Catégorie : Arts de la scène

« Bow’trail » Création chorégraphique de Rhodnie Désir

Dimanche 31 janvier à 16h30. A Fonds Saint-Jacques.

bow_trailLe Domaine de Fonds Saint-Jacques présente la restitution de la résidence de création de la chorégraphe-interprète canadienne d’origine haïtienne avec en avant-première et en unique représentation en Martinique, la création « BOW’T TRAIL » .

Un spectacle en partenariat avec Tropiques Atrium dans le cadre du dispositif Territoire en culture.

Un hommage à ceux qui ont laissé leur terre
Sans jamais réellement la quitter ;
Qui rêvent encore d’y revenir
Et qui jettent l’ancre au coeur de leurs valeurs profondes…

Rhodnie Désir soulève le propos de la psyché de l’exilé, qu’il s’agisse d’une migration ou d’une déportation. Avec force et comme un cri de liberté, elle porte le poids de ceux qui ont quitté leur terre. Un miroir universel entre celui qui fut enchainé et déporté contre son gré et cet autre qui a choisi de plier bagages; mais qui gardent toujours en eux, l’ancrage d’une terre du passé. Une oeuvre poétique, d’une sensibilité profonde et chavirante !

Avec

Rhodnie DESIR, chorégraphe-interprète
Alain PINEL-FEREOL, musicien

ENTREE GRATUITE

Infoline: 0596 69 10 12

www.domainedefondsaintjacques.com

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La folie de Saul

— Par Selim Lander —

Le Fils de SaulLe Fils de Saul, ce film hongrois de Lazlo Nemes qui a reçu un accueil plutôt enthousiaste de la critique, qui est donné favori pour recevoir l’oscar du meilleur film en 2016, aurait pu s’intituler tout aussi bien la folie de Saul. L’histoire, comme on sait, se déroule dans un camp de concentration. Saul fait partie d’un Sonderkommando, il est un ouvrier de l’industrie nazie de la mort : il réceptionne les déportés à la descente du train ou des camions, les conduit au vestiaire, les fait se déshabiller, les dirige vers la « douche », en fait la chambre à gaz, puis débarrasse les cadavres. Le premier mérite du film est peut-être de nous rappeler cette réalité : oui, les camps de la mort ont existé en Europe, il n’y a pas tant d’années que cela, et les ouvriers de cette industrie hors norme n’étaient pas tous de farouches antisémites, il y avait parmi eux des juifs, comme Saul, pris dans la logique implacable de la terreur et contraints de participer au génocide de leur propre race.

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« Danse volumineuse »

les_volumineusesSix femmes font des pirouettes, pliés, jets et autres mouvements de ballet classique dans le Théâtre National du Cuba. Ce qui est inhabituel de cette image est que toutes les ballerines portent des tutus de taille XXL et qu’elles dansent dans le vestibule au lieu de le faire sur la scène. Les gens surveillent par les fenêtres de la façade du théâtre avec une perplexité manifeste. « Nous ne disposons pas de local propre pour essayer, de sorte que parfois ils nous laissent venir ici », dit Juan Miguel Mas, chorégraphe, producteur, dessinateur de costumes et danseur occasionnel de Danse Volumineuse. Il salue entre temps de la tête les spectateurs non invités restés à l’extérieur, il dit : « Ils croient qu’il s’agit d’un cours de gymnastique et que nous voulons perdre du poids ». En réalité, Danse Volumineuse est comme tout autre compagnie de danse professionnelle, seulement un peu plus » lourde », beaucoup plus lourde ( Mailín lourde Daza, première danseur de la compagnie, pèse près de 130 kilos). Peut-être que ce qui est petit est ce qui est est joli, mais Danse Volumineuse c’est avant tout une raison de poids en faveur de la beauté de ce qui est grand.

