Étiquette : Roland Tell

Recyclage de la politique martiniquaise…

Par Roland Tell —

L’esprit collectif martiniquais fonde sa compréhension de la vie politique sur le dualisme perpétuel de l’origine et de l’histoire, comme s’il s’agissait de les distinguer interminablement. D’un parti à l’autre, les analyses idéologiques cherchent l’avenir dans le passé. C’est là un art difficile, que d’avancer à reculons, quand il est déjà dans le peuple martiniquais, rédemption des souffrances vécues, et soif de lendemains meilleurs. Car pour lui, en politique partisane, tout naître est un mourir !

Pourtant, quelles possibilités d’avenir dans le monde d’aujourd’hui ! De la surabondance même, avec la France et l’Europe, par-delà les mers lointaines de l’Atlantique et de la Mer du Nord, de la création et de la re-création avec la Caraïbe et les Amériques, pour délivrer du néant le devenir de la caribéanité, comme symétrie transcendantale de l’européanisme, – symétrie apte à combler le destin, ce à quoi est appelée la Martinique.

Désormais, proximité doit être entre le citoyen martiniquais, et son histoire – histoire vive, non comme représentation lointaine des ennemis du passé esclavagiste, non comme reconnaissance de ce qui est déjà contenu dans l’origine, mais comme manifestation du sens de l’histoire moderne, comme mutation historique et culturelle, compte tenu des nouveaux jeux de relations à l’oeuvre dans le monde.

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L’enfant d’aujourd’hui à l’école…

Par Roland Tell —

Quels problèmes sont posés à l’éducation moderne par le changement de statut de l’enfant ? Certes, il y a une promotion sociale manifeste de celui-ci, ce qui suscite bien des difficultés à la famille et à l’école. En effet, le paysage culturel de la société moderne s’est profondément modifié, donc aussi, par contre-coup, l’image même de l’enfant, telle que portée par la nouvelle culture.

Il convient de distinguer deux sortes de civilisation :

– il y a encore des civilisations, dans lesquelles la tâche de prise en charge éducative est prise en compte par la communauté. Ces sociétés sont des sociétés très cohérentes et organiques. On ne sent pas le besoin d’une initiation de l’enfant, donnée par une institution. Il est évident que le jour, où l’on voudra installer des écoles dans de telles civilisations, celles-ci vont se greffer sur un corps social, qui ne l’avait pas souhaité auparavant. Le problème sera de confronter deux civilisations. Par exemple, dans les territoires occupés militairement, ou dans certains pays en voie de développement, il s’agit d’accorder deux systèmes culturels ( système communautaire, avec valeurs traditionnelles – système de l’école -).

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Regarde en ta gestion comme en un miroir …

— Par Roland Tell —

La notion de bonne gestion politique est-elle une utopie à la Martinique ? Voilà bien la question essentielle ! C’est le noeud du débat actuel, qui consiste à savoir si la gouvernance de la Collectivité est un produit passif de la classe politique, ou si elle agit efficacement, pour transformer la vie culturelle et sociale du citoyen martiniquais, et, en même temps, développer les conditions de travail et de redistribution, nécessaires à l’oeuvre commune, à laquelle s’appliquent les entreprises. C’est à ce titre d’idéal politique, qu’il importe précisément de s’interroger..
Avant tout, il est primordial de retenir la notion d’alliance politique à la tête de la gouvernance, dans sa valeur morale, dans sa fonction éxécutive, compte tenu du processus historique actuel de la Martinique. N’est-ce pas, en ce cas, un processus artificiel, sans fondement idéologique, monté à la hâte, entre deux tours de scrutin, par des carriéristes de la politique, soucieux de se maintenir comme élite gestionnaire de la Martinique ? Quelles peuvent être les justifications de cette élite ? N’est-il pas possible d’y voir une sorte de recrutement, fait nuitamment, de manière expresse, pour la montée au pouvoir – la gouvernance cherchant de justification dans l’impasse de l’idéologie ?

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La différenciation, vivante et fertile problématique des changements..

