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Le noir (te) vous va si bien : la fille au foulard

Par Eric Neuhoff

Dans le drame de Jacques Bral, une jeune fille en quête de liberté ne résistera pas au poids de la tradition.

Les cheveux. Surtout, il faut cacher les cheveux. Chaque matin, Cobra part de chez elle avec un foulard autour de la tête. En chemin, elle se change dans les toilettes d’un café. Elle arpente les trottoirs crinière au vent, travaille dans un magasin de chaussures, bavarde avec une collègue délurée. Le soir, le rituel se reproduit à l’envers. Le père ne se doute de rien. Ce brave épicier oriental tient à ses valeurs. On ne badine pas avec la tradition. Sa fille est en âge de se marier. Il ne s’agirait pas qu’elle fasse ça avec n’importe qui. Il veut son bien. Il se débrouille mal.

La mère est plus souple. Elle se souvient qu’à l’époque elle a épousé l’homme qu’elle voulait. Cela ne se faisait pas. C’est une dame qui n’a pas peur d’acheter des légumes chez le concurrent chinois. À table, le père tire une tête longue comme ça. On sent que pour lui le déracinement est une souffrance.

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Laurence Aury présente son livre « La nuit du secret »

— Par Plerre-Yves PANOR

 

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 Laurence AURRY est originaire de Saint MALO. Elle réside depuis 20 ans à la Martinique et y enseigne les lettres.

Quand on lui demande de parler de son rapport à la Littérature Antillaise, elle répond sans sourciller qu’en sa qualité de professeur de français en lycée, il est important pour elle de promouvoir la culture et la Littérature Antillaise. Que chaque année, elle propose à ses élèves, l’étude d’une œuvre ou de textes antillais et ou caribéen. D’ailleurs ajoute-t-elle: « En ce moment nous étudions en lère « Bicentenaire » de Lyonel TROUILLOT afin de découvrir la littérature haïtienne. L’année dernière, nous avons étudié une œuvre de Maryse Condé et des poèmes de Césaire. L’année précédente, Patrick CHAMOISEAU, Ernest PEPIN et Raphael CONFIANT.

Du point de vue culturel, elle considère que la Martinique regorge de talents et de créativité mais que les moyens font défauts.

Vous l’aurez compris Laurence est une passionnée ouverte et curieuse des cultures. Passion et curiosité qui certainement ont quelque chose à voir dans la publication de son premier roman intitulé « La nuit du secret », une palpitante expérience qu’elle nous raconte avec délectation :

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« La nuit du secret » de Laurence Aurry

— Par Roland Sabra —

La vie d’un secret ou le secret d’une vie?

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En vente en Martinique

Émile Nestor est mort « suicidé » de trois balles de Mc76.Voilà comment débute le roman de Laurence Aurry «  La nuit du secret ». Et il se termine par cette question « Qui était réellement Emile Nestor ?». Pendant deux cents soixante pages cette question va tarauder le lecteur, ne plus lui faire lâcher des mains de roman aux intrigues multiples, croisées dans lesquelles s’enchevêtrent sans pouvoir les démêler et encore moins en mesurer la portée mensonges, affabulations, mythomanie, lâchetés et crapuleries assaisonnées d’autant de qualités opposées. Émile Nestor qui avait vingt ans en 1940, a-t-il été un salaud ? un planqué ? un héros ? Disjonction inclusive. Nous ne saurons pas. Émile Nestor écrivait le roman de sa vie. Il l’écrivait et le ré-écrivait. Il nous raconte son histoire et il nous raconte des histoires. Écriture dans et sur l’écriture. Laurence Aurry nous confie par là une de ses passions, une de ses fascinations, celle du texte. La plume est précise, agréable à lire, retenue, au risque de paraitre parfois un peu académique.

