Catégorie : Cinéma

Manuel Césaire aux commandes

— Par Roland Sabra —

Poster-TabouEdito du 20/10/2007

  La rentrée des Mercredi-Cinéma de l’Atrium s’est faite sur les chapeaux de roues. Il y eu d’abord  » L’avenir est ailleurs« , déjà vu et puis l’admirable « Persépolis » d’après la B.D. de Marjane Satrapi. . Plusieurs projections avec débats sont prévues pour « Gouverneurs de la rosée » déjà vu lui aussi. Côté théâtre nous avons déjà évoqué « Manteca« , et nous attendons vivement « L’échange » de Paul Claudel (08 & 09-XI-07) et « L’amour » adaptation de José Pliya du roman « Amour, Colère et Folie » de Marie Vieux-Chauvet ». Monter Claudel est une gageure difficile à soutenir. On lira avec intérêt les propos de  Brigitte Salino, confirmés à postériori par le relatif échec de « L’échange » de Julie Brochen, cet été en Avignon , dont on  a constaté, avec regret, que la profondeur, indiscutable, de sa lecture avait été trahie par une distribution un peu faible.

« Circus baobab » nous a offert un numéro de cirque, convenu, sans surprise, qui a ravi de joie une bonne partie du public, nombreux.

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Le dernier tango « en la cama

par Roland Sabra et Selim Lander —

un film de Matias Bize

Écran noir, souffles coupés, râles étouffés, cris échappés, ressorts qui grincent. Ecran blanc saisi de tremblements, de déchirements pour entrevoir, dans le désordre des draps, un morceau de chair, un ventre , un sein, une cuisse, le sien , la sienne. Cri. Un visage et puis un autre et se déroule le Générique de « En la cama » le film chilien de Matias Bize projeté ce vendredi 29 juin à l’Atrium.

De l’autre, ils ne savent pas même le nom, mais ils se connaissent au sens biblique du terme. Charnellement, intimement au plus proche d’eux-mêmes. Fantasme, assez masculin de la rencontre totale sans avoir à livrer quoi que ce soit de soi que Bertolucci avait déployé dans « Le dernier tango à Paris ». Un américain de passage rencontre lors d’une visite d’un appartement vide une jeune femme à la veille de son mariage. Une passion purement limitée au sexe se développe avec la volonté de ne rien vouloir savoir de l’autre. C’est donc ce même argument qui est repris par Matias Bize, avec infiniment moins de moyens bien sûr que son aîné et c’est donc dans la façon de le traiter que réside l’intérêt de la chose.

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Les dissidents : l’histoire contre la mythologie

 

— par Aimé CHARLES-NICOLAS — 


Le 22 février a eu lieu à l’Atrium une projection du film d’Euzhan Palcy « Parcours de dissidents » suivie d’un débat en présence d’Euzhan Palcy et de dissidents, tous magnifiques dans leur simplicité et leur noblesse, comme dans le film.
Le film est beau mais le débat blesse là où une sorte de pensée unique restreint l’expression des dissidents.

D’abord le film tient la promesse du titre. Ponctué de photos des dissidents et d’extraits d’archives il a voulu donner enfin la parole aux dissidents. Il y a réussi merveilleusement. Il était temps en effet. Euzhan Palcy nous le dit au cours du débat qui a suivi (le temps fort de la soirée c’était vraiment la présence parmi nous des dissidents, très applaudis) : entre le moment où elle a commencé le film et aujourd’hui, plusieurs dissidents nous ont quittés. Elle a failli se laisser piéger par le temps qui file.

Le film captive. La réalisatrice réussit à nous transporter soixante ans en arrière dans des allers-retours entre la photo du dissident jeune et le gros plan de celui qui parle, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.

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La saga « Star Wars » est -elle de droite? De gauche ? Libérale ? Altermondialiste ? Chrétienne? Bouddhiste?

— Par Roland Sabra —

Les combats font rage autour de la Guerre. Quelle lecture faut-il en faire? Peut-on y emmener nos enfants impunément? Ou plutôt nos enfants peuvent-ils nous y emmener sans craintes? Certains conservateurs étasuniens ont placé le film sur la liste des films à éviter? Certains alter-mondialistes voient la saga comme une parabole de la lutte qu’ils mènent pour un autre monde. Si la problématique centrale, à savoir comment une République, fût-elle intergalactique, peut se transformer en Empire, semble confirmer la thèse progressiste, c’est-à-dire libérale au sens étasunien, les explications et les remèdes suggérés, ou si l’on préfère l’idéologie véhiculée par George Lucas sont sujettes à caution.

Tout commence donc par un blocus que la cupide Fédération du Commerce (OMC) impose à la vaillante petite planète Naboo ( José Bové), très républicaine et très démocratique.. La FC-OMC veut libéraliser le commerce et supprimer la taxation des routes commerciales qui relient les systèmes les plus éloignés de la République. Dans l’épisode 2 « L’attaque des clones » les méchants séparatistes ne sont rien d’autre que la FC-OMC, la guilde du commerce, le clan bancaire, la « corporate alliance ».

