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Droite , droite extême, extrême droite : Les rois de l’hypocrisie

— Le n° 329 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Écoutez-les : ils célèbrent Noël, fête de la paix. Ils proclament les « racines judéo-chrétiennes de la France ». Ils chantent les louanges de l’amour du prochain. Ils portent aux nues l’universel. Ils encensent « le dialogue », seule méthode « civilisée » pour régler les conflits. Ils défendent comme la prunelle de leurs yeux l’innocence des enfants. Ils sont les grands protecteurs de « LA » femme contre « l’islamisme ». Ce sont les parangons de « l’amitié entre les peuples », du droit international, de la liberté de la presse, de la vie des embryons ou des personnes désirant achever librement leur vie dans la dignité.

 Mais regardez leurs actes : ils assistent sans broncher à un génocide qui laisse sous les décombres les enfants, les malades, les vieillards, et en réalité tous les civils. Ils s’assoient sans vergogne sur le droit humanitaire et les décisions de l’ONU. Ils jettent un voile pudique sur les dizaines de journalistes sacrifiés dans l’exercice de leur mission, sur les hôpitaux, les écoles, les centres de culture et de vie bombardés à l’aveugle.

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Mayotte face à l’épreuve : Comprendre les origines de la crise de l’eau et naviguer à travers ses ramifications

— Par Madinin’Art —

Introduction :

La crise à Mayotte révèle une convergence complexe de facteurs qui ont conduit à une situation critique, allant de la défaillance de l’État à la gestion inadéquate des ressources en eau, des problèmes structurels aux impacts sanitaires et environnementaux. Cet article explore les causes sous-jacentes de la crise, ainsi que ses conséquences dévastatrices sur la vie quotidienne des habitants.

Causes Profondes de la Crise :

La crise à Mayotte trouve ses racines dans une série de défis structurels, financiers et environnementaux.

  • Défaillance de l’État : Le gouvernement a échoué à anticiper et à réagir efficacement à la crise de l’eau. La gestion cruciale de la situation a été confiée à Vinci, qui n’a pas réussi à respecter son contrat, entraînant une pénurie d’eau sévère.
  • Gestion inadéquate des ressources en eau : Les retards dans la mise en œuvre des investissements prévus ont créé une situation critique. Les conflits entre le syndicat des eaux et Vinci, ainsi que des investissements jugés irréalistes, ont entravé la mise en place rapide des infrastructures nécessaires.
  • Problèmes structurels et financiers : Des investissements jugés irréalistes, des conflits ouverts entre le syndicat des eaux et Vinci, et des carences dans la gouvernance ont contribué aux retards dans la réalisation des travaux cruciaux.

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« Quarante ans après, l’histoire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 reste à écrire »

— Par Christian Delorme —

Le père Christian Delorme, surnommé « le curé Minguettes », a été l’un des organisateurs de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. Parmi ses nombreux engagements, il a fait partie de l’équipe de direction de la Cimade, où il a milité pour la réforme du code de la nationalité ainsi que pour la défense du droit des étrangers et des enfants d’immigrés. Il a aussi participé à l’écriture de plusieurs ouvrages, avec Rachid Benzine, tels que Chrétiens et musulmans. Nous avons tant de choses à nous dire (Albin Michel, 2014) et L’église, la République, l’islam. Une révolution française (Bayard, 2016). Alors que nous célébrons cette année le 40e anniversaire de la Marche, il revient sur sa genèse, ses grands acteurs et actrices, et nous livre dans cette tribune son analyse — en amont du colloque du musée de l’Homme — sur ses retentissements mais aussi sur le travail qui reste à accomplir dans la société française notamment pour vaincre les violences policières et le racisme systémique. Il invoque, une fois encore, la voie de la non-violence, adoptée en 1983 mais aussi lors des marches qui lui succédèrent et bien souvent oubliées, comme puissance d’actions des combats passés, dont les fruits restent généreux, et à venir.

