Denis Villeneuve s’attaque à la science-fiction avec « Premier Contact »

 A Madiana à partir du 09/12/2016

Denis Villeneuve s’attaque à la science-fiction avec « Premier Contact » et signe un chef-d’œuvre sur fond de drame intime.

La veille, il s’est cassé le petit doigt sur le plateau de Blade Runner 2049, la suite du classique d’anticipation de Ridley Scott, dont il a achevé le tournage. Denis Villeneuve affiche un large sourire, malgré sa main bandée. Il n’en revient pas de l’accueil réservé à son nouveau long métrage, Premier Contact, qui met en scène une linguiste (Amy Adams) chargée par l’armée américaine de communiquer avec des extraterrestres qui viennent de débarquer sur Terre. Depuis le Festival de Toronto, début septembre, il dévaste tout sur son passage, les nominations aux Oscars vont pleuvoir. Le réalisateur de 49 ans, originaire de Trois-Rivières, au Québec, garde la tête froide. Il parle à voix basse, comme pour ne pas déranger, avec douceur et précaution. Son parcours force l’admiration. Il faut voir la manière dont il s’approprie un genre pour le réinventer ayant assimilé des références revendiquées, une démarche qui témoigne d’un amour inconditionnel pour le cinéma.
Faire confiance à son intuition

Révélé par Incendies (2010), l’adaptation de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, drame familial sur les racines et les tensions religieuses, Denis Villeneuve poursuit son travail d’exploration et d’expérimentation. Thriller machiavélique avec tueur en série façon David Fincher (Prisoners), quête d’identité paranoïaque où plane l’ombre de Roman Polanski et de David Lynch (Enemy), polar musclé sur les cartels de la drogue mexicains que n’aurait pas renié Steven Soderbergh (Sicario) : le Canadien n’a de cesse de se renouveler, de se remettre en question, de se lancer des défis. Cette fois, il s’attaque à la science-fiction. « J’ai toujours été stimulé par l’idée d’inventer, de détourner et de trouver un regard frais sur quelque chose. C’est plutôt difficile en 2016 dans un paysage cinématographique saturé. Ça peut paraître prétentieux à dire, mais je n’ai qu’une motivation : sortir des sentiers battus. Je ne réussis pas à chaque fois…

Lire la Suite & Plus => Le JDD.fr