Catégorie : Théâtre

« Salade, tomate, oignons – Portrait d’Amakoé de Souza » m.e.s. par Jean-Christophe Folly

Mardi 21 mars à 19h – Salle Mobile(Saint-Esprit)

Le Portrait d’Amakoé de Souza est la représentation kaléidoscopique d’une identité en quête d’elle-même. Celle peut-être de son auteur Jean- Christophe Folly qui à l’instar de Fernando Pessoa aime jongler avec des pseudonymes et brouiller sans cesse les pistes entre fiction, auto fiction, réalité, récit, chanson… Le sous-titre de son/ce portrait Salade, tomate, oignons, résonne comme un nom de code. Et c’en est un ! Un signe de reconnaissance entre gens de kebabs. Qui dans sa vie n’est pas passé par un kebab ? À la manière des inconnus qui se rencontrent sur un pont à Paris dans La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, les personnages de Jean-Christophe Folly se rencontrent au Kebab et se fondent en une seule entité, tour à tour homme, femme et Jean Montrouge…

DISTRIBUTION
Avec Jean-Christophe Folly

Production : Comédie de Caen-CDN de Normandie
Coproduction : Compagnie Chajar & Cham’s, Théâtre Dijon Bourgogne
Avec le soutien de la Maison Jacques Copeau, Pernand-Vergelesses, Les Plateaux Sauvages – Paris
Avec l’aide de la Fondation Beaumarchais-SACD.

L’ extrait

→   Lire Plus

Tania de Montaigne :« J’ai découvert que j’étais noire à l’école »

« Noire » de et avec Tania de MontaigneFrance 4 Samedi 18 mars – 21h10

— Propos recueillis par Sandrine Blanchard —

Je ne serais pas arrivée là si …

« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine évoque son enfance, le racisme du quotidien et la rencontre avec son père

Entretien

Écrivaine, autrice de romans et d’essais, dont L’Assignation. Les Noirs n’existent pas (Grasset, 2018), Tania de Montaigne a reçu en 2015 le prix Simone Veil pour son livre, Noire. La vie méconnue de Claudette Colvin (Grasset 2015), A 48 ans, elle monte sur la scène du Théâtre du Rond-Point pour raconter le parcours de cette militante afro-américaine pour les droits civiques.

Lire aussi :« Noire », le rôle primordial des femmes dans les luttes anti-ségrégationnistes — Par Roland Sabra —

Je ne serais pas arrivée là si…

… si ma mère ne m’avait pas inscrite, l’été de mes 17 ans, à une colonie de danse et de théâtre à Avignon. J’ai grandi dans un milieu où il n’y avait pas d’argent.

→   Lire Plus

À propos de l’Ur-texte  » Et les chiens se taisaient » d’Aimé Césaire

Peut-on faire lecture publique d’un texte qu’un auteur a désavoué ?

— Par Roland Sabra —

Désavouer: Refuser de reconnaître quelque chose comme sien, le renier. Larousse .

Pendant longtemps, jusqu’en décembre 2008, n’étaient connues que quatre versions du texte d’Aimé Césaire «  Et les chiens se taisaient ». Les deux plus célèbres, publiées en français sont celle de 1946, chez Gallimard, insérée dans le recueil « Les armes miraculeuses », suivie en 1956 d’un « arrangement théâtral » de Présence Africaine. Cette année là deux autres versions, dues au travail de l’écrivain et traducteur Janheinz Jahn voient le jour, Und die Hunde schwiegen , en allemand dans le texte, la première radiophonique dont il existe une transcription et une autre suffisamment ré-élaborée, transformée pour qu’elle soit considérée, par certains, comme le résultat d’une co-écriture entre le poète et son traducteur. « Jahn supprime dans les trois actes environ un tiers du texte original de Césaire […]. Il complète ce qu’il a conservé par des scènes et des indications scéniques qu’il a lui-même rédigées et qui constitueront environ 20 % de la totalité du texte définitif de cette version.

→   Lire Plus

« 1902 – Une catastrophe au bout de folles certitudes » de Léo Ursulet, m.e.s. d’Élie Pennont

Samedi 16 mars  au Millenium  du Morne Rouge

Cette pièce de théâtre s’appuie sur les recherches historiques de Léo Usulet.

