Problématique des emprunts : pistes de réflexion
— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
À l’instar de ce qui se passe en France parmi les locuteurs et dans la presse écrite, la valse des anglicismes –soit le recours à l’emprunt de mots anglais–, s’expose de manière constante dans les journaux et sur les sites Internet haïtiens publiés en français tant en Haïti qu’en outre-mer. Paru à Port-au-Prince dans le Nouvelliste du 23 novembre 2021, un article illustre à l’envi l’appétit d’un grand nombre de journalistes haïtiens pour les anglicismes : « Le data mobile en Haïti : « Un coupe-gorge pour les consommateurs, les entrepreneurs et l’État ». Pour le lecteur peu familier du sens habituel de ce terme, il faut rappeler que le Larousse définit comme suit l’« anglicisme » : « Mot, tour syntaxique ou sens de la langue anglaise introduit dans une autre langue. » Le Larousse précise également que l’« anglicisme » est un « solécisme consistant à calquer en français un tour syntaxique propre à l’anglais ». De manière liée, ce dictionnaire consigne que le « solécisme » est une « Construction qui n’est pas conforme aux règles de la syntaxe d’une langue à une époque donnée ou qui n’est pas acceptée dans une norme ou un usage jugé correct.

Devant l’autel du tropisme
Il y a aujourd’hui 60 ans, par un matin glacial, notre compatriote Frantz Fanon mourait à Bethesda, près de Washington. C’était le 6 décembre 1961. Au moment où une partie de la France, aujourd’hui séduite par la théorie du « grand remplacement », s’apprête à célébrer l’extrême droite ou droite identitaire, laquelle s’oppose à l’émigration des nègres et des arabes sur le territoire français, nous voudrions rappeler l’apport de Fanon à l’épineuse et ardente question de la Civilisation.
Le SINAbécédaire que l’on pourrait littéralement nommer l’abécédaire de Sinamal, (Sinaray dans ses caricatures), vient de paraitre. Comme son nom l’indique, il est le fruit de l’imagination au service de la plume de feu Raymond Sinamal. Cet artiste caricaturiste a conçu la matière première si l’on peut dire, mais, trop tôt disparu, il n’a pas vu naitre l’ouvrage.
— Par Robert Berrouët-Oriol,
DOM-TOM !
Baraj laraj…
Le Goncourt des Lycéens 2021 a été attribué jeudi à Rennes à
— Par Daniel M. Berté —
Depuis quelques jours,
Mondié pran yonndé atom
Paris – Le Nobel, le Booker Prize et le Goncourt: en 2021, de grands prix littéraires ont été remportés par des écrivains africains. Un « tir groupé » qui illustre la reconnaissance d’une littérature africaine en phase avec les interrogations de notre époque.
Quarante-deux ans après la réforme Bernard de 1979, trente-quatre ans après la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution de 1987, que savons-nous réellement de l’usage du créole dans l’École haïtienne ? Pour mémoire, il y a lieu de rappeler que la réforme Bernard, qui a institué l’usage du créole comme langue d’enseignement et langue objet dans le système éducatif national, n’a pas été étendue à l’ensemble du territoire national. Faiblement financée par l’État, insuffisamment dotée d’outils didactiques en langue créole, frappée de suspicion par un nombre élevé de parents créolophones et de directeurs d’écoles et boycottée par les grands requins de la dictature de Jean Claude Duvalier parmi lesquels le ministre tonton macoute Jean-Marie Chanoine, elle a été interrompue en 1987 et elle est depuis lors dans un coma qui a scellé sa mise au rancart
Nou pasé lesklavaj
Son ouvrage retrace, au fil d’une série d’enterrements, la dislocation d’une famille blanche dans l’Afrique du Sud post-apartheid.
Dotée d’une productivité gargantuesque, créature médiatique autant adulée que critiquée, Amélie Nothomb publie tous les ans au mois d’août et avec la même frénésie, un ouvrage au succès populaire quasi-constant.
L’auteur sénégalais, édité par Philippe Rey, succède à Hervé Le Tellier qui avait remporté le prix l’année dernière avec L’Anomalie (Gallimard).
« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.
Avec « La plus secrète mémoire des hommes », un roman « monde » porté par une langue magnifique et des histoires éternelles, l’écrivain sénégalais de 31 ans Mohamed Mbougar Sarr a séduit tous les jurys et son livre est déjà un succès en librairie.
Notre rapport à la langue.
Résumé
Le professeur d’université spécialiste des cultures d’Europe centrale succède à Grégory Le Floch, lauréat en 2020.
Les immortels ont choisi l’auteur de Mon maître et mon vainqueur. Il l’emporte de justesse, au 3e tour de scrutin, dix voix contre neuf voix à Gilles Martin-Chauffier, auteur du Dernier Tribun.