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« Retour au cahier » des sœurs Kanor

Jeudi 28 janvier 2016 à 18h 30. Médiathèque du Saint-Esprit.

retour_au_cahierLes sœurs martiniquaises Fabienne et Véronique Kanor, respectivement écrivain et réalisatrice, mettent la dernière main à un documentaire sur le « Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire, qui sortira à la fin du mois de juin.
Le sujet du film est surtout consacré au poète Aimé Césaire, inséparable de son œuvre littéraire majeure, le Cahier d’un retour au pays natal. Le Cahier est en effet le livre emblématique de l’écrivain martiniquais, un ouvrage qui a eu au fil du temps un retentissement dans le monde entier. La préparation et le tournage du film ont conduit Véronique et Fabienne Kanor en Martinique, en Croatie, où Césaire commença à rédiger son texte, et dans l’Hexagone où le cofondateur du mouvement de la négritude vécut dans sa jeunesse et publia ses livres.

Avec un petit budget de 38.000 euros, les réalisatrices se sont accrochées malgré les galères, et sans rémunération. Le documentaire de 52mn, intitulé « Retour au Cahier », est actuellement en fin de montage. Il sera diffusé à la fin du mois de juin par France Ô et le réseau des chaînes Outremer 1ere, qui l’ont coproduit.

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« Fuck America » d’après le roman d’Edgar Hilsentath

Jeudi 28 janvier 2016 à 20h. Tropiques-Atrium

fuck_america-1b« Fuck America » est l’histoire de Jakob Bronsky, un émigrant juif arrivé à New York quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, qui enchaîne les boulots précaires pour pouvoir écrire le livre de sa vie : « Le branleur », dont il compte bien faire un best seller !

« Le dialogue est la forme qui me va le mieux. La langue est simple mais pas la pensée », dit Edgar Hilsenrath à propos de Fuck America. Vincent Jaspard a adapté ce roman, d’emblée théâtral dans sa forme, avec le souci d’arriver à un texte épuré, délivré de tout artifice. Le texte de la pièce met en valeur l’humour caustique, décapant, de Hilsenrath qui fait de lui, une sorte de Woody Allen des bas-fonds, mâtiné d’un Bukowski espiègle.

Tribune Libre sur agoavox.fr :
Fuck America
par Orélien Péréol
mercredi 10 avril 2013

Voici un spectacle d’une simplicité biblique, si j’ose m’amuser d’entrée de jeu. Trois tabourets. Trois comédiens (deux hommes, une femme) et une multitude de personnages. Jacob Bronsky est fixe : c’est son histoire qu’on raconte.

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Ateliers d’écriture et de réalisation de films documentaires

oeil_du_docL’oeil du doc est une action portée par tchokendocasso@gmail.com
Facebook : L’oeil du doc

  • Première projection le jeudi 28 janvier à la Médiathèque du Saint-Esprit avec le documentaire de Véronique et Fabienne Kanor, RETOUR AU CAHIER, un read-movie qui retrace l’aventure du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
  • Deuxième projection le mardi 2 février à Tropiques-Atrium avec SUBSTITUTE de Fred Poulet et VIkash Dhorasoo, en présence du réalisateur et du footballeur, personnage principal du film.

POURQUOI OUVRIR L’OEIL DES JEUNES AU DOCUMENTAIRE ?
Dans une société dominée par l’image, impossible de faire et de dire le monde sans elle ! Pourtant nous n’avons jamais été aussi pauvres d’esprit que depuis que nous sommes pleins aux as d’images ! Certaines sont justes et nécessaires. Beaucoup sont toxiques et rendent ababa : images-colon envahissant l’imaginaire, images-parasites empêchant la réflexion, images-chiendent difficiles à arracher… Une submersion qui déroute les jeunes esprits ignorant des procédés de manipulation propres à cette image qui, aujourd’hui, règne en maitre. Cette surabondance a créé du vide.
C’est dans cette béance que s’inscrivent les ateliers proposés aux élèves des collèges, lycées généraux, professionnels ou agricoles comme aux jeunes pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

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« Au nom du père », etc. : une comédie pour un désastre