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La mort de Fernando Botero, l’artiste colombien aux formes voluptueuses qui a marqué l’histoire de l’art

La disparition de Fernando Botero, l’un des artistes colombiens les plus emblématiques du XXe et du début du XXIe siècle, laisse un vide profond dans le monde de l’art. Décédé à l’âge de 91 ans, il avait consacré sa vie à créer une œuvre unique, reconnaissable au premier regard, et à faire entendre la voix de la Colombie sur la scène internationale de l’art. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur la vie, l’œuvre et l’héritage de cet artiste exceptionnel.

Fernando Botero, de son nom complet Luis Fernando Botero Angulo, est né le 19 avril 1932 à Medellín, en Colombie. Il a grandi dans une Colombie en pleine évolution, marquée par des bouleversements politiques et sociaux. Dès son plus jeune âge, il a montré un intérêt pour l’art, dessinant et peignant ses premières œuvres dès l’âge de quatre ans. Cependant, son parcours artistique n’a pas été un chemin facile. À l’âge de quatre ans, il a perdu son père, un agent de commerce qui parcourait la région de Medellín à cheval pour gagner sa vie. Élevé par sa mère et ses oncles, Botero a développé une persévérance et une détermination qui allaient le soutenir tout au long de sa carrière.

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Le triage médical et ses fantômes : a-t-on décidé de sacrifier les vieux ?

Les soignants font-ils le tri parmi les patients à sauver du Covid-19 comme on criait « Les femmes et les enfants d’abord! » en plein naufrage ? Comme pour les canots de sauvetage, l’histoire du triage des malades est d’abord celle d’une réponse organisée à la pénurie.

Le Conseil d’Etat examine ce vendredi 10 avril [2020] la requête d’une association, Coronavictimes, qui réclame des critères plus transparents pour l’hospitalisation des malades du Covid-19 et craint une inégalité d’accès aux soins hospitaliers. La démarche (techniquement, un référé qui implique une décision en urgence), vise plus précisément les résidents des Ehpad et, au-delà, les malades les plus âgés, dont on a découvert depuis le début de l’épidémie que, faute de lits, ils étaient bien souvent maintenus à domicile, ou dans leur structure, plutôt que d’être hospitalisés. C’est-à-dire, privés de soin.

La question d’une sélection parmi ceux qui pourront survivre à l’épidémie et ceux dont on sait qu’ils ne s’en sortiront pas faute d’accès aux soins est lancinante depuis le début de la pandémie de Covid. Elle a quelque de chose de sidérant, et aussi de spectaculaire.

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« La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique

— Par Youness Bousenna —

Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.

Certains dialogues se nouent sur des décennies, parfois des siècles. En 2015, les initiés n’ont pas seulement lu Laudato si ( « Loué sois-tu ») comme une encyclique révolutionnaire, la première jamais consacrée à l’écologie par un pape. Ils ont aussi compris que François entendait affronter l’une des plus graves mises en cause intellectuelles de l’Église, formulée un demi-siècle plus tôt. L’historien américain Lynn Townsend White (1907-1987), lui-même presbytérien, n’était pourtant pas un ennemi du christianisme. Mais, en publiant dans la grande revue américaine Science l’article « Les racines historiques de notre crise écologique », en mars 1967, ce médiéviste spécialisé dans l’histoire des techniques allait ouvrir une controverse qui, aujourd’hui encore, reste vive.

Dans ce texte, issu d’une conférence prononcée en décembre 1966, Lynn White émet une thèse particulièrement subversive : la crise écologique a été rendue possible par l’émergence, au cours du Moyen Age européen, d’une interprétation du christianisme qui en a fait « la religion la plus anthropocentrique que le monde ait connue ».

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Adeline Flaun : Le Festival des petites Formes, section adultes

« Moi Dispositif Vénus », création d’Adeline Flaun : pour les grands, on vous dit !

– par Janine Bailly –

De la dystopie, imparfaitement aboutie et selon laquelle, dans une société futuriste le corps physique idéalisé des femmes serait devenu la “marchandise” suprême, irriguant de ses potentialités sexuelles des réseaux sociaux exclusivement dédiés au commerce et de la chair et de Vénus, on retiendra avant tout qu’elle permet un dispositif d’écrans orientables et mobiles, sur lesquels se projettent des silhouettes aux formes exacerbées, se mouvant en dimensions agrandies, et qui sur le plateau prennent à intervalles plus ou moins réguliers le relais de la comédienne, une voix langoureuse susurrant alors ce que, selon les clichés en vogue, sont censées dire à leurs “clients” de virtuelles péripatéticiennes… Une phrase revenant en leitmotiv, – dont je n’ai pas gardé les mots mais le sens – pour affirmer qu’ensemble “elle et lui” ont passé un bon ? un beau moment ?

