Séguineau : Que l’exécutif de la CTM cesse de retarder le démarrage des travaux!

— Par Claude Lise, Président de l’Assemblée de Martinique, ancien Président du Conseil Général —
Dans le dernier carré des affidés d’AMJ, les responsables de la propagande sont heureux ! Ils croient avoir trouvé l’arme décisive dans l’entreprise de manipulation de l’opinion à laquelle ils se livrent depuis des mois dans « l’affaire Séguineau ». Il s’agit d’un courrier adressé par Christian de Joannis de Verclos au commissaire-enquêteur chargé d’une enquête publique dans cette affaire. 
 
Je n’aurai pas la cruauté de m’attarder sur l’évolution spectaculaire opérée par certains à l’égard de celui qu’en 1992 j’ai nommé DGA chargé des services techniques du Conseil général. De détracteurs imprégnés de préjugés à l’époque, ils sont devenu, pour la circonstance en tout cas, laudateurs inconditionnels !
 
Je veux quand même rappeler qu’Alfred Marie-Jeanne, arrivé à la présidence de la Région en 1998, a farouchement combattu le projet de TCSP -tout à fait remarquable- préparé par Christian de Verclos et son équipe et pour lequel je proposais un co-financement Département-Région-Europe, préférant un projet inspiré par la DDE (!), un service de l’Etat qui, à l’époque, reprochait au DGA du CG sa trop grande implication au service d’une collectivité locale ! 
 
Pour ma part, compte tenu des très bonnes relations que j’ai toujours entretenues avec mon ex-collaborateur, je refuse de m’interroger sur les raisons qui pourraient expliquer sa brusque irruption dans un dossier qui ne pose pas que des problèmes techniques ou juridiques. C’est, qui peut l’ignorer, un dossier qui comporte surtout une dimension politique (où se confrontent conceptions sur la démocratie et certaines questions institutionnelles, références idéologiques, intérêts partisans, etc.).  Mais, je suis obligé de poser 2 questions. La 1ère : pourquoi, après le glissement de terrain de 2009, celui qui dirigeait les services techniques ne m’a pas proposé de réaliser des travaux selon les modalités et le tracé de 455m qu’il soutient aujourd’hui ? Pourquoi m’a t’il fait commander 84m de canalisations de 800mn destinées à être posées pratiquement sur l’ancien tracé ? 2me question : n’y a t’il pas, dans le projet actuel qu’il approuve, des problèmes insuffisamment pris en compte ? Comme par exemple les ruptures de charges dues à l’existence de différents coudes, ou encore l’impact environnemental de la traversée de la rivière ? 
 
Je tiens à rappeler en tout cas que, jusqu’à mon départ de la présidence début 2011, les demandes du propriétaire ne portaient que sur 2 points :
1) sur la remise en état de son terrain. Il faut quand même savoir que pendant près de 12 h (qui se sont écoulées avant la fermeture des vannes à l’usine de Vivé) 1500 m3 /heure ont été déversés sur le sol.
2) La mise en œuvre -précisément-  d’un autre tracé avec des dispositions techniques (notamment en matière de drainage du terrain) destinées à sécuriser l’ouvrage afin d’éviter de gros dégâts en cas de fortes intempéries. Et il faut reconnaître qu’il y a eu débat sur ce point au sein des services techniques du CG. La position qui a prévalu a été le rejet du point de vue défendu par les experts commis par le propriétaire. Je ne peux évidemment me prononcer sur son bien-fondé. 
 
Le contentieux judiciaire portant sur la réparation d’un préjudice n’a démarré qu’ensuite. Ce sont donc mes successeurs qui y ont été confrontés. 
 
Aujourd’hui, ce que demandent les élus soucieux à la fois du respect de l’Assemblée (ainsi que de la démocratie) et de la nécessité de prévenir une nouvelle situation catastrophique au prochain carême, C’EST QUE L’EXÉCUTIF DE LA CTM CESSE DE RETARDER LE DÉMARRAGE DES TRAVAUX pour de très mauvaises raisons. S’il avait exécuté la délibération du 6 mai (en faveur d’une négociation), une nouvelle délibération (fixant les termes d’une transaction) n’aurait pas été votée. Son refus d’exécuter cette 2me délibération, qui est devenue pleinement exécutoire, est absolument inadmissible !  Là est le vrai problème ! 
 
Il est honteux, pour les défenseurs inconditionnels d’AMJ, d’essayer de faire croire qu’il y a des élus qui veulent acheter un terrain agricole 225 000 € alors qu’il est clair que l’essentiel de cette somme est destinée à indemniser le propriétaire dans le cadre d’une transaction réglant définitivement le problème. 
 
Honteux de laisser penser que la procédure de réquisition actuellement mise en œuvre va aboutir rapidement et qu’elle va éviter une indemnisation. 
 
Honteux de dénaturer le vote émis lors de la dernière plénière par une majorité d’élus dont on publie les noms, comme pour les désigner à la vindicte publique. Ces élus, dont je fais partie, n’ont pas refusé de voter le financement de travaux. Ils ont refusé le fait de voter un plan de financement n’indiquant pas explicitement les travaux à financer et remettant implicitement en cause la transaction (votée le 11 juin) qui, quelle que soit la variante de projet retenue, est la condition à remplir pour éviter de continuer à perdre du temps dans des procédures judiciaires. 
 
Dans cette affaire, chacun devrait avoir à cœur de respecter la démocratie et de privilégier l’intérêt général.
 
Claude LISE, Président de l’Assemblée de Martinique, ancien Président du Conseil Général
 
Texte transmis par Florent Grabin de L’Asso PUMA pour publication