— Par Selim Lander —

Au nom du père - BissilaDans une ville complètement dévastée, au point que les quartiers eux-mêmes ne sont plus reconnaissables, deux demi-frères, Criss et Cross, sont en quête des ruines de la maison familiale. Sur scène, des cordes en tas symbolisent les ruines. Ce devrait être tragique mais les deux larrons sont des « sapeurs » qui prennent la vie du bon côté. Aussi leur quête s’avère-t-elle plus comique qu’autre chose. Un troisième comédien fait quelques apparitions muettes avant d’investir la scène et de devenir un personnage à part entière, le vieux voisin des deux frères. Il sera le seul à prendre au tragique le drame qui s’est produit, lorsqu’il raconte le martyre d’une famille assaillie par des soudards en uniforme de footballeur. Et encore finit-il son récit sur une pirouette, si bien qu’on ne sait pas s’il l’a inventé pour faire peur ou s’il est réel (réel au sens du théâtre, bien sûr).

Le décalage entre la forme (presque tout le temps comique) et le fond (tragique) n’est pas exceptionnel dans le théâtre contemporain. Reste à savoir de quoi il est productif.

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« Au nom du père et et du fils et de J.M. Weston » : un renouveau du théâtre

— Par Roland Sabra —

au_nom_du_pere-3« L’humour est la politesse du désespoir. » Chris Marker.

« Le désespoir est une forme supérieure de la critique. » Léo Ferré.

1990. Congo. Pointe-Noire. Un leader politique (Victor TSIKA-BAKALA?) est assassiné. La population proteste et entre en rébellion. Le pouvoir la réprime dans la violence et la terreur. C’est sans doute le fait réel qui inspire le comédien, auteur et metteur en scène Julien Mabiala Bissila quand il écrit « Au nom du père et et du fils et de J.M. Weston ».

Deux frères, l’un Criss (Criss Niangouna) écrivain qui n’a encore rien écrit et l’autre Cross ( l’auteur en personne) danseur qui a peur de danser devant un public, rescapés d’une guerre qui a détruit le pays rentrent chez eux. Enfin chez ce qu’il reste de « chez eux », c’est-à-dire pas grand chose, un océan de décombres. Ils recherchent la maison de leur enfance et plus précisément la sépulture de leur père, enterré avec un précieux trésor : une paire de Weston. Au pays de la Sape (la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) une telle possession surclasse définitivement celui qui la porte.

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Pschuuu, qu’est-ce que c’est ?

Tropiques-Atrium le 23/01/2016 à 15h30 & 17h. Entrée 5 €.

pschuuu-3PSCHUUU est un spectacle d’air et de sable. C’est un dispositif plastique et technologique, à la frontière du théâtre d’objet et des arts plastiques.

Ce qu’ils en disent…

Le public (enfants):
« Tu le sens d’ici le vent? »
« Et il est où le monsieur qui souffle ? »
« Wouahhhhhh !!! »
« On dirait du feu ! »
« C’est joli, il faut tout regarder! »
« Ca va revenir? »
« Monsieur, je voulais te dire que c’était vraiment très très beau. »
« C’est du sable magique !!! »

Les critiques:

« Ce n’est que vision pure, mystère et envoûtement. C’est de nature abstraite et c’est fascinant. » Gilles Costaz, Web Théâtre.

« Pschuuu, une belle performance de sable projeté dans des tourbillons de lumières. Un concerto de silice, magique ! » Merryl Messaoudi.

« L’émouvant Pschuuuu, une chorégraphie mouvante à base d’air et de sable par Christoph Guillermet » Digital Arti News.

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« Les irrévérencieux » : un théâtre populaire de qualité.

