Entre le doute sur le vaccin et notre mode du scrutin, il y a un lien !

— Par Franck Dedieu —

Selon une étude, les pays qui font le plus confiance aux vaccins sont ceux où le parti au pouvoir bénéficie de la plus solide base électorale. Explications.

Le vaccin et le scrutin, même combat ! Tiens, quel rapport entre donner sa voix à un candidat et présenter son épaule à une infirmière ? « Dans les pays où le parti au pouvoir bénéficie d’une solide base électorale, les citoyens se montrent les plus disposés à se faire vacciner. Inversement un déficit de légitimité démocratique crée de la défiance sanitaire » répond Paul Cébille, analyste d’opinion à l’Ifop.

Son singulier classement au niveau européen échelonne plusieurs nations en fonction des scores remportés par le gouvernement et ses alliés au premier tour des législatives. Verdict : avec 32,3 % des suffrages (LREM et Modem), Jean Castex arrive en dernière position. Les pays « les plus légitimes » – sur le plan institutionnel du moins – recueillent autour de 55 % (en Allemagne, Angela Merkel ou en Italie, Giuseppe Conte). Il suffit de superposer ce classement de la confiance politique avec celui de la défiance vaccinale, établi par BVA pour le JDD et la corrélation, comme disent les experts, saute aux yeux.

L’Italie et l’Allemagne ont davantage confiance que la France

L’exécutif français ne convainc pas politiquement et sanitairement sa parole se retrouve remise en cause. Seuls 44 % des Français entendent se faire vacciner. À l’inverse, en Italie et en Allemagne, où les coalitions politiques affermissent la base électorale de l’exécutif, les deux tiers des citoyens ne redoutent pas la piqûre. « Plus précisément, le mode de scrutin joue sur le scepticisme sanitaire. Les pays avec des élections à la proportionnelle passent des alliances de gouvernement, la discussion sur la stratégie face à l’épidémie mobilise une large palette de partis politiques. Quand le scrutin est majoritaire, en revanche, la solitude du parti au pouvoir cristallise toutes oppositions et génère fatalement de la réserve sur le sujet » poursuit Paul Cébille.

Conclusion : pour inciter les Français à se faire vacciner, il faudrait donc changer le code électoral…

Source : Marianne.net