La pièce se déroule du début du carnaval de 1902 au 8 mai. Outre la vie à Saint-Pierre, elle nous fait partager les doutes, les questionnements des autorités responsables sur la situation quelques jours, quelques heures avant la tragédie.

L’auteur : Léo Ursulet est historien spécialiste de la catastrophe de Saint-Pierre en 1902 qui fut l’objet de sa thèse de doctorat.

Le metteur en scène : Élie Pennont, comédien, dramaturge et metteur en scène, Elie Pennont est responsable de l’atelier théâtre du SERMAC.

La catastrophe de 1902 à la Martinique figure de manière très discrète dans le répertoire des catastrophes naturelles les plus meurtrières dans le monde. Pourtant la perte de 29 000 victimes pour sa population en 1902 de 204 000 âmes, correspondrait par exemple pour la France d’aujourd’hui à une perte de 9,4 millions de personnes.

De même, cette catastrophe, verrons-nous, a interpellé le monde, de par sa nature, de par ses échos, de par la diversité d’origine de ses victimes ; elle est également retenue par l’histoire pour sa richesse en divers enseignements.

→   Lire Plus

« Les Misérables », d’après V. Hugo, texte Claire Bonifay & Lazare Herson-Macarel, m.e.s. Lazare Herson-Macarel

Vendredi 17 mars à 19h – Tropiques-Atrium 

Note d’intention du metteur en scène :

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers (…), tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » (préface des Misérables, janvier 1862)
A la fois épopée, drame social et roman d’aventure, Les Misérables sont considérés comme le sommet de l’œuvre de Victor Hugo, et l’un des plus grands romans de la littérature mondiale. Comment porter ce monument à la scène aujourd’hui ?
En écrivant les Misérables, Hugo est porté par une idée : la misère est un enfer. Un enfer où les damnés sont jetés sans avoir commis aucune faute. Un enfer qui, contrairement à celui de Dante, ne répond à aucune justice, à aucune nécessité. Pour Hugo, la misère doit donc être combattue, et, mieux encore, elle doit être éradiquée. Il est animé d’un sentiment d’urgence qui cent cinquante ans plus tard ne nous a pas quittés.

→   Lire Plus

Sorcière, pirate et crocodile : un conte malicieusement troussé !

Un spectacle pour enfants au théâtre du Marais

— Par Dominique Daeschler —

Ça commence par  le «  il était une fois » des contes traditionnels et on se dit qu’on est parti pour un cocktail d’épreuves, de mystère, de magie avec bons et méchants, morale et bons sentiments. Eh bien non, tout de suite on prend un chemin de traverse. Les archétypes sont bien là : la sorcière, le pirate, le méchant prédateur … oui mais la sorcière est maladroite, rate tous ses tours mais veut impressionner Maléfique sa marraine , le pirate est peureux et très petit garçon et le crocodile menteur délivrera cependant à point nommé sa bave qui permettra à Maladroite de participer aux « golden crapauds » avec la complicité du capitaine Bourtouga.

Ouf ,on rentre dans le cadre avec une pirouette, une concession bon enfant. Mais ces personnages qui refusent d’entrer dans la légende manient humour, bienveillance, tolérance : ne seraient-ils pas un peu humains, acceptant finalement leurs faiblesses, apportant avec de pseudo standard bien choisis rythme et saut dans le monde d’aujourd’hui. C’est écrit très en jeu par Cecilia Fornezzo qui joue aussi le capitaine en duo avec une sorcière charismatique, rockabilly et un rien titi, ayant un grand sens du jeune public(Manuela Josset).

→   Lire Plus

« Chasser les fantômes », texte Hakim Bah, idée originale Sophie Cattani, m.e.s. Antoine Oppenheim

Samedi 18 mars 2023 à 19h – Salle Mobile (Saint-Esprit)

Chasser les fantômes, interprété par Sophie Cattani et Nelson-Rafaell Madel, raconte l’histoire d’un couple mixte : lui est noir, elle, blanche. La pièce retrace leur parcours, depuis leur rencontre à Conakry, à l’occasion de la victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine, jusqu’à leur arrivée en France. Malgré leur amour réciproque, le doute s’installe : Marco est sans-papiers et désire se marier rapidement, Roxane doute et temporise. A travers des monologues, la pièce confronte deux voix lucides, mais qui restent traversées par des clichés et des préjugés sur l’autre. Chasser les fantômes explore ainsi, sur un mode intimiste, la question de savoir si l’amour peut dépasser les différences culturelles.

