Catégorie : Cinéma

American Promise, un film de Michèle Stephenson et et Joe Brewster

A l’Atrium le 03-03-2015 à 19h

american_promiseMichèle Stephenson : American Promise est un documentaire. C’est un genre d’étude longitudinale, qui dure 13 ans. 13 ans de tournage, qui suit l’évolution, l’éveil de deux jeunes garçons noirs américains de l’âge de 5 ans jusqu’à la fin de leur cycle secondaire, à l’âge de 18 ans.
C’est une observation de leur expérience dans une institution éducative, à New York spécifiquement, mais cela parle plus largement de la question de l’éducation pour les minorités visibles en général, et plus spécifiquement chez les garçons noirs américains.

C’est un film très intime, qui relate l’expérience des familles des deux garçons et c’est aussi une approche qu’on appelle en documentaire « auto-réflexif », c’est à dire un film personnel où la camera est tournée vers la famille de ceux qui filment, en l’occurrence Joe, moi et notre fils, ainsi que la famille de Seun, qui fait partie du projet. Il y a plusieurs niveaux de complexité. Le film parle non seulement de la question de la discrimination raciale dans le contexte éducatif mais il y a certains messages universels qui abordent les questions de l’adolescence auxquels tous les enfants font face.

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Aimé Césaire, une parole pour le XXIème siècle

Le samedi 28 février à 18h00 à la Salle des fêtes de Basse-Pointe

cesaire_voix_pour_le_21emeA partir du mois de mars dans le cadre de Ciné Bò Kay: « Le cinéma près de chez vous ! »   plusieurs projections en salles ou en plein air, seront programmées tous les week-ends sur l’ensemble du territoire de l’ile.

Cet élégant coffret devrait figurer dans toute dvdthèque. Il comporte les trois documentaires de 52 minutes Aimé Césaire, une voix pour l’Histoire d’Euzhan Palcy et un livret regroupant des extraits rangés par ordre alphabétique de thèmes des paroles de Césaire dans ces documents filmés. C’est une somme incontournable alliant entretiens, archives d’actualité et textes mis en images d’un homme qui a su allier écriture et engagement dans la Cité. L’exercice est délicat et Maryse Condé y rappelle qu’il résume ainsi les contradictions antillaises. Le premier film, L’île veilleuse, résume la vie, l’œuvre et l’action politique du poète. La mise en image des textes s’accroche aux paysages et au labeur des hommes. Le deuxième, Au rendez-vous de la conquête, approfondit l’éthique et la théorie de la Négritude. Il retrace les rencontres de Césaire étudiant à Paris avec les intellectuels de l’époque, et celle, déterminante, avec Senghor.

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Golshifteh Farahani doit-elle cacher ce corps que le régime ne veut plus voir ?

— Par Lara Plougastel —

golshifteh_farahaniEn 2007 l’actrice franco-iranienne qui été apparue non voilée dans Mensonges d’Etat avait déjà suscité les réactions du régime. En faisant la une du magazine Égoïste, dans le plus simple appareil, la communauté iranienne a réagi, entre message politique et provocation.

« Je suis pour la liberté totale de chaque être dans cet univers. C’est une véritable artiste, talentueuse de surcroît ». Alireza Soroush, écrivain, photographe et cinéaste basé à Los Angeles aux États-Unis est très clair : il soutient l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, dont la nudité tranquille fait le bonheur des directeurs de magazine. Car la belle a décidé de remettre le couvert : après avoir choisi de dévoiler un sein en 2012 aux Césars, de poser nue dans le Figaro Madame la même année, elle enlève le haut et le bas fin janvier 2015 pour enjoliver la couverture du magazine Égoïste. Mal dans sa peau ? Provocation ? Nudiste invétérée ? Influencée par les journaux ? Tombée dans le « piège des Occidentaux » ? Les réactions fusent.