Par Roland Tell —

La Martinique est née, comme on sait, de cette vieille histoire d’esclavage, où le nègre n’était pas réputé blond comme le colon. En son état d’île, entourée de mers, elle paraît alors, tel un entonnoir naturel, où sont venus aboutir tous les versants géographiques d’Europe, d’Afrique, d’Asie, pour faire ici creuset de civilisation, et aujourd’hui dauphine de nation. C’est là pour ainsi dire sa différenciation, tout ce qui est sève pour l’avenir, tout ce qui est vie, tout ce qui est âme dans une communauté, où la conscience de soi révèle des possibilités inouïes de précieuses découvertes dans son environnement caribéen et américain.

La Martinique politique entre ainsi dans une croissance perpétuelle, depuis que, ces dernières années, elle est devenue consciente d’elle-même, à condition que sa politique, vivifiée, jour après jour, dans un travail créateur d’évolution, s’organise, au mieux, pour convertir la prise de conscience de sa Collectivité Territoriale, en une espèce supérieure d’émancipation. C’est la marche immémoriale vers son destin de peuple, échoué ici par l’histoire, au fil des eaux de mers, vers le milieu de la Caraïbe et des Amériques.

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Le jugement premier des Martiniquais…

— Par Roland Tell —

Il était inévitable que quelque part un procès survînt ! L’origine remonte à cette foule de partis pris, dont la politique est friande. Mais ce n’est pas, comme on l’a dit, la tragédie de la Martinique. Un petit groupe de gens de pouvoir, par connaissance sûre des arcanes de la science économique, ont saisi ensemble et inséparablement certains des éléments les plus significatifs d’un budget d’échanges, par le moyen de l’émotion collective, suscitée ici par un cyclone. C’est bien là une expérience, exprimable d’ordinaire en gestes de solidarité, dans la Caraïbe tropicale, où n’existe pas de frontières pour les catastrophes. Ici, les infortunes du temps s’étendent presque partout dans l’aire caribéenne ! C’est pourquoi l’intervention budgétaire reste consciente d’elle-même, car, en ce cas, tout Martiniquais devient lui aussi sinistré, et c’est avec son coeur qu’il accourt au secours du voisin du nord, qui s’est affaissé, sans moyens de subsistance.
En ce cas, la politique financière de la Martinique est commise à l’aide productrice de survie, engagée par nature dans une coopération entière, tendant à engendrer l’œuvre de reconstruction attendue d’elle.

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Quoi faire pour rénover l’école de la première chance ?

Par Roland Tell —

La société de croissance d’aujourd’hui est une société, où il y a accélération de la société globale vers une société scientifico-technique. Dans une société de ce type, les problèmes pédagogiques et politiques ne peuvent plus se poser dans des termes empruntés au passé, du fait que toute communauté humaine résulte d’une mutation considérable de l’idéologie et de la philosophie de l’existence. Une société de consommation n’est plus une société de production. L’entretien de la consommation exige la création de besoins et de désirs, et une mobilisation du psychisme vis-à-vis de la consommation elle-même, qu’entraînent d’ailleurs la publicité omniprésente, les mass média, et les formes nouvelles de conditionnement des masses.

Par ailleurs, la société de croissance détermine irrésistiblement une demande considérable d’enseignement, et de promotion culturelle. A cet égard, l’enseignement lui-même devient un produit de consommation, qu’il faut consommer par tous les moyens, et sous toutes les formes, pour la promotion sociale et culturelle, et pour la reconversion professionnelle.

Alors, à quoi bon continuer d’accorder une importance excessive à la première chance, et aux titres et aux diplômes obtenus par la formation initiale ?

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Est-ce la fin des militances culturelles ?

Par Roland Tell —

Quels éléments se mélangent dans ce qu’on qualifie aujourd’hui de « culturel »? Surtout, depuis que des puissances cachées dans le corps social s’approprient, de plus en plus, la culture opératoire, selon les règles établies par leurs groupes, propriétaires du véritable pouvoir économique. Quel changement structurel de la société martiniquaise, les dits groupes, sortant de leur passivité légendaire, parviendront-ils à mettre en oeuvre ? S’agit-il, en fin de compte, de créativité marginale, hors toute organisation de forces politiques ?

