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« Au plus noir de la nuit » : de la lumière à l’ombre

— par Janine Bailly —

D’André Brink, je garde le souvenir ému d’une soirée au Grand Carbet de Fort-de-France, où il assista en compagnie de la réalisatrice Euzhan Palzy à la projection du film « Une saison blanche et sèche » qu’elle avait, avec l’autorisation de son auteur, adapté du roman éponyme. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud nous revient en plein cœur, sur la scène de Tropiques-Atrium, par la grâce du spectacle « Au plus noir de la nuit » que le metteur en scène Nelson-Rafaell Madel nous apporte, après avoir connu le succès au Théâtre de la Tempête, à Paris. Une représentation en direction des scolaires, deux seulement en direction du public, cela semble hélas bien peu.

« Au plus noir de la nuit » est à l’origine un épais roman de plus de cinq cents pages publié en 1974 par l’écrivain afrikaner André Brink, et qui fut à sa sortie censuré. En tirer une heure cinquante de texte, en faire un spectacle cohérent en dépit des ellipses temporelles, des omissions nécessaires et des mystères qui faute d’avoir lu le livre resteront pour nous inexpliqués, cela tient déjà du prodige.

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« Au plus noir de la nuit », adaptation et m.e.s. Nelson-Rafaell Madel

Jeudi 8 & vendredi 9 novembre 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium

D’après le roman Looking on darkness d’André Brink

Création

Il s’appelle Joseph Malan. Il naît en Afrique du Sud en plein apartheid. Il est noir. Il vient d’une lignée aux destins tragiques, misérables et extraordinaires à la fois. Presque mythologiques. Il grandit à la ferme, son père meurt très tôt, sa mère pas beaucoup plus tard. Il découvre le théâtre et sa dimension de liberté. Il devient comédien. Après quelques années à succès à Londres, il retourne au pays natal. Il crée une troupe de théâtre qui sillonne le pays. Il rencontre Jessica, une femme blanche, avec qui il vivra, malgré les interdits, une passion amoureuse.

Amour et théâtre animent alors ses jours, jusqu’à l’obscurité.

Lire ci-dessous l’élogieuse revue de presse

André Brink (1935 – 2015), -écrivain sud-africain d’expressions afrikaans et anglaise, il obtient à trois reprises le Central News Agency Literary Award, le Prix de traduction de l’Académie sud-africaine des Sciences et des Arts. Nominé pour le Booker Prize, il reçoit le Prix Médicis étranger pour « Une saison blanche et sèche » et « Martin Luther King Memorial Prize », qui lui vaut une reconnaissance mondiale mais qui est censuré en Afrique du Sud.

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« La nuit tu es noire, le jour tu es blanche », le 2ème roman d’Anne Terrier

Née à Paris d’une mère martiniquaise et d’un père lyonnais, Anne Terrier a toujours nourri le désir d’écrire, même si la littérature lui semblait initialement hors de portée. Son admiration pour les écrivains, qu’elle dévorait à travers leurs romans, ainsi que pour ceux de son entourage, tels que le poète et traducteur Roger Giroux (son père), l’écrivain et philosophe Edouard Glissant (son oncle), le compositeur et écrivain Maurice Roche (ami de la famille), a joué un rôle déterminant dans son parcours.

Pour contourner ce défi apparent, Anne Terrier a embrassé diverses vocations, se consacrant successivement ou simultanément au journalisme (papier et web), à la traduction, à la correction, à la réécriture, à la rédaction, et à la rédaction d’ouvrages pratiques. En somme, tout ce qui la rapprochait de l’écriture et de la littérature a constitué l’essentiel de sa vie professionnelle.

À la fin de cette carrière plurielle, Anne Terrier n’a pu se résigner à quitter le monde des livres. Aujourd’hui, elle s’investit en tant que bibliothécaire bénévole au sein du réseau associatif Culture et Bibliothèques pour Tous, tout en assumant le rôle d’écrivain.

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Plus aucun enfant à la rue !

