Roland Sabra

« Encre noire » sur une mise en scène de Eric Checco

— Par Michèle Bigot —

avec Filip Calodat, Didier Andenas, Nicolas Mouen, Tania Jovial
Festival d’Avigon off 2017, Chapelle du Verbe incarné, 7=>30 juillet

« Ce spectacle est l’encre noire des hommes libres, indomptables ». Le titre place en exergue l’écriture poétique, celle de la négritude, celle qui chante la révolte et la liberté. En fait, le spectacle mêle ou fait alterner chant, danse et poésie. L’enjeu c’est de révéler l’essence commune de ces trois arts, pris dans un même élan pour chanter la vie libre. Sur le plateau viennent résonner les voix de poètes martiniquais, guadeloupéens, haïtiens et africains. C’est bien de ce passé commun de traite négrière que surgit leur chant. Mentionnons leur nom :
Antilles : Guy Tirolien, Sonny Rupaire, Patrick Rilcy, Joby Bernabe, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant, Léon Gontran Damas, René Depestre.
Afrique : Léoplod Sédar Senghor, Francis Bebey, Thomas Sankara, Jean-Marie Adiaffi, Patrice Lumumba, Nelson Mandela, Camara Laye.
La gageure, c’est de fusionner théâtre et poésie. Pari réussi, à la faveur de la scénographie, du jeu des acteurs et de la danse.
L’argument, c’est l’histoire de trois hommes noirs, trois condamnés à mort pour subversion, qui viennent d’être incarcérés.

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« L’Atrabilaire amoureux » variation autour du Misanthrope de Molière

— Par Michèle Bigot —

de et avec Jacques Kraemer

Festival d’Avignon off 2017, salle Roquille, 8=>22 juillet

Cette variation autour du Misanthrope repose sur un parti-pris d’écriture et de mise en scène qui suffit à ouvrir des perspectives en profondeur sur le théâtre. Un metteur en scène se tient face à nous. Nous représentons les comédiens du Français. Il est là pour distribuer les rôles et délivrer quelques pistes d’interprétation. C’est l’occasion de faire quelques commentaires sur le sens du texte et l’art du comédien. Le spectacle auquel nous assistons figure une répétition . La forme reprend en l’inversant la figure de mise en abyme. Du coup,les principes édictés par le metteur en scène valent pour l’ensemble de la discipline. C’est aussi l’occasion d’apurer quelques comptes avec les gens de théâtre : les acteurs vaniteux, les directeurs et producteurs prétentieux, les scénographes obsessionnels et obtus, tout le monde y trouve trois ou quatre vérités.

C’est une fête pour l’esprit et une fête tout court pour tout passionné de théâtre : il n’est que de voir ce que Jacques Kraemer peut faire sur scène avec un théâtre de marionnettes et deux mains !

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Guyane : faute de personnel, des femmes enceintes sont évacuées aux Antilles

—Par franceinfo avec AFP—

La situation est critique à l’hôpital de Cayenne, en Guyane française. Des femmes accouchant avant terme et des nouveau-nés prématurés du département sont actuellement évacués vers les Antilles, en raison d’un manque de personnel, ont annoncé des sources médicales mercredi 19 juillet.

Depuis fin juin, cinq femmes enceintes et quatre grands prématurés suivis par le centre hospitalier de Cayenne ont été évacués, rapporte la direction de l’hôpital, car son service de réanimation néonatale est dans l’incapacité d’accueillir l’ensemble des patientes.

Des transferts sont donc « organisés sur les Antilles et concernent des transferts in utero [après l’accord de la femme en train d’accoucher] et des bébés », a précisé la direction. « Tous les jours, il y a une réunion de crise », a ajouté un médecin.
La moitié du personnel n’est pas à son poste

Depuis le 30 juin, plusieurs médecins de l’hôpital de Cayenne et des médecins réservistes du Centre opérationnel de réception et de régulation des urgences sanitaires et sociales (Corruss) sont mobilisés. La raison ? La moitié – voire plus – de la dizaine de praticiens du service de réanimation néonatale n’est pas à son poste.

