Catégorie : Poésies

Parmi nous

Pour M.C.M.

— Par Patrick Chamoiseau —

Il faut l’imaginer parmi nos futilités ordinaires

Pas comme potomitan comme Man Ninotte ou la Baronne

plutôt comme une souveraineté sans assise dans la case

Elle était reine d’un territoire dont nul ne connaissait l’exacte géographie

mais dont les frontières, éprouvées par chacun, se révélaient dangereuses :

son lit était sacré

sa brosse inatteignable

et son peigne interdit !


 

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Les mots de l’aimée

— Par Zoé Courtois ( Le Monde des Livres)—

La légende perse d Leila et Majnoun raconte la passion d’un jeune homme pour Leila dont on lui refuse la main. Éperdu de douleur, il se met à entendre une voix terrible et magnifique qui sans cesse lui susurre le nom de son amour. Mais lorsque l’aimée vient enfin s’offrir à sa porte, le mjnoun ( le fou) gagne le désert. Car vivre avec Leila, dit-il, l’empêcherait de penser à l’amour qu’il a pour Leila. Autrefois visitées par Aragon et Darwich et même par Éric Clapton, ces célèbres figures de l’amour impossible trouvent dans ce fin et superbe poème d’Alfred Alexandre un nouveau visage. Ce n’est pas ici au poète qu’i incombe de chanter sa muse, mais à lui d’être le récipiendaire et le héraut des mots de l’aimée qui, comme dans la légende, s’est éloignée au profit de sa seule voix. D’où une anaphore qui insuffle au long poème son souffle singulier ( « Leila dit que »); d’où également l’amertume poignante du poète à qui l’absente refuse tout autre rendez-vous amoureux que celui qu lieu dans la poésie elle-même.

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Kiba ka fè kakol

— Par Daniel M. Berté —

Kapitalis ritjen
Pa janmen dijéré
Kastro ek pèp kiben
Lévé épi lité ek fè-YO dégajé

Kolonialis méchan
Eséyé déviré
Kastris ki boug vayan
Fou-YO an bel kalot a la Bé dé Kochon

Kénédy ek Kroutchev
Apré kriz-dé-fizé
Désidé fè an trev
Pou kalmé lé tansion ek ladjè pa pété

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Cent ans de poésie en Martinique

Après « Cent ans de poésie en Guadeloupe » en 2017, les Éditions Long Cours viennent de publier un nouvel ouvrage dédié cette fois à la Martinique. Un parcours novateur à travers un long siècle de poésie en Martinique. Cent-treize poèmes ou extraits, en français et en créole, de vingt-six poètes : Drasta Houel, Victor Duquesnay, Daniel Thaly, René Maran, Gilbert Gratiant, Marie-Magdeleine Carbet, Étienne Léro, AImé Césaire, Joseph Zobel, Georges Desportes, Édouard Glissant, Alfred Melon-Degras, Daniel Boukman, Joseph Polius, José Le Moigne, Roger Parsemain, Joby Bernabé, Serge Goudin-Thébia, Joël Beuze, Monchoachi, Suzanne Dracius, Éliane Marquès-Larade, Éric Pézo, Nicole Cage, Hanétha Vété-Congolo, Jean-Marc Rosier. Ces auteurs sont réunis ici pour la première fois. Chacun est présenté dans une notice bio-bibliographique. Les poèmes offrent ensuite une véritable approche de leur travail. En complément : un appareil critique composé de notes sur les faits historiques, les personnages cités, etc, d’un glossaire des termes rares ou créoles, d’une carte de la Martinique pour situer les lieux mentionnés.L’ouvrage comprend un avant-propos de Roger Little, professeur émérite à Trinity College (Dublin), suivi de 113 textes de 26 poètes.

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A ! Papa !

— Par Daniel M. Berté —
Mantjé tonbé sé bel pa
Si’w pa tonbé papa
Ou tonbé an zo-mwen
Pou té fè-mwen fè pa

A ! Papa !
Fè-mwen fè prèmié pa
Ti-pa apré ti-pa
Lè mwen té tou-piti
Ou asiré lé pa

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Lafèt Sentespri

— Par Daniel M. Berté —

Chouvalbwa Mèt Lifou
Chajé a tou lé kou
Chak pati sé an sou
Chééé ! Lajan-mwen pran an kou !

