Catégorie : Cinéma

La famille Bélier… des champs au chant

A Madiana

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— Par Roland Sabra —

Synopsis : Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de la Maîtrise de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l’éloignement de sa famille et un passage inévitable à l’âge adulte.

Deux millions d’entrées en deux semaines en France ! Et ce n’est qu’un début ! Pensez, le public parisien qui en a vu d’autres et qui n’est pas spécialement réputé pour ses manifestations délirantes d’enthousiasmes cinématographiques applaudit à la fin de chaque séance. Il faut dire que ce « feel good moovie », se situe dans la lignée « Des intouchables ». Eric Lartigau, qui donne par goût et par formation dans le cinéma de l’absurde constitue une famille de sourds-muets épatante, inspirée d’une histoire vraie, celle de Véronique Poulain, une assistante de Guy Bedos.

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« Pride » de Matthew Warchus

Pride— Par Selim Lander —

Pride, la fierté. Celle des gays qui défilent le jour de la Gay Pride et plus généralement celle de tous ceux qui se montrent capables de se mettre debout et de crier contre les injustices. Le film raconte l’histoire aussi véridique qu’exemplaire d’un petit groupe de gays londoniens qui ont pris fait et cause pour les mineurs du Pays de Galle lors de la grande grève de 1984-1985. Margaret Thatcher, on s’en souvient peut-être, avait décidé de fermer de nombreuses mines de charbon jugées insuffisamment rentables et s’était heurtée à une très ferme opposition de la part des mineurs. D’où la longueur de ce conflit qui n’a pas tourné, hélas, dans le sens espéré par les grévistes. Les gays emmenés par le charismatique Mark (Ben Snetzer) décident de collecter des fonds pour les grévistes. Ils nouent des relations avec les mineurs et leurs femmes, finissent par les rencontrer, sont plus ou moins bien reçus au début et finissent par se faire adopter par cette petite communauté forcée de rendre les armes (de renoncer à ses préjugés) devant la gentillesse de ces jeunes (pour la plupart) qui ne veulent que rendre service.

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« Concerning Violence » : un film sur « Les damnés de la Terre »

 A Madiana jeudi 15 et lundi 19 janvier à 19h 30

concerning_violence—Par Roland Sabra —

Distribué dans plus de vingt pays, souvent récompensé, notamment à la 64ème Berlinale, désigné par Indiewire site étasunien consacré au cinéma indépendant comme le meilleur documentaire de l’année 2014 Concerning Violence le film de Göran Hugo Olsson à généré de très nombreux débats. Le réalisateur suédois développe une sensibilité bien marquée pour les Afro-américains et pour l’Afrique en général. En 2009, son documentaire Am I Black Enough for You retraçait le parcours sinueux du chanteur soul Billy Paul. Le suivant, Black Power Mixtape, portait sur le « Black Power ». Avec Concerning Violence, le réalisateur reste dans le même thème, se penchant cette fois sur la décolonisation africaine (Rhodésie, Libéria , Angola, Mozambique , Guinée-Bissau, Burkina-Faso) en s’appuyant sur le texte de Frantz Fanon  Les damnés de la Terre . « Le colonialisme n’est pas une machine à penser, n’est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l’état de nature et ne peut s’incliner que par une plus grande violence » cette phrase de Fanon reproduite sur l’affiche dit assez bien comment colons et colonisés sont pris au piège de la violence.

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« Queen and Country » de John Boorman

Par Selim Lander

Queen and countryLes soldats de l’empire britannique se battent pour leur reine et pour leur pays. Tel fut le cas pour John Boorman, cinéaste toujours talentueux, à 81 ans, comme il le prouve dans ce film autobiographique qui prend son personnage au moment du service militaire, en 1952, l’année du couronnement de la reine Elizabeth II. Ce film prend la suite  de Hope and Glory (1987) où le cinéaste racontait son enfance pendant la guerre.