L’histoire démarre en 2007 lorsque l’actrice tourne non voilée dans le film hollywoodien Mensonges d’État, aux côtés de Leonardo Dicaprio, provoquant immédiatement le grondement orageux du régime iranien.

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« Les Drôles de Poissons-Chats » : Martha, une condamnée à la joie contagieuse

A Madiana le 25.02.2015 à 19h30 en V.O.

droles_de_poissons-chatsLe cinéma latino-américain s’écrit désormais au féminin. Claudia Sainte-Luce, Mexicaine de 31 ans, a fréquenté l’école de cinéma de Guadalajara et réalise ici son premier film. Encouragée par la réalisatrice argentine Paula Markovitch, elle a entrepris de rédiger un scénario, nourri de sa propre biographie.

L’histoire de Claudia est donc la sienne. Coincée dans une vie médiocre de démonstratrice de supermarché, la jeune femme est hospitalisée à la suite d’une crise d’appendicite. Dans ce triste décor, elle fait la connaissance de Martha, une mère de famille atteinte du sida, qui élève seule ses quatre enfants. Claudia s’installe chez elle et noue avec eux une relation privilégiée.

Sous son titre énigmatique, ce premier film raconte une amitié féminine placée sous le signe de la transmission. Deux décennies séparent Martha et Claudia. La jeune fille a l’avenir devant elle et pourtant son horizon est bouché. Quant à Martha, ses jours ont beau être comptés, elle déborde de vie. Ce qui porte Martha est bien plus que du courage face à la maladie. C’est un élan, une joie de vivre contagieuse.

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Oscars 2015 : une cérémonie très politique

oscar_2015Discrimination raciale, immigration, sexisme… Les lauréats des 87e Academy awards ont prononcé des discours militants très forts qui ont électrisé l’assistance et les cinéphiles. Voici les déclarations chocs à retenir.

C’est généralement la partie la plus ennuyeuse des cérémonies de remise de prix, mais cette année les discours de remerciement ont presque volé la vedette au palmarès. Les lauréats des 87e oscars se sont succédé sur scène avec des déclarations chocs qu ont électrisé le parterre et les réseaux sociaux.

• Patricia Arquette sur les inégalités entre hommes et femmes

Lauréate de l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Boyhood, Patricia Arquette a déclaré: «À toutes les femmes qui ont enfanté, à tous les contribuables et à tous les citoyens de ce pays, nous nous battons pour l’égalité des droits. Il est temps pour nous les femmes, d’obtenir l’égalité salariale et l’égalité des droits aux États-Unis».

Une déclaration saluée par Meryl Streep qui a brandi le poing.

Les disparités salariales sont aussi vraies dans le monde du cinéma, comme l’a révélé l’attaque informatique contre les studios Sony Pictures l’année dernière.

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L’été des poissons volants

A Madiana le 24.02.2015 à 19h30 V.O

ete_des_poissons_volantsSynopsis et détails

Manena est une adolescente déterminée et la fille adorée de Pancho. Ce riche Chilien, grand propriétaire foncier, ne consacre ses vacances qu’à une seule obsession : l’invasion de sa lagune artificielle par des carpes. Alors qu’il recourt à des méthodes de plus en plus extrêmes, Manena connaît cet été ses premiers émois et déboires amoureux – et découvre un monde qui existe silencieusement dans l’ombre du sien : celui des travailleurs indiens Mapuche qui revendiquent l’accès aux terres, et s’opposent à son père.

Dans les InRocks : Beau film d’ambiance chilien, où la nature s’immisce dans le conflit larvé entre deux communautés.

Une première œuvre sensible, voire envoûtante, confirmant une nouvelle fois qu’après l’Argentine, la renaissance cinématographique de l’Amérique latine passe par le Chili.

Pour aller vite et résumer, on dira que cette geste lacustre et campagnarde (les vacances d’une famille bourgeoise sur ses terres au bord d’un plan d’eau) tire toute sa force du climat hanté que distille le paysage ; il contamine irrémédiablement les êtres qui vivent en symbiose dans ce coin presque sauvage du sud du Chili.