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Chlordécone: l’impossible prescription

À l’approche des mobilisations du 27 février 2021, un collectif de citoyens – qui craint que justice ne soit pas rendue sur l’utilisation du chlordécone – tente d’alerter l’opinion publique. « Aujourd’hui, la prescription c’est une manière de dire que nos corps, nos terres, nos enfants, nos matrices, nos santés n’ont aucune valeur devant la loi française. Accepterez-vous cela ? »

Étrange histoire que celle de la prescription dans le droit français. Si le droit romain et le droit de l’Ancien régime approuvent un principe général d’imprescriptibilité pour les crimes les plus graves (comprendre lèse-majesté, usure, simonie et duel mais également viol et brigandage), le droit révolutionnaire a érigé un corpus de règles venant encadrer la prescription des infractions afin de rendre impossible les poursuites passées un certain délai.

Il ne faut pas croire que c’est l’esprit des Lumières qui inspirait cette exception française. Car tant le célèbre criminaliste italien Beccaria que le britannique Bentham se sont opposés à cette technique d’absolution. Bentham n’hésitait pas à écrire que la prescription constitue « un appât pour les malfaiteurs, un objet de douleur pour les gens de bien, une insulte publique à la justice et à la morale ».

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Lire : à la librairie  L’Harmattan, «  Nous sommes martiniquaises »

Un ami me signale la parution à L’Harmattan, en décembre 2020, de ce nouvel opus de Hanétha Vété-Congolo. Il me semble important de relayer l’information sur le site Madinin’art ! Sous le titre, la première de couverture précise : « Pawol en bouches de femmes châtaignes / une pensée existentialiste noire sur la question des femmes ». 

« Professeur d’université et poète, Hanétha Vété-Congolo est née en 1973 au François, en Martinique. Elle a fait ses études supérieures à l’Université des Antilles et de la Guyane en Martinique. Aujourd’hui professeur au Bowdoin College à Brunswick (Maine, États-Unis) où elle dirige le Département de langues et littératures romanes, elle a précédemment enseigné à la Jamaïque (University of the West Indies, Mona) ainsi qu’en Virginie. Elle est l’auteure de nombreux travaux universitaires dont L’interoralité caribéenne : le mot conté de l’identité. Vers un traité d’esthétique caribéenne (Sarrebruck, Éditions Universitaires Européennes, 2011). Outre deux recueils de poésie en français : Avoir et Être : ce que j’ai, ce que je suis (éditions Le Chasseur abstrait, 2009) et Mon Parler de Guinée (L’Harmattan, 2015), elle est aussi l’auteure d’un recueil inédit de poèmes en anglais, Womb of a Woman.

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Au Parc de Tivoli : Andrise Pierre, écrivaine et femme engagée

Venez découvrir Andrise Pierre ce samedi 12 décembre à 18h, dans le Parc naturel de Tivoli à Fort-de-France, à l’invitation de ETC-Caraïbe, en partenariat avec L’Institut Français et Terre d’Arts

Qui est Andrise Pierre ?  Faisons sa connaissance sur le site D’île en île !

À l’occasion de l’ouverture à Limoges du Festival « Les Francophonies – des écritures à la scène », la SACD a désigné l’écrivaine haïtienne Andrise Pierre lauréate 2020 du “Prix de la Dramaturgie Francophone”, pour son texte Elle voulait ou croyait vouloir et puis tout à coup elle ne veut plus !

Partenaire des Francophonies en Limousin, devenues en 2019, sous l’impulsion de leur directeur Hassane Kassi Kouyaté, Les Francophonies – Des écritures à la scène, la SACD¹ défend la francophonie dans le spectacle vivant. Durant Les Zébrures d’automne qui se tiennent à Limoges du 23 septembre au 3 octobre 2020, à l’occasion de la remise de son Prix la SACD met à l’honneur la vitalité des écritures francophones venues du monde entier. Elle réaffirme son soutien sans faille à la défense de la culture et de la diversité, enjeu devenu encore plus fondamental avec cette crise sanitaire qui traverse le monde et qui n’a pas de frontières.

