Catégorie : Arts de la scène

Des dettes bien apurées

"Le faiseur" d’Honoré de Balzac

—Par Jean-Pierre Léonardini—
le_faiseurEmmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre 
de la Ville, s’empare de la pièce d’Honoré de Balzac, 
le Faiseur, créée au Gymnase le 23 août 1851, soit 
un an après la mort de l’auteur à Paris, rue Fortunée ! (1). Le héros de la fable, que Barthes qualifia d’« œuvre limite » du romancier par excellence, c’est Mercadet, homme couvert de dettes et qui jouit de l’être, sorcier du capitalisme naissant qui retombe toujours sur ses pattes en inventant à la volée des opérations financières qui tiennent du tour de passe-passe et de la poudre aux yeux, en une suite effrénée de péripéties drolatiques et amères à la fois, pour le plus grand désespoir et l’accommodement final de comparses 
(sa femme, sa fille à marier, plus un entourage de filous divers) lorsque l’argent vrai tombe du ciel en la personne d’un gendre putatif qui se révèle plein aux as.

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Avignon – Olivier Py : « Si le FN passe, le festival n’aura aucune autre solution que de partir »

—Source AFP—
departLe directeur du festival a déclaré qu’il ne voyait « pas comment l’événement culturel pourrait vivre, défendre ses idées avec une mairie Front national ».
Si le Front national l’emporte au deuxième tour des municipales à Avignon, le festival n’aura « aucune autre solution » que de « partir« , a affirmé lundi sur France Info son directeur Olivier Py. « Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable. Donc je pense qu’il faudrait partir. Il n’y aurait aucune autre solution« , a dit Olivier Py.

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Disiz, de la lucidité à la transe

disizL’émouvant rappeur d’Évry, ex-Disiz la Peste, étrille les préjugés dans son CD, Transe-lucide. Après le Bataclan, il sèmera ses rimes au festival Chorus.
N’en déplaise à ceux qui stigmatisent le hip-hop et son plus riche vivier – les quartiers défavorisés –, Disiz n’entre dans nul cliché. Son huitième album, Transe-lucide, tord le cou aux préjugés avec jubilation. Disiz a du style et du discernement. Au gré des turbulences, il a acquis une belle maturité. On se souvient le temps où, en direct à la télé, il avait été lourdement persiflé par Éric Zemmour, expert en sophisme et ami démasqué de la réac Radio Courtoisie (comme celle-ci s’en est vantée à l’antenne). « J’étais inexpérimenté, explique le MC d’Évry, mais j’en ai tiré une leçon : apprendre, toujours apprendre. »

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Intermittents : des mesures d’économies avant une négociation avec l’Etat

clownsLe gouvernement a accepté samedi l’ouverture de discussions sur les intermittents du spectacle avec les partenaires sociaux, qui ont d’ores et déjà décidé de mesures d’économies sur le régime, dans le cadre de l’accord conclu sur l’assurance-chômage.
A l’issue de négociations au forceps, patronat et syndicats se sont entendus dans la nuit de vendredi à samedi sur de nouvelles règles d’indemnisation des chômeurs, qui durcissent le régime des cadres, seniors et intermittents, pour dégager des économies.
Le texte présenté par le patronat a recueilli un premier avis positif de la CFDT, la CFTC et FO. La CGT et de la CFE-CGC s’y sont opposés.
Pour les intermittents, le cumul entre allocations versées et salaires sera désormais plafonné à 5.475,75 euros bruts par mois et un nouveau différé d’indemnisation est mis en place.

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Le roi Lear est syrien

— Par Annick Cojean  —
roi_learLe roi Lear a 13 ans, un jean usé, une veste de survêtement, une couronne en papier, une épée en tuyau de plastique vert… et une sacrée autorité. Quand il déshérite la gentille Cordélia (10 ans) pour partager son royaume de Grande-Bretagne entre ses deux autres filles, deux pécores intrigantes et mielleuses, le public sous la tente – sa cour – laisse entendre un murmure de réprobation.