À Emmanuel Macron, Monsieur le Président de la République

2 822 enfants, dont près de 700 de moins de 3 ans, sont refusés chaque soir par le 115. Privés d’un hébergement d’urgence, ils sont amenés, avec leurs parents, à passer la nuit à la rue, dans une voiture ou sous une tente.* Le soir, après l’école, ils n’ont aucun endroit où aller. 

Aujourd’hui en France, 2 822 enfants sont privés de conditions de vie dignes et sécurisantes. 

Ce chiffre représente une augmentation de 41% en seulement un an. Et pourtant, il  ne reflète que la partie émergée de l’iceberg. Il ne rend compte que des situations des enfants dont les parents ont réussi à joindre le 115, sans succès. 

Je préférerais avoir une maison, ce serait le plus meilleur” Yasmine, 6 ans

Je me couche par terre. Je fais des cauchemars qui sont très compliqués à avoir” Ange, 5 ans**

Entre la fermeture de places d’hébergement, l’inflation, le déficit de logements sociaux et l’intensification des expulsions des bidonvilles et squats, les chiffres explosent et la précarité s’intensifie. 

Si nous banalisons cette situation inacceptable, c’est une nouvelle digue morale qui s’effondre. 

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«  La mort de Nahel M. s’inscrit dans la continuité historique des crimes racistes commis à l’encontre des Noirs et des Arabes de ce pays »

— Par Hicham Benaissa, Sociologue —

Le sociologue Hicham Benaissa rappelle, dans une tribune au « Monde », qu’il est vain de croire que le calme revenu après les émeutes en banlieue est durable. Selon lui, la colère se manifestera tant que nos institutions ne regarderont pas notre passé colonial en face.

Un fait devient social et historique, nous enseigne Emile Durkheim, lorsqu’il est régulier, objectif, général. C’est d’ailleurs à ce titre que le sociologue s’est intéressé au crime en tant qu’objet qui répond aux critères d’un phénomène social. Indépendamment de la volonté des uns et des autres, un fait social s’impose à nous de l’extérieur, à tel point que nous pouvons en donner des prévisions.

La sociologue Rachida Brahim a fourni un travail de recherche précieux qui a consisté à recenser le nombre de crimes racistes commis entre 1970 et 1997. Elle a listé, au total, 731 actes, soit une moyenne de 27 cas par an. Dans le cadre d’un débat critique et universitaire, on peut, si on le souhaite, débattre des chiffres et des concepts, mais il sera difficile de contester la constance et la régularité de ce phénomène.

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Nuits Caraïbes 20e anniversaire

Du 17 au 26 février 2023  en Guadeloupe & en Martinique

Pour fêter les 20 ans des Nuits Caraïbes, sa fondatrice Bernadette Beuzelin a réuni un plateau artistique exceptionnel qui permettra de conjuguer plusieurs styles musicaux permettant d’offrir des moments artistiques forts et d’une grande diversité.

4 têtes d’affiche, à la carrière déjà bien établie au plan international :

la soprano Magali LÉGER
le pianiste de jazz Hervé SELLIN
le comédien Alain CARRÉ
le pianiste classique Yves HENRY

4 jeunes talents classique, dont le parcours professionnel est en plein essor :

la violoniste Marie-Astrid HULOT
l’altiste Antonin LE FAURE
le pianiste Gaspard THOMAS
le violoncelliste Jean-Baptiste MAIZIÈRES

Du 17 au 26 février, 7 concerts sont programmés en Guadeloupe et Martinique

Programme du festival des Nuits Caraïbes

Jeudi 23 février à 18h00

à l’Habitation Château Gaillard en Martinique

1ère partie : « Chopin aux îles »

Alain Carré, comédien

Yves Henry, piano classique

Musiques de Frédéric Chopin Texte de Frédéric Chopin dits par le comédien Alain Carré en alternance avec les musiques.

Valse op. 18 n° 1

Préludes op. 28 (sélection)

Etude op.

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« La nuit du 12 », un film de Dominik Moll

Par Dominik Moll, Pauline Guena
Avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Théo Cholbi
13 juillet 2022 en salle / 1h 54min / Thriller, Policier

Synopsis :
À la PJ chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan c’est le meurtre de Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et les doutes de Yohan ne cessent de grandir. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12.