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« La nuit caribéenne » : présentation

 — Par Roland Sabra —

La nuit caribéenne se joue le vendredi 22 et le samedi 23 octobre à l’Atrium. C’est l’occasion de découvrir un auteur de théâtre et donc un texte. Un texte fort, comme un cri de haine, de désespoir, de fureurs, de mensonges ,de crimes, de viols et de dissimulation. Deux frères, des laissés pour compte des lendemains qui chantent, trainent leur déclassement social entre terre et mer. Le leader maximo du parti pour lequel ils s’étaient engagés dans le Service d’ordre( SO) a passé de petits arrangements avec l’ennemi de classe, et somme toute s’en accommode plutôt bien. Ils font penser à George et Lennie du livre de Steinbeck Des souris et des hommes dont on a vu une adaptation au petit théâtre de foyal il y a peu. Frantz est l’ainé, il a élevé son cadet Georges; il existe un lourd contentieux entre les deux frères et la haine est un ciment solide qui unit ces deux paumés. L’effondrement des repères symboliques qui les soutenaient se coagule avec la disparition de l’espérance d’un monde autre, le renoncement à une attente eschatologique; l’abandon du rêve d’un monde meilleur , d’un monde dans lequel les derniers auraient pu être les premiers.

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Les Soirées d’été en Lubéron, 18ème édition : « L’itinérance est certainement ce que nous pouvions faire de plus raisonnable… »

par Soraya Behbahani —

 

Marius Gottin, Michel Richart et J.D. Desrivières

« Le Lubéron, une île ». Sous cet intitulé, le manifeste de la 18ème : « Jeter un pont imaginaire entre Le Lubéron, la Caraïbe… et le reste du monde. » Nul doute, dès lors, que, de Gargas à Castellet, en passant par Goult, Roussillon, Apt, Bonnieux, et autres carrières d’ocres, tous lieux qui tour à tour se prennent, à la tombée de la nuit, au jeu de l’heureuse métamorphose théâtrale, le Lubéron se fasse, sinon île, archipel. Et, à la barre de cette yole à la drive sur la terre des Félibres, deux hommes, le Bordelais Michel Richard, pour la responsabilité artistique, et le Foyalais Marius Gottin, à la présidence. Deux hommes, donc, qui ont eu l’intelligence de comprendre que la francophonie, ce mot singulier qui signe une position d’étrangeté vis-à-vis de la langue et de la culture dont on use et mésuse à plaisir, était l’apanage partagé de tous ceux qui, artisans du langage, non contents de se plier aux codes et aux normes sociales instituées, prennent le parti de les ouvrir et de les ouvrer – autrement dit, de les subvertir.

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« Eloge de la servilité ». L’écrier, la nuit A tous les Quashie

 

L’écrier, la nuit


A tous les Quashie



Eloge de la servilité. Là où loge la servilité. Non pas son bwabwa pitoyable, l’ancêtre esclave dérespecté dans son maintien et sa retenue, mais la résidence coloniale, au cœur (au corps, an kò’y menm) de nos élites. Déloger la servilité. La tracer, la traquer, la détraquer, tout à trac. Kri ! Est-ce que la cour dort ? Car il était temps de la réveiller de ce cauchemar académique et liturgique qui creuse nos renoncements, et notre abandon au pillage plutôt qu’à la Parole.

 

Ce qui habite Monchoachi c’est le cri. Monchoachi n’écrit pas, il é-crie (yékri) il est cri. Le cri est souffle, il est mantra, il est Nom. Kriyé c’est nommer. Le cri est Création (criation). Il figure un lieu, possiblement habitable et partageable, que nul ne possède en propre (malgré que les lieux communs soient toujours des noms propres). Le cri vient de l’envers des choses, il vibre sa vérité, et d’un saut nous révèle (i ka fè nou soté !). Poétique de l’événement, co-naissance à ce qui vient dans la fatalité tragique, ignorant l’inconnu qui déborde de toute sa grandeur (sa ou pa konnèt gran pasé’w).

