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« Welfare », d’après Frederik Wiseman, m.e.s. Julie Deliquet, avec Astrid Bayiha, Salif Cisse…

Dimanche 23 juillet 21h10 sur France 4 ★ ★ ★ ★

La captation vidéo de Welfare en ouverture du Festival d’Avignon 2023 corrige certaines critiques qui portaient sur l’inadéquation du thème abordé avec le gigantisme de la Cour d’honneur du Palais des Papes (Cf nos articles). Les gros plans de la caméra contribuent grandemant à l’individualisation des personnages et des propos qu’ils tiennent. On aura plaisir a retrouver Astrid Bayiha, une habituée des plateaux martiniquais, remarquable, très investie dans le rôle de Mme Turner.

Frederick Wiseman, documentariste américain mondialement connu, a confié à Julie Deliquet, metteuse en scène passionnée de cinéma, le soin d’adapter l’un de ses chefs-d’oeuvre, Welfare, une fresque sociale foisonnante d’humanité. Tourné en 1973, Welfare est le portrait d’une institution, un centre d’aide sociale à New York, dont Frederick Wiseman filme tous les occupants et les rituels. S’y croisent travailleurs sociaux, sans-abris, mères célibataires, enfants et vieux. L’ahurissante diversité des problèmes sociaux, liés à l’absence de travail, d’argent ou à l’incapacité de certains à prendre soin d’eux mêmes, donne lieu à des rencontres et des dialogues puissants, tour à tour tristes, drôles ou étranges.

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« Je suis bizare », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Mardi 28 mars à 19h – Salle Mobile (Saint-Esprit)

Au temps de l’enfance, comment échapper à la solitude et affirmer sa différence avec une identité qui questionne ? Enfant hermaphrodite, Alix est en quête de liberté et de rencontre avec l’autre. En quête de soi. Mais lorsque notre corps offre différentes réponses, différents choix, comment savoir qui l’on est vraiment ? Les clés ne sont pas toujours visibles, mais peut-être sont-elles du côté de l’invisible. Et puis, il y a la Lune qui veille… D’ailleurs, c’est aussi un peu l’histoire de Cheik, Lucie et Kenji, d’autres enfants singuliers. Ou encore du père d’Alix et de Gertrude, deux adultes qu’Alix aidera à grandir. Je suis Bizarre d’Astrid Bayiha est une histoire de croisements et d’intersection. Croisements de mondes, croisements de vies et d’histoires, croisements de genres, à travers le parcours initiatique d’un(e) enfant.

Note d’intention :
Aujourd’hui et depuis toujours, des enfants peuvent naître en étant morphologiquement mâle et femelle. Alternativement ou simultanément. Ils peuvent aussi naître en n’étant ni l’un ni l’autre. Ils ne sont pas des monstres, mais des êtres humains qui ont malheureusement souvent du mal à trouver une juste place dans notre monde.

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« M comme Médée », adaptation & m.e.s. d’Astrid Bayiha

Samedi 4 février 19h30 – Tropîques-Atrium

Dramaturgie, adaptation et mise en scène : Astrid Bayiha
Création lumières et régie générale : Jean-Pierre Népost 
Scénographie : Camille Vallat 
Costumes : Emmanuelle Thomas 
Composition musicale : Swala Emati 

Avec Fernanda Barth, Jann Beaudry, Valentin de Carbonnières, Swala Emati, Daniély Francisque, Nelson-Rafaell Madel, Josué Ndofusu 

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— Présentation par Astrid Bayiha —

Je dis toujours qu’un mythe est en chacun de nous, une sorte d’ADN d’images ancestrales.

Euripide s’est emparé du mythe de Médée comme tant et tant d’autres auteurs, autrices, ou artistes après lui. J’ai le désir de m’en emparer aussi. De me rapprocher de Médée à ma façon. En tentant de raconter cette femme dans toute sa multiplicité et sa complexité. Celle qui existe au-delà mais aussi au coeur de la meurtrière et de la mère infanticide. Médée est immonde, c’est-à-dire en marge du monde. Elle choque considérablement la raison et la morale. Elle serait monstrueuse. Mais au regard de qui et de quelles lois exactement ? Qui de mieux que cette figure féminine, féministe et mythologique pour interroger ce que sont la monstruosité et la marginalité, alors même qu’aujourd’hui la femme est toujours celle qu’on met le plus face à la raison et à la morale ?

