Catégorie : Politiques

Non à l’intégration forcée et mortelle de notre pays à la France et à l’Europe

— Déclaration du CNCP, MODEMAS, MIRPREOM, PKLS —

Face à la réticence des Martiniquais à participer aux élections européennes, le pouvoir français et ses relais locaux mettent tout en œuvre pour faire croire que l’intégration de notre pays à l’union européenne constitue une chance. Ils font tous miroiter les subventions de l’Europe sensées nous porter la prospérité. Tous font languir sur l’accès au grand marché européen qui permettrait l’écoulement de nos maigres productions.
Il n’y a là rien de bien nouveau.
En réalité l’intégration de notre pays a commencé depuis longtemps et est menée quotidiennement. Les effets négatifs de cette intégration combinée avec ceux de notre situation de colonie de la France soulignent avec force notre état de dépendance avec ses terribles conséquences : Une agriculture coloniale caractérisée par une quasi mono-culture bien profitable au lobby béké de la banane, un mépris total de notre biodiversité, un secteur industriel rachitique, une économie anesthésiée, une dépendance alimentaire renforcée, une importante croissance de l’importation avec le déversement massif de produits européens dans les grandes surfaces qui pullulent avec comme conséquence la disparition de toute production martiniquaise, de nos artisans, de nos cultivateurs, de nos marins pécheurs…
Force est de constater que la politique du président Macron s’inscrit avec virulence dans la continuité de celle de tous ses prédécesseurs, elle sert les nantis et elle aggrave la situation des plus malheureux.

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Aides publiques aux formations politiques des Outre-mer 2018 : le rôle central du Parti Progressiste Martiniquais

— Par Olivier Ernest Jean-Marie —

Lors des dernières élections législatives, les électeurs des 11 et 18 juin 2017 n’ont pas seulement choisi leurs représentants à l’Assemblée nationale. Ils ont aussi déterminé le montant des subventions publiques accordées aux partis politiques pour les cinq prochaines années, soit 40 à 80% de leurs recettes.

Première fraction: le nombre de voix

Cette manne financière publique se décompose en deux fractions. La première est calculée en fonction du nombre de voix obtenues par le parti au premier tour des élections législatives. Chaque voix gagnée au premier tour des législatives de 2017 a rapporté en 2018 un peu plus d’1.64 €.

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Le maire de Pointe-à-Pitre sous le coup d’une procédure de révocation

Pointe-à-Pitre – Le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou, s’est vu notifier une procédure de révocation lundi pour mauvaise gestion de sa commune, a-t-on appris de sources concordantes.

Cette procédure, rare à l’encontre d’un édile, a été lancée par le préfet Philippe Gustin à la suite d’un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) publié fin mars qui pointait un budget primitif 2018 en déficit de 78 millions d’euros.

M. Bangou dispose d’un mois pour présenter une réponse contradictoire.

Le rapport de la CRC évoquait un déficit structurel grave et une situation financière risquant « à brève échéance de ne plus pouvoir être redressée », ainsi que nombre « d’insincérités budgétaires ».

La Chambre déplorait également l’absence de réaction de la commune, sous-préfecture de Guadeloupe, à ses précédentes recommandations: « Depuis 2015, la chambre propose des mesures de redressement dont la commune ne tient aucun compte. (…) La volonté de ne pas gérer ses ressources et ses dépenses se confirme année après année ».

Dans une lettre ouverte, Jacques Bangou s’interroge sur « la faute grave » qu’il aurait pu commettre « pour donner au pouvoir le prétexte d’écarter le maire de la ville de Pointe-à-Pitre, vice-président de Cap Excellence (communauté d’agglomération du sud-Grande-Terre, ndlr) et président du PPDG (Parti progressiste et démocratique guadeloupéen, ndlr) ».