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Nous irons voir Pelé sans payer

Au 14°N 61°W le 24.02.2015 à 20h30

voir_pele_sans_payerUn film de Gilles Elie-Dit-Cosaque
2014 – France – 65 minutes – HD

En janvier 1971 le Santos FC, le mythique club de foot de São Paulo avec à sa tête le non moins mythique “roi Pelé” débarque en Martinique afin de disputer un match contre les meilleurs joueurs locaux. La belle affiche a un prix, le cout du billet est multiplié par 10 mettant l’événement hors de portée de la plupart des Martiniquais.
Un groupe d’extrême gauche fraichement constitué baptisé “Groupe d’Action Prolétarienne (GAP)”, qui puise ses influences chez Mao et Frantz Fanon, voit là l’occasion d’un premier coup d’éclat politique. Tout est bon pour la révolution. Ils mettent en branle un mouvement dont le mot d’ordre sera “Nous irons voir Pelé sans payer”.
Et pendant que l’équipe martiniquaise s’entraine, la campagne s’organise. Grèves, tracts, graffitis, manifestations à Fort de France , le mouvement prend de l’ampleur… Les autorités s’inquiètent, et à la va-vite est alors organisée la retransmission télé en direct du match. Une première en Outremer.
Mais qu’importe la transmission télé prévue, les plus acharnés persistent.

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« Canada Morrison » ou la douloureuse quête du père

A Madiana le 23.02.2015, séance unique à 19h30

canada_morrisonPremier film prometteur d’un réalisateur argentin, ce road-movie sur la quête filiale d’une adolescente est illuminé par ses deux interprètes féminines.
Lila, 12 ans, qui a grandi dans un internat perdu dans les montagnes, est obsédée par le besoin de retrouver son père. Il n’a pas voulu la connaître, n’est jamais venu la voir. Lila ne sait rien de lui. Sa mère ne lui a livré que des bribes obscures. Intraitable, invivable pour ses éducateurs, Lila multiplie provocations et tentatives de fugue.

La directrice du pensionnat prend la décision de la renvoyer chez elle, accompagnée par sa professeur de biologie. En cours de route, Lila parvient à faire fléchir son accompagnatrice et à l’embarquer avec elle sur les traces effacées de son géniteur. Elle n’a qu’un indice dans les mains : le nom d’une compagnie d’électricité, qui a disparu des registres, où l’auteur évanoui de ses jours aurait travaillé.

Ce premier film d’un réalisateur argentin, d’une belle fluidité et d’une séduisante simplicité, se déploie comme une enquête policière avec des rebondissements, de fausses impasses, des moments de découragement.

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« Timbuktu » et Sissako, grands triomphateurs des Césars 2015

timbuktu-3Six semaines après la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher de la Porte de Vincennes, l’Académie des arts et techniques du cinéma a plébiscité Timbuktu, le film du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako lors de la quarantième cérémonie des Césars.( Lire Timbuktu : Islam le jour et Malboro la nuit, de R. Sabra) Produit par Sylvie Pialat, ce magnifique réquisitoire contre l’intégrisme et l’obscurantisme a obtenu pas moins de sept Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Timbuktu a également été couronné dans les catégories « scénario original », « musique originale », « photo », « son » et « montage ».

De sa voix douce et posée, Sissako a rendu un hommage vibrant à la France, « ce pays magnifique, capable de se dresser contre l’horreur ». Sans la France, sans Arte, sans le festival de Cannes, « je n’aurais pas pu être le cinéaste que je suis aujourd’hui » a ajouté le nouveau lauréat avant de marteler : « Il n’y a pas de choc des civilisations. Il y a une rencontre de civilisations !