Le héros, donc, double cinématographique de J. Boorman, qui s’appelle Bill Rohan dans le film, est interprété par Callum Turner ; son copain de régiment, nommé Percy (Caleb Landry Jones), est pas mal « allumé » et ils sont tous les deux les souffre-douleurs du sergent major Bradley (David Thewlis) contre lequel, fatalement, ils cherchent à se venger. Il y a du comique troupier dans ce film qui restera de bout en bout une comédie avec sa part de blagues, mais encore de marivaudage et d’initiation amoureuse. Après l’apprentissage de la vie militaire avec son cortège de brimades, celui de la vie en dehors de la caserne n’est pas plus aisé.

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« Mr Turner » : longueurs et beautés plastiques ne masquent pas l’ennui

A Madiana les Mardi 13 et Mercredi 21 janvier 2015 19h 30

mr_turner— Par Roland Sabra —

Mike Leigh a fait le choix de n’aborder que les vingt dernières années de la vie de Turner, celles marquées par un glissement vers les prémisses de l’impressionnisme. Vingt ans c’est peu et beaucoup à la fois. Peu et c’est bien quand on a la volonté d’éviter le biopic plastifié et beaucoup et c’est dommage, quand on échoue. Le film verse dans un esthétisme dénué de contenu, d’émotion de chair en un mot. Ce parti pris, qui n’hésite pas à verser dans un formalisme convenu se constitue paradoxalement en opposition avec ce que Leigh voudrait nous faire toucher du doigt, à savoir la rupture que Turner préfigure ou inaugure, c’est selon, avec l’académisme de l’époque. Le peintre génial est là, sans qu’un quelconque lien avec le misanthrope et forcément misogyne personnage qu’était Turner ne soit abordé. Deux heures trente pour nous dire que l’on peut être un peintre de grand talent et un pauvre type handicapé au plan affectif, incapable d’aimer parce que pris dans les filets d’une sollicitude paternelle envahissante, c’est beaucoup, beaucoup trop.

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« Mon amie Victoria » : la lutte des classes en Noirs et Blancs (2)

— Par Roland Sabra —

mon_amie_victoriaSynopsis : Victoria, fillette noire de milieu modeste, n’a jamais oublié la nuit passée dans une famille bourgeoise, à Paris, chez le petit Thomas. Des années plus tard, elle croise de nouveau celui-ci. De leur brève aventure naît Marie. Mais Victoria attend sept ans avant de révéler l’existence de l’enfant à Thomas et à sa famille, issue de la bonne bourgeoisie, généreuse et ouverte. Sous le charme de la petite fille, ils lui proposent alors de l’accueillir régulièrement. Peu à peu, Victoria se sent dépossédée de sa fille…

Pour son neuvième long métrage Jean-Paul Civeyrac adapte à l’écran une nouvelle de Doris Lessing « Victoria et les Staveney ». Le film en transposant la situation de Londres à Paris dresse avec une grande finesse, une belle distance et beaucoup de sensibilité le portrait de deux univers à travers deux générations. D’un coté une bourgeoisie blanche, ouverte, de « gôche » si tant est que le mot est encore un sens, possédant les codes culturels dominants et capables d’en jouer, très « bobo » en un mot, de l’autre un monde en marge qui regarde passer les trains de l’histoire sans jamais oser y monter si ce n’est comme soutier et qui se sent dépossédé non seulement des richesses matérielles mais plus encore des us et des coutumes incorporés par les possédants et que ceux-ci manient de façon presque « naturelle »⋅ Habitus dirait Pierre Bourdieu.