— Par Roland Sabra —

les_irreverencieux-3Pantalone est un des principaux personnages de la Commédia dell’ arte. Il en est d’autres comme Le capitaine. Ces deux là on les retrouve dans « Les irrévérencieux » de la Compagnie Théâtre des Asphodèles. Drôle de nom pour une troupe de théâtre. S’agit-il des fleurs ou de la Plaine des Asphodèles ce lieux des enfers où séjournent les fantômes des morts qui durant leur vie n’ont commis ni bien ni mal et sont néanmoins condamnés à une errance infinie ?
Thierry Auzer, personnage volubile et directeur de la troupe, un jour comme ça au cours d’une conversation lance « le hip-hop c’est la Commédia dell’Art de ce siècle ! ». Surprise dans un premier temps et puis à bien y réfléchir on se dit que peut-être le raccourcis contient plus de vérité qu’il n’y paraît à la première écoute. Que peut-être les qualités d’improvisations, l’extraordinaire souplesse corporelle des comédiens, véritables gymnastes accomplis, n’est pas sans rapport avec l’énergie et la vitalité gestuelle exigée par la breakdance. Le metteur en scène de la troupe, Luca Franceschi et Stéphane Lam soumettent l’idée aux comédiens qui vont proposer, suggérer, improviser, et finalement permettre la construction d’un spectacle à la fois fidèle à la Commédia dell’Arte et follement innovant.

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« Les Irrévérencieux »

— Par Selim Lander —

les-irreverencieux-du-theatre-des-asphodeles-Bonne nouvelle : des « irrévérencieux » ont investi le Théâtre municipal. Pendant trois jours les Martiniquais assez chanceux pour obtenir une place peuvent assister à un spectacle de pure comédie, avec des masques, du mime, de la danse, du rap, sans oublier la « musique de bouche » (human beatbox) ni les démonstrations d’une contorsionniste, bref la commedia dell’arte revisitée à la sauce du XXIe siècle par la troupe des Asphodèles, basée à Lyon et dirigée par Thierry Auzer. La pièce qu’elle nous présente ces jours-ci doit être le premier volet d’un triptyque (on attend la suite !). Elle a été mise en scène par Luca Franceschi qui l’a lui-même écrite en collaboration avec les comédiens.

L’argument dans cette sorte de divertissement importe peu. Résumons-en le début : soit un M. Pantalone qui fut l’époux trois femmes venues de trois pays différents. Elles l’ont quitté lui laissant trois filles parlant chacune la langue de leur mère (espagnol, finnois, français). Ce M. Pantalone possède aussi une servante qui s’exprime pour sa part en anglais.

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« Cyclones ». Restitution de résidence.

Fonds Saint-Jacques le 23 janvier 2016 à 19 h

cyclonesSynopsis

Par une nuit de cyclone, une femme solitaire se barricade dans sa case délabrée, lorsqu’une jeune étrangère lui demande refuge…

Pluie forte. La radio annonce l’approche d’un cyclone.  Leyna s’affaire à barricader sa maison délabrée afin qu’elle
résiste aux fortes rafales. Elle cloue des planches aux portes et aux fenêtres puis s’abrite sous une table, se préparant à une nuit tumultueuse, en serrant un verre d’alcool entre ses doigts fébriles.
On frappe à la porte. Leyna se redresse. Personne ne vient jamais chez elle. Elle a fermé sa porte au monde. On frappe en criant son nom. Elle se lève, arrache les clous et ouvre, armée d’une planche.
Une jeune étrangère grelotte devant elle, valise à la main, lui demandant refuge : Aline, 16 ans, qui déclare être sa soeur, photos de famille à l’appui. Leyna n’a pas de soeur. Aline insiste. Leyna pousse hors de chez elle la jeune affabulatrice, verrouille à nouveau sa porte, avale cul sec son verre d’alcool, en espérant que le vent l’emporte.
Leyna a rompu avec sa famille depuis des lustres.

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Biogâtre* : quand le théâtre devient biographe.

— Par DEGE —

sony_suzanneDes mystères du Moyen-âge en passant par les spectacles grandioses et lucratifs de R. Hossein, les biographies religieuses ou politiques ont vu le jour : Jésus, Thomas More, Luther…quelques scientifiques comme Galilée, ou des personnages tirés de faits divers… (A ne pas confondre avec les pures fictions sur un type humain que sont par exemple l’Avare ou le Faiseur). Les auteurs de ces biographies en font le prétexte à l’exposition de leurs réflexions philosophiques, à leur analyse de l’âme humaine, à la critique d’un système, etc.