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Jazz Night 7ème édition dans les jardins du parc culturel A. Césaire

22 juillet 2017 de 19h à 1h du matin

Table 30€, Gradins et Pelouse 25€
Rendez-vous Musique et Découverte Culinaire
Niché dans les jardins, sous les étoiles flottera comme un air de dolce vita.
Au menu 6 groupes venus d’ici et d’ailleurs :
Jessica VAUTOR Little Jessie on the shore (Martinique /USA). Retour au pays natal d’une voix martiniquaise.Jessica revisite l’âge d’or de la Bossa-nova teinté de sonorités caribéennes.
Un voyage inspirant autant l’écoute qu’une danse.
Joachim DESORMEAUX AND FRIENDS Un Jazz Mutant (Martinique/Guadeloupe/Réunion). Une jolie gamme de couleurs et d’arômes jazz, matinée de poésie, au rendez-vous de cette soirée ; avec A.DOLMEN, T. VATON, B.POULOT, J.BERNARD.
Sébastien DRUMEAUX QUINTET Fos é Lanmou Un parcours initiatique musical (Guadeloupe/Martinique). A travers son dernier opus, il pose ses racines créoles, empreintes de gwo ka traditionnel, de soul, de pop, hip hop et de jazz. Artiste pluriel, il nous propose un hommage à ses diverses influences.
Max TÉLÈPHE et Guy Marc VADELEUX QUARTET Mizik ké tombé ! (Martinique)
Inédit ! Composé de musiciens hors pair, c’est le fruit d’expérience, et d’improvisation qui a rassemblé ces talents martiniquais (mélange explosif !!).

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Parutions : nouveautés du 15 juillet 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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Banalisation de l’état d’urgence : une menace pour l’Etat de droit

— Par collectif —

Dans un appel lancé dans Libération et Mediapart, près de 500 universitaires et chercheurs s’alarment de la volonté du gouvernement d’inscrire dans le droit ordinaire les principales mesures de l’état d’urgence.

Voilà plusieurs décennies que la lutte antiterroriste est le vecteur d’une mutation profonde de notre système politique : contre la menace terroriste, les gouvernements successifs ont progressivement renoncé à des principes essentiels protégeant les individus contre l’arbitraire. A cet égard, le énième projet de loi «renforçant la lutte antiterroriste» marque une étape décisive : proposant d’inscrire dans le droit ordinaire les principales mesures autorisées à titre exceptionnel dans le cadre de l’état d’urgence, il hypothèque les libertés de tous de manière absolument inédite.

Malgré les dénégations de l’exécutif, c’est bien à une banalisation de l’état d’urgence que procède le projet de loi qui va être présenté au Parlement suivant la procédure accélérée : seraient en effet inscrits dans un droit commun qui, auparavant, les ignorait, des mécanismes tels que : l’assignation à résidence, la perquisition administrative, la généralisation des périmètres de sécurité, la fermeture administrative des lieux de culte… Il s’agit là de mesures gravement attentatoires aux libertés qui, en vertu de ce texte, pourraient être décidées par le ministre de l’Intérieur ou le préfet, non plus en situation de «péril imminent» mais, bien plus largement, en tout temps et en tout lieu.

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De quelle Guyane la mobilisation de mars est-elle le nom ?

— Par René Ladouceur —

Bien sûr, il y a aussi pour chacun de nos élus politiques des raisons personnelles ou stratégiques de plaider en faveur des Accords de Guyane, d’autant plus que, dans l’opinion publique guyanaise, la mobilisation populaire de mars/avril dernier jouit encore d’un prestige intact. Mais prenons vite de l’altitude : nous en avons besoin.
C’est un fait que des hommes et des femmes qui n’ont pas été d’accord entre eux sur des points d’importance ont estimé, à l’occasion de notre grand mouvement social, devoir mettre les intérêts de la Guyane au-dessus de leurs désaccords. Il m’est arrivé de me poser la question de savoir s’il existe un sentiment d’appartenance proprement guyanais et si ce sentiment peut être considéré comme suffisamment important pour triompher de toutes les querelles partisanes. La réponse, sans ambages, est « oui », et ce sentiment est digne de l’intérêt le plus attentif. Evitons les conclusions faciles sur la versatilité de nos hommes politiques selon le changement des circonstances et des intérêts. Ce qui paraît le plus intéressant, c’est de voir que le sentiment que les intérêts supérieurs de la Guyane doivent prévaloir sur tout le reste commence à s’enraciner dans la conscience politique du pays.

