— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans une récente déclaration faite dans un journal de la place, le sociologue Ary Brousillon a pour l’essentiel attribué la montée de la violence chez les jeunes à la précarité sociale et à la pauvreté qui règne dans certaines familles notamment monoparentales. Cependant, cette explication simpliste occulte d’autres facteurs essentiels qui contribuent à ce phénomène alarmant.Il est indéniable que la précarité sociale exerce une pression considérable sur les jeunes, les privant souvent d’opportunités éducatives et professionnelles, et les exposant à des environnements défavorables. Cependant, réduire la violence juvénile à cette seule dimension est réducteur. Un facteur souvent négligé est l’affaiblissement de l’autorité parentale. Dans de nombreux cas, les parents sont confrontés à des défis multiples, tels que le chômage, le stress financier et les conditions de logement précaires, qui compromettent leur capacité à exercer une autorité efficace. Cette fragilité de l’autorité parentale peut laisser les jeunes livrés à eux-mêmes, sans guidance ni supervision adéquate, ce qui favorise l’adoption de comportements violents et d’un phénomène d’abandon aux traffics de substances illicites. C’est là une conséquence de la recherche à tout prix de l’argent facile au détriment de la valorisation de l’effort du travail.
Catégorie : Echos d’éco
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Guadeloupe Martinique : mutations sociétales, technologiques, économiques, sociales, climatiques…
… ne faudrait-il pas dire la vérité aux populations?
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La Guadeloupe et la Martinique, îles fragilisées par la vie chère exacerbée par la crise inflationniste et le chômage de masse, ne sont pas à l’abri des secousses économiques, technologiques, climatique et sociales qui agitent le monde. Alors que les crises se multiplient et que les déséquilibres financiers de l’État français se font sentir de manière alarmante, l’urgence d’une reconstruction économique et sociétale à l’aide d’un nouveau modèle de développement se fait de plus en plus pressante. Dans ce contexte d’incertitude, où les contours de l’avenir semblent flous, la métaphore de la roue qui tourne résonne comme un avertissement. L’expression « la roue tourne » que nous avons précédemment qualifié dans un autre article, rappelle avec force la volatilité des succès et des échecs, et nous met en garde contre l’illusion de stabilité dans laquelle nous pourrions nous complaire dans une éventuelle recherche de solutions dans une évolution institutionnelle.
Nous allons bientôt être confrontés de façon pratique à la mutation déjà en cours de la société dont nous ne soupçonnons pas les tenants et aboutissants, alors ne faudrait – il pas dire toute la vérité aux guadeloupéens et Martiniquais ?
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Industrie sucrière et octroi de mer : la roue tourne entre chien et loup !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Face à la multiplication des chocs économiques, technologiques, sanitaires, climatiques, géopolitiques, les déséquilibres des finances publiques de l’État, des réformes drastiques de la dépense publique sont au bout du tunnel et s’avèrent aujourd’hui la première condition de la reconstruction de la France dans un contexte de mutation économique et sociologique. En Guadeloupe c’est la restructuration de la filière canne et la réforme de l’octroi de mer qui sont à l’ordre du jour dans une atmosphère que l’on peut qualifier de « entre chien et loup » c’est à dire au crépuscule le plus sombre, lorsqu’on ne peut plus, ou pas encore, discerner exactement les choses… La Roue du Destin va -t-elle bientôt s’emballer ou au contraire se stabiliser ?
L’expression « la roue tourne » résonne souvent comme un avertissement rappelant que le succès peut rapidement laisser place à l’échec, et vice versa.. Ainsi laisser penser et dire que la situation économique n’est pas dégradée, alors même qu’au bout du compte, l’on s’est déjà endetté au niveau public comme privé, c’est là une attitude pathétique.
Echos d'éco
La canne : aux origines, une herbe géante sans sucre!