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Berlinale : l’Ours d’or à « Taxi », de Jafar Panahi

Auteur de films sensibles chroniquant avec humour et bonté la vie en Iran (Le Ballon blanc dès 1995, Le Cercle en 2000, Hors-jeu en 2006), tous récompensés dans de grands festivals internationaux, Jafar Panahi se trouve, depuis 2010, frappé d’interdiction de réaliser des films et de quitter son pays… pendant vingt ans! En 2011 cependant, il a réussi à envoyer au Festival de Cannes, via une simple clé USB, Ceci n’est pas un film, un journal de bord personnel tourné avec une petite caméra numérique, dans lequel il décrit la situation aberrante dans laquelle il est désormais maintenu.

Un film sans générique

Cette année, c’est avec Taxi, un documentaire où il se met en scène en chauffeur de taxi dans les rues de Téhéran, qu’il surprend à nouveau, brave les interdits au nom du septième art et décroche l’Ours d’or du meilleur film de la 65e Berlinale ainsi que le Prix Fipresci de la presse internationale.

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50 Nuances de Grey et cinq raisons d’être frustré(e)

— Par Nathalie Simon —
cinquante_nuances-1L’adaptation du roman de E. L. James qui relate le coup de foudre entre Christian Grey (Jamie Dorman) et Anastasia (Dakota Johnson) manque de souffle et de souffre.
● Un film sans érotisme

Pas de quoi fouetter un chat, le film de la britannique Sam Taylor-Wood annoncé comme l’événement de la rentrée cinématographique s’avère aussi torride qu’un steak de soja. Le pic sado-maso de cette bluette tient en six coups de ceinture sur le dos de la belle donnés par l’éphèbe en jean et pieds nus. C’est la collection Harlequin avec l’option martinet. À se demander pourquoi il est interdit aux moins de 17 ans aux États-Unis. La bande-annonce qui appâtait le public avec des scènes coquines, notamment l’héroïne harnachée et suspendue dans les airs, ne tient pas ses promesses. Les scènes plus «chaudes» ont été coupées. Suite au prochain épisode, déjà programmé.

● Un casting fade

Le couple ne nous fait pas rêver. Dakota Johnson est bien jolie, en chemisier et jupette ou dans le plus simple appareil, mais ne possède pas la sensualité de Sylvia Kristel dans Emmanuelle.

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La Liste des courses

 Le 10-02-2015 20H30 au 14°N 61°W

la_liste_des_coursesUn film de Gilles Elie-Dit-Cosaque

2011 – France – 52 minutes – DV Cam

Le 5 février 2009, après la Guyane et la Guadeloupe, prenait corps en Martinique un mouvement de grève inédit tant par sa durée que par son ampleur.
L’établissement d’une liste de produits, dit de première nécessité, sur lesquels était demandée une baisse de prix de 20% est rapidement apparu comme l’une des revendications phare de ce conflit.

Envie d’égalité des droits… de consommer ? Remise en cause de la société ? Au-delà de prosaïques considérations sur le coût de la vie, l’histoire de cette liste soulève de vraies questions identitaires. Car aujourd’hui, plus que jamais, la somme des « je consomme » dit bien ce que nous sommes.

Ainsi, entre les lignes de « La Liste des courses », peut-on lire la société antillaise ; entrevoir son évolution et ses aspirations avec légèreté et humour à travers le regard des « consomm’acteurs » qui ont vécu l’événement.

Générique
Auteur-Réalisateur : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Image : Gilles Elie-Dit-Cosaque
Son : J.M. Bapté, Tanier Tanier
Montage : Vanessa Bozza
Production / Diffusion : La Maison Garage, France Ô
Participation :
Procirep, Angoa-Agicoa, Conseil général de la Martinique, CNC.

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De Saint Laurent à Timbuktu, les nommés des César 2015

cesar_route Mercredi, l’Académie des César a annoncé les nommés des César 2015, dont la cérémonie se tiendra le 20 février. Timbuktu, Saint Laurent  et La Famille Bélier sont notamment en lice pour le meilleur film. Dans les acteurs nommés, Marion Cotillard et Karine Viard, côté féminin, et Guillaume Canet et Pierre Niney, côté masculin, se disputeront la récompense. 