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« Mami Wata » de et avec Astrid Bayiha

— Par Selim Lander —

Astrid Bayiha est une comédienne talentueuse et l’on est toujours curieux de la retrouver dans des rôles où elle tient la vedette (l’adaptation de La Vie sans fard de Maryse Condé, Jazz de Koffi Kwahulé), ou non (Tram 83, au dernier festival de Limoges, d’après le roman du Congolais YY). Dans Mami Wata elle est à la fois auteure, metteuse en scène et interprète.

La pièce se tient dans la chambre d’un hôpital psychiatrique. Lorsque les spectateurs pénètrent dans la salle, A. Bayiha est déjà là, couchée sur un lit blanc, unique élément de décor (mais qui deviendra pendant un moment l’ébauche d’une table de restaurant). Rêve-t-elle où les deux personnages supplémentaires qui apparaissent lorsque les lumières s’éteignent sur les gradins sont-ils des créatures autonomes, comme la note d’intention nous invite à le penser ? Peu importe, en fait, car Mami Wata ne raconte pas vraiment une histoire. C’est une pièce plus visuelle que bavarde, une affaire d’instincts, d’élans brisés et repris, de corps qui se défient et s’entrechoquent. Avec deux ennemis qui peuvent néanmoins se montrer tendres et complices, Mami Wata et « Lui », la fille et le garçon, l’envers et l’endroit.

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« Mamiwata », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Vendredi 2 mars 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium

« Je me présente
Je m’appelle Mamiwata
Ou l’Arrache-coeur
Pour les intimes
Je suis l’Arrache-coeur au sens figuré comme au sens propre
Je n’y peux rien
C’est pas tout à fait volontaire
C’est la faute à ma mère
Vous aussi
Je sais oui
Mais là c’est plus compliqué
Parce que ma mère était une fille de l’eau
Une sirène si vous préférez
Petite parenthèse
Quand je vois quelqu’un marcher dans la rue je me demande toujours d’où il vient comment il va
crever comment il dort la nuit ou chie
Oui
Moi je viens de l’eau vous savez
Et je retournerai dans l’eau
C’est comme ça
Je m’appelle Mamiwata »

Quelque part, très très loin, au bord de l’Océan Atlantique.
Trois êtres dans un asile. Leur terre d’asile. Trio de fêlures, ambulantes, rescapées de cataclysmes.
Mamiwata au centre, serial killeuse, monstrueuse femme monstre, descendante d’une fille de l’eau, plus communément appelée sirène. Son histoire ancrée en elle, comme un mythe imprégné d’autres mythes, indélébiles. Êtres Réels ou créatures fantastiques ?… Dire, raconter, inventer par nécessité de survivre et peut-être… réinventer.

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« Welfare », m.e.s. Julie Deliquet.

— Par Dominique Daeschler –

Festival d’Avignon.IN.

Julie Deliquet, directrice du TGP, avec une expérience certaine d’adaptation de scénarios, s’attaque à l’adaptation théâtrale du film de Frederick Wiseman, Welfare, qui décrit la vie d’un centre social de New York dans les années 70, en dressant le portrait des usagers et des travailleurs sociaux. Dans une sorte de gymnase réaménagé en urgence vont être livrées aux exigences terre à terre de l’administration – le fameux « remplir les papiers « pour avoir droit à postuler à une aide, des demandes d’urgence qui implique un regard humain sur la situation et un soutien loin de toute rigidité administrative. Réunis par la douleur de vivre au quotidien, défileront, le blessé du Vietnam, la petite vieille un peu juste du caboulot, la femme délaissée avec ses gosses , la grande gueule, le cacou, celui qui n’a jamais travaillé, la femme mytho, l’apatride, le sans abri …. Autant d’abîmés par la vie qui connaissent l’usure, la faim et se heurtent à l’absurdité de règles auxquelles ils ne peuvent répondre, faute le plus souvent de critères concordants.