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« Assaut à la nuit » de Roussan Camille

— Par Jean-Durosier DESRIVIERES

camille_roussanTopographie inventée, dans l’attente du jour

Une lecture d’Assaut à la nuit1 de Roussan Camille2

Il est des poèmes et des poètes qui vous obligent à vous attarder dans leur univers, à y prendre pied, en dépit de tout. Indigénisme, négritude, négrisme, « noirisme »… tout cela peut vous irriter. Rien que des théories, des concepts, des idées à générer crainte et méfiance perpétuelles chez certains lecteurs. Mais le chant poétique – hors tout champ catégorique, carcéral, hormis son propre champ, ouvert, en marge des œillères – stipule toujours un possible émerveillement. Serait-il ainsi de celui de Camille ?

J’ai passé des nuits quasi inassouvies avec Camille. Entre nous, un poème, un complice, une jeune femme : « Nedje ». Je l’ai traînée avec moi, en maints lieux clairs-obscurs : café, cabaret, piano-bar, hôtel, et que sais-je encore. Elle épouse toutes les inflexions de ma voix, tous les caprices de mes lèvres, mon souffle, au gré du rythme, de la mélodie, du poids de ses propres mots et de l’élan du cœur brûlant les planches.

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Avignon 2022 : « Chasser les fantômes », texte Hakim Bah, sur une idée de Sophie Cattani, m.e.s. Antoine Oppenheim

— Par Janine Bailly —

Dans cette pièce contemporaine à deux personnages – le il et le elle – que présente au Théâtre des Halles la Compagnie ildi ! eldi, on redécouvre Nelson-Rafaell Madell, assumant ici le rôle de l’homme dans ce couple mixte dont on suivra la formation, le trop bref chemin de vie, et la dissolution finale. Ainsi que dans Au plus noir de la nuit – adaptation du roman éponyme d’André Brink, par Nelson-Rafaell Madell justement –  l’homme noir est celui qui transgresse la « règle » sociale, et qui doit mourir. Il est venu d’Afrique en Europe sur les pas de la femme blanche, qui fut touriste en son pays mais mais n’y vit qu’une Afrique enchantée et fantasmée. Elle et Lui sont tombés en amour, dans un bal-poussière. Elle est rentrée chez elle, a fait en sorte qu’il la rejoigne de l’autre côté de l’eau. Il espère se construire là un avenir, et l’impossibilité de réaliser ce rêve, comme celle de rentrer dans son pays – et le retour serait un aveu d’échec –, la mort qui s’ensuivra, sont bien le reflet de ce que vivent aujourd’hui nombre d’exilés s’ils parviennent jusqu’en France.

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« Antigone, ma sœur », du Théâtre des Deux Saisons, une lecture floue

Le collectif La Palmera regroupe un ensemble hétérogène de comédiens, chanteurs, metteurs en scène, graphiste, réalisateurs… animés par un désir premier : donner naissance à des projets artistiques originaux. C’est dans le cadre de La Plamera qu’on a pu voir en Martinique  P’tite Souillure, de Koffi Kwahulé, mis en scène par Damien Dutrait et Nelson-Rafaell Madel (2013) ; Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort… adapté d’Andromaque de Racine par Paul Nguyen, Nelson-Rafaell Madel et Néry Catineau, qui a fait l’objet de plus de 200 dates à travers la France (2012-2017) ; , Poussière(s), écrit par Caroline Stella, mise en scène par Nelson-Rafaell Madel. Du même metteur en scène on retiendra « Au plus noir de la nuit » qu’il avait adapté du roman Looking on Darkness d’André Brink en 2018 et salué par l’ensemble de la critique.

Dans cette nébuleuse gravite la Compagnie Théâtre des Deux Saisons, qui participe au projet initié par le ZEF,  la scène nationale de Marseille. «  Savoir dire non » ? Dire non à quoi ?  

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Nelson-Rafaell Madel et les figures féminines : après Andromaque, Antigone.

Nelson-Rafaell Madel, que l’on attend à la Martinique, est reçu dans l’émission « L’Oreille est hardie »

À Tropiques Atrium Scène Nationale, à 20 heures, les 2 et 3 octobre 

« L’Oreille est hardie »

Cest  une émission conçue et animée par Patrice Elie-Dit-Cosaque, sur « La1ere.francetvinfo ».

