le label national du CMAC.

La directrice doit partir. Mais, ses droits sont bafoués et le président de l’association, Georges-Louis LEBON, refuse d’appliquer les décisions du Conseil d’Administration, les conventions collectives, la Loi. La directrice est privée d’indemnités de licenciement, de remboursement de déménagement …

Fin 2013, le Conseil de Prud’hommes de Fort-de-France condamne le CMAC pour le licenciement abusif de la directrice.

Le 15 décembre 2014, La Cour d’appel de la Martinique, présidée par Madame Hayot, confirme le jugement du conseil des prud’hommes (voir R.G. n°13/00483). Mais finalement, l’arrêt, reçu le 27 décembre 2014, infirme cette condamnation. Sous l’autorité de tutelle du ministère de la culture, le contrat de la directrice serait de la compétence du tribunal administratif.

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Le mois du film documentaire 2016 en Martinique

mois_du_doc972_2016Un rendez-vous incontournable pour découvrir des films et échanger ses idées sur le monde…

QUEL EST LE PRINCIPE DE CETTE MANIFESTATION ?

Il s’agit d’une invitation faite à toutes les structures culturelles, éducatives et sociales, désireuses de promouvoir le cinéma documentaire auprès d’un large public. Ces 2000 lieux participent à un projet commun en organisant des projections accompagnées de rencontres, expositions, ateliers, colloques, concerts…

Le Mois du film documentaire repose sur un principe de liberté de participation et de programmation pour ces structures. Ce principe de fonctionnement fait la réussite de l’événement : chacune imagine un programme thématique, choisit les films et organise ses séances, en toute autonomie ou bien en s’appuyant sur les propositions d’Images en bibliothèques.

OÙ VOIR DES FILMS ?

Au fil des années, le Mois du film documentaire a tissé un grand réseau de partenaires sur le territoire pour favoriser la diffusion du documentaire et la visibilité des films auprès de tous les publics.

Le Mois du film documentaire se passe dans 700 bibliothèques, 350 cinémas, plus d’une centaine d’écoles, collèges, lycées et universités, plus de 500 établissements culturels et associations et une centaine de structures sociales.

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« Univers » : spectacle de marionettes

29 octobre 2016 à 18h 30 Espace A’zwel

univers_zig_zag-2Centre commercial La Fontaine, Terreville Schoelche

►Un spectacle pour les petits et les grands, qui nous questionne sur notre place dans l’Univers et nos responsabilités par rapport à notre environnement.

►En clôture du festival ouv jou-a organisé par L’Espace A’zwel dirigé par Lucette Salibur.

►Un spectacle qui a déjà tourné une semaine avec Tropiques Atrium Scène Nationale dans 7 écoles de Martinique début octobre, deux représentations sont aussi programmées l’ArtChipel en Guadeloupe le 10 novembre prochain.

►Des tournées des écoles d’Antilles-Guyane sont en préparation pour 2017.

►Après plusieurs mises en scène avec des amateurs (dernier succès : la Réunification des deux Corées en mai dernier au Théâtre Aimé Césaire), Guillaume Malasné développe des projets avec des professionnels: Univers, le Monstre (3ème prix concours En Avant La Création de Tropiques Atrium, création prévue fin 2017).

►Pratique: Réservations ouvertes (attention jauge réduite à 50 places) 15€/12€ 05 96 66 25 81 / lazwel@gmail.com Théâtre de de marionnettes, dès 4 ans Une coproduction : la Compagnie Zig Zag et L’Autre Bord Compagnie Avec Estelle Butin et Virgil Venance – Mise en scène Guillaume Malasné

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« Moi, Daniel Blake » : Ken Loach ne renonce pas

— Par Michaël Melinard —

moi_daniel_blake-2Six fois primé au festival de Cannes, où il avait reçu la Palme d’or en 2006 pour Le Vent se lève, Ken Loach, 79 ans, se voit couronner pour la deuxième fois avec Moi, Daniel Blake, qui raconte les démarches d’un menuisier cardiaque pour récupérer sa pension d’invalidité.