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« Le dorlis de ces dames » : un quart de siècle et pas une ride

— Par Roland Sabra —

Deux couples, deux maisons, deux modes de vie, des anciens et des jeunes, des gens du cru et des acculturés. Entre les deux dans une grotte, un ababa qui la nuit venue, fait perdre la tête aux dames du coin, un dorlis en un mot comme en cent. Personnage typiquement martiniquais, il n’existe pas en dehors de l’île aux fleurs, il se glisse la nuit dans le lit des femmes et leur impose des rapports sexuels à faire pâlir d’envie tous les DSK, Rocco Siffredi, et autres queutards de grands chemins. Il fait jouir les femmes et à l’occasion s’autorise quelques extras avec leurs maris. Rêve ou fantasme il a la réalité d’un désir, né sous l’esclavage quand le corps des femmes était nié, ravalé au statut d’objet.

« Le dorlis de ces dames » de Jocelyn Régina, écrit il y a 25 ans, ne s’appesantit pas sur le pourquoi et le comment de l’incube, ni sur les différentes figures qu’il a pris de la Mésopotamie à Rome en passant par la Grèce, ni sur son versant magico-religieux, médical ou psychiatrique.

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Le procès de Bobigny

17 juillet à 19h Un Oeuf/ Maison des artistes, 17 rue Garnier Pagès Fort-de-France

— Association Culture et Egalité —

De François Luciani
Avec Anouk Grinberg, Sandrine Bonnaire, Juliette Lamboley
Genre Drame
Nationalité français
Synopsis:
Une évocation de l’affaire aujourd’hui connue sous le nom de « procès de Bobigny ». En 1972, une jeune fille mineure, Léa, décide d’avorter avec l’aide de sa mère, suite à un viol. Dénoncées, elles se retrouvent au cœur d’un procès qui devient politique, avec pour enjeux le statut de l’avortement en France et les injustices de la condition féminine. Pour les défendre, une avocate, Gisèle Halimi…

Il n’est pas rare que des procès fassent avancer le droit. Quelques-uns font même avancer la société. Le procès de Bobigny, à l’automne 1972, fut l’un d’eux : il marqua une étape essentielle dans la lutte des femmes pour le droit à l’avortement. Les débats autour de cette affaire, fortement médiatisés, cristallisèrent le moment où l’opinion bascula en faveur de l’avortement, ouvrant ainsi la voie à la loi Veil qui serait votée deux ans plus tard, en novembre 1974.

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« Saïgon », m.e.s. de Caroline Guiela Nguyen

— Par Michèle Bigot —

Festival d’Avignon 2017, 8 => 14/07

Écriture Caroline Guiela Nguyen avec l’ensemble de l’équipe artistique

Cette création de la compagnie « Les hommes approximatifs » (implantée à Valence) a pour ambition de mettre en présence des comédiens venant d’horizons lointains pour donner vie à des textes qui racontent l’histoire de la France au-delà des frontières. On aura compris qu’il s’agit de traiter de la (dé)colonisation. Le prisme par où passe cette réflexion collective est l’histoire d’une femme singulière, Marie-Antoinette et de son restaurant à l’enseigne « Saïgon », situé au 176 avenue de Choisy à Paris. C’est là que se retrouvent les vietnamiens de Paris, exilés de leur pays après la défaite de Dien Bien Phu, pour avoir fréquenté les français de trop près. L’histoire commence donc en 1956. Mais elle se déroule en parallèle sur un double front, à distance de 40 ans. Les lieux et les époques sont dédoublés : un restaurant de Saigon en 1956, sa réplique parisienne en 1996.
Et l’intrigue connaît le même dédoublement : c’est l’histoire d’un militaire français, Edouard, qui doit quitter ce pays auquel il s’était attaché, non moins qu’à sa compagne Linh, à qui il promet le mariage et un accueil triomphal en France.

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Antigone de Sophocle, m.e.s. Satoshi Miyagi

— Par Michèle Bigot —

Festival d’Avignon 2017, cour d’honneur du palais des Papes

Miyagi et sa troupe de Shizuoka nous avait déjà éblouis en revisitant le Mahabharata pour la carrière de Boulbon. Il revient aujourd’hui pour notre grand bonheur avec une adaptation libre de Sophocle et de sa tragédie la plus connue Antigone. Ses principes de mise en scène n’ont pas changé : deux acteurs pour un rôle, une gestuelle proche du butō et du clown. Son Antigone n’a rien à envier à celle de Sophocle ou plus près de nous à celle de Cocteau, Anouilh ou Henry Bauchau.

Le parti pris de mise en scène, qui dépouille le texte et rehausse le caractère, les jeux d’ombres et de lumière projetés sur les murs du palais lui confèrent une majesté hiératique.