« Écouter parler les Outre-mer… Les chercher là où ils se trouvent mais aussi (et surtout ?) là où on ne s’attend pas toujours à les trouver, qu’ils soient « ici », « là-bas », « ailleurs »… Les chercher dans les livres, dans les films, sur les réseaux sociaux, dans les voyages, dans les voix, dans les regards, dans les maisons, dans les rues… et parler d’eux.

Surprendre avec des thématiques peu souvent mises en avant concernant les Outre-mer ; surprendre également en revisitant des sujets parfois maintes fois abordés, leur donner un reflet actuel. Bref, parler des Outre-mer résolument modernes, actuels, débarrassés des sempiternels clichés… Parler, écouter des Outre-mer ancrés dans leurs réalités, pas des Outre-mer fantasmés ou rêvés… »

Nelson-Rafaell Madel

Comédien et metteur en scène martiniquais, il se forme notamment auprès de Yoshvani Médina, metteur en scène cubain, puis de Claude Buchvald à Paris.

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L’écrivain sud-africain André Brink est mort

andre_brink-1L’auteur sud-africain André Brink est mort à l’âge de 79 ans. Le célèbre intellectuel afrikaner, ami de Nelson Mandela, était un défenseur des droits humains. Selon Books Live, André Brink est mort vendredi 6 février à son retour de Belgique, où il avait reçu un doctorat d’honneur de l’Université catholique de Louvain (UCL). Il était professeur de littérature à l’université du Cap.
En 1973, l’auteur d’expressions anglaise et afrikaans, rédige le roman Au plus noir de la nuit (Stock), à l’époque interdit de publication dans son pays.
Cet éternel rebelle reçoit en 1980 le prix Médicis étranger pour son roman sur l’apartheid Une saison blanche et sèche. Ce livre, dont l’action se déroule en 1976, raconte la mort en détention d’un militant noir. Jonathan, le fils de Gordon est un garçon intelligent aussi DuToit décide-t-il de l’aider dans ses études. Seulement nous sommes en plein apartheid, cette tache infecte sur l’histoire de l’Afrique du Sud et en pleine révolte des jeunes dans le ghetto de Soweto ; cette fameuse manifestation se termine dans la violence et Jonathan est arrêté par la police.

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L’éphéméride du 24 avril

Claude Levi-Strauss, André Breton, Wifredo Lam sont contraints de faire escale à Fort-de-France le 24 avril 1941
Fin de la conférence de Bandung le 24 avril 1955

Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police « collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ « Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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« Eureka », un film de Lisandro Alonso

Mardi 23 avril à 19h à Madiana
Jeudi 25 avril à 14h à Madiana
Par Lisandro Alonso, Fabian Casas
Avec Viggo Mortensen, Chiara Mastroianni, Alaina Clifford
28 février 2024 en salle | 2h 27min | Drame
Synopsis :
Alaina est accablée par son travail d’officier de police dans la Réserve de Pine Ridge. Elle décide de ne plus répondre à sa radio.
Sa nièce, Sadie, attend son retour pendant une longue nuit, en vain. Sadie, triste, décide d’entamer son voyage avec l’aide de son grand-père. Elle s’envole dans le temps et l’espace vers l’Amérique du Sud. Elle ne regardera plus de western en noir et blanc, qui ne la représentent pas.
Tout lui semble différent quand elle commence à percevoir les rêves d’autres indiens qui habitent dans la forêt. Ses conclusions sont incertaines…
Les oiseaux ne parlent pas aux humains, mais si seulement nous pouvions les comprendre, ils auraient sans doute quelques vérités à nous transmettre.

La Presse en parle :
Culturopoing.com par Eléonore Vigier
Voyage entre l’espace et le temps abolis, à la chronologie disloquée, Eureka est un adieu au monde, qui le fuit vers l’au-delà, le rêve et l’immatériel.

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L’éphéméride du 18 avril

Condamnation de Cheikou Cissé à la peine de déportation perpétuelle par le conseil de guerre de Dakar le 18 avril 1918.