La presse en parle :
20 Minutes par Caroline Vié
La Nuit du 12 restera comme l’une des dates les plus marquantes vécues sur la Croisette en 2022.

Bande à part par Olivier Bombarda
Le dernier-né de Dominik Moll, La Nuit du 12, revisite adroitement le polar en étant un plaidoyer vif contre la violence faite aux femmes. À voir absolument.

Culturopoing.com par Michaël Delavaud
Mettant sur le gril six jeunes suspects […], l’enquête importe finalement moins comme pur récit policier que comme véhicule permettant à Dominik Moll de faire le portrait lucide d’une toxicité masculine malheureusement inscrite dans les gènes de nos sociétés influencées par une idéologie patriarcale particulièrement tenace.

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Noir c’est noir : « 24 contes des Antilles »

Du bon usage des contes

— Par Michel Herland —

Selon Bruno Bettelheim, plus un conte est horrible, plus il rassure des enfants spontanément en proie à des fantasmes effrayants. Les monstres et autres créatures maléfiques seraient ainsi pour eux comme des compagnons familiers et sympathiques avec lesquels on joue à se faire peur. Le précieux petit recueil publié par Olivier Larizza et récemment réédité ne risque pas de décevoir les petites têtes brunes ou blondes car il abonde en histoires aussi abominables qu’immorales. En dehors de quelques-unes qui honorent la vertu, c’est le vice qui est régulièrement récompensé, goinfreries et assassinats en série.

Quand on se souvient que l’époque où les contes faisaient partie de la vie de tous les jours, ou plutôt de toutes les soirées – « ronde » d’esclaves(i) chez nous ou coin du feu sous d’autres cieux – fut aussi celle où la religion pesait de tout son poids pour inculquer au peuple la soumission, on s’émerveille de voir comment ce même peuple s’est montré capable de développer une philosophie de la vie bien à lui et bien mieux adaptée à sa condition que les enseignements du catéchisme.

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« La Nuit caribéenne », d’Alfred Alexandre, m.e.s. Ewlyne Guillaume, jeu Serge Abatucci & Philippe Calodat

Jeudi 10 Novembre 2022 – 19h30 Tropiques-Atrium

Texte : Alfred Alexandre
Mise en scène : Ewlyne Guillaume
Avec : Serge Abatucci, Philippe Calodat
Crédit photo : Ronan Lietar

Création 2022
Ils sont au chômage après avoir exercé le métier de « dogues » : hommes de main d’un parti politique. Deux frères de sang, deux « frères de couleur », deux dogues, deux chiens errants, chiens parmi les chiens… Chiens sans maîtres : voilà le malheur !
Frantz, est « l’éternel serviteur ». Collé à son île, il est inscrit dans la punition, la privation. Il choisit la vie à petit prix.
Quant à Georges, tout indique sa fragilité vitale, il est incapable de s’émanciper de sa souffrance, il est « otage de sa propre douleur ».
La pièce au-delà du « drame de la jalousie fraternelle » se termine par le meurtre de Georges tué par son frère… Dans une société au bord du précipice, il ne nous resterait donc plus qu’à nous entre dévorer ? Ou bien, s’agirait-il ici, de la venue annoncée des quatre cavaliers de l’apocalypse : vecteurs de bouleversements féconds ?

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Les passagers de la nuit «  », un film de Mkhaël Hers

Dimanche 12 juin 19h30 Madiana
/ 1h 51min / Drame
Par Mikhaël Hers, Maud Ameline
Avec Charlotte Gainsbourg, Quito Rayon Richter, Noée Abita

Synopsis : Paris, années 80. Elisabeth vient d’être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith. Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait la connaissance de Talulah, jeune fille désœuvrée qu’elle prend sous son aile. Talulah découvre la chaleur d’un foyer et Matthias la possibilité d’un premier amour, tandis qu’Elisabeth invente son chemin, pour la première fois peut-être. Tous s’aiment, se débattent… leur vie recommencée ?