— Par Jean Samblé —
La canne à sucre, cette herbe géante de la famille des graminées, a une histoire aussi riche que sa sève sucrée. Originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée, elle a vu le jour dans ces terres fertiles où la diversité génétique abondait. Les premières communautés humaines qui l’ont côtoyée ont sans doute remarqué sa tige imposante, mais peu savoureuse à l’époque. Les chercheurs, telles des archéologues du monde végétal, ont en effet découvert que la canne à sucre, à son origine, n’était guère sucrée. C’est grâce à des millénaires de sélection naturelle et de domestication que les premiers cultivateurs ont réussi à extraire peu à peu sa douceur cachée. À partir d’une espèce sauvage robuste mais peu sucrée, ils ont patiemment développé des variétés de plus en plus sucrées, jusqu’à obtenir la canne que nous connaissons aujourd’hui.
L’évolution de la canne à sucre est intimement liée à l’ingéniosité humaine et à son besoin croissant de sucre. Au fil des millénaires, les cultures agricoles se sont développées, les techniques de sélection se sont affinées, et la canne à sucre a suivi le rythme de cette évolution.
Echos d'éco
Écarts de rémunérations au CAC 40 : des millions pour quelques-uns, des miettes pour les autres
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Le « quoi qu’il en coûte » masque la paupérisation accélérée de la classe moyenne aux Antilles ?
— Par Jean-Marie Nol —
Les récents troubles en Guadeloupe ont braqué les projecteurs sur les tensions grandissantes entre les planteurs de canne et les autorités, révélant ainsi les enjeux cruciaux concernant l’avenir de la classe moyenne dans l’île. Alors qu’un accord a finalement été conclu après des semaines de blocages et de négociations tendues, la question demeure sur le rôle de l’État et des collectivités qui ont quoiqu’on en pense acheté la paix, mais à quel prix ?
D’une part, cet accord a permis de mettre fin aux blocages menaçant la campagne sucrière, mais d’autre part, il soulève des préoccupations majeures quant à la précarité croissante des planteurs de canne et de la paupérisation de la classe moyenne en général. Avec plus de 2 millions d’euros mobilisés, dont près d’un million provenant des institutions régionales et départementales, se pose la question de la viabilité économique et financière de l’industrie sucrière en Guadeloupe. Les planteurs de canne, souvent des petits et moyens entrepreneurs ou d’anciens salariés devenus agriculteurs lors des réformes foncières, représentent un petit symbole de la classe moyenne dans l’île.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
A l’impossible nul n’est tenu : Les élus locaux et économistes de l’IEDOM face à une incertitude qui brouille la vision de l’avenir !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Un débat sur la problématique de l’octroi de mer s’est tenu hier soir sur le plateau de Guadeloupe première et force est de constater que nous sommes bel et bien resté sur notre faim. En effet il semblerait que la substantifique moelle de la réforme ait totalement échappé à l’ensemble des experts et élus participants au débat contradictoire. Et pour cause, les véritables tenants et aboutissants de cette réforme controversée n’ont pu être mis en exergue pour cause de manque de réflexion prospective. On sentait bien que l’affaire était déjà pliée et que les experts sur le plateau était tétanisés par une certaine incompréhension sur les contours de cette réforme. Les élus sont d’ores et déjà piégés par le gouvernement. Et pour y remédier à l’avenir il faudrait créer au sein de la région Guadeloupe un comité de veille stratégique et de prospective qui est généralement mis en place dans les organisations, les entreprises ou même au niveau gouvernemental pour plusieurs raisons :
– Anticipation des changements: Il vise à identifier les tendances émergentes, les risques potentiels et les opportunités futures dans l’environnement économique, technologique, politique et social.
Consommation, Ecologie
Pénurie d’eau : que font nos politiques ?
Synthèse de la conférence de presse CGTM-Odyssi
Cette conférence avait pour but de dénoncer les attaques récurrentes que subissent le personnel d’ODYSSI depuis près d’un mois.
Aujourd’hui, nous subissons tous une baisse de la disponibilité de la ressource à cause de la période du carême. Nos collègues, sur le terrain, font leur maximum pour assurer au mieux leurs missions de service public.