Les biographies dramaturgiques dont il est question ici, appelons-les « biogâtres », s’intéressent à la vie et l’œuvre d’un…écrivain ! Un être dont on peut traiter de l’imaginaire mais et puisqu’il a réellement existé, écrit, créé : il s’agit, pour l’auteur d’un biogâtre, de faire l’éloge posthume d’une œuvre et d’une pensée qui résonnent insuffisamment.

Curieusement, même quand des écrivains se sont imposé la lourde tâche de guides, il n’y a pas ou prou de reconnaissance théâtrale de leur vie et œuvre sous forme biographique. Ainsi de V. Hugo, Lamartine pour les anciens par exemple, ou pour les nôtres et la francophonie, Fanon, Césaire…ils mériteraient un biogâtre.

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Au-delà des montagnes

— Par Selim Lander —

Au-delà des montagnesA Madiana. Séance V.O.

Une rue d’une bourgade chinoise pas encore touchée par la modernité ; la même bourgade vue de l’autre côté du fleuve qui la baigne, à moitié pris par les glaces ; un scooter et une Volkswagen (en 1999), une Audi (en 2014) ; des trains vieillots ; une mine de charbon ; une pagode perdue dans le paysage minier ; deux trousseaux de clés en gage d’amour fidèle ; deux chiens ; des vues à couper le souffle sur une ville moderne de la côte australienne ; l’océan Pacifique.

Un couple chinois qui se fait photographier en tenue de cérémonie, avant le mariage devant la photo de l’opéra de Sydney (en 1999) ; seul le futur mari partira finalement pour l’Australie, avec leur fils « Dollar », après le divorce. En 2024, Tao, l’épouse délaissée, assiste au mariage d’une amie avec un Français. Avant de se décider à se marier, Tao a hésité entre Liang-zi, un mineur pauvre et peu communicatif, et Zhang, un jeune homme d’affaires en pleine ascension sociale. Celui-ci, comme de juste, l’emporta.

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Carol : un vrai beau film!

— Par Guy Gabriel —

carol

Vu à Madiana. Séance VO.

Carol –  Réalisateur : Haynes Todd. Acteurs : Cate Blanchett, Sarah Paulson, Rooney Mara, Kyle Chandler, Cory Michael Smith Genre : Drame, Romance, Mélodrame Nationalité : Américain, Britannique Durée : 1h58mn
Dans le New York des années 1950, Thérèse, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d’un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle.
Amours interdites, solitude et différence, voilà ce que l’on pourrait considérer comme les éléments essentiels de ce qui nous ramène aux mélos flamboyants des Douglas Sirk ou Billy Wilder ; tout cela, sans l’ombre d’une nuance péjorative.
Tiré du roman (semble-t-il autobiographique) d’une romancière de haut niveau, puis qu’il s’agit, ni plus, ni moins de Patricia Highsmith*, qui signe son roman sous le pseudo de Claire Morgan. (The price of salt)
En effet, on est au début des années 50 (1954), et l’homosexualité est considérée comme une tare, une maladie dont il faut se soigner ; seulement, l’amour étant ce qu’il est, il faut savoir assumer sa passion ; ce que vont faire Thérèse et Carol ; d’un côté, la petite vendeuse émerveillée, de l’autre, la grande bourgeoise qui a mal du côté du cœur, car elle est en instance de divorce, mais merveilleuse.

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Les Huit salopards

— Par Guy Gabriel —

les_huit_salopardsA Madiana

Les Huit salopards film de Quentin Tarantino ; avec Samuel.L.Jackson, Tim Roth, Michael Masden, Jennifer Jason Lee, Kurt Russell…
Interdit aux moins de 12 ans

Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques.
Alors que la tempête se confirme, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; on pressent que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…
Bien que situé juste après la guerre de Sécession Les huit salopards parle, peu ou prou, de l’Amérique d’aujourd’hui, celle qui n’a pas encore éradiqué totalement ses relents de racisme et d’intolérance.