Cheikou Cissé (Chorboze, 1890 – Nouméa, 1933) est un tirailleur sénégalais, né dans le Niger actuel (Soudan français en 1918) et mort au bagne en Nouvelle-Calédonie, ayant été condamné à une peine de déportation en 1918. Cissé a été le dernier bagnard de Nouvelle-Calédonie, les autres ayant été transférés en Guyane française.

Biographie
En octobre 1914, il est recruté dans le 4e régiment de tirailleurs sénégalais et participe à la Première Guerre mondiale. Blessé au Maroc et aux Dardanelles, il est rapatrié au Sénégal en 1917. Les autorités le contraignent à y rester, malgré ses demandes de rejoindre sa famille au Soudan français (actuel Mali). Il est arrêté le 17 octobre 1917 à Dakar pour « complot contre la sûreté de l’État » et « excitation à la guerre civile ». Le 18 avril 1918, il est condamné à la déportation à perpétuité, en Nouvelle-Calédonie, par le conseil de guerre de Dakar.

Cheikou Cissé devient alors l’objet d’une campagne visant à sa libération, organisée par la gauche, les associations anticolonialistes, le Secours rouge international1 et le député André Marty (membre du Comité central du Parti communiste français).

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Retour sur le parcours d’un éveilleur de consciences : René Ménil

Colloque Mardi 16 avril de 8h30 à 18h à Tropiques-Atrium

René Ménil
(…) J’ai porté mes lèvres aux lèvres du monde
Pour, comme un clairon
Faire retentir ce cri qu’entendront les plus sourds (…)

S.O.S René Ménil (1939

Tracées & Transmission

Un hommage à René Ménil a été rendu le 24 mars 2023, avec le concours de la Ville de Paris et de la CTM sous la forme d’un colloque qui s’est tenu dans l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.

Le 16 avril 2024, c’est sur ses terres martiniquaises que le philosophe, le poète et le militant anticolonialiste sera honoré à travers un nouveau cycle de conférences qui se tiendra à Tropiques Atrium à Fort-de-France.

Relire l’œuvre de René Ménil, la faire connaître aux jeunes générations (les lycéens, les étudiants), telle est l’ambition de ce rendez-vous.

BIOGRAPHIE

René Ménil est né officiellement le 15 février 1907 au Gros-Morne d’un père petit paysan, Charles-Louis Lentulus Ménil et de Marie Virginie Linconstant, couturière.
Il est décédé le 29 août 2004 à Sainte-Luce.
Jusqu’en 1920 – Il est élève à l’école primaire du Gros Morne
1920 à 1927 – Il fréquente le Lycée Schoelcher, où il passe le baccalauréat.

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L’éphéméride du 27 mars

27 mars 1513 (Amérique du Nord) : le jour des Rameaux, Pascuas floridas, l’Espagnol Juan Ponce de León aborde une nouvelle terre à laquelle il donne le nom de Floride. Au retour, il organise la déportation et la réduction en esclavage des Amérindiens Taïnos de l’archipel des Lucayes (Bahamas).

Taïnos

Les Taïnos, ou Tainos, sont une ethnie amérindienne considérée comme distincte du groupe des Arawaks, qui occupait les grandes Antilles lors de l’arrivée des Européens au xve siècle. Malgré leur quasi-disparition au xvie siècle, beaucoup d’Antillais, plus particulièrement des Cubains, Haïtiens, Portoricains et Dominicains, continuent de se considérer comme Taïnos.

Origine
L’origine des indiens taïnos est controversée. Leur langue est d’origine arawak mais en analysant leur symbolique et leur mythologie, elle semble liée aux Mayas du Yucatán, du Guatemala et d’autres régions adjacentes. Rudolf Schuller dans L’Ouragan, dieux de la tourmente, et le Popol-Vuh (voir Popol Vuh), signale de nombreux parallèles avec les traditions mayas. La parenté de traits de la mythologie taïno avec celle des Mayas inclut l’idée fondamentale de la dualité des démiurges : Yocahú, le père et Guabancex, la mère serpent, dont l’accouplement préside le cycle solaire.