Le monde scientifique et technique des monopoles de production déporte de plus en plus la masse du travail humain vers le savoir culturel, telle une économie de ressources humaines, en vue d’investissements productifs, transformant le peuple martiniquais en public de masse de leurs représentations culturelles collectives. Ce faisant, il invite celui-ci à explorer des formes nouvelles d’épanouissement, voire d’autres styles de vie. Est-ce là vraiment la fin des militances culturelles ? Désormais, production économique et spectacle culturel se conjuguent, où l’on voit agir de grands patrons, convertis en agents culturels, ou pour dire mieux, en ingénieurs culturels !

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Le chien de Pavlov salive au coup de sonnette…

Par Roland Tell —

La Martinique est-elle en passe de devenir le meilleur des mondes politiques pour les agents des Collectivités publiques ? Non ! s’il faut en croire les mouvements de grêve de ceux-ci, pour leur liberté, pour leur dignité au travail, au sein des services, des organismes, ou des ateliers, relevant des dites collectivités. Depuis le conflit mémorable du Parc naturel Régional, c’est devenu un trait assez commun d’avoir recours à des revendications, voire même à des affrontements, comme à Plateau Roy, dans le but de mettre en cause la culture électoraliste planifiée de gestion des travailleurs, dans les organisations administratives et techniques de nos collectivités. Ne va-t-on pas jusqu’à parler de favoritisme, d’élitisme, de domination, d’abus de pouvoir, par l’entremise de supertechnocrates, substituts des présidences élues, se croyant intouchables, tels des monarques de droit électif ! Au nom de quelle compétence, et pour quel profit ?

Leur technologie du comportement apparaît comme un remède global aux maux d’un personnel hypertrophié, disparate, au gré d’élections communales ou territoriales, mais aussi comme des solutions techniques au problème du chômage, s’agissant alors de pouvoir social, et d’enjeu politique.

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La centralisation, maladie infantile de l’éducation nationale…

Par Roland Tell —

La centralisation du système éducatif français est un facteur capital de résistance au changement, un obstacle majeur pour l’innovation. Elle empêche de tenter, dans des secteurs limités (exemple : des secteurs géographiques) des expériences en vraie grandeur. La centralisation empêche la juxtaposition de sous-systèmes différents et horizontaux. Les sous-systèmes, dont il est question ici, sont des sous-systèmes, que l’on pourrait qualifier de régionaux, de territoriaux, comme ici à la Martinique. La centralisation interdit ces sous-systèmes ! Par exemple, elle ne permet pas que l’organisation de l’enseignement soit différente d’une région à l’autre, comme c’est le cas dans certains pays. En empêchant la constitution de ces sous-systèmes, elle empêche la réalisation d’expériences en vraie grandeur, c’est-à-dire d’expériences permettant de voir les effets d’une innovation pédagogique sur la société, et de voir ce qui peut être réellement généralisé.

La centralisation est un obstacle à l’innovation, parce que la moindre tentative d’innovation doit être multipliée par le nombre de professeurs, en faisant des paris, à la fois pédagogiques et budgétaires, qui ont des dimensions vertigineuses. Une centralisation moindre, et une plus grande souplesse locale, liée à des possibilités d’initiative, permettraient l’innovation, parce que les variables de ces paris seraient immédiatement visibles.

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Le problème contemporain de l’éducation…

Par Roland Tell —

L’Education est devenue un phénomène social majeur. Les signes apparents de cette majoration du phénomène éducatif sont très visibles. Le premier, c’est la scolarisation massive de la population enfantine, dès l’âge de trois ans – la masse sans cesse croissante des élèves, qui se présentent dans les écoles. Quel que soit le pays, se pose le problème de la massification de l’enseignement. Ce qui entraîne des problèmes économiques et financiers ( gestion des établissements, ressources du budget ). Le problème du budget, notamment, devient préoccupant, du fait que le mur des 25% du budget national ne peut difficilement être dépassé. Par ailleurs, la notion de luxe, de superfétatoire, affecte les pays riches dans le domaine de l’éducation (luxe des universités américaines, par exemple). Ceci montre combien l’aspect qualitatif n’est pas négligé. Car il y a liaison entre ce caractère essentiel des sociétés, et le problème de l’éducation. Enfin, il y a surtout une mobilisation de l’opinion publique. Il est remarquable que celle-ci en soit directement concernée et intéressée. De ce fait, l’éducation est devenue un problème d’opinion publique !