Le fait de les menacer ou de tenter de les intimider ne sert strictement à rien. C’est opposer des Martiniquais contre d’autres Martiniquais. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous ne pouvons donner que l’eau qui existe et c’est là le coeur du problème.
En tant que travailleurs et usagers de l’eau, nous sommes interpellés par la situation que connaît l’ensemble de la Martinique. Comme vous, nous avons entendu sur différents médias beaucoup d’explications, et pour nous le vrai problème est la gestion de l’eau en Martinique.
Nous le disons avec force : il y a assez de ressources en eau en Martinique pour que l’eau coule au robinet de chaque habitant tout au long de l’année.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Alerte urgence sur l’assemblée unique en Guadeloupe
Les effets dévastateurs du déclassement des Salariés après la fusion en Martinique !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Depuis la fusion du département et de la région en Martinique, près de 1000 employés se retrouvent dans une situation délicate, étant payés pour presque ne rien faire. Cette problématique du déclassement des salariés soulève des questions cruciales quant à l’efficacité de la fusion et à la gestion des ressources humaines. Initiée dans l’espoir d’améliorer l’efficacité administrative et de rationaliser les dépenses publiques, la fusion du département et de la région en Martinique devait être une étape vers une gouvernance plus efficace et transparente. Cependant, les réalités sur le terrain peignent un tableau bien différent.Près de 1000 employés, affectés par la fusion, se retrouvent dans une situation de déclassement professionnel. Malgré leurs qualifications et leur expérience, ces travailleurs se voient attribuer des tâches subalternes ou sont tout simplement laissés dans l’inactivité, recevant un salaire pour presque ne rien faire.
Cette situation précaire soulève des questions sur l’utilisation responsable des fonds publics et sur la gestion des ressources humaines au sein de l’administration fusionnée.Le
Consommation, Santé
UFC-Que choisir : un tiers des crèmes solaires pour le visage ne protègent pas assez
Les chroniques de Jean-Marie Nol
L’intelligence artificielle et l’avenir de l’emploi dans les services publics en Guadeloupe et Martinique.
— Par Jean-Marie Nol , économiste —
L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans l’administration française pourrait effectivement entraîner un déclassement des compétences pour certains fonctionnaires, en particulier ceux dont les tâches sont automatisées par l’IA. Les conséquences sur l’emploi des 25 millions de personnes travaillant dans la fonction publique et territoriale pourraient être significatives et variées et c’est la raison pour laquelle les Guadeloupéens ne doivent pas avaliser la fusion du département et de la région. Dans ce cas de figure où existerait de nombreux doublons comme à la CTM, la moitié des fonctionnaires territoriaux pourrait être licencié sans autre forme de procédurePourquoi ?
Tout simplement parce que le déploiement croissant de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises suscite des préoccupations quant à son impact sur l’emploi, notamment dans les services publics. Certains fonctionnaires pourraient voir leurs tâches administratives automatisées par l’IA, ce qui pourrait entraîner pour certains une réaffectation vers des missions nécessitant des compétences plus relationnelles ou analytiques et pour les autres dont le déclassement par l’obsolescence sera inéluctable ce sera purement la mise au placard et ensuite le licenciement pour insuffisance professionnelle.
Consommation
Œufs-fficiellement en pénurie : La Martinique à la recherche de sa poule aux œufs d’or
Retour à la normale prévue fin 2024!
— Par Jean Samblé —
La Martinique, habituellement réputée pour son autosuffisance en œufs, se trouve actuellement dans une situation délicate, marquée par une pénurie soudaine et frustrante pour les consommateurs. Les rayons des grandes surfaces, autrefois abondamment garnis d’œufs frais, se retrouvent désespérément vides ou se dépeuplent à une vitesse alarmante, laissant perplexes bon nombre de personnes qui se demandent ce qui a pu causer cette crise.