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« Timbuktu » : Islam le jour et Malboro la nuit

— Par Roland Sabra —

timbuktu-12012, dans nord-est du Mali, près de la frontière algérienne, dans la petite ville d’Aguelbok, une lapidation devant ses enfants d’un couple, uni par l’amour mais qui avait commis le crime de ne pas en référer à la mosquée.. L’assassinat filmé avec des instruments venus de l’Occident est diffusé sur les ondes des serviteurs de Satan : internet. Il n’échappe pas à l’attention vigilante d’Abderrahmane Sissako, ce cinéaste , d’origine mauritanienne et souvent considéré comme le plus grand des réalisateurs africains. On lui doit, entre autres, Bamako tourné en 2006 et projeté sur nos écrans en Martinique. Passeur d’une conscience collective révoltée il met son talent au service de la dénonciation des faits scandaleux  qui donnent une image déformée de l’Afrique ou qui, dans le cas présent, défigurent l’Islam. 2012 est aussi l’année de l’occupation de Tombouctou par des djihadistes venus du nord et l’exécution sur la place centrale de la ville d’un touareg éleveur de vaches qui dans le film que Sissako va construire occupe l’avant-scène, la lapidation du couple pourtant déclencheur du désir de témoigner passant au second plan.

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Amadeo, Tania, Rafa et les autres… ou le déclin du rêve cubain

— Par Roland Sabra —

retour_a_ithaqueSix ans après Entre les murs , Palme d’or au Festival de Cannes en 2008, deux ans après Foxfire, confessions d’une bande de filles, Laurent Cantet nous offre avec Le Retour à Ithaque un petit bijou à l’ironie amère.
A l’occasion du retour d’Amadeo, un copain d’enfance, exilé à Madrid pendant 16 ans ses amis Tania, Eddy, Rafa, et Aldo organisent une petite fête sur les toits de La Havane. On pense très vite à « Vincent, François, Paul et les autres » (1974!) ou encore au film québécois «Le déclin de l’empire américain» (1986) pour découvrir tout autre chose. Laurent Cantet nous emmène loin des affres sentimentaux du film de Claude Sautet ou des tourments de la vie sexuelle de celui de Denys Arcand. Du moins si la nostalgie d’une adolescence est bien présente, elle l’est sur une toile de fond qui progressivement va prendre le pas sur la narration première et devenir le sujet même du film⋅ L’évocation des souvenirs de jeunesse, des amoures défaites à peine ébauchées, des exaltations vite évanouies va laisser place à une tension dramatique insoupçonnée⋅ Les héros ne sont pas ceux que l’on croît et il est des « salauds » tout à fait admirables.

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Deux façons de représenter le jihad : « Timbuktu » et « l’Esclave »

Par Selim Lander

TimbuktuAlors que les médias déversent quotidiennement leur lot d’informations concernant les atrocités commises au nom d’Allah sur des populations peut-être pas innocentes – car qui pourrait se vanter d’être sans péché – du moins paisibles et n’aspirant qu’à continuer à vivre en paix, il n’est pas surprenant que des œuvres de fiction abordent ce thème. Faisons tout de suite justice de l’objection en provenance de ceux qui, obsédés par la crainte de n’être pas politiquement corrects, refusent par principe tout ce qui pourrait ternir l’image d’un islam idyllique, Religion d’Amour, de Tolérance et de Paix (on aura reconnu l’acronyme). Il faut croire que ces Européens habitant plutôt des beaux quartiers, qui vivent eux-mêmes dans un confortable agnosticisme, ont la mémoire courte. Ils devraient pourtant se souvenir qu’il est de l’essence même des religions – contrairement à certaines sagesses – d’être totalitaires. Il ne peut y avoir en effet qu’une vraie foi. S’il est avéré pour un croyant que, par exemple, le créateur et maître du monde, que dis-je de l’univers, est une entité tripartite constituée d’un Père à l’imposante barbe blanche, d’un Fils pâle et émacié cloué sur une croix, vêtu d’un simple pagne, et enfin d’une petite flamme sortant d’une lampe à huile dite l’Esprit Saint, toute personne qui refuse d’adorer cette trinité est considérée comme étant dans l’erreur et condamnée à périr en enfer.

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Mois du film documentaire : soirée de clôture

La séance « Cinéma sous les étoiles » / Clôture du Mois du Film Documentaire  initialement prévue le samedi 29 novembre à 19h au Domaine de Fonds Saint-Jacques  est annulée pour des raisons indépendantes de notre volonté. 