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Le Molière du déshonneur, à l’unanimité du jury, revient à …

Le texte intégral de la déclaration des Gilets Jaunes et Intermittents qui ont interrompu la cérémonie des Molières ce 13 Mai :

« Mesdames messieurs, Bonsoir,
C’est avec une conviction acharnée que nous, gilets jaunes, intermittentes, intermittents, chômeuses, chômeurs, précaires, tenions à être présentes et présents ce soir, et que nous avons ainsi tout fait pour parvenir jusqu’à vous.
En effet, dans ces temps incertains, il devient de plus en plus difficile de vivre décemment de son art ou de son savoir-faire, et de bénéficier du chômage quand nous n’avons pas d’emploi. Et il y a quelques mois, notre gouvernement nous a annoncé sa volonté de faire encore quatre milliards d’euros d’économie sur notre dos, nous peignant dès lors un avenir encore plus incertain et miséreux.
C’est pour ces raisons que nous désirions viscéralement participer à cette cérémonie pour, nous aussi, décerner deux prix spéciaux. Deux Molières : un digne Molière d’honneur aux oublié·e·s de nos cérémonies officielles et un bien triste Molière de déshonneur.

D’abord notre Molière d’honneur.
Nous voudrions que celui-ci s’adresse aux très nombreuses et nombreux techniciennes, techniciens et artistes qui ne parviennent pas à bénéficier du régime de l’intermittence ou qui le perdront dans quelques mois.

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Gwadloupéyen: annou doubout

Péyi an-nou ka pwan fè. Dlo-la nou ka bwè-la pwazonné. Jennès annou an chomaj ouben oblijé pati. Kantité moun ki an misè ka ògmanté. Pa ni lopital pou swangné nou. Travayè ka sibi Mépri é Lèspwatasyon.

Un système colonial caché sous le masque de la départementalisation mais conçu pour piller la Guadeloupe, s’empare de nos terres et de nos richesses, exploite notre force de travail, nous confine dans une position de sous-hommes, dominés, exploités et soumis. La bayè ba sé la bèf ka janmbé. Nous sommes divisés et nos soi-disant représentants élus sacrifient l’intérêt des Guadeloupéens face à l’appétit des forces colonialistes. La colonisation se renforce, le colon s’installe partout et essaie d’imposer sa loi face aux Guadeloupéens.. L’envahissement de notre pays s’accélère. Le colonialisme français, ses multinationales ainsi que les grandes familles békés héritières du système esclavagiste et protégées par ce même système aujourd’hui, renforcent leur mainmise sur notre pays. Protégés par l’arsenal répressif colonial, quelques patrons profitants tentent de mettre les travailleurs à genoux. Les agressions colonialistes s’accentuent. Organisons la résistance guadeloupéenne. La reconnaissance des droits des travailleurs, la justice sociale, la réappropriation de nos terres, de notre patrimoine, de nos biens, la valorisation de notre culture et de notre identité sont les clés pour un réel développement économique social et humain de notre pays..

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Pétition: un Dragon pour la Martinique

 

Lors d’une opération de sauvetage qui s’est déroulée le 3 avril dernier sur la commune de Case Pilote, l’hélicoptère de la Sécurité Civile, « Dragon 972 » a malencontreusement heurté 3 lignes à haute tension, causant d’importantes avaries qui a obligé le pilote à effectuer un atterrissage d’urgence. Les dommages subis sont importants et ont nécessité l’envoi de l’appareil vers l’hexagone pour expertise et réparation, ce qui entraîne son indisponibilité pour une durée indéterminée. La Martinique ne dispose donc plus de moyens aériens pour les opérations de secours, de sauvetage et de recherches, mais les dangers sont là au quotidien. 

Aujourd’hui nous sommes tributaires de Dragon 971 que nous devons partager avec la Guadeloupe et, quand on sait qu’il faut environ 50 minutes à l’appareil pour rejoindre la Martinique par beau temps, on peut se poser des questions.

Qu’adviendra t’il en cas d’urgence sanitaire : AVC, arrêt cardiaque, accident grave, etc. ou dans l’hypothèse « d’urgences parallèles » ?

Comment pourrons nous faire face aux besoins, en cas de catastrophe naturelle (risques dont sont exposées les 2 iles) sans cet outil, indispensable aux sauveteurs dans leur mission de protection des personnes, des biens ?