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Le réalisateur italien Ettore Scola est mort

ettore_scola-2Auteur de près de 40 films, dont « Nous nous sommes tant aimés » et « Une journée particulière », le réalisateur italien est décédé à l’âge de 84 ans.

Le cinéaste italien Ettore Scola, réalisateur notamment d' »Une journée particulière » ou de « Nous nous sommes tant aimés », est mort mardi à Rome à 84 ans, selon les médias italiens citant des sources hospitalières. Ettore Scola, né en 1931, passait pour un des derniers grands maîtres du cinéma italien, réalisateur de chefs d’oeuvre mettant en scène Marcello Mastroianni, Sophia Loren, Vittorio Gassman ou Nino Manfredi.

Auteur de grands films sur l’histoire de son pays, il avait réalisé près de 40 films en 40 ans. Parmis ses plus connus, « Affreux, sales et méchants », pour lequel il avait reçu le Prix de la mise en scène au 29e festival de Cannes.
Caricature des sociétés modernes

Avant de se lancer dans le cinéma, Ettore Scola avait étudié le droit, puis travaillé dans la presse. Il débute dans le septième art en 1953, comme script doctor, puis comme scénariste. Il réalise son premier long métrage en 1964.

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Dominique Guesdon sous les feux de la rampe

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret.

guesdon_desordreLa création en régie lumière représente un univers à part entière. Une atmosphère, une ambiance particulière, elle signe une présence, souligne une absence. Un travail scrupuleux en perpétuelle oscillation entre la forme et l’informe conduit le spectateur dans l’univers de Guesdon, parfois sombre et dramatique, ou souriant, jouant à chat percé, mais aussi merveilleusement interrogateur et mystérieux. Sa lumière supporte la pièce, l’introduit dans l’amplitude nécessaire aux mises en scène de talent.

L’éclairage ne s’improvise pas : l’exercice de style est impressionnant et réclame souvent une fécondité créative sous une maitrise technique avérée offrant toute une gamme de mouvements  des plus simples. Jouant des clairs obscurs ou soudainement plus complexes, propulsant le comédien le danseur sous des sunlights obéissants, sous des dehors débridés. Malgré les changements incessants d’ambiance de couleurs, malgré la musique par fois très présente, le contenu de l’espace scénique tient la route reste moderne et surtout lumineux. De son propre aveu sa riche expérience « s’est forgée sur la multiplicité de travaux de lumière- défilés de mode expositions, grands événements culturels, spectacles de variété et de rock Underground tournée showbiz » formateur pour techniciens du spectacle à l’ A.F.

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Les irrévérencieux : la création en partage, exigence et éclectisme

Les 21, 22 & 23 janvier 2016 à 19h 30 au T.A.C.

les_irreverencieux— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Les irrévérencieux, mais le sont ils vraiment ? Si la mise en scène mélange sans sourcilier « coco épi zabrico » c’est pour le meilleur et pour le Dire.

Tout commence par un marché de dupes. Créer une citée basée sur les disparités et la consommation de ses habitants, c’est le projet grandiose et lucratif formé par M. Pantalone avec la complicité du duc Orlando. Pour sceller leur accord M. Pantalone lui offre d’épouser l’une de ses filles. A partir de cette trame toute simple, se déroule un spectacle fascinant prétexte à côtoyer, Commedia dell’arte, hip hop et human beat box ( cette manière originale de rendre des sons copiant la musique avec la bouche) Une Commedia dell’arte judicieusement modernisée, dont les caractéristiques sont parfaitement respectées, pour les puristes. On y retrouve : entre autres types comiques de la comédie italienne, l’inénarrable Pantalon, un comique de gestes prononcé, des masques, l’utilisation de langues et onomatopées plurielles. Enfin, une propension véritable des acteurs à effectuer de remarquables performances physiques.