César du meilleur film

Dans la liste des sept films nommés, des succès populaires, et des films déjà primés par le « Goncourt du cinéma », le prix Louis-Delluc .

« LES COMBATTANTS » produit par PIERRE GUYARD, réalisé par THOMAS CAILLEY
« EASTERN BOYS » produit par HUGUES CHARBONNEAU, MARIE-ANGE LUCIANI, réalisé par ROBIN CAMPILLO
« LA FAMILLE BÉLIER » produit par ERIC JEHELMANN, PHILIPPE ROUSSELET, STÉPHANIE BERMANN, réalisé par ERIC LARTIGAU
« HIPPOCRATE » produit par AGNÈS VALLÉE, EMMANUEL BARRAUX, réalisé par THOMAS LILTI
« SAINT LAURENT » produit par ERIC ALTMAYER, NICOLAS ALTMAYER, CHRISTOPHE LAMBERT, réalisé par BERTRAND BONELLO
« SILS MARIA » produit par CHARLES GILLIBERT, réalisé par OLIVIER ASSAYAS
« TIMBUKTU » produit par SYLVIE PIALAT, ETIENNE COMAR, réalisé par ABDERRAHMANE SISSAKO

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« Les nouveaux sauvages » : un film violent, audacieux, perturbateur

A Madiana

les_nouveaux_sauvages— Par Myriam Barthélémy —

Comme le nom du film l’indique, les « Nouveaux sauvages » ou « Relatos Salvajes » est une série de six brèves narrations où le fil conducteur paraîtrait être la violence. Du moins, c’est ce qui se dégage de manière immédiate de l’ensemble de ces six « courts métrages ».
Toutefois, il est possible de dépasser cette première lecture, et d’analyser d’autres thématiques qui sont en jeu dans l’oeuvre de Szifrón. D’abord, il est très clair que le film parle de la nature humaine. Pour se faire, le réalisateur prend des faits de la vie quotidienne (associés à des sentiments de vengeance, de justice, de protection) et à partir d’eux il construit ce qui est probable dans chaque histoire. Les points respectifs de revirement des histoires (dont est fait ce quotidien) sont tournés à l’absurde, ce dernier devient alors illogique, exacerbé, délirant.
C’est là qu’apparaît la violence, mais elle est loin d’être une solution, ou quelque chose de positif ou de cathartique pour le spectateur, elle est présente pour dénoncer les relations de pouvoir asymétriques que l’être humain établit avec son environnement.

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« Memory of The Camps » de Sidney Bernstein

charnierVersion française du film Memory of The Camps de Sidney Bernstein dont Alfred Hitchcock supervisa le montage. « Ce documentaire reprend le film tourné en 1945, par S. Bernstein, en grande partie à Belsen à la libération du camp. Son souhait était que ce film fasse office de preuves de l’impensable, qu’il soit largement montré en Allemagne. Il n’a en réalité jamais été diffusé. Le présent documentaire, aux images particulièrement éprouvantes, garde le commentaire d’origine qui l’accompagnait et lui adjoint un certain nombre de témoignages, celui du cinéaste-cameraman bien entendu, celui de survivants : Anita Lasker, Leon Greenmann et Hugo Gryn, ainsi que quelques commentaires de l’historien Martin Gilbert. »
Le film tourné et monté en 1945 fut interdit jusqu’en 1985, de peur qu’à sa vision l’Allemagne n’arrive pas à se relever. De nombreuses images en ont été extraites par d’autres cinéastes tels Alain Resnais pour « Nuit et brouillard ». Jean-Jacques Birgé, réalisateur et écrivain⋅

Attention certaines images peuvent être insoutenables.