Mais il lui suffit d’un geste impérial et d’une tirade cinglante, en arabe, pour imposer le silence : « L’ingratitude d’un enfant est pire qu’un croc de vipère. » Et c’est d’une voix tonitruante qu’il explique la nouvelle répartition de ses terres, son épée-tuyau dessinant des frontières sur un bout de carton posé dans la poussière.

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« Great Black Music » : une mosaïque de musiques noires

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—Par Stéphanie Binet et Véronique Mortaigne —
Le jazz est la musique classique américaine : le concept a été forgé par le pianiste Billy Taylor et repris à l’envi par le compositeur Duke Ellington et la chanteuse Nina Simone, dont la carrière de concertiste fut empêchée par la couleur de sa peau.

Fondé en 1968, l’Art Ensemble of Chicago, formation free-jazz et politique, étend le domaine de la lutte en utilisant le terme de great black music. Son trompettiste et idéologue, Lester Bowie, était parti à la recherche de la fierté noire en parcourant la Jamaïque, île dont étaient originaires Marcus Garvey et le rastafarisme, culte au roi noir, l’Ethiopien Haïlé Sélassié. Puis, il avait débarqué en 1977 au Nigeria, où Fela Kuti inventait l’afro-beat.

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« Salvo » : une beauté plastique à couper le souffle

Une renaissance du cinéma italien

— Par Roland Sabra —
salvo

Elle aura la vie sauve et lui pourra espérer être sauvé de l’enfer. Il aura tout au moins fait un premier pas sur le très, très long chemin de la rédemption. Salvo, c’est son nom, est un tueur à gages de la Maffia. Froid, imperturbable, impitoyable, c’est un samouraï,  un homme de marbre, de ce marbre dont on fait les pierres tombales.. Il entre dans une maison sombre qui se protège de la chaleur, rideaux et volets fermés. Il tient son pistolet à deux mains. Il est venu buter un mafieux du camp adverse, le commanditaire du contrat dont il était l’objet. Il fouine dans la maison. Il tombe sur la sœur, Rita, une demi-folle constamment sur le fil du rasoir, prête à basculer du côté des Maniae, tout près de Lyssa. Semi-aveugle, elle compte à tâtons de l’argent sale. Elle chantonne un air de variété. Elle devine la présence menaçante de Salvo. Le jeu du chat et de la souris commence. Il rôde autour d’elle. Elle le cherche.

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« Claude Gueux»

Victor Hugo, orateur de la liberté.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
la_liberteClaude Gueux, c’est d’abord le titre d’un bref  roman de Victor Hugo  paru en 1834  et dénonçant la peine de mort, mais c’est surtout une critique virulente  de l’application des peines. L’histoire est en partie fondée sur des faits réels. Pour avoir volé du pain pour nourrir sa famille, Claude Gueux  un homme jeune de 36 ans  est emprisonné. C’est un homme doux  et à l’âme noble, il a une certaine aura sur les autres prisonniers et s’attire leur respect et leur sympathie. Ce qui lui vaut l’inimitié  des  geôliers, en particulier monsieur Delacelle, gardien chef qui ne cache pas sa haine  farouche envieuse, et impitoyable à son égard. 

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« Claude Gueux », un manifeste contre la peine de mort.

—Par Roland Sabra —

guillotine

Le combat pour l’abolition de la peine de mort est une constante chez Hugo. Dés 1827 il écrit « Le dernier jour d’un condamné un mort », publié en 1829. Il en écrira trois préfaces. En 1834 il reprendra le thème avec « Claude Gueux » dont nous avons eu la possibilité de voir une représentation à Fort-de-France cette semaine. En 1848, le 15 septembre à l’Assemblée constituante il déclare : « « Je vote pour l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. » En 1862, dans Les Misérables, il dénonce le système du bagne.

« Claude Gueux » est un texte court d’une vingtaine de pages bien moins souvent présenté que « Le dernier jour… » objet d’un véritable engouement théâtral. Pas une année au Festival d’Avignon sans qu’il n’y ait cet Hugo là.