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Une « écriture excluante » qui « s’impose par la propagande » : 32 linguistes listent les défauts de l’écriture inclusive

Tribune collective

Liste des signataires disponible à la fin du texte.

« Outre ses défauts fonctionnels, l’écriture inclusive pose des problèmes à ceux qui ont des difficultés d’apprentissage et, en réalité, à tous les francophones soudain privés de règles et livrés à un arbitraire moral. » Bien que favorables à la féminisation de la langue, plusieurs linguistes estiment l’écriture inclusive profondément problématique.

Présentée par ses promoteurs comme un progrès social, l’écriture inclusive n’a paradoxalement guère été abordée sur le plan scientifique, la linguistique se tenant en retrait des débats médiatiques. Derrière le souci d’une représentation équitable des femmes et des hommes dans le discours, l’inclusivisme désire cependant imposer des pratiques relevant d’un militantisme ostentatoire sans autre effet social que de produire des clivages inédits. Rappelons une évidence : la langue est à tout le monde.

Les défauts de l’écriture inclusive

Les inclusivistes partent du postulat suivant : la langue aurait été « masculinisée » par des grammairiens durant des siècles et il faudrait donc remédier à l’ »invisibilisation » de la femme dans la langue. C’est une conception inédite de l’histoire des langues supposant une langue originelle « pure » que la gent masculine aurait pervertie, comme si les langues étaient sciemment élaborées par les locuteurs.

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Neuf personnes sur dix dans le monde ont des préjugés envers les femmes, femmes comprises

Une étude réalisée par les Nations unies et publiée mercredi révèle que 9 personnes sur 10 ont des préjugés envers les femmes dans le monde, femmes comprises.

Près de 90% de la population mondiale, tous sexes confondus, a des préjugés envers les femmes, montre une étude publiée mercredi par le Programme des Nations unies pour le développement à l’approche de la Journée internationale des droits des femmes.

Les hommes font de meilleurs dirigeants politiques ou d’entreprises que les femmes. Aller à l’université est plus important pour un homme que pour une femme. Les hommes devraient être prioritaires sur le marché de l’emploi lorsque les offres sont rares.
« Des barrières invisibles subsistent »

Neuf personnes sur dix dans le monde, femmes comprises, nourrissent au moins un préjugé de ce genre, conclut l’agence onusienne sur la base de données provenant de 75 pays représentant plus de 80% de la population mondiale.

La proportion est la plus forte au Pakistan (99,81%), devant le Qatar (99,73%) et le Nigeria (99,73%). L’Andorre (27,01%), la Suède (30,01%) et les Pays-Bas (39,75%) mènent le wagon des « bons élèves », que la France accroche tant bien que mal, avec plus d’une personne sur d’eux ayant au moins un préjugé sexiste (56%).

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« Quand Patrick Chamoiseau écrivait: «Esquisser en nous la voie d’un autre imaginaire du monde…» »,

— Par Sophie Klimis, professeure ordinaire de philosophie, Université Saint-Louis-Bruxelles, pour Carta Academica —

Chaque semaine, « Le Soir » publie une chronique d’un membre de Carta Academica* sur un sujet d’actualité. Cette semaine : quand la parole du poète peut recréer le monde en le disant autrement…

A des années-lumière d’un certain narcissisme parisien et de sa surenchère dans le « glauque » et le cynisme, Patrick Chamoiseau, écrivain français martiniquais, fait œuvre profonde de salubrité publique. Son livre Frères Migrants (Seuil, 2017) devrait être inscrit au programme de toutes les écoles de la « francophonie », France y compris. Abasourdi face à la crise des migrant.e.s, comme beaucoup d’entre nous, Chamoiseau y raconte s’être senti comme « appelé » par la voix d’outre-tombe d’Édouard Glissant, cet autre immense philosophe-poète originaire de Martinique, décédé en 2011, qui fut son ami et son « maître ». « Quand un inacceptable surgissait quelque part », se souvient Chamoiseau, Glissant l’appelait pour lui dire : « on ne peut pas laisser passer cela ! »

