L’intelligence artificielle et l’avenir de l’emploi dans les services publics en Guadeloupe et Martinique.

— Par Jean-Marie Nol , économiste —

L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans l’administration française pourrait effectivement entraîner un déclassement des compétences pour certains fonctionnaires, en particulier ceux dont les tâches sont automatisées par l’IA. Les conséquences sur l’emploi des 25 millions de personnes travaillant dans la fonction publique et territoriale pourraient être  significatives et variées et c’est la raison pour laquelle les Guadeloupéens ne doivent pas avaliser la fusion du département et de la région. Dans ce cas de figure où existerait de nombreux doublons comme à la CTM, la moitié des fonctionnaires territoriaux pourrait être licencié sans autre forme de procédurePourquoi ?

Tout simplement parce que le déploiement croissant de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises suscite des préoccupations quant à son impact sur l’emploi, notamment dans les services publics. Certains fonctionnaires pourraient voir leurs tâches administratives automatisées par l’IA, ce qui pourrait entraîner pour certains une réaffectation vers des missions nécessitant des compétences plus relationnelles ou analytiques et pour les autres dont le déclassement par l’obsolescence sera inéluctable ce sera purement la mise au placard et ensuite le licenciement pour insuffisance professionnelle. Nous en voulons pour preuve que l’introduction de l’IA va de façon irréversible également créer de nouveaux métiers ou fonctions au sein de l’administration, tels que des spécialistes de l’IA, des analystes de données ou des experts en éthique de l’intelligence artificielle. Ces postes seront l’apanage des individus les plus qualifiés et bien en phase avec la compréhension des nouvelles technologies du codage. Bien que l’IA ne remplacera pas nécessairement tous les fonctionnaires, elle pourrait permettre de réaliser des économies en réduisant le besoin de main-d’œuvre pour certaines tâches administratives. Cependant, ces économies pourraient être réinvesties dans d’autres domaines de l’administration ou dans des programmes de reconversion professionnelle. En effet, l’intégration de l’IA dans le monde du travail pose de nouveaux défis, notamment en termes de formation et de compétences pour les travailleurs. Le Premier ministre français, Gabriel Attal, a récemment annoncé le déploiement d’une IA souveraine, baptisée Albert, dans les services publics français. Développée par des experts du Datalab de la Dinum, cette IA vise à simplifier les procédures administratives, à réduire les délais de traitement et à améliorer la qualité des réponses aux citoyens. En automatisant certaines tâches répétitives ou administratives, l’IA libérera du temps pour les fonctionnaires, qui pourront ainsi se concentrer sur des tâches plus complexes et axées sur le relationnel.Cependant, cette avancée technologique soulève des interrogations quant à son impact sur l’emploi.L’intégration de l’IA suscitera des débats sur l’impact sur l’emploi, avec des préoccupations concernant d’éventuelles suppressions de postes, notamment en cas de réduction de la charge de travail administrative. Outre les avantages administratifs, l’IA pourrait également ouvrir la voie à de nouvelles applications dans divers domaines, tels que l’éducation, la santé ou la gestion des ressources humaines.

Si le Premier ministre assure que l’IA ne remplacera pas les fonctionnaires, certains experts craignent que cela ne conduise à des licenciements, notamment en cas d’insuffisance professionnelle. Et pour cause, l’adoption de l’IA nécessitera probablement une mise à jour des compétences des fonctionnaires, avec un besoin accru de maîtriser les outils technologiques et de comprendre les implications éthiques et légales de leur utilisation. Alors faut – il voir un lien avec la récente déclaration du ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini,  qui a  appelé à lever le tabou du licenciement dans la fonction publique, provoquant une réaction vive des syndicats. Malgré ces inquiétudes, l’introduction de l’IA dans les services publics offre également des opportunités, notamment en termes d’amélioration des services rendus aux citoyens. Des applications variées sont prévues, telles que des quiz adaptés aux étudiants, la conversion automatique de vidéos en sous-titres pour les personnes en situation de handicap, ou encore la détection des incendies par drones.Au final, l’adoption de l’IA dans les services publics en Guadeloupe représentera  un changement majeur, avec des implications significatives à la fois sur l’emploi, la formation et les services rendus aux citoyens. Il appartiendra aux autorités et aux acteurs concernés de trouver un équilibre entre l’efficacité des nouvelles technologies et la préservation des emplois et des compétences humaines. La clé réside dans la gestion efficace du changement avec l’émergence d’un nouveau modèle économique et social en Guadeloupe et dans l’investissement dans la formation et le développement des compétences des travailleurs non seulement de la fonction publique, mais également de l’ensemble des salariés du secteur privé.

« Mété tèt a‘w  égal a kó a‘w ! »

Littéralement    :  Mets ta tête égale à ton corps

Moralité    :  Fais attention au changement et réfléchis bien au futur !

Jean-Marie Nol, économiste