Julien Cohen-Lacassagne signe aux éditions la Fabrique « Berbères juifs. L’émergence du monothéisme en Afrique du Nord ». Il y retrace une histoire longue, loin des mythes diasporiques.
— Entretien réalisé par Rosa Moussaoui —
Vous affirmez, en suivant les thèses de l’historien Shlomo Sand, que le judaïsme originel fut prosélyte. Quels furent, en Afrique du nord, les vecteurs de ces campagnes de conversion ?
Julien Cohen-Lacassagne : Le monothéisme juif dans le bassin méditerranéen s’est heurté au paganisme hellénique puis romain. Cet affrontement religieux et politique fut d’autant plus important que le monothéisme suppose une lutte à mort car il ne peut coexister avec une conception païenne. Le polythéisme est inclusif, il peut agréger sans limites les divinités ou les croyances qu’il rencontre ; le monothéisme est exclusif, prosélyte et idéologiquement conquérant. Les conséquences politiques sont importantes : le monothéisme suppose une centralisation forte qui cimente les communautés de manière plus rigide que le polythéisme.
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Vous parlez d’un culte yahviste judaïsant, un « proto-monothéisme africain ». Comment s’est-il forgé ?
Julien Cohen-Lacassagne : Progressivement émergent des figures divines qui gagnent en importance aux dépens des autres.

L’agglomération de Cayenne, en Guyane, compte une vingtaine de bidonvilles. Des quartiers insalubres que le nouveau préfet, Marc Del Grande, veut voir disparaître. Depuis son arrivée en juillet dernier, quatre expulsions ou évacuations ont déjà eu lieu. Une situation inacceptable pour les équipes de Médecins du Monde qui proposent une aide médicale aux habitants de ces bidonvilles, victimes d’une extrême précarité.
Déboulonner les statues des figures de la colonisation, débaptiser les rues, les écoles et les places qui portent leur nom, ce phénomène relancé dans le sillage de la mort de George Floyd aux États-Unis et du mouvement « black lives matter » touche aussi les anciennes puissances coloniales européennes. Si les gestes se ressemblent, la question coloniale ne se pose pas, pour autant, de la même manière dans chacun de ces pays. En France comme au Royaume-Uni, l’indignation a prévalu face à ces mouvements de colère. Mais pas pour les mêmes raisons.
Harlem dans les années 20, le quartier noir de New York, devient la Mecque du mouvement d’avant-garde « New Negro » et la capitale d’une révolution culturelle : la Harlem Renaissance. Jazz, gospel, nouvelle littérature, revendication de l’héritage africain, contestation des hiérarchies sociales et raciales bouleversent le rapport au monde et à la modernité de la société américaine. A des milliers de kilomètres de là, dans un Paris tout juste sorti de la Grande Guerre, arrive la vague noire portée par les soldats afro-américains, les musiciens noirs à Montmartre, des artistes comme Josephine Baker et des intellectuels. Paris devient un autre foyer de cette renaissance culturelle avec la passion pour l’art primitif des cubistes ou des surréalistes, la convergence d’écrivains des colonies, les artistes afro-américains fuyant le Maccarthisme, le courant littéraire de la Négritude lancé par Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas… L’ouvrage entend rappeler et rendre hommage à cette formidable avant-garde dont les effets se font ressentir jusqu’à nos jours, dans les revendications pour « décoloniser » l’histoire et la culture. L’écrivain-poète, ayant occupés des postes de haut fonctionnaire clés à l’Unesco, Kiflé Selassié revient sur l’héritage, lui qui a rencontré, connu et partagé le quotidien de certains grands acteurs de la Harlem Renaissance à Paris tandis que les disciples d’Alioune Diop célèbrent le soixante-dixième anniversaire de Présence africaine, une maison d’édition et une librairie, haut lieu de rencontres et de débats, en droite ligne de l’Harlem Renaissance ; tout comme le salon des soeurs Nardal où se formèrent Césaire et Senghor.
Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. Chercheurs en science sociale et soignants s’unissent pour réinvestir les collectifs de soin et inventer une « gouvernance » démocratique.
Culture Égalité s’associe à toutes les actions et tous les rassemblements organisés en France et dans le monde contre le remaniement ministériel du 6 juillet.
L’Union des Femmes de Martinique s’associe aux protestations et aux actions des féministes et des démocrates suite aux nominations de 2 ministres du nouveau gouvernement :
En nommant l’avocat Éric Dupond-Moretti à la justice, Gérald Darmanin à l’intérieur et Élisabeth Moreno aux droits des femmes, Emmanuel Macron inflige un camouflet à toutes celles et tous ceux qui promeuvent des rapports plus égalitaires et luttent contre les violences sexuelles.