La genèse de cette pénurie réside dans un sinistre tragique survenu à la Ferme de Augrain, l’un des principaux producteurs de l’île. Un incident malheureux, une panne électrique imprévue, a provoqué la mort de 16 000 poulettes en début d’année. Ce coup du sort a été d’autant plus dévastateur que ces jeunes poules étaient destinées à remplacer des volailles vieillissantes dans le cycle de production. L’absence de fonctionnement du système d’alarme a aggravé la situation, laissant la ferme dans l’incapacité de réagir à temps pour sauver ces précieuses poules.
Avec une perte aussi considérable, la Ferme de Augrain se retrouve confrontée à des défis majeurs. Sur un total de 45 000 poules en production, la disparition des 16 000 poulettes a créé un déséquilibre dans la production, obligeant la ferme à fonctionner avec seulement deux bâtiments sur trois pendant certaines périodes de l’année.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
L’avenir très incertain de la filière canne en Guadeloupe en raison d’une politique irresponsable de la terre brûlée par les planteurs !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La filière canne, subventionnée à hauteur de 80% par l’État, traverse une période de crise sans précédent en Guadeloupe, et nul doute que le tocsin va bientôt résonner durement aux oreilles des Guadeloupéens. La Sucrerie de Gardel, dernier emblème de cette industrie, est contrainte aujourd’hui de fermer ses portes jusqu’à nouvel ordre, plongeant dans l’incertitude un nombre croissant de planteurs et travailleurs. Cette décision fait suite à une série de tumultes et de revendications de la part des planteurs, réclamant une revalorisation du prix de la tonne de canne à hauteur de 120 euros . Depuis la mi-février, un collectif d’agriculteurs a orchestré un mouvement de contestation, retardant ainsi le début de la campagne sucrière 2024. Des opérations escargot et des blocages aux accès des usines de Gardel, au Moule, et de Béron, à Sainte-Rose, ont été organisés, exacerbant les tensions au sein de l’industrie sucrière. Face à cette impasse, le Préfet de région a convoqué sans résultat à ce jour toutes les parties concernées à une réunion d’urgence, témoignant de l’ampleur de la crise qui secoue le secteur.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Pointe-à-Pitre : Un appel vibrant à la résurrection économique et sécuritaire .
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Au cœur des Antilles françaises, la ville de Pointe-à-Pitre, autrefois pôle économique florissant, se trouve désormais étreinte par un dilemme complexe. Derrière l’ombre grandissante de la délinquance, gît l’échec économique et sécuritaire, tristement palpable dans chaque rue et chaque quartier. Mais pourquoi cette cité, autrefois vibrante, en est-elle arrivée là ?
Le déclin économique, tout d’abord, se lit comme une chronique annoncée. Le tissu commercial et industriel, jadis animé, s’est émietté au fil des années, cédant sa place à des zones périphériques, tandis que le centre-ville s’appauvrissait. Les entreprises, commerce et administrations ont pris la tangente, vers Jarry et Dothemare,laissant derrière elles une jeunesse prisonnière d’un piège insidieux : celui de la pauvreté et de la violence. Mais cet échec n’est pas le fruit du hasard ; il est le résultat d’une planification urbaine défaillante, marquée par des erreurs de jugement qui ont figé la ville dans un urbanisme trop social. La violence endémique, quant à elle, a trouvé un terrain fertile dans ces quartiers délaissés. Les récentes escarmouches entre jeunes ne sont que le sommet visible d’une réalité plus sombre, où l’absence de perspectives économiques s’entremêle avec la pauvreté croissante pour engendrer un cocktail explosif.
Echos d'éco, Sociologie
Le GIP SITM : un facilitateur de la régularisation foncière en Martinique
— Par Jean Samblé —
Le Groupement d’Intérêt Public (GIP) « Sortie de l’indivision et titrement Martinique » (GIP SITM) occupe une place cruciale dans le paysage juridique martiniquais, s’attaquant de front aux défis complexes liés à la gestion foncière dans l’île. Son mandat, instauré en vertu de la loi du 27 décembre 2018, connue sous le nom de « loi Letchimy », en fait un acteur central dans la résolution des situations d’indivision et de succession qui affectent de nombreuses familles martiniquaises.
