L’éphéméride du 18 août

18 août 1891: un cyclone balaie la Martinique: plus de 700 morts

18 août 1920: conquête du droit de vote pour les femmes aux États-Unis

À la fin du XIXe siècle, l’ouragan le plus violent dont la mémoire a traversé les générations est celui du mardi 18 août 1891. Cette catastrophe fut d’autant plus douloureuse que Fort-de-France se relevait à peine de deux incendies dévastateurs qui avaient ruiné une grande partie de la ville.

«Plus de mille victimes dans cette horrible nuit du 18 août dernier et un plus grand nombre de personnes qui ont succombé aux suites de leurs blessures et mutilations. Le deuil est dans toutes les familles. »

Ces écrits sont de l’évêque de la Martinique, Monseigneur Carméné, dans une lettre adressée au cardinal-archevêque de Paris le 10 décembre 1891. Des extraits de cette lettre ont été publiés dans le journal La Défense coloniale du 3 février 1892.

Plus de 1 000 morts, 450 morts, 700 morts ? C’est plutôt ce dernier chiffre de 700 morts que les historiens retiennent pour le bilan humain du cyclone qui fut le plus violent et le plus puissant du XIXe siècle, même si celui survenu le 20 septembre 1834 sema lui aussi la mort dans un de ces déchaînements de la nature qui n’ont cessé de jalonner toute notre histoire.

Ce mardi 18 août 1891, le centre du cyclone passait sur la Martinique (Il n’avait pas de nom. Ce n’est qu’à partir de 1950 que les cyclones ont été baptisés). Entre 17h et 20h30, des vents de plus de 200 km/h mettaient l’île sens dessus dessous. Outre les morts par centaines et blessés par milliers, les dégâts étaient considérables : des maisons découvertes, renversées ou emportées, des édifices ébranlés, des navires coulés, les champs ravagés, des animaux perdus, des matériels détruits.

Parmi les témoignages qui ont traversé les années jusqu’à nous, figure celui d’Édouard Fortier, exploitant agricole, futur sénateur de la Seine-Maritime de 1898 à 1915. Il était à Saint-Pierre lors du passage de l’ouragan de 1891. Il a livré son expérience dans un ouvrage intitulé Un cyclone dans les Antilles : l’ouragan de 1891 à la Martinique, publié en 1894. Il écrit : « Il est sept heures du soir : toute la population voit fondre sur elle, muette d’épouvante, la mort qui la menace ; tout un peuple, saisi de terreur, attend son sort sans dire un mot. Le cyclone est déchaîné. Le vent écrase tout, brise tout ; l’ouragan fait trembler la ville ».

« Avec furie »

Dans son numéro du 25 août 1891, Le Moniteur de la Martinique, imprimé à Fort-de-France, est plus précis : « Dans la journée du 18, le temps, très pris, avait menacé avec une série de grains. La dépression barométrique a commencé vers midi, mais elle n’est devenue anormale que vers quatre heures. À ce moment, la couleur livide du ciel, les grains qui se succédaient avec une certaine violence. (…) À cinq heures et demie, Fort-de-France entrait dans le champ d’action du cyclone. A partir de ce moment, les rafales sont devenues de plus en plus violentes, le baromètre a continué son mouvement de baisse et une pluie serrée a commencé à tomber. (…) A partir de huit heures et quart (…) le ciel s’est dégagé et tout observateur inexpérimenté aurait pu croire à ce calme trompeur. C’était le passage du centre (…). A huit heures moins le quart, l’ouragan a recommencé (…) Jusqu’à neuf heures et demie, l’ouragan a soufflé avec furie (…). Ce cyclone avait un mouvement de translation très rapide (…). Sa trajectoire allait de l’est-sud-est au ouest-nord-ouest (…) Il ne fait pas l’ombre d’un doute, que la Martinique se trouvait sur le passage du centre, par conséquent, dans les conditions les plus désastreuses pour la colonie (…). Fort-de-France*, Saint-Pierre, tous les bourgs de l’île, particulièrement ceux qui sont dans les hauteurs ont été ravagés. Il ne reste pas une toiture dans l’île ; la plupart des cases sont renversées et dans certains bourgs, on compte jusqu’aux deux cinquièmes des maisons détruites. La plupart des édifices publics, églises, sont renversés. Les pertes matérielles sont incalculables. Les maisons de la ville sont découvertes. Nombre de bâtiments en construction sont à moitié renversés ; le marché en fer de la ville, tordu et renversé, a écrasé dans sa chute un certain nombre de victimes. (…) La Savane est dévastée ; ses allées d’arbres séculaires jonchent le sol ; les baraquements construits après l’incendie du 22 juin ont été bousculés, écrasés par les arbres dans leur chute.(…) On compte vingt-cinq morts, dont quelques-uns seulement dans la ville. Les autres sont des marins noyés ou des gens tués à la campagne, aux environs du chef-lieu », relate encore Le Moniteur de la Martinique…

