Yannick Vérrès  » Racines Carrées » expression libre

— Par Christian Antourel —

verres-2Le design va de l’objet fonctionnel à l’objet baroque, en passant par tous les états du flexible, du modulable et du turgescent. Du joli grille pain à l’utopie absolue savoir mettre de la folie dans la matière. Seules comptent la démarche, les traces de la pensée, l’influence cachée du novateur. Yannick Vérrès a en lui du rêve, du temps de la patience, et comme en musique il invente sa propre grammaire. Les épousailles de l’art et de la technique où formes et symboles font écho à l’industrie et la nature, harmonisent des critères esthétiques et fonctionnels. Son travail enchante par sa candeur et sa légèreté. Peut-être parce qu’il est conçu de façon instinctive, directement du dessin à l’objet. Deux en un, objet utile et beau, voilà ce que propose Yannick Verrès⋅ Pour cette exposition, il compose une série de meubles, tables, tabourets, tables basses, bancs qui explore la relation entre le bois et le métal. Bien plus que du mobilier, ces modèles sont en fait des sculptures fonctionnelles, pièces uniques épurées, réalisées dans une recherche de style⋅
Ses espaces habitent les quotidiens, pas l’inverse.

« Deux gammes se distinguent : Une première direction haut de gamme, rectangulaire, moderne, contemporaine où des planches brutes de bois de poirier encore recouvertes d’écorces sur le champ rencontrent des tubes de métal, carrés, rectangulaires, ou cylindriques, laqués en blanc. Une deuxième direction, plus urbaine, utilise du bois de palette pour créer des objets destinés à la personnalisation. Comme une invitation à toutes les âmes d’artistes, peintres et grapheurs. Des objets-surfaces issus d’une nouvelle branche du recyclage »Les œuvres de Yannick respirent l’attente, le suspens et visiblement le don de soi. Ici ses espaces habitent les quotidiens, pas l’inverse. Son écriture-traveling scrute d’un trait, territoires et usagers, lisse en surface, bouillonnante à l’intérieur. Son sens de la retenue travaille au corps l’apparition, l’incommunicabilité et fait glisser les contours et une « inquiétante étrangeté » à fleur de peau ; toute l’âme du designer. Ses lignes sont indissociables d’une quête de nouveaux magnétismes d’intérieur, urbains et sensuels. Lorsque le contact a lieu, quand le silence se fait, on peut glaner dans l’air ambiant d’un imaginaire débridé, les notes libérées d’un clavecin vaincu.

Notre avis :

Nous observons de vraies tentatives de faire naitre des expériences émotionnelles. Il y a beaucoup de techniques en la matière, pour permettre à l’utilisateur d’éprouver des sentiments, de l’affection, voire de tomber amoureux d’une beauté manuelle, au-delà du simple aspect physique.

Pratique :
Jusqu’au 30 septembre
Atrium, Salle « La Véranda »1er étage.
Entrée libre
Tout public
Informations : 05 96 60 68 20

Christian Antoure