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« Terra em transe », un film de Glauber Rocha

F-d-F : au 14°N 61°W, à 20h le 27-01-2015

terra_em_transeSynopsis

L’action se déroule dans un pays imaginaire, l’Eldorado, qui offre, cependant, des similitudes avec le Brésil des années 1960. Au plus fort d’une époque en crise, le poète Paulo Martins est écartelé entre ses aspirations politiques et sa passion artistique. À l’agonie, il évoque, à présent, son parcours. Il a servi deux leaders politiques. L’un, Dom Porfirio Diaz, l’a protégé, utilisant son talent littéraire à des fins de pouvoir. Pourtant, Paulo Martins le trahit pour rejoindre ses adversaires politiques groupés autour de Don Felipe Vieira, dirigeant populiste et démagogique. Après son élection comme gouverneur, Vieira, confronté à l’inconsistance des promesses faites aux paysans pauvres, finit par utiliser Paulo Martins à des fins policières. Désabusé, le poète se replie sur lui-même et sur ses premières amours avec une fiancée bourgeoise présentée, autrefois, par Dom Porfirio Diaz, commettant une infidélité à l’égard de Sara, militante de l’autre camp… Mais, Sara et ses camarades l’enjoignent et le convainquent de les rallier à nouveau. Il trahit une seconde fois Diaz et de façon plus grave.

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Les Nouveaux Sauvages, une comédie hilarante et impitoyable

A Madiana. Le réalisateur argentin Damián Szifrón nous venge avec un film irrésistible, de tous les imbéciles qui nous pourrissent la vie.

les_nvx_sauvagesSynopsis : Dans un avion, un top-modèle s’aperçoit que tous les passagers ont un ami en commun, avec lequel ils sont en froid. Au milieu du désert, une voiture fait une queue de poisson à un automobiliste énervé, qui décide de ne pas en rester là. Un spécialiste en explosifs assiste à l’enlèvement de son véhicule par la fourrière. Le fils d’un politicien influent renverse une femme enceinte. Une mariée découvre que celui à qui elle vient de dire oui la trompe… Méchant, décapant, hilarant : ce film à sketches est une réussite totale, grâce à un scénario original, cathartique et jouissif, une tension qui ne retombe jamais, des personnages en lâcher-prise. Avec une dose vertigineuse d’humour noir, le réalisateur argentin Damián Szifron raconte comment d’honnêtes citoyens, confrontés à des situations ordinaires, disjonctent et décident de passer à l’acte pour réparer les injustices⋅ Une bouffée d’air frais, un pur bonheur. S.B.

La vengeance est un plat qui se mange… assaisonné avec de la mort-aux-rats!

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« La Famille Bélier », ou Du sens du verbe « entendre »

A Madiana

la_famille_belier-2— Janine Bailly —

M’intéressant d’assez près au problème de la surdité, ayant entendu et vu diverses présentations, souvent fort dithyrambiques, dans des émissions dites populaires, ayant lu ici-même la critique positive signée Roland Sabra, et d’autres négatives dans divers organes de presse, j’attendais avec impatience de pouvoir « juger sur pièce » le film d’Éric Lartigau et Victoria Bedos. À ma grande surprise, il était déjà arrivé sur les écrans de Madiana, et je m’y suis précipitée ! Et je n’ai boudé ni ma joie ni mes larmes !

Il se trouve que je venais de lire l’ouvrage autobiographique de Véronique Poulain, inspiratrice et conseillère du film, elle-même enfant entendante de parents sourds, et qui fait une brève apparition sous les traits de cette cliente du marché, stupéfaite de n’obtenir, comme réponse à sa demande, que le sourire de Gigi (Karin Viard, la mère). La réplique de Paula (Louane Emera, la fille) donne alors en partie le ton du film : « Elle sourit, je parle, lui il encaisse. C’est la division du travail » (« lui », c’est le frère).

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« Concerning violence » de Göran Hugo Olsson, d’après Frantz Fanon : un codicille

— Par Selim Lander —
concerning_violence-2Curieux film que ce documentaire politique consacré à la décolonisation en Afrique subsaharienne, des images d’époque éclairées par des extraits des Damnés de la terre de Frantz Fanon. Curieux parce que ce film monté a posteriori et distribué aujourd’hui s’en tient à la geste héroïque de la décolonisation et ne pipe mot de ses suites tragiques.