P
A vous lire, Monsieur
— Communiqué de la CGTM —
Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et Claude Ribbe, écrivain, président de l’association des amis du général Dumas, plaident pour la réhabilitation d’une statue du général Dumas.
Les sciences humaines et sociales (SHS) représentent un ensemble de disciplines étudiant divers aspects de la réalité humaine sur le plan de l’individu et sur le plan collectif, selon le système éducatif en France.
J’ai décidé aujourd’hui, 1 er Juillet 2020, après plusieurs mois d’observation, de sortir de mon silence. Je suis un jeune militant du PPM (Parti Progressiste Martiniquais), fier d’appartenir à cette grande famille politique pour la défense des intérêts de tous, l’émancipation et la valorisation de notre peuple martiniquais. Cette lettre ouverte s’adresse à TOUS LES DIRIGEANTS de mouvements et de partis politiques. C’est un cri d’alerte que je lance au regard des attaques ignobles et indignes proférées, en particulier, contre des jeunes engagés dans la bataille politique des élections municipales, singulièrement lors du second tour du mois de Juin. Il semblerait que ces pratiques abjectes se poursuivent dans le cadre des tractations pour les élections communautaires ! Loin de m’ériger en donneur de leçons, j’invite tout un chacun à mettre désormais en avant son programme, son idéologie et ses valeurs afin de permettre à tous les électeurs d’avoir une meilleure lisibilité des programmes. C’est cela l’enjeu des élections ! Je suis sidéré par la montée de l’abstention au cours des dix dernières années avec son point culminant en 2020 ; la crise sanitaire de la COVID-19 n’est pas, à mon avis, la seule explication.
Peut-on imaginer à l’heure des procréations médicalement assistées, du mariage homosexuel et des nouveaux combats féministes qu’il fut une époque où l’opprobre pesait sur les « filles-mères », ces femmes rejetées et méprisées parce qu’elles avaient conçu un enfant en dehors des liens du mariage ? Mai 68 est passé par là, avec la contraception et la loi sur l’avortement, et progressivement ces « filles-mères » sont devenues des « mères célibataires » si bien que les nouvelles générations ignorent même jusqu’à ce terme.
Les éditions Stock publient, dans leur collection Ma nuit au musée, « la première incursion en littérature » de l’auteur et dessinateur Enki Bilal. Nu avec Picasso voit Bilal déambuler au sein de l’œuvre de Pablo Picasso, entre ses tableaux et les murs du musée qui lui est consacré, à Paris.
Le président LREM de la région Guadeloupe, Ary Chalus, fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet national financier (PNF), a indiqué celui-ci vendredi à l’AFP, confirmant une information de Mediapart.
«En Occident comme dans toutes les civilisations, l’homme doit naître une seconde fois – naître à ce qui le dépasse, lui et ses parents». Cette pensée de Pierre Legendre est intéressante pour l’ambition que se donne ce numéro d’Archipélies: réfléchir à la question de la transmission. Elle n’est pas que théorique et ne doit pas faire l’objet que de l’attention de théoriciens des sciences humaines.
La fondation australienne Walk Free a publié son Global Slavery Index 2018.Ce document rappelle que tous les pays du monde abritent esclavage, servitude et travail forcé. Il reprend les chiffres de l’enquête de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (IOM) avec qui Walk Free avait témoigné devant l’ONU en septembre 2017. Plus de 40 millions de personnes ont été victimes d’esclavage moderne dans le monde en 2016, affirmait l’Organisation Internationale du Travail à l’Assemblée Générale de l’ONU le 19 septembre 2017.
La résonance du slogan «Black Lives Matter» en France impose d’enseigner aux jeunes générations les rapports entre l’État français et les populations «racisées». Cela permettra de mieux comprendre le sens des mobilisations actuelles au regard de notre passé colonial.
Déjà en préambule, on peut dire que l’économie française affiche les premiers stigmates de la grave crise économique du coronavirus, et que la Martinique ne sera pas épargnée !
Parmi les mesures les plus marquantes : l’instauration d’un chômage partiel de longue durée pour aider les secteurs en difficulté à la suite de l’épidémie de coronavirus.
Plusieurs élus ont refusé qu’un essai thérapeutique contre le Covid-19 soit testé dans ce département français où les mesures de restriction ont été renforcées en raison de la reprise de l’épidémie.
Un livret rassemblant les parcours de cent combattants de la seconde guerre mondiale issus des colonies doit être remis mercredi à un groupe de parlementaires.