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« Welfare », par Julie Deliquet d’après le film de Frederick Wiseman

Cour d’honneur du palais des Papes, festival d’Avignon 2023

—Par Michèle Bigot —

Il s’agit de l’adaptation théâtrale du documentaire de Frederick Wiseman (1973). On est à New York dans le bureau de l’aide sociale où vont défiler tour à tour les gens des catégories populaires les plus en difficulté, beaucoup de vieilles femmes abandonnées à leur solitude, des vétérans , des drogués en cure de désintoxication, d’anciens détenus, des chômeurs en fin de droit, tous les plus démunis, qui viennent chercher un chèque ou une place en logement social. L’enjeu était de porter sur le plateau ce défilé de personnes marginalisées, porteuses d’histoires compliquées, douloureuses et toutes désireuses d’être écoutées, entendues, prises en considération. En face d’elles quelques fonctionnaires des services sociaux débordés, mal payés, impuissants et souvent réceptacles involontaires d’une violence verbale ou physique qui ne demande qu’à se déchaîner. On voit l’actualité de la chose…..

Julie Deliquet n’en est pas à son premier exercice d’adaptation théâtrale. Elle a déjà travaillé à partir de Bergman, Desplechin et Fassbinder. Elle avoue être motivée par la puissance des dialogues au cinéma.

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Ceiba Festival : le programme complet

Vendredi 31 mars à 19h30 – Tropiques-Atrium
Théâtre
Angela Davis, une histoire des États-Unis

C’est une véritable plongée dans le parcours militant d’Angela Davis. Astrid Bayiha nous emmène dans une traversée politique, poétique et musicale de la vie de cette femme hors norme qui a dédié sa vie à la lutte pour tous les discriminés. Dans un univers sonore entre rap et jazz s’entrecroisent des extraits de discours, des archives vidéo et le texte de Faustine Noguès.

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« Angela Davis, une histoire des Etats-Unis », texte Faustine Noguès, m.e.s. Paul Desveaux

Vendredi 31 mars 2023 à 19h30 Tropiques-Atrium

C’est une véritable plongée dans le parcours militant d’Angela Davis. Astrid Bayiha nous emmène dans une traversée politique, poétique et musicale de la vie de cette femme hors norme qui a dédié sa vie à la lutte pour tous les discriminés. Dans un univers sonore entre rap et jazz s’entrecroisent des extraits de discours, des archives vidéo et le texte de Faustine Noguès.
Sur scène, une chaise, un micro, un pupitre, une petite table avec une loop station et un écran de projection Super 8… Pour le reste, une parole, une actrice et un public.
Texte Faustine Noguès
sur une idée originale de Véronique Felenbok et Paul Desveaux
Mise en scène Paul Desveaux
Avec Astrid Bayiha
Musique, direction musicale et coaching chansons Blade AliMBaye, lumière Laurent Schneegans, images Jérémie Levy, assistanat à la mise en scène Ada Harb, régie générale Johan Allanic ou Nil Elftouh
Texte publié chez Lansman Éditeur
Compagnie L’héliotrope

Lire aussi:

La critique de Laurent Steiner

Angela Davis et les démons de l’Amérique par Guillaume Lasserre

Les luttes d’Angela Davis sous la plume de Faustine Noguès par Marie Plantin 

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Une Médée à la recherche d’elle-même…

Samedi 04 février à 19h 30 / Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

Médée travaille Astrid Bayiha et en retour, Astrid Bayiha travaille le mythe de Médée. Depuis une dizaine d’années. Elle a lu plus d’une vingtaine de versions, d’Euripide à Sara Stridsberg, en passant par Sénèque, Corneille, Anouilh, Müller, Dea Loher, Jean-René Lemoine, etc. Elle n’en n’a pas fini avec Médée. Et puis que veut dire en finir avec Médée ? Le mythe est inépuisable. Médée est un pur signifiant. Mais si la grande majorité des versions sont plutôt fidèles au mythe antique et aux textes d’Euripide ou de Sénèque, telles celles de Corneille, de Pasolini ou même, dans une certaine mesure, le Médée-Matériau de Heiner Müller, celles du début du XXIè siècle s’en écartent sensiblement. Quelques-unes ont inspiré Astrid Bayiha pour M Comme Médée.