Lire la critique de Janine Bailly sur Madinin’Art

Pour créer Chasser les fantômes, le collectif ildi ! eldi a passé commande à l’auteur guinéen Hakim Bah. La première étape de son travail a consisté à interroger, en France et en Afrique de l’Ouest, des couples franco-africains. Ces témoignages portaient sur les différentes étapes d’une relation mixte : rencontre, difficultés et joies du quotidien, intégration dans les belles-familles, démarches administratives.

→   Lire Plus

« Guten Tag, Madame Merkel »

Les 8 & 9 mars 2023 à 19h 30 au T.A.C.
— Par Selim Lander —

Qui en France peut se targuer de connaître Madame Merkel (née en 1954, désormais retraitée), celle dont on a pu dire, pourtant, qu’elle était « la femme la plus puissante du monde » mais qui a toujours voulu préserver sa vie privée ? Puissante, certes, elle le fut pendant les seize années (2005-2021) où elle fut la chancelière allemande, puissante comme l’économie de son pays, longtemps premier exportateur mondial et qui se bat désormais avec les Etats-Unis pour la deuxième place derrière la Chine. Nous savons d’ailleurs, même si ce n’est pas dit dans la pièce que lui consacre Anna Fournier que l’objectif premier de sa politique fut de conforter la puissance économique de son pays, sans autre morale que celle de l’intérêt. D’où son attitude systématiquement bienveillante à l’égard de la Chine et de la Russie.

À la fin de la pièce, Angela Merkel fera d’ailleurs contrition à propos de ses relations avec Poutine. Pas cependant en ce qui concerne son attitude lors de l’attitude de la dette grecque (2005), lorsqu’elle contribua par son intransigeance à mettre la Grèce à genoux.

→   Lire Plus

« Guten tag Madame Merkel », écriture & jeu Anna Fournier, m.e.s. Marie Sambourg

Les 8 & 9 mars 2023 à 19h 30 au T.A.C.

La pièce
Guten tag, Madame Merkel est un seul en scène épique et satirique sur la vie d’Angela Merkel. C’est l’histoire de cette politicienne sans charisme, comme elle aime à se définir elle-même, devenue la femme la plus puissante du monde. Avec une dizaine d’autres personnages à ses côtés, de Bismarck à Vladimir Poutine en passant par Nicolas Sarkozy, on suit sa vie de la chute du mur du Berlin jusqu’à la fin de sa carrière de chancelière, découvrant ainsi sous l’angle intime cette femme de pouvoir secrète à l’intelligence politique redoutable.
Partant du constat qu’on ne règne pas sur un pays comme l’Allemagne en étant un enfant de choeur, une question passionnante se pose : qui est Angela Merkel ?
Qui est-elle pour tenir le pouvoir si fort et si longtemps ?
Qui est cette femme à l’allure passepartout qui a gagné le respect de Vladimir Poutine et a influencé profondément les décisions européennes ?

Note de l’autrice et interprète

Angela Merkel m’est vraiment tombée dessus. Il y a quelques années, Jade Herbulot et Julie Bertin sont venues me voir pour me dire « on va faire un spectacle sur la crise de la dette grecque et on voudrait que tu joues Angela Merkel ».

→   Lire Plus

Opéra : « Les Noces » en Martinique

—Par Selim Lander —

Cela faisait plaisir de voir la grande salle de l’Atrium bien remplie pour un spectacle musical qui nous change des chanteuses et chanteurs dits sans doute à juste titre populaires mais dont les mélodies, il faut bien le reconnaître, ne vont pas chercher bien loin. La présence de tant de spectateurs pour Les Noces de Figaro est la preuve, si besoin était, qu’il existe en Martinique un public non négligeable pour la « grande musique. N’y a-t-il pas d’ailleurs sur notre île une tradition pour l’art lyrique, de Christiane Eda-Pierre à Fabrice Di Falco ? Tout cela pour dire que nous attendons davantage de spectacles du même genre. Sans doute ai-je dû déjà écrire quelque chose de semblable : bis repetita placent.