 « Cinéma sous les étoiles » au Domaine de Fonds Saint-Jacques.

Deux films suivis d’une Rencontre avec le réalisateur et d’un concert- échange d’ Edmond Mondésir et de ses tambouyés.

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Dartagnan Laport, facteur de tambours

Anne Cazalès, Jean-Pierre Hautecoeur / France/ Aligal Production / 2013 / 26 mn / VF

De père en fils et du facteur aux tanbouyé… une histoire de transmission et d‘alliance.

« Nous sommes liés par le tambour ». De père en fils et du facteur aux tanbouyé : une histoire de transmission et d‘alliance. L’ énergie de l’artisan donne déjà du rythme et une grande plénitude à son travail : Dartagnan est conscient de créer quelque chose de simple mais d’éternel, de plus grand que l’instrument lui-même, puissant et fort comme le temps et la vie des hommes qu’il raconte et dont le tambour est le chant, la voix et l’histoire.

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Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon

Festival du film documentaire

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Le 28 novembre 2014 à 19 h au Wahoo Café au Carbet

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À la suite de l’échec des accords d’Oslo (précipité par l’assassinat de Yitzhak Rabin), le réalisateur israélien Avi Mograbi s’en va-t-en guerre (du moins c’est ce qu’il croit) contre son ennemi de toujours, Ariel Sharon, alors en campagne pour l’élection du Likoud aux législatives. Avec, comme objectif avoué, de lui faire la peau une bonne fois pour toutes en exposant en pleine lumière le monstre qui se cache derrière l’homme politique. C’est peu de dire qu’avec ce documentaire tragi-comique, Mograbi va bien plus loin (et surtout ailleurs) que ce petit postulat vengeur.

C’est l’histoire d’un mec…

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« No bois man non fraid », de Christopher Laird

Festival du film documentaire

no_bois_man_no_fraidMardi 25 novembre à 19 h à l’Atrium

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Le Kalinda, danse ou combat de bâtons, fait partie du patrimoine culturel apporté par les nègres Congo dans les cales des bateaux esclavagistes. Le bâton d’une longueur d’un mètre vingt, environ est un objet sacré, longuement ouvragé. Il se pratique essentiellement à Trinité et Tobago.
La bataille a lieu en plein air dans une arène circulaire, la gayelle, avec, à l’origine, en son centre un trou pour verser son sang en cas de blessures. Ce n’est plus le cas aujourd’hui !
Sous l’esclavage cette pratique était l’objet de méfiance de la part des maîtres qui interdire le port de ces bâtons au début du 19ème siècle. Après l’abolition le Kalinda se voit ramené à des pratiques de carnaval. Il faut attendre 2006 pour que Keegan Taylor, assiste à un combat au cours duquel il est sidéré par la puissance d’un combattant. Il décide d’en faire son modèle et se rend dans le village de Moruga pour y rencontrer un maître de Kalinda et d’apprendre cet art de combat.

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Papa où t’es?

« Canada Morrison » ou la douloureuse quête du père

canada_morrisonNon programmé en Martinique pour l’instant

Premier film prometteur d’un réalisateur argentin, ce road-movie sur la quête filiale d’une adolescente est illuminé par ses deux interprètes féminines.

Lila, 12 ans, qui a grandi dans un internat perdu dans les montagnes, est obsédée par le besoin de retrouver son père. Il n’a pas voulu la connaître, n’est jamais venu la voir. Lila ne sait rien de lui. Sa mère ne lui a livré que des bribes obscures. Intraitable, invivable pour ses éducateurs, Lila multiplie provocations et tentatives de fugue.

La directrice du pensionnat prend la décision de la renvoyer chez elle, accompagnée par sa professeur de biologie. En cours de route, Lila parvient à faire fléchir son accompagnatrice et à l’embarquer avec elle sur les traces effacées de son géniteur. Elle n’a qu’un indice dans les mains : le nom d’une compagnie d’électricité, qui a disparu des registres, où l’auteur évanoui de ses jours aurait travaillé.