Cannes, envoyé spéciale. Ken Loach va célébrer, le mois prochain, son 80e anniversaire. Il se murmurait récemment que le discret cinéaste britannique s’apprêtait à prendre sa retraite. On ne peut certes jurer de rien à propos de son avenir. Néanmoins, force est de constater que l’éminent représentant d’un cinéma engagé n’a pas baissé les armes, toujours prêt à battre le fer contre la dérégulation de l’économie et le démembrement du service public outre-Manche. La force évocatrice de ses films tient dans sa capacité à donner à ses constats, ses colères et ses révoltes un visage humain.

Dans ce vingtième long métrage, le douzième en compétition, il a les traits du menuisier Daniel Blake (Dave Johns). Ouvrier expérimenté et compétent, Daniel se remet à peine d’un problème cardiaque. D’un côté, son médecin lui interdit de travailler.

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Paris se dote d’une Cité du théâtre

— Par Brigitte Salino —
cite_theatre_paris-2L’Odéon-Théâtre de l’Europe, la Comédie-Française et le Conservatoire national vont se partager le site des Ateliers Berthier, porte de Clichy, à Paris.
Un grand projet réjouissant va voir le jour à Paris : la Cité du théâtre, boulevard Berthier, dans le 17e arrondissement. Le président de la République, François Hollande, l’a annoncé, lundi 24 octobre, en présence des quatre représentants des institutions concernées : Stéphane Lissner, directeur de l’Opéra national de Paris, Eric Ruf, administrateur général de la Comédie-Française, Stéphane Braunschweig, directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, et Claire Lasne-Darcueil, directrice du Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Les trois derniers vont se partager le site de Berthier, qui va considérablement changer d’aspect.

Pour le public, Berthier, ce sont avant tout les Ateliers Berthier, la seconde salle de l’Odéon-Théâtre de l’Europe depuis 2003. Mais, à côté, d’immenses bâtiments industriels courent le long du boulevard. Ils abritent les ateliers de décor et de construction de l’Opéra de Paris, depuis plus d’un siècle. Ces ateliers vont être rapatriés à l’Opéra Bastille, qui dispose de 13 000 mètres carrés en jachère, à l’intérieur du bâtiment et à l’extérieur, côté rue de Lyon, où se situe ce que l’on appelle le « jardin des délaissés ».

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Un orphelin appelé Courgette

À Madiana le 11 novembre 2016 à 14h 15 !!(?)

ma_vie_de_courgette— Par Stéphanie Belpêche —
Céline Sciamma, la réalisatrice de Naissance des pieuvres et Bande de filles, scénarise la belle aventure d’une bande d’enfants maltraités qui retrouvent goût au bonheur dans Ma vie de courgette.

Le cinéma d’animation français compte un chef-d’œuvre de plus dans ses rangs. Remarqué à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, récompensé aux festivals d’Annecy et d’Angoulême, un long métrage en stop motion poursuit aujourd’hui son fabuleux destin en salles : Ma vie de Courgette. Il ne dure qu’une heure et six minutes, mais l’histoire qu’il raconte à l’aide de petites marionnettes a déjà fait chavirer plus d’un coeur.
Maltraitance et innocence brisée

Icare a 9 ans. Le petit garçon, surnommé Courgette, est inconsolable depuis le départ de son père. Il devient brusquement orphelin le jour où sa mère alcoolique tombe d’une échelle. Il est placé par la police et les services sociaux dans un foyer qui va assurer son éducation. Là, il rencontre d’autres enfants qui « n’ont plus personne pour les aimer » et partagent la même solitude.

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Young Chang MC jugé pour tortures et tentative de meurtre

— Source AFP —
young_chang_mc-2Yoni Sama, alias Young Chang MC, comparaît avec deux complices devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour actes de barbarie commis sur un homme.