Pour Christa Wolf Médée n’est plus la coupable d’infanticide mais la victime accusée de la propagation de la peste dans le pays et menacée d’expulsion du territoire, une sorte d’OQTF avant la lettre. Dans la même veine Dea Loher, dans Manhattan Medea, fait de Jason et Médée deux sans-papier, deux immigrés clandestins, vivant dans l’underground new-yorkais.

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Avignon 2022 : Les compagnies et artistes des Antilles sont au rendez-vous

Je ne suis pas d’ici, je suis ici

« Je viendrai à vous avec une armée de pauvres, des désastres programmés, avec les valets, les sous-fifres, les ombres en tablier, avec les mômes d’ouvrières, les fils de pas-de-papa et les filles de pas-de-bol, avec les déshérités, les spoliés, les déplacés, les possédés, dépossédés,
les assignés à résistance ! »
Ainsi parle celle à qui l’on demande ses papiers d’identité et qui en a marre. N’est-elle pas française, femme, noire… comme tout le monde ? Dans une performance où les images et les mots se confondent et où la poésie embrase le réel, le spectateur est entraîné dans la quête d’une terre sans frontières.

Poète, réalisatrice de fictions et de films documentaires, Véronique Kanor s’intéresse particulièrement à l’afrodescendance, aux sociétés en mouvement et aux questions décoloniales.
Sa pièce est tirée de son recueil Eclaboussure, publiée aux éditions Présence Africaine.

D’après Éclaboussure de Véronique Kanor © Présence Africaine 2011
Conception, mise en scène, interprétation Véronique Kanor

Conception sonore Lionel Elian
Administration La Noiraude et Compagnie

La Noiraude et Compagnie

Soutiens DAC Martinique, Ministère de l’outre-mer

De Vénus à Miriam, au pas de mon chant

La chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal invite la soprano martiniquaise Marie-Claude Bottius à entrer dans la danse pour réinventer totalement son spectacle « On t’appelle Vénus » présenté au TOMA 2015.

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« Iphigénie » de Jean Racine, m.e.s. & scénographie Stéphane Braunschweig

À voir en replay dès le 27 avril 2021 sur les sites de France Télévisions et de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

un film d’Alexis de Favitski
produit par Marie Balducchi – AGAT Films & Cie
spectacle enregistré aux ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Synopsis :

Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt. Alors que la flotte grecque s’apprêtait à mettre les voiles vers Troie, le vent est tombé brutalement, mettant en panne la machine de conquête. Consulté en secret, le devin Calchas révèle le seul remède à la crise : sacrifier aux dieux la jeune Iphigénie, fille d’Agamemnon. La Grèce doit-elle payer ce prix exorbitant, pour continuer sur sa lancée initiale, et respecter les promesses glorieuses qu’elle s’est faites à elle-même ? C’est ce que prône Ulysse pour qui il n’y a pas d’alternative. Ou faut-il voir dans ce coup d’arrêt, dans cette proposition inacceptable, le signe divin que l’expédition à Troie sera un désastre ? Les chefs de guerre s’interrogent avec inquiétude sur leur avenir et celui de leur civilisation.
Heureusement, dans cette drôle de tragédie, tout “finit bien” : c’est une autre victime, l’étrangère de la pièce, qui tombera finalement sous le couteau de Calchas.

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Suzanne Césaire, Fontaine solaire / Culture chez vous

En cette période de confinement Tropiques Atrium Scène Nationale souhaite favoriser l’accès aux contenus artistiques et vous invite à découvrir ou redécouvrir sa programmation gratuitement !