La tentation de la désespérance

Face à la recrudescence des violences en Syrie, à ce nouveau million de réfugié.e.s

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La domesticité à l’épreuve de nous-mêmes

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Les rapports sociaux développés dans les anciennes colonies françaises ont du mal à s’extirper de pratiques empruntées à une autre époque, entre maîtres et esclaves.
En 2000, Jean-Robert Cadet publiait un ouvrage autobiographique Restavec. Enfant esclave en Haïti. Ce professeur américain d’origine haïtienne révélait l’existence des enfants domestiques « placés » dans des familles bourgeoises d’Haïti. Peu après la parution de ce livre, André Schwartz-Bart me disait sa stupéfaction de n’avoir jamais entendu parler de cette affaire par ses amis écrivains haïtiens. Ce phénomène ne figure ni dans l’abondante littérature d’Haïti ni dans la musique ni dans la riche peinture de cette ancienne colonie française. Dès lors, il est difficile de ne pas conclure à la complicité, voire la participation de l’élite à ce travers sociétal. D’ailleurs, les révélations de Jean-Robert Cadet n’ont pas fait bondir les intellectuels haïtiens.

Photo : Les enfants de la Creuse
Originaire de La Réunion, Jacques Martial a publié lui aussi un ouvrage autobiographique. Il était l’un de ces enfants du département de l’Océan indien qui avaient été placés dans des familles d’accueil de la France hexagonale.

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L’écrivain britannique et prix Nobel de littérature V.S. Naipaul est mort

L’écrivain britannique V.S. Naipaul, né le 17 août 1932 à Chaguanas à Trinité-et-Tobago, prix Nobel de littérature en 2001, est mort à Londres au Royaume-Uni, à l’âge de 85 ans, le 11 août 2018 a annoncé samedi sa famille.

«Il était un géant dans tout ce qu’il a accompli et il est mort entouré par ceux qu’il aimait, ayant vécu une vie pleine de créativité merveilleuse et d’initiative», a déclaré sa femme, Lady Naipaul, dans un communiqué.

Sir Vidiadhar Surajprasad Naipaul, plus connu sous la signature V. S. Naipaul, né le 17 août 1932 à Chaguanas à Trinité-et-Tobagodans dans une famille d’ascendance hindoue (ses ancêtres provenaient de l’Inde du Nord et ont émigré vers les Antilles afin de remplacer, sur les plantations, les esclaves noirs affranchis à partir de 1834).

L’Académie suédoise avait qualifié V.S. Naipaul d’«écrivain cosmopolite» et «tourmondiste littéraire».

L’une de ses oeuvres majeures est son autobiographie «Une maison pour Monsieur Biswas» en 1964, où le héros emprunte les traits du père de l’écrivain.

A travers ce livre, il décrivait la difficulté pour les immigrants indiens dans les Caraïbes de s’intégrer dans la société tout en conservant leurs racines.

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Avignon 2018 : « Les femmes se font baiser »

— Par Carole Thibaut —

Carole Thibaut, directrice du centre national dramatique de Montluçon (Théâtre des Îlets – CDN de Montluçon), vient de refuser un #Molière au #FestivalAvignon2018, dans un discours contre le sexisme, et la domination masculine !
Voici le texte écrit et lu par Carole Thibault à Avignon :
« Je vous remercie pour ce Molière.
Probablement le seul Molière que je recevrai jamais.
Ce n’est pas une question de talent, il n’est pas question ici de talent.
Je suis désolée. J’avais commencé à écrire un truc rigolo.
Un de ces trucs pour lesquels on fait appel à moi de temps en temps.
Oh tiens si on invitait Thibaut. Elle est rigolote Thibaut. C’est une excitée rigolote. Elle nous casse bien un peu les coucougnettes avec ses histoires d’égalité femmes-hommes, mais elle est rigolote. Elle pique des gueulantes rigolotes, bien brossées. Et puis elle met des jolies robes. Elle porte bien. Elle fait désordre policé.
On devient vite le clown de service. Le bouffon du roi.
Et ici le roi, comme ailleurs, c’est la domination masculine.
Il a beau faire GENRE, le roi, il est et reste la domination masculine.