Accusé d’avoir torturé un homme, avec deux complices, pour se faire rembourser une dette de produits stupéfiants, avant de tenter de tuer un deuxième, en 2013 à Pont-à-Mousson, un musicien antillais est jugé à partir de ce lundi à Nancy. Star locale de variété antillaise, Yoni Sama, 28 ans – un chanteur de ragga-dancehall, connu sous le nom de Young Chang MC – et deux complices comparaissent devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle pour actes de barbarie commis sur un homme, le 29 septembre 2013. La victime, un organisateur de spectacles, avait été battue à coups de casserole et de crosse de fusil, brûlée avec une lame de couteau chauffée à blanc, et tailladée au niveau des fesses et des cuisses, selon l’Est républicain.

Le trio, composé du chanteur, de son manager et d’un complice, s’était rendu en Lorraine, pour retrouver une jeune femme qui avait échoué à faire passer de la drogue vers les Antilles.

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Lettre ouverte à des institutions fermées à la culture martiniquaise

— Par Francesca Bapté —
teat_keyolNous avons constaté que, depuis quelque temps, l’Atrium ce grand lieu de rendez-vous réservé aux gens de lettres, aux amoureux des belles pièces et autres genre littéraire ou musical, ne se dévoue qu’essentiellement aux productions sorties de l’autre bord, notamment notre très chère bonne métropole, siège « de la raison » et des lumières, lorsqu’elles ne viennent pas carrément et directement d’Afrique berceau de « l’émotion » . La situation n’est guère différente au Théâtre Aimé-Césaire.
Lorsque l’on constate aussi, comment les fêtes patronales ne nous passent, ne nous repassent et ne nous ressassent comme éléments culturels indispensables que : « Les dorlis de ces dames » , ou encore « La famille Frouche » , on en est presque à regretter « La famille Marsabé » , et à vraiment se demander si les responsables de ces deux institutions cherchent à ce que les pièces des auteurs antillais trépassent avec ces derniers.
On pense malgré soi, que les auteurs antillais, si ceux-ci existent, n’écrivent de pièces de théâtre ni en créole, ni en français ou encore, on voudrait savoir s’il ne leur faudrait peut-être pas, le filon nécessaire dont certains semblent bénéficier ?

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Schönberg ou le concert des muses

arnold_shonbergEncore bien souvent associé à une conception cérébrale et difficile de la musique, le compositeur Arnold Schönberg était aussi un conteur et un peintre remarquable. Un livre et une exposition en témoignent.
« L’histoire n’avançait que si nous mangions. Sitôt qu’on s’arrêtait, l’histoire cessait de concert… »
Ainsi se souvient Nuria Schönberg Nono, fille du compositeur autrichien Arnold Schönberg (1874-1951) – et par ailleurs épouse d’un autre grand musicien du XXe siècle, Luigi Nono (1924-1990). Son témoignage complète l’édition d’un conte pour enfants charmant et fantaisiste, inventé par son père.

Enregistrée sur bande magnétique par le compositeur pour en conserver la trace, cette histoire de princesse férue de tennis (sport qu’affectionnait Schönberg lui-même), blessée à la suite d’une partie intensément disputée avec une duchesse, a été soigneusement retranscrite et illustrée par les dessins ironiques de Peter Schössow (1). Le lecteur y rencontrera un loup (plutôt) serviable mais (extrêmement) distrait, une vache cuisinière, la mère-grand d’un conte bien connu ou encore un pharmacien scrupuleux. Le tout baigné d’absurde et d’humour et, sans avoir l’air d’y toucher, d’une réflexion sur le temps : celui qu’on perd à des arguties dérisoires mais aussi celui qui boucle sans fin sur lui-même, dans un éternel et très philosophique recommencement…

Cet album réjouissant se découvre comme une merveilleuse « friandise » pour le mélomane fervent de l’œuvre révolutionnaire d’un compositeur qui a précipité l’histoire de la musique dans la modernité et, plus encore peut-être, pour celui qui se sent parfois intimidé, voire rebuté, par cette esthétique radicale et encore dérangeante un siècle plus tard.