Découvrez en intégralité la pièce de théâtre « Suzanne Césaire, Fontaine Solaire« , de Daniel Maximin. Cette Création Tropiques Atrium, Scène Nationale a été mise en scène par Hassane Kassi Kouyaté, d’après « Les écrits de Dissidence » de Suzanne Césaire (Ed. du Seuil 2009,

Voir l’ensemble des articles déjà publiés sur Madinin’Art  à propos de cette pièce

« Trois femmes, sans chaperon, figures d’un féminisme assurément assumé, devisent, parlent, en toute liberté.
Trois pour une seule voix. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. Cette voix c’est celle de Suzanne Roussi Césaire » : « Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être ».
Portés à la scène pour la première fois, ces écrits de l’intellectuelle et écrivaine martiniquaise, grande figure de la dissidence contre le Régime de Vichy,
jouèrent un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines. À travers eux, s’affirme une identité littéraire, culturelle et politique propre mais profondément ouverte.

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« Jaz », entre cris et murmures, entre aveux et secrets

— par Janine Bailly —

Toujours dans ce Festival des Petites Formes, à la salle Frantz Fanon (bien plus adéquate que le fameux chapiteau installé à Schœlcher), il nous a été donné de voir « JAZ », de Koffi Kwahulé, dans la mise en scène de Ayouba Ali et l’interprétation originale d’Astrid Bayiha et Swala Emati. Une pièce déjà découverte avec bonheur à Fort-de-France en 2017 au Théâtre Aimé Césaire, dans le travail abouti de Jandira Bauer et Jann Beaudry.

Dans cette nouvelle version de « Jaz », il y a — et cela tient à mes préférences personnelles en matière de théâtre et non à la qualité intrinsèque du spectacle — il y a trop de tout, ou trop peu. Trop d’espace, que les deux comédiennes ne peuvent en dépit de leurs déplacements s’approprier, le plateau ne portant par ailleurs pour tout élément de décor qu’une cuvette de toilettes maculée. Trop de vélocité dans la diction, et les finales des phrases ne me permettent pas de bien saisir tout ce qui est dit. Trop de réalisme, à demi assumé cependant dans les choix de mise en scène.

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Othello voulait prendre de la hauteur

— Par Gérald Rossi —

Arnaud Churin espérait frapper fort en invitant sur le plateau une troupe de comédiens noirs, mais cela ne suffit pas pour donner à la pièce de Shakespeare la dynamique que l’on pouvait imaginer.

Trois grandes voiles sombres, plus ou moins transparentes, se mouvant au gré des scènes comme les immenses personnages d’un ballet silencieux, constituent l’unique décor. Les lumières adroites de Gilles Gentner font le reste. Othello, écrit en 1604 par William Shakespeare, se situe à Venise et à Chypre. Ici, dans une pénombre voulue, sans autre repère, évoluent les personnages du drame qui se conclura au bout de trois heures ou presque, par la mort de plusieurs des protagonistes. Dans cette description clinique, rappelons que le général Othello, aigre de jalousie, tue sa frêle et jeune épouse, Desdémone, accusée à tort d’entretenir une relation coupable avec le lieutenant Cassio, sur la foi des délires du serviteur Iago.

Arnaud Churin, ne s’est pas contenté de mettre en scène la nouvelle traduction et adaptation que signe Emanuela Pace, mais il a convoqué une distribution particulièrement originale, puisque tous les acteurs, à l’exception du rôle titre, sont des noirs.