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La vulgarité dit toujours Je …

( Citation de Lionel de Fonséka )

— Par Roland Tell —

Comment allait-il explorer le sens de l’interview, qu’il venait d’avoir avec le Président ? Jeune journaliste dans les sources primevales de la vie politique, comment allait-il décrire la longue communication présidentielle, dont il avait du mal à en préciser le statut et les intentions ? Le champ en était-il de l’ordre du vouloir-faire-savoir ou du vouloir communiquer ?

Tout était pourtant là, dans la totalité des notes prises, en fragments brisés, comme autant de captures dans le flot des propos tenus, tour à tour contre la vieille garde de son parti, contre les prédécesseurs au pouvoir, même contre les alliés du moment. Certes, les diatribes, proférées ici ou là, procurent autant d’informations sur l’atmosphère des débats, sur l’insécurité et l’angoisse personnelles, en une sorte de métalangage « créole-français », qu’il importe maintenant de transcoder au mieux.

Cela signifie que l’interview-article envisagé, à partir de la collection d’interprétations, d’injures, de fureurs, proclamées, devra donc faire l’objet d’une analyse pertinente, à partir des caractéristiques communes aux groupes incriminés. Mais alors qui a-t-il de commun entre les Patriotes historiques, et les opposants actuels de l’Assemblée ?

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L’homme politique a-t-il une essence ?

Par Roland Tell —

Certes, l’homme politique existe, ici ou ailleurs, avec un idéal, un discours, un vocabulaire, constitutifs de sa philosophie première. Il a, en plus, des manières d’être et de gérer, se rapportant à une scolastique particulière – conservatrice, socialiste, marxiste, etc… Ce qui fait que l’existence politique est presque toujours prédicable d’une idéologie, de laquelle l’action gestionnaire découle.

Cependant, les tensions, qui existent sur le terrain du pouvoir, peuvent donner lieu à des pratiques, dites d’arrangements, voire de compromissions, toujours selon le principe du moindre mal, où par exemple et par excès, dans le cas martiniquais actuel, le matérialisme historique de l’indépendance contracte alliance avec le traditionnalisme fondamentaliste de la droite bourgeoise et passéiste ! Ne s’agit-il pas là, en effet, de deux aspects opposés de la gestion politique, désespérant la Martinique d’une maladie morale, difficilement réductible ? En pareil cas d’idéaux distincts, de références antagonistes, quelle vision de gouvernance retenir ?

Certes, la discontinuité ne manque pas de s’installer dans la gouvernance d’aujourd’hui, à presque tous les niveaux de celle-ci. Discontinuité encore et encore, atomisation des mesures, soigneusement dégagées de toute contamination idéologique, puisque, sans projet initial, sans réflexion antérieure, sans interprétation correcte des tenants et aboutissants, les consciences des gouvernants restent comme hantées par l’opposition entre les possibilités d’agir, et les moyens budgétaires pour entreprendre, pourtant dans des domaines, formant le fond même des besoins collectifs.

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Comment réparer des ans l’irréparable outrage ?

— Par Roland Tell —

Dans le fameux passage du Songe d’Athalie dans Racine, l’irréparable outrage de la vieillesse venait du mal privatif de la beauté, dont ne jouissait plus Jézabel, la mère d’Athalie. En fait, il s’agit de toutes ces bagatelles, dont on se peint, et s’orne le visage, afin de cacher son âge.