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À propos du livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite »

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » ressuscite-t-il l’indigénisme racialiste duvaliérien sous les habits artificieux du « nouvo endijenis an evolisyon » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Établies à Randolph, une ville du Comté de Norfolk dans l’État du Massachusetts, les Éditions JEBCA ont publié en 2023 le livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite », qui porte en sous-titre la mention « Mouvman kreyòl ayisyen | Sosyete Koukouy yon nouvo endijenis an evolisyon ». Jean-Robert Placide a auparavant été co-rédacteur de l’ouvrage du GRAHN, « Yon amenajman lengwistik pou devlopman pèp ayisyen : de lang ofisyèl ak valorizasyion kreyòl la » / « Un aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien : bilinguisme équitable différencié » (Presses internationales polytechniques, Montréal, 2012). L’annonce de la parution de cet ouvrage figure dans le Bulletin du GRAHN (volume 2, numéro 2, août 2012), mais l’on a noté que de 2012 à 2024 le sous-comité des langues du GRAHN qui a élaboré le livre n’a pas fait état d’éventuels travaux consécutifs à sa parution et n’a pas non plus communiqué sur son hypothétique diffusion en Haïti et en outremer…

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » de Jean-Robert Placide doit être lu avec attention et les idées qu’il véhicule, sur les registres de l’histoire et de l’idéologie, méritent d’être soumises à une évaluation critique objective et au débat public.

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L’éphéméride du 21 mars

Début de la 3ème marche de Martin Luther King le 21 mars 1965

À Selma, Alabama, début de la 3ème marche de cinq jours de Martin Luther King et de huit mille militants des droits des Noirs, vers Birmingham, le 21 mars 1965..

Les Marches de Selma à Montgomery désignent trois marches de protestation, menées en Alabama en 1965 (les 7, 9 et 25 mars), qui ont marqué la lutte des droits civiques des Afro-Américains aux États-Unis. Elles furent le point culminant du mouvement pour le droit de vote, lancé par Amelia Boynton Robinson et son mari Samuel W. Boynton, à Selma dans l’Alabama.

Histoire

Des policiers de l’Alabama attendent les manifestants au pont Edmund Pettus.
Malgré le Civil Rights Act de 1964, l’inscription sur les listes électorales était rendue très difficiles (voire impossibles) pour les électeurs afro-américains dans de nombreux États du sud, dont l’Alabama du fait de l’opposition des autorités comme celle du gouverneur George Wallace et d’associations racistes comme le Ku Klux Klan.

Le 26 février 1965, dans le cadre d’une manifestation pacifique contre les obstacles mis à l’inscription sur les listes électorales à Marion (Alabama), le militant Jimmie Lee Jackson est abattu par un policie.

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Le 8 mars, journée des droits de la femme au théâtre

— Par Selim Lander —

À l’occasion de la journée des droits de la femme, le 8 mars, un peu étendue en amont et en aval, deux spectacles sont à l’affiche à la Martinique. Au Théâtre municipal de Fort-de-France Laudes des femmes des terres brûlées, une pièce venue de la Guyane (française) écrite et mise en scène par Odile Pedro Leal et, à l’OMCL du Robert puis au CDST à Saint-Pierre, Monologues de femmes mise en scène par Marie Alba.

Laudes des femmes des terres brûlées

Cette pièce est directement inspirée du recueil Femmes des terres brûlées de la poétesse québécoise d’origine haïtienne Marie-Célie Agnant. Odile Pedro Leal est une femme de théâtre guyanaise qui a déjà présenté à la Martinique, en 2021, un mémorable Bernarda Alba from Yana (Yana pour Guyane), à partir de la pièce de Lorca, dont nous avons dit en son temps tout le bien qu’il fallait en penser (1). On retrouve ici les mêmes qualité (mise en scène, direction d’acteurs, costumes, usage des chants a capela dans une langue guyanaise) au service d’un texte. Si cette pièce, pose problème, contrairement à Bernarda Alba, c’est uniquement à cause du texte.

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L’éphéméride du 4 mars

Création du ballet Le lac des cygnes au Théâtre Impérial Bolchoï le 4 mars 1877.