Ne rêvons pas : déplacer une troupe et un orchestre d’opéra au complet pour interpréter les Noces comme cela se fait à Paris ou à Aix-en-Provence serait financièrement totalement déraisonnable. On ne dira pas pour autant que ce qui nous fut donné à voir fut un spectacle au rabais, d’ailleurs monté par un metteur en scène d’originaire de la Martinique et pas seulement puisqu’il y a effectué toute sa scolarité, de l’école primaire de Trénelle jusqu’au lycée Schoelcher avant de s’envoler pour la capitale.

→   Lire Plus

« Pour deux francs… » de Francine Narèce, m.e.s. Élie Pennont.

Mercredi 8 et samedi 11 mars à 19h  à l’Espace Camille Darsière

Pièce de théâtre « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François », une pièce écrite par Francine Naréce (photo) et mise en scène par Élie Pennont.

Commémoration des événements de la grève de février 1900- Interprétation : Élie Pennont, Jean-Claude Duverger, troupe de 6 comédiens – Participation des ballets « les Fonds Blancs » et « Sé nou Menm » »
Deux lycéens, Killian et Matisse, se moquent d’un travail de recherche qu’ils ont à faire sur de grandes figures politiques et culturelles. Alors qu’ils sont en plein fou-rire arrive une jeune fille, Louna, qui leur rappelle quelques grandes dates qui ont marqué l’histoire de leur pays et en particulier février 1900. »
La pièce plonge le spectateur dans une page tragique de l’histoire martiniquaise. « Tous les ingrédients d’une explosion se trouvaient réunis. Elle se produira avec la grève générale des ouvriers de la canne en février 1900. Et la mort de 10 d’entre eux tués par balles le 8 février 1900.

→   Lire Plus

“Écrire une fiction théâtrale en langue créole”

Du 18 mars au 10 juin 2023

Edition 2023

ETC Caraïbe ouvre son atelier “ Ecriture une fiction théâtrale en langue créole” du 18 mars au 10 juin 2023

Cette année, l’essentiel du dispositif sera axé sur l’accompagnement personnalisé des projets d’écriture, à travers les conseils sur l’imaginaire de la langue et la dramaturgie.

Avec, en parallèle, des rendez-vous ponctuels consacrés à des master class, des séminaires sur la symbolique des corps, gestes et rythmes dans les pratiques culturelles martiniquaises, des conférences sur l’histoire et esthétique du théatre créolophone en Martinique.

Ces rendez-vous auront lieu à l’Université des Antilles, le samedi matin, de 9h à 12h.

Les auteur.e.s portant un projet d’écriture d’un texte théâtrale en langue créole sont invité.e.s à s’inscrire par mail :

etc_caraibe@yahoo.com

Etc Caraïbe_ Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe est une agence d’auteur.e.s domiciliée en Martinique.

Le soutien d’ETC Caraïbe aux auteurs et autrices s’expriment au travers de multiples actions complémentaires.

Qu’il s’agisse de dispositifs de découverte et d’accompagnement des écritures théâtrales contemporaines. Qu’il s’agisse de promotion des livres et de soutien à la mobilité des œuvres et des auteur.e.s

→   Lire Plus

« Angela Davis, une histoire des Etats-Unis », texte Faustine Noguès, m.e.s. Paul Desveaux

Vendredi 31 mars 2023 à 19h30 Tropiques-Atrium

C’est une véritable plongée dans le parcours militant d’Angela Davis. Astrid Bayiha nous emmène dans une traversée politique, poétique et musicale de la vie de cette femme hors norme qui a dédié sa vie à la lutte pour tous les discriminés. Dans un univers sonore entre rap et jazz s’entrecroisent des extraits de discours, des archives vidéo et le texte de Faustine Noguès.
Sur scène, une chaise, un micro, un pupitre, une petite table avec une loop station et un écran de projection Super 8… Pour le reste, une parole, une actrice et un public.
Texte Faustine Noguès
sur une idée originale de Véronique Felenbok et Paul Desveaux
Mise en scène Paul Desveaux
Avec Astrid Bayiha
Musique, direction musicale et coaching chansons Blade AliMBaye, lumière Laurent Schneegans, images Jérémie Levy, assistanat à la mise en scène Ada Harb, régie générale Johan Allanic ou Nil Elftouh
Texte publié chez Lansman Éditeur
Compagnie L’héliotrope