Selon l’Esprit Divin, au Livre de la Sagesse (4,12), « la fascination du superficiel et de la vanité obscurcissent les vrais biens. » Pourquoi me séduis-tu vainement ? » déclare Salomon dans l’Ecclésiaste (Qo2,2). « N’est-il pas meilleur d’aller à une maison de deuil, celle qui nous rappelle la fin de tous les hommes ? »

Cependant, Nathalie reste troublée par ce songe, où elle a vu sa mère, « comme au jour de sa mort, joyeusement parée. » Son cœur aveuglé l’empêche d’examiner et de juger son rêve, d’en considérer le dommage ou le profit, qu’elle peut en tirer. Elle a tranché, nous dit Racine : « C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit ! »

C’est donc vanité, inutilité, de s’attacher à tout ce qui fait la servitude des idoles, par exemple les voyages à Cuba, pour se plonger dans la jouissance des toxines botuliques, afin de rester jeune plus longtemps.

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Le carnaval de Cendrillon

— Par Roland Tell —

Dans cette famille martiniquaise, Cendrillon était le souffre-douleur. En effet, le quotidien de cette adolescente recueillie était fait d’humiliation et de pauvreté, contrairement aux deux autres filles du foyer. Comme dans le conte de Perrault, la famille adoptive de Cendrillon lui avait ménagé un statut de servante, de bonne à tout faire.

 » Elle l’avait baptisée Cendrillon, parce qu’elle faisait toujours la cuisine, et puis la vaisselle, et ce qu’il y avait de plus sale à faire. »

L’association de tutelle ignorait généralement l’avenir des placements opérés. Ce qui l’intéressait, dans ce cas précis, c’est la personnalité des parents – un couple d’écrivains-poètes, plus ou moins connus, ayant fait de la subjectivité créatrice, et de la divulgation du Soi, les racines de leur oeuvre commune. De plus, Cendrillon était belle, plus belle que ses soeurs d’adoption, et, pour cette raison, celles-ci la méprisaient, et la maltraitaient.

Dans cette campagne du Saint-Esprit, dès après le Collège, Cendrillon devait s’occuper des poules, des lapins, des porcs, dans le champ attenant, pendant que ses soeurs scrutaient le détail des dessins animés, clips, films, et autres vidéos, de la télévision.

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Est-ce que la politique rend fou?

—Par Roland Tell —

Il était inévitable qu’un jour les nerfs du président craquent ! Certes, ce n’est pas une tragédie pour la Martinique, plus que jamais saine et vivante dans sa postérité. C’est la tragédie commune de tout esprit paranoïaque, ici ou ailleurs, cédant brusquement à une invasion de vertige, de surestimation pathologique du moi. Ce n’est pas la tragédie des citoyens martiniquais, qui ont l’amour de leur île, bien planté dans le profond de leurs coeurs. C’est la tragédie de tous ceux, élus ou pas, que le péché d’amour de soi obsède jour et nuit. Et pour cela, il n’y a nul remède, et surtout pas en politique, où la doctorale folie amène à pleurer, comme une mort annoncée, ce qu’on craint de laisser, quand la gestion est banqueroute ! Non, injurieux bras d’honneur, tu ne te vanteras pas de voir la Martinique fermer la bouche sous l’autorité ! Elle continuera de crier vers de plus reposants avenirs, en dépit d’une jeunesse sans travail, et de chômeurs, par milliers, presque à l’état mendiant. Elle revendiquera, même lassée de voir l’idéologie trahie, par une alliance bizarrement accoutrée, elle ne se lamentera pas sur les mains, qui ont signé celle-ci, car elle voit dejà venir ce moment du temps, où cette gouvernance va expirer dans les pleurs funèbres des quelques affidés, et autres conseillers, en souvenir des échecs passés, tel le TCSP !

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Réflexions sur l’art d’enseigner…