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La brûlure des cordes et les brûlures de la vie : Million Dollar Baby

— Par Roland Sabra —

Américain (2h12). Réalisation : Clint Eastwood. Scénario : Paul Haggis, d’après F.X. Toole. Avec : C. Eastwood (Frankie Dunn), Hilary Swank (Maggie Fitzgerald), Morgan Freeman (Eddie « Scrap »), Anthony Mackie (Shawrelle Berry).

C’est un film binaire, entre ténèbres et lumière, entre vieillesse et maturité, entre un monde d’homme et une vie de femme, entre sunlights de la gloire et crépuscule du destin, entre gagnants et « loosers ». Un film de clair-obscur fidèle à l’écriture de F.X. Toole,l’auteur des nouvelles, « La brûlure des cordes » (Albin Michel, traduit de l’américain par Bernard Cohen.302 pages. Prix : 20,9 €) dont est tirée la dernière livraison de Clint Eastwood, Million dollar baby, dûment récompenssée aux Oscars.

Le style des phrases, des répliques de F. X. Toole, se retrouvent dans les plans, le montage ramassé de C. Eastwood. Tout est vif , dur, resserré, efficace comme un uppercut. Et pourtant il ne s’agit pas pas d’un film sur la boxe, ou tout au moins la boxe sert de prétexte à raconter une autre histoire qui elle ne débute qu’au dernier quart de la projection.

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« Brodeuses » : un film de chair et de fil

—Par Roland Sabra —

Français (1h28). Réalisation : Eléonore Faucher. Scénario : E. Faucher et Gaëlle Macé. Avec : Lola Naymark (Claire), Ariane Ascaride (Mme Mélikian), Marie Félix (Lucile), Thomas Laroppe (Guillaume), Arthur Quehen (Thomas), Jackie Berroyer (M. Lescuyer). Grand Prix de la Semaine de la Critique Cannes 2004, Prix Michel d’Orano 2004

Si un Homme sur deux est une femme, elles sont donc comme l’écrit joliment Mao « la moitié du ciel ». Et quand elles font leur cinéma c’est à nous tous quelles dédient leur travail c’est du moins le cas de ce beau film, tellurique chargé de chair et de fil, de fruit et de sang dont une jeune femme nous fait cadeau : Brodeuses,. Faucher Eléonore l’auteure dont les décompositions signifiantes du nom sont à elles seules une exploration sans fin nous conte une histoire toute simple et infiniment complexe celle de l’enchevêtrement de deux vies . Celle de Claire, dix-sept ans qui se découvre enceinte, un peu par hasard, au-delà des délais d’une hypothétique IVG et celle de Mme Mélikian 50 ans qui vient de perdre son fils « adulescent » dans un accident de moto.

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BIGUINE, à la fois documentaire et fiction

— par Christian Antourel —

 biguineComme chaque fois où un tubercule est recherché, cultivé, fouillé et finalement débusqué, réalisé, la satisfaction ressentie alors peut-être à son comble mais l’effort fut-il de toute beauté, il n’en demeure pas moins sûr qu’un tubercule reste une racine et n’est jamais un arbre.

La difficulté de faire, ne fait pas l’Art ; loin s’en faut. Disons au contraire, qu’elle souligne et stigmatise un handicap génétique ; que le rythme diabolisé de la biguine ne parvient pas à masquer.

Biguine, est ici documentaire et fiction à la fois.Le rêve est celui des auteurs, tout englués dans un cinéma sucre d’orge « Filibo », « Lotchyo » mais aussi « Bwa dan tchiou ».

La réalité reste un non-dit trop évident, contrarié. Une impossibilité d’être, avouée et révélée en 90 minutes d’un film innocent prit en otage.

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Etre et Avoir, un film de Nicolas Philibert

De Nicolas Philibert
Avec Axel

Synopsis :
Un peu partout en France, il existe encore ce qu’on appelle des classes uniques. Ces classes regroupent autour d’un seul maître d’école ou d’une institutrice, tous les enfants d’un même village, de la maternelle au CM2. Entre repli sur soi et ouverture au monde, ces petites troupes hétéroclites partagent la vie de tous les jours, pour le meilleur et pour le pire.. .

La presse en parle :
Chronic’art.com par Jean-Philippe Tessé
La plénitude du film naît de son hors champ : Etre et avoir y embrasse rien moins que le monde entier et le cycle du temps. Le monde qui attend les petits apprentis, le temps qui s’écoule et les façonne pour d’autres aventures. La fin de l’année est là, le maître est au bord des larmes, tout le monde se dit au revoir. Les grands partiront, des nouveaux arriveront, et, si l’on en croit Jojo qui apprend à compter, l’infini est à portée de leurs doigts tâchés d’encre, éternellement multicolores.

Cine Libre par Philippe Leclercq
Nous l’avions dit dès notre retour de Cannes, Etre et avoir est un film magnifique.

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