Voir les séances=>

La presse en parle :
L’Humanité par Sophie Joubert
Ni nostalgique ni désenchanté, Mikhaël Hers se fraie un chemin dans une décennie mal-aimée, entre désir de liberté et angoisse du lendemain. Il rend aussi un bel hommage au cinéma à travers le personnage de Talulah et sa fascination pour Pascale Ogier, dont la mort prématurée, en 1984, a révélé la face sombre de l’insouciance

Les Échos par Olivier De Bruyn
Cette fiction sensible s’impose comme l’une des plus belles réussites du printemps.

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Les « Nuits de la lecture » en Martinique

Une 6e édition avec pour thème : « Aimons toujours ! Aimons encore ! »

Les prochaines Nuits de la lecture, organisées pour la première fois par le Centre national du livre sur proposition du ministère de la Culture, se tiendront du 20 au 23 janvier 2022, au cours de quatre soirées, avec un temps fort le samedi 22 janvier.

Ces Nuits de la lecture sont plus que jamais nécessaires pour partir à la conquête de nouveaux lecteurs et réaffirmer, auprès de tous, la place essentielle du livre et de la lecture dans nos vies, comme l’a souhaité le Président de la République en déclarant la lecture « grande cause nationale ».

Du jeudi 20 au dimanche 23 janvier 2022, le public sera invité à se réunir à l’occasion de milliers d’événements physiques et numériques, autour du thème de l’amour qui épouse l’injonction de Victor Hugo : « Aimons toujours ! Aimons encore ! ».

Les bibliothèques, les médiathèques, les librairies, mais également les musées, les théâtres, les établissements scolaires et universitaires, les structures pénitentiaires et médico-sociales, le réseau des établissements culturels français et les librairies francophones à l’étranger, seront invités à mettre à l’honneur, au cours de quatre soirées, le plaisir de lire et de partager amour des livres et livres sur l’amour !

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« La nuit des rois », de Philippe Lacôte, à voir sans faute!

Samedi 30 octobre 2021 à 17h — Tropiques-Atrium

De Philippe Lacôte
Par Philippe Lacôte, Delphine Jaquet
Avec Bakary Koné, Steve Tientcheu, Digbeu Jean Cyrille

Un des 8 films à ne pas manquer en cette fin d’année:

Drive my car réalisé par Ryusuke Hamaguchi
La Loi de Téhéran réalisé par Saeed Roustayi
La nuit des rois réalisé par Philippe Lacôte
Nomadland réalisé par Chloé Zhao
“200 mètres” réalisé par Ameen Nayfeh
Chers camarades réalisé par Andrey Konchalovsky
Leila in Haïfa réalisé par Amos Gitai
Titane réalisé par Julia Ducournau

 

Synopsis:
Dans la MACA d’Abidjan, l’une des prisons les plus surpeuplées d’Afrique de l’Ouest. Vieillissant et malade, Barbe Noire est un caïd de plus en plus contesté. Pour conserver son pouvoir, il renoue avec le rituel de “Roman”, qui consiste à obliger un prisonnier à raconter des histoires durant toute une nuit.

La presse en parle:
CinemaTeaser par Emmanuelle Spadacenta
Un méga-récit pourtant très ramassé, où le réalisme magique ouest-africain rappelle la puissance de l’imagine. Bluffant.

Le Journal du Dimanche par Alexis Campion
On se laisse porter, ou pas, par le lyrisme extravagant et le ballet fascinant de cette fresque carcérale unique.

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« J’ai pour moi la beauté et la vertu, qui n’ont jamais été noires » : l’argument esthétique dans le racisme coloriste

— Par Jean-Luc Bonniol, anthropologue —

Article paru initialement dans The Conversation

Dans son Histoire générale des Antilles habitées par les François (1667-1671), le Révérend Père Jean‑Baptiste Du Tertre, missionnaire dominicain et botaniste affecté aux Antilles, écrivait ces lignes :

« On ne saurait mieux vérifier le proverbe qui dit que l’amour est aveugle que dans la passion déréglée de quelques-uns de nos Français qui se portent à aimer leurs Négresses malgré la noirceur de leurs visages, qui les rend hideuses, et l’odeur insupportable qu’elles exhalent, qui devrait à mon avis éteindre l’ardeur de leur feu criminel. »

Le 8 février 2021, le Rapport sur la diversité à l’Opéra National de Paris, signé Pap Ndiaye et Constance Rivière, a été rendu public. Il y est question du corps de ballet de l’institution ; ses auteurs prônent plus de diversité dans le recrutement et l’aménagement de certaines traditions esthétiques valorisant la blancheur.