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Biennale de Danse 2018 : « Rhizomes » &  » Je danse parce que je me méfie des mots »

Lundi 30 avril 2018 à 20 h Tropiques-Atrium

Rhizomes

Chorégraphie : Jean-Félix Zaïre
Danseurs & Chorégraphes assistants : Emilie Alves de Puga, Rita Ravier, Livia Gercé & Lindy Callegari
Musique : Jordan Beal & Jeff Baillard
Régie technique & Lumière : Dominique Guesdon
Costumes : Laura Gercé

Rhizomes est une réflexion sur notre insularité. Je questionne ces espaces de rupture le long de nos côtes, j’écoute cette mer, si présente, qui forme et déforme. Et j’entends ces hommes comme Glissant, Walcott, Equiano, Morrison et bien d’autres qui disent : le mélange de différentes cultures dans la Caraïbe nous amène à nous inventer à partir de ces multiples racines qui nous traversent. Ce pluriel qui bouscule, aidé par ces petits espaces insulaires, peut provoquer « une douleur psychique », un sentiment d’enfermement.
Cette création est un appel à l’échange, à aller vers l’autre, à se mettre à nu pour sortir de nouvelles tiges. C’est une traversée d’immenses océans afin d’innover et de créer.
Cie Yòn dé moun Rhizomes Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale Avec le soutien de : DAC Martinique & la Collectivité Territoriale de Martinique

 

Je danse parce que je me méfie des mots

Dans ce portrait intimiste Kaori Ito explore ses racines, au travers d’une rencontre artistique et humaine avec son père Hiroshi Ito.

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« Le marchand de larmes », lecture, mise en espace par José Exélis

« Ici on n’aime pas les étrangers »

— Par Roland Sabra —

Avec la lecture mise en espace du « Marchand de larmes » José Exélis souligne la cohérence d’une démarche entamée avec «  Les enfants de la mer », celle d’un théâtre engagé contre la bêtise, la xénophobie, le racisme, en faveur d’un humanisme qui s’il fût un temps démodé fait aujourd’hui retour. On ne  peut que s’en féliciter.

Dans le roman de Xavier Orville ( 1985) , six pieds sous terre le mort pense, parle encore se lève de la fosse et se mêle aux viants. « Moi Elie Caboste, je suis mort depuis longtemps, mais je n’ai pas de regrets, puisque grâce à elle, j’ai gagné la parole éternelle et Moi qui vous parle, je cours dans les racines, les feuilles, le vent et l’eau. Je suis au cœur de vos pensées les plus secrètes, là même où vous n’auriez jamais l’idée d’aller me chercher. » Et le narrateur de faire le récit des heurs et des malheurs, les seconds recouvrant largement les premiers, de Marie-Triangle devenue la honte de sa famille.

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« Le marchand de larmes » de Xavier Orville

Mardi 17 avril à 19h 30 Tropiques-Atrium

Lecture – Mise en espace : José Exélis
Assisté de : Marion Phipps
Collaboration artistique : Suzy Manyri
Création lumière : Fred Libar
Avec : Jann Beaudry, Michel Richard, Kali, Willy Léger
Portrait de Xavier ORVILLE par Catherine RÉAULT-CROSNIER, d’après photographie

La lecture des textes dramaturgique est un moment important  pour toutes les composantes du monde théâtral. Tous les 2 mois, José Exélis et sa compagnie du 6ème continent nous invitent à entendre les auteurs de la Caraïbe et d’ailleurs.

Dans la Martinique secrète de Xavier Orville, les morts quittent le cimetière pour courir dans les feuilles, le vent, l’eau, et observer d’un oeil narquois la vie tumultueuse des vivants. Dans la Martinique douloureuse de Xavier Orville, la jeune Marie-Triangle est vouée aux gémonies pour avoir refusé de dénoncer l’homme qui lui a fait un enfant mort-né : « Je marche au creux d’un deuil ; au milieu coule une rivière de chagrins, elle charrie des souffrances très anciennes. » Dans la Martinique irréelle de Xavier Orville, Dieudonné vend des larmes à toutes celles et tous ceux qui n’ont même plus de quoi pleurer, et ces larmes glissent des yeux de Marie-Triangle. 