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Captain Fantastic, film anti-système

— Par Selim Lander —

captain-fantastic1Dans l’une des séquences de Captain Fantastic (au titre bien mal choisi), on entend une petite fille de huit ans rappeler que le free speech est un droit constitutionnel aux Etats-Unis. Rien n’illustre mieux le principe que ce film qui dénonce le consumérisme et le laxisme de l’éducation moderne, qui pointe du doigt la laideur des obèses, ridiculise les croyances des adeptes du christianisme et qui va jusqu’à bafouer le tabou du respect dû aux morts en montrant un père et ses enfants dansant, après l’avoir déterré, autour du cadavre de la maman bien-aimée en train de se consumer sur le bûcher qu’ils viennent d’allumer, avant de se conformer aux dernières volontés de la défunte en jetant ses cendres dans la cuvette des toilettes d’un aéroport. A-t-on jamais vu un film qui invoque les fondements juridiques de la démocratie américaine pour s’attaquer aussi directement à des valeurs de la classe moyenne aussi intangibles que la Bible ou le capitalisme ?

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« Lear… conte à rebours » : au jeu du qui est qui et qui dit quoi?

— Par Roland Sabra —

lear_conte_a_rebours-22008. Bernard Bloch monte Le « Ciel est vide », un texte d‘Alain Foix. La pièce convoque deux drames shakespeariens, celui de la jalousie avec Othello et celui du ressentiment avec Shylock. Deux comédiens dans les loges d’un théâtre bavardent en attendant de monter sur scène. Cinéma, télévision et théâtre, non seulement comme comédiens mais aussi comme metteurs en scène, leur expérience, plus que trentenaire, et leurs talents sont avérés, attestés. Est-ce Shylock ? Est-ce Othello ? On ne sait. mais au détour de la conversation qui porte naturellement sur Shakespeare une phrase est lancée : « J’aimerai bien faire un Roi Lear !» Moi aussi dit l’autre ! Ces deux-là sont des conteurs. Shylock, Hassane Kassi Kouyaté, héritier d’un longue famille de griots qu’on ne présente plus et Shylock, Philippe Dormoy, grand récitant, chanteur, passionné de musique, respecté par ses pairs, viennent de conclure un pacte qui les mènera tout d’abord aux pays des « sacs à paroles » comme le disait joliment Cheikh Hamidou Kane, le grand griot moderne du Sénégal. De cette rencontre va naître une hybridation entre conte et théâtre qui loin d’être une fusion, un amalgame, un salmigondis, va au contraire à partir d’identités conservées et affirmées, questionner l’un et l’autre au cœur même de leur fondements.

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Aquarius, ou les cancers de Clara

—par Janine Bailly & Paul Chéneau—

aquariusA l’heure où le Brésil, victime de bouleversements tragiques, rongé par la corruption, la spéculation et les luttes de pouvoir, s’achemine peut-être vers ce qui ressemblerait à une nouvelle dictature, il est bon de voir ou de revoir le film Aquarius. Deuxième long métrage de Kleber Mendonça Filho après Les bruits de Recife, injustement boudé par le jury du festival de Cannes, mais plébiscité par le public et encensé par une bonne partie de la critique, Aquarius connaît sur les écrans de Madiana, dans le cadre de la séance VO, un tel succès que Steve, notre Monsieur Cinéma de Tropiques-Atrium, nous en promet pour bientôt une nouvelle projection.

Un film qui peut se lire à plusieurs niveaux, et qui de ce fait s’avère riche et captivant, inquiétant aussi lorsqu’il distribue dans la narration des scènes oniriques, à la limite parfois du cauchemar ou du fantastique. Un film qui dessine pas à pas, lentement mais sûrement, en deux heures vingt-cinq, le portrait d’une sexagénaire maîtresse de sa vie, et qui s’est forgé un destin de femme libre.

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Grégory Privat Trio. Family Tree ACT 9834-2

gregory_privat_family_treeLe CD est arrivé en Martinique!