Plus de trois siècles séparent ces deux fragments d’histoire, qui illustrent la pérennité d’une représentation valorisée de la couleur blanche de l’épiderme partagée par l’ensemble des nations occidentales, et d’une dépréciation de la couleur noire.

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États-Unis: nouvelles manifestations après la mort d’un jeune noir tué par la police

Minneapolis (Etats-Unis) – Un face-à-face tendu, avec plus d’une soixantaine d’arrestations, a opposé mardi soir des manifestants aux policiers près de Minneapolis après la mort d’un jeune homme noir tué par la police, pour la troisième nuit consécutive malgré le couvre-feu.

La tension monte depuis la mort dimanche de Daute Wright, 20 ans, à Brooklyn Center, banlieue de cette métropole du Nord des Etats-Unis où se déroule actuellement le procès d’un policier blanc accusé du meurtre en mai dernier de George Floyd, également Afro-Américain. 

Des policiers anti-émeutes ont dispersé les quelque 800 à 1.000 manifestants, rassemblés devant le commissariat de Brooklyn Center malgré le couvre-feu imposé à partir de 22H00 locales. 

La police a procédé à une soixantaine d’arrestations et fait usage de grenades assourdissantes, les manifestants ripostant avec des jets de bouteilles d’eau ou de briques, selon les autorités. 

Plus tôt mardi, les familles de Daunte Wright et George Floyd avaient réclamé ensemble la fin des violences policières et du racisme aux Etats-Unis. 

– « A vos côtés » –

« Le monde est traumatisé de voir un nouvel Afro-Américain mis à mort« , a déclaré Philonise Floyd, frère de George Floyd mort sous le genou du policier blanc Derek Chauvin.

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« Noire », de & avec Tania de Montaigne, m.e.s. de Stéphane Foenkinos

Vendredi 19 mars à 20h50 sur France 5

Vendredi 19 mars à 20h50, à l’occasion de « La grande soirée culturelle« , France 5 diffusera la captation de la pièce de théâtre réalisée par Stéphane Foenkinos à partir de « Noire » le livre de Tania de Montaigne sur la vie méconnue de Claudette Colvin.

Synopsis :
Vous êtes noire, donc moins que rien.
Avant Rosa Parks, en mars 1955, Claudette Colvin, jeune Noire d’Alabama, dit non : elle ne cède pas dans le bus sa place à un Blanc. Tania de Montaigne s’empare de son propre texte et fait entrer l’auditoire dans la peau de son héroïne.

Comme tous les jours, Claudette achète son ticket à l’avant du bus mais doit monter à l’arrière. Places réservées, sorte de bétaillère. À l’avant, ce sont les Blancs. Mais quand ils n’ont plus de place, les Noirs doivent céder les leurs, à l’arrière. C’est la loi. La gamine noire, quinze ans à Montgomery, Alabama, ce 2 mars 1955, refuse de laisser sa place. Claudette Colvin dit non. On l’arrête, elle imagine le pire.

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Aux Antilles , le socle culturel de l’assimilation n’est plus d’actualité !  

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Après la conquête de la liberté marquée par l’abolition de l’esclavage, débute la quête de l’égalité qui va durer bien après ce qui devait être son aboutissement, la transformation statutaire de colonie en département votée le 19 mars 1946. La période qui suit cette loi dite d’assimilation est particulièrement riche en manifestations, protestations, grèves et surtout de résistance culturelle .