— Par Roland Tell —
En guise d’introduction à l’idée que c’est dans la rencontre que le savoir naît, et donc qu’il s’agit d’ouvrir le monde aux enfants pour les former, il importe de lire l’ excellent ouvrage de Philippe Meirieu, « Frankenstein pédagogue », paru en 1996, aux Editions ESF à Paris.
C’est là un bien astucieux montage, que nous propose ainsi Meirieu, à propos d’une réflexion, tirée du roman de Mary Shelley, publié en 1818, intitulé « Frankenstein ou le Prométhée moderne ». Rappelons brièvement que, dans cette histoire écrite au 19ème siècle, le docteur Franskenstein, médecin érudit, vit à son paroxysme l’obsession de voler aux dieux un secret essentiel : celui de construire, de toutes pièces, un homme vivant.
L’opération chirurgicale, menée dans son laboratoire, fut un succès, et Frankenstein parvint à donner vie à une créature fabriquée, à partir de morceaux de cadavres. Dégoûté par son rêve fou, horrifié par son monstre hideux, il abandonne finalement sa créature à la cruauté du monde. C’est à ce point précis, que Philippe Meirieu fait le rapprochement suivant avec l’éducation :
 » Un homme qui a commis la faute impardonnable en confondant « fabrication » et « éducation ».

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Le TCSP à l’arrêt dormant…

Par Roland Tell —

Le seul réseau, auquel le transport collectif se constitue aujourd’hui à la Martinique, est celui de la parole politique. En même temps, cette parole ne donne aux Martiniquais qu’un simulacre de présence de bus à l’arrêt, où se montre seulement leur majestueuse présence. En somme, de tout cela, il ne reste que le langage ! Un président parle, un autre aussi parle – existences nues, sans moyens, dans l’espace social martiniquais. En période carnavalesque, la crise politique vide la Martinique de son TCSP fantôme, dont, plus que jamais, seul le langage politique nous parle.

Mais où sont-ils ces bus à haut niveau de service ? A quelles limites se situent-ils des cancans politiques ? La folie de leur attente est pourtant un long silence polpulaire, même à travers les premiers bruits du carnaval. Elle sera présente, la folie, dans les défilés des jours gras. Certes, elle sera là, cachée, peut-être dévoilée par Vaval, visible enfin dans l’espace institutionnel de la Collectivité Territoriale, entre un démarrage, et puis la rupture ! Au vrai, dans l’histoire de la folie politique, jamais on n’a vu un tel niveau d’altération, avec autant de netteté, mettant dans l’embarras les politiciens du transport, et, dans un grand refoulement, le peuple des transportés potentiels.

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Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ( Matthieu 25, 13 )

Par Roland Tell —

Suivant la parole ecclésiastique du Pape François, les homélies du dimanche 14 Janvier se rapportaient à la fuite actuelle des hommes et des femmes, victimes des guerres menées en Afrique et au Moyen-Orient, et par conséquent à leur accueil dans des communautés chrétiennes, pour l’honneur de Dieu.

« Vous connaissez la vie des étrangers, vous qui avez été vous-mêmes étrangers en Egypte. » (Ex 23,9)

Un tel souvenir, rappelé dans l’Ancien Testament, n’est-il pas le repère permanent de l’identité chrétienne ? La Bible n’est-elle pas, pour l’essentiel, une histoire de peuples qui se mettent en route, et quittent leur pays, à la recherche de logis, de pain, de protection, errant, et revenant chez eux ? N’est-ce pas là la base même d’une théologie de la libération ? – libération de l’oppression de la guerre, du terrorisme, de la famine, mais aussi promesse d’avoir enfin une patrie ?

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison d’esclavage ! »

Quelle importance accorde-t-on aujourd’hui à une telle éthique, qui demande de ne pas percevoir les étrangers comme une menace pour l’identité nationale ?

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Le professeur, spécialiste de la communication…

—Par Roland Tell —

L’évocation du mythe de la naissance d’Eros dans Le Banquet fournit ici la meilleure introduction. Eros est né de Pauvreté et d’Expédient, et toujours il tient de ses deux parents. Toujours il est dans l’indigence, presque mort, et toujours il se tire d’affaire. Ainsi pourrait-il en être du professorat, s’agissant, d’une part de la pédagogie, d’autre part de la connaissance du niveau d’études, ou de celle de la discipline ! Pour enseigner, ne faut-il pas, à la fois, une formation pédagogique, et les possilités de mise en oeuvre des conditions et des méthodes d’enseignement ? C’est un lieu commun. Mais il faut bien voir que si les professeurs sont la cause de la transformation du système éducatif, ils en sont aussi les produits. Chez eux, sauf exception, les valeurs et les conduites sont conditionnées par une valorisation de leur propre formation, et donc induisent un conservatisme, qui entre en contradiction avec les exigences nécessaires à la mutation du système éducatif.