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Claude Gueux, adapté de Victor Hugo

claude-gueuxPar Selim Lander – Le spectacle présenté mardi dernier dans la salle Frantz Fanon du CMAC (une salle bien remplie de spectateurs qui se montrèrent satisfaits – qu’on se rassure tout de suite) cumulait d’entrée les  deux principaux désavantages si souvent présents dans le « théâtre » d’aujourd’hui : un texte non théâtral et un seul comédien. Le « seul en scène » présente pour la production l’avantage évident de réduire le coût au minimum (tout en augmentant néanmoins le nombre des comédiens au chômage et en privant les spectateurs des interactions entre les comédiens, qui font normalement une grande partie du charme du théâtre). Quant à l’adaptation d’un texte non théâtral, elle ne s’explique pas seulement par le fait que les monologues et soliloques – écrits ou non au départ pour le théâtre – ne sont pas en nombre illimité : il s’agit d’une véritable mode chez les metteurs en scène contemporains qui prennent ainsi assez aisément la posture d’un auteur.

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Au cinéma !

"Lulu, femme nue", "Des Étoiles". "Salvo". "Cristo Rey"

LULU+FEMME+NUE Par Selim Lander – Toujours dans la série le CMAC à Madiana, Steve Szebina présente en ce mois d’avril quatre films inédits en Martinique, plus la reprise de The Lunchbox, projeté naguère mais qui mérite effectivement d’être proposé à nouveau aux cinéphiles qui l’auraient raté la première fois. Surprise : un film français à l’affiche : Lulu femme nue de Solveig Anspach, une fable tirée de la bande dessinée d’Etienne Davodeau. Lulu, une jeune dame (Karin Viard), néanmoins mère de trois enfants, décide qu’elle a besoin d’une coupure avec le train-train qu’on devine étouffant de la vie familiale. Habitant un petit village près d’Angers, elle se retrouve un peu par hasard à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

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« Lulu, femme nue » de Sólveig Anspach

L'art de la fugue dans les chemins de traverses. A Madiana.

— Par Roland Sabra —

 lulu_femme_nueLulu, donc, rate son entretien d’embauche pour un poste de secrétaire auquel elle ne semble pas trop croire. Néanmoins un peu dépitée, sur le quai de la gare de Saint-Gille -Croix de Vie, elle laisse partir le train qui devait la ramener au bercail où l’attendent, mari et enfants. Une ouverture comme un clin d’œil à celle de l’inoubliable Family life de Ken Loach ? Elle décide d’une échappée dans la « vraie vie ». C’est quoi la « vraie vie » ? Tout simplement sortir de l’aliénation du quotidien, cet enfer dans le quel les tâches répétitives, ménages, marmots, dodo, n’ont d’autres fins qu’elles-mêmes. Rien n’était décidé, rien n’était prémédité, mais voilà, un mot à la con du mari au téléphone «  « Tu t’es encore ridiculisée ! T’as encore voulu faire ton intéressante ! » provoque une bascule.

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« Manger. Bouger » au théâtre A. Césaire de Foyal

manger_bougerLes élèves de l’atelier Théâtre postbac et de l’option musique du Lycée de Bellevue vous proposent de vous faire plaisir en embarquant pour un voyage gastronomique qui excitera vos papilles et vos pupilles. Grâce au spectacle BOUGER.MANGER, offrez-vous des vacances et succombez à la gourmandise ! Laissez-vous guider par cet équipage qui saura éveiller vos sens tout au long de cette croisière aux escales inattendues et surprenantes. En première classe ou en radeau, n’ayez pas peur de dire oui à cette aventure, de vous laisser aller à ce brin de folie, d’être dépaysés au son de rythmes exotiques.

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« Chants d’exil » textes et chansons de Bertolt Bretcht

"Savoir, c'est pouvoir"- Francis Bacon (1597)

— Par Roland Sabra —

chants_d_exil_bbLe poète est fils de Vulcain et d’Orphée. La forge et la lyre.