01 Le Bonheur 4:13
02 Riddim 6:25
03 Family Tree 6:19
04 Zig Zagriyen 5:00
05 Le Parfum 5:39
06 Sizé 5:26
07 Filao 7:04
08 Ladja 5:27
09 Seducing The Sun 6:19
10 Happy Invasion 7:54
11 La Maga 4:29
12 Galactica 8:27
Total time: 72:46
Music composed by Grégory Privat
Produced by Grégory Privat
Recording, mixing & mastering on January 24 – 26th, 2016
at Recall Studio (30), France
Sound Engineer: Philippe Gaillot.
Assistant: Renaud Van Welden
Cover art by Gerwald Rockenschaub
Distribution:
Harmonia Mundi (FR) / Challenge Records Int. (BeNeLux)

Grégory apporte toujours un supplément d’âme à la musique. C’est un véritable artiste. Dès que j’ai commencé à écouter l’album, j’ai été transporté et ne voulais plus qu’il s’arrête !» (Lars Danielsson)
L’arbre généalogique du jazz a de multiples racines. L’une d’elles doit se trouver dans les Caraïbes, plus exactement dans les 2 départements d’Outre Mer français (Martinique et Guadeloupe) où est apparue la biguine dans les années 1920. A l’origine danse
swing, généralement assez lente, qui s’est inspirée des rythmes Afro-Caribéens du Bèlè et du Gwoka, de la musette et d’éléments
de jazz créole américain.

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La Mort de Danton

— Par Michèle Bigot —
la_mort_de_dantonG. Büchner, m.e.s. François Orsoni
Maison de la culture de Seine-Saint-Denis, 10>23/10 2016

F. Orsoni n’a pas choisi la Maison de la culture de Seine-Saint-Denis par hasard. La pièce se joue dans la salle Pablo Neruda, à l’intérieur du bâtiment de la mairie. C’est ce lieu politique par excellence qui lui paraît le plus propice pour faire entendre ce drame romantique aux accents shakespeariens, qui entremêle dans un désordre calculé la problématique du pouvoir, de la violence révolutionnaire et les déchirements de l’intime. Le metteur en scène privilégie ce théâtre de la parole, où s’énonce l’Histoire dans le verbe le plus cru, mettant au jour les failles des héros. Danton, Robespierre, Saint Just, Camille Desmoulins, tous avocats et brillants orateurs, certains plus tribuns, d’autres plus dialecticiens. Ils s’enivrent dans leur verbe. Ils sont emportés par la fièvre révolutionnaire. Ce qui se joue c’est la vie et la mort, dans une urgence fébrile.
Buchner, qui a une prédilection pour ces héros à demi déchus, broyés par la tourmente, comme Lenz ou Danton, a choisi une forme dramatique résolument moderne, qui fait fi des critères dramatiques traditionnels : une structure par fragments rend compte du télescopage entre les aspects les plus opposés de la vie.

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« Déporté Disparu »?! Solo danse Jean Claude Bardu

Samedi 22 octobre 2016 à 20h00 Artchipel Basse-Terre

jean-claude_barduIl arrive un moment où il est nécessaire d’évacuer et d’affirmer ce qui se trouve au fond de nous… Avec ce spectacle au titre très évocateur, le chorégraphe-interprète Jean-Claude Bardu se lance le défi de dépeindre la société dans laquelle il vit. « Déporté disparu » est l’histoire d’un homme guadeloupéen, déporté, qui traverse le temps. Pour survivre, ce déporté doit s’adapter, s’assimiler…
Mais dans cette forme de survie n’y a-t-il pas obligatoirement une perte de personnalité? A qui la faute? Nous? Vous? Moi?…
Dans ce présent où les outils de communication envahissent les ménages, les sources d’information sont illimitées, manquer de connaissance et de personnalité est paradoxale…
Alors, s’il est dans l’imitation, qui est-il? Où va-t-il? Peut-être qu’il n’a pas pris le bon chemin ? Etre ou ne pas être ??…Là est la question…
Alors, nous guadeloupéens qu’avons-nous fait? Que faisons-nous ? Que ferons-nous ? Passé les brûlures de l’esclavage, passé les interminables débats sur l’identité, passés négritude et créolité, comment devons-nous aborder le XXIème siècle dans une perspective qui soit la nôtre… Peu à peu, le corps fait corps, du mouvement originel surgit la modernité incontestablement inévitablement.