Le tableau de l’Afrique avant qu’elle ne bascule vers les indépendances est révoltant, comme il se doit. Le cynisme des colons – ceux qui nous sont montrés, en tout cas – est proprement monstrueux⋅ Voilà des gens qui considèrent leur privilège comme allant de soi, qui ne sont prêts à aucune concession, ne veulent rien partager et qui s’apprêtent à décamper si leur pays accorde des droits élémentaires aux noirs.

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Trop blanche, trop mâle, la sélection aux Oscars fait polémique

Le choix de l’académie américaine de ne retenir aucun acteur du film sur Martin Luther King, «Selma», est contesté.

oscar_cine— Source AFP —
Trop blanche, trop mâle: la sélection pour les 87e Oscars faisait polémique vendredi, l’Académie des arts et science du cinéma américain étant taxée de racisme et de sexisme notamment pour ses choix concernant le film sur Martin Luther King, «Selma».

La sélection pour les Oscars n’a pas retenu un seul acteur ou actrice noire, l’année où «Selma», d’Ava DuVernay, joué essentiellement par des acteurs noirs – notamment Oprah Winfrey et David Oyelowo, dans le rôle du prix Nobel de la paix -, est sacré «meilleur film de l’année» par le site agrégateur de critiques de films RottenTomatoes.com.

Deuxième sélection depuis 1998 sans acteur ou actrice noire

Cette fresque sur la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, sortie au moment où des manifestations monstres dénoncent à travers tout le pays les violences policières dont s’estiment victimes les Noirs, obtient pourtant un score exceptionnel de 99% d’avis favorables, encore mieux que «Boyhood» (98%). «Ne les avoir nommés que pour l’Oscar du meilleur film et de la meilleure chanson est une honte», dénonce Tom O’Neil, fondateur du site Goldderby.com,

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La famille Bélier… des champs au chant

A Madiana

la_famille_belier

— Par Roland Sabra —

Synopsis : Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de la Maîtrise de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l’éloignement de sa famille et un passage inévitable à l’âge adulte.

Deux millions d’entrées en deux semaines en France ! Et ce n’est qu’un début ! Pensez, le public parisien qui en a vu d’autres et qui n’est pas spécialement réputé pour ses manifestations délirantes d’enthousiasmes cinématographiques applaudit à la fin de chaque séance. Il faut dire que ce « feel good moovie », se situe dans la lignée « Des intouchables ». Eric Lartigau, qui donne par goût et par formation dans le cinéma de l’absurde constitue une famille de sourds-muets épatante, inspirée d’une histoire vraie, celle de Véronique Poulain, une assistante de Guy Bedos.

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« Pride » de Matthew Warchus

Pride— Par Selim Lander —

Pride, la fierté. Celle des gays qui défilent le jour de la Gay Pride et plus généralement celle de tous ceux qui se montrent capables de se mettre debout et de crier contre les injustices. Le film raconte l’histoire aussi véridique qu’exemplaire d’un petit groupe de gays londoniens qui ont pris fait et cause pour les mineurs du Pays de Galle lors de la grande grève de 1984-1985. Margaret Thatcher, on s’en souvient peut-être, avait décidé de fermer de nombreuses mines de charbon jugées insuffisamment rentables et s’était heurtée à une très ferme opposition de la part des mineurs. D’où la longueur de ce conflit qui n’a pas tourné, hélas, dans le sens espéré par les grévistes. Les gays emmenés par le charismatique Mark (Ben Snetzer) décident de collecter des fonds pour les grévistes. Ils nouent des relations avec les mineurs et leurs femmes, finissent par les rencontrer, sont plus ou moins bien reçus au début et finissent par se faire adopter par cette petite communauté forcée de rendre les armes (de renoncer à ses préjugés) devant la gentillesse de ces jeunes (pour la plupart) qui ne veulent que rendre service.