Lors de sa première mise en scène d’Antigone en 2004, Miyagi mettait l’accent sur la proposition faite à Créon par Antigone : faire de l’amour le principe majeur de la conduite des cités. Le thrène d’Antigone était au cœur de la pièce, l’adieu au soleil dans un élan lyrique auquel la Phèdre de Racine fait écho : « Soleil, je te viens voir pour la dernière fois. » 

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Reprise de « 1848 : Romyo et Julie » de Hervé Deluge

18 juillet 2017 à 19h 30 Parc Floral Aimé Césaire à Foyal

Dans cette adaptation du texte de Shakespeare, l’amour se joue sur un fond socio-historique complexe, dans un monde en passe de renouveau. 1848, la France abolit l’esclavage des nègres dans les colonies.
Tout sépare Romyo et Julie, lui est le nègre qui avec son tambour annonce sur les habitations l’abolition.
Elle, est l’héritière des colons hostiles au changement. Pourtant, ils s’aiment d’un amour fou et sincère en dépit des lois, des préjugés et de toutes les manigances. Entouré d’une vingtaine de comédiens, danseurs et musiciens, Hervé Deluge propose une transposition caribéenne, qui tout en divertissant, se situe dans une césure historique qui témoigne du passage brusque d’une société esclavagiste à une société postesclavagiste, voire moderne -à l’image des États-Unis passant du président Lincoln au président Obama.

Hervé Deluge
Formé au Nowtéat, au CDR puis à l’École régionale des Acteurs de Cannes, il joue ou met en scène tous les styles. On lui doit plusieurs adaptations de Classiques, des mises en scène de théâtre de rue avec un sens de la surprise et du spectacle.

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Cri de mes racines

Vendredi 21 juillet 2017 19h 30 à Rivière Pilote

Lieu: Marché couvert

Duo JOSIANE ANTOUREL / Yna BOULANGÉ
« Cri de mes racines », poème visuel dédié à Haïti. Offrande du chorégraphe Martiniquais Jean-François Colombo à l’ile sœur et voisine.
Au-delà du modeste hommage à la personne de Jean-François Colombo via ses choix esthétiques chorégraphiques, ce travail de relecture du solo « Cri de mes racines » transcrit en duo, fait émerger plusieurs pistes de recherche et sillons à fouiller : contribution à ce que l’on peut nommer écriture chorégraphique contemporaine Caribéenne.

Distribution:
Chorégraphie / adaptation chorégraphique / interprète: Josiane ANTOUREL

Mise en scène /adaptation texte / interprète: Yna BOULANGÉ
Vidéo: Vianney SOTÈS – Arlette PACQUIT – Yna BOULANGÉ
Technique: Yann-Mathieu LARCHER
Auteurs: Jean-François COLOMBO (chorégraphie) / Louis-Philippe DALEMBERT (textes)
Partenaires: DAC/Tropiques Atrium Scène Nationale/BU Campus Universitaire/Lakou sanblé/AMIO

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« Sopro », m.e.s. de Tiago Rodrigues

— Par Michèle Bigot —

Tiago Rodrigues

Festival d’Avignon 2017, 7=>16 juillet 2017, cloître des Carmes

Le cloître des Carmes se prête à merveille à la dimension poétique que T. Rodrigues a voulu donner à son spectacle. L’action se déroule sur la scène d’un théâtre en ruine, ou à l’abandon ; or le cloître présente des vestiges de pierre qui encadrent le plateau. Le romantisme reprend ses droits, l’ambiance est celle des tableaux d’ Hubert Robert. Un sol couvert de bois d’où s’échappent quelques herbes folles qui plient dans le souffle du mistral, comme les voiles qui recouvrent les murs. Sur fond de ciel étoilé. Voilà le décor rêvé pour donner vie au drame du théâtre.

Car le drame du théâtre (non moins que sa force) c’est la vie éphémère. Quoique dépourvu de durée, l’art théâtral passe les siècles sans que sa vitalité faiblisse. En ce sens, la pièce de T. Rodrigues est un hymne au théâtre, dans sa dimension la plus pragmatique (le rôle des souffleurs) autant que dans sa dimension littéraire : les grandes tragédies, les grands auteurs de la tradition sont présents par leur texte.