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Christophe Mert : « Racines guérisseuses » d’art et d’histoire

Du 20 novembre au 18 décembre 2017 à Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Dans nos temps tourmentés et incertains où la pensée et le climat semblent perdre le nord, il est sain de peser certaines évidences comme la question de nos racines. Même si elle peut ne pas apparaître comme vitale, elle déclenche pourtant souvent des réactions aussi violentes qu’un cyclone et est à « l’origine de l’extrémisme de certains comportements humains ».

Fin observateur de notre Martinique dans la Caraïbe et de sa relation au monde, Christophe Mert tend à apporter la preuve qu’aucune originalité, ni aucun individualisme n’ont eu à souffrir d’un principe mondial basé sur des raisonnements naturels et innés. Oser reconnaître l’existence et l’importance de nos racines et de leurs connexions évidentes permettrait au monde actuel de retrouver une « Harmonie universelle » et favoriserait un début de réconciliation. Et pourquoi un « sens » une tonalité universaliste, empêcherait-elle une diversité Caraïbe de s’épanouir, voire d’en être le miroir .Il ne s’agit pas, bien sûr de s’imposer mais de prendre part. « Mon identité s’affirme ainsi dans ma composition avec : la Martinique pour racines, la Caraïbe comme tronc, et le Monde pour branches.

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« F(l)ammes » : et le phénix renaît de ses cendres

— par Janine Bailly —

C’est un samedi soir peu ordinaire sur la terre. À l’extérieur, le Carnaval se déploie. Dans la nuit foyalaise, la « Bet a fé » déroule ses anneaux, et ses luminescences font surgir de l’obscurité les lisières de la Savane. Il nous faut donc louvoyer, un œil sur les groupes chamarrés qui se déchaînent au rythme endiablé des percussions, l’autre sur les aiguilles de la montre, pour être sûrs de rejoindre à temps la scène de Tropiques-Atrium. Car là, à l’intérieur nous attendent d’autres lumières, d’autres chants, d’autres danses, et les mots de ces femmes-feu, femmes-filles, femmes-volcans qui laissent couler une parole libérée, brûlante de sincérité et d’énergie vitale.

Ahmed Madani a choisi, pour nommer l’œuvre, d’inscrire entre parenthèses le « L » de « F(l)ammes », cette lettre signifiant, dit-il, le pronom « elles » autant que le nom « ailes ». Puisqu’aussi bien celles qui, jusqu’alors étaient enfermées dans les territoires de quartiers dits sensibles, celles qui étaient victimes d’une double discrimination, en tant que femmes et comme descendantes de parents immigrés, celles-ci donc vont prendre leur envol, refusant le carcan des préjugés et des coutumes si elles s’avèrent nuisibles, décidant de tracer leur propre destin, rejetant l’idée d’une quelconque prédestination, qui serait inéluctable et funeste.

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Un « festival des petites formes » au féminin, deuxième temps

— par Janine Bailly —
Ce soir du vendredi vingt janvier, à la brune, c’est à une Nuit de la Poésie que nous étions conviés, heureux que cette forme littéraire, pas toujours facile, trouvât sa place dans le Festival des petites formes, regrettant cependant que cela n’eût pas lieu dans une véritable salle, un lieu plus intime que ce chapiteau, à la structure métallique qui se manifeste parfois incongrûment, et qui se révèle assez peu apte aux confidences.

La première, Widad Amra, long vêtement souple se déployant en ondes vertes noires et bleues au gré de sa marche, amples gestes accompagnant le dire, voix sûre et posée, parfois toute en intériorité, parfois toute en force contenue mais brisée soudain par des éclats de juste colère ou par une adresse directe au public, Widad nous fait l’offrande d’un montage de ses récits poétiques, ceux déjà publiés, ceux encore inédits. Les saxophones et l’accordéon de Thierry Marque, comme les instruments originaux – sanza, harmonica, djembé – et la voix en réponse de Patrick Womba, sont là bien présents, qui soulignent, de leurs modulations, de leurs souffles de joie ou de mélancolie, de leurs notes puissantes ou cristallines, la déclamation émouvante de la poétesse.