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« Joyeux anniversaire Marta » : un tournant dans le théâtre antillais

— Par Roland Sabra —

« Qui se nourrit d’attente, risque de mourir de fin »

Pli ou chiré, pli chyen ka chiré’w »

Proverbes populaires

Fritz Gracchus, Jacques André, William Rolle, Livia Lésel, … nombreux sont les intellectuels à s’être penchés sur la famille afro-descendante, antillaise ou autre. Les études sont nombreuses et se poursuivent. Victor Lina écrit dans «De la famille antillaise » : « L’analyse de la famille martiniquaise est encore en cours d’écriture. » On s’en tiendra ici au concept parfois controversé mais toujours opérationnel de matrifocalité comme le rappelle Stéphanie Mulot dans le très intéressant article « La matrifocalité caribéenne n’est pas un mirage créole » paru dans « L’homme ». Ce préambule pour souligner que si, universitaires, psychologues-cliniciens, psychanalystes, anthropologues, psychiatres, ethnologues se sont intéressés depuis plus d’un siècle à ce thème, le monde artistique en revanche est resté plus disert. Jeanne Wiltord le rappelait lors d’un Festival de Fort-de-France, le monde artistique  par ses oeuvres a cette fonction de permettre une symbolisation de l’indicible de sortir du déni. Mettre des mots sur la douleur, la re-présenter, en faire œuvre et pouvoir prendre quelque distance.

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« A Parté » de Françoise Dô : une découverte

— Par Selim Lander —

Quoi de plus gratifiant pour un amateur de théâtre que de découvrir un nouvel auteur, entendons-nous bien, un « vrai », avec une voix, des personnages complexes, une construction subtile qui les révèle progressivement jusqu’à nous faire changer complètement d’opinion à leur égard, la victime devenant bourreau ou vice versa. Exactement ce que François Dô nous a offert lors d’une soirée mémorable à l’Atrium qui aura vu se succéder deux conceptions antipodiques du théâtre. De quoi dérouter les amateurs du premier, celui de Françoise Dô en l’occurrence, confrontés à la deuxième pièce (Résurgence de Jocelyn Régina), comme le furent sans doute les spectateurs enthousiastes de Résurgence contraints « d’avaler » A Parté en prologue.

Tenons-nous en à la première pièce de la soirée, qui est en fait la seconde écrite entièrement par Françoise Dô (sans compter son adaptation de Reine Pokou). Alors qu’Aliénation(s) (2017) sentait encore l’auteur débutant, tellement rempli de lui-même qu’il ne peut guère parler d’autre chose, son second essai est un coup de maître. Rien de tel, en effet, avec A Parté écrite l’année suivante.

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Le couple mère-fils dans un « Aparté » incestueux

— Par Roland Sabra —
« A travers l’écriture et le récit théâtral, je cherche à explorer les tabous et les non-dits au sein des familles et de la société. » Le public de Françoise Dô était d’autant plus prévenu qu’il avait pu voir, dans cette même salle Frantz Fanon, il deux ans de cela « Aliénation noire« . Pour autant l’effet de sidération a joué à des degrés divers mais bien réels lors de la première d’ «  A Parté » à entendre comme aparté, que le Larousse définit de la sorte : « Ce qu’un acteur dit à part soi sur la scène, et qui est censé n’être entendu que des spectateurs. Conversation discrète tenue à l’écart, dans une réunion, dans un petit groupe. » Il est donc question d’un dire à part, diffusé à voix basse, pas tout à fait caché, mais que tout un chacun connaît. Un non-dit entendu par tous. Le synopsis de la pièce de Françoise Dô, tel qu’il est annoncé dans la présentation participe au semi-secret en dissimulant l’objet dont il va être question.

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A Parté, de Françoise Dô : être femme

— par Janine Bailly —

Françoise Dô, l’une des artistes cette année en résidence de création à Tropiques-Atrium, a de toute évidence plus d’une corde à son arc. Les bonnes fées se seraient-elles penchées sur son berceau ? Pour l’avoir vue les années dernières dans Aliénation Noire, devenu plus tard Aliénation(s), puis dans la « maquette » de Reine Pokou, je la sais merveilleuse interprète, qui conjugue sur un plateau intelligence et sensibilité, au service de ses propres textes autant que de ceux des autres.