Lire aussi:

La critique de Laurent Steiner

Angela Davis et les démons de l’Amérique par Guillaume Lasserre

Les luttes d’Angela Davis sous la plume de Faustine Noguès par Marie Plantin 

→   Lire Plus

« Je t’ai aimé, ce n’est déjà pas si mal », texte et m.e.s. de Pascal Rambert

Avec « Perdre son sac » puis « Ranger », Pascal Rambert met en scène deux de ses textes qui parlent chacun d’amour et de désespoir, avec deux comédiens au bon tempo.

— Par Gérald Rossi —

Avec « Perdre son sac » puis « Ranger », Pascal Rambert met en scène deux de ses textes qui parlent chacun d’amour et de désespoir, avec deux comédiens au bon tempo.

Face public, au centre d’une immense bâche de plastique bleu, elle parle, se raconte, dit ses espoirs et ses colères. Surtout ses colères. Elle ne quitte guère un espace limité, une planche carrée, d’un mètre de coté seulement, ou d’à peine un peu plus, qui résonne, qui claque, sous les talons de ses bottines. Avec son « bac plus cinq » comme elle le répète, elle lave des vitrines, enfin celles des commerces qui veulent bien payer quelques euros en échange. Jeune fille, sans doute venue de loin, elle survit. Voyage aussi avec son père. Avec qui elle partage plus de rancoeur, de haine même que d’amour, puis elle tombe amoureuse folle de Sandrine, une des vendeuses d’un magasin de cosmétiques.

→   Lire Plus

« Zantray » ou les fruits de l’amour assassinés

—Par Roland Sabra —

Le trio Frankito, Irène Bicep, Christian Julien, a pris ses marques en Martinique depuis quelques année. En 2017 il nous proposait « Bòd lanmou pa lwen » ( Les rives de l’amour ne sont pas loin), une pièce dans laquelle Lak-La ( Gérard) après être tombé fou amoureux de Léna, va croiser sur son chemin Zaza, dont là encore, il deviendra « zinzin ». Pour un temps, peut-on prévoir. Franck Salin, alias Frankito, dresse une critique douce amère, de l’inconstance amoureuse des hommes antillais, de cette difficulté à s’assumer autrement que comme géniteurs. Sociologues, psychanalystes, anthropologues discourent depuis longtemps sur ce thème, à cet égard on pourra consulter sur ce site « La matrifocalité caribéenne n’est pas un mirage créole » de Stéphanie Mulot, «De la famille antillaise »  de Victor Lina, Fonction du père et récidive en milieu carcéral à la Martinique de Joëlle Blais ou encore La violence à l’égard des femmes : un symptôme de la misère sexuelle masculine.  par Roland Sabra.

Avec « Zantray » Frankito s’attache au problème de la violence intra-familiale.

→   Lire Plus

« Zantray », de Frankito, m.e.s. Frank Salin

Les 9, 10 & 11 février 2023  à 19h30 au T.A.C.

« Sé kouto sèl ki sav sa ki an kè a jiwomon ». « Seul le couteau sait ce qui se cache dans le coeur du potiron ». (Proverbe créole)

Enfermé dans un hôpital psychiatrique, José rumine ses rancoeurs, hanté par le geste fou qui l’a conduit dans la chambre où il croupit depuis des mois.
Ivre de colère et de désespoir, Marie-Paule, sa femme, lui rend visite pour lui arracher les explications de son acte et assouvir sa vengeance…

Zantray questionne la part de violence logée au coeur de la famille, du couple et de chacun d’entre nous. C’est une comédie dramatique en un acte qui mêle la flamboyance de la langue créole à la fulgurance d’un humour au vitriol.