Wé ! Grenndé ka woulé !
Wonz man sèbi ! jouwé!
Woulé ban-mwen Ti-André !
Woy ! lajan-mwen ka bésé !

Ti-chouval o dépa
Twa, ek senk ek twa
Twa, dé ek ankò twa
Twa ki gagn ! man rété ababa!

La wouj ? La nwar ? Saw lé ?
Ladjé boul-a misié !
Lèw an dévenn Mondié !
Lajan-mwen vaporé !

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« Lachas Mawon », de Daniel M. Berté

Dé chien a lapo nwè toujou pré o konba
Dé pè zié wouj ek jòn épi dé flanm difé
Dé djèl ka bavé blan ki ni dan kon pwagna
Dé chien ki YO drésé di lanfè yo chapé
An Nèg ki ni asé…

An Nèg ki ka sanfui pou kité lé kout fret
An Nèg ki ka fann kann pou kité lé fè-cho
An Nèg ka bat razié pou kité Kat-pitjèt
An Nèg ka krazé bwa pou kité lé kacho
Dé molos YO ladjé…

Dé molos énèwvé ki pran an lodè Nèg
Dé molos anrajé ki trapé pist an Nèg
Dé molos eksité paré a manjé Nèg
Dé molos ki présé pou kaptiré an Nèg
An Nèg ki ka trasé…

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Couleur arc-en-ciel

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Après la pluie vient le beau temps
pour les enfants de l’arc-en-ciel…
Aujourd’hui doit finir le temps
des discriminations sexuelles !

Chacun peut aimer à sa guise
car c’est une chose permise
pourvu qu’à personne on ne nuise…
Pour vivre en bonne intelligence

le mot d’ordre est la tolérance,
le respect de la différence.
Qu’il s’agisse de religion,
couleur de peau, sexualité,

soyons fiers de ce que nous sommes
et cela vaut pour tous les hommes
car des Droits la Déclaration
a depuis longtemps proclamé

qu’ils doivent être libres et égaux !
Il faut chasser de nos cerveaux
le racisme et l’homophobie.
D’un même combat il s’agit :

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Vers Le Diamant

Pour E.G.

par Patrick Chamoiseau

Ce qu’il existe de tendre
et de sensible
dans le soleil et dans le sable
s’est accordé ici
pour habiter les ombres
d’une secrète lumière

celui qui le sait
qui le tait
qui en est enchanté
n’en habite que l’absence.

Sous le soleil voilé
parfois
le sable accuse le gris clair des patiences
mais aux points de lumière
les éclats de lambis
de vieux quartz ou de sel
semblent s’accorder
aux souvenirs dispersés des empreintes

seule
de l’écume
le frissonnement trop clair
en conserve l’intuition
et en dessine la trace.

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8 Mai 1902

— Patrick Mathelié-Guinlet —

Tout à coup la montagne sort de sa torpeur.
De se réveiller, n’est-ce pas l’heure ?
En ce petit matin de Mai et sa pâleur,
d’abord un frémissement qui engendre
la peur
puis de murmures en grondements
de tonnerre,
sa rumeur s’enfle alors sous la terre.
À son flanc saigne une blessure
dont le sang coule à gros bouillons et puis soudain, c’est l’explosion :
les volutes d’une fumée grise,
épaisse, mortelle, quasi-solide
et pleine de roche en fusion,
montent au ciel et puis détruisent
toute vie endormie dans Saint-Pierre
brutalement ensevelie
sous une pluie de cendre amère.
Pas même le temps d’une prière
que déjà tout est fini.
Sur la mer retombe un silence de pierre,
de tombeau que nul chant d’oiseau ne vient
briser.

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Retours sur le Cahier.