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« Au nom du père et du fils et de J.M. Weston » une pièce de Julien Mabiala Bissila

Tropiques-Atrium le 22 janvier 20h.

au_nom_du_pere_&_du_filsCriss et Cross, deux frères, rescapés d’une guerre, retournent sur les lieux qu’ils avaient dû fuir, en quête de souvenirs et des traces de l’avant. Ils reviennent aussi chercher une paire de chaussures. Pas n’importe quelle chaussure à la petite semelle, non, la reine des chaussures. Celle que l’on exhibe fièrement les soirs de fête, les soirs de frime : la Weston !

A cette quête de l’objet précieux abandonné répond celle, plus absolue, de la mémoire : celle d’une famille qui a vécu l’indicible, celle d’une ville meurtrie, celle d’un pays ravagé par la folie des hommes.

Au pays de la SAPE ( Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes) où le paraître est roi, Julien Mabiala Bissila joue du symbole et aborde l’Histoire par le petit côté de la talonnette, par le dérisoire, comme pour mieux exorciser les douleurs, conjurer le sort, vaincre les terreurs.

Dans ce texte, le dramaturge congolais cultive le cocasse, taquine l’absurde et nous livre une pièce, tout à la fois grave et burlesque, qui contourne les clichés autant qu’elle surprend par son verbe.

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Conférence dansée, « BOW’T TRAIL » à la Maison Rouge

Vendredi 22 janvier 2016 à 19h

conf_dansee_22-01-16La Maison Rouge : Maison des Arts entame sa programmation 2016 en danse et en musique en vous conviant à sa première conférence dansée, « BOW’T TRAIL » le Vendredi 22 janvier 2016 à 19h

Dans le cadre de ses résidences d’artistes et d’échanges socio-culturel, La Maison Rouge : Maison des Arts accueille la chorégraphe-danseuse montréalaise Rhodnie Désir accompagnée de l’artiste tambouyé Alain Pinel-Féréol (Martinique). Elle vous présentera le projet BOW’T TRAIL dans son ensemble, puis une restitution du fruit de cette première étape de recherche et enfin, la chorégraphe vous proposera un échange autour de sa démarche artistique.

Pour Désir, l’étymologie du mot BOW’T (bateau) s’inspire de “bow” qui signifie en anglais s’incliner, mais qui désigne également la proue d’un navire.

Désir soulève le propos de la psyché du migrant, qu’il s’agisse d’un exil volontaire ou involontaire. Avec force et comme un cri de liberté, elle porte le poids de ceux qui ont quitté leur terre. Un miroir universel entre celui qui fut enchainé et déporté contre son gré et cet autre qui a choisi de plier bagages; mais qui gardent toujours en eux, l’ancrage d’une terre du passé.

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Sony Congo, ou le poids des mots chez Sony Labou Tansi

— Par Janine Bailly —

sonylaboutansiOn entre dans la salle, le décor éclairé dit déjà qu’il s’agira de se laisser pénétrer par la force des écrits : sur le plateau un coin-bibliothèque avec de vrais livres, vrais livres aussi au sol, délimitant le cercle de jeu, livres figurés enfin sur un écran tendu en fond de scène. Au déclin des lumières s’affiche sur ce même écran une carte d’Afrique situant le Congo. Vient ensuite un court reportage évoquant la guerre et les destructions de Brazzaville, séquence symbolique de l’état délétère de ce continent dont Sony Labou Tansi a voulu stigmatiser les failles, déplorer et peut-être panser les blessures, et pour lequel il a construit sa brûlante révolte de mots : « Les mots me charment me font signe et demandent que je leur trouve du travail à n’importe quel salaire. Sous ma plume comme des prolétaires les mots revendiquent leur droit à la parole… il faut quelqu’un qui les comprenne, qui les prenne à son service… Les mots croisent les mains s’assoient et s’endorment aux pieds du poète qui seul connaît leur valeur.