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Le 9 mai, c’est la Journée de l’Europe !

Le 9 mai, comme chaque année depuis 1985, la Journée de l’Europe célèbre la paix et l’unité à la date anniversaire de la Déclaration Schuman qui est considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne (UE).

Le 9 mai 1950, Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, propose dans un discours historique prononcé à Paris une nouvelle forme de coopération politique pour l’Europe qui rendrait impensable toute guerre entre les nations du continent. C’est le point de départ de la construction européenne. Depuis, le 9 mai est la Journée de l’Europe, fêtée dans tous les pays de l’Union.

Pour célébrer cette journée, les institutions de l’UE ouvrent leurs portes le 4 mai à Bruxelles , le 9 mai à Luxembourg et le 19 mai à Strasbourg . Vous pourrez y participer à des activités spéciales, notamment à des débats publics et des visites guidées.

Les bureaux locaux de l’Union en Europe et dans le monde organisent eux aussi une palette d’activités et de manifestations pour tous les âges. Ainsi, chaque année, des milliers de personnes participent aux multiples animations et événements organisés lors de cette journée destinée à mieux faire connaître l’UE et à la rapprocher de ses citoyens.

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L’opposition vénézuélienne forcée de constater son échec

Juan Guaido, le président autoproclamé, n’a pas su convaincre l’armée de lâcher le chef de l’Etat Nicolas Maduro.

—Par Marie Delcas —

Sinistrée par la crise économique, la capitale vénézuélienne était vide ce samedi 4 mai. Cinq jours après la tentative ratée de soulèvement militaire, seule une poignée d’opposants sont descendus dans la rue, à l’appel de Juan Guaido. Le jeune député autoproclamé président avait demandé à ses partisans de se regrouper devant les casernes du pays pour tenter de convaincre les militaires de lâcher Nicolas Maduro.

Sur la place Washington, dans l’est de Caracas, les deux députés d’opposition présents tentent de faire bonne figure. « Tout se déroule comme prévu », affirme l’élu Ricardo Blanco. Mais le cœur n’y est pas. Les journalistes sont plus nombreux que les manifestants.

Une femme lit à haute voix le texte que M. Guaido a rédigé à l’adresse des soldats. « L’insoutenable situation politique, sociale et économique de notre pays demande des changements structurels urgents, dit le document. Pour accomplir cette tâche historique, le rôle de l’institution militaire est fondamental. » Les quelques policiers de la Garde nationale présents écoutent impassibles.

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Macron et les oligarques. L’enquête vérité

« Crépuscule » de Juan Branco connaît depuis sa diffusion sur Internet, avant sa publication aux éditions Au diable Vauvert et aux éditions Massot un succès retentissant, qui ne tarit pas, malgré des critiques parfois virulentes. Qui est Juan Branco? Que dit-il vraiment dans son livre?

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Véritable brûlot destiné à faire exploser le quinquennat d’Emmanuel Macron, Crépuscule, diffusé sur Internet avant Noël faute d’éditeur puis publié sans aucune presse en mars dernier par les éditions Au diable Vauvert et les éditions Massot, cartonne. Début avril, trois semaines après sa sortie, le livre s’était vendu à 20.000 exemplaires et figurait en cinquième position des « Essais et documents » du classement GFK qui sert de référence aux ventes de livres dans le monde de l’édition. 50.000 exemplaires avaient été commandés par les différents points de vente.

Le livre Crépuscule entend dénoncer la collusion entre les journalistes et les politiques. Sa thèse: en accédant au pouvoir, Emmanuel Macron n’a fait que respecter formellement la démocratie. En réalité, justement grâce à cette collusion entre presse traditionnelle et politique, l’actuel Président a été placé à l’Elysée par un petit groupe de personnes décidées à défendre leurs intérêts capitalistiques, au premier rang desquels Xavier Niel, le patron de Free par ailleurs actionnaire du Monde, et son beau-père Bernard Arnaud.

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Gilets jaunes : nous ne sommes pas dupes  !