— Par Dégé —

Le Théâtre de poche Du Flamboyant*, à la fois chaleureux et inconfortable pour le public, offre souvent une programmation intéressante. Disons-le nettement la proposition du Cahier d’un retour au Pays natal joué et mis en scène par Colette Césaire, célébrant ainsi l’hommage anniversaire au poète-guide, surprend et renouvelle les offres antérieures.

 En effet, par préjugé identitaire, on imagine instinctivement la voix de la révolte, virile, magnifiquement…martiale. Qu’elle soit douce, voire suave, c’est-à-dire « féminine », est impensable, impensée, improbable du moins tant qu’on n’a pas entendu Colette Césaire.

Ce défi, elle l’a longuement muri. Elle a une maîtrise impressionnante de ce texte immense dont nous connaissons tous par coeur de courts passages. Seule sur scène, elle murmure presque ce qui est habituellement une révolte trop hurlée. Et par contraste se détache dans toute sa force le cri césairien. La beauté nue de ce poème. Son verbe, son arme miraculeuse. Comme si le premier plan d’un tableau devenait secondaire, mettant en relief la grandeur du décor, l’essentiel.

La comédienne danse, elle chante, elle rythme de ses pieds la scène et le texte.

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Au Nègre fondamental

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Le père du nègre est mort !
Je vous parle pas de Cham.
Aujourd’hui dans mon slam
j’ai mis toute mon âme :
qu’il emporte mes mots
au loin jusqu’à son corps.
Du nègre Orphée
s’est tue la lyre,
dans les bras de Morphée
dirait-on pas qu’il dort ?
Car un poète ne peut être mort :
tant qu’on continue de le lire
il continue de vivre encore
au cœur de notre souvenir
pour les nombreux siècles à venir.
Certes tu fus aimé,
Aimé, comme ces airs,
Césaire, de liberté
que tu nous a chantés
et qui nous ont charmés.
Jamais nous te laisserons partir.

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Kann

— Par Daniel M. Berté —

Matnik an tan tala kann té ka dominé
Koupè épi marèz épi mennè-milé
Pou té sa fè richès ba tou lé gro bétjé
Travay o chan ek a lizin, sa pa té jé

Rèfren Kann planté, kann lévé
Kann koupé, kann chayé
Kann mizè kann kolè
Kann malè kann doulè

I té ni kann Diri èpi kann Dikana
Té ni kann Bawryolé épi kann Malavwa
Kann Wozo, kann Sikdòj épi kann Chokola
Gwonèli, ek Kribich, Diven ek Bigtana

Rèfren …

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Notre-Dame, notre drame

— Par Suzanne Dracius —

Tout soudain, en flammes, Notre Dame,
Notre Dame de Paris, notre drame
du tout monde,
au lendemain du quiet dimanche des Rameaux.
Voici que le feu torture les Mânes de Victor Hugo,
Meurtrit le corps déjeté de Quasimodo,
Et voici que l’incendie, cruel chorège,
Tourmente la grâce farouche de la superbe Esmeralda,
Violente sa danse sur le parvis,
Et la gothique magnificence des bâtisseurs de cathédrales,
De la colossale dentelle de pierre
Et de la séculaire forêt de charpente de chêne.
Puissent nos flots de sanglots et les eaux de la Seine éteindre l’incendie !
Terrible, le sentiment d’impuissance, alors que les flammes redoublent,
Gagnent les tours,
Accentuant notre sentiment de vulnérabilité.
Soudain, des fumées véhémentes surgit et soudainement me hante
La haute soutane d’Étienne Vinson, l’aumônier du lycée Marie-Curie
Au temps où j’y étais lycéenne
Dans mes jeunes années scéennes,
L’abbé Vinson, qui quitta l’aumônerie du lycée pour devenir chanoine
À Notre Dame,
L’ascète aux traits émaciés, aux longs pieds sanglés de spartiates
Qui me postillonna la biblique histoire
De Suzanne et les vieillards
Au mitan de bribes de laitue cuite
Qui m’aspergeaient le visage,
L’abbé Vinson vaticinant que je n’aurais pas toujours
Un prophète Daniel pour venir à mon secours…
Voici que soudain me frôle la haute silhouette à la Frollo,
– Le côté maléfique en moins –,
Voici que l’altière soutane me rassérène, comme antan, assèche mes larmes,
Triomphe des flammes.