Au levé du rideau, dans un clair-obscur, la bandéoniste sur une estrade est immobile, statufiée, sans vie sur le coté jardin de la scène. Coté cour, sur le devant, Brecht est là, massif, il dit « il faut connaître son passé, pour imaginer l’avenir ». Il s’approche de la statue, la touche de sa voix. Sous la force du verbe elle prend vie. Le dialogue entre l’instrument et le poète va se déployer tout au long de ce cabaret parlé-chanté d’un peu plus d’une heure. Ils sont du même monde, tous deux nés en Allemagne, puis exilés en Argentine, ils ont en eux une force sourde, une violence contenue, qui se dévoile dans l’effort qu’elle fait à se tapir dans l’ombre, à se maîtriser dans le dire qu’ils nous adressent.. Si l’histoire se répète de l’oubli du passé, à nous d’entendre l’avertissement de ce raccourci, osé pour qui ne sait pas, 1933-2014.

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L’Ange noir : Chants d’exil d’après Bertold Brecht

— Par Selim Lander ––

Chants d'exilSerge Barbuscia, le directeur du théâtre du Balcon en Avignon, revient en Martinique avec une nouvelle production. L’aurait-on invité si son spectacle, évocation des années d’exil de Brecht, ne s’inscrivait pas dans la thématique de la saison du théâtre de Fort-de-France consacrée à ce dramaturge ? Peut-être pas car le projet d’imaginer un « cabaret chanté » autour de Brecht n’était pas nécessairement très attractif. De fait, au début, on s’interroge sur la finalité de tout cela. On sait la propension des metteurs en scène contemporains à se muer en auteurs ou à défaut en adaptateurs. C’est le cas ici. S. Barbuscia ne met pas en scène une pièce de Brecht : il construit un spectacle à partir / autour de divers textes du dramaturge allemand. Inutile donc de chercher une intrigue, des sous-entendus, des mystères, enfin tout ce qui fait le plaisir ordinaire du théâtre. Mais alors, n’y a-t-il rien de mieux à faire, aujourd’hui, que de convoquer l’auteur de l’Opéra de 4 sous ? Pour nous dire quoi que nous ne sachions déjà sur la grande crise, le nazisme, l’exploitation capitaliste ?

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En rentrant du ciné…

"Bethléem", "Ida", "Se battre", "Gloria"

— Par Roland Sabra —

bethleem

« Bethleem » : passionnant !

Israélien et Palestinien : pour chacun d’eux, pas d’entre deux possible!
2005 à Bethléem, juste après la fin de la seconde Intifada, l’autorité palestinienne tente, sous la pression internationale d’enrayer la militarisation du conflit en réduisant le financement groupes armés du Fatah , les Brigades Al-Asqsa. Une partie de celles-ci compensent le manque à gagner en faisant alliance avec le mouvement religieux Hamas. Dans ce contexte, Rafi, un agent de renseignement israélien a noué un contact étroit avec Sanfur, son indicateur, un adolescent palestinien, en manque de reconnaissance, délaissé par son père et dédaigné par son frère Ibrahim militant dissident du Fatah. C’est auprès de Razi que Sanfur croît trouver ce qui lui est refusé du côté familial sans pourtant y renoncer. Il pense tracer son chemin en trahissant un peu tout le monde, en travaillant avec les deux camps. Razi, expert en manipulation se contenterait volontiers de gérer l’investissement que représente sa relation avec son indicateur s’il n’était, contraint par sa hiérarchie, sous la menace d’un grave attentat de le « griller ».

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La leçon de Gérard Mortier

— par Alain Patrick Olivier —

operaLe philosophe de l’art, professeur à l’université de Nantes (Cren), Alain Patrick Olivier, rend hommage à l’ancien directeur de l’Opéra de Paris, Gérard Mortier, décédé dimanche 9 mars : « Avec ta mort, c’est un moment de l’histoire de l’opéra qui prend fin, un certain rapport de l’opéra à la culture, à la société, à l’Europe, une volonté de continuer le grand projet de la modernité éclairée ».