L’appel des artistes, créateur et créatrices

Depuis plusieurs mois le mouvement des Gilets Jaunes, sans précédent dans l’histoire de la Vème République, bat le pavé de nos rues.

Un mouvement de citoyen.ne.s, né spontanément, qui ne se rattache à aucun parti politique.

Un mouvement qui mobilise des dizaines de milliers de français chaque samedi, depuis plus de 6 mois, et qui est soutenu par des millions d’autres.

Un mouvement qui réclame des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique.

Ce qu’ils demandent, ils le demandent pour tou.te.s. Les Gilets Jaunes, c’est nous. Nous artistes, technicien.ne.s, auteur.rice.s, de tous ces métiers de la culture, précaires ou non, sommes absolument concerné.e.s par cette mobilisation historique.

Et nous le proclamons ici : nous ne sommes pas dupes.

Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les Gilets Jaunes, décrits comme des anti-écologistes, extrémistes, racistes, casseurs… La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-paroles du gouvernement voudraient bien nous y faire croire.

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« Coup d’État » au Venezuela : pourquoi l’armée n’a pas suivi Juan Guaido ?

Le 30 avril, l’opposant vénézuélien Juan Guaido appelait l’armée à se retourner contre Nicolas Maduro. Selon des proches du président, les militaires, qui s’apprêtaient à rejoindre l’autre camp, ont fait marche arrière au dernier moment.

Le 30 avril, quelques heures après l’appel de Juan Guaido à une insurrection militaire au Venezuela – surnommée Opération Liberté –, John Bolton, le secrétaire à la Sécurité nationale de Donald Trump, s’exprimait publiquement pour accuser des membres du cercle rapproché du président Nicolas Maduro d’avoir rompu leurs promesses. Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, il confirmait ce que plusieurs médias avançaient déjà : « Des figures politiques clé du régime négociaient depuis ces trois derniers mois avec l’opposition » et s’étaient engagées à « œuvrer pour transférer le pouvoir vers le président par intérim Juan Guaido« . Si la rébellion du 30 avril a échoué, c’est à cause de leur rétropédalage, insistait Washington.

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Comment voter par procuration ?

Vous ne pouvez pas vous déplacer ou vous serez absent de votre domicile pour les prochaines élections européennes (26 mai 2019 en métropole) ? N’attendez pas la dernière minute pour prévoir le vote par procuration !

Qu’est-ce qu’une procuration ?

Le vote par procuration peut être choisi par un électeur absent ou empêché (le mandant) qui désigne un autre électeur (le mandataire) pour voter à sa place. Ils doivent tous les deux être inscrits sur les listes électorales dans la même commune mais pas nécessairement dans le même bureau de vote. Cette démarche est gratuite.

Une procuration peut être établie tout au long de l’année et il n’existe pas de date limite. Néanmoins, si elle est trop proche de la date du scrutin, cela peut mettre en péril son acheminement en mairie dans les délais.

Qui peut voter par procuration ?

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Algérie : de la colonisabilité à l’encanaillement

— Par Noureddine Boukrouh —

« Le tigre d’aujourd’hui est identique à celui d’il y a six mille ans,
parce que chaque tigre doit recommencer
à être tigre comme s’il n’y en avait jamais eu avant lui.
L’homme n’est jamais un premier homme ;
il ne peut commencer à vivre qu’à un certain niveau de passé accumulé.
L’important, c’est la mémoire des erreurs ; c’est elle qui nous permet de ne pas toujours commettre les mêmes.
Le vrai trésor de l’homme, c’est le trésor de ses erreurs»
(José Ortega Y Gasset).

Dans les années soixante-dix les Algériens regardaient au-dessus et autour d’eux pour estimer au jugé la distance qui les séparait de nations plus avancées qu’eux ou de niveau comparable. Il y en avait peu en Afrique, dans le monde arabe, notre voisinage et même le sud de l’Europe. Aujourd’hui nous regardons au-dessous et derrière en nous demandant s’il y a plus bas sur les degrés de l’échelle ou plus retardataire pour fermer la marche du convoi humain en ce troisième millénaire. Il n’y en a pas, les peuples Burkinabé et Burundais, pauvres parmi les plus pauvres de la planète, étant passés devant.