Au cœur de son action se trouve une mission primordiale : faciliter le processus de régularisation foncière en aidant les individus à constituer des dossiers complets à soumettre aux notaires. Ces dossiers revêtent une importance capitale, car ils servent de base à la rédaction d’actes juridiques essentiels, tels que la notoriété après décès et la prestation de propriété. La présidente du GIP souligne l’importance de cette démarche en insistant sur le caractère souvent complexe des successions, nécessitant parfois des recherches sur plusieurs générations pour déterminer les droits des héritiers.
La tâche du GIP ne s’arrête pas là. Il s’engage également dans une démarche active de collecte d’informations auprès de diverses sources, qu’il s’agisse des registres d’état civil, du cadastre ou des archives foncières.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Pourquoi derrière le succès de la ZI de Jarry, la ville de Pointe-à-Pitre est -elle en échec économique et sécuritaire ?
— Par Jean Marie Nol, économiste —
Le cœur de Pointe-à-Pitre se désagrège depuis le départ des entreprises et commerces vers la zone industrielle et commerciale de Jarry, de Dothemare et également vers les centres commerciaux, et par voie de conséquence une frange de la jeunesse de la Guadeloupe est désormais prise au piège de la pauvreté et de la violence. C’est là un effet dû au temps long. Je veux dire par là que cela relève de la responsabilité de la rénovation urbaine ratée pour partie avec une erreur de jugement des municipalités successives qui a contribué à un urbanisme par trop social. La récente escalade de violence entre adolescents dans le département a une fois de plus mis en lumière une réalité préoccupante : la jeunesse de Pointe-à-Pitre et des environs est confrontée à une violence endémique et à des défis d’ordre économiques majeurs, accentués par la pauvreté croissante et le manque de perspectives d’avenir. Et c’est dans ce contexte, que les guadeloupéens devraient enfin finir par comprendre qu’aucun développement harmonieux et durable de la Guadeloupe n’interviendra sans prise de conscience sur l’importance des mécanismes économiques.
Echos d'éco
Le SMIC n’est pas un salaire décent
Le groupe Michelin estime payer à travers le monde « entre 1,5 fois et 3 fois le salaire minimum ».
— Par Jean Samblé —
Michelin, un des leaders mondiaux dans la fabrication de pneumatiques, a récemment annoncé une mesure ambitieuse et sans précédent : l’instauration d’un salaire « décent » pour l’ensemble de ses 132 000 employés répartis dans 175 pays. Cette décision, annoncée par le PDG Florent Menegaux, vise à répondre aux préoccupations croissantes concernant les inégalités salariales et le niveau de vie des travailleurs à travers le monde.
Le concept de « salaire décent » adopté par Michelin est basé sur la notion de « living wage » promue par le Pacte mondial des Nations Unies. Concrètement, il s’agit d’une rémunération qui permet à un travailleur de subvenir aux besoins essentiels d’une famille de quatre personnes, tout en leur offrant la possibilité de constituer une épargne de précaution. Ainsi, le salaire décent chez Michelin vise à assurer non seulement la satisfaction des besoins fondamentaux tels que l’alimentation, le logement, la santé et l’éducation, mais également à garantir un niveau de vie digne incluant des loisirs et des vacances.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Vers un rebond de la vie chère aux Antilles du fait des graves tensions géopolitiques actuelles ?