L’objet de cet article n’est pas d’effectuer la genèse de la départementalisation mais plutôt, d’examiner les logiques à l’œuvre, les lignes de fracture que les revendications ou les justifications révèlent et la bascule rapide des comportements qui s’opère sous nos yeux. Au moment où le monde s’enfonce dans une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent, et où s’annonce des mois, sinon des années, très difficiles, rien n’est plus utile que de chercher ce qui peut se produire bientôt dans l’avenir et sensibiliser le plus grand nombre de gens pour changer le cours des choses.

Lire aussi : Le poids de l’assimilation est encore réel — Par Frantz Succab —

Les images samedi soir montrant plusieurs centaines de protestataires manifestant contre l’occupation de l’ilet la grotte par des familles de békés ainsi que la dégradation et le vandalisme du buste du général de Gaulle au vert pré dans la commune du Robert , ont créé une onde de choc en Martinique.

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Mort de Jacques Coursil, jazzman génial et figure méconnue de la modernité noire

Trompettiste de génie, chercheur en mathématiques et en philosophie et ami d’Édouard Glissant, le Martiniquais né à Paris s’est éteint à l’âge de 82 ans.

Jacques Coursil (1938, Paris – 26 juin 2020, Plombières) est un professeur de linguistique, sémioticien, chercheur en philosophie des mathématiques, compositeur et musicien français de jazz. Son instrument de prédilection est la trompette.
Biographie
Né de parents martiniquais, Jacques Coursil écoute beaucoup de jazz durant son enfance. Son père est membre du Parti communiste français de 1921 à 1965, il se passionne pour le mouvement ouvrier, la lutte anticolonialiste et la poésie.

En 1958, pendant la guerre d’Algérie Jacques Coursil part pour la Mauritanie puis au Sénégal à Dakar où il est accueilli par l’entourage de Léopold Sédar Senghor et séjourne pendant trois ans. Il s’intéresse aux indépendances des anciennes colonies françaises. De retour en France, il étudie la musique (notamment la trompette), les lettres et les mathématiques5. En 1965, il apprend que Malcolm X a été assassiné et part pour les États-Unis. De 1965 à 1975, il est musicien de jazz, à New York. C’est une époque mouvementée socialement, où l’avènement du free jazz côtoie les happenings en art et les mouvements hippies.

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Et si le noir était un blanc comme un autre….

— Par Emmanuel Argo —

France, le 12 juin 2020, par Emmanuel Argo, afro-caraïbéen né à la Martinique, auteur du concept de la NégroÉvolution, agressé et blessé 2 fois par des racistes en 2000 et 2015 sur la voie publique, en France continentale. Il est actuellement Conseiller municipal d’un petit village du centre de la France.

Á cause de l’assassinat de Georges FLOYD, afro-américain, par un policier blanc : une protestation mondiale et sans précédent contre la banalisation du racisme et de la négrophobie.

Il y a deux nuances de « noir » : celle de ceux qui réussissent et qu’on croise à l’université, à la banque, à l’hôpital, dans un centre de recherches… et celle de ceux qui galèrent, concentrés dans le métro, dans le quartier et à la ceinture des métropoles pour ne pas s’éloigner des poubelles à vider, tard dans la nuit ou très tôt le matin. C’est surtout la couleur de ces derniers qui détonne par rapport au blanc caucasien, la couleur de l’authenticité.

Depuis des siècles, l’idéologie occidentale conquérante a établi que la couleur universelle de référence était le blanc : quiconque est blanc, du haut de cette supériorité de façade, peut juger, représenter l’ordre, l’intelligence, l’autorité, le pouvoir, au nom d’une évolution d’un degré supérieur.

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Mort de George Floyd : une troisième nuit de violences au Minnesota 

Des manifestations, importantes et justifiées

Indignés et choqués par la mort de George Floyd lors de son interpellation par la police lundi dernier, et ce pour un délit mineur alors qu’il ne semblait pas opposer de résistance, des habitants de Minneapolis ont investi la rue pour dénoncer la violence dont il a été victime. Dans tout le pays, les appels pour que justice soit rendue se sont multipliés.