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« Noir, la couleur qui tue », un livre de Lucien Cidalise-Montaise

Sé pa tout’ poule ki chanté ki pond

— Par Michel Herland —

Un architecte, engagé dans diverses opérations d’intérêt général liées à l’habitat au cours de sa vie professionnelle, a pris la plume, la retraite venue, pour défendre les nombreuses causes qui lui tiennent à cœur, au-delà de la dénonciation du racisme évoquée par le titre. Les textes rassemblés ici, dont certains ont été déjà publiés sur Madinin-art ou dans France Antilles, témoignent avant tout de la désespérance d’un homme n’ayant jamais abandonné sa foi communiste et son idéal révolutionnaire devant l’absence de perspective pour notre île.

Dans ces chroniques, on le voit tout à tour honorer Mandela, se réjouir des élections successives d’Obama, appeler à voter Mélanchon lors des dernières présidentielles françaises. Mais c’est la Martinique qui l’intéresse au premier chef. On n’est pas surpris de le voir pourfendre la gouvernance de la CTM, alliance contre-nature de la carpe et du lapin, et, plus généralement, dénoncer « la lâcheté, l’évanescence morale de nombreux politiciens ». S’il s’abstient, en général, de nommer les personnes, il fait des exceptions remarquables pour Yann Monplaisir, personnification du capital honni, et, de manière moins attendue, pour Chamoiseau.

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Mumia a besoin de nous!

— Communiqué par Gilbert Pago —

C’est une grande victoire judiciaire, Mumia Abu Jamal peut interjeter appel. La Cour suprême de Pennsylvanie avait toujours rejeté cette possibilité. Seulement cela signifie que la demande qui sera examinée n’ouvre pas automatiquement droit à un nouveau procès. Procès qui lui permettrait de défendre son innocence depuis sa condamnation à mort en 1982 et le drame de décembre 1981.

En décembre 2018, le juge Léon Tucker l’autorisait à faire appel de sa condamnation en raison des implications de Ronald Castille, d’abord comme procureur adjoint puis comme premier juge à la Cour suprême de Pennsylvanie. Une pratique désormais  interdite par une nouvelle jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis … Ce qui n’empêcha pas quelques semaines plus tard le procureur de Philadelphie, Larry Krasner, de contester la décision du magistrat, prétextant sa crainte de voir se multiplier les recours d’autres prisonniers condamnés à mort se trouvant dans la même situation que Mumia. Il est toutefois revenu sur sa décision en retirant son appel face aux critiques de plus en plus nombreuses et à la fermeté du juge Léon Tucker, ce dernier réaffirmant que la justice de Pennsylvanie aurait tout intérêt à regagner la confiance des justiciables entachée notamment par l’emblématique affaire Abu-Jamal.

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Le Pouvoir régalien et les « obligations » régaliennes de l’État

— Par Yves-Léopold Monthieux —
La dimension régalienne des attributions de l’État est souvent perçue comme un obstacle à la valorisation de l’identité martiniquaise. Aussi, la tentation est forte de s’affranchir de cette souveraineté, du moins dans les formes, par toutes initiatives susceptibles d’exorciser la réalité et de donner une couleur à l’identité. Cela passe par la sémantique qui conduit à exclure des mots comme métropole ou outre-mer, à en utiliser d’autres, et par des symboles comme le drapeau national ou nationaliste. En évoquant dans un récent article les attributions de l’État concernant l’Outre-Mer, Raphaël CONFIANT fait inconsciemment le constat que la manifestation de cette prérogative est devenue insupportable à la classe politique martiniquaise et que le pouvoir régalien s’est délité. Il convient de souligner dans de nombreux domaines l’application parcimonieuse de la règle de droit. Dans plusieurs tribunes j’ai essayé de montrer en quoi, en Martinique, le pouvoir régalien était devenu un leurre. Sauf que, loin de jeter le bébé avec l’eau du bain, on se soucie d’en conserver les dividendes.
Comme pour normaliser la réalité du terrain, voilà qu’apparaît le dernier néologisme en date, le « devoir régalien », qui se substituerait au « droit régalien ».