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Henri Guédon : Trace(s) Mythologie Écritures

— Par Christian Antourel  & Ysa de Saint-Auret —

quato_-bdC’est sur un ton  bon enfant, enjoué même, émaillé de quelques  anecdotes que Laetitia la fille d’Henri Guédon a commenté l’exposition. Mais la solennité réservée aux héros était  bien là. Henri Guédon n’a pas cherché  à convoquer son destin et toutes ces vibrantes émotions  lui sont advenues à la bonne fortune d’une vie d’artiste passionné.

Laetitia Guédon porte un éclairage sur des entreprises artistiques et poétiques sans les réduire  à une seule perspective et donne quelques repères pour s’orienter dans l’effervescence  de pratiques diversifiées en privilégiant « la globalité triomphante…dans un  espace de libération  de la pluralité » « Magicien des sens, Henri Guédon nous   mène dans un monde où les sculptures sont sonores, où la peinture est rythmée, où la musique est couleur… il apprivoise le son et la lumière, l’espace et la matière » Voilà tout est dit et comment ! mais que l’on se rassure, tout au long de l’exposition, on trouve de multiples façons d’aborder le travail de l’artiste, ne serait-ce que par la diversité des regards et des ressentis de chacun auxquels faisait et fait toujours  appel  l’artiste : La pulsion scopique est quelque chose de puissamment formidable ce qui nous amène subséquemment à sa production dont nous dirons quelques mots, car qui ignore que Henri Guedon fort de ses racines martiniquaises, africaines par extension, a su exploser les clivages qui l’enfermaient dans un genre  exotique, pour s’affirmer de plus en plus en artiste universel?

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Racines chrétiennes contre valeurs chrétiennes : halte aux nouveaux pharisiens

— Par Thomas Guénolé, politologue et enseignant à Sciences-Po.—

pharisienL’invocation des racines chrétiennes de la France est de plus en plus présente dans le débat public. À l’instar de l’ancien ministre Christian Estrosi ou du maire de Béziers Robert Ménard, des élus s’en réclament pour justifier l’installation de crèches de la Nativité dans des mairies. L’écrivain Denis Tillinac a lancé une pétition défendant le maintien et l’entretien des églises de France au nom de ces mêmes racines : « l’angélus que sonnent nos clochers scande le temps des hommes depuis belle lurette », écrit-il. Ce texte a été signé par diverses personnalités de la politique et de la société civile : notamment l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, l’historien Jean Tulard, ou encore l’entrepreneur Charles Beigbeder. Marion Maréchal Le Pen a soutenu que la France est un pays « culturellement chrétien » et que l’obligation de se marier à la mairie avant le mariage à l’église constitue « une aberration ». Le reste est à l’avenant.

Le discours des uns et des autres sur ce thème a un point commun fondamental : au sens strict, il est folklorique.

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Le plasticien guadeloupéen Michel Rovelas pousse son cri inarticulé

Le plasticien guadeloupéen Michel Rovelas prépare ses deux prochaines expositions qui auront lieu en Guadeloupe et en Martinique au mois de janvier 2016

fanfan_rovelas— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Ecrivain

Tel Lyncée perçant du regard les entrailles de la terre, Michel Rovélas projette sa vision ontologique dans les replis de la psyché antillaise. Ce créateur guadeloupéen, septuagénaire vif et sage tout à la fois, se donne pour tâche de permettre l’expression d’une identité antillaise longtemps contrariée, parfois niée; tout en l’inscrivant dans une relation avec la permanence et l’unité de l’Etre.
« Il s’agit, tout  d’abord, de prendre conscience de notre héritage, d’apprendre à se connaître, puis d’asseoir la domination de l’esprit », confie-t-il. Car la quête n’est plus, dans cette partie du monde, d’épices, ni d’or vierge, mais comme aux bouges de la vie, le germe même sous sa crosse, le timbre même sous l’éclair ou au foyer de sa force l’étincelle même de son cri..
Ainsi, l’art pictural, plutôt qu’un stock de poncifs à copier, fournit à cet artiste le moyen d’une introspection pour la reconquête de son authenticité et de son unité existentielles.

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