Ce premier film d’un réalisateur argentin, d’une belle fluidité et d’une séduisante simplicité, se déploie comme une enquête policière avec des rebondissements, de fausses impasses, des moments de découragement.

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1ere édition du « Festival ALIMENTERRE Martinique »

Retrouvez les  différentes dates et lieux des 6 documentaires pour débattre

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Agriculture familiale ou agriculture industrielle ? Jardins partagés ou agriculture urbaine intensive ? Investissement foncier ou accaparement de terres ? Gaspillage alimentaire ou décroissance ? Transition écologique ou green-washing ? La santé par l’alimentation ou stratégie marketing ?
Les questions sont complexes mais fondamentales. Il est essentiel de s’informer avant d’affirmer, et de débattre avant de combattre. Pour vous faire votre propre opinion, venez discuter avec des réalisateurs, agriculteurs, industriels, chercheurs, représentants d’ONG, et bien d’autres.

UN FESTIVAL DÉCENTRALISÉ ET À LA CARTE
Du 15 octobre au 30 novembre, plus de 700 acteurs en France et à l’international (Europe, Afrique et Amérique) se mobilisent sur leurs territoires. Ils vous proposent des débats citoyens autour d’un film, accompagnés de manifestations variées (marchés solidaires, expositions, etc.).

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« Le Sel de la terre » – la terre des désastres

— Par Selim Lander —

Salgado Wim Wenders pratique diverses formes cinématographiques, dont le documentaire. On se souvient de Buenavista Social Club (1999) dans lequel le réalisateur a mis en relief certains protagonistes d’une musique cubaine alors en voie de disparition. Le Sel de la terre présente l’œuvre et la vie de Sebastiao Salgado, photographe mondialement connu pour ses portraits en noir et blanc réalisés dans les coins les plus reculés de la planète. Il y a de l’ethnographe chez Salgado avec néanmoins une préoccupation esthétique toujours présente. Certaines de ses photos qui témoignent avec une extraordinaire acuité du tragique de la condition humaine sont devenues des « icones ». Plutôt qu’un voleur d’images, comme le sont tant de photographes pressés, il préfère s’immerger, souvent pendant des semaines voire des mois, dans une communauté avant de prendre ses clichés, une attitude respectueuse qui contribue sans nul doute à la pertinence de son œuvre. Des livres, des expositions permettent de prendre connaissance avec elle, aussi peut-on se demander si un film était bien nécessaire. En fait, oui : sur le grand écran du cinéma les photos de Salgado prennent encore plus de force.

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« Sur le chemin de l’école », une film de Pascal Plisson

Festival du film documentaire

sur_le_chemin_ecoleLe 20 novembre à 14 h au Centre culturel du bourg du Lamentin

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Un documentaire raconte la soif d’apprendre de quatre enfants du bout du monde, parfois au péril de leur vie
C’est le genre de récit qui vous chamboule « grave », comme on dit dans une cour de récréation. Pas juste un documentaire. Sur le chemin de l’école palpite de courage, de mérite, de désir d’apprendre. On y voit des mômes magnifiques. Quatre valeureux, Jackson en tête, tels des mousquetaires qu’on devrait montrer en exemple à tous les enfants pour leur donner, à eux aussi, du courage.
Jackson, donc. Il vient de passer quelques jours à Paris, avec sa petite sœur, Salomé. Il a visité la tour Eiffel, fait du shopping, dormi à l’hôtel. Il a 13 ans et arrive du Kenya. Avant de devenir l’un des héros de Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson, il n’avait jamais pris l’avion, jamais vu d’eau courante, la télévision, une route goudronnée ou même dormi dans un vrai lit. Lors de sa première nuit à Nairobi, il n’a pas fermé l’œil : « Trop de bruit. 