En effet, il y a des attitudes d’auto-conservation, par exemple, celle qui consiste à dire : « Il n’y a pas de formation pédagogique, il n’y a que la connaissance de la classe, ou la connaissance de la discipline ! 

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La politique alliée à la folie des grandeurs …

—Par Roland Tell —

La règle première de l’action politique concerne le mouvement horizontal de la vie martiniquaise – mouvement de progression vers la liberté d’épanouissement du Martiniquais, et vers la réalisation d’une vie sociale de progrès et de bonheur, conçue telle une oeuvre de civilisation et de culture, à faire en commun. Il s’agit donc de garantir le bien commun du peuple, par les garanties économiques du travail, les droits politiques, les vertus civiles, et la culture de l’esprit. C’est pour avancer vers un tel idéal, que les Martiniquais votent d’élection en élection, pour l’accomplissement de sa destinée de peuple caribéen, au sein du monde moderne, compte tenu des trois égalités citoyennes, à savoir l’égalité politique, l’égalité devant la loi, l’égalité aux emplois. Telle est la conception du travail politique à faire, selon un esprit sans entraves partisanes ou idéologiques, appliqué donc à servir les besoins humains et citoyens au sein de la communauté. N’est-ce pas là les caractéristiques essentielles de la politique, prise en elle-même ?

Certes, aucune gestion politique ne peut évidemment vivre isolée ! Au contraire, il importe qu’elle communique et coopère, tant avec les autres collectivités de la Martinique, qu’avec le gouvernement français, l’Union Européenne, et bien sûr l’environnement caribéen.

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Bonne année, la Martinique …

— Par Roland Tell —
Le mouvement continu du temps n’apporte toujours pas d’unité citoyenne. C’est pourquoi, plus que jamais, l’acte politique doit procéder de la volonté collective des Martiniquais. Quand la gestion politique s’écarte de la raison sociale, de la volonté du peuple, de l’inclination au travail et au progrès, ne s’écarte-t-elle pas de l’attente voulue par le suffrage populaire ? D’où il suit une déviation de la politique, une dérive entre donner et recevoir, ce qui entraîne, dans le peuple martiniquais, une faim ardente dans l’assouvissement de ses désirs et de ses projets d’avenir.
Comment maintenant faire souffrir celles et ceux que les urnes ont porté à la gouvernance, comment leur reprendre les bulletins de vote, comment les dépouiller, après les avoir comblés ? La solution se trouve dans d’autres modalités électorales, mais qui tardent à venir. C’est pourquoi il faut leur rappeler que leur gouvernance actuelle n’est pas définitive, mais reçue, donc limitée et déterminée aux volontés de l’être collectif, que représente le peuple martiniquais. Leur éloignement progressif des espérances populaires augmente de jour en jour, rendant les Martiniquais encore plus lointains, dans leur manière nouvelle d’attendre des lendemains meilleurs.

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Le livre vivant de l’union avec Dieu

— Par Roland Tell —

Noël est la période, où la mémoire humaine s’unit le plus à Dieu. Selon l’Epître à Diogène, c’est le temps, où toute humanité prend conscience que la vraie patrie est au ciel. Cette conscience vive de la communauté de destin est liée à l’idée que l’éternité possède le temps tout entier. Car, selon Saint-Thomas, « il n’y a rien de futur pour Dieu. » Noël est donc le temps favorable où, comme le dit Saint-Paul, « toutes choses sont faites nouvelles », ou encore « Dieu réconcilia le monde avec lui-même dans le Christ ! »
D’où il ressort que le temps de Noël est, pour chacun sur terre, celui où souffle l’esprit d’amour, et où grandissent les dons, au sein des familles humaines. A cet égard, l’arbre de Noël, dans ses illuminations, met petits et grands dans la joie de la contemplation, même si la fascination, ressentie à la vue des présents et des cadeaux, fait oublier momentanément les vrais biens spirituels, qu’enseigne l’Esprit Divin, au livre de la Sagesse. N’est-ce pas que cette nuit se passe ici, sur terre ?