L’appel à la Garde nationale par les autorités locales n’a pas calmé les citoyens de Minneapolis, qui ont manifesté leur colère et leur indignation  au cours d’une troisième nuit d’émeutes.  En soirée jeudi, des manifestants ont mis le feu au poste de police où travaillaient les quatre agents mis en cause (…) Les manifestations avaient auparavant été majoritairement pacifiques, avec des foules contenues par des chaînes d’hommes en uniforme. Mais il y a eu dans ce secteur des heurts, des incendies, le pillage d’une trentaine de magasins, et l’usage de gaz lacrymogène par la police. Des dizaines d’entreprises des villes jumelles de Minneapolis et St. Paul ont couvert leurs fenêtres et leurs portes jeudi dans le but d’empêcher le pillage.

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Le prix « Fetkann! Maryse-Condé » pour « Nuit d’épine » de Christiane Taubira

Le prix littéraire « Fetkann! Maryse-Condé » récompense depuis seize éditions la création littéraire des pays du sud. Créé par José Pentoscrope, Président du CIFORDOM, il intervient dans le cadre de l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001 qui reconnaît la Traite négrière et l’Esclavage comme crimes contre l’Humanité. Texte de loi Il met l’accent sur les principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » et favorise le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière. Ce concours récompense les ouvrages, recueils, travaux de recherche et essais qui mettent l’accent sur l’affirmation des droits de l’homme et favorisent le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière.
Son président, José Pentoscrope, a remis ce jeudi 21 novembre au café de Flore, à Paris, les quatre prix récompensant la mémoire, la recherche, la jeunesse et la poésie. Sans surprise, le prix de la mémoire a été attribué à l’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira pour son ouvrage « Nuit d’épine » aux éditions Plon, qui a manqué de peu le grand prix du roman de l’académie française.

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Mais qu’est-ce que c’est donc un Noir?

Essai psychanalytique sur les conséquences de la colonisation des Antilles, par Jeanne Wiltord

Introduction

« Les sociétés antillaises sont un cas hautement révélateur de structures et de processus qui font aussi loi ailleurs… Possibilité étant ici octroyée de les saisir sous des dehors plus manifestes. »

J.-L. Jamard(2)

Cet ouvrage tente d’éclairer la complexité des questions subjectives que peuvent poser les conditions symboliques du rapport à la jouissance pour des femmes et pour des hommes dont les histoires singulières sont inscrites dans l’histoire coloniale inédite qui a structuré les sociétés de la Martinique et de Ia Guadeloupe. Ces questions me sont venues à partir de ma pratique de la psychanalyse.

Un embarras à parler créole

L’usage quasi exclusif de la langue française et l’embarras à parler créole au cours de leur psychanalyse – même pour des patient(e)s créolophones dans leurs familles – m’ont amenée à préciser certaines questions.

Pour la psychanalyse, l’angoisse manifeste le surgissement d’un danger au niveau subjectif. Que vient manifester l’embarras – « sorte de forme légère de l’angoisse »(3)– quand il s’agit pour des patient(e.s)

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Théâtre dans le noir : une expérience saisissante avec « Moi, fardeau inhérent »

— Par Roland Sabra —

Théâtre noir, l’expression est polysémique. Elle renvoie d’une part au Théâtre noir de Prague dans lequel des acteurs entièrement vêtus de noir jouent devant un fond noir leur permettant de choisir ce qu’ils veulent montrer aux spectateurs, comme des objets lumineux, phosphorescents, voire des personnages qui flottent dans l’espace. (Regardez un extrait de théâtre noir) D’autre part c’est aussi le nom d’une compagnie de théâtre , Le Théâtre Noir de Paris, créée par le Martiniquais Benjamin Jules-Rosette, qui anima un espace de création éponyme de 1975 à 1989. En 2003 sous la direction de Nadine Fidji poétesse, écrivaine originaire de la Réunion, elle change de nom et devient Le Carbet-Théâtre Noir. Benjamin Jules-Rosette dont Césaire disait  » |Sa] vie est un combat pour la culture, pour les Antilles, pour l’Afrique et pour l’homme. » en conserve la direction artistique.