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« Jasmine », un film d’animation d’Alain Ughetto

Festival du film documentaire

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Mardi 18 novembre 2014 à 18h 30 Médiathèque Alfred Melon-Degras au Saint-Esprit

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SYNOPSIS

Alain Ughetto retrouve des lettres anciennes, des aérogrammes, des dessins, des bobines de films. Le réalisateur se souvient de ces séjours passés à Téhéran auprès de Jasmine, alors que le peuple iranien manifestait son souhait de voir le Chah quitter le pouvoir au profit de l’ayatollah Khomeini. La Révolution était en marche, mais le couple improbable formé par Ughetto et Jasmine, fort d’un amour encore vif, restait comme étranger aux bruissements de la révolte. Comme dans un cocon, à l’abri de l’Histoire en marche, les amoureux, récréés en pâte à modeler, rêvaient éveillés tout en doutant de la pérennité de leur aventure…

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 30/10/2013

On aime beaucoup

Le plus beau film d’animation (pour adultes) de l’année. L’histoire d’un amour fou entre Alain l’Occidental et Jasmine la Persane, débutée en France et poursuivie dans un Iran en pleine révolution, à la fin des années 1970. Pour raconter cette passion, la sienne, Alain Ughetto s’est enfermé pendant un an dans son atelier et a laissé remonter les souvenirs.

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« Le Métis de la République », un film de Philippe Baron

Festival du film documentaire

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Centre culturel du bourg du Lamentain le 19 novembre à 14

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Exceptionnel documentaire sur le destin incroyable et tragique du premier maire noir de l’Hexagone.

Ce soir, Le Métis de la République (France 3, 23h50) revient sur le parcours exemplaire, fascinant et tragique de Raphaël Elizé. Né au Lamentin en Martinique en 1891, il a été élu maire de la commune de Sablé-sur-Sarthe en 1929, à une époque où des courants politiques racistes et ségrégationnistes persistaient. Ce destin peu connu, raconté par le comédien Philippe Torreton, aurait mérité d’être diffusé en prime time.

Métis, arrière-petit-fils d’esclaves martiniquais, Raphaël Elizé arrive en métropole en 1919 et s’installe comme vétérinaire à Sablé-sur-Sarthe. Très vite, cet érudit mélomane socialiste est estimé des nombreux éleveurs de la région et gagne leur confiance. En 1929, il est élu maire. Au cours de ses mandats, car il sera réélu en 1935, il ouvre notamment une école, une maternité, une maison du peuple, et fait construire la première piscine de l’ouest de la France.

Au moment de la déclaration de la Seconde guerre mondiale, il est mobilisé en 1939 et revient un an plus tard lors de la capitulation de la France.

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« Sport, science, société », un film de Sophie Bensadoun

Festival du film documentaire

sport_science_steMardi 18 novembre à la B.U de l’U.A. de Schoelcher

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La réalité virtuelle peut-elle donner envie de faire du sport ? Peut-on détecter un champion dès son plus jeune âge ? Le dopage, pratique courante dans le cyclisme ? Autant de questions et bien d’autres auxquelles tentent de répondre les 12 films courts
En matière de records les sportifs ont-ils atteint leurs limites ? Peut-on détecter un champion dès son plus jeune âge ? La réalité virtuelle peut-elle donner envie de faire du sport ? Le public a-t-il une responsabilité dans le dopage ? Le sport est-il le reflet de la société ? L’humain ordinaire sera-t-il le sportif handicapé de demain face à l’humain augmenté ?… Autant de questions, et bien d’autres, auxquelles répond la collection de podcasts vidéo « Sport, Science, Société » produite par CNRS Images, en collaboration avec l’INSEP. Sport collectif, individuel, athlétique, de combat, nautique ou d’hiver, ces douze films courts offrent un éclairage singulier sur l’apport des scientifiques à un fait social majeur. Ils sont à découvrir en téléchargement sur le site du CNRS et en streaming sur le site de L’Equipe et la webTV de l’INSEP.