Cher Gérard,

Avec ta mort, c’est un moment de l’histoire de l’opéra qui prend fin, un certain rapport de l’opéra à la culture, à la société, à l’Europe, une volonté de continuer le grand projet de la modernité éclairée. Avec toi, le monde de l’opéra n’était pas distinct du monde du savoir.

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Le carnaval est la plus vaste scène de comédie créole du monde

— Vu par José Alpha—
carnaval_2014_alphaAnnoncée comme la meilleure édition de la nouvelle année qui a de plus en plus difficilement  du mal à se libérer des turpitudes de l’année passée,  les organisateurs du rituel du carnaval martiniquais qui marque la fin des hostilités et des rigueurs subies par les populations,  entrent dans la transe des préparatifs d’une nouvelle ère à la faveur de la plus grande expression populaire planétaire.
La frénésie  qui s’empare alors des personnes autant que des associations antillaises, caribéennes (Haiti, Saint Domingue, Cuba …) comme au sein des Ecoles de Samba du Brésil, des associations bretonnes, méditerranéennes, africaines, asiatiques, européennes,  italiennes avec  la Venise de Pampiglione (Comédia delarte),  annonce la déflagration sonore, imagée et imaginée qui résonnera en tous lieux placés sous  la voûte céleste percée  par les puissants rayons du Papa Soleil. 

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Le centenaire d’Albert Camus (1913-1960) – Camus et le théâtre

Albert Camus

Par Selim Lander – Hasard, bien sûr : deux auteurs français célèbres dont le nom débute par la lettre « C »  sont nés en 1913 (Camus, Césaire), un troisième (Cocteau) est mort en 1963. Un tel télescopage n’a pas aidé à ce que ces anniversaires fussent commémorés avec toute la ferveur souhaitable. Sans compter que 1913 fut également l’année de la publication du premier volume de la Recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, événement considérable qui n’a pas manqué de faire beaucoup d’ombre aux trois précédents. Dans le cas d’Albert Camus, le brouillage a été encore accentué par la polémique autour de l’organisation de la grande exposition commémorative, à la médiathèque d’Aix-en-Provence qui abrite le Fonds Camus.

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Camille Mauduech réalisatrice : un album de notre histoire

—Par Christian Antourel —
chalvetCamille Mauduech  a choisi d’offrir aux martiniquais  un  triptyque de documentaires, un travail de mémoire, une invitation à méditer ces trois événements qui ont blessé la Martinique. C’est en toute modestie, mais avec la ferme conviction de poursuivre une mission d’information et d’approfondissement de l’actualité qu’elle a pris ce pari.

Nous revenons à un fait divers, qui survient, il ya plus de cinquante ans. L’assassinat le 6 septembre 1948 par 36 coups de coutelas  d’un administrateur blanc d’une habitation sucrière. L’homme, armé  accompagné de gendarmes veut stopper  des  coupeurs de canne en grève pour revendiquer des conditions de travail plus humaines.

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« Debout » Un statut de la liberté

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
photo-spectacleatacantes3Le 28 Février dernier Fabienne Marajo a fait vibrer Le Grand Carbet
Au rythme du corps  qui s’approprie l’espace,  Fabienne Marajo cultive la fusion entre  danse et  psychologie. La chorégraphie puise dans la  syntaxe des émotions humaines, le sens de la nuance et du contraste.