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1 er Mai Journée Internationale des travailleuses et des travailleurs

L’Union des Femmes de Martinique appelle à une mobilisation de toutes les femmes qui s’investissent dans le mouvement social.

Militantes, Bénévoles, Sympathisantes…Toutes concernées !! Ce 1er mai 2019, travailleuses, en situation précaire, chômeuses, partialisées, CDDisées, retraitées fortement concernées par la situation générale de notre pays, nous ne venons pas fêter le travail, nous venons dire ce qui ne va pas, 25 ans après la Loi Roudy sur l’égalité professionnelle.
Avant le défilé unitaire, nous souhaitons, mettre en lumière les inégalités frappant les femmes et la difficile situation des travailleuses par le biais d’une action phare éclair de 10 à 15 minutes.
La mise en scène de cette action est assurée par les membres de l’association Semeuses de Vie, le Collectif du 8 mars, et l’Union des Femmes de Martinique.
Nous donnons rendez-vous dès 8heures à la Maison des Syndicats.

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Ajout de M’A

La fête du Travail est le nom de plusieurs fêtes qui furent instituées à partir du xviiie siècle pour célébrer les réalisations des travailleurs.

La fête du travail est chômée (fériée) dans certains pays comme la Belgique, l’Allemagne ou encore le Luxembourg.

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Rouge-Vert-Noir, trois couleurs pour une manipulation !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Bien entendu la question du choix d’un drapeau n’est pas d’actualité : nous appartenons constitutionnellement et historiquement à l’ensemble national français dont nous reconnaissons sans complexe les insignes officiels, à savoir le drapeau tricolore et la Marseillaise.
Que dire de ce drapeau rouge vert noir, brandi par certains en toutes occasions, pour essayer d’en faire désespérément la promotion ?
Principalement, qu’il constitue un facteur non de rassemblement mais de désunion de la population: c’est le drapeau d’un clan, habité par une volonté séparatiste, qui repose sur des bases erronées, voire mensongères- en clair, une manipulation :
-Une soi-disant légitimité historique, abusivement revendiquée ; seule l’opinion publique, dans sa globalité peut conférer cette légimité, or elle n’a jamais été consultée et donc ne s’est jamais prononcée sur cette question existentielle – ils décident à la place du peuple et osent se dire démocrates!
De surcroît, la seule vraie légitimité historique de la Martinique est celle de ses premiers habitants à savoir les Amérindiens qui ont ensemencés cette terre de leur sang et dont les vestiges sont omniprésents dans l’histoire et dans notre culture.

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Il y a 25 ans, les élections du 27 avril et la victoire de l’ANC

Le 27 avril 1994, à minuit, l’hymne afrikaner Die Stem van Suid-Afrika est joué dans tout le pays. Partout, le drapeau sud-africain qui flottait sur le pays depuis 1928 est déployé puis amené. À minuit une, un autre drapeau, arc-en-ciel aux couleurs noir, jaune, vert, rouge, blanc, bleu, est levé alors que retentit le nouvel hymne officiel symbole des africains, Nkosi Sikelel’ iAfrika (« Dieu sauve l’Afrique »), suivi immédiatement de Die Stem. L’Afrique du Sud avait dû choisir un nouveau drapeau pour symboliser le changement de régime et un nouvel hymne national, en l’occurrence deux hymnes pour la période de transition, les Blancs acceptant l’hymne des Noirs et ces derniers acceptant de conserver celui des Blancs pour manifester la réconciliation.

À partir du 27 avril 1994 et pendant trois jours, les Sud-Africains votent pour élire leurs représentants au parlement et dans les conseils provinciaux. À cette fin, neuf nouvelles provinces avaient été constituées à la place des quatre anciennes, réintégrant tous les bantoustans indépendants ou autonomes. Seuls cinq partis étaient assurés d’une audience nationale sur la vingtaine qui se présentait, alors que le Parti conservateur d’Afrique du Sud (CP) et le Parti national reconstitué (HNP) refusaient de participer.