Après le succès de leur précédente pièce de théâtre, Bòdlanmou pa lwen (L’amour à l’horizon), qui a sillonné la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et l’Ile-de-France, Frankito et la Compagnie du Grand Carbet présentent leur nouvelle création.
Zantray est une oeuvre pluridisciplinaire qui convoque musique, danse et vidéo pour mieux explorer un sujet qui demeure d’une terrible actualité : les violences conjugales et intrafamiliales.

→   Lire Plus

« Comme tu me veux » : la version de Stéphane Braunschweig

Portrait d’une femme à la recherche d’elle-même et de sa vérité

–– par Janine Bailly ––

Nous guider ou nous perdre dans le labyrinthe des identités multiples, telle est la mission que Stéphane Braunschweig dit attribuer à ses acteurs lorsqu’il monte à l’Odéon, en janvier 2021, la pièce de Luigi Pirandello, Comme tu me veux, dans sa propre traduction. Un compagnonnage fidèle entre le dramaturge et le metteur en scène, puisque ce dernier a déjà donné au théâtre Vêtir ceux qui sont nus, Six personnages en quête d’auteur et Les Géants de la montagne. Comme tu me veux fait escale au Théâtre National de Bretagne, en ce mois de février 2023, et c’est un bien que les spectacles sortent de leur pré carré parisien et voyagent jusque dans nos “provinces”…

Nous perdre, la comédienne Chloé Réjon, qui incarne l’Inconnue, – jamais explicitement nommée, mais à qui seront attribués dans l’histoire deux prénoms différents –, figure centrale, omniprésente sur scène, toute en mouvements, errements et émotions diverses, s’y attache et y parvient sans peine. Quand se clôt la représentation, nul ne saurait affirmer avec certitude qui est cette Femme, le spectateur pas davantage que ses compagnons de jeu.

→   Lire Plus

Une Médée à la recherche d’elle-même…

Samedi 04 février à 19h 30 / Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

Médée travaille Astrid Bayiha et en retour, Astrid Bayiha travaille le mythe de Médée. Depuis une dizaine d’années. Elle a lu plus d’une vingtaine de versions, d’Euripide à Sara Stridsberg, en passant par Sénèque, Corneille, Anouilh, Müller, Dea Loher, Jean-René Lemoine, etc. Elle n’en n’a pas fini avec Médée. Et puis que veut dire en finir avec Médée ? Le mythe est inépuisable. Médée est un pur signifiant. Mais si la grande majorité des versions sont plutôt fidèles au mythe antique et aux textes d’Euripide ou de Sénèque, telles celles de Corneille, de Pasolini ou même, dans une certaine mesure, le Médée-Matériau de Heiner Müller, celles du début du XXIè siècle s’en écartent sensiblement. Quelques-unes ont inspiré Astrid Bayiha pour M Comme Médée.

Pour Christa Wolf Médée n’est plus la coupable d’infanticide mais la victime accusée de la propagation de la peste dans le pays et menacée d’expulsion du territoire, une sorte d’OQTF avant la lettre. Dans la même veine Dea Loher, dans Manhattan Medea, fait de Jason et Médée deux sans-papier, deux immigrés clandestins, vivant dans l’underground new-yorkais.

→   Lire Plus

Théâtre: expo, bal et dîners d’époque pour le centenaire de la disparition de Sarah Bernhardt

Une exposition au Petit Palais, un bal, des dîners littéraires d’époque et des visites guidées, à Paris plusieurs événements rendront hommage à la comédienne française Sarah Bernhardt, disparue il y a 100 ans.

Considérée comme la première star internationale, « La Voix d’or », pour qui Jean Cocteau inventa l’expression « monstre sacré », a porté le théâtre français sur les cinq continents avant de devenir un phénomène.

Du 14 avril au 27 août, le Petit Palais -qui abrite un célèbre portrait de la tragédienne signé Georges Clairin- présentera l’exposition « Et la femme créa la star ».

Elle y retracera sa vie et sa carrière -avec, entre autres, des objets de son intérieur et de sa garde-robe-, mais aussi ses activités de peintre, d’écrivaine et surtout de sculptrice.