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« Concerning Violence » : un film sur « Les damnés de la Terre »

 A Madiana jeudi 15 et lundi 19 janvier à 19h 30

concerning_violence—Par Roland Sabra —

Distribué dans plus de vingt pays, souvent récompensé, notamment à la 64ème Berlinale, désigné par Indiewire site étasunien consacré au cinéma indépendant comme le meilleur documentaire de l’année 2014 Concerning Violence le film de Göran Hugo Olsson à généré de très nombreux débats. Le réalisateur suédois développe une sensibilité bien marquée pour les Afro-américains et pour l’Afrique en général. En 2009, son documentaire Am I Black Enough for You retraçait le parcours sinueux du chanteur soul Billy Paul. Le suivant, Black Power Mixtape, portait sur le « Black Power ». Avec Concerning Violence, le réalisateur reste dans le même thème, se penchant cette fois sur la décolonisation africaine (Rhodésie, Libéria , Angola, Mozambique , Guinée-Bissau, Burkina-Faso) en s’appuyant sur le texte de Frantz Fanon  Les damnés de la Terre . « Le colonialisme n’est pas une machine à penser, n’est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l’état de nature et ne peut s’incliner que par une plus grande violence » cette phrase de Fanon reproduite sur l’affiche dit assez bien comment colons et colonisés sont pris au piège de la violence.

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« Queen and Country » de John Boorman

Par Selim Lander

Queen and countryLes soldats de l’empire britannique se battent pour leur reine et pour leur pays. Tel fut le cas pour John Boorman, cinéaste toujours talentueux, à 81 ans, comme il le prouve dans ce film autobiographique qui prend son personnage au moment du service militaire, en 1952, l’année du couronnement de la reine Elizabeth II. Ce film prend la suite  de Hope and Glory (1987) où le cinéaste racontait son enfance pendant la guerre.

Le héros, donc, double cinématographique de J. Boorman, qui s’appelle Bill Rohan dans le film, est interprété par Callum Turner ; son copain de régiment, nommé Percy (Caleb Landry Jones), est pas mal « allumé » et ils sont tous les deux les souffre-douleurs du sergent major Bradley (David Thewlis) contre lequel, fatalement, ils cherchent à se venger. Il y a du comique troupier dans ce film qui restera de bout en bout une comédie avec sa part de blagues, mais encore de marivaudage et d’initiation amoureuse. Après l’apprentissage de la vie militaire avec son cortège de brimades, celui de la vie en dehors de la caserne n’est pas plus aisé.

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« Mr Turner » : longueurs et beautés plastiques ne masquent pas l’ennui

A Madiana les Mardi 13 et Mercredi 21 janvier 2015 19h 30

mr_turner— Par Roland Sabra —

Mike Leigh a fait le choix de n’aborder que les vingt dernières années de la vie de Turner, celles marquées par un glissement vers les prémisses de l’impressionnisme. Vingt ans c’est peu et beaucoup à la fois. Peu et c’est bien quand on a la volonté d’éviter le biopic plastifié et beaucoup et c’est dommage, quand on échoue. Le film verse dans un esthétisme dénué de contenu, d’émotion de chair en un mot. Ce parti pris, qui n’hésite pas à verser dans un formalisme convenu se constitue paradoxalement en opposition avec ce que Leigh voudrait nous faire toucher du doigt, à savoir la rupture que Turner préfigure ou inaugure, c’est selon, avec l’académisme de l’époque. Le peintre génial est là, sans qu’un quelconque lien avec le misanthrope et forcément misogyne personnage qu’était Turner ne soit abordé. Deux heures trente pour nous dire que l’on peut être un peintre de grand talent et un pauvre type handicapé au plan affectif, incapable d’aimer parce que pris dans les filets d’une sollicitude paternelle envahissante, c’est beaucoup, beaucoup trop.

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