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Festival de Poésies Sorbonne 18 & 19 avril 2019

Péril en Notre-Dame

— Par Philippe Pilotin —

Ô ! Père miséricordieux,
Comme c’est odieux !
Ô ! Sainte Vierge Marie,
Sans toi, que sera Paris !
Ô ! Sainte-Croix de Jésus-Christ,
Soulage nos souffrances et nos cris.

Depuis plus de 800 ans,
Elle a été témoin de tant d’événements
Mais aujourd’hui elle vit l’enfer
Et pour nous, c’est une triste affaire.

Malgré la dextérité des hommes du feu,
Cathédrale ! tu as failli devenir feu
Mais avec beaucoup d’applications,
Ils t’ont évité l’extrême onction.

Après t’être sortie de cette fournaise
Et pour mettre notre peine entre parenthèses,
Que la solidarité soit désormais la thèse !
Afin que chacun retrouve sa chaise.

Réunissons-nous en cohorte
Pour que rouvrent rapidement ses portes
Afin que dans son nouveau cœur
Résonnent encore nos prières en chœur.

Philippe PILOTIN

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Balade poétique de Colette Césaire autour du « Cahier d’un retour au pays natal »

Mercredi 17 avril 2019 à 19h Espace A’zwel à Terreville Schoelcher

À l’occasion de la commémoration des dix ans de la disparition d’Aimé Césaire, la comédienne Colette Césaire nous invite dans une « balade poétique ».

Décryptage d’une oeuvre d’Aimé Césaire

Une soirée artistique, littéraire et culturelle pour comprendre et ressentir un des textes les plus célèbres d’Aimé Césaire.

C’est en faisant des études de lettres modernes à Paris, que Colette Césaire découvre « Cahier d’un retour au pays natal ». En lisant le livre à haute voix, elle a entendu un rythme, mais aussi Aimé Césaire.

« Un moment d’émotion pour entendre le rythme du texte, et recréer les conditions de la poésie », c’est le nouveau concept que développe Colette Césaire.
Par sa voix tout à fait originale et personnelle, tantôt douce et sensuelle, tantôt puissante et vibrante, Colette Césaire interprète Cahier d’un retour au pays natal et donne à ressentir toute la dimension émotionnelle, voire mystique et spirituelle, de l’écriture poétique césairienne.

Chant magique. Chant nègre. Colette Césaire révèle la force des mots et donne à comprendre la profondeur des maux du poète martiniquais, disparu le 17 avril 2008.

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Khokho, “An nonm véritab”(200 K – Ba Joseph René-Corail )

— Par Daniel M. Berté —

Khokho keur-karayib

Ki akroché an kò la konsians kiltirèl


Khokho konbatan san krent

Ki kOJAMé épi kanmarad-li kont kolonializm katastrofik

Khokho keur-koubari

Ki kòlté épi an kalté kolè koré an zékal kòy

 

Khokho kok kalabray konbatif

Ki té ka dékatjé, dékalbiché, dékalé lé kotjen

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Solèy Sentespri

(Omaj ba Solange Fitte-Duval ki goumen pou Dwa fanm)

— Par Daniel M. Berté —

Souriw la sérénité, sé ta Tant So nou-a

Solid militant kont sistèm séléra

Santinel ki sové bwet-liwn kont la bann-red

Simèz de konésans anba van lasajes

Sésé solid tala, sé Solanj Fitte-Duval

Souriw la sérénité, sé ta Soso nou-a

Sensè fanm politik, ka sipòté pawti’y

Sendikalis sérié kont sa ka pran séraj

Solèy an kominn-li ki i matjé listwè

Sésé solid tala, sé Solanj Fitte-Duval

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Carnaval

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Chevalier d’hystérire
où tout, même le pire,
prétexte à dérision
lorsque l’amer des larmes
et les vagues de l’âme
sont noyés dans les lames
d’une mer sans fond de sons,
que déferle la houle
d’une foule qui s’défoule,
toute sous son empire.
Défilent des beautés
sensuellement parées
de leur seule sueur,
arcs-en-ciel de couleurs
des nudités de plumes
soulevant dans les airs
tourbillons de poussière
au rythme des danseurs
recherchant l’âme sœur
dans leur regard hagard
et que la transe allume.