Star de la Comédie-Française, avec qui elle a entretenu des relations houleuses, elle faisait régulièrement les choux gras de la presse qui s’extasiait de ses interprétations mais s’exaspérait aussi de son excentricité.

Un collectif, baptisé « Sarah dans tous ses états », va célébrer « La Divine » du 22 au 26 mars, lors d’événements annoncés lundi au Théâtre de la Ville.

→   Lire Plus

 Au TNB, « Ranger », de Pascal Rambert pour Jacques Weber

« Ranger » après « Perdre son sac »,  deuxième partie d’un diptyque sur la vie

–– par Janine Bailly ––

Aux antipodes de Perdre son sac, Pascal Rambert écrit, pour Jacques Weber, un monologue qu’il nomme Ranger, comme ranger ses papiers, trier le bon grain de l’ivraie, dresser un bilan avant de clore le chapitre de la vie. Aux antipodes, car une jeune femme est à l’aurore de sa vie d’adulte, un homme déjà blanchi sous le harnais s’achemine vers la mort ; bâche bleue pour elle en guise de décor, espace ouvert donc, pour lui un plateau transformé en un lieu qui, par son dépouillement, ses lignes géométriques, ses couleurs blanches, ses quelques meubles fonctionnels et ses néons aveuglants, m’évoquera davantage un lieu clinique qu’une chambre d’hôtel, lieu fermé au point que le « quatrième mur » se voit figuré par de fines colonnes entre lesquelles regarder jouer, se déplacer souvent le comédien. Qui arpente le plateau, tout comme il remonte le cours de son existence. Qui s’assied face au cadre enfermant le portrait de l’épouse disparue, et qu’il vient de placer sur la table, côté salon.

→   Lire Plus

« M comme Médée », adaptation & m.e.s. d’Astrid Bayiha

Samedi 4 février 19h30 – Tropîques-Atrium

Dramaturgie, adaptation et mise en scène : Astrid Bayiha
Création lumières et régie générale : Jean-Pierre Népost 
Scénographie : Camille Vallat 
Costumes : Emmanuelle Thomas 
Composition musicale : Swala Emati 

Avec Fernanda Barth, Jann Beaudry, Valentin de Carbonnières, Swala Emati, Daniély Francisque, Nelson-Rafaell Madel, Josué Ndofusu 

*******

— Présentation par Astrid Bayiha —

Je dis toujours qu’un mythe est en chacun de nous, une sorte d’ADN d’images ancestrales.

Euripide s’est emparé du mythe de Médée comme tant et tant d’autres auteurs, autrices, ou artistes après lui. J’ai le désir de m’en emparer aussi. De me rapprocher de Médée à ma façon. En tentant de raconter cette femme dans toute sa multiplicité et sa complexité. Celle qui existe au-delà mais aussi au coeur de la meurtrière et de la mère infanticide. Médée est immonde, c’est-à-dire en marge du monde. Elle choque considérablement la raison et la morale. Elle serait monstrueuse. Mais au regard de qui et de quelles lois exactement ? Qui de mieux que cette figure féminine, féministe et mythologique pour interroger ce que sont la monstruosité et la marginalité, alors même qu’aujourd’hui la femme est toujours celle qu’on met le plus face à la raison et à la morale ?

→   Lire Plus

« Moi Cyrilia, gouvernante de Lafcadio Hearn 1888. Un échange de paroles à Saint-Pierre de la Martinique » , texte Ina Césaire, mise en lecture Yna Boulangé

Vendredi 27 janvier / 19h / Médiathèque du Saint-Esprit

“Sé bèf douvan ki bwè dlo klè !”

Monsieur Hearn avait déjà sorti son petit cahier noir. Cette fois-ci, j’osai lui demander la raison de ce que je considérais comme une indiscrétion.
“La curiosité est mon métier, Cyrilia. J’ai dans l’idée que la phrase que vous venez de prononcer est un proverbe de chez vous, domaine qui me passionne… Quel est son sens ?”
“ C’est le boeuf qui est arrivé le premier qui a droit à l’eau la plus claire” signifie que, contrairement à ce que vous venez d’affirmer, les mieux placés sont toujours lesprivilégiés !”