Le théâtre dans le noir est autre chose. La pratique est assez rare. On se souvient de la pièce de Maurice Maeterlinck, « Les aveugles », un échange entre cinq personnages égarés, qui se jouait dans le noir absolu, les spectateurs étant privés de tout repère visuel.

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Faire jouer un Noir par un Blanc ou un Blanc par un Noir, est-ce équivalent?

La différence a été mise au compte du Noir, elle lui a été imputée comme un péché originel. Pourquoi ne veut-il pas, quand nous sommes prêts à le faire, que ce péché soit lavé dans le baptême universaliste? Que signifie cet entêtement et cette roideur du cou? Pourquoi reprend-il la différence à son compte quand nous cessons de la lui imputer? Parce qu’elle devenue maintenant le signifiant de sa revendication : il ne peut plus demander à être reconnu comme pur humain, il veut être reconnu comme Noir. L’universalisme ne l’intéresse pas. Il n’y voit qu’un tour de passe-passe destiné à assurer au Blanc sa bonne conscience. il travaille évidemment à nous donner mauvaise conscience, mais avec d’autres moyens qu’autrefois.

Octave Mannoni. Avril 1966,
The decolonization of myself, 
repris dans Le racisme revisité, p. 325.

Quelques articles, et beaucoup d’autres, pour débattre :

Eschyle à la Sorbonne : pourquoi condamner le blackface ?

« Blackface » : se grimer en Noir est-ce du racisme?

 Othello joué par un Blanc : le théâtre français est-il raciste ?

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« La nuit – la brume ( tropicales) », de Christoph Guillermet

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Initié par Christoph Guillermet ce spectacle numérique vivant, où les images se déposent sur la brume à la manière d’un hologramme est une invitation à une exploration visuelle sonore et poétique de la forêt tropicale . « Enfant je partais la nuit avec mon père dans les forêt tropicales. La nuit tombait les brumes se levaient , puis dévalaient pentes et coteaux. Les insectes traversaient vals et monts, attirés par la lumière. Les animaux de la nuit sortaient prudemment de leurs refuges »
Une immersion confiante dans les nuits de brume où l’enfant se laisse porter par une ballade rêveuse au cœur de la nature.

Dominique Guesdon en chef d’orchestre très beau joue un yoga majestueux et magique à la fois, le contrôle du souffle et le positionnement du corps participent aussi au transfert d’énergie. Il sait tempérer divers mouvements de la main, du poignet de l’avant-bras , du bras et des épaules . C’est l’alphabet crucial élémentaire, l’essentiel même de ce langage lorsque la main remonte et met fin à la vibration, que se passe-t-il durant cette séquence gestuelle ?

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Le modèle noir de Géricault à Matisse

Du mardi 26 mars 2019 au dimanche 21 juil. 2019 Musée d’Orsay

De la Révolution française à l’abolition de l’esclavage en 1848, de la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1791 à l’apparition de la négritude dans les années 1930, ce presque siècle et demi est le témoin privilégié des tensions, luttes et débats qu’occasionne la naissance de la modernité démocratique, et dont le monde des images s’est chargé, et nourri. Lentement il voit s’affirmer, en dépit de toutes sortes de réticences et d’obstacles, une iconographie, et même une identité noires.

Tableau ci-contre : Frédéric BazilleFemme aux pivoines© Courtesy National Gallery of Art, Washington, NGA Images

Portée par trois moments forts – le temps de l’abolition de l’esclavage (1794-1848), le temps de la Nouvelle peinture (Manet, Bazille, Degas, Cézanne) et le temps des premières avant-gardes du XXe siècle – cette exposition propose un nouveau regard sur un sujet trop longtemps négligé : la contribution importante de personnes et de personnalités noires à l’histoire des arts.

Edouard Manet 1862 oil on canvas 90 x 113 cm
Edouard ManetJeanne Duval© Museum of Fine Arts Budapest, 2018, photo by Csanád Szesztay
Le choix d’un titre au singulier, malgré la diversité des représentations, cherche à souligner les différentes significations du terme « modèle », qui peut aussi bien se comprendre comme « modèle d’artiste » que comme figure exemplaire.

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