
— Par Roland Sabra —
Impressions est le mot qui vient à l’esprit après une semaine intense en projections de films divers et variés.
Impressions tout d’abord et avant toute autre chose pour la belle rétrospective Hong Sang-soo, qui lentement a su mobiliser un public que rien de prédisposait à la découverte d’un cinéaste coréen, plus connu en France que dans son propre pays et totalement ignoré en Martinique, à l’exception de la poignée de spectateurs qui avaient eu la chance de voir « Haewon et les hommes » il y a deux ans de cela. Impressions donc parce que, c’est devenu un truisme que de l’écrire, Hong Sang-soo s’inscrit dans la veine du cinéma impressionniste. Il est de ceux à l’identité suffisamment charpentée qui peuvent accueillir l’autre. Il reconnait volontiers la dette qu’il a vis à vis d’auteurs occidentaux qu’il s’agisse de Robert Bresson, d’Éric Rohmer, de Luis Buñuel, de Jean Vigo, de Friedrich Wilhelm Murnau, de peintre comme Cézanne, d’écrivain comme André Gide. Son troisième film qu’il réalise en 2000 s’intitule « La vierge mise à nu par ses prétendants », comme un clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » .

Un film épistolaire en rupture avec le mouvement du temps. Won, une femme de Séoul reçoit par la poste un paquet de lettres que Mori, un japonais lui a écrit lors d’une retour sur les lieux de leur rencontre deux ans auparavant. Elle avait repousser ses avance. Émue par ce qu’elle découvre elle laisse tomber dans un escalier les lettres qu’elle ramasse sans pouvoir les reclasser car elles ne comportent ni date ni pagination. Elle se pose dans un café et poursuit dans le désordre sa lecture des lettres de Mori dans lesquelles il lui décrit les personnages qu’il rencontre dans la guest-house ou il loge, y compris sa liaison avec la tenancière du restaurant « Hill of Freedom » où elle et lui se retrouvaient en ce temps où il était amoureux d’elle. Avec le temps va, tout s’en va. L’écriture des lettres a un effet cathartique sur la passion amoureuse de Mori qui va aller s’étiolant. Mais tout comme le fil chronologique des lettres s’est rompu le désinvestissement amoureux va connaître des avancées et des retours en arrière.
Un ouvrage de Christine DOUXAMI
Le quatrième film de Hong Sang-soo que l’on a pu voir en France mais deuxième dans l’ordre de programmation des RCM 2015 est sans doute un des plus réussis du réalisateur coréen. On y retrouve des thématiques déjà déclinées qui sont celles d’un refus de la classification et de ce qu’elle implique comme catégorisation, hiérarchisation pour ne pas dire simplification réductrice. Hong Sang-soo cultive l’art de la disjonction inclusive avec pour conséquence de mettre ses personnages dans l’impossibilité de prendre une décision.
Elle parle peu. Elle vient d’un ailleurs incertain. Lointain. Très loin, d’une autre galaxie. Elle tue sans effusion de mots ou de sang. Dans le froid brouillard d’une banlieue de Glasgow elle cherche. Elle cherche à comprendre cette espèce qu’elle découvre, des êtres masculins, seuls, sans famille, qu’elle attire dans ses filets pour leur faire la peau. A bord d’une camionnette elle en repère un de cette espèce, le fait monter à bord, s’assure qu’il est bien seul, l’emmène dans une maison isolée et délabrée, à l’intérieur de laquelle se trouve un piège d’une beauté sublime. Elle se dépouille lentement de ses vêtements en reculant. Elle l’attire, l’appelle du regard. Elle marche sur une surface noire, liquide qui progressivement engloutit sa victime et finit par dissoudre l’intérieur du corps qu’il vient d’absorber. Ne reste que la peau comme un voile que la mer emporte. Et elle recommence⋅ Elle recommence jusqu’à se laisser contaminer par l’objet de sa quête.
Le flamenco est d’abord un genre musical, puis une danse datant du XVIIIe siècle, et qui à l’origine se dansait seul. En tant que néophyte, je connaissais essentiellement le flamenco interprété par des duos de danseurs homme-femme, plus spectaculaire et plus facile d’accès, danse cérémonielle au cours de laquelle les protagonistes se tiennent par la force du regard et se défient sur le mode de l’agressivité, créant ainsi une sorte de compétition passionnelle, émotionnelle et sexuelle.
— Par Roland Sabra —

—Communiqué de presse —
Ornette Coleman, né le 9 mars 1930 à Fort Worth (Texas) et mort le 11 juin 2015 à New York1, est un saxophoniste ténor et alto, trompettiste, violoniste et compositeur, précurseur majeur du free jazz.
— Par Mille Visages —
Dans le cadre des rencontres cinéma, en partenariat avec EPCC Atrium Martinique, Ciné Lam’ propose les projections suivantes (Centre culturel Petit Bambou) Le Lamentin (Martinique) : Malavoi, Rue Cases-Nègres, Rise Up.
La Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre invitent les pierrotins à assister à la projection du film SAMBA. Une belle comédie dramatique interprétée par Omar Sy et Charlotte Gainsbourg.
Journée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple.
Une reprise 22 ans après sa création en Martinique ou l’art de faire du neuf avec du vieux? 🙂
Luis de la Carrasca, plus que jamais de son époque, plonge dans ses racines andalouses pour nous offrir ce nouveau spectacle qui réunit avec passion un flamenco authentique aux accents modernes.