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« 13th » Le film d’Ava DuVernay sur l’incarcération de masse des Noirs étasuniens ne sortira pas en salle

— Par Thomas Sotinel —

13thPrésenté le 30 septembre en ouverture du Festival de New York, 13th est autant une arme de combat qu’un film. C’est sans doute pour que tous ceux et celles qui le souhaitent puissent en disposer dans leur arsenal que la réalisatrice Ava DuVernay a choisi Netflix. Le film est disponible sur la plateforme dans le monde entier, y compris en France, mais on ne le verra jamais en salles.

Pour avoir une idée du sujet de ce documentaire, il faut se rappeler de la séquence d’ouverture de Creed, de Ryan Coogler. L’enfance et l’adolescence du héros – fils du boxeur Apollo Creed, l’adversaire d’élection de Rocky Balboa – y étaient résumées en une succession de marches au long de couloirs carcéraux, dans d’interminables files quasiment monocolores.

L’incarcération de masse des citoyens afro-américains, entamée sous la présidence de Richard M. Nixon (1968-1974) pour plafonner à partir du milieu de la décennie 2000, s’est stabilisée à un niveau qui fait des Etats-Unis le pays qui compte le plus de détenus par habitants, après les Seychelles. Dans cette population carcérale, les minorités, à commencer par les Afro-américains, sont surreprésentées…

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« Rêve et Folie » de Georg Trakl

— Par Michèle Bigot —

reve__folie_claude_regy-2M.E.S. Claude Régy

Amandiers, Nanterre, 15/09>21/10 2016

Traum und Umnachtung, tel est le titre de ce poème de Georg Trakl, traduit par M. Petit et J.-C. Schneider par « Rêve et Folie ». Limites de la traduction, sensibles en poésie et encore plus dans le cas de G. Trakl. On sent bien que « folie » ne rend compte que de façon approximative du substantif allemand « Umnachtung ». La traduction ordinaire par « dérèglement » est encore pire. Car il y a dans le nom allemand quelque chose d’une nuit qui vous environne. C’est dans cette impossibilité de dire que C. Régy puise son inspiration. En effet la traduction est l’exercice même de l’indicible. Celui qui seul vaut la peine d’être dit. Mais pas nécessairement avec des mots, ou en tout cas, pas dans une recherche d’équivalence sémantique. Pour approcher la force du poème allemand, il faut tous les autres mots du poème, les plus sauvages, les plus noirs, mais il faut aussi l’obscurité totale ou une lumière crépusculaire, le silence ou la voix d’outre-tombe et la décomposition du geste.

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« Candide, l’Africain » : un bien commun

— Par Roland Sabra —

candide_africain-2Candide : Croyez-vous que les hommes se soient toujours mutuellement massacrés comme ils le font aujourd’hui ?

Martin : Croyez- vous que les éperviers aient toujours mangé des pigeons quand ils en ont trouvé ?

Candide : Oui, sans doute

Martin : Eh bien ! si les éperviers ont toujours eu le même caractère, pourquoi voulez-vous que les hommes aient changé le leur ?

Lire Candide aujourd’hui c’est plonger dans l’actualité. Candide et Pangloss, Cunégonde et Paquette, Martin et Cacambo ? Des guerres, des atrocités, des régimes totalitaires ou illusoires, le règne de l’obscurantisme et du fanatisme religieux, des tremblements de terre, des inquisiteurs, l’Europe centrale, Paris, Lisbonne, Buenos-Aires, l’Eldorado, Constantinople, Venise, partout Candide tombe de Charybde en Scylla. Et ce parcours est un « Voyage au bout de la nuit. » Tout comme il y a du Candide chez Bardamu il y a aussi, anachronisme mis à part, du Bardamu chez ce Candide. Cette même perte de l’innocence.