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Référendum du 27 avril 1969 et la démission du général de Gaulle

Le référendum sur « le projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat » a eu lieu le 27 avril 1969. Le résultat négatif a conduit à la démission du président de la République Charles de Gaulle le lendemain. Ce référendum a été organisé conformément à l’article 11 de la Constitution.

Deux réformes, un projet de loi

Le général de Gaulle avait annoncé, dans son allocution du 24 mai 1968, la tenue, le mois suivant, d’un référendum sur la rénovation universitaire, sociale et économique qu’appelait selon lui la crise de Mai 68. Il en avait, dans son allocution du 30 mai, différé la date, sur la demande du premier ministre Georges Pompidou, au profit d’élections législatives anticipées.

Après avoir été plusieurs fois reporté, le référendum est fixé au 27 avril 1969, sur la régionalisation et la réforme du Sénat.

Le projet politique

Dès son discours du 24 mai 1968, le général de Gaulle affirmait aux Français la « nécessité d’une mutation de la société française » qui devait se traduire par « participation plus effective de chacun à la marche et au résultat de l’activité qui le concerne directement ».

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Alexis de Tocqueville et l’Afrique

— Par Obrillant Damus —
Alexis de Tocqueville est né le 29 juillet 1805. Il a rendu l’âme à Cannes en 1859. Il était issu de la plus ancienne noblesse normande. Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, défenseur de Louis XVI, était le grand-père de sa mère. Tocqueville a publié plusieurs travaux dont le chef d’œuvre « De la démocratie en Amérique ». Son œuvre était méconnue, voire occultée en France durant une grande partie du XXe siècle. Cependant, depuis que Raymond Aron a considéré Tocqueville comme l’un des pères fondateurs de la sociologie dans un ouvrage intitulé « Les étapes de la pensée sociologique » (1967), son œuvre a bénéficié d’un extraordinaire regain d’intérêt. René Rémond a donc eu raison d’écrire dans la préface d’un recueil de textes choisis ayant pour titre « Tocqueville : égalité sociale et liberté politique » (1977) : « C’est un bien singulier phénomène que l’étonnant retour de fortune que connaît depuis quelques années l’œuvre de Tocqueville. Après une longue éclipse, notre temps l’a retrouvée : historiens et sociologues la consultent et la méditent ». Si l’ouvrage « De la démocratie en Amérique » s’est fondé sur des observations minutieuses et approfondies de la société américaine durant la période allant du 9 mai 1831 au 20 février 1832, la sociologie tocquevillienne peut être définie comme une sociologie compréhensive fondée sur l’observation des faits sociaux.

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Yémen: des armes françaises sont bien utilisées par Riyad et Abou Dhabi

— Par Georges Malbrunot —

Le nouveau média français d’investigation Disclose publie une note de la Direction du renseignement militaire, qui fait l’inventaire de ces armes utilisées dans le conflit meurtrier au Yémen.

C’est la fin d’un secret de polichinelle. Des armes françaises sont bien utilisées dans la guerre au Yémen par les alliés saoudiens et émiriens de Paris, confirme une note de la Direction des renseignements militaires (DRM), révélée par Disclose, le nouveau média français d’investigation.

Selon la ligne invariablement avancée par Paris, qui ne dément pas l’existence de cette note, l’armement français possédé par l’Arabie et les Émirats arabes unis n’est utilisé que de manière défensive «et pas sur la ligne de front» dans cette guerre, qui a fait au moins 10 000 morts depuis 2015 et poussé des millions de Yéménites au bord de la famine. Cette version est contredite par la note de la DRM.

Rédigée en octobre 2018 et obtenue par Disclose – partenaire de France Info, Mediapart, The Intercept, Konbini et Arte – cette note mentionne bien des armes françaises utilisées sur le territoire yéménite par Riyad et Abou Dhabi contre les rebelles houthistes, minorité chiite soutenue par l’Iran et le Hezbollah libanais.