Le Lac des cygnes (en russe : Лебединое озеро / Lebedinoïe ozero) est un ballet en quatre actes sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski (opus 20) et un livret de Vladimir Begitchev inspiré d’une légende allemande.

Historique
En 1871, Tchaïkovski profite de ses vacances pour composer un petit ballet, Lebedinoïe ozero, destiné aux enfants de sa sœur.

Lorsque, au cours de l’été 1875, l’Intendant du grand théâtre de Moscou, Vladimir Pétrovitch Begitchev, lui demande de composer un ballet, Tchaikovski accepte immédiatement d’autant que la proposition est lucrative (Tchaïkovski touchera 5 000 roubles pour sa peine) et que le compositeur confie, dans une lettre à son ami Rimski-Korsakov, rêver depuis longtemps de « [s’]essayer à ce genre de musique ». Bégitchev, en collaboration avec son danseur étoile du Théâtre Impérial Bolchoï Vassili Fiodorovitch Gelzer, a personnellement préparé le livret à partir de légendes et contes divers — dont le Voile dérobé tiré des « contes populaires des Allemands » de Johann Karl August Musäus. Tchaikovski a à l’esprit les ballets de Léo Delibes et plus particulièrement Coppélia.

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La rose rouge, reflet de ce qu’il y a de pire dans la mondialisation

— Ppar Bernard Calas(*) —

Une rose rouge peut symboliser bien des choses. Le jour de la Saint-Valentin, elle devient, pour beaucoup, une marque d’amour, une preuve de tendresse. C’est la fleur des amoureux par excellence. En Russie, elle est aussi offerte le 8 mars, aux mères de famille comme un gage de reconnaissance de leur travail domestique. Mais pour le géographe, la rose rouge est aussi un marqueur de la mondialisation. Car la rose que vous offrirez ou recevrez le 14 février a toutes les chances de ne pas être française mais de provenir de serres situées sous les tropiques voire sur l’équateur. Plus précisément au Kenya, en Éthiopie, ou peut-être en Équateur si sa tige est très longue et qu’elle coûte plus cher.

Dans les serres, les chefs de culture ont travaillé d’arrache-pied depuis 6 mois pour que leurs rosiers (6 par m2 soit 60 000 environ par hectare) fleurissent précisément la semaine qui précède le 14 février, ni trop tôt, ni surtout trop tard, jouant pour cela avec les capacités techniques des serres pour moduler la lumière, l’irrigation, les apports en CO2 ou en oxygène, le taux d’humidité de façon à accélérer ou ralentir la floraison des rosiers.

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« Nos Célèbres Inconnus » une série de dix vidéos historico-musicales de 5mn

« Nos Célèbres Inconnus » est une série de dix vidéos historico-musicales qui met en lumière des musiciens classiques d’outremer, souvent oubliés mais au destin extraordinaire. Réalisée pour le portail outremer de France Télévisions, la série a été conçue par Marie-Claude Bottius, une artiste lyrique passionnée par la redécouverte de talents ultramarins. Chaque épisode, d’une durée d’environ 5 minutes, présente un artiste ultramarin et explore son parcours exceptionnel dans le monde de la musique classique.

Pendant le confinement de 2020, Marie-Claude Bottius a redécouvert un trésor musical, un cycle de mélodies composées par Maïotte Almaby, une compositrice martiniquaise des années 1920. Ce moment a inspiré la création de la série, qui vise à faire revivre la mémoire de ces artistes ultramarins souvent méconnus.

La série couvre cinq femmes et cinq hommes originaires de différentes régions d’outremer : deux martiniquais, deux guadeloupéens, deux guyanais, deux réunionnais et deux polynésiens. Chaque épisode est une plongée dans l’histoire romanesque et singulière de l’artiste, soulignant son impact sur la grande histoire de la France.

Marie-Claude Bottius introduit chaque artiste en début d’épisode, et des spécialistes tels que Loïc Félix (artiste lyrique), Bertrand Dicale (journaliste et écrivain) et Sylvie Chalaye (historienne du théâtre et anthropologue) apportent leurs éclairages.