Avec cette  nouvelle création  Fabienne s’attaque aux  calamités dans  l’air du temps, ces ennemis de la liberté des jeunes pris en étau entre  les forces qui œuvrent pour qu’ils soient « à genoux dans les prisons virtuelles de la drogue de l’alcool et de la violence, couchés dans le renoncement,  la mise aux enchères d’eux même et la volonté de ne jamais se soumettre.  Ils dansent leur espoir dans la solidarité et la fraternité, la résistance. »

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« Chants d’exil »

L'épopée de l'intime

— Christian  Antourel & Ysa de Saint-Auret —
chants_d_exil_afficheTrès connu en Allemagne, grâce à son « Opéra de  4 sous » à la fin des années 1920, Brecht est persona non grata de part ses idées  marxistes et se voit  contraint à l’exil en 1933, lors de l’arrivée d’Hitler  au pouvoir et la montée du nazisme. Commence pour lui une période de quinze longues années où apatride, il erre à travers la Scandinavie du Danemark à la Finlande,  aux Etats-Unis puis en Suisse.

Il est privé  de théâtre et de revenus conséquents. 

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La joie d’être de Jacques Schwarz-Bart

—Par Francis Marmande —
jazz_racine_haitiGrand absent du Nouveau Dictionnaire du jazz (Laffont, 2011), Jacques Schwarz-Bart (sax ténor) est une des meilleures nouvelles du jazz au XXIe siècle. Conscience, science, souffle, vie, la leçon des Antilles. Sonorité de messager des dieux, loyauté des rythmes, fureur incandescente, souplesse des mélodies jouées juste, juste la mélodie, capacité physique à rejoindre les sphères, tout concert de Jacques Schwarz-Bart dépasse de loin la musique. Cérémonie ? Oui, mais sans cérémonial. Avec son dernier album consacré aux racines vaudou du jazz, Jazz Racine Haïti (Motéma, Harmonia Mundi), Jacques Schwarz-Bart aggrave son cas.

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« Se battre » ou la parole profonde des laissés-pour-compte

Réalisé à Givors, dans la banlieue lyonnaise, ce film sobre, intense et juste laisse monter les mots de ceux qui font face, chaque jour, au dénuement.

— Par Arnaud Schwartz —

se_battreJean-Pierre Duret, ingénieur du son et documentariste, compagnon de route – entre autres – des frères Dardenne, et Andrea Santana, architecte urbaniste venue du Brésil et passée au cinéma, livrent avec Se battre l’un des films les plus forts et dignes qu’il nous ait été donné de voir sur le thème de la pauvreté. Guidés par un ancien prêtre-ouvrier, ils ont posé leur caméra à Givors, cité industrielle de la banlieue sud de Lyon, ville ayant reçu beaucoup d’immigrants au fil des décennies et perdu nombre d’emplois.
En ce lieu encore marqué par son passé ouvrier et par les solidarités qui en découlent, le couple a pris le temps de se porter à la rencontre de ceux que l’on ne voit ni n’entend. Jeunes et pleins d’espoir, comme Eddy le boxeur, moins jeunes et en reconquête d’eux-mêmes, comme Dénia qui « apprend la patience » en récoltant des choux, âgés comme Élisabeth, qui fut éditrice, ou Agnès, qui nourrit les canards et les ragondins, lève les yeux vers un pont embouteillé et confie : « Je suis exclue de tout, je ne fais plus partie du monde qui bouge.

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L’Etat accorde 20 millions d’euros aux industries culturelles

— Par Alain Beuve-Méry —
clownsC’est l’une des premières mesures concrètes du rapport Lescure sur « l’Acte II de l’exception culturelle » qui prend enfin forme. L’institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC) a reçu, mercredi 5 mars, une dotation exceptionnelle de 20 millions d’euros pour aider les industries culturelles.
Dans son rapport, M. Lescure préconisait de faire de cet établissement, qui dispose d’une bonne connaissance de l’économie de la culture et d’une grande variété d’outils d’intervention, « le bras armé de la banque publique d’investissement [BPI] pour le soutien aux services culturels numériques ».
MISSIONS ÉLARGIES
Mais pour cela, il fallait dégager des moyens. A l’été 2013, le gouvernement avait arbitré en faveur de l’IFCIC et autorisé qu’il récupère 20 millions d’euros sur les 90 millions prélevés sur le fonds de roulement du Centre national du cinéma et de l’image animé (CNC).

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