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« Mommy », un film de Xavier Dolan

Par Selim Lander.

Mommy Diane (Anne Dorval) Steve (Antoine Olivier Pilon)X. Dolan est un jeune cinéaste québécois à la scénographie déjà imposante, parmi laquelle on a déjà pu, grâce à S. Zebina, voir ici – et admirer – Laurence Anyway (2011) et Tom à la ferme (2013). Par exception, X. Dolan ne joue pas dans ce nouveau film : malgré son jeune âge (25 ans), il n’eût pas été crédible, en effet, dans le rôle de Steve (interprété par Antoine Olivier Pilon), un adolescent incapable de se contrôler à la moindre contrariété. Renvoyé de l’institution où il était pensionnaire, il est rendu à sa mère, Diane (Anne Dorval) qui entreprend de l’éduquer elle-même. Tâche impossible comme on l’en a prévenue, mais quand l’alternative se situe entre ça et l’abandon définitif de l’enfant, une mère peut-elle hésiter ? Une lueur d’espoir apparaît d’ailleurs en la personne d’une voisine, Kyla (Suzanne Clément), bien mal en point pourtant (elle est à peu près aphasique), mais qui s’intéresse au sort de Steve. Professeure en disponibilité, elle peut aider à le faire avancer dans sa scolarité qui se déroule désormais à domicile.

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Une autre forme de terreur cinématographique : « The Tribe » et « Chemin de croix »

Par Selim Lander.

chemin_de_croixLes vrais films d’horreur ne sont pas ceux qui mettent en scène des monstres imaginaires mais bien plutôt ceux qui montrent la réalité dans son implacable cruauté. Il y a certes une gradation dans le mal. On peut même se demander si le mal « radical » (Kant) existe. Un individu qui aurait choisi l’immoralité en toute liberté, qui se réjouirait d’infliger des souffrances abominables, incarnerait sans doute le mal absolu. Il est douteux cependant que l’on puisse trouver un tel individu. Si le héros négatif sadien correspond à ce schéma, il n’est en effet qu’un être de fiction, sorti de l’imagination quelque peu dérangée du « divin (?) marquis ». Tout porte à croire que les « sadiques » qui se rencontrent dans la réalité sont avant tout des malades : telle est sans nul doute la mère dans le film Chemin de croix de Dietrich Brüggemann. Quant à ceux qui ont penché du côté du mal du fait des circonstances, comme dans The Tribe de Myroslav Slaboshpytskiy, ils n’avaient en général pas d’autre choix : comment survivre en effet dans la jungle sans devenir une bête sauvage ?

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« Conversation animée avec Noam Chomsky », un film de Michel Gondry

Festival du film documentaire

conversation_chomskyLe 15 novembre à 20 h 

à (?) voir ChapCiné Dewo ( 0696 79 69 64) et le 26/11/2014 à 19 h au Garage Popular (F-d-F)

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Gondry brouille de nouveau les pistes avec ce documentaire animé plus intimiste qu’il n’y paraît. Un exercice de style fascinant et accessible à ranger auprès des meilleurs films de son auteur.
L’argument : À travers une série d’entretiens, Michel Gondry illustre, au sens propre comme au figuré, les théories de Noam Chomsky, ainsi que les moments personnels que Chomsky révèle, dans un film d’animation, où la créativité et l’imagination de Gondry se mettent au service de la rigueur intellectuelle de Chomsky.
Notre avis : Encore une fois, ce n’est pas exactement là qu’on attendait Michel Gondry. Et pourtant, il y a quelques années, le cinéaste bricoleur avait déjà préparé le terrain : début 2010, entre Soyez sympas, rembobinez (2008) et The Green Hornet (2011), la planète cinéma voyait arriver en salles avec surprise un documentaire minimaliste signé Gondry, portrait poignant de sa tante Suzette intitulé L’Épine dans le cœur.