— Par Jean-Marie Nol —
Les conséquences économiques et financières pour la France en cas d’escalade du conflit entre l’Iran et Israël, associées à une possible crise énergétique et une reprise de l’inflation, pourraient être significatives et diverses pour la Guadeloupe et la Martinique. Les investisseurs pourraient réagir de manière négative aux incertitudes géopolitiques, ce qui pourrait se traduire par une nouvelle crise énergétique entraînant une augmentation des prix du pétrole et du gaz, ce qui aurait un impact direct sur l’économie française avec des répercussions aux Antilles.Si l’agenda social médiatique est pour l’instant calme en Guadeloupe, le vent pourrait rapidement tourner. Car en coulisse, ce sont nos factures qui flambent. Et nous n’allons pas regarder ailleurs encore très longtemps. La liste des hausses s’allongeront bientôt comme le mercure sous le soleil du carême ces jours ci. En tant que pays importateur net d’énergie, la Guadeloupe serait confrontée à des coûts énergétiques plus élevés, ce qui pourrait peser sur la compétitivité des entreprises et entraîner une hausse des prix à la consommation. Une augmentation des prix de l’énergie pourrait contribuer à une reprise de l’inflation en Guadeloupe et en Martinique.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
La fusion Département-Région : Un débat biaisé de l’assemblée unique qui risque de devenir incandescent en Guadeloupe !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Depuis le dernier congrès, le débat sur la fusion du département et de la région en Guadeloupe fait tâche au sein de la société civile et des sphères politiques. Cette proposition, loin de faire l’unanimité, suscite des inquiétudes quant à ses conséquences sur l’efficacité des politiques publiques et sur l’économie de l’archipel.L’un des principaux arguments avancés contre cette fusion réside dans l’absence manifeste d’économies d’échelle. D’ailleurs, plusieurs responsables politiques mettent en avant l’échec de cette fusion en Martinique et en Guyane qui selon eux n’a résolu aucun problème. La perception selon laquelle la fusion du département et de la région en Martinique pour former la collectivité territoriale unique est un échec découle de plusieurs facteurs:
1-Difficultés de gouvernance : La mise en place d’une nouvelle structure administrative complexe a été confrontée à des difficultés de gouvernance. La gestion des compétences et des ressources entre l’ancien département et la région fusionnés peut être source de tensions et de conflits internes.
2-Problèmes financiers : La fusion n’a pas nécessairement entraîné les économies d’échelle escomptées. Au contraire, certains estiment que les coûts de fonctionnement de la collectivité territoriale unique ont augmenté, notamment en raison de la nécessité de mettre en place de nouvelles structures administratives et de s’adapter à un cadre législatif différent.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
La crise invisible qui va bousculer les pays Guadeloupe et Martinique.
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans le tumulte des crises économiques, financières, sociales et environnementales qui secouent notre monde, il est pourtant une crise souvent ignorée des Antilles, pourtant omniprésente et insidieuse, c’est celle de la crise invisible de la géopolitique du conflit entre l’Iran et Israël et celle de la dette corrélée à la réduction de la dépense publique qui nous poussera à remettre en question notre mode de vie. Ces crises transcendent les frontières nationales, les différences culturelles et les clivages idéologiques ainsi que politiques. L’Iran est accusé d’avoir planifié une attaque de drones contre Israël. Mais une attaque de la république islamique sur l’État hébreu pourrait provoquer une grave crise énergétique avec un embrasement de la région du golfe, riche en pétrole et gaz naturel, dont les cours pourraient bondir de près de 20%. Le chef-économiste du FMI a rappelé qu’une hausse de 20 dollars des prix du pétrole, si elle était persistante, pouvait entraîner une perte de 0,30 point de pourcentage de PIB au niveau mondial. Étant donné que le pétrole est une ressource essentielle utilisée dans de nombreux secteurs de l’économie, une augmentation de son prix peut entraîner une hausse généralisée des coûts de production, ce qui peut à son tour entraîner une flambée inflationniste qui touchera les Antilles.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Poussée attendue de l’Extrême-droite lors des prochaines élections européennes en Guadeloupe : à qui la faute ?
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La montée probable de l’extrême droite en Guadeloupe soulève des interrogations profondes quant à ses causes et aux responsabilités qui en découlent. Alors que la situation budgétaire préoccupe depuis quelques temps avec un déficit en hausse, une dette élevée et une note AA de la France sur le point d’être dégradée par les agences de notations, les conséquences des prochaines orientations budgétaires et de la dégradation économiques pourraient avoir un impact majeur lors des prochaines élections européennes. Certains sonnent déjà l’alarme face à ces dérives populistes qui mettent en danger notre système économique et social et, plus largement, l’avenir de notre société.