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Conquête du droit de vote pour les femmes aux États-Unis le 18 août 1920

Le dix-neuvième amendement de la Constitution des États-Unis reconnait le droit de vote aux femmes dans l’ensemble de l’Union. Il entre en vigueur le 18 août 1920.
Le texte du dix-neuvième amendement est le suivant :

The right of citizens of the United States to vote shall not be denied or abridged by the United States or by any State on account of sex. Congress shall have power to enforce this article by appropriate legislation.

« Le droit de vote des citoyens des États-Unis ne pourra être dénié ou restreint pour cause de sexe par les États-Unis ni l’un quelconque des États. Le Congrès aura le pouvoir de donner effet au présent article par une législation appropriée. »

Histoire
Le 8 janvier 1918, le président Woodrow Wilson annonce son soutien à cet amendement. Le jour suivant, la Chambre des représentants réussit presque à faire passer le texte mais les sénateurs renvoient le débat à octobre. Quand le Sénat vote l’amendement, celui-ci se trouve rejeté par seulement trois voix1.

En réponse, le Parti national des femmes (National Woman’s Party) appelle les citoyens américains à voter contre les sénateurs ayant rejeté l’amendement et se présentant pour leur réélection au printemps 1918. Après cette élection de mi-mandat, la majorité des sénateurs est favorable au projet. Le 21 mai 1919, la Chambre des représentants vote le XIXe amendement par 304 voix contre 89 et le Sénat suit le 4 juin par 56 voix contre 252.

L’amendement entre officiellement en vigueur le 26 août 19203 après sa ratification le 18 août par le Tennessee, 36e État à le faire.

Il est célébré chaque année lors de la Journée de l’égalité de la femme.

Ratification
Le XIXe Amendement est proposé par le Congrès le 4 juin 1919, et ratifié par les États dans l’ordre suivant4 :

Illinois (10 juin 1919, confirmé le 17 juin 1919)
Michigan (10 juin 1919)
Wisconsin (10 juin 1919)
Kansas (16 juin 1919)
New York (16 juin 1919)
Ohio (16 juin 1919)
Pennsylvanie (24 juin 1919)
Massachusetts (25 juin 1919)
Texas (28 juin 1919)
Iowa (2 juillet 1919)5
Missouri (3 juillet 1919)
Arkansas (28 juillet 1919)
Montana (2 août 1919)5
Nebraska (2 août 1919)
Minnesota (8 septembre 1919)
New Hampshire (10 septembre 1919)5
Utah (2 octobre 1919)
Californie (1er novembre 1919)
Maine (5 novembre 1919)
Dakota du Nord (1er décembre 1919)
Dakota du Sud (4 décembre 1919)
Colorado (15 décembre 1919)5
Kentucky (6 janvier 1920)
Rhode Island (6 janvier 1920)
Oregon (13 janvier 1920)
Indiana (16 janvier 1920)
Wyoming (27 janvier 1920)
Nevada (7 février 1920)
New Jersey (9 février 1920)
Idaho (11 février 1920)
Arizona (12 février 1920)
Nouveau-Mexique (21 février 1920)
Oklahoma (28 février 1920)
Virginie-Occidentale (10 mars 1920, confirmé le 21 septembre 1920)
Washington (22 mars 1920)
Tennessee (18 août 1920)
La ratification est devenue effective le 18 août 1920 avec la signature de 3/4 des États. Les États suivants ont continué leur propre processus de ratification par la suite :

Connecticut (14 septembre 1920, réaffirmé le 21 septembre 1920)
Vermont (8 février 1921)
Delaware (6 mars 1923, après rejet le 2 juin 1920)
Maryland (29 mars 1941, après rejet le 24 février 1920 ; pas certifié avant le 25 février 1958)
Virginie (21 février 1952, après rejet le 12 février 1920)
Alabama (8 septembre 1953, après rejet le 22 septembre 1919)
Floride (13 mai 1969)6
Caroline du sud (1er juillet 1969, après rejet le 28 janvier 1920 ; pas certifié avant le 22 août 1973)
Géorgie (20 février 1970, après rejet le 24 juillet 1919)
Louisiane (11 juin 1970, après rejet le 1er juillet 1920)
Caroline du Nord (6 mai 1971)
Mississippi (22 mars 1984, après rejet le 29 mars 1920)

Source : Wikipedia