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Meryl, une première nomination prometteuse aux « Victoires de la Musique 2024 »

Le palmarès complet ci-après

Meryl, née Cindy Elismar en 1995 au Lamentin en Martinique, a tracé son chemin dans l’univers musical avec passion et détermination. Inspirée dès son enfance par les diverses musiques écoutées par son père, elle a su mêler les influences locales et internationales pour créer un style unique, chantant en français et en créole martiniquais. Ses débuts, sous la tutelle de son cousin Specta, rappeur martiniquais, ont marqué le début d’une carrière musicale riche en collaborations et en succès.

Son parcours l’a conduite à travailler avec Mr. Nin Music, puis à intégrer la structure de topliners/producteurs ETMG. À travers son talent de ghostwriter et de toplineuse, elle a contribué à des albums majeurs de rappeurs renommés tels que SCH, Soprano, Shay, et Niska. En 2019, Meryl émerge véritablement avec le titre « Béni », suivi d’une série de succès, la propulsant sur le devant de la scène musicale française. Sa polyvalence artistique se manifeste dans la variété de ses collaborations et la diversité de ses influences, faisant d’elle une figure emblématique de la scène musicale contemporaine.

En 2020, elle marque un tournant avec la sortie de sa première mixtape « Jour Avant Caviar », incluant des titres à succès comme « TCQDOF » et « Coucou ».

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L’éphéméride du 5 février

Au Brésil, d’anciens esclaves marrons avaient créé la république de Palmares, avec une capitale fortifiée. Des mercenaires écrasent Palmares et dans la nuit du 5 au 6 février 1692, les gens se jettent du haut des falaises pour échapper aux tueurs.

Le Palmares ou le Quilombo dos Palmares fut, durant la plus grande partie du XVIIe siècle (1605-1694, mais l’histoire qui y est relative va de 1580 à 1710), le plus organisé et le plus durable des territoires autonomes d’esclaves marrons, ou quilombos en portugais, du Brésil.

Il parvint, pendant près d’un siècle, à tenir en échec les expéditions militaires hollandaises et portugaises, constituant ainsi la révolte d’esclaves la plus longue de l’histoire. À titre de comparaison, la célèbre révolte de Spartacus durant l’Antiquité ne dura que dix-huit mois.

Pour finalement réprimer les rebelles, il fallut que la couronne portugaise érige la plus imposante armée jamais vue en Amérique.

Un quilombo constitué en royaume

Au début du xviie siècle, des esclaves noirs travaillant sur les plantations de canne à sucre dans la capitainerie du Pernambouc, dans le Nordeste du Brésil, se révoltent et s’enfuient dans les montagnes.

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L’éphéméride du 4 février

Première abolition de l’esclavage dans les colonies françaises le 4 février 1794 (16 pluviôse an II)

Le décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises du 4 février 1794 (16 pluviôse an II) est une décision émise par la Convention nationale et votée à Paris le 16 pluviôse an II, 4 février 1794. Le décret décide l’abolition de l’esclavage des Nègres dans toutes les Colonies. Il suit et confirme l’initiative des commissaires civils de Saint Domingue Sonthonax et Polverel et prend valeur de loi générale. Le texte ne prévoit d’indemnisation pour aucune des catégories sociales. Inégalement appliqué, il a été abrogé par la loi du 20 mai 1802.

Lire sur Madinin’Art à propos des abolitions

Proclamation du décret

L’article Abolition de l’esclavage traite des processus d’abolition de l’esclavage dans l’histoire de l’humanité. Une très large section aborde le contexte de l’abolition du (16 pluviôse an II) dans les colonies du royaume de France et de la Première République.

L’abolition du (16 pluviôse an II) dans les colonies de la République française est précédée par le décret du 16 octobre 1791 promulgué par l’Assemblée constituante de 1789-1791, portant que tout homme est libre en France, et que, quelle que soit sa couleur, il y jouit de tous les droits de citoyen, s’il a les qualités prescrites par la constitution1.

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