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« L’hiver quatre chiens mordent mes pieds et mes mains »

— Par Dégé —

de Philippe Dorin,
au Grenier à Sel. Festival d’Avignon 2017, le OFF.

C’est un peu lent au début mais c’est poétique. Ça s’alourdit quand le sens apparaît et se fixe. Mais dans l’ensemble, et finalement, le poétique triomphe. Grâce aux décors, grâce à la mise en scène de Bertrand Fournier.
Un chemin de lattes de bois sur lequel dort un SDF délimite l’espace et s’enfonce dans l’obscurité des coulisses forestières. En sortiront peu à
peu divers objets bricolés (tabourets, tables, guitare, cheval) qui habiteront la scène autant que toute une série de vaisselle imaginée, de victuailles invisibles…Quatre panneaux gris lavis, aux motifs à peine esquissés, créés une attente : deux, à notre surprise, sont défoncés par l’homme aux premières minutes, on attend le tour des deux restantes. Une seule se transformera en piste à glissades, puis en podium pour chanteur de Rock (notre héros prolétaire). Quid du quatrième panneau ? Rien. Car la pièce est, sinon déjantée, insolite.
L’autre protagoniste, emmitouflée de blancs vêtements chauds et de plastiques en lambeaux, accepte dès leur première rencontre d’épouser l’homme sans domicile et sans travail.

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Place de la Bastille, Place de la Nation ou Place des Antilles…

À chacun sa place, sans perdre la face, sans contrefaçon…

— Par Patrick Mathélié-Guinlet —

On fête au quatorze juillet
en France la Fête Nationale
en l’honneur de la Liberté
de haute lutte récupérée
des mains du pouvoir Royal
avec en toile de fond
la prise d’une prison
comme le pétard mouillé
de cette Révolution
fêtée aujourd’hui par ses fils
avec des feux où l’artifice
l’emporte sur la réalité !

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« Fête du poisson » au Carbet

Les 14 et 15 juillet 2017

La « Fête du poisson » est organisée chaque année par l’Office de Tourisme, la Ville et l’Association des Marins Pêcheurs du Carbet. Cette manifestation a pour objectif de valoriser la mer, ses possibilités et l’engagement des jeunes marins-pêcheurs. Cette manifestation est un produit « Phare » et incontournable dans le Nord Caraïbe !!

Au programme :

Vente flash de poisson frais, concours de pêche, coup de senne, projection de films, balades en mer à la rencontre des dauphins, exposition de produits locaux, restauration (menus du terroir) et animations diverses….

Musique, ambiance et bonne humeur sont les ingrédients de cette fête dédiée aux produits de la Mer !

 

La ‘Fête du Poisson’ est une manifestation de l’OCARTOUR (Office de Tourisme du Carbet), de la Ville du Carbet, et l’Association des Marins Pêcheurs du Carbet en partenariat avec le CMT ( Comité Martiniquais du tourisme).

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Ecolo. Non ! Ecologiste Caribéen ? Oui!

— Par Lucien Cidalise-Montaise —
A la Martinique aujourd’hui, l’intérêt pour la politique est anémique. Rien n’intéresse plus les Martiniquais que le tour cycliste de la Martinique, le tournoi de la gold cup, les grandes vacances et les mini-grèves qui ponctuent leur existence. Le souci est tout autre pour ceux qui s’attardent sur l’histoire actuelle, amputée, falsifiée, orientée et tourmentée dans ce pays merveilleux, mais ô combien souffreteux ! Ceux-là ont pour mission de faire que la France, celle de Macron-Jupiter réalise le tournant capital de la transition vers une économie dépolluée, conforme à ses engagements internationaux et au profond désir des Français de souche, comme ceux qui se considèrent comme tels.
La création du grand ministère animé par N. Hulot touche l’ensemble des objectifs que sont l’énergie, l’agriculture, l’alimentation, la préservation de la Nature et de le Santé. Que désirer de plus ! Notre île déjà fragile le devient de plus en plus. Il faut agir vite. Ces enjeux considérables auxquels les Martiniquais sont très attachés, méritent toute notre sympathie d’application. Insulaires indécrottables ! La conjoncture « politique » semble être notre alliée, car l’opposition de gauche est déjà montée contre la non-contestation de la politique actuelle venant d’une partie de la gauche « servile ».