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Vidé san TCSP

— Par Daniel M. Berté —

An bann kawnavalié té ni an bel lidé

pandan kannaval-a pou kouri an vidé

anlè an siwkwi nèf ki la dépi lanné

Yo alé a Carrère ek koumansé chanté :

Rèfren

« Nou ka’y kouri vidé ! nou sé moun désidé !

Nou ka’y kouri vidé ! nou pa bizwen biyé !

Nou ka’y kouri vidé ! nou ka désann a pié !

Nou ka’y kouri vidé ! menm san TCSP ! »

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14 février 1974

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Sur le plateau Chalvet
tous ensemble ils marchaient,
leur commune misère
d’étendard leur servant,
de cinq malheureux francs
désirant seulement
augmenter leur salaire
trop maigre au demeurant
afin que leurs enfants
ne meurent pas de faim
pour aller à l’école.
Ouvriers agricoles,
des coupeurs de banane
tous unis dans la grève,
par désespoir poussés
à cette extrémité.

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Pas…(Étit lespri févriyé dé-mil-nef ?) & Vendredi 6 mars 2019

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Pas…(Étit lespri févriyé dé-mil-nef ?)

Pas tan-an ka vin pou pep-la lévé doubout,
pas lavi an nonm two kout, fout !
kouté’y an lari-a palé épi an sel vwa
pou mandé tousa i ni dwa.
Pas mépri bétjé-a lévé kòlè pep-la,
pas nou té bon épi pwofitasion,
pas Gwadloup ek Matinik sé dé nasion,
pas lè ni an volonté ni an lawout,
pas nou vlé dinité nou épi sé tout,
pas lavi nou sé an konba ki pa jen bout,
pas sé solidarité ka pòté lespwa,
pas sé an kréyol i tan pou mwen di tousa,
divini ich nou ké plen épi lajwa !

Patrick Mathelié-Guinlet

Vendredi 6 mars 2019

Tous debout devant la Maison des Syndicats
malgré des lacrymos, l’épaisse, âcre fumée,
la marée rouge du fier peuple de Foyal
résiste à l’arrogance de l’armée coloniale,

scandant comme on le fait un hymne national :
« Yo armé, nou pa armé, sé pou la viktwa
nou ka alé ! » Ferveur d’une seule et même voix
en dansant tel en un vidé de carnaval…

Convaincus de leurs droits, au-delà de la peur,
sans armes, leurs mains nues levées avec ardeur,
ils font reculer à la force de leur chant
les gendarmes macoutes, armés, eux, jusqu’aux dents !

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Wou Joj ! (An sonjé pou Joj Fitte-Duval)

— Par Daniel M. Berté —
An tan ladérad ek lé brimad
Wou Joj boukliyé, ou té parad-nou

An tan la soumision ek loprésion
Wou Joj révolté, ou té djiyon-nou

An tan lensifizans ek lignorans
Wou Joj pédagog, ou té vayans-nou

An tan lé déni ek lé mépri
Wou Joj kanmarad, ou té zanmi-nou

An tan lé déba ek lé konba
Wou Joj militan, ou té balata-nou

An tan lapè ek la doulè
Wou Joj poèt, ou té bonnè-nou

An tan lawogans ek la sifizans
Wou Joj gid, ou té défans-nou

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Il y 8 ans la mort d’Édouard Glissant

— Par Daniel M. Berté —

Édouard Glissant s’en va

Une Lézarde dans Le Quatrième siècle

Une Malemort dans La Case du commandeur

Un Mahagony dans le Tout-Monde

Un Sartorius  qui crit : Ormerod

Edouard Glissant s’en va…

Édouard Glissant, le Soleil de la conscience, qui de son Discours antillais à son Discours de Glendon nous a conduit, par sa Poétique de la relation, à une Introduction à une poétique du divers ;

Édouard Glissant s’en va…

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