Voltaire, considéré comme un des plus grands dramaturges européens en son temps ne survit sur les tréteaux que par ce Candide mille et une fois adaptés depuis sa parution.

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Quêtes et perplexités du rire : Toni et Ines Erdmann.

A Madiana en VO lundi 17 octobre 2016 à 19h30

toni_erdman-2— Par Dégé —

Le problème avec Toni Erdmann* est que ce film est vendu comme drôle, audacieux… Comédie, certes dramatique, mais « hilarante, inouïe, burlesque… ».

Il est vrai qu’à certains passages délirants on rit bien ; que souvent on sourit. Mais à vrai dire (question d’humour culturel ou question de réceptivité du public du jour ou question de fatigue personnelle…?) c’est au mieux un film ennuyeux, au pire un film angoissant. Ou l’inverse ?

Ce qui est sûr c’est qu’il questionne.

Sur sa longueur d’abord : 2h 42 minutes ! ? Pour exprimer le temps par un temps qui dure ? Une sorte de cinéma vérité ? qui voudrait prendre le temps de tout dire de la réalité des sentiments, de la société… ?

Discutable. Par exemple, la longueur de la scène, drôle au départ, où l’immense yéti bulgare se déplace dans un parc en faisant à peine réagir les promeneurs, est tout sauf réaliste même si elle se termine logiquement par le quasi étouffement de la « bête » !

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« Lear… conte à rebours », d’après Shakespeare

Jeudi 20 octobre 2016 à 20h. Tropiques-Atrium.

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de : Philippe Dormoy / d’après : Shakespeare / mise en scène : Hassane Kouyaté / avec : Philippe Dormoy / musique, chant : Valérie Joly / mise en son : Thierry Balasse (Inouie) / scénographie, lumière : Yves Collet

Durée : 60mn
L’homme qui se présente à nous a une tâche à accomplir. Il doit raconter l’épopée du roi Lear devant un auditoire qui sera à même de juger s’il dit la vérité et s’il peut retourner à une vie normale ou s’il doit recommencer le lendemain cette épreuve. L’auditoire auquel il s’adresse, c’est le public, les personnages et lui-même. Mais chaque soir de sa vie, il se heurte à cette impossibilité à dire la vérité. Il est livré à tous ces personnages tapis dans l’ombre qui le pressent et veulent prendre eux-mêmes la parole, chacun dans sa drôlerie tragique, témoignant, se justifiant, suivant des chemins de traverse. L’homme est acculé, laissé pour mort. Pourtant, ce soir, il ira au bout de son récit et sera confronté à cette Mort en personne qui lui posera une énigme.

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Aquarius : les récifs de la colère

Mardi 18 octobre 2016 19h 30 à Madiana

aquarius

— Par Alexis Campion —

Kleber Mendonça Filho magnifie l’actrice Sonia Braga dans le rôle d’une sexagénaire déstabilisée par des promoteurs insatiables.

Au fil d’un long et beau récit, Clara (Sonia Braga) fera tout pour garder son logis rempli de disques et d’histoires. (DR)

Salué par la critique avec Les Bruits de Recife (2014), dont les images et la bande-son enchâssaient finement hyperréalisme, angoisse et ironie, le Brésilien Kleber Mendonça Filho revient avec un film plus classique dans sa forme mais pas moins ambitieux ni stylisé. Une fois de plus, il rend hommage à sa ville natale, la capitale de l’État du Pernambouc, que l’on découvre ici mitée par les gratte-ciel, soumise aux insatiables appétits des promoteurs immobiliers qui n’ont que faire du patrimoine. « Comment peut-on démolir aussi librement autant de maisons et d’immeubles qui ont un passé et qui sont des références pour tout le monde? » s’interroge le réalisateur. « À Recife, la ville a été totalement remodelée, rien n’a été fait pour la protéger des intérêts commerciaux. » Un constat qui le scandalise d’autant plus qu’on répète souvent de son pays qu’il est « jeune ».