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Bile jaune de colère ou bile noire de mélancolie …

Par Roland Tell —

Quand le destin du « Président des Martiniquais » lui ménage du temps derrière les micros des médias, c’est que son centre de gravité est descendu bien bas, si bas même, qu’il n’y a plus en lui d’homme collectif, de personnalité dirigeante, mais seulement le mouvement de la bile, en son monde intérieur de perception soudaine de l’instinct de survie, au sein d’une collectivité de plus en plus hostile. Ce mystère de subjectivité humaine, à travers les barreaux de la chute politique, la Martinique l’a vécu récemment, en se léchant les babines. Partira-t-il enfin, en sa prise de conscience de son moi vaincu, par une démission contre nature de sa propre nature ?

Non, hélas, ce n’était que de la flagellation pour autrui – énième poussée d’autoritarisme, venant de quelqu’un, qui se veut planant sur toutes gens et sur toutes choses d’ici, et donc écumant de colère à force d’attendre adoration et complaisance de son peuple. C’est aussi à une décomposition définitive de sa majorité, à laquelle on assista, mais tout en revendiquant, plus que jamais, toute la souveraineté de sa gouvernance.

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Gouvernementalité à la C.T.M.

— Par Roland Tell —

Quel sort pesant à la Martinique que d’appartenir à la race des hommes hantés par l’esprit, et par les moeurs de verticalité ? Certaine littérature les dit pourtant suffisamment carrés de corps et d’âme, pour libérer notre île de ses chaînes politiques, et donc faire relever, vive, l’espérance de liberté dans l’indépendance ! Ce serait là le plus pénible cauchemar du peuple martiniquais, dans ce sommeil sans rêve, où il se trouve plongé depuis Décembre 2015. Pour paraphraser Maupassant, la politique, actuellement suivie, est une politique de hannetons, qui, par autoritarisme, se heurte à tout et à tous, selon l’art de faire hurler les grandes gueules. On se heurte au Parc Régional pour licenciement abusif, donc pour abus d’autorité, on se heurte à la CACEM, s’agissant du financement du transport collectif, on se heurte à des syndicats, pour faire obstacle au dialogue démocratique, on se heurte à l’usine du Galion, à propos des entrailles d’une cheminée, on se heurte aux édilités du Carbet, de Saint-Pierre, et du Prêcheur, en prévision de dédommagements subis après le passage d’un cyclone, on se heurte enfin à un ancien collègue député, candidat maire à Sainte-Marie, pour des chimères politiciennes passées et futures, parce qu’on se sent souffrant et torturé à la seule idée de perdre un jour sa gouvernance actuelle !

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Lecture scolaire et culture de la communication …

— Par Roland Tell —

La mentalité du passé à l’école primaire n’était-elle pas imposée par la lecture et par l’écriture ? Dans l’univers scolaire de tradition, l’esprit enfantin n’était-il pas habitué à voir des lignes, sur lesquelles étaient inscrits des signes codés, orientés de gauche à droite, dans l’ensemble, que constituait alors la page de lecture ? L’élève apprenait le décodage de ces signes par la bouche des maîtres, et des maîtresses d’école. C’est ainsi que s’inscrivait, dans l’esprit de l’élève, l’unique et nécessaire infrastructure linéaire.
En est-il de même avec la situation des enfants d’aujourd’hui ? Avant même l’admission en école maternelle, la première appréhension qu’ils ont de la réalité extérieure, c’est l’écran de télévision. Avant qu’ils n’aillent au Cycle Préparatoire, pour apprendre à lire et à écrire, le rythme et l’impact des images télévisées construisent en chacun d’eux une structure mentale. A supposer, par exemple, que deux images seulement défilent à la seconde, une heure par jour, eh bien ! l’esprit de l’enfant aura été impressionné par des milliers d’images, avant l’entrée au C.P. De la sorte, la télévision forme ainsi un esprit, qui n’est point linéaire, continu, suivi, cohérent, homogène.

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