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Cap au pire

— Par Michèle Bigot —

Samuel Beckett, M.E.S. Jacques Osinski
Avec Denis Lavant
Festival d’Avignon off 2017, Théâtre de Halles, 6=>29 juillet 2017
Cap au pire est l’avant dernière nouvelle de Beckett. Le titre original repose sur un jeu de mots Worstward Ho à partir du titre de l’œuvre de Charles Kingsley Westward Ho ! De « cap à l’ouest » on est passé à « cap au pire », plus d’aventure et plus besoin du point d’exclamation. L’humour grinçant n’étant pas la moindre qualité de Beckett, on appréciera ce que ce nouveau titre contient de désespoir programmé. Crépuscule d’une vie, et crépuscule d’une écriture qui revient en boucle sur elle-même et creuse le sillon de ses obsessions. Ecrire le pire, aller vers sa fin, programmer sa propre disparition : plus d’histoire, plus de personnages : ou, si on veut, l’histoire d’un texte qui s’écrit (s’écrie) en direct, sans pilote et sans gouvernail. Une gageure !
C’est une nuit. Une nuit d’insomnie, une nuit d’écriture. Une lueur brille encore (« une mèche »), assez pour éclairer une page, pour laisser entrevoir des silhouettes : un vieil homme avec un enfant qui s’accroche à sa main (un enfant mort ??),

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Candide, qu’allons-nous devenir ?

— Par Michèle Bigot —
D’après Voltaire, M.E.S. Alexis Armengol
Festival d’Avignon off 2017, La manufacture, 6>26/07

Le conte philosophique se prête à merveille à l’adaptation théâtrale. Sa brièveté (encore que celle de Candide soit toute relative !), son art du récit, avec ses rebondissements, ses types humains, sa causticité et sa force satirique font merveille, surtout quand il s’agit d’une adaptation ingénieuse et audacieuse. On peut faire confiance à Alexis Armengol pour les trouvailles, les astuces de mise en scène, le sens du rythme et de la musique. Tous les ingrédients du langage dramatique sont convoqués pour faire la fête. Dans le texte de Candide, il sait couper les longueurs, mettre en valeur les épisodes cruciaux, dramatiques ou burlesques. On n’a pas peur de lire le texte quand il faut, de résumer, de sauter allègrement des chapitres. Rien n’est plus voltairien que cette irrévérence heureuse.
Avec trois fois rien : la scénographie se résume à une table des sièges, une poubelle qui fera office d’océan quand il faut y plonger. Ainsi transposé pour la scène, le texte est plein d’allégresse et de nervosité.

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Quand j’étais petit je voterai

— Par Michèle Bigot —
Texte de Boris Le Roy, M.E.S. Emilie Capliez
Que nous réserve cette création de la Comédie de Saint-Etienne ? Et que nous réserve ce chamboulement des temporalités annoncé par le titre ? Assurément on est dans une esthétique du déplacement, du pas de côté. Et c’est raison quand il s’agit d’aborder au théâtre des questions aussi lourdes que l’exercice de la démocratie et l’apprentissage de la citoyenneté. Alors le décalage comique est de mise. Voter, un exercice qui soulève les passions quand il ne génère pas l’indifférence !
Et les ados, comment ils voient les choses ? Ils n’ont pas l’âge de voter dans les élections nationales, mais l’élection d’un délégué de classe peut s’avérer un pur exercice électoral : se présenter comme candidat, faire campagne, argumenter, développer un programme, tout cela c’est déjà la vie politique, celle d’un citoyen, quand bien même on n’en comprend pas tous les enjeux. Le pari est réussi. Il est de l’ordre de la métaphore généralisée : c’est drôle et c’est parfaitement pertinent. Deux acteurs de belle envergure soutiennent la gageure. Lui, surnommé Anar, interprété avec drôlerie et finesse par Simon Pineau, elle, surnommée Lune, jouée avec une malicieuse ingénuité par Elsa Verdon.

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Assises de l’Outremer : vers un nouveau modèle de développement ?

— Par Jean-Marie Nol —

Avec les assises de l’outre-mer envisagées par le gouvernement , s’achemine -t-on vers un nouveau type de modèle économique et social de développement ?

En 2017/2018, les assises des outre-mer seront à l’agenda du gouvernement. Ces assises des outre-mer, vont être lancées fin septembre 2017 et devraient durer un peu moins d’un an pour une restitution et une synthèse au deuxième trimestre 2018 et qui seront consignées dans un « livre bleu ». Les assises seront organisées dans chaque territoire ultramarin et mettront autour de la table l’Etat et ses administrations, les élus, les syndicats, les professionnels, les associations, les citoyens et les médias. Mais pourquoi des assises après des états généraux des outre-mer, comme ceux organisés en 2009 par Nicolas Sarkozy et qui avaient débouché sur… pas grand-chose. Tout simplement parce que les territoires d’outre – mer à l’instar des Français doutent !