Nous l’avons retrouvée avec bonheur, pour le Festival des Petites Formes, mais à la mise en scène cette fois de sa propre pièce A Parté, dont elle confie les rôles à Astrid Bayiha et Abdon Fortuné Khoumba. Une histoire censée être vécue par cinq personnes, mais deux personnages seulement à faire exister sur scène, Nicole et Stéphane, couple en rupture de ban. Nicole et Stéphane, tous deux chargés de dire l’histoire, de se dire, de dire les autres, dont ils rapportent aussi les dialogues. Dire le présent et le passé. Nous faire découvrir, et pas à pas reconstituer, par leurs monologues alternés, en différents lieux de la ville, une vie en lambeaux.

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Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2019

Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2018
Pass 50 € : 3 spectacles en Salle Frantz Fanon = 1 invitation Chapiteau

Télécharger le programme en pdf

« Dernier rivage » de Daniel Keene, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté
Mardi 15 janvier 2019 -19h –
Chapiteau Ex Espace Osenat à Schœlcher

Création
Le monologue d’un exilé aux poches trouées, qui se cherche une identité. Comment trouver sa place dans un monde où ce qu’on possède nous définit ? Les souvenirs de guerre se mêlent aux bruits de la rue et à l’imagination.  Les paroles de musique comme un refrain bien connu ponctuent cette pièce qui questionne notre humanité.
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Interprétation : Nathalie Vairac
Costumes : Anuncia Blas
Création lumière & Régie générale : Jean-Pierre Népost
Construction décors : Tony Raynaud & William Vahala
Production : Cie de La Lune Nouvelle
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale & Cie Deux Temps Trois Mouvements Avec le soutien de l’Institut français de Daka

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« Suzanne Césaire, Fontaine Solaire » adaptation Daniel Maximin, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté

Vendredi 12 octobre 2018 à 20h Tropiques-Atrium

Suzanne Césaire,Fontaine Solaire
Adaptation théâtrale : Daniel Maximin
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Assistante à la mise en scène : Astrid Mercier
Avec : Astrid Bayiha, Nicole Dogué & Martine Maximin
Création lumière : Cyril Mulon
Univers sonore : Serge Béraud & Ludovic Laure
Costumes : Anuncia Blas
Décor : William Vahala
© crédit photo : Philippe Bourgade

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« Trois femmes, sans chaperon, figures d’un féminisme assurément assumé, devisent, parlent, en toute liberté.
Trois pour une seule voix. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. Cette voix c’est celle de Suzanne Roussi Césaire » : « Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être ».
Portés à la scène pour la première fois, ces écrits de l’intellectuelle et écrivaine martiniquaise, grande figure de la dissidence contre le Régime de Vichy,
jouèrent un rôle majeur dans l’émergence des Antilles contemporaines. À travers eux, s’affirme une identité littéraire, culturelle et politique propre mais profondément ouverte.

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Festival Kanoas : temps dédié au théâtre de la Caraïbe en Île de France

11, 12 & 13 novembre 2016

festival_kanoasAu-delà des silences, le Festival KANOAS résonne comme une porte ouverte sur l’espérance et la rencontre d’un monde beau à venir.

Kanoas est inspiré du nom que les Arawaks donnaient aux embarcations qui leur permettaient de naviguer d’île en île.
Il se nourrit des pulsations sélectives qui font la Caraïbe; il porte la trace et le devenir, engendre la forme, le rire, le verbe… il transcende les pleurs pour en faire un bouquet sans porte ni frontière.
Le Festival KANOAS est notre invitation à goûter le privilège de la connivence que les artistes extirpent du chaos.
Jean-Michel MARTIAL
Le Festival Kanoas invite les arts vivants de la Caraïbe et du monde à voyager jusqu’à vous.
En cette année 2016, ils nous viennent de Cuba, de la Guadeloupe et de la Martinique, des Comores, de Mayotte, mais aussi de Montpellier ou de Paris…
Une programmation foisonnante où se mêlent contes, danses, lectures et théâtre dans un esprit de rencontre, d’ouverture et de partage.
Au-delà des limites et des frontières, nous transcendons les différences pour le plaisir de l’ailleurs et de la découverte.

