—Par Edouard Delépine—
J’ai beau essayé de me convaincre qu’il n’y a pas lieu d’être surpris ni autrement inquiet des commentaires parus ici et là sur le discours de Serge Letchimy pour la commémoration du 12e anniversaire de la plantation du Courbaril par Aimé Césaire à l’Habitation Clément le 17 décembre 2001, je suis tout de même parfois abasourdi par les réactions à chaud de gens qui ne sont pas tous des analphabètes même si, de toute évidence, il y en a beaucoup parmi ces commentateurs désœuvrés.
Parce que nous n’avons guère été habitué depuis un siècle et demi à une grande rigueur dans l’analyse des faits sociaux, en un temps et dans un domaine, celui de la formation de l’esprit public, où la responsabilité de la média-sphère est au moins aussi grande et, à mon avis, très au-dessus de celle des politiques, nous sommes de ceux qui attendions et qui continuons d’attendre de la nouvelle presse, qui dispose aujourd’hui de moyens sans commune mesure avec ceux dont pouvait rêver la presse d’antan, des comptes rendus plus pertinents et en tout cas plus utiles à la compréhension des grands événements de notre vie publique.