Aujourd’hui, les Français d’outre- mer doutent.

Ils doutent de leur capacité à surmonter la crise actuelle, ils doutent du retour de la croissance après 7 ans de stagnation et ce depuis la crise sociale de 2009, voire même pour certains de son bien fondé.

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Qu’est-ce que la culture aujourd’hui ?

— Par Roland Tell —

Il est de plus en plus évident que l’école ne constitue plus le lieu unique de la référence culturelle. Car la culture, ce sont des connaissances, certes, mais ce sont aussi les réseaux capables d’organiser celles-ci, de les intégrer dans un système donné de références. Les réseaux conceptuels donnent à ces connaissances une structure. C’est pourquoi on peut avancer qu’un homme cultivé est un homme intégrateur, un homme qui intègre donc à un réseau consistant, préexistant en lui, les éléments nouveaux, que lui apporte l’expérience.
Autrefois, l’école traditionnelle fournissait les connaissances, en même temps que les réseaux. Aujourd’hui, il n’en est plus de même ! En ce qui concerne les connaissances, l’école est dépassée, de toutes parts, par le foisonnement, par la démultiplication de ce que le cybernéticien Abraham MOLES a appelé des culturèmes, c’est-à-dire des petits éléments de culture, dispersés et reçus, de manière aléatoire, par les micro-climats humains, en provenance des médias, des émissions de télévisions, des films, d’internet, des réseaux sociaux, etc.. N’est-ce pas là ce qu’on appelle l’école parallèle ? Ne fournit-elle pas, elle aussi, des éléments intégrateurs, notamment à la jeunesse actuelle ?

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La RDLM ne doit pas être le J.O. de la CTM !

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Il est salutaire que la presse relève la défaillance incontestable qui a conduit à l’abandon d’archives scolaires dans les locaux à détruire du Lycée Schoelcher. Mais il n’est pas normal qu’elle laisse dire ou suggérer que la Collectivité territoriale de Martinique puisse en porter la responsabilité. En effet, il est impossible à tout esprit averti d’ignorer que les auteurs d’une telle faute ne peuvent être recherchés qu’au sein de l’administration du lycée. Même si la Martinique était indépendante c’est cette administration qui serait responsable.
En revanche, la RLDM est la radio d’un parti politique, laquelle porte donc une parole militante. Il n’est pas normal que ce vecteur partisan soit considéré comme le journal officiel de la Martinique qui, chaque samedi, porterait la parole de la collectivité. Le président de la CTM s’honorerait en prenant congé de la radio de son parti durant sa mandature, sauf en période électorale. D’ailleurs, une décision de ce genre aurait de la gueule. De même, les alliés du MIM, du Gran Sanblé et de Ba péyi-a an chans, que la parole et le comportement du président engagent, feraient preuve de responsabilité et de non-complicité en invitant ce dernier de se remettre sur les rails de la démocratie au nom de laquelle ils ont été élus.

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« Quartier de femmes » : une pièce de théâtre sous haute surveillance !

17 & 18 juillet 2017  19 h Centre Culturel Aliker à FdF

— Par Aïnos —

Où étiez-vous ce mardi 4 juillet 2017 ? Vous ne vous en souvenez plus ?
Eh bien, je ne risque pas d’oublier, parce que moi j’ai passé une soirée mémorable. Pour la première fois de ma vie, j’ai foulé le sol de la petite salle de spectacle du Centre culturel Gérard Nouvet de Coridon, un quartier de Fort-de-France. Petite mais tellement chaleureuse.
Aux aurores, j’ai reçu le message d’une amie, appelons-la Denise. Mais en fait elle interprétera le rôle de Mauricette dans la pièce.
Elle m’a invitée à l’avant-première d’une pièce de théâtre, écrite et mise en scène par José Alpha. Pour ceux qui ne connaissent pas ce monsieur, sachez qu’il est né à Fort-de-France, qu’il est comédien, dramaturge, metteur en scène, directeur d’acteurs et formateur.

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19 H 30. Le public invité à l’avant-première s’est installé sur les quelques chaises mises à sa disposition et attend, le cœur haletant.

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