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Prédation des terres, prédation des humains

— Par Sandra Regol, porte-parole d’EELV —

Polluée par des décennies de recours au chlordécone, les terres de Martinique sont ravagées. Ravagées par les pesticides et l’agriculture intensive pratiquée dans les grandes monocultures que sont les bananeraies, un modèle qui n’a enrichit qu’une infime partie de la population, les grandes familles békés, à grand coup de subventions publiques. Le chlordécone, massivement utilisé contre le charançon du bananier, est particulièrement symbolique des avantages dont ont bénéficié ces grandes familles. Alors que le pesticide était interdit depuis 1990 en métropole, ceux-ci bénéficiant de nombreux relais auprès de l’exécutif français, avaient obtenu des dérogations du préfet pour l’utilisation du pesticide jusqu’en 1973, au détriment le plus total des habitants et de l’environnement. Mais le business de la banane, et de leurs grands propriétaires, semblait valoir bien plus… Les conséquences sont dramatiques : une large majorité des terres sont aujourd’hui polluées, impactant toute la chaîne alimentaire, 90% de la population adulte est infectée, les cancers de la prostate prolifèrent, pêche et agriculture sont interdites en plusieurs endroits… Ces grandes familles dominent encore largement la vie économique martiniquaise.

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Pierre Larrouturou : pour financer les retraites, passons à la semaine de 4 jours !

— Propos recueillis par Louis Nadau —

Alors que le gouvernement ouvre la porte à une augmentation de la durée de travail, Pierre Larrouturou, candidat PS – Place Publique – Nouvelle donne aux élections européennes, plaide pour que le travail soit davantage partagé afin d’augmenter le nombre de cotisants pour les retraites.

Pierre Larrouturou est économiste, spécialiste de la question du partage du temps de travail. Il est candidat en cinquième position sur la liste PS – Place Publique – Nouvelle donne (mouvement dont il est fondateur) aux élections européennes. Alors que la concertation sur la réforme des retraites se tend de plus en plus sur la question du recul de l’âge de départ, et alors que l’idée de la suppression d’un jour férié fait également son chemin, l’ancien conseiller régional d’Île-de-France défend une réduction du temps de travail hebdomadaire, permettant selon lui de rééquilibrer la balance entre population active cotisante et retraités.

Marianne : Pour justifier la réforme des retraites, le gouvernement fait valoir la nécessité d’équilibrer le système en tenant compte de l’allongement de l’espérance de vie. Quelle serait selon vous la meilleure façon d’y parvenir ?

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Vingt-deux sociétés de rédacteurs et journalistes apportent leur soutien à Gaspard Glanz

— Collectif —

Les sociétés des rédacteurs et des journalistes de 22 médias apportent leur soutien à Gaspard Glanz, journaliste indépendant gardé à vue pendant 48 heures avant de se voir notifier une interdiction de paraître à Paris les samedis et le 1er mai, l’empêchant d’accomplir son travail.

Samedi dernier, alors qu’il couvrait la manifestation des «gilets jaunes», notre confrère Gaspard Glanz a été interpellé sans ménagement et placé en garde à vue pendant quarante-huit heures. D’après les témoignages recueillis et publiés depuis, il a eu un mouvement d’humeur à destination de policiers, ces derniers refusant de l’entendre, alors qu’il voulait se plaindre d’avoir été visé par un tir de grenade. Il lui est désormais interdit de paraître à Paris les samedis et le 1er-Mai, donc d’y couvrir les manifestations, jusqu’à sa comparution pour «outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique» le 18 octobre, ce qui revient à lui interdire de faire son travail de journaliste.

Les sociétés de journalistes et de rédacteurs signataires, qui apportent leur plein soutien à Gaspard Glanz, empêché de couvrir les prochaines manifestations parisiennes, c’est-à-dire de travailler et d’informer, dénoncent une fois encore les conditions de travail extrêmement difficiles qui sont les leurs dans le cadre des manifestations de «gilets jaunes».

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