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« Le Sel de la Terre », de Wim Wenders

Festival du film documentaire

Mercredi 19, 19h 30  au CMAC à Madiana

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Film documentaire de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado explore les quarante ans de carrière du photographe brésilien Sebastiao Salgado, père du second. D’abord photographe humaniste, témoin des souffrances humaines dans des clichés noir et blanc très intenses, il s’est ensuite consacré à un hommage pictural à la planète.

« Le Sel de la Terre ». film documentaire coréalisé par l’Allemand Wim Wenders et le Français Juliano Ribeiro Salgado. 2h08. Sortie en France le 15 octobre 2014. Présenté à Cannes en 2014 dans la section « Un certain regard ».

C’est comme si le nom de la section « Un certain regard » à Cannes avait été choisi pour accueillir un jour ce film magnifique et bouleversant. Ce « certain regard », c’est tout d’abord celui que pose depuis quarante ans le photographe Sebastiao Salgado. Ses photos noir et blanc au contraste toujours dense et subtil ont raconté des odyssées humaines souvent tragiques. Qu’il soit allé partager le quotidien des milliers de chercheurs d’or brésiliens dans la plus grande mine à ciel ouvert du monde, qu’il ait immortalisé les pompiers tentant d’éteindre les incendies des champs pétrolifères au Proche-Orient, qu’il ait perdu goût à la photo lors du génocide rwandais, le regard qu’il porte sur les hommes même les plus modestes est toujours celui d’un égal, d’un frère.

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Dans les tranchées, l’Afrique : l’aventure ambiguë

Festival du film documentaire

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Mercredi 12 novembre à 19 h B.U du Campus, Ravine Touza, Schoelcher

Un film de Florida Sadki, 2004 – France – 52 minutes – Médiathèque Alfred Melon-Dégras

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Pendant la Première Guerre mondiale, l’armée française manquant de soldats, enrôla 134 000 Africains dans ses rangs. Le film retrace les principales opérations militaires françaises, sur le front occidental, en soulignant cet aspect parfois méconnu. Pendant la bataille de Verdun, de nombreux tirailleurs sénégalais périrent. Il évoque le courage de ces soldats, le mode de recrutement en Afrique, l’ambiguïté du discours colonial républicain oscillant du paternalisme au goût de l’exotisme. Ainsi la république utilise-t-elle l’image du « bon Noir » pour l’opposer à la « barbarie » ennemie. Il montre aussi la réaction raciste des Allemands et des Alliés critiquant une France défendue par des « Nègres », s’interroge sur les relations qui existaient entre les Noirs et les « poilus » au front, sur les tensions entre la population et les Africains quand, à l’Armistice, la Rhénanie fut occupée.

Télécharger le dossier complet du festival.

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Quatre filles en révolte, dont une meneuse du jeu

— Par Jean Roy —

A Madiana !

Bande de filles a fait cette année l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
Plus que dans ses deux premiers films, Naissance des pieuvres et Tomboy, Céline Sciamma filme dans « Bande de filles » la banlieue d’aujourd’hui. Jusqu’à la dissection.

Pour leur coup d’essai, ils font des coups de maître. La réalisatrice Céline Sciamma en est un parfait exemple, qui s’était fait remarquer dès son premier long-métrage, Naissance des pieuvres, histoire d’une ado en vacances, première œuvre présentée à Cannes dans la section Un certain regard. Ce film a été récompensé par le prix Louis-Delluc du meilleur premier long-métrage, et il avait été également nommé au titre du césar du meilleur premier film en 2008. En 2011, Tomboy, histoire de garçon manqué, avait eu les honneurs d’être le film d’ouverture de la section Panorama au festival de Berlin, où il emporte le prix du public, avant de rencontrer un succès critique comme public avec une presse tout à fait favorable, plus de 300 000 entrées comptabilisées et une sortie dans plus de trente pays ; seule une campagne du groupe catholique intégriste Civitas tenta, en vain, de faire interdire le film.

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