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« Suzanne Césaire, fontaine solaire » : Antigone et Panthère noire

— Par Roland Sabra —

L’ensemble du plateau est noir et nu. Au sol un vaste carré de contreplaqué aux couleurs bondes rehausse, ce qui sera l’espace de jeu des comédiennes. Les comédiennes ? Elles sont trois assises en fond de scène sur des tabourets de bar tournant le dos au public. Elles aussi tout de noir vêtues à l’exception de l’une d’entre elles qui porte un chemisier rouge orangé. Trois pour une seule voix. Une voix oubliée sous les décombres de l’histoire, sous les échafaudages de la construction d’un mythe enraciné dans le réel d’un monde en lutte pour la reconnaissance d’une identité. Cette voix à l’entendre nul ne restera intact. On avait lu ce qu’elle disait mais on ne l’avait pas entendue. Cette voix c’était celle de Suzanne Roussi. Elle avait éblouit André Breton, André Masson, Wifredo Lam et un certain Aimé Césaire qu’elle avait épousé quelques années auparavant à la mairie du 14ème arrondissement à Paris dans un tailleur rouge de laïcité affichée. C’est avec lui et quelques autres, professeurs au lycée Schoelcher pour la plupart, qu’ils fondent en avril 1941 la revue littéraire Tropiques.

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Suzanne Césaire, fontaine solaire

Les 11 & 12 décembre 2015 à 20h au Tropiques-Atrium.

Suzanne Césaire— Par Selim Lander —

Les textes les plus saillants de Suzanne Césaire choisis par Daniel Maximin (l’auteur de Suzanne Césaire : le grand camouflage. Écrits de dissidence (1941-1945), Le Seuil, Paris, 2009), interprétés par trois jeunes comédiennes dirigées par Hassane Kouyaté : telle est la fête à laquelle nous sommes conviés en cette fin de semaine. Suzanne Césaire est un météore des lettres martiniquaises. Elle connut Aimé Césaire, son mari, pendant leurs études à Paris. De retour à Fort-de-France pendant la deuxième guerre mondiale, ils ont lancé avec quelques autres la revue, l’aventure de Tropiques. Par la suite, tandis qu’Aimé Césaire connaissait le destin politico-poétique que l’on sait, Suzanne Césaire, installée à Paris avec ses enfants, semble avoir déserté les lettres, à l’exception d’une pièce de théâtre au titre évocateur : Aurore de la liberté. Ses articles dans Tropiques n’en font pas moins date. Ils sont les plus marquants, les plus engagés, on sent à les lire une femme de caractère aux idées claires et aux convictions bien ancrées.

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Suzanne Césaire, femme-plante, cœur-colibri, la dissidente qui dit non à l’ombre

« Il est maintenant urgent d’oser se connaître soi-même, d’oser s’avouer ce qu’on est, d’oser se demander ce qu’on veut être. »
Suzanne Césaire (Tropiques, N°1. avril 1941)

La direction de Tropiques Atrium Scène nationale a dédié ce 1er trimestre au centenaire de Suzanne Césaire. Il se clôture par la création d’Hassane Kassi Kouyaté :
Suzanne Césaire fontaine solaire, jouée les 11 et 12 décembre à 20h.
Avec Nicole Dogué, Martine Maximin, Astrid Bayiha

Nous avons le plaisir de vous inviter à la rencontre avec :

Daniel Maximin, écrivain, responsable de la publication des Écrits de dissidence de Suzanne Césaire (Éditions du Seuil. 2009 et 2015)
Lilian Pestre de Almeida, universitaire brésilienne, professeure de littératures francophones, spécialiste et traductrice entre autres de Aimé et Suzanne Césaire, de Léon Damas et René Depestre.

Samedi 12 décembre à 16h
Salle Frantz Fanon

Les écrits de Suzanne Césaire (1915-1966), réduits en quantité et dans la durée (sept articles dans la revue Tropiques de 1941 à 1945), sont une pièce centrale du patrimoine culturel des Antilles, qui éclairent les grandes questions qui traversent l’histoire contemporaine intellectuelle et littéraire des Antilles, dont elle a contribué à l’édification, avec la ténacité puissante de la plante et le jaillissement vif du délicat colibri.

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