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Sony Congo : sur un mode binaire

— Par Roland Sabra —

sony_congo-2Pas facile de trouver dans les librairies martiniquaises des œuvres de Sony Labou Tansi. La Librairie Alexandre, avertie longtemps à l’avance, sollicitée plusieurs fois, n’a pas daignée répondre à l’invitation faite d’offrir à la vente à la sortie du spectacle les œuvres de cet auteur majeur de la littérature africaine. A quand l’ouverture d’une librairie consacrée aux arts de la scène ? N’y a-t-il pas un local prévu à cet effet au rez-de-chaussez du Tropiques-Atrium ?

C’est la qualité première de la pièce «  Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi » mise en scène par Hassane Kassi Kouyaté que de nous faire découvrir ce « Rabelais d’Afrique », ce « Molière africain », ce « Black Shakespeare », ce « Picasso de l’écriture », ce «  Diogène de Brazzaville », comme se plaît à le nommer la presse internationale. Et ses pairs en écriture n’en sont pas moins unanimes à reconnaître le talent de cet « artisan des mots, provocateur et insoumis. »

Hassane Kassi Kouyaté fréquente de puis de longues années l’œuvre de Sony Labou Tansi ( SLT) et c’est à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort de l’écrivain qu’il passe commande auprès de Bernard Magnier fin connaisseur du poète romancier et dramaturge d’un texte de théâtre pour lui rendre hommage.

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Sony superstar

—Par Selim Lander —

3_sonycongo_pierre_van_eechauteSony Labou Tansi (SLT – 1947-1995) est l’un des auteurs les plus talentueux de cette école littéraire congolaise trop mal connue en France. Le spectacle qui lui est consacré et qui a été créé au printemps dernier au Tarmac (Paris) rappelle opportunément la pléiade de littérateurs qui ont émergé sous la bonne étoile de Tchicaya U Tam’si, jusqu’à Dieudonné Niangouna aujourd’hui. Des intellectuels qui se sont souvent mêlés de politique, dans un pays pourtant soumis à une censure tatillonne. Parmi ces écrivains, la figure de SLT émerge comme la plus anticonformiste, son expérience de la politique s’étant d’ailleurs limitée à un bref passage par l’Assemblée nationale. Professeur d’anglais puis homme de théâtre et romancier, il est l’auteur d’une œuvre baroque qui ne recule ni devant les invraisemblances ni devant la vulgarité, quand celles-ci sont nécessaires pour rendre compte de situations qui, pour invraisemblables et vulgaires qu’elles paraissent, ne sont pas moins trop souvent réelles dans une Afrique soumise à des dictatures aussi arbitraires que cruelles.

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Un hymne afro-jazz entre les États-Unis et Cuba

— Par Fara C. —

arthuro_ofarrillEn disque et en concert, l’Afro Latin Jazz Orchestra, sous la direction du pianiste Arturo O’Farrill, 
appelle à la danse et à la conscience. Pour que cesse l’embargo et que gagne la paix.

Attendu pour un concert exceptionnel en France, l’Afro Latin Jazz Orchestra (ou ALJO), étourdissante locomotive de groove placée sous la direction de son pianiste et chef Arturo O’Farrill, fêtera bientôt au Petit Journal Montparnasse la sortie de l’incandescent double CD Cuba : the Conversation Continues.

En 2003, lors du festival Jazz in Marciac, l’Aljo, encore baptisé du nom de son fondateur (Chico O’Farrill, père d’Arturo), donna un concert mémorable sous le chapiteau archicomble. Lui succéda, sur scène, le Buena Vista Social Club, avec Ibrahim Ferrer sous les feux de la rampe. L’illustre collectif cubain nous gratifie, lui aussi, d’un splendide album. Il s’agit de la réédition en vinyle, disponible pour la première fois en Europe, du disque originel Buena Vista Social Club, sorti en 1996. « Le Buena Vista Social Club a joué un rôle important en familiarisant les oreilles, partout sur la planète, à la magnifique tradition de notre île », nous confie O’Farrill Junior.

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