François-Henri Désérable remporte le Grand Prix du Roman de l’Académie française

— Par Mohammed Aïssaoui —

Les immortels ont choisi l’auteur de Mon maître et mon vainqueur. Il l’emporte de justesse, au 3e tour de scrutin, dix voix contre neuf voix à Gilles Martin-Chauffier, auteur du Dernier Tribun.

C’est l’un des grands prix d’automne qui vient d’être décerné à François-Henri Désérable, ce jeudi 28 octobre à 16 heures. Créé en 1914, le Grand Prix du roman de l’Académie française distingue l’un des meilleurs titres de la rentrée littéraire. Les immortels ont choisi l’auteur de Mon maître et mon vainqueur (Gallimard). De justesse: il a obtenu, au 3e tour de scrutin, dix voix contre neuf voix à Gilles Martin-Chauffier, auteur du Dernier Tribun (Grasset). Le troisième candidat était Mohamed Mbougar Sarr avec La Plus Secrète Mémoire des hommes (Éditions Philippe Rey, en coédition avec la maison d’édition sénégalaise Jimsaan). Ce dernier est pourtant le phénomène de la rentrée 2021, présent sur toutes les listes des grands prix, il est encore en lice pour le Goncourt et le Renaudot proclamés le 3 novembre.

Les immortels ont de la suite dans les idées, puisqu’ils avaient déjà distingué Désérable en 2013 pour son premier titre, Tu montreras ma tête au peuple (Gallimard), avec le prix Amic, une bourse de création décernée par l’Académie française.

Dans Mon maître et mon vainqueur, un écrivain est convoqué par un juge d’instruction suite à l’arrestation de son meilleur ami, Vasco. Le juge lui montre les poèmes écrits par ce dernier. Le narrateur livre alors les détails de l’histoire passionnelle et tourmentée entre Vasco et Tina. Manière de revisiter le fameux trio, la femme, le mari et l’amant. Dans Le Figaro Magazine du 29 octobre, Jean-Christophe Buisson en a dit le plus grand bien : « Son quatrième livre installe définitivement François-Henri Désérable parmi les meilleurs écrivains de sa génération. Sur le sujet le plus banal du monde, il bâtit un récit romanesque à la fois haletant, poétique, cruel, fiévreux et drôle. Rien de plus difficile qu’être, sur les sentiments et le couple, un moraliste sans être un moralisateur. FHD y parvient admirablement. »

François-Henri Désérable est l’auteur de trois livres aux Éditions Gallimard, dont Évariste et Un certain M. Piekielny (autour de la figure de Romain Gary). Pour Mon maître et mon vainqueur, son éditeur avait averti: « Dans ce nouveau roman virevoltant, il laisse percevoir une connaissance sensible des tourments amoureux.» Cet ancien joueur professionnel de hockey sur glace s’est fait remarquer dès ses débuts. Notre collaboratrice Anne Fulda avait eu du flair, elle avait signé un portrait saisissant du jeune homme avec le titre « Tête à prix »! C’était en octobre 2017. Bien vu.

La récompense est dotée de 10.000 €. L’an passé, le lauréat était Étienne de Montety, directeur du Figaro littéraire, pour La Grande Épreuve (Stock). Il succédait à Laurent Binet, Camille Pascal, Daniel Rondeau et Adélaïde de Clermont-Tonnerre. Désérable rejoint un palmarès prestigieux où l’on distingue, entre autres, Éric Neuhoff, Pascal Quignard, Amélie Nothomb, Anne Wiazemesky, Patrick Rambaud, Alphonse Boudard, Franz-Olivier Giesbert, François Sureau, Paule Constant, Pierre Schoendoerffer, Michel Déon, Jean d’Ormesson, Patrick Modiano, Mauriac, Kessel…

Source : Le Figaro.fr

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