[…]

– Quelle chaleur, ma fille ! On se croirait en plein carême et je meurs de soif !
– Voilà que je manque à tous mes devoirs ! Tu prendras bien un peu de café ou d’eau de coco ?
– N’aurais-tu pas plutôt une petite goutte de shrubb * ?
– Du shrubb, au beau milieu de la matinée ?
– Il est certes un peu tôt, mais tu sais bien que c’est mon péché mignon !

→   Lire Plus

Au TNB : Pascal Rambert et Lyna Khoudri

Comment créer dans une complicité théâtrale assumée

–– Par Janine Bailly ––

Au TNB (Théâtre National de Bretagne), à Rennes, Pascal Rambert nous revient, après Mes frères mis en scène la saison passée par Arthur Nauzyciel, et Dreamers créé avec les comédiennes et comédiens de l’École, promotion 10. Nous revient avec deux monologues, dont nous avons la primeur avant qu’ils ne soient donnés au Théâtre des Bouffes du Nord, en février à Paris, l’un confié à la jeune comédienne Lyna Khoudri, l’autre à Jacques Weber, un grand que l’on ne présente plus !

Perdre son sac, monologue interprété par Lyna Khoudri 

Elle entre, de sa démarche verticale, seule pour emplir l’espace, petit bout de femme brune et fière que d’emblée on devinera déterminée, porteuse d’une parole sans détours ni faux-fuyants. Elle entre et son corps, que l’on sent habité de forces et de fragilités, donne à l’air une densité nouvelle. Corps tout en révoltes. Corps tendu comme un arc.

Elle entre et se pose, s’impose là, sur un rectangle, étroit plateau de jeu au centre de la bâche bleue qui figure le décor, tendue en fond et au sol, si près de nous puisque l’espace scénique n’est pas surélevé, mais se veut au niveau du public.

→   Lire Plus

La Peur en lecture – samedi 21 janvier

Le 21 janvier 2023 à 18h30 au CDST, Saint-Pierre

Par L’ART GONDS TOUT

Lire pour faire découvrir le bonheur des textes

Lire pour le plaisir et pour donner l’envie de lire

Le ministère de la Culture invite les associations et les lieux culturels partout en France et Outremer à consacrer une fois dans l’année une manifestation à la lecture. En 2023, les dates retenues vont du 19 au 22 janvier 2023. Un thème est suggéré : la peur !

Le samedi 21 janvier, l’association culturelle L’ART GONDS TOUT, en partenariat avec le CDST à Saint-Pierre, invite les amoureux de la littérature comme tous ceux qui ont le goût des belles histoires pour des lectures à plusieurs voix suivies d’une discussion avec le public.

Il y a peur et peur, d’où toute une gamme de réactions possibles, des simples frissons à la terreur la plus abjecte. Certains la recherchent pour le plaisir, d’autres sont paralysés devant elle, d’autres y voient une source de méditation, d’autres enfin la prennent comme une motivation pour (ré)agir.

On ne passera pas en revue en une seule soirée tous ces aspects.

→   Lire Plus

« Le Souper » : Brisville/Mesguich père et fils

– Par Selim Lander –

Cet été en Avignon, les Mesguich étaient ensemble ou séparément dans quatre pièces différentes. Des journées bien occupées, donc, ce qui ne les empêchait nullement de briller tant est présent en eux le métier de comédien. Dans L’Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le Jeune du même Jean-Claude Brisville, ils s’y montraient étincelants (1). Ils y jouaient également Le Souper mais c’est à la Martinique où ils sont en tournée que nous avons pu y assister.

Plus connue que « Descartes et Pascal », en particulier parce qu’il a été porté au cinéma par Edouard Molinaro avec Claude Rich et Claude Brasseul, Le Souper paraît pourtant un cran en-dessous. Sans doute parce que la confrontation de Talleyrand et Fouché, deux cyniques qui ne cherchent, sous couvert de sauver la France, qu’à se cramponner au pouvoir, ne peut pas avoir la même intensité dramatique que l’affrontement de deux grands penseurs défendant des philosophies de la vie opposées. La formule la plus fameuse du Souper est sans doute celle-ci : « on fait de la politique pour avoir le pouvoir et quand on a le pouvoir on s’amuse à faire de la politique ».

→   Lire Plus