En dépit des précautions oratoires du ministre de l’économie Bruno le Maire indiquant que les Français seraient relativement épargnés et que l’effort ne concernerait que les dépenses de l’État et des collectivités locales, cette nouvelle contraction annoncée du budget va toucher significativement les personnes les plus vulnérables qui n’ont pas d’autre choix que de vivre des maigres revenus de leur travail ou des transferts sociaux, mais aussi le fonctionnement de nos services publics garants de la cohésion sociale et du bien-vivre ensemble.
Echos d'éco
Déclaration des revenus de 2023 : toutes les dates !
À partir du 11 avril, vous pourrez déclarer en ligne vos revenus de 2023. Les dates limites pour effectuer votre déclaration en ligne varient en fonction de votre département de résidence. Quand et comment effectuer votre déclaration ? [On] vous donne toutes les informations.
Dès le 11 avril, vous pourrez accéder au service en ligne sur le site des impôts pour faire votre déclaration des revenus de l’année 2023. Le ministère de l’Économie doit confirmer dans les prochains jours le calendrier d’envoi des déclarations papier préremplies.
La date limite de dépôt des déclarations de revenus 2023 (version papier) est fixée au 21 mai 2024 à minuit, quel que soit le lieu de résidence (y compris pour les résidents français à l’étranger), le cachet de La Poste faisant foi.
Si vous déclarez en ligne, vous bénéficiez de délais supplémentaires. Les dates limites sont fixées selon votre département (adresse du domicile au 1er janvier 2024) :
- 23 mai 2024 à 23h59 : départements 01 à 19 et non-résidents ;
- 30 mai 2024 23h59 : départements 20 à 54 ;
- 6 juin 2024 à 23h59 : départements 55 à 976.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Le tortueux chemin de crête de la neuro-psychogénéalogie des Antillais !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La nouvelle science de la neuro-psychogénéalogie explore les liens entre les expériences passées de nos ancêtres et leur impact sur notre actuelle santé mentale, émotionnelle et comportementale. Dans le contexte des Antilles, notamment en Guadeloupe et en Martinique, où l’histoire est marquée par des événements traumatisants tels que l’extermination des Indiens Caraïbes, l’abomination du système esclavagiste et la dépossession de la personnalité du colonisé du fait de la colonisation, plusieurs raisons peuvent pousser à rechercher un lien de nature économique et anthropologique avec cette discipline de la neuro-psychogénéalogie.
Nous sommes bien en présence d’une transmission intergénérationnelle du trauma dixit Frantz Fanon. La ligne de crête dangereusement précaire des non dits qui a longtemps forgé un relatif équilibre de la personnalité des membres de communautés aux Antilles est en fait une véritable bombe à retardement qui serait corrélée avec la crise économique en suspens pour les prochaines années. Aborder aujourd’hui les relations de l’individu et de la société, du point de vue sociologique, c’est entrer dans le domaine économique,car c’est bien l’économie qui façonne la configuration sociale de la société antillaise et les mentalités ainsi que les personnalités des individus.
Echos d'éco
Situation financière des collectivités : Intercommunalités de France publie une note de conjoncture
— Communiqué de presse —
Alors que Bruno Le Maire réunit aujourd’hui une réunion sur les économies à réaliser sur les finances publiques locales, à laquelle l’association représentant les intercommunalités, 2e investisseur public local, n’a pas été conviée, Intercommunalités de France publie une note de conjoncture sur la situation financière des collectivités du bloc local. L’association s’est exprimée à plusieurs reprises ces dernières semaines pour marquer son opposition à toute fragilisation des services publics et remise en cause de la planification écologique après les annonces successives de coupes budgétaires du ministre de l’Économie. Les conditions du dialogue n’étant pas réunies, Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France, ne rencontrera pas Bruno Le Maire.
Parmi les enseignements de la note de conjoncture d’Intercommunalités de France :
- Les collectivités ne contribuent que marginalement au déficit public en raison d’une gestion saine de leurs finances et de budgets votés à l’équilibre, participant de ce fait à la réduction du déficit public.