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Appel à écriture théâtrale

texte_en_parolesPour la saison théâtrale 2016/2017, l’association Textes en paroles lance un appel à écriture théâtrale.

Date limite d’envoi des textes : le 31 décembre 2016

Où que Vous soyez et qui que Vous soyez… Vous écrivez pour le théâtre en Français ou en créole, en lien avec la Caraïbe ou les Amériques…

Avec vos histoires, vos personnages… Textes en paroles veut faire vivre le spectacle-vivant en Guadeloupe et au-delà, au sein de notre large réseau (NB: Les textes pour le jeune public sont bienvenus!!)

Les textes sélectionnés seront soumis sous anonymat au Comité de Lecture de TEXTES EN PAROLES (composé de dramaturges, d’universitaires et de professionnels du théâtre), qui aura la charge d’identifier un maximum de six lauréats, parmi lesquels il distinguera le PRIX TEXTES EN PAROLES DU MEILLEUR TEXTE DRAMATIQUE 2017.

Tous les textes-lauréats seront promus à l’occasion de lectures publiques et de rencontres avec leur auteur, dans le but de favoriser leur création, et se verront ultérieurement publiés en format numérique aux Éditions Textes en Paroles sur le site internet.

NB : Tous les auteurs, dont les œuvres auront été admises à la sélection (lauréats ou non), recevront les notices critiques du Comité de Lecture.

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La mort de Dario Fo, prix Nobel de littérature en 1997

dario_foDisparu mercredi à l’âge de 90 ans, Dario Fo, écrivain et dramaturge italien, prix Nobel de littérature en 1997, était l’un des auteurs italiens les plus novateurs et un homme de théâtre anticonformiste que l’obtention des plus prestigieuses distinctions n’avait pas assagi.
Anticonformiste, à l’écoute de son époque, Dario Fo, né le 24 mars 1926 à Sangiano, près de Varèse, en Lombardie, était l’un des dramaturges italiens les plus joués dans le monde avec Carlo Goldoni (1707-1793).

Il avait gagné une notoriété internationale en 1969 avec « Le mystère Bouffe » (« Mistero buffo »), une épopée des opprimés inspirée de la culture médiévale dont le héros, un jongleur, enseigne la révolte par le rire.

En rebellion contre les puissants, les hypocrites, la morale cléricale

En France, outre « Le Mystère Bouffe », Dario Fo était connu pour les pièces « Faut pas payer » ou « Histoire du tigre et autres histoires ». Également auteur de « Mort accidentelle d’un anarchiste », « La marijuana de maman est la meilleure », « Couple libre » ou « Faut pas payer ! 

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Bob Dylan, Nobel du rock et de la littérature

—Par Olivier Nuc —

Si le Kenyan Ngugi wa Thiong’o avait les faveurs des parieurs, c’est finalement l’auteur de Blowin’in the Wind qui a été récompensé. Retour sur le mythe né autour de Robert Allen Zimmerman.

C’était donc l’année de l’Amérique! Mais toujours pas celle de Philip Roth. Le nom de Bob Dylan est donc sorti du chapeau. Le chanteur a été récompensé du Nobel de littérature, comme l’a annoncé la secrétaire générale de l’Académie, Sara Danius, pour «avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétique».

S’il est de la même génération que les Rolling Stones, Dylan, qui vient d’assurer leur première partie au Desert Festival, approche son métier d’une manière diamétralement opposée. Pas de grand show pyrotechnique pour lui, mais des spectacles qui évoquent l’ambiance des clubs traditionnels de l’Amérique profonde. S’il passe sa vie à donner des concerts, il n’a rien d’une bête de scène rock. Et continue, surtout, à n’en faire qu’à sa tête, derrière sa moustache fine et son chapeau à larges bords.

Il en est ainsi depuis cinquante ans, lorsque le chantre du folk contestataire décida d’empoigner une